Les 4 Vérités - Christophe Fanichet

  • il y a 7 mois
Thomas Sotto reçoit Christophe Fanichet, directeur général de SCNF Voyageurs, sur le plateau des 4 Vérités. 

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Transcript
00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Christophe Fannichet.
00:05 Ça va donc être un week-end de galère pour ceux qui ont choisi le train pour partir ou pour revenir d'ailleurs de vacances de ce soir à lundi matin.
00:11 On va revenir sur les raisons de cette grève des contrôleurs. Mais pour commencer, est-ce qu'on a le droit de vous en vouloir ?
00:17 D'abord, je souhaite d'abord présenter toutes mes excuses, toutes les excuses de l'entreprise.
00:23 Parce qu'effectivement, ce week-end, les Français ne vont pas pouvoir partir normalement en vacances, en tout cas comme ils l'avaient prévu.
00:29 Tous les trains ne vont pas circuler. Et donc effectivement, moi je voulais présenter d'abord toutes mes excuses, parce que ça va être un des week-ends qui va être là.
00:36 Je ne doute pas de la sincérité de vos excuses, mais on a le droit d'en avoir marre de cette compagnie qui semble se moquer de ses clients,
00:40 qui se met systématiquement en grève quand il y a des vacances, le jour du bac, dans les grands rendez-vous, etc.
00:46 Qu'est-ce que vous répondez à tous ces voyageurs qui achètent leur billet cher et qui, une nouvelle fois, se disent "la SNCF nous prend en otage".
00:54 D'abord, je vais vous parler de la grève d'aujourd'hui. La grève d'aujourd'hui, pour moi, elle est incompréhensible, tout simplement parce que, vous le rappelez,
01:01 en décembre 2022, il y avait déjà eu une grève avec des chefs de bord. On avait réuni les quatre organisations syndicales, on avait pris des engagements,
01:08 et aujourd'hui, les engagements sont tenus. Tous les engagements sont tenus.
01:11 Donc elle n'est pas légitime, cette grève ?
01:12 Non, je dirais que cette grève, elle est incompréhensible, et surtout, elle est incomprise des Français. Lorsque vous avez tout fait pour l'éviter, c'est ce que nous avons fait.
01:20 Elle n'est pas légitime ? Est-ce qu'on peut mettre un mot sur des situations à un moment pour que les choses soient claires ? Cette grève est-elle légitime ?
01:25 Moi, ce que je dis, c'est que cette grève, elle est incompréhensible parce que nous avons mis sur la table tout ce qui devait être mis sur la table.
01:31 Même, nous avons avancé, Jean-Pierre Farandou, le président du groupe, a avancé les informations qu'il devait donner à l'ensemble des collaborateurs, qui sont ceux des résultats.
01:41 On a mis 400 euros sur la table, qui sont une juste rémunération que les cheminots vont avoir parce qu'on a fait des bons résultats.
01:49 On a une entreprise qui a fait des bons résultats, les Français ont pris le train, et donc on a eu des bons résultats.
01:54 400 euros au 1er mars, on a ouvert un agenda social qui permet de regarder les sujets de retraite qui nous sont beaucoup demandés, sur la pénibilité, l'exercice des métiers, la cessation progressive de l'activité.
02:05 C'est super tout ça, mais j'ai envie de dire que c'est votre cuisine à vous entre syndicats et directions. Il est où le service public du transport dans tout ça ? Il est où le service public du train ?
02:13 Aujourd'hui, on fait circuler un TGV sur deux. Aujourd'hui, il y a trois chefs de bord sur quatre qui sont en grève.
02:19 Donc, c'est un, d'abord, je devrais dire, c'est un exploit parce qu'avec trois sur quatre, on arrive à faire rouler un TGV sur deux.
02:26 Et surtout, je dois dire merci à tous les cheminots qui, eux, sont au boulot, qui, eux, vont permettre à ce que les Français aient un week-end qui ne soit pas trop dégradé.
02:33 Un TGV sur deux, c'est bien plus qu'un Français sur deux qui pourront partir en vacances.
02:38 D'ailleurs, sur ces trois jours de grève, on attend plusieurs milliers de voyageurs et sans doute que presque tous les Français pourront partir s'ils le peuvent décaler légèrement leur départ.
02:50 C'est pas simple de décaler son départ.
02:52 Quand ils le peuvent, d'ailleurs, quand ils ne le peuvent pas, on les remboursera à 100% et on en ira jusqu'à une indemnité qui leur permettra d'avoir 50% de réduction supplémentaire.
03:01 En plus du remboursement ?
03:03 Absolument, ils pourront partir n'importe quel jour, n'importe quel train, jusqu'à la fin de l'été, ils seront à 50%.
03:08 Cette photo-là que vous nous décrivez ce matin, un TGV sur deux, elle est définitive ou ça peut encore s'aggraver ou rêvons un peu s'arranger dans les heures qui viennent ?
03:15 Elle est aujourd'hui définitive mais elle ne peut que s'améliorer.
03:18 Aujourd'hui, c'est le travail que font mes équipes en permanence, c'est chaque contrôleur qui prendra son poste, c'est 500 Français qui pourront repartir en vacances.
03:26 Donc oui, si on peut l'améliorer, on le fera et en tout cas, on va être très très présents dans toutes les gares, vous nous verrez, pour aider les Français qui seront en difficulté.
03:34 Il y a des parents qui ne peuvent pas partir en vacances, qui mettent leurs enfants dans le service junior et compagnie, donc l'accompagnement pour aller chez papi, chez mamie ou ailleurs en vacances.
03:41 Est-ce que ce service junior et compagnie sera assuré partout ?
03:44 Alors, ce service junior et compagnie, effectivement, c'est 9000 enfants qui partent chez papi et mamie, comme vous le dites.
03:50 Oui, je dirais aujourd'hui 9 sur 10 et j'espère 10 sur 10 parce qu'on y travaille encore, pourront partir grâce à ce service.
03:57 Parce qu'effectivement, on a donné des priorités, les TGV doivent circuler sur tous les territoires et c'est absolument indispensable.
04:03 Autant de WeGo que d'Inouï car on le sait, les WeGo sont pris plutôt par les familles plus modestes et ils sont tout autant prioritaires, je le redis, tout le territoire.
04:11 Et puis, les trains les plus complets, c'est ceux-là qu'on a privilégiés.
04:15 Donc la plupart des trains vers les Alpes vont partir, c'est ça à peu près, pour ceux qui vont au ski ? C'est les autres qui vont être le plus en galère ?
04:19 Ce que je viens de dire, c'est que c'est les trains les plus complets qu'on privilégie.
04:22 Vous imaginez bien qu'on regarde celui qu'on annule, les trains les plus complets, évidemment, c'est le train des Alpes, puisque les trains des Alpes étaient tous pratiquement complets.
04:29 Donc tous les trains des Alpes vont effectivement circuler.
04:31 Mais je prends un autre exemple, un train pour Toulouse qui était complet circulera dans tous les jours, vendredi, samedi et dimanche.
04:37 Et pour les jours et le week-end suivant, ça risque de repartir. Il y a d'autres préavis, il y a d'autres menaces ou pas ?
04:42 Aujourd'hui, il y a d'autres préavis, mais vous le savez, dans une entreprise comme la nôtre, c'est d'abord par le dialogue social qu'on trouve les solutions.
04:48 Et donc pour la semaine prochaine, je ne peux pas vous en dire plus. Aujourd'hui, il y a des préavis et aujourd'hui, il y a un dialogue permanent.
04:53 On ne peut pas exclure, parce qu'il y a plusieurs week-ends de chassés-croisés, de départs de vacanciers, on ne peut pas exclure que le week-end prochain, il y a une grève à la SNCF.
05:00 Ce que je peux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, je suis confiant pour que la semaine prochaine, il n'y ait pas de perturbations.
05:03 Bon, pour qu'il y ait un conflit, on le disait, il faut des accords, il faut être deux.
05:07 Qu'est-ce que vous avez raté dans le dialogue social, une fois de plus, pour que la SNCF ne soit pas au rendez-vous de ses promesses ?
05:11 Moi, je vous le redis, on a tout mis sur la table. Les engagements de 2022 sont sur la table. Je vous donne quelques exemples.
05:18 Ils disent, la SNCF nous a promis qu'il y aurait deux contrôleurs par train dès 2023. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. C'est pour ça qu'on a rejeté.
05:23 Alors, je m'inscris en faux. On n'a jamais dit que c'était en 2023. On a dit que c'était en 2025.
05:26 Et aujourd'hui, en 2024, 9 TGV sur 10 ont deux contrôleurs à bord. On ne peut pas dire qu'on n'est pas au résultat.
05:32 On ne peut pas dire qu'on n'est pas au résultat. 9 sur 10. Et je m'engage devant vous que la date que nous avions donnée, 2025, ils seront tous à 100 %.
05:40 Ils racontent n'importe quoi là-dessus.
05:42 Je ne peux pas vous dire qu'ils racontent n'importe quoi.
05:44 On a l'impression que chaque mot qui sort de votre bouche est potentiellement inflammable.
05:48 Non, je pense que chaque mot qui sort de ma bouche, c'est le résultat d'un bilan qu'on a fait ensemble. On a fait une table ronde la semaine dernière.
05:55 On a partagé ce bilan avec l'ensemble des chefs de bord. On a fait des tables rondes pour avancer les primes sur les résultats.
06:01 Donc, je pense que non, aujourd'hui, on est dans un dialogue social permanent. Vous savez, dans une entreprise comme la nôtre, le dialogue social, c'est dans une grande partie de notre ADN.
06:09 Ils demandent aussi 150 à 200 euros de plus d'augmentation par mois. Ça peut se discuter ou c'est non, ça ?
06:14 C'est non. Je rappelle qu'en deux ans, un chef de bord a gagné 500 euros de plus par mois qu'il y a deux ans.
06:22 Vous voyez, c'est beaucoup, 500 euros. Mais c'est juste. Et on ne peut pas aller plus loin.
06:26 Une entreprise comme la nôtre, c'est une entreprise qui fait un bon résultat.
06:30 2 milliards 425 millions l'an dernier, c'est ça ?
06:33 Absolument. Et bien, avec cet argent, qu'est-ce qu'on fait ?
06:35 Ça sera pareil en 2023 ou pas ?
06:36 Les résultats sont à la fin du mois. Je ne les dévoilerai pas ici.
06:39 Vous êtes optimiste ou pas ?
06:40 Bien sûr que c'est des bons résultats.
06:42 Ça sera du même ordre ou un peu plus ?
06:44 Ça sera des bons résultats. Et donc, du coup, avec ces résultats, on fait quoi ? On fait quatre choses très importantes.
06:48 De la rémunération, c'est ce qu'on a fait. Entre 2022 et 2023, 500 millions d'euros supplémentaires de masse salariale.
06:54 C'est des emplois. 17 000 recrutements en 2023. Et puis, l'argent, on en a aussi besoin. On nous le demande. Plus de TGV.
07:02 On a acheté 115 TGV, 3 milliards et demi. Et puis, de l'investissement dans le réseau.
07:06 Le réseau, il a besoin aussi d'être réparé. Et donc, voilà où va l'argent. On ne peut pas tout mettre dans la rémunération.
07:12 Donc, c'est pour cette raison que c'est 500 euros de plus par mois depuis deux ans.
07:17 Et je trouve que c'est une rémunération plus juste.
07:19 Vous avez évidemment entendu le Premier ministre Gabriel Attal dire hier, la grève est un droit, mais travailler est aussi un devoir.
07:24 Faut-il se poser la question de l'interdiction des grèves à certaines périodes de l'année, comme ça se fait en Italie, par exemple ?
07:29 Aujourd'hui, il y a déjà des règles qui existent, comme vous le savez.
07:32 Et ces règles nous ont permis, par exemple, de préparer ce plan de transport, de dire qu'il y aurait un TGV sur deux, de rappeler que tous les clients...
07:39 Rien de personnel. C'est super quand vous êtes dans le TGV qui part, mais quand vous êtes dans le TGV qui reste taqué, ça vous fait une belle jambe d'avoir un TGV sur deux.
07:46 Est-ce qu'aujourd'hui, il faut se poser la question de l'interdiction des grèves à certaines périodes de l'année, pendant les vacances scolaires ou pendant les JO qui arrivent ?
07:52 Ce n'est pas à moi de décider. Moi, j'applique les règles et les lois. Aujourd'hui, c'est les règles et les lois qui sont celles que nous avons.
07:59 Tout le monde a été prévenu pour ce week-end ? Tout le monde doit recevoir un texto, un mail ?
08:03 Oui, la règle, c'est que depuis avant-hier soir, tous les Français ont été prévenus. Ils ont reçu un SMS qui leur dit "bonne nouvelle, votre train est confirmé".
08:13 Dans ce cas-là, ce train est garanti, ou malheureusement, votre train est annulé. Et dans ce cas-là, vous pouvez échanger.
08:19 Comme je le disais hier, il reste encore plusieurs milliers de places. Il en reste beaucoup moins aujourd'hui.
08:24 Bien sûr, hier, c'était 300 000. Beaucoup de Français ont échangé déjà, se sont replacés par exemple.
08:29 Ils devaient partir vendredi matin. Soit ils sont partis jeudi soir, soit ils sont partis samedi matin.
08:34 On pense que la plupart des Français arriveront à se circuler ce week-end.
08:37 Ça va ranchérer les séjours. Quand il faut rajouter une nuit, quand il faut etc. C'est pas simple, il faut trouver de la place.
08:41 Dernière question, les Français, quand ils peuvent prendre le train, se plaignent de son prix.
08:45 De combien vont augmenter les billets des TGV l'an prochain ?
08:47 Je le redis, zéro sur les Wigo, zéro sur les cartes avantages et 2,6% pour l'ensemble des TGV.
08:56 C'est exactement le prix de l'inflation et c'est surtout beaucoup moins que la hausse de nos propres coûts.
09:01 Et donc, c'est la raison pour laquelle nous n'avons fait que 2,6%.
09:03 Elle est légitime cette grève aujourd'hui ou pas ?
09:05 Je vous le redis. Je vous le redis. Ce mot, une grève, c'est un droit. Je vous le rappelle.
09:12 Ce droit, il a été exercé. Aujourd'hui, cette grève, pour moi, elle est incompréhensible, incomprise par les Français et incohérente.
09:19 Et incomprise par vous, si on a bien compris. Précisons que les voyageurs peuvent trouver un maximum d'informations en appelant le 3635,
09:23 qui est un numéro gratuit. Et puis, il y a le site SNCF et moi. Et sinon, il y a le 0800 880 562 aussi, je crois.
09:30 On met ça sur les réseaux sociaux. Merci Christophe Fanichier d'être venu dans les 4V.
09:33 Bonne journée à vous et bon courage à ceux qui vont essayer de prendre le train. Bonne journée.
09:36 Merci.

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