Colère des agriculteurs : «Ceux qui font tenir la société, ce sont les travailleurs», juge Christophe Guilluy

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00:00 - Des néants, dites-vous, Christophe Gueduit sur CNews et Europe 1,

00:02 mais pourquoi nos gouvernants et ce que vous appelez les élites,

00:06 en tout cas les élites autoproclamées,

00:08 sont-elles et sont-ils à ce point engluées dans ce modèle métropolitain ?

00:11 Pourquoi est-ce que certains n'essayent pas d'en sortir, de s'en dégager ?

00:15 - Alors je crois là encore aux faits culturels,

00:17 c'est-à-dire que toutes les représentations académiques,

00:23 audiovisuelles, cinématographiques, tendent à conforter l'idée que la métropolisation est l'horizon indépassable.

00:35 Quand je dis métropolisation, je dis modèle néolibéral en réalité.

00:40 Et c'est très compliqué pour elles.

00:42 - Qu'on nous a vendues, qu'on a acceptées, survendues.

00:46 - Et c'est pour ça que tout ça est très très lié à la rupture anthropologique

00:50 entre ces élites, ces catégories supérieures et le peuple.

00:53 Parce que si vous n'êtes plus en lien avec la société elle-même,

00:57 parce que ce qu'on nous fait croire c'est que toutes ces révoltes,

00:59 tous ces coups de butoir représentent les marges de la société.

01:03 Elles ne représentent pas les marges de la société, elles sont la société elle-même.

01:07 - Vous voulez dire que ce qui se passe là, c'est presque le cœur battant du pays ?

01:11 - Bien sûr. Il faut bien avoir en tête une chose, c'est que quand je dis France périphérique,

01:17 c'est un constat géographique.

01:21 La réalité c'est que ceux qui font tenir la société sont ces gens ordinaires,

01:27 sont ces petits travailleurs, sont ces employés, sont ces ouvriers, sont ces paysans.

01:31 Une société ne tient pas sans ça.

01:34 Or une société cohérente, c'est une société où il y a un lien entre le haut et le bas, où ça circule.

01:39 Or à partir du moment où vous avez des catégories supérieures

01:42 qui ont tourné le dos à cette société ordinaire,

01:46 elles s'auto-détruisent, sans le savoir d'ailleurs.

01:49 C'est ce que j'appelle le vide existentiel, qu'on appelle parfois le nihilisme,

01:54 de ces gens qui ont abandonné toute contrainte sociale.

01:58 - Ça veut dire qu'elles se pensent hégémoniques, cette France de la mondialisation et des gagnants,

02:05 mais en réalité elle est minoritaire et c'est l'hégémonie "par le bas" et ce n'est pas du tout péjoratif ?

02:11 - Non, bien sûr que non.

02:13 Elle se regarde dans le miroir, mais comme Dorian Gray pourrait se regarder.

02:20 C'est-à-dire qu'en réalité, d'ailleurs ce n'est pas un hasard si tous ces gens...

02:24 D'ailleurs c'est très intéressant de voir que cette déification de la jeunesse

02:30 par des gens qui sont habités par un vide existentiel...

02:34 - Parlons-en, je suppose que vous parlez du Premier ministre Gabriel Attal ?

02:36 - Oui, je veux dire... - Pas le contre, mais c'est vrai ?

02:38 - C'est le syndrome Greta Thunberg de l'Occident.

02:42 - Avec des mots qui sont autres que Greta Thunberg.

02:45 Désucardisé, débureaucratisé, simplifié, déverrouillé...

02:50 Formidable, vous le pensez ?

02:51 - Non, mais ce qui est très intéressant c'est qu'effectivement,

02:55 quand vous êtes dans le culte de l'ego, du moi,

03:00 vous avez forcément une vraie question autour du vieillissement,

03:06 autour de cette question essentielle de la mort,

03:10 parce que ces gens se croient éternels.

03:12 Et là, il y a un véritable problème,

03:14 c'est-à-dire qu'on est obligé de renouveler en permanence.

03:18 Macron est un vieux président,

03:20 je rappelle que pour les cabinets de recrutement,

03:21 on est senior à partir de 40 ans,

03:24 donc il faut en permanence...

03:25 Donc cette espèce de fuite en avant nous dit ce vide existentiel.

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