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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00 Une infection nosocomiale, c'est une infection que l'on va contracter à l'hôpital.
00:03 Vous rentrez sans infection et alors il faut évidemment qu'il y ait eu un délai de 48 heures
00:09 entre votre entrée à l'hôpital et l'apparition de l'infection,
00:12 mais c'est une infection contractée à l'hôpital.
00:15 Elles sont très fréquentes ces infections.
00:17 On estime que 5% des patients hospitalisés vont contracter une infection nosocomiale.
00:23 Ça fait quand même un patient sur 20.
00:25 Alors évidemment, ça va dépendre de l'état du patient,
00:29 ça va dépendre, vous êtes plus à risque si vous êtes dans un service de réanimation
00:34 dans lequel il y a beaucoup de manipulations,
00:36 dans lequel vous avez des intubations, des perfusions, des sons d'urinaire, etc.
00:41 Évidemment, là vous serez plus à risque de contracter une infection nosocomiale.
00:45 Le problème, c'est qu'elles sont fréquentes,
00:47 mais surtout, elles sont responsables de plus de 4000 décès chaque année.
00:54 On ne va pas faire un concours, mais c'est plus que les accidents de la route.
00:57 Donc, on le voit. Et pourquoi ?
00:59 Parce qu'en fait, on n'a plus maintenant de traitements assez efficaces
01:04 contre ces infections nosocomiales qui sont généralement liées à des bactéries
01:08 qui sont devenues résistantes aux antibiotiques.
01:12 Les antibiotiques ne sont plus efficaces sur de nombreuses bactéries
01:16 contractées justement à l'hôpital.
01:18 Alors là, cet espoir dans un traitement concerne une bactérie particulière
01:23 qui s'appelle... alors on va vous mettre son petit nom,
01:26 déjà je vais vous la présenter en image.
01:30 On va voir son petit nom. Nous, on va l'appeler ABRI, si vous êtes d'accord.
01:34 En fait, c'est Akinetobactéria baumannii, résistante à l'imipéminem,
01:39 c'est un antibiotique. Donc voilà, son petit nom aujourd'hui, ce sera ABRI.
01:42 Ce sera plus simple. Voilà comme elle est jolie.
01:45 Donc, le problème, c'est que cette bactérie,
01:49 elle vit normalement dans votre peau, dans votre système digestif, etc.
01:53 Mais parfois, elle devient agressive, pathogène,
01:57 et là, elle peut entraîner, dans 17% des cas, un décès.
02:02 Par plusieurs causes, je vous ai mis les principales causes.
02:05 Ça peut être des pneumonies, des infections pulmonaires,
02:09 des méningites au niveau cérébral, des infections urinaires et des septicémies.
02:15 Mais on le voit quand même, dans 17% des cas avec cette bactérie,
02:19 17% des cas sont mortels.
02:22 Donc l'idée, c'est d'arriver, la recherche travaille, travaille, travaille,
02:25 pour arriver à trouver des traitements contre ces bactéries.
02:28 Et là, deux équipes, suisses et américaines,
02:32 ont étudié cette bactérie et sont aperçues qu'elle était résistante.
02:37 Pourquoi ? Parce qu'en fait, elle a une double membrane, cette bactérie,
02:40 pas une seule, mais double membrane, deux couches dans sa membrane,
02:44 et elle a des espèces de lipoprotéines, des grosses molécules, si vous voulez,
02:49 qui se mettent autour et qui empêchent les antibiotiques,
02:52 si vous voulez, d'arriver à pénétrer dans la bactérie.
02:55 Et là, ils se sont dit comment on pourrait agir
02:56 pour arriver à faire que les antibiotiques soient efficaces.
03:00 Et ils se sont dit, si on arrive à bloquer,
03:02 ils ont trouvé le transporteur de ces grosses molécules,
03:05 si on arrive à le bloquer, on pourra faire que ces grosses molécules,
03:10 elles vont finir par étouffer la bactérie.
03:13 Et ça s'est avéré gagnant.
03:17 Ils agissent sur le transporteur,
03:19 ils l'empêchent de transporter les molécules à la surface,
03:22 donc elles restent à l'intérieur.
03:24 Et en fait, ce sont les propres molécules de la bactérie
03:26 qui vont finir par l'étouffer et par là, détruire.
03:30 Voilà comment marche ce nouvel antibiotique.
03:32 On se calme.
03:33 Pour l'instant, les études ont eu lieu sur des modèles murins,
03:37 des rats, des souris.
03:39 Là, ils ont eu tout de même l'autorisation de commencer les essais chez l'homme.
03:45 Et donc là, ce qu'on appelle la phase 1,
03:47 pour savoir s'il y a une toxicité ou autre.
03:50 Donc voilà.
03:51 Mais c'est vrai qu'en ce moment, la recherche se penche énormément
03:54 pour trouver des traitements efficaces.
03:58 On est en manque de traitements.
03:59 C'est-à-dire qu'avant, que maintenant,
04:01 on va pouvoir mourir d'infections
04:04 contre lesquelles avant on avait des traitements.
04:06 Et à force de les utiliser, les bactéries, elles sont malignes.
04:09 Elles n'ont qu'une...
04:11 Il y a qu'une chose qui compte, c'est survivre, survivre, survivre.
04:13 Et donc elles s'adaptent.
04:14 Et elles s'adaptent aux traitements à chaque fois,
04:16 et elles deviennent de plus en plus résistantes aux traitements.
04:19 [Musique]
04:23 [SILENCE]