Plusieurs magasins E.Leclerc ont été ciblés par la colère des agriculteurs cette semaine. Les agriculteurs protestent notamment contre la baisse des prix pratiquée par la grande distribution.
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00:00 Fred, depuis quelques jours maintenant, les agriculteurs s'en prennent aux enseignes de grandes distributions.
00:04 Et il y en a une qu'ils visent particulièrement, c'est Leclerc. Pourquoi ?
00:07 Alors on a vu énormément d'images impressionnantes. On va d'ailleurs en voir quelques-unes à l'antenne.
00:13 D'ailleurs c'est le toit d'un Leclerc à Agen. C'est à gauche, vous voyez, qui s'est effondré
00:18 parce que les agriculteurs avaient déversé une quantité de lisier. Le toit n'a pas tenu.
00:21 Il s'est littéralement écroulé. Il n'y a pas eu de blessés, heureusement.
00:25 Cette nuit, d'autres images nous sont parvenues. Ça c'est à Clermont-Lerot, toujours en Leclerc,
00:31 c'est près de Montpellier, où là carrément le drive du Leclerc, le parking, a été labouré.
00:36 Oui, on voit, il n'y a plus de parking dans ce Leclerc-là.
00:39 Et les exemples, on peut les multiplier aux quatre coins de la France, en Bretagne, dans l'Est, dans le Sud-Est.
00:44 Alors toute la grande distribution est visée. On trouve aussi un peu des carrefours, un peu des Lidl.
00:48 Mais Leclerc, c'est 90% de ces attaques.
00:52 Alors il y a une image assez rigolote qui circule d'ailleurs sur les réseaux sociaux et qui cible carrément Michel-Edouard Leclerc.
01:00 Vous allez la voir. C'est une alerte enlèvement.
01:02 Des internautes s'amusent en disant "Au secours, il y a un enlèvement, c'est Michel-Edouard Leclerc qui a disparu en pleine crise agricole".
01:09 Si vous avez des informations, prévenez les médias. On voit que c'est quand même lui qui est ciblé.
01:14 Mais pourquoi Leclerc spécifiquement ? C'est l'ennemi du monde agricole, Leclerc ?
01:17 C'est en tout cas le symbole de la grande distribution en France qui écrase les prix et donc met pression sur les agriculteurs.
01:26 Leclerc, c'est le porte-voix dans l'opinion de la grande distribution.
01:29 Quand on interroge des Français, c'est qui le distributeur ? C'est Leclerc.
01:32 Alors il y a deux raisons à ça. D'abord parce qu'il est très puissant, près de 24% de parts de marché.
01:36 C'était l'année dernière, record absolu. Les poursuivants sont très très loin derrière.
01:40 On n'avait jamais vu un tel écart. Et puis ensuite parce qu'il est présent médiatiquement.
01:43 Il est très souvent ici à ma place sur ce plateau.
01:46 Il y a eu une enquête qui a mesuré un petit peu la présence de Leclerc dans les médias.
01:50 C'est 45% de tous les patrons l'année dernière.
01:53 Voilà, c'est la figure de Proulx de la grande distribution.
01:55 Donc c'est purement symbolique si ça tombe sur lui ?
01:58 Alors c'est pas que ça. C'est pas que la figure de Proulx. C'est aussi celui qui va le plus loin.
02:02 Et d'ailleurs, Bruno Le Maire n'a pas cité Michel-Édouard Leclerc.
02:04 Mais bon, il était un peu dans l'idée. C'est celui qui contombe le plus la loi française.
02:08 L'année dernière d'ailleurs, ici même sur ce plateau, il disait qu'il irait chercher les prix les moins chers
02:13 s'il faut jusqu'en Pologne et au Portugal.
02:15 Michel-Édouard Leclerc est présent depuis des années à travers ce qu'on appelle des centrales d'achat européennes
02:20 qu'achètent au niveau européen. Ces centrales s'appellent Eurelec et Copernic.
02:25 Alors Leclerc ne s'en cache pas. Il rêve depuis des années de quoi ?
02:27 De ce qu'il appelle un Airbus de la distribution.
02:30 C'est-à-dire une grande entreprise qui achèterait et qui distribuerait à 450 millions de consommateurs européens.
02:36 Et évidemment en tirant les prix les plus bas.
02:39 Alors ça, c'est évidemment le cauchemar absolu de retrouver notre viande, nos légumes, notre coca
02:44 au prix de ce qu'on voit en Pologne par exemple ou en Bulgarie.
02:47 C'est le cauchemar des agriculteurs. Mais nous, on est content.
02:51 Si on va chez Leclerc, c'est parce que les prix sont les plus bas.
02:53 Et est-ce que Leclerc ne serait peut-être pas finalement le visage de notre hypocrisie collective ?