Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, l'histoire d'un salarié qui va percevoir 500 000 euros d'indemnité. Il avait été licencié de son entreprise pour ne pas avoir été "fun au travail". Son employeur lui reprochait notamment de ne pas prendre part aux pots hebdomadaires de l'entreprise.
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NewsTranscription
00:00 Avec une histoire tout à fait extraordinaire.
00:07 Un salarié licencié de son entreprise, pour ne pas avoir été assez fun au travail, va
00:11 toucher 500 000 euros d'indemnité.
00:14 Son employeur lui reprochait notamment de ne pas prendre part au pot de fin d'année
00:18 ou de fin de semaine de l'entreprise.
00:20 Le salarié critiquait l'organisation de séminaires et d'apéros avec une alcoolisation excessive.
00:26 La cour d'appel de Paris vient d'ordonner la réintégration du salarié.
00:29 Ça ne peut pas nous arriver à nous.
00:32 - Surtout pas à Géraldine !
00:34 - Géraldine, ça serait plutôt le contraire.
00:38 Il y a des pots matin, midi et soir.
00:40 Elle n'est que fun.
00:42 - Je suis en drive.
00:44 - Olivier Guenet qui est venu avec ses crêpes.
00:46 - Le monsieur de la garde aussi ?
00:48 - J'ai mangé sa crêpe.
00:50 D'abord, je vais saluer Maître Yves Toledano.
00:54 - Bonjour mon cher Pascal.
00:56 - Maître Yves Toledano.
00:58 - Vous allez pouvoir nous parler de cette affaire qui nous paraît assez étrange.
01:04 Le salarié va quand même toucher 500 000 euros.
01:08 Il va être réintégré avec 500 000 euros.
01:10 - Oui, c'était un salarié qui gagnait déjà très bien sa vie j'imagine.
01:14 - Oui, il était directeur d'un service.
01:16 Vous savez comment ça se passe.
01:18 Tout ce qui est amitié, c'est calculé sur votre salaire de base,
01:22 sur l'ancienneté. Donc il devait déjà avoir un salaire élevé.
01:24 - 500 000 euros même.
01:26 - C'est quoi, c'est des prud'hommes qui ont décidé ?
01:28 - Oui, c'est Jackpot.
01:32 Il y a peut-être également du préjudice, des dommages à intérêt.
01:34 Il y a les frais de procédure, ça a duré très longtemps.
01:36 Tout ça, ça se cumule et ça fait une somme importante.
01:38 Parce que c'est vrai que l'affaire dure depuis un petit bout de temps.
01:42 Il y a beaucoup de juridictions.
01:44 Parce que quand on parle de cour de renvoi,
01:46 pour qu'on comprenne bien, d'abord quand on saisit le tribunal,
01:48 après on peut faire appel,
01:50 après il y a cassation,
01:52 et quand la cour de cassation casse la cour d'appel,
01:55 c'est renvoyé devant une autre cour d'appel.
01:57 La cour de renvoi.
01:59 Et donc ça fait quand même quatre juridictions,
02:01 ça fait des années que ça dure, et on cumule les frais de procédure, etc.
02:03 - Ce salarié consultant embauché en 2011
02:06 avait été licencié pour insuffisance professionnelle,
02:09 désalignement culturel vis-à-vis des valeurs fun et pro,
02:15 prônée par l'entreprise.
02:17 Il avait notamment critiqué l'organisation de séminaires
02:19 et pots de fin de semaine,
02:21 je lui disais, j'ai vraiment fréquemment une alcoolisation excessive,
02:26 encouragée par les associés qui mettaient à disposition
02:28 de très grandes quantités d'alcool,
02:30 et par des pratiques prônées par les associés
02:32 liant promiscuité, brimades et incitations
02:35 à divers excès et dérapages.
02:37 Mais c'était quoi cette entreprise ?
02:39 - C'est une drôle d'entreprise quoi !
02:41 - Il vous parle de désalignement culturel en fait,
02:43 il dit qu'il ne respecte pas...
02:45 - Ah bah si, si tu ne sors pas un 2,20g,
02:47 c'est du désalignement culturel !
02:49 - En fait... - On remarque que ça nous convient !
02:51 - Oui ! - Nous on est plutôt alignés !
02:53 - Il ne respecte pas les valeurs de l'entreprise,
02:55 c'est ça qu'il disait, l'entreprise.
02:57 Le problème c'est qu'il n'a pas été licencié
02:59 parce qu'il a commis une erreur,
03:01 parce qu'il a refusé de travailler,
03:03 en fait il a été licencié parce qu'il a émis une opinion.
03:05 - Mais il va revenir dans l'entreprise ?
03:07 - Alors oui, il n'est pas obligé de réintégrer,
03:09 la cour a dit qu'il peut, mais...
03:11 - Il avait été viré il y a combien de temps ?
03:13 - Il a été viré, je crois que ça remonte à déjà 8 ans,
03:15 la première procédure.
03:17 - Il est dans une autre entreprise ?
03:19 - Il y a de fortes chances, c'est pour ça qu'il n'est pas obligé de réintégrer,
03:21 ils peuvent s'arranger.
03:23 - 500 000 euros c'est l'argent !
03:25 - Il dit "moi c'est mon opinion",
03:27 en fait on lui reproche d'avoir émis une opinion
03:29 qui en plus était plutôt fondée,
03:31 parce que ne pas vouloir faire de beuverie ça peut se comprendre,
03:33 et c'est un peu comme vous, Meloman, mon cher Pascal,
03:35 c'est un peu comme la chanson de notre ami...
03:37 Comment s'appelle-t-il déjà ?
03:39 "Liberté de penser" !
03:41 - De Florent Pagny ! - Vous n'aurez pas ma liberté de penser !
03:43 Mais c'est un petit peu ça finalement,
03:45 c'est ça qu'on lui reproche.
03:47 - Pour vous aimer cette chanson, c'est être Meloman,
03:49 c'est la définition que vous avez.
03:51 - En tout cas vous aimez la chanson française !
03:53 - J'aime la variété française, bien sûr !
03:55 - C'est sûr, mais c'est un peu ça que l'on lui reproche.
03:57 - Bach ou Mozart, je ne sais pas...
03:59 - J'ai pas pu aller jusque-là.
04:01 - Et j'adore...
04:03 Et j'adore, exactement,
04:05 Florent Pagny.
04:07 Mais ce que j'aime aussi, bien sûr,
04:09 c'est les crèmes de Monsieur Boubou !
04:11 - Elles sont devant moi ! Est-ce que vous en voulez une ?
04:13 - Je veux bien en goûter une,
04:15 mais alors si j'en goûte une, j'aurais du mal à parler peut-être au micro.
04:17 Mais comme Olivier Delagarde est là,
04:19 il fait "Hmmmmm", il grogne maintenant !
04:21 - Il grogne !
04:23 - Il ne grogne pas !
04:25 - Je suis extrêmement jaloux, parce que...
04:27 - Bonjour Olivier Delagarde, quelle heure le matin ?
04:29 8h40, la revue de presse. Remarquable votre revue de presse !
04:31 - Je ne sais pas ce que vous voulez me demander,
04:33 mais la réponse est oui !
04:35 - Et là, pourquoi à 11h50
04:37 vous êtes là ?
04:39 - Parce que j'avais promis à mes collègues
04:41 de faire un petit pot, et j'ai profité
04:43 de la chandeleur pour filer chez moi,
04:45 aller faire des crêpes et revenir !
04:47 Et alors j'arrive,
04:49 dans le studio, je me dis "je vais offrir une crêpe à Pascal Proulx"
04:51 et je m'aperçois que Monsieur Boubou a fait la même chose !
04:53 - Non, il ne s'appelle pas Boubou,
04:55 il s'appelle Bouk !
04:57 - Ah, tu en as vu !
04:59 - Respectez-moi, j'ai un titre, monsieur !
05:01 - Monsieur Boubou !
05:03 C'est dans le...
05:05 C'est dans "Papi fait de la résistance"
05:07 - Madame Bou !
05:09 - Madame Bou !
05:11 - Ah, j'ai beaucoup aimé !
05:13 On chante, on passe une bonne soirée,
05:15 c'est un peu fulgaire, mais bon...
05:17 Madame Bou !
05:19 - Et donc, il a fait la même chose, donc je suis...
05:21 - Il a fait la même chose.
05:23 - Je suis un peu mortifié, quoi !
05:25 - Quand vous dites "vos collègues", parce que je vois toujours travailler seul dans la revue de presse,
05:27 vous avez des collègues...
05:29 - Je suis très seul, et c'est mon problème,
05:31 et c'est pour ça que je viens avec des crêpes, histoire d'attirer un peu l'attention sur moi.
05:33 - Est-ce qu'on peut chanter à Nicordie, en même temps qu'on mange des crêpes ?
05:35 Est-ce qu'on a d'ailleurs...
05:37 - On pourrait écouter, je crois que c'est Laurent Mariotte
05:39 qui disait hier
05:41 qu'il faudrait écouter la...
05:43 la recette de Raymond Oliver,
05:45 dans les années 60 ou 70,
05:47 qui proposait de faire des crêpes...
05:49 - Y'a plein de bonnes choses dedans !
05:51 - Elle est froide encore, vous les faites pas chauffer,
05:53 vous, vos crêpes ?
05:55 - Mais attendez, je les ai faites ce matin !
05:57 - La mienne était chaude.
05:59 - Elle est pas déjà allée au micro-ondes, non plus ?
06:01 - Au micro-ondes, vous avez raison.
06:03 - Au micro-ondes !
06:05 - Si on faisait des crêpes, des crêpes, des crêpes...
06:09 - Je sais pas si...
06:11 - La dernière fois que vous m'avez fait ça,
06:13 vous m'avez critiqué !
06:15 - Alors, la vôtre, y'a manifestement de l'alcool dedans.
06:17 - Ah, vous trouvez ? Non !
06:19 - C'est pas être d'accord avec le dossier, là.
06:21 - Ah, vous sentez même plus l'alcool, maintenant ?
06:23 - Non ! Ne sentez pas !
06:25 - Elle sent plus l'alcool, je vais vous dire, dans l'état où elle est...
06:27 - Elle est immunisée, maintenant.
06:29 - Oui. Alors elle est bonne ou pas ?
06:31 - Elle est très bonne. Sérieusement, elle est très bonne.
06:33 - Y'a quelque chose dedans, y'a quoi ?
06:35 - Un peu de vanille, du coup ?
06:37 - Dans la vôtre, j'ai mis un petit peu de rhum.
06:39 - Oui, mais c'est bon, le rhum !
06:41 - Oui, j'en ai pas mis un petit peu en plus.
06:43 - Non, mais c'est très bon, le rhum...
06:45 - Il n'est pas trop sucré, en plus.
06:47 - Vous connaissez cette chanson, "Donne du rhum à ton homme" ?
06:49 - Non, je ne connais pas, mais...
06:51 - Vous connaissez ? Vous parlez avec...
06:53 - C'est une vieille chanson.
06:55 "Donne du rhum à ton homme, du rhum et tu verras,
06:57 "donne du rhum à ton homme et tu verras
06:59 "comme il t'aimera."
07:01 - Non, je ne connais pas, mais ça y est !
07:03 - Monsieur Fabien, regarde !
07:05 - C'est Georges Moustaki, c'est à dire ?
07:07 - Georges Moustaki !
07:09 - On n'a plus d'usage d'actualité, maintenant.
07:11 C'est une émission, vraiment,
07:13 c'est une émission comme ça.
07:15 - Je suis très content !
07:17 - On mange des crêpes, on écoute Georges Moustaki,
07:19 le monsieur de la rue de Prince
07:21 à 8h40 et là, à 11h52,
07:23 on devrait parler d'aller à la liberté
07:25 de ses chaussures dans très peu de temps !
07:27 - J'ai une question, Pascal.
07:29 - Celles d'Olivier Delagarde ou la mienne de Crêpes ?
07:31 - Faites gaffe à ce que vous dites !
07:33 - Alors ? - Elles sont toutes les deux...
07:35 - Oh !
07:37 - Ça, c'est pas bien ! - C'est pas de réponse !
07:39 - C'est l'école des fans, un peu !
07:41 - Non, je veux dire, c'est l'amour
07:43 que vous avez mis dans cette crêpe.
07:45 - Oui, c'est le rhum, surtout !
07:47 - Et la générosité que vous avez montrée
07:49 en me la donnant,
07:51 et c'est ça qui est plus beau que tout !
07:53 - Mais c'est...
07:55 - C'est beaucoup le rhum !
07:57 - C'est beaucoup le rhum !
07:59 - C'est beaucoup le rhum !
08:01 - C'est beaucoup le rhum !
08:03 - C'est le rhum à ton âme !
08:05 - Qu'est-ce qu'on fait, Fabrice Laffitte ?
08:09 - Ce que vous voulez, on peut continuer encore
08:11 pendant une petite minute, avant la vidéo !
08:13 - On a terminé avec notre ami Chloé Dano ?
08:15 - Si, on a 30 secondes, j'avais deux, trois exemples
08:17 de licenciements un peu insolites,
08:19 puisqu'on en parlait, c'est drôle, par exemple,
08:21 les dernières, il y a un monsieur qui a été licencié,
08:23 validé par la Cour d'appel, parce qu'il faisait
08:25 des pets malodorants, je sais pas si vous avez suivi ça,
08:27 et que ça perturbait la vie de l'entreprise !
08:29 - C'est un peu normal !
08:31 - Non mais là, il a été licencié à juste titre !
08:33 - À juste titre, oui, parce que...
08:35 - Il y avait des témoignages à des gens qui sont venus
08:37 dire, voilà, et...
08:39 - Ah, c'est une affaire qui manque pas d'air, ça c'est clair,
08:41 mais c'est vrai que ça a gêné !
08:43 - En plus, comment vous avez dit, pour des...
08:45 - Des pets malodorants, c'est ce qu'a retenu le tribunal !
08:47 - D'accord, mais en même temps, c'est un oxymore,
08:49 c'est un euphémisme, parce que...
08:51 par définition, c'est malodorant,
08:53 c'est rare que... - On sent pas la rose !
08:55 - Pas tous, pas tous, mais écoutez, ça c'est...
08:57 - Et puis, il y a une vendeuse,
08:59 ça c'est pas mal aussi, si j'ai 10 secondes,
09:01 l'année dernière, qui a été licenciée, une vendeuse qui vendait
09:03 des matelas dans un magasin,
09:05 et en fait, elle a eu une relation avec
09:07 un client sur un des matelas, le client s'en est
09:09 vanté, et bien elle a été licenciée, parce que
09:11 elle a fait ce qu'il ne fallait pas sur un des matelas
09:13 qu'elle vendait. Bon, il y a tout un tas d'histoires
09:15 comme ça, voilà, exactement,
09:17 et pareil, une personne qui a été licenciée
09:19 pour odeurs corporelles très fortes, donc qui sentait
09:21 malheureusement pas bon, le pauvre, en 2012,
09:23 à court d'appel, a validé son licenciement.
09:25 - Personne n'a été licencié
09:27 parce qu'il mangeait une crêpe
09:29 au coeur de son activité professionnelle.
09:31 - Pas encore en tout cas, mon cher Pascal !
09:33 - Écoutez, donc, on peut...
09:35 - On est tranquille !
09:37 - Ah, mais il est retourné en régie, il est reparti.
09:39 Mais c'est vrai que vos crêpes,
09:41 l'année dernière déjà, vous m'aviez
09:43 fait manger une crêpe, et le 2 février,
09:45 le 15 mars, j'étais encore malade,
09:47 j'ai l'impression qu'elles infusent
09:49 vos crêpes. - C'est à dire ?
09:51 - Tu les manges, tu les trouves bonnes, mais après,
09:53 boum ! Il se passe quelque chose.
09:55 - Il y a un effet secondaire ? - Il y a une sorte d'effet...
09:57 - Il y a un contre-coup ?
09:59 - Elles te pèsent sur l'estomac. - Oh non, vous allez pas
10:01 recommencer ! - Sérieusement, j'ai trouvé
10:03 que celles de monsieur Delagarde
10:05 étaient un peu plus légères.
10:07 - Non, monsieur Mappou, c'est...
10:09 - Un petit peu plus fines. - Ah non, mais voilà, ça me fait beaucoup de peine !
10:11 - Mais non, mais... - Plusieurs années de suite, comme ça ?
10:13 - Mais vous n'étiez pas en train de manger 3 d'un coup ?
10:15 - Elle était épaisse !
10:17 - Une petite sandwich !
10:19 - Une petite crêpe-susette !
10:21 - C'est quoi la crêpe-susette ?
10:23 - J'ai perdu la tête...
10:25 - C'est pas... Non, je dirais que c'est bien.
10:27 - La crêpe-susette, c'est quoi ?
10:29 - C'est avec de l'alcool ? - Avec de l'alcool, oui.
10:31 - Mais qu'est-ce qu'on met ? C'est de la suze, peut-être ?
10:33 - On met de la suze, oui,
10:35 ou on peut mettre du rhum, il y a beaucoup de rhum.
10:37 Du cramarni, on peut mettre plein de choses dedans.
10:39 Et puis les crêpes peuvent être faites à la mode du Nord
10:41 avec de la bière, pour remplacer le lait.
10:43 - Merci Laurent Mariotte !
10:45 - On retrouve demain !
10:47 - C'est vraiment intéressant,
10:49 ce que vous nous dites aujourd'hui.
10:51 La pause, cette fois-ci,
10:55 et M. Toledano,
10:57 nous remercions M.... Non, il reste, M. Toledano,
10:59 il a plein de choses à te dire, encore.
11:01 - On peut aller au fur et à mesure, aussi.
11:03 - Une crêpe pour M. Toledano !
11:05 - Il peut être puni aussi, il peut manger une de vos crêpes.
11:07 - Mais puisqu'elles sont en rhum,
11:09 j'ai pas osé, elles sont en rhum !
11:11 - Vous avez raison, c'est ça la punition, en fait.
11:13 - 11h13h, c'est Pascal Prévost sur Europe 1.
11:15 - 11h13h, Pascal Praud sur Europe 1.
11:17 - Donc on est avec Jean-Yves Toledano,
11:21 parce qu'il y a un sujet, effectivement, qui nous a intéressé.
11:23 - Eric ! - Un salarié licencié.
11:25 - Pardon ! - J'ai dit Yves, j'ai dit Eric.
11:27 - Jean-Yves !
11:29 - Et après, vous bouquez Yves !
11:31 - C'est pas grave, Bernard.
11:33 Mais pourquoi suis-je distrait ?
11:35 M. Yves Toledano, bien sûr,
11:37 qui est avec nous,
11:39 un salarié licencié de son entreprise,
11:41 qui doit avoir été assez fun au travail,
11:43 va toucher près de 500 000 euros d'indemnité,
11:45 on en a parlé, mais c'est aussi l'occasion,
11:47 peut-être, d'échanger avec des auditeurs
11:49 salariés qui ont eu des soucis
11:51 avec leur entreprise.
11:53 C'est peut-être le cas de Cédric. Bonjour, Cédric !
11:55 - Bonjour, Pascal !
11:57 - Et merci d'être avec nous. Est-ce que vous avez rencontré
11:59 un souci avec votre entreprise ?
12:01 - Alors, ben non, justement, moi,
12:03 pas du tout de souci, parce que moi, c'est l'inverse.
12:05 C'est-à-dire que je fais toujours en sorte que ça se passe bien.
12:07 Alors aujourd'hui, je suis responsable
12:09 de magasin, donc je gère
12:11 des hommes, enfin des hommes et des femmes,
12:13 et du coup,
12:15 je fais toujours en sorte que
12:17 l'ambiance soit bonne. C'est-à-dire que c'est
12:19 déjà difficile de se lever le matin pour aller
12:21 au travail, surtout un lundi.
12:23 Si c'est pour arriver dans une entreprise
12:25 et que tout le monde se fasse la tronche
12:27 et puis qu'on ne profite pas un peu
12:29 pour rigoler, etc., je trouve ça
12:31 absolument dommage. Donc moi, ma philosophie,
12:33 c'est de se dire, on a le sourire,
12:35 on prend les choses du bon côté,
12:37 etc. Et quand il y a des petites histoires
12:39 comme ça entre employés, comme ça arrive toujours,
12:41 généralement, je fais en sorte
12:43 de couper
12:45 le cours à toutes les polémiques
12:47 pour éviter que ça parte dans tous les sens,
12:49 de manière à ce que justement, on reste dans
12:51 cette bonne ambiance. - C'est un magasin de quoi ?
12:53 - Dans la grande distribution.
12:55 - Et vous êtes combien de
12:57 salariés ? Vous êtes chef d'entreprise, si je comprends
12:59 bien. - Quinzaine. Ah non, non, moi, je ne suis pas chef d'entreprise,
13:01 moi, je suis directeur de magasin, j'ai un PDG au-dessus de moi.
13:03 - D'accord, mais c'est vous qui gérez tout ça, donc
13:05 une quinzaine de personnes. - Ouais, exactement.
13:07 - Qui ont tous les âges, peut-être, toutes les générations ?
13:11 - Ah oui, il y a toutes les générations.
13:13 Ça va de 17 ans à 68 ans.
13:17 - Bon, quel est le dernier cas, par exemple,
13:19 que vous avez eu à régler d'un différent
13:21 entre deux personnes dans l'entreprise ?
13:23 - Eh bien, le dernier cas, il est
13:25 assez récent, parce qu'il date de la semaine dernière,
13:27 c'est-à-dire que justement, comme on est dans une bonne ambiance
13:29 de travail, il y a une personne, il y avait un employé
13:31 qui, elle, justement,
13:33 mettait une mauvaise ambiance, c'est-à-dire que tout le monde
13:35 se plaignait de cette personne, parce que,
13:37 justement, la journée, à chaque fois qu'il y avait un autre
13:39 travail, elle était tout le temps en train de se plaindre, elle ramenait
13:41 ses soucis personnels au travail,
13:43 rien n'allait, il ne fallait pas faire comme si...
13:45 Enfin bref, elle mettait une mauvaise ambiance.
13:47 Donc, je l'ai convoquée, je lui ai expliqué
13:49 la philosophie du magasin et la mienne,
13:51 et que tout le monde était
13:53 dans le même moule, et que si
13:55 elle ne rentrait pas dans le même moule,
13:57 ça allait mal se terminer pour elle, puisque
13:59 je ne veux pas qu'on ait une cinquième
14:01 roue du carrosse, comme ça, qui fasse reculer les autres.
14:03 L'idée, c'est de faire progresser. On a des
14:05 stagiaires, on a des apprentis, etc.
14:07 - Est-ce que ça a été efficace ? Est-ce que depuis,
14:09 vous avez un changement de comportement ? Mais cet
14:11 salarié, c'est vous qui l'aviez recruté ?
14:13 - Non, moi, quand je suis arrivé,
14:15 elle était déjà là. - Bon, elle est là depuis combien de temps ?
14:17 - Ça fait trois ans, elle,
14:19 qu'elle est là. - Bon, et donc, c'était pas nouveau,
14:21 forcément ? - Moi, je suis arrivé dans ce
14:23 magasin au mois de juin. - Oui ? - Si vous voulez, après,
14:25 j'impose ma patte, c'est normal.
14:27 Mais si vous voulez...
14:29 Elle l'a très bien compris. Moi, je lui ai expliqué que je
14:31 peux comprendre qu'on ait des soucis personnels.
14:33 Je sais que des fois, c'est difficile de les
14:35 mettre de côté. Donc, si c'est le cas, je
14:37 vous demande de m'en parler. Mais au magasin,
14:39 quand on arrive au magasin, surtout dans un commerce, on doit
14:41 sourire, on doit faire en sorte que tout aille bien.
14:43 Même si c'est pas vrai, on doit mentir,
14:45 finalement. - Et vous organisez, par exemple,
14:47 des petits pots régulièrement ?
14:49 Pour que
14:51 les uns et les autres soient plus proches ?
14:53 Ou un dîner de fin d'année ? Ou une galette des rois ?
14:55 - Non, alors, moi, je vais vous dire, par contre,
14:57 par exemple, pour Noël, chaque personne
14:59 a eu
15:01 une boîte de chocolat avec
15:03 une boisson non alcoolisée, mais
15:05 une boisson de ce qu'ils boivent, eux, d'habitude.
15:07 Ou ce que je vois acheter dans le magasin.
15:09 Donc, ils étaient contents. J'ai eu un retour parce qu'un matin,
15:11 en arrivant sur mon bureau, moi-même, j'avais des chocolats
15:13 et des boissons offerts par les employés.
15:15 Donc, c'est que... - C'est vous
15:17 qui faites les salaires ou c'est le PDG ?
15:19 - Ah, ça, c'est le PDG, les salaires. - Parce qu'évidemment,
15:21 l'atmosphère d'une...
15:23 - Ils sont payés au-dessus du prix.
15:25 - Voilà, l'atmosphère d'une entreprise, c'est également lié
15:27 forcément
15:29 à la rémunération.
15:31 C'est un facteur, évidemment, très important.
15:33 - D'accord, mais c'est pour ça. C'est ce que je disais,
15:35 quand on n'est pas très bien payé, qu'en plus
15:37 on doit aller travailler, c'est pas très agréable,
15:39 si on peut au moins travailler dans la bonne humeur.
15:41 Comme votre émission, d'ailleurs, qui se passe dans la très bonne humeur.
15:43 - Oui, même si, je ne vous le cache pas,
15:45 il y a eu, parfois,
15:47 quelques petits accros, et
15:49 il y en a eu un ces dernières heures, parce que
15:51 je vais être obligé d'aller vers
15:53 Dona Vidal-Revel pour lui souligner
15:55 qu'on m'a obligé de manger une crêpe
15:57 qui me pèse quand même désormais beaucoup
15:59 sur l'estomac.
16:01 - Vous visez qui, là ?
16:03 - J'ai vu un acte, si vous voulez,
16:05 qui me met dans une situation
16:07 délicate depuis 20 minutes.
16:09 Et je trouve qu'il y a des choses
16:11 qu'on ne peut pas faire dans notre pays.
16:13 Et faire manger une crêpe
16:15 au rhum,
16:17 aussi fortement alcoolisée,
16:19 pose problème. J'y ai vu quelque chose
16:21 d'assez désagréable.
16:23 - J'ai vidé la bouteille.
16:25 - Non, mais l'entreprise,
16:27 qu'est-ce que vous voulez, il y a toujours
16:29 des petits frottements
16:31 dans l'entreprise.
16:33 Ça peut exister.
16:35 Moi, vous savez que, quand j'ai commencé
16:37 à travailler, et ça ne se ferait plus
16:39 aujourd'hui, j'ai vu des gens se battre.
16:41 - Ah oui, moi aussi je l'ai vu.
16:43 - Je pense qu'aujourd'hui, on ne se bat plus.
16:45 Dans une rédaction,
16:47 aujourd'hui,
16:49 et ça doit être aussi dans l'entreprise, deux personnes qui se battent,
16:51 les deux sont virés. Dans le temps,
16:53 il y avait une violence sans doute
16:55 plus grande. Moi, j'ai vu des gens se battre.
16:57 Et un directeur, que je ne citerai pas,
16:59 se mettre entre les deux,
17:01 pour dire "mais vous êtes fous, mais arrêtez, arrêtez".
17:03 Directeur de rédaction,
17:05 des journalistes qui se battaient.
17:07 Donc, c'était il y a
17:09 plus de 30 ans.
17:11 - Ce que dit d'intéressant Cédric, il dit deux choses.
17:13 La première, c'est le dialogue.
17:15 Cachos ne le baisait pas avec son employé.
17:17 - Il l'a convoqué, il lui a parlé.
17:19 Pas de courrier, pas d'avertissement.
17:21 Et deuxième chose, il dit
17:23 qu'il veut que ça se passe dans une bonne ambiance.
17:25 Ce n'est justement pas l'excès de cette société dont on parlait tout à l'heure,
17:27 qui faisait dépôt toutes les semaines avec de l'alcool.
17:29 On peut faire quelque chose de sympathique,
17:31 comme vous l'avez dit, galettes des rois, etc.
17:33 Des choses comme ça, mais sans non plus tomber dans l'excès de beuverie.
17:35 Pour l'affaire de ce salarié.
17:37 - Je suis d'accord.
17:39 Est-ce que simplement, dit Gifab, vous qui êtes un des
17:41 représentants du personnel, je crois,
17:43 est-ce que vous pourriez effectivement convoquer
17:45 M. Donat Vidal-Revel ?
17:47 - Oui, on va faire un CSA extraordinaire.
17:49 - Maître Toledano est là, donc on va pouvoir disposer.
17:51 Le cas d'un salarié qui donne
17:55 une crêpe un peu lourde
17:57 à un autre salarié,
17:59 est-ce que
18:01 on peut envisager une sanction ?
18:03 - Je vous conseille même d'alerter, on a une référente
18:05 à harcèlement, d'aller la voir.
18:07 - Il nous écoute parfois, M. Donat Vidal-Revel.
18:09 - Je devais aller le voir, justement, direct dans son bureau.
18:11 - Écoutez, s'il est capable
18:13 de venir jusqu'à nous,
18:15 ou alors M. Liberty,
18:17 qui a quand même
18:19 des ampoules, désormais.
18:21 - Non, arrêtez.
18:23 - Il n'a plus d'oeufs, comme vous le savez.
18:25 - Pieds nus, ça fait des ampoules.
18:27 - Oui, parce que pour sauver la planète,
18:29 il a décidé, je le rappelle, de fendre
18:31 ses chaussures
18:33 de cuir, si vous voulez,
18:35 en début de semaine, et évidemment,
18:37 le pied sous le goudron abîme.
18:39 Alors, dans les premiers jours,
18:41 la corne se fait.
18:43 - S'habitue.
18:45 - Les gens sont un peu surpris
18:47 de le découvrir sans soulier.
18:49 - Ce matin, il y avait des nouveaux souliers, d'ailleurs.
18:51 - Non, mais non,
18:53 il n'en a plus.
18:55 - Ah, il n'en a plus ? Mais non, c'est fini, tout ça !
18:57 Ah, c'était les pieds qui étaient assez... d'accord.
18:59 - Il n'en a plus.
19:01 - Bon, il est 12h15, qu'est-ce que nous faisons ?
19:03 Moi, je garde M. Tonnet d'Anneau, parce qu'il va me défendre
19:05 dans mes intérêts. - Je vais chercher Donat Vidal-Revel.
19:07 - Oui, parce que ce problème...
19:09 - Il faut le régler.
19:11 - La jurisprudence crêpe est en place.
19:13 - Allez, je fonce !
19:15 - Bien la première fois.
19:17 - On va prendre une photo.
19:19 - Vous foncez les sourcils.
19:21 - Oh, pas mal, ça, c'est de mieux en mieux.
19:23 - On dit, bon, allez, oui.
19:25 - 12h15. - Si, j'ai compris, merci.
19:27 - Vous êtes connu, vous êtes connu. - Oui, je sais, j'ai compris, merci.
19:29 - Non, mais ça va !
19:31 - Bon début d'après-midi, 11h13,
19:33 c'est Pascal Proévou sur Europe 1.
19:35 - Europe 1. - Pascal Proévou.
19:37 - Et avec notre invité sur Europe 1, Maître Yves Toledano.
19:39 - On va le remercier, surtout,
19:41 Maître Yves Toledano, et puis vous allez
19:43 pouvoir nous envoyer vos honoraires.
19:45 - Bah écoutez, je l'ai préparé justement.
19:47 - Dans l'affaire de la crêpe.
19:49 - Payez-moi en crêpe !
19:51 - Non, bah moi je veux bien vous payer avec la crêpe
19:53 de M. Guénet.
19:55 - Si vous ne prenez pas la voiture derrière, il n'y a pas de souci.
19:57 - C'est ça. - Mais évidemment, ça pose
19:59 un problème, et vous avez été témoin de cela,
20:01 donc vous pourrez,
20:03 devant le tribunal,
20:05 J'ai aidé ma cause. Je vous remercie grandement.
20:07 Passez un excellent week-end !