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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 -Bonjour Brigitte. -Bonjour.
00:01 -Vous nous parlez ce matin d'un nouveau traitement prometteur
00:04 contre la maladie de Charcot.
00:06 Déjà, un rappel, qu'est-ce que la maladie de Charcot ?
00:10 -Alors on ne va pas faire un thermomètre de l'horreur,
00:14 mais c'est une des pires maladies qui se soit.
00:17 C'est une maladie neurodégénérative.
00:19 C'est une maladie qui va atteindre ce qu'on appelle les motoneurones,
00:25 c'est-à-dire les neurones qui vont commander à la motricité.
00:30 Alors ça peut commencer à plusieurs endroits.
00:33 Les motoneurones sont dans le cerveau, la moelle épinière, tout ça.
00:37 Ça peut commencer au niveau du bulbe,
00:41 où là, dans 30% des cas, ça commence comme ça.
00:44 Et là, ce seront les motoneurones qui commandent la parole,
00:49 l'articulation, la phonation, la déglutition.
00:52 Donc on va avoir des atteintes de toutes ces fonctions.
00:56 Mais ça peut toucher aussi les motoneurones périphériques,
01:01 auquel cas on peut avoir des faiblesses dans la main, dans le bras, dans les jambes.
01:05 Ça peut être des fasciculations aussi.
01:08 Plusieurs signes comme ça.
01:09 Tout ceci va aboutir à une paralysie des muscles.
01:15 Quand ils sont paralysés, donc ils n'ont plus leurs fonctions,
01:19 ils vont être atrophiés et on va avoir une perte totale de l'autonomie,
01:25 qui va passer par les fonctions digestives.
01:28 On ne pourra plus manger, on ne pourra plus parler,
01:30 on ne pourra plus bouger, on va être en fauteuil roulant.
01:34 On aura des sondes pour être nourri.
01:37 Et quand ça atteindra les muscles respiratoires,
01:41 ce sera la fin, on ne pourra plus respirer.
01:44 On peut dire, pardonnez-moi, c'est très violent,
01:47 et je sais qu'il y a des familles qui sont touchées par cette maladie.
01:51 Moi-même, j'ai été touchée de très près.
01:54 On peut dire qu'on finit emmuré, vivant,
01:57 en gardant toutes ses fonctions intellectuelles.
02:01 Donc quand je dis que c'est une des pires maladies, c'est réellement ça.
02:05 L'espérance de vie est estimée à trois, cinq ans.
02:09 Voilà ce qu'on peut dire, ce qu'on peut rappeler sur cette terrible maladie.
02:14 Pour l'instant, elle est incurable.
02:16 On ne l'a pas trouvée. Il y a énormément de recherches.
02:19 Là, cet espoir, ce traitement concerne très peu.
02:24 Parce qu'en fait, il y a des formes génétiques,
02:27 mais il y a plus de 20 gènes qui sont impliqués dans cette maladie.
02:30 Et puis, il y a d'autres origines qu'on ne connaît pas encore.
02:35 Là, un traitement qui semble assez prometteur
02:40 pour l'équivalent de 2% des formes.
02:43 Donc on ne se réjouit pas, ça y est.
02:48 De quoi s'agit-il ?
02:49 En fait, il y a une espèce de désorganisation de protéines
02:56 et notamment les neurones, quand ils se détériorent un petit peu,
03:00 ça fait comme des neurofilaments.
03:02 Il y a des protéines qui font un peu n'importe quoi,
03:04 qui mettent le bordel un peu dans tout ça.
03:06 Et là, on aurait trouvé une protéine
03:10 qui pourrait un petit peu stabiliser tout ça,
03:14 remettre tout ça un peu en place,
03:16 éviter un peu le grand n'importe quoi
03:18 qui se passe au niveau des neurofilaments
03:21 et qui permettrait tout de même une amélioration
03:23 de certaines fonctions motrices, notamment respiratoires.
03:28 Donc c'est vrai que pour l'instant, les résultats semblent prometteurs.
03:34 C'est pour ça que c'est le titre de la Dépêche de ce matin.
03:37 Et c'est dans une revue très sérieuse, PLOS Biologie,
03:42 qui annonce ça.
03:43 Donc voilà.
03:43 Mais il ne faut pas oublier qu'il y a énormément de recherches,
03:46 qu'il faut arriver à continuer dans tous les domaines à trouver.
03:51 Parce qu'en fait, le problème,
03:53 tout le monde dit que c'est une maladie rare.
03:55 Il y a quand même 8000 cas en France.
03:56 Mais tout le monde dit que c'est une maladie rare.
03:58 Pourquoi ?
03:59 Parce que les gens meurent.
04:01 Donc, effectivement, il n'y en a pas beaucoup en même temps.
04:03 Mais quand on regarde le nombre de nouveaux cas par an,
04:06 ce n'est surtout pas une maladie rare.
04:09 Donc il faut vraiment arriver à ce que la recherche continue
04:13 à travailler pour aider les gens.
04:15 Parce que pour l'instant, qu'est-ce qu'on fait ?
04:17 C'est une prise en charge multidisciplinaire,
04:20 c'est-à-dire des fauteuils roulants quand vous ne pouvez plus marcher,
04:24 des sons dégestifs quand vous ne pouvez plus marcher,
04:26 de l'ergothérapie, du soulagement, des antalgiques, des antidépresseurs.
04:32 Enfin voilà, c'est multidisciplinaire,
04:34 mais pour l'instant, sans traitement.
04:37 [Musique]
04:41 [SILENCE]