La colère des agriculteurs se manifeste depuis une semaine par des blocages, mais aussi par des actions qui se multiplient, notamment à l'encontre de la grande distribution
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00:00 [Sonnerie de trucs]
00:03 À coup de klaxon, c'est une arrivée tonitruante en tracteur.
00:08 Le début d'une nouvelle action coup de poing sous l'œil des caméras.
00:11 Menée par les agriculteurs de la coordination rurale
00:16 à la pointe de la contestation paysanne en Lotte et Garonne.
00:20 Leur cible ce matin, ce supermarché Leclerc à Agin.
00:30 - Les supermarchés se gavent sur le dos des producteurs
00:33 puisqu'ils vendent nos produits à des prix d'or
00:37 et nous on nous les paye à une misère.
00:39 Edouard Leclerc se fout bien de notre gueule.
00:41 Avec l'inflation, les prix ont augmenté au Leclerc
00:44 mais chez nous, on a eu aucune augmentation.
00:46 Au contraire, on nous paye les prix encore moins chers.
00:49 - Pas dedans, par contre, on bloque les portes.
00:51 Présente sur place, les forces de l'ordre laissent faire.
00:57 - Vous rentrez, pas que c'est drôle.
00:59 - Casseriez. - Non, on ne casserait.
01:05 - On vide le banc.
01:07 Ne rien casser, certes, mais comme un symbole,
01:11 un camion projette du lisier des déjections de porcs sur la façade.
01:15 Une action qui interpelle ce client.
01:20 - Les supermarchés, nous volent, vous volent, ils volent tout le monde.
01:23 - Je suis d'accord avec vous.
01:25 - Vous êtes venu pour dire stop à ça. - Je vous soutiens.
01:27 - Il faut un équilibre. - Non, mais je vous soutiens.
01:29 - Il faut un équilibre sur tout le monde.
01:31 - Il y a des limites, on n'est pas dépassé.
01:33 - Le lisier, je ne vois pas sur une façade ce que ça va apporter, c'est tout.
01:36 Le blocage, oui, je suis d'accord.
01:38 Le lisier pour les façades, je ne vois pas l'utilité.
01:41 Le plafond du supermarché finit par s'effondrer sous la pression.
01:46 La colère des agriculteurs
01:51 qui multiplie les actions sur tout le territoire.
01:54 Sur la N7, près de Montélimar,
01:56 des tonnes de tomates et de poivrons se consument jusqu'au petit matin.
02:01 Ces agriculteurs ont fait arrêter des camions transportant des fruits et légumes.
02:05 Dans leur ligne de mire, la marchandise étrangère,
02:08 synonyme à leurs yeux de concurrence déloyale.
02:11 - Il y avait de l'Espagne, il y avait Maroc,
02:14 il y avait Pologne, il y avait Roumanie,
02:17 beaucoup de pays de l'Est,
02:19 et ça ne correspond pas à nos cahiers de charges ni à nos normes.
02:22 Donc les agriculteurs ont décidé de les vider.
02:25 - Alors là, on voit par exemple des tomates, des poivrons espagnols
02:29 qui arrivent sur le marché français.
02:31 Ça, ça vous met en colère ?
02:33 - Comme je vous disais, on peut les produire en France.
02:36 Seulement, on a tellement de charges et de normes
02:39 qu'on ne sera pas capable d'arriver avec des produits aussi peu chers
02:43 qui permettent de faire une marge démentielle à la grande distribution.
02:48 Et pour dénoncer des produits français, selon eux,
02:51 trop peu présents dans les rayons des supermarchés,
02:54 à Brissac, près d'Angers, ces jeunes agriculteurs,
02:57 devant notre caméra, font la chasse aux articles étrangers.
03:01 - Et qu'est-ce qu'on regarde sur l'étiquette, Vincent ?
03:04 - Eh bien là, justement, on regarde où est l'origine de la viande.
03:08 Là, entre autres, si c'est marqué "origine France",
03:15 donc là, on est plutôt bien.
03:18 Mais un peu plus loin, d'autres produits les interpellent, comme ce beurre.
03:23 - C'est avec quoi ? C'est avec du lait de... du lait d'Iran, là, ou un truc comme ça ?
03:27 - Bah, origineux.
03:29 - Origineux, donc on est haut, hein, mais on ne sait pas du tout d'où ça vient.
03:32 On n'a aucune trace de la viande.
03:34 Afin d'alerter les consommateurs,
03:37 ils collent sur les articles suspects à leurs yeux cette étiquette.
03:41 - On a stiqué un peu les produits qui ne sont pas d'origine France.
03:48 Donc clairement, le marqueur Naki n'est pas du tout de la viande d'origine France.
03:53 Donc c'est bien stipulé que c'est marqué "origine UE".
03:56 Donc pour nous, on tolère que ce produit ne reminère pas les producteurs.
04:02 Même constat sur ce beurre de la marque du magasin.
04:08 - Alors là, en gros, origine des ingrédients, de toute façon, c'est clair et net.
04:11 C'est marqué "lait irland" et "sel pays-bas".
04:16 On est en France, donc on a assez de producteurs pour faire du lait.
04:21 Il y a aussi des producteurs de sel.
04:23 Donc là, c'est... On ne le voit pas forcément, mais...
04:25 - C'est une marque repère.
04:27 Leur marque repère, ils doivent choisir leur producteur.
04:31 Donc c'est là, clairement, ils ne veulent pas le producteur français
04:34 et que des producteurs étrangers.
04:36 Un message qu'ils vont tenter de faire passer au gérant du supermarché.
04:40 - Vous, vous avez aussi le choix dans votre magasin
04:43 de ne choisir que des produits français.
04:45 Vous pourriez, vous avez le choix.
04:47 - On a le choix, c'est surtout les clients qui ont le choix aussi.
04:51 La demande du client fait que...
04:54 - Aujourd'hui, on préfère... - On propose ce qu'on nous demande.
04:57 - Aujourd'hui, la France importe plus de 50% de son alimentation,
05:02 dénonce la FNSEA.
05:05 Alors que les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs
05:09 doivent se terminer fin janvier,
05:11 la fronte des agriculteurs met la grande distribution sous pression.