L'Assemblée nationale examine ce mercredi 24 janvier la proposition de loi visant à inscrire l'IVG dans la Constitution.
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00:00 En son temps, si Simone Veil parvient à aboutir sur le texte qui semble nous rassembler et nous rendre,
00:07 je le pense et je l'espère, collectivement fiers, c'est parce que sa parole avait cherché à convaincre tout le monde,
00:14 au-delà même des consciences, des convictions et parfois même des croyances.
00:20 Et peut-être vais-je être un peu brutal en le disant, mais je crois qu'il faut le dire tout de même.
00:25 Les femmes ont eu de la chance d'avoir Simone Veil pour porter leurs paroles et leurs droits.
00:32 Les femmes ont aujourd'hui sûrement beaucoup de chance d'avoir ici, dans cet hémicycle,
00:39 quels que soient les bancs, des femmes et des hommes pour porter leurs paroles.
00:44 Je ne suis pas sûr que le féminisme, le vrai, que les femmes aient une chance incroyable
00:51 à avoir comme porte-parole certaines d'entre vous qui ne cessent depuis des heures d'hystériser les débats politiques ici.
01:02 Simone Veil avait fait exactement l'inverse et c'est pour cela d'ailleurs, elle, cette femme, qu'elle avait réussi.
01:13 Les débats se déroulaient très bien. Je crois que c'est vos propos qui mettent de l'huile sur le feu à l'instant.
01:19 Madame la Présidente, il n'y a aucune intention d'hystériser.
01:41 Et voyez-vous, j'allais m'exprimer pour indiquer à quel point mon intention est, depuis l'origine, de voter ce texte.
01:55 Mais depuis que je suis assis ici à mon banc, lorsque j'entends certaines de mes collègues ici s'exprimer,
02:03 je m'interroge sur mon vote final. Et mon expression à cet instant, elle est précisément pour dire
02:09 que si nous voulons, comme le garde des Sceaux l'a exprimé, aboutir sur ce droit fondamental,
02:15 il ne peut pas être question ici que qui que ce soit tente de dresser les uns contre les autres.
02:21 Enfin, pour en venir au fond... Pardonnez-moi, Madame la Présidente...
02:27 La parole pour un rappel au règlement de Madame Autain.
02:32 - La parole est à madame Laëtitia Saint-Paul.
02:39 - Madame la Présidente, sur la base de l'article 70 de mise en cause personnelle,
02:46 mais qui pourrait concerner beaucoup d'entre nous ici, que le jour où nous avons un débat sur l'avortement,
02:55 c'est honteux. Et visiblement, pour ce qui est de l'histoire des femmes, vous n'avez pas l'air d'être très au courant.
03:07 Oui, nous pouvons rendre hommage à Simone Veil, qui dans cet hémicycle a affronté vos précécesseurs sur vos bancs,
03:14 qui ont été absolument ignobles en 1975. Et oui, elle a été courageuse.
03:20 Mais la loi de 1975, nous la devons d'abord et avant tout aux femmes féministes, aux millions de femmes qui étaient dans la rue,
03:28 aux 343 femmes qui ont signé un appel en disant qu'elles se mettaient hors la loi.
03:34 Ça, c'était de la désobéissance civile que vous critiquez matin, midi et soir.
03:38 343 qui ont dit "nous avons aborté", alors que c'est interdit.
03:42 Eh bien, à toutes ces femmes, nous devons leur dire "le chapeau est pas les traités d'hystérie".
03:47 Merci.
03:50 - Laëtitia Saint-Paul: Merci, madame Rousseau.
03:53 - Marie-Hélène Rousseau: Merci, madame la présidente, sur le fondement de l'article, sur la bonne tenue de nos débats.
03:58 Je rappelle juste l'étymologie du mot "hystérie" et "hystérisé".
04:02 C'est Hippocrate qui le premier utilise ce terme.
04:06 Et dans la médecine, l'hystérisation, c'est quand l'utérus migrait à l'intérieur du corps
04:13 parce qu'il n'était pas satisfait et qu'il montait au cerveau et qu'il remplaçait le cerveau dans la tête des femmes.
04:18 C'est ça l'histoire du mot "hystérisé".
04:22 Et précisément quand on est en train de parler d'IVG, c'est scandaleux d'utiliser ce terme.
04:27 Et il y a une autre chose sur la bonne tenue de nos débats.
04:31 J'entends sur tous les bancs le terme "les droits de la femme".
04:36 Je rappelle ici que la femme n'existe pas, qu'elle n'existe que dans le fantasme des hommes.
04:42 Et qu'il s'agit ici de défendre le droit des femmes.
04:46 Et que c'est très différent.
04:48 C'est peut-être un détail pour vous, mais pour nous, ça veut dire beaucoup.
04:52 Je vous remercie.