Devant la délégation aux Droits des femmes de l'Assemblée nationale, Aurore Bergé présente les priorités du gouvernement, notamment sur les sujets de l'égalité femmes-hommes, de la lutte contre les féminicides et du droit à l'IVG, alors que les députés ont adopté en première lecture l'inscription de l'IVG dans la Constitution avec 493 voix pour, 30 voix contre, et 23 abstentions. C'est la première audition de la ministre dans ses nouvelles fonctions au sein du gouvernement de Gabriel Attal. Retrouvez l'intégralité de cette audition sur LCP Assemblée nationale.
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00:00:00 Je suis ravie de nous retrouver sous ce format ddf.
00:00:04 Ce 5 mars est un grand jour, madame la ministre, ravie de vous accueillir.
00:00:08 Je crois que le 4 mars 2024 restera un jour gravé pour nous toutes et tous
00:00:15 dans le travail transpartisan qui nous a amenés à ce fait historique
00:00:21 et la fierté de notre pays de pouvoir constitutionnaliser ce droit à l'abortement.
00:00:27 Donc, ravie de vous retrouver dans cet élan et dans ces travaux qui nous ont amenés à cette réussite.
00:00:34 Je voudrais, sur des questions logistiques, rappeler que pour célébrer cet événement,
00:00:40 l'ensemble des trois délégations au droit des femmes du Sénat, du CESE et nous-mêmes,
00:00:46 nous nous retrouvons au Sénat à 19h30.
00:00:50 L'ensemble des membres de notre DDF est convié et nous y retrouverons nos collègues.
00:00:57 Avant de passer également à notre ordre du jour,
00:01:00 permettez-moi de vous rappeler notre événement que nous organisons à l'occasion de ce mois de mars.
00:01:06 Nous le ferons le 19 mars prochain à 16h30 en salle Victor Hugo.
00:01:11 C'est un événement qui sera sur le thème que nous travaillons actuellement
00:01:17 avec mon co-rapporteur Stéphane Viry sur la question de la féminisation de la pratique du sport.
00:01:23 Et nous ferons un événement sur le thème "Partager le terrain,
00:01:26 comment augmenter et diversifier la pratique sportive des filles".
00:01:31 A cette occasion, nous diffuserons le documentaire de Nicola Barr.
00:01:35 Elle est ancienne internationale de foot, intitulée donc le documentaire "La conquête de l'espace".
00:01:41 Suivra ensuite une séquence avec des jeunes, les Olympiades de la mixité.
00:01:46 Ce sera animé par des scolaires.
00:01:48 Et puis ensuite une table ronde qui réunira donc Nicola Barr, Madame Nicola Barr, pardon,
00:01:54 Madame Marie Barsak, elle est directrice exécutive de Impact et Héritage de Paris 2024.
00:02:00 On aura Manon Lanza qui est sportive, entrepreneur et créatrice de contenus sur les réseaux sociaux.
00:02:05 Edith Marujewels, jeoules, pardon, géographe, elle est spécialiste du genre.
00:02:11 Et Jérôme Vandenabelle, il est directeur national de l'Union sportive et de l'enseignement du premier degré.
00:02:17 La présidente de l'Assemblée ainsi que notre ministre, Aurore Berger, nous ferons l'honneur d'être à nos côtés.
00:02:24 Et je les en remercie évidemment.
00:02:27 Madame la ministre, cher Aurore, merci pour votre présence à cette audition.
00:02:32 À la suite de votre nomination aux fonctions de ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:02:38 il nous a paru essentiel que nous puissions vous recevoir pour échanger sur la feuille de route qui est la vôtre.
00:02:45 Vous savez que notre délégation travaille en ce moment.
00:02:49 Je viens de l'évoquer sur la question du sport.
00:02:52 Nous, nous sommes également lancés dans une réflexion sur l'opportunité ou non, avec ma co-rapporteur Marie-Charlotte Garin,
00:03:01 de modifier la définition pénale du viol pour mieux répondre aux évolutions et aux attentes de notre société
00:03:07 pour ce crime qui est encore largement impuni.
00:03:11 Ainsi, je serais particulièrement intéressée d'entendre votre position sur ces deux questions,
00:03:16 sans évidemment préjudice de l'ensemble des autres sujets que vous pourrez évoquer sur la santé des femmes,
00:03:23 la vie économique des femmes peut-être, ou la lutte plus globale contre les violences.
00:03:28 J'aurai également une question de la part de notre collègue Sandrine Josseau qui excuse son absence.
00:03:36 Donc je le prendrai, je le ferai à sa place en temps voulu.
00:03:40 Sans plus attendre, Madame la ministre, je vous laisse la parole.
00:03:43 Et puis nous entendrons ensuite chacun des orateurs de groupe.
00:03:46 Je vous laisse la parole.
00:03:47 Merci, Madame la Présidente.
00:03:53 Et bonjour à toutes et à tous.
00:03:55 Merci aussi d'avoir accepté que cette audition soit reportée.
00:03:57 Vous savez dans quelles circonstances elle avait été.
00:03:59 Je vous remercie pour les gentils mots que vous avez eus à mon égard à ce moment-là.
00:04:04 Je crois que nous avons en effet vécu un moment qui était extrêmement important hier.
00:04:08 Il se trouve que l'audition a été programmée aujourd'hui.
00:04:11 Et je voulais une nouvelle fois remercier toutes celles et tous ceux qui l'ont rendue possible.
00:04:15 Évidemment, beaucoup de membres de la délégation aux droits des femmes,
00:04:18 tant d'ailleurs à l'Assemblée nationale qu'au Sénat ou au CSEV, vous l'avez dit.
00:04:22 Et je crois que c'est une belle victoire aussi parce que justement, elle est collective.
00:04:25 Et c'est peut-être parfois la force de la vie politique d'arriver à recréer des moments qui sont aussi des moments d'unité
00:04:32 et qui peut-être donnent un peu confiance aussi dans la vie parlementaire, dans la vie politique en général,
00:04:37 puisque tout cela est aussi parti d'un certain nombre d'initiatives parlementaires.
00:04:41 Et je vois certains et certaines députées particulièrement impliquées dans cette salle.
00:04:46 La défense des droits des femmes et la promotion de l'égalité,
00:04:49 elles occupent évidemment une place centrale, vous le savez, dans l'engagement qui a été le mien.
00:04:53 Et je crois que votre présence ici démontre que c'est un engagement que nous partageons.
00:04:57 Nous savons aussi que cette longue marche vers l'égalité, elle n'est évidemment pas terminée.
00:05:02 Depuis 50 ans, le ministère que j'ai l'honneur d'occuper a permis d'accompagner des avancées majeures dans les droits et pour l'égalité.
00:05:08 Il s'agit donc à la fois de sécuriser ses acquis et de lutter contre toute forme de régression.
00:05:13 Mais il s'agit aussi d'avoir un discours de conquête, de conquête sociale vers de nouveaux droits, notamment,
00:05:19 pour faire encore reculer ce qui fait mentir, je crois, notre promesse d'égalité.
00:05:24 La grande cause des deux quinquennats du président de la République, vous le savez, c'est la question, justement, de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:05:31 Ce combat, là encore, il doit être collectif, collectif avec les parlementaires de tous les groupes politiques qui souhaitent s'engager sincèrement sur ce sujet,
00:05:39 avec les collectivités locales, avec aussi les associations avec lesquelles je travaille, de la façon la plus régulière et la plus rapprochée qui puisse être.
00:05:47 Mais je crois que nous devons aussi aller plus loin, non pas juste nous parler entre nous,
00:05:51 parce que je pars du principe que nous sommes ici quand même convaincus de la nécessité d'avancer, même si nous pouvons avoir parfois des désaccords,
00:05:58 mais nous devons mobiliser surtout la société de la manière la plus large possible, embarquer avec nous les entreprises, les Français,
00:06:05 car ce combat, il nous concerne évidemment tous. L'égalité entre les femmes et les hommes est un combat que nous sommes déterminés à mener jusqu'au bout,
00:06:12 jusqu'à atteindre l'égalité réelle. C'est par ces mots que la Première ministre Elisabeth Borne avait marqué le 8 mars dernier,
00:06:19 le plan interministériel qui court, vous le savez, de 2023 à 2027. Ce plan a quatre axes principaux.
00:06:26 D'abord, lutter contre toutes les violences faites aux femmes. Ensuite, promouvoir et donner aux femmes un accès à la santé.
00:06:33 J'imagine qu'on y reviendra. Assurer l'égalité professionnelle et économique et instaurer une véritable culture de l'égalité dans notre pays.
00:06:41 Ces champs sont donc mes champs d'action prioritaires et c'est comme ça que j'ai essayé de découper mon propos liminaire.
00:06:47 D'abord, la question de l'égalité économique et professionnelle. Et un sujet connexe à celui-là qui est la question de la parentalité.
00:06:56 Dans le monde professionnel, nous le savons, les inégalités, elles persistent, que ce soit dans le choix des carrières, dans le choix des métiers,
00:07:02 avec des femmes qui continuent à faire face à des inégalités. Il est crucial d'améliorer les parcours professionnels des femmes
00:07:08 pour leur permettre de mieux concilier vie personnelle et professionnelle tout en réduisant les écarts de rémunération.
00:07:15 J'aimerais qu'à l'échelle de nos générations, le slogan "un travail égal, salaire égal" devienne une réalité.
00:07:21 Pour encourager une plus grande mixité dans les secteurs d'activité, il est essentiel de fournir aux jeunes filles, aux jeunes femmes
00:07:27 des exemples et des mentors comme l'événement que vous organisez, Madame la Présidente, notamment dans les filières où les femmes sont sous-représentées.
00:07:34 Les filières techniques, les filières scientifiques, les filières numériques. Je pense notamment à l'intelligence artificielle.
00:07:40 L'objectif de garantir que 40% des emplois ciblés dans la fonction publique soient pourvus par des femmes, c'est la directive du 19 juillet 2023.
00:07:50 L'introduction d'un congé de naissance que j'ai porté dès mon entrée au gouvernement, que le président de la République a confirmé.
00:07:56 C'est un enjeu d'égalité entre les femmes et les hommes. C'est aussi une chance pour nos enfants, une chance pour tous les parents,
00:08:02 évidemment, de pouvoir assumer pleinement leur rôle en leur laissant évidemment toute liberté d'avoir recours ou pas à ce congé.
00:08:09 Et puis poursuivre la réduction des inégalités d'accès à l'emploi en milieu urbain comme en zone rurale doit être une priorité.
00:08:17 Malgré la loi Égalité économique, qui était une initiative parlementaire, qui a contribué à féminiser les conseils d'administration et de surveillance des entreprises françaises,
00:08:26 les femmes se retrouvent encore trop souvent dans des postes de second plan sans véritable pouvoir décisionnel.
00:08:32 Nous avons été les premiers à mettre en place l'index Pénicaud, mais nous devons aller plus loin.
00:08:35 Vous le savez, j'ai eu l'occasion de le dire en réponse à une question tout à l'heure.
00:08:39 Pour les entreprises qui ont un score inférieur à 75 sur 100, elles n'auront plus accès au marché public.
00:08:45 Je crois que c'est une décision forte. De la même manière, pour les entreprises qui refuseraient d'utiliser cet index ou de le publier.
00:08:51 Si nous devons aller plus loin, moi, je n'ai aucun tabou en la matière sur ce sujet.
00:08:56 Si d'autres sanctions devaient à un moment pouvoir exister.
00:08:59 Je l'ai aussi annoncé avec Sylvie Retailleau, nous comptons aller plus loin pour mesurer les écarts à l'entrée dans la carrière professionnelle.
00:09:05 Parce qu'il y a toujours ceux qui diront que l'index Pénicaud a des défauts. Peut-être qu'il en a, mais je crois qu'il est extrêmement pertinent.
00:09:11 Puis ceux qui le contesteront en disant, au bout de 15 ans, de 20 ans, de 30 ans de carrière, on compare des choses qui ne sont pas comparables, etc.
00:09:17 À l'entrée de la carrière, à l'entrée dans la vie professionnelle, quand on sort de la même grande école, de la même fac, du même BTS, du même CFA,
00:09:24 il n'y a aucune raison qu'on ait des écarts. On a donc besoin, évidemment, de pouvoir le mesurer. C'est ça que nous allons mettre en place.
00:09:32 Il est également important de mieux prendre en compte les disparités de revenus au sein même des couples,
00:09:36 notamment en appliquant par défaut un taux individualisé pour le prêvement à la source du revenu, comme le prévoit, vous le savez, la loi de finances de 2024.
00:09:45 Enfin, nous améliorons le cahier de charge du label Égalité professionnelle pour mieux prendre en compte les violences faites aux femmes,
00:09:52 l'évolution des modes de travail et l'usage de l'intelligence artificielle.
00:09:56 Mais ce n'est pas seulement une question de droit, mais aussi un ensemble de représentations, et c'est souvent ce qui est le plus difficile à changer,
00:10:02 des représentations culturelles, sociales qu'il faut combattre, la question du sexisme, le travail sur les stéréotypes, l'éducation à la vie affective, la question de la pornographie.
00:10:11 90% des contenus pour adultes aujourd'hui montrent des scènes réelles de violences physiques, de violences sexuelles, de violences verbales, d'humiliation systématique envers les femmes.
00:10:22 Une portion significative de la société ne voit pas ces contenus malheureusement comme étant des contenus problématiques.
00:10:28 Soyons lucides en la matière, nos enfants, en moyenne à 10 ou 11 ans, ont déjà vu un contenu pornographique.
00:10:36 Cette tendance récente, elle probage une culture évidemment du sexisme, une culture extrêmement violente, qui inclut même des scènes de torture et des scènes de barbarie,
00:10:44 qui sont donc accessibles librement et facilement, comme l'a mis en lumière le récent rapport du HCE.
00:10:50 Et cela a une influence malheureuse et très marquée parmi les plus jeunes générations.
00:10:55 Nous devons donc nous appuyer à la fois sur les recommandations du HCE, sur les recommandations aussi du Sénat, afin d'aborder cette question dès le plus jeune âge,
00:11:02 de manière à promouvoir une véritable culture de l'égalité dans le moindre geste du quotidien, pour évidemment nos enfants.
00:11:09 Lutter contre toutes les formes de violences, donc, pour contraindre aussi plus fermement l'industrie pornographique.
00:11:14 A la suite des travaux qui ont été réalisés, le projet de loi, vous le savez bien, visant à sécuriser et réguler l'espèce numérique,
00:11:21 parce que vous y avez largement œuvré, inclut plusieurs dispositions relatives à ce sujet.
00:11:26 J'espère qu'en CMP, ces dispositions pourront être maintenues, parce que ce sont des dispositions protectrices, évidemment, pour les femmes.
00:11:34 Comme vous, je soutiens donc la mise en place de ces sanctions, afin d'éliminer les contenus mettant en scène des violences physiques et sexuelles envers les femmes,
00:11:41 ainsi que des discours incitant à la haine.
00:11:44 La nécessité de ces sanctions contre les violences, représentées dans l'industrie pornographique et la propagation de contenus nuisibles aux mineurs,
00:11:50 met en évidence notre devoir d'agir pour la santé publique et la protection des droits.
00:11:56 Enfin, je souhaite poursuivre le travail déjà engagé depuis 2017, qui a entraîné, je crois, des avancées importantes sur la question des violences sexistes et sexuelles.
00:12:06 La mise en œuvre d'abord de mesures de prévention de lutte contre les violences conjugales et domestiques,
00:12:10 illustrée notamment, chère Émilie Chandler, par le plan Rouge vif que vous avez conduit avec Dominique Vérien,
00:12:16 a marqué, je crois, une étape décisive de notre combat et ce plan, il est en cours de déploiement.
00:12:22 Je pense aussi à votre proposition de loi sur la question des ordonnances de protection.
00:12:25 Le nombre de places d'hébergement pour les victimes a été doublé,
00:12:28 atteignant plus de 11 000 places afin de fournir un refuge à celles qui en ont le plus besoin,
00:12:33 souvent d'ailleurs des femmes qui sont aussi des mères avec des enfants en bas âge.
00:12:36 L'adoption des bracelets anti-rapprochement, plus de 1 000 aujourd'hui, des téléphones grave danger, plus de 5 000 aujourd'hui,
00:12:44 a prouvé son efficacité. Le nombre d'interventions des forces de l'ordre a triplé, passant de 3 634 en 2022
00:12:53 à près de 10 500 interventions l'année dernière, je crois démontrant justement l'importance de ces dispositifs.
00:13:00 Je le rappelais tout à l'heure encore, il y a quelques semaines, en Seine-Saint-Denis,
00:13:03 suite au déclenchement d'un téléphone grave danger, un féminicide a sans doute été évité et un homme neutralisé.
00:13:10 Les moyens alloués à la lutte contre ces violences ont augmenté de 13 millions d'euros par rapport à 2023,
00:13:16 permettant la mise en œuvre aussi, et c'était une initiative parlementaire, de l'aide universelle d'urgence
00:13:21 pour les femmes victimes de violences conjugales, pour toutes les victimes d'ailleurs.
00:13:26 Le lancement du numéro d'assistance 3919 et du site Arrêtons les violences offre aujourd'hui un accès permanent
00:13:31 à des ressources essentielles. Ils sont maintenant près de 50 ETP, permettant de multiplier évidemment leur vigilance
00:13:39 et leur action, là aussi d'ailleurs d'initiative parlementaire. Ce budget a été renforcé grâce à vous.
00:13:45 L'instauration du versement automatique des pensions alimentaires, là aussi a été un pas important
00:13:50 vers l'autonomie financière des femmes, dont on sait qu'elle est souvent celle qui prive les femmes
00:13:55 qui sont en plus victimes de violences de leur capacité à pouvoir prendre leur destin en main
00:14:00 et à pouvoir se libérer des violences dont elles souffrent.
00:14:04 Ces mesures doivent donc être accompagnées aussi dans l'effort continu pour mieux accueillir la parole des femmes.
00:14:09 J'ai toujours dit, et je le répète ici, je crois que les femmes ont toujours parlé, mais que la société peut-être
00:14:15 ne les a pas suffisamment écoutées. Mais les femmes ont toujours parlé, elles ont toujours dit les violences
00:14:20 dont elles étaient l'objet, et maintenant nous leur disons de manière plus claire que non seulement nous les écoutons,
00:14:25 mais que surtout nous les croyons, et qu'il faut, autant que c'est possible pour elles évidemment,
00:14:30 les inviter et les inciter à pouvoir porter plainte et à s'engager dans une voie dont on sait qu'elle est extrêmement exigeante,
00:14:35 évidemment, qui est la voie judiciaire. Nous devons assurer un soutien efficace dès le défaut de la plainte
00:14:40 jusqu'à l'éloignement de l'agresseur. Rappelons que c'est d'abord cela qui doit pouvoir être mis en place.
00:14:45 Cette approche, elle est cruciale pour transformer notre société et garantir la sécurité et l'égalité, évidemment,
00:14:51 pour toutes les femmes. Depuis 2017, la lutte contre les violences faites aux femmes, qu'elles soient intrafamiliales
00:14:57 ou qu'elles soient systémiques dans notre société, est donc évidemment une priorité absolue. Cette mobilisation,
00:15:02 elle a permis, ou elle s'est accompagnée, de plus en plus de femmes qui ont réussi, et on le voit encore très récemment,
00:15:09 à briser une forme d'omerta et de silence qui a très longtemps prévalu dans des secteurs où la domination masculine
00:15:14 était ancrée, et donc où il était encore plus difficile, évidemment, de pouvoir s'exprimer. Et donc, nous devons continuer
00:15:21 à nous mobiliser sur ce sujet. Je pense notamment aux témoignages plus récents d'artistes, évidemment, de sportives
00:15:27 qui se sont multipliées. Mais ces récits, ils mettent en lumière des situations de domination et des risques d'abus de pouvoir
00:15:34 qui continuent à exister dans un certain nombre de secteurs, que ce soit dans le secteur de la culture, dans le secteur du sport,
00:15:40 dans le secteur de la santé, de l'enseignement supérieur. Bref, tous les secteurs où des dominations, pendant très longtemps,
00:15:45 ont prévalu, avec souvent un silence, une forme de complicité de l'entourage, ou une question aussi qu'il peut se poser
00:15:52 de la responsabilité parentale. Ce titre, donc, nous lançons une mission interministérielle avec tous les ministres clés
00:15:58 sur ce sujet, de manière à voir un état des lieux, mais surtout, au-delà de l'état des lieux, du recueil de témoignages
00:16:03 qui sera possible dans le cadre de cette mission. Eh bien, je crois qu'il faut que nous puissions développer
00:16:08 de manière systématique des contre-pouvoirs, des garde-fous, des régulations dans ces secteurs qui, aujourd'hui,
00:16:14 en sont malheureusement fort dépourvus. Nous voulons évidemment continuer à combattre les violences sexistes et sexuelles
00:16:21 pour encourager cette prise de parole jusqu'à l'obtention de la justice pour veiller à la protection des victimes,
00:16:27 notamment en multipliant par deux le nombre de maisons d'accueil de femmes sur le territoire.
00:16:31 C'est l'initiative aussi du PAC Nouveau Départ, destinée à couvrir les coûts immédiats en vue de l'établissement
00:16:37 de solutions à long terme, donner la possibilité aux femmes victimes qui souhaitent partir, de manière à avoir enfin
00:16:42 une coordination effective et efficace de l'ensemble des services. Et enfin, excusez-moi, je suis un peu longue,
00:16:48 vous m'arrêtez sinon, consolider l'aide aux victimes, diffuser notre culture de l'égalité doit permettre d'étendre aussi
00:16:54 notre action dans le domaine de la diplomatie féministe. Ce n'est pas un gadget. Et pour avoir été dans un Conseil européen
00:17:00 informel avec l'ensemble des ministres en charge de l'égalité, pour avoir rencontré notamment mon homologue polonaise
00:17:05 à la veille de notre vote sur l'IVG, ça a évidemment un effet d'entraînement, ce qui est rassurant. C'est-à-dire que la voix de la France,
00:17:12 elle est encore largement écoutée et attendue, notamment sur la question des droits humains, et donc en particulier
00:17:17 sur la question des droits des femmes. Et donc l'engagement de notre pays sur ces sujets est évidemment absolument déterminant.
00:17:24 Et je crois qu'il doit évidemment pouvoir se poursuivre, ce d'autant plus avec l'accueil dans quelques semaines,
00:17:31 quelques mois, des Jeux olympiques et paralympiques. Je souhaite que ce soit aussi une occasion extrêmement importante
00:17:37 d'envoyer un message puissant au monde sur les enjeux d'égalité, sur la culture de l'égalité, mais aussi sur la lutte contre toutes
00:17:44 les formes de mutilations faites aux femmes. On sait aussi qu'en parallèle de ces grands événements, la question de la traite humaine,
00:17:51 la question des mutilations peuvent voir le jour. Il faut que ces situations puissent être révélées. Il faut surtout que ces situations
00:17:56 puissent être judiciarisées de manière à conforter et à soutenir les femmes. Je serai enfin avec un certain nombre d'entre vous à New York
00:18:05 à partir de dimanche prochain parce que nous avons un événement qui est important, qui est la Commission de la condition de la femme
00:18:11 à New York, qui se tient chaque année. Et je crois que le vote qui a été le nôtre, et surtout les enjeux que nous souhaitons porter,
00:18:17 seront très importants. J'ai souhaité que l'événement que parraine la France cette année, puisque chaque pays décide un événement
00:18:24 qu'il parraine, soit sur la question du viol comme arme de guerre, comme arme terroriste, notamment après ce qui s'est produit le 7 octobre dernier,
00:18:32 qui ne peut pas évidemment nous laisser sans voix alors que tant de femmes ont subi des violences sexuelles et des mutilations.
00:18:38 Et je crois que là encore, et je l'espère, la voix de la France sera écoutée sur ces gens-là. Je ne suis pas plus longue de manière à avoir le temps
00:18:44 surtout de répondre à vos questions. Je vous remercie, madame la présidente.
00:18:47 Merci infiniment, madame la ministre. Vous n'arrivez pas les mains vides, donc merci déjà pour vos premières annonces.
00:18:53 On laisse donc la parole aux orateurs et aux oratrices de groupe, en démarrant par le groupe Renaissance, avec Émilie Chandler pour deux minutes.
00:19:02 Madame la ministre, madame la présidente, mes chers collègues membres de la DDF, s'il y a bien une chose sur laquelle nous sommes toutes et tous d'accord
00:19:09 au sein de cette commission, c'est qu'être une femme ne devrait et ne doit pas être un frein. Ce n'est pas une fatalité, c'est une chance.
00:19:16 Au sein de cette délégation, nous en faisons notre combat quotidien. L'égalité femmes-hommes est un combat qui nous rassemble,
00:19:22 et cette nécessité d'égalité s'exprime dans l'ensemble des secteurs de notre société. Au quotidien, malgré les progrès indiscutables réalisés par notre majorité
00:19:30 depuis 2017, les Français sont confrontés à des freins qui creusent des inégalités que nous peinons à combler, malgré des dispositifs pertinents déployés dans nos territoires.
00:19:39 La notion de territorialité est importante. Ce sont près de 11 millions de femmes qui vivent dans les territoires ruraux. Les inégalités existantes dans tous les types
00:19:47 de territoires sont accentuées en ruralité à cause de freins spécifiques, car les femmes à la campagne sont confrontées à des difficultés supplémentaires
00:19:54 alors que leur situation est souvent méconnue. Depuis le début de mon mandat, je m'efforce de rencontrer et de mettre en avant ces femmes qui s'engagent
00:20:01 et portent le territoire du Val-d'Oise, et celles-ci ont pu me témoigner des difficultés évidentes qu'elles rencontrent, notamment dans l'accès à l'emploi.
00:20:07 En effet, le risque d'être touchée par le chômage et la précarité est plus important pour les femmes en ruralité. Dans les communes rurales, 21% des femmes salariées
00:20:15 ont un contrat précaire, contre 13% dans les communes les plus urbaines. Ces données publiées par le ministère de l'Égalité lui-même sont des témoignages frappants
00:20:23 de cette réalité. Les obstacles à l'emploi persistent et se multiplient. En ruralité, les femmes ne doivent pas seulement briser le plafond de verre,
00:20:31 mais aussi parcourir des kilomètres pour l'atteindre. Avant d'en finir, je voudrais rendre hommage à deux femmes remarquables de mon territoire,
00:20:37 Mme Touray et Mme Bertolino, toutes deux chefs d'entreprise, mais aussi engagées dans un réseau féminin. Réseau né d'un constat d'inégalité au niveau local,
00:20:45 qui souhaite promouvoir la solidarité et le partage d'expérience entre les membres pour sortir de l'isolement et étouffer le réseau de la ruralité.
00:20:54 Des initiatives telles que celle-ci ou des femmes dynamiques se rassemblent pour combattre ensemble les inégalités de genre se multiplient sur le territoire.
00:21:02 Oui, en 2024, les femmes ont encore besoin de s'entraider et s'accompagner pour faire face aux inégalités qui perdurent dans la société.
00:21:09 Madame la ministre, connaissant votre engagement sans faille sur ce sujet, mais aussi votre connaissance des problématiques rurales, ma question est donc la suivante.
00:21:18 Quelles sont les prochaines mesures envisageables pour apporter des réponses à ces inégalités persistantes qui handicapent au quotidien les femmes dans l'accès à l'emploi, en particularité en ruralité ? Je vous remercie.
00:21:29 Merci, chère collègue. Pour le Rassemblement national, Julie Lechanteux.
00:21:34 Merci, madame la présidente, madame la ministre. Je vais m'adresser à vous au nom du groupe Rassemblement national.
00:21:42 Les droits des femmes sont menacés par la recrudescence d'actes barbares sur notre sol, notamment avec l'excision.
00:21:50 Cette pratique est de plus en plus répandue en France et les chiffres publiés le 6 février dernier, date de la journée internationale contre les mutilations génitales féminines, font froid dans le dos.
00:22:01 Elle concerne actuellement 200 millions de femmes dans le monde et plus de 125 000 en France, ajoutant que 13 % des femmes ayant accouché en 2018 à l'hôpital de Montreuil avaient subi une excision.
00:22:14 Or, il s'agit d'une pratique qui est clairement d'origine subsaharienne. Sa présence en France n'y est donc nullement autochtone, faisant de l'immigration la seule voie d'accès de l'importation des mutilations sexuelles féminines en France.
00:22:27 Ces mutilations sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
00:22:34 Elles constituent une forme extrême de discrimination à l'égard des femmes, une violation des droits de l'enfant lorsque pratiquée sur des mineurs.
00:22:42 Ces pratiques inhumaines et dégradantes violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, le droit d'être à l'abri de la torture ainsi que le droit à la vie lorsqu'elles ont des conséquences mortelles.
00:22:57 En France, l'excision est interdite. Néanmoins, chaque année, ce sont des milliers de jeunes filles, de jeunes femmes qui se font exciser dans la clandestinité avec les conditions de santé que cela implique.
00:23:09 Elles étaient 60 000 au début des années 2000, 125 000 en 2010 et aujourd'hui, au vu des témoignages concordants des chirurgiens et des gynécologues, il ne fait aucun doute que la situation empire.
00:23:23 Madame la ministre, qu'allez-vous mettre en place pour assurer la sécurité des femmes et des fillettes dans notre pays, la France, où l'excision, tout comme les autres mutilations sexuelles, se pratiquent de manière exponentielle ? Je vous remercie.
00:23:36 Merci. Pour la France insoumise, Sarah Legrain.
00:23:41 Merci, madame la présidente. Madame la ministre, merci pour votre présence à la veille du 8 mars et après ce moment historique que nous venons de vivre et dont je crois qu'on est un certain nombre ici à partager l'émotion.
00:23:54 Je voulais vous profiter de votre présence pour vous poser des questions très précises. D'abord, sur les garanties du droit à l'IVG qui a été donc constitutionnalisée.
00:24:02 Qu'est-ce que vous comptez mettre en œuvre pour garantir son effectivité ? Quels engagements en termes de réouverture de centres IVG fermés toutes ces dernières années ? Qu'est-ce que vous pensez de cette double clause de conscience des médecins ?
00:24:12 Est-ce qu'il ne faudrait pas finir par revenir dessus puisqu'il existe déjà une première clause de conscience ? Ensuite, du côté des 10 milliards de coupes budgétaires annoncées par décret dont 7 millions sont amputées au ministère de l'Égalité femmes-hommes.
00:24:23 Vous nous avez déjà affirmé que ce ne serait pas sur les violences sexistes et sexuelles que ce serait pris. Mais donc on se demande un peu où ça sera pris. Et vous avez reçu ce matin un courrier d'alerte de la part du planning familial.
00:24:35 C'est le premier ministre qui l'a reçu. Mais vous avez dû la voir du centre de la Fédération des centres des droits des femmes, du planning familial, la Fondation des femmes, la Fédération nationale solidarité femmes
00:24:47 qui expliquent qu'elles sont à bout de souffle, qu'elles ont besoin de ces 2,6 milliards pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Donc qu'est-ce que vous leur répondez ? Comment vous expliquez ce décalage entre une baisse de budget et des demandes budgétaires qui ne sont jamais comblées ?
00:25:01 Et dans ce cadre-là aussi, cette fameuse mission interministérielle sur les violences sexuelles dans la culture et dans le sport, évidemment nul ne sera contre. Mais est-ce que vous ne craignez pas que, vu que, comme vous le dites, les femmes parlent déjà et qu'il y a déjà beaucoup de demandes très fortes,
00:25:16 ne serait-ce que celles des maîtres boutonnat qui est accusé de violences sexistes et sexuelles, enfin de violences sexuelles, ou un certain nombre de demandes comme ça, ou de ne pas tresser des lauriers à deux par Dieu, est-ce que vous ne pensez pas que ce sera vu comme une façon de faute de budget, de retarder les choses ?
00:25:31 Et dernière question sur le congé de naissance. On a vraiment besoin de précision parce qu'à cette heure, il est difficile de savoir en quelle mesure ce ne sera pas un rabotage du congé parental. Et moi, je voulais vous interroger sur une proposition de loi qu'on dépose cette semaine sur l'égalité entre le congé paternité et le congé maternité,
00:25:47 qui serait en fait une première levée de frein sur le fait que les pères prennent ou non leur congé, c'est-à-dire un congé égal et obligatoire, un congé d'accueil de l'enfant qui puisse être pris par le père ou par le conjoint, la conjointe, et qui s'assurerait que la mère ne se retrouve pas au bout de 28 jours au mieux, toute seule avec son enfant pour accueillir son enfant.
00:26:06 Je crois que c'est décisif dans la lutte pour le partage des tâches familiales et contre les discriminations, y compris professionnelles. J'aimerais votre avis sur le sujet. Je vous remercie.
00:26:16 Merci. La parole pour le Républicain Stéphane Viry.
00:26:21 Oui, merci Madame la Présidente, Madame la Ministre, mes chers collègues. Merci en tout cas de nous faire part, Madame la Ministre, de votre feuille de route. Nous l'attendions, et les associations, les fondations, celles et ceux qui sont sur le terrain au quotidien, attendent effectivement de savoir quels vont être vos objectifs pendant les temps qui viennent.
00:26:41 Vous avez parlé de conquêtes. Forcément, sur un terme comme ça, nous y souscrivons. Mais je m'interroge sur la capacité à atteindre des objectifs partagés, eu égard au programme 137 de notre loi de finances, par rapport aux chapitres qui sont ouverts.
00:26:57 Les aides universelles d'urgence pour les victimes de violences conjugales paraissent effectivement insuffisantes. Sur les crédits dévolus à la lutte contre les violences et la prostitution, je m'interroge.
00:27:07 Et je voudrais en particulier vous interroger, Madame la Ministre, sur la prostitution des mineurs, un véritable fléau qui se développe partout, de façon méthodique, de façon ignoble.
00:27:18 Quelle action votre ministère pourrait entreprendre en lien avec les parquets, en lien avec les associations de terrain pour tarir cette ignominie de la prostitution des mineurs dans notre pays ?
00:27:31 Ma deuxième question portera sur les violences domestiques, sur les violences conjugales. Vous avez effectivement rappelé des dispositions qui ont été prises, souvent à l'unanimité, des outils complémentaires.
00:27:41 Il n'en demeure pas moins que les résultats ne sont pas là. Est-ce qu'il ne faudrait pas désormais, sous l'égide de votre ministère, qu'on procède à une évaluation de l'adéquation entre ce qu'on a pu voter,
00:27:51 ce qui a pu être décidé de mettre comme moyen de protection, et l'efficacité ? Parce qu'il y a effectivement des annonces, il y a effectivement des actes qui vont derrière,
00:27:59 mais il y a quasiment chaque jour des femmes qui perdent la vie dans un contexte domestique. Donc là, je pense que notre rôle, c'est aussi d'évaluer des politiques publiques.
00:28:07 Et je m'interroge sur l'opportunité d'engager une telle réflexion à bref délai. Et puis ma dernière question portera sur, comment dirais-je, sur les familles monoparentales,
00:28:16 ces mères isolées qui souvent sont exclues, exclues de la société, exclues en tout cas du marché de l'emploi ? Il y a récemment la mise en œuvre de la réforme de France Travail,
00:28:25 avec l'accompagnement rénové des bénéficiaires du RSA, dont souvent ça peut être des mères isolées ou des familles monoparentales. Est-ce que vous avez suffisamment de connexion
00:28:36 avec France Travail pour qu'il y ait peut-être des dispositifs ou des fléchages adaptés pour permettre l'insertion professionnelle de ces femmes qui sont encore plus en difficulté,
00:28:47 qui néanmoins doivent retrouver leur place dans la société par une activité professionnelle ?
00:28:53 Merci, chers collègues. Pour les démocrates, Elfine Lindemann.
00:28:58 Merci, Madame la Présidente, Madame la Ministre. Tout d'abord, je vous remercie au nom du groupe démocrate de votre présence parmi nous aujourd'hui et de vos propos liminaires engagés.
00:29:08 Vous avez évoqué les femmes et les sciences à l'aune de la montée de l'intelligence artificielle et ce sera aussi le sujet de mon intervention.
00:29:15 Alors en France, aujourd'hui, les formations techniques, scientifiques, numériques, quel que soit le niveau d'études, ont le taux de féminisation le plus faible de l'enseignement.
00:29:23 Seul un tiers des lycéens, l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, seul un tiers des lycéennes en terminale ont les maths pour spécialité.
00:29:34 En France, aujourd'hui, seulement 24% des ingénieurs sont des femmes.
00:29:38 Alors cette non-parité qui semble inélectable puisque cette proportion stagne depuis dix ans, comme je le constate au sein des promotions de l'école d'ingénieurs où j'enseigne.
00:29:50 Ce manque de représentation des femmes dans les domaines scientifiques a de nombreuses origines.
00:29:55 Nous n'allons pas revenir sur toutes, mais au premier lieu desquelles il y a la culture populaire, les interactions et les attentes sociales qui véhiculent autant de stéréotypes.
00:30:03 En effet, quand une jeune femme exprime un intérêt pour les sciences, elle est susceptible de ne pas recevoir le même soutien qu'un garçon de la part de sa famille, de ses pères ou de ses enseignants,
00:30:13 entravant ainsi sa confiance en elle et sa persévérance dans ses domaines.
00:30:19 Alors des leviers sont disponibles, des réponses peuvent être apportées aux interfaces de plusieurs ministères, l'Education nationale, l'Enseignement supérieur et la Recherche, l'Industrie et le Votre.
00:30:30 Aussi, pourriez-vous s'il vous plaît nous préciser les mesures interministérielles que vous prévoyez de mettre en place pour encourager ces jeunes filles à poursuivre des études et des carrières dans les domaines techniques, scientifiques et numériques ? Je vous remercie.
00:30:47 Merci, chers collègues. Pour les socialistes, Marie-Noëlle BATISTEL.
00:30:51 Merci. Merci beaucoup, Madame la Présidente, Madame la Ministre. Merci de votre venue au lendemain de ce jour historique où notre pays a envoyé un message fort à l'ensemble du monde en devenant le premier État à constitutionnaliser la liberté de l'IVG.
00:31:08 Je crois que beaucoup d'émotion et de fierté nous envahissaient toutes et tous hier pour ce moment qui est finalement la finalité d'un travail de nombreux parlementaires présents ici ou pas aujourd'hui, mais de tout groupe politique et des nombreuses EPPL qui avaient été déposées.
00:31:26 Donc, je crois qu'on peut collectivement en être très fiers de ce travail transpartisan et collectif.
00:31:33 Donc, nous, en revanche, ce vote nous engage et nous avons aujourd'hui la responsabilité de garantir la praticabilité de l'accès à l'IVG en se donnant les moyens à la fois à la médecine d'une manière générale, hôpitaux, médecine de ville, des aires médicaux, etc.
00:31:52 et aux associations qui accompagnent ces femmes.
00:31:56 Donc, j'aurai une question particulière, Madame la ministre, puisque je vous ai transmis un courrier qui avait été consigné par 25 parlementaires il y a quelques temps déjà,
00:32:09 qui prévoit, pour la révision du décret du 16 décembre 2023, de pérenniser la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer les IVG instrumentales.
00:32:20 Plusieurs critères dans le décret inquiètent les professionnels de santé et de la femme et ne semblent pas justifiés d'un point de vue de la sécurité sociale.
00:32:28 Donc, on peut considérer que ce décret s'inscrit à l'encontre de l'esprit porté par la loi en 2020 par notre collègue Albane Gayot, qui visait à étendre l'accès à l'IVG dans le pays.
00:32:41 Donc, je pense qu'effectivement, les demandes sont très fortes pour que vous puissiez revoir ce décret.
00:32:47 Donc, je voulais connaître votre avis et je ne doute pas de l'engagement et de la force que vous mettrez pour pouvoir rassurer ces sages-femmes et leur permettre de pratiquer les IVG,
00:33:00 dont on a fort besoin d'elles dans un moment où les médecins sont de moins en moins nombreux à les pratiquer.
00:33:08 Je rejoins également ma collègue qui est intervenue sur la question des 130 centres IVG qui ont été amenés à fermer leurs portes en 15 ans et vous demandez quels sont les moyens que vous entendez mettre
00:33:20 pour garantir leur réouverture ou en tout cas que ça permette d'accompagner les femmes. Je vous remercie.
00:33:28 Merci, chère collègue. Avant d'écouter notre oratrice de groupe pour le groupe Horizon, je voulais saluer la présence de Agnès Firmin-Lebaudreau,
00:33:35 qui nous rejoint et qu'on accueille avec plaisir dans notre délégation aux droits des femmes. Et on écoute donc pour le groupe Horizon, Anne-Cécile Violon.
00:33:43 Chère collègue, tout d'abord, effectivement, c'est un grand plaisir que de vous accueillir. Merci, madame la ministre, surtout après cette journée historique
00:33:58 pour laquelle très clairement vous avez œuvré avec une telle conviction depuis si longtemps. En fait, je vais prolonger la question de notre collègue Viry sur la question de la prostitution
00:34:12 avec un focus peut-être un petit peu plus particulier, puisque nous allons avoir bientôt les Jeux olympiques et on sait que ce genre de manifestation peut malheureusement
00:34:22 augmenter cette prostitution et notamment le proxénétisme. En 2014, la Coupe du monde de foot au Brésil avait provoqué une augmentation de 30% de la prostitution.
00:34:38 Donc la question, en fait, c'est comment on peut travailler cette question-là spécifiquement sur les Jeux olympiques. Et puis, je ne peux pas m'empêcher de faire un focus aussi avec
00:34:47 cette réalité des jeunes filles dans les centres d'aide sociale à l'enfance pour lesquels elles sont devenues des véritables proies, justement, et pour les réseaux de traite humaine
00:34:57 et les proxénètes. Donc comment est-ce qu'on peut travailler ça ? J'imagine que vous travaillez avec votre collègue de l'intérieur. Mais en tout cas, c'est une vraie préoccupation.
00:35:06 Et je vous remercie aussi que vous vous êtes saisi de cela. Vous l'avez dit dans votre discours, parce que c'est à l'image, effectivement, d'un pays, comme nous l'avons montré hier,
00:35:15 qui prend soin de ses femmes et de ses jeunes femmes. Merci beaucoup.
00:35:19 Merci. Pour les écologistes, Marie-Charlotte Garin.
00:35:24 Merci, Madame la Présidente. Merci, Madame la ministre, pour votre venue. À chaque fois que vous avancerez et protégerez les droits des femmes et des minorités, vous nous trouverez à vos côtés.
00:35:35 La journée historique d'hier, où nous avons fait entrer le droit à l'IVG dans la Constitution, en est la preuve. Et cette délégation, vous le savez, est aussi un espace précieux de travail transpartisan.
00:35:44 Mais à chaque fois que vous les menacerez, que vous inquiétez les associations féministes, nous ne laisserons rien passer.
00:35:50 Je ne peux pas laisser passer les propos que vous avez tenus envers les associations il y a quelques semaines. Parce qu'une ministre à l'égalité ne devrait pas dire ça.
00:35:57 Une ministre à l'égalité ne charge pas, ne menace pas, n'intimide pas les associations qui agissent partout où l'État ne le peut pas, et qui sont les piliers des avancées de nos droits.
00:36:06 Que vous vous indigniez au nom des femmes victimes du terrorisme et des crimes de guerre partout dans le monde peut s'entendre. Et je le comprends.
00:36:13 Mais il n'est pas acceptable qu'à l'heure où le backlash contre les féministes dans notre société est si grand, que vous pointiez du doigt et fragilisiez celles-mêmes sur qui nos droits reposent.
00:36:23 Tout ça pour finalement ne rien trouver à la fin. Et moi j'ai envie de dire mais tout ça pour ça.
00:36:28 Pour passer à un autre sujet plus récent d'actualité, vous nous avez annoncé une mission sur les violences sexistes et sexuelles pour, je cite,
00:36:35 "comprendre les mécanismes à l'œuvre pour changer les règles dans tous les lieux où une domination hiérarchique s'exerce, où une relation d'autorité existe".
00:36:42 Alors je suis un peu surprise à plusieurs titres et j'espère que vous pourrez nous éclairer parce que il me semble que l'expertise du côté des associations,
00:36:48 elle est déjà là et que les causes des violences sexistes et sexuelles sont connues et les mécanismes identifiés.
00:36:53 Et qu'aujourd'hui, au-delà des gardes fous, c'est plutôt de l'égalité réelle, vous l'aviez dit, c'était aussi les mots de la première ministre dont on a besoin.
00:36:59 Et qu'on a effectivement besoin d'agir sur la prévention, sur la formation et de donner des moyens aux acteurs qui en sont chargés.
00:37:06 Et je vous interroge en faisant écho aux propos de certains de mes collègues sur la baisse des crédits, notamment sur le programme 137.
00:37:13 De quels moyens allez-vous donc disposer pour agir une fois cette mission réalisée, notamment quand on sait qu'il y a 7 millions qui vont être retirés au programme 137,
00:37:21 qui est dédié à l'égalité entre les femmes et les hommes ? Et je ne parle pas des coupes sur les services de santé et de justice,
00:37:26 qui on le sait en fait sont quand même des piliers pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour la prise en charge des victimes par la suite.
00:37:33 Et je terminerai mon propos, Madame la ministre, sur ce que vous, vous avez tenu dans l'hémicycle aujourd'hui.
00:37:38 Vous nous avez dit aujourd'hui, et j'ai trouvé ça particulièrement fort, quand les femmes parlent, il faut leur dire "nous vous croyons et nous vous écoutons".
00:37:46 Et je vous remercie pour ces mots très sincèrement, mais je crois que les femmes qui ont été victimes, notamment de violences par des hommes de votre famille politique,
00:37:57 elles auraient voulu entendre ces propos plus tôt. Et celles-ci, elles auraient pu vous dire jusqu'à aujourd'hui, comme Judith Godrech au Monde du cinéma,
00:38:03 "depuis quelque temps, je parle, je parle, mais je ne vous entends pas". Et moi, je suis heureuse qu'aujourd'hui, vous les entendiez.
00:38:10 Et je nous souhaite collectivement de nous mettre à agir et de nous tenir collectivement à leur côté. Je vous remercie.
00:38:17 Merci, chers collègues. Je propose que, Madame la ministre, vous puissiez réagir à ces propos.
00:38:23 Et puis ensuite, nous avons 7 personnes d'inscrite pour des questions. Merci.
00:38:29 Merci, Madame la présidente. Merci, Mesdames et Messieurs les députés. Je vais répondre du coup d'abord aux dernières questions.
00:38:34 Et puis ensuite, je vais essayer de regrouper les différents sujets. Vous avez fini par les mots de Judith Godrech, qui nous a interpellés
00:38:40 lors de la cérémonie des Césars en disant "je parle, je parle, mais je ne vous entends pas".
00:38:45 Ce sont les mêmes mots que beaucoup de femmes israéliennes auraient pu dire après les massacres du 7 octobre.
00:38:49 En fait, ce sont des mots qu'elles m'ont dit parce que j'ai reçu ces femmes. J'ai reçu des femmes qui ont été témoins directs des mutilations,
00:38:56 des viols, qui ont été de manière systématique perpétrées à l'encontre des femmes le 7 octobre dernier en Israël.
00:39:02 J'ai même une femme israélienne qui était donc devant moi dans mon bureau et qui m'a dit "mais je cite ces propos,
00:39:08 "Mitou, c'est donc pour tout le monde, sauf pour les Juives". Je vais vous dire que quand vous entendez ce genre de propos,
00:39:13 ça vous saisit un peu et ça remet un petit peu les pendules à l'heure, je l'espère, à tout le monde.
00:39:17 Je ne retire rien, rien des déclarations que j'ai faites parce que ces femmes, ce qu'elles ont d'abord entendu, c'est le silence.
00:39:26 C'est le silence. Et je ne crois pas que quiconque puisse être et demeurer silencieux par rapport à des violences systématiques qui ont été perpétrées.
00:39:37 Ce sont des viols qui ont été perpétrées, ce sont des viols post-mortem qui ont été perpétrés, ce sont des viols collectifs qui ont été perpétrés.
00:39:44 Ce sont désolés, mais des armes qu'on a retrouvées insérées dans le vagin des femmes. Voilà concrètement ce que ces femmes ont subi.
00:39:51 Et ces femmes, elles ont interpellé le monde entier et elles ont eu l'impression que le monde entier n'avait rien d'autre à leur opposer que le silence.
00:40:00 Et donc c'est ça que j'ai dit parce que je suis ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:40:05 Et donc on ne choisit ni ces victimes, ni ces bourreaux, tout simplement.
00:40:10 Et donc à partir du moment où il y a de l'argent public qui est engagé, c'était légitime et nécessaire, je crois, que l'État français garantisse que pas un euro d'argent public
00:40:19 ne puisse aller à des associations qui, à l'image par exemple de ce que dit Judith Butler aujourd'hui, auraient consacré le fait que le Hamas était un mouvement de résistance.
00:40:28 Puisque c'est les mots qu'elle a tenus à nouveau aujourd'hui, elle qui est souvent donnée en référence sur les études de genre et sur le féminisme.
00:40:36 Je crois que ça disqualifie une féministe que de pouvoir oser dire que face à des mutilations, à des viols, à des exactions qui ont été perpétrées,
00:40:45 eh bien on considère que des femmes finalement sont moins victimes que d'autres parce qu'elles ne seraient pas soi-disant du bon côté.
00:40:51 C'est ça que j'ai dit et je le réaffirmerai à chaque fois que nécessaire.
00:40:55 Ça n'a rien à voir avec le fait d'avoir des associations qui peuvent critiquer autant qu'elles le veulent le gouvernement,
00:40:59 qui peuvent me critiquer autant qu'elles le veulent, ça n'est pas pour ça qu'elles subiraient demain quelconque représailles.
00:41:04 Au contraire, je serais la garante de leur liberté évidente de ton et d'expression, de leur liberté démocratique.
00:41:09 Mais oui, je crois que nous devons être aux côtés de toutes les femmes victimes et qu'encore une fois, on ne choisit pas et elles n'ont pas choisi d'être des victimes.
00:41:17 C'est ça que j'ai dit et je trouve plutôt rassurant, une fois justement que cet examen a été réalisé par les services de mon ministère,
00:41:24 qu'aucune association financée par l'État n'ait tenu de propos problématiques.
00:41:29 Je crois que c'est plutôt sain de s'interroger sur ces questions-là.
00:41:34 Sur les différentes questions qui ont été posées, plusieurs ont été posées sur la question des mutilations sexuelles,
00:41:41 la question de forme de violence qu'on impose encore aux femmes sur l'excision, la question des prostitutions.
00:41:45 Sur la question notamment que vous avez posée, Madame le Chanteuse, sur les excisions qui pourraient encore exister,
00:41:53 vous avez donné le chiffre qui est vrai de 125 000. Ce sont 125 000 femmes qui sont étrangères ou qui, parce qu'elles vivent en France,
00:42:02 se retrouvent à être condamnées à parfois revenir dans leur pays d'origine pour y subir des mutilations et des violences.
00:42:09 Ce ne sont pas des violences et heureusement qu'elles subissent sur notre sol.
00:42:15 J'ai réuni très récemment à la fois des gynécologues qui sont spécialistes de la réparation de ces femmes,
00:42:19 des associations qui s'engagent énormément sur ces questions-là, je pense aux Orchidées Rouges par exemple,
00:42:25 et que nous finançons et que nous soutenons, puisque vous savez que nous prenons en charge financièrement dans notre pays
00:42:30 la réparation des femmes qui ont subi ce type de mutilations.
00:42:35 Ce sont des mutilations sexuelles évidemment gravissimes. Nous faisons des campagnes massives aussi d'informations à l'égard des familles.
00:42:43 Que nous souhaitons, je souhaite avec la ministre de l'Éducation nationale, que ça fasse partie intégrante du programme de vie affective
00:42:48 qui existe à l'école pour garantir que partout nos enfants, parce que ce sont parfois de très jeunes enfants,
00:42:54 entendent le respect de l'intégrité de leur corps, le respect de leurs droits tout simplement.
00:43:01 Ce sont aussi des campagnes de formation que nous faisons avec l'OFI, avec l'OFPRA, pour garantir que systématiquement,
00:43:07 dès que des femmes et des hommes arrivent dans notre pays, ils connaissent nos règles, ils connaissent nos valeurs,
00:43:13 et qu'évidemment, on leur rappelle que sinon la loi et le droit s'opposera à eux et leur interdit évidemment d'infliger de quelconque mutilation à leurs enfants.
00:43:23 C'est ça que nous faisons de manière très déterminée et la France a toujours été à l'avant-garde de ce combat contre les mutilations qui sont infligées aux femmes.
00:43:32 Sur la question de la prostitution, j'ai annoncé en effet dans mon discours, mais dès mon arrivée, que j'allais évidemment reprendre ce sujet,
00:43:40 qui a été porté aussi par mes prédécesseurs avec une stratégie qu'on présentera au printemps et qui concernera non seulement les majeures, mais aussi les mineures.
00:43:48 Puisque c'est une des questions, M. le député Viry, sur lesquelles vous m'avez interrogé, aujourd'hui, dans ce qu'on appelle le système prostitutionnel,
00:43:55 13% des femmes sont des enfants, sont des mineures. On a aujourd'hui des stratégies de sortie de la prostitution, des parcours de sortie de la prostitution,
00:44:04 ce qui veut dire que dans chacun de nos départements, on a ces réunions qui existent de manière à garantir le parcours de sortie de ces femmes,
00:44:11 c'est-à-dire la question du repérage et évidemment l'accompagnement, qui est un accompagnement aussi financier, un accompagnement de reconversion,
00:44:18 qui doit pouvoir exister et prévaloir pour ces femmes. Cécile Violon a raison, il y a le sujet très spécifique que l'on doit traiter des enfants,
00:44:25 qui sont les enfants protégés, les enfants issus de l'aiseux, qui sont souvent des proies pour des prédateurs,
00:44:30 et notamment sur la question du système prostitutionnel. Sur la question de l'accès aux soins et sur la question de la santé,
00:44:37 que vous m'avez beaucoup interrogée, d'autant plus au lendemain du vote sur l'IVG, j'ai toujours dit que la constitutionnalisation de l'accès à l'IVG
00:44:45 n'est pas pour solde de tout compte. Ça n'efface pas les difficultés qu'aujourd'hui, encore en France, des femmes rencontrent pour pouvoir avorter,
00:44:54 parce qu'en fonction de leur département, notamment sur les zones rurales, on a des difficultés qui sont plus grandes,
00:45:00 parce qu'on a une démographie médicale compliquée, parce qu'on manque de praticiens. Ce qu'on a eu de cesse de faire depuis 2017,
00:45:07 c'est de faire monter en compétence d'autres professions médicales, vous le savez, je pense notamment à la question des sages-femmes,
00:45:12 la capacité des sages-femmes à pratiquer les IVG médicamenteuses, le fait qu'on a maintenu ce qui existait pendant le confinement,
00:45:18 le fait de pratiquer les IVG, vous le savez, médicamenteuse, jusqu'à cette semaine, on a élargi cette possibilité-là,
00:45:24 le fait que, oui, nous devons revoir le décret d'application, qui est aujourd'hui bien trop restrictif et qui n'est pas conforme,
00:45:31 parce que je l'ai voté en tant que parlementaire, à la volonté des parlementaires. Donc je suis moi-même très vigilante sur ce sujet-là.
00:45:38 Et le ministre de la Santé, Frédéric Valtrou, a d'ailleurs répondu à une question d'un de vos collègues tout à l'heure,
00:45:42 pour bien redire que c'était l'engagement du gouvernement que de revoir ce décret. Soit on fait des véritables délégations de tâches,
00:45:48 soit on ne les fait pas, soit on fait confiance, soit on ne le fait pas. Les sages-femmes, je crois, méritent évidemment notre respect,
00:45:54 notre reconnaissance, et c'est un enjeu, là encore, évidemment, d'accès aux soins, dans un parcours qui doit être un parcours de sécurité,
00:46:01 évidemment, de l'accès aux soins, et en aucun cas au rabais. Et ce n'est pas, évidemment, ce que font nos sages-femmes.
00:46:08 Sur la question de la double clause de conscience, c'est un débat qu'on a eu de manière régulière.
00:46:13 Ici, moi, j'ai une conviction personnelle, c'est que je pense qu'une seule clause suffit. Parce que je persiste à penser que l'IVG,
00:46:23 que beaucoup caractérisent comme un acte qui serait un acte qui n'est pas ordinaire, doit devenir un acte qui est un acte médical, pleinement, entièrement.
00:46:32 C'est ma conviction personnelle que je donne ici. Ce qui est certain, c'est qu'il faut que une clause de conscience continue à prévaloir.
00:46:38 En aucun cas, personne ne doit forcer le bras d'un professionnel de santé qui ne souhaiterait pas pratiquer cet acte.
00:46:44 Ce que je comprends, évidemment, et ce que je respecte infiniment, par contre, et je le répète aussi ici, un professionnel de santé qui ne souhaite pas pratiquer un IVG,
00:46:52 doit immédiatement, sans attendre, réorienter la femme qui s'adresse à lui pour garantir qu'évidemment, elle ne soit pas hors des délais d'accès à l'IVG.
00:47:00 Malheureusement, ces situations existent et c'est évidemment toutes les situations d'entrave que les femmes peuvent continuer à connaître,
00:47:07 notamment entrave en ligne, raison pour laquelle je vais recevoir aussi les moteurs d'accès à Internet, en particulier Google,
00:47:13 parce qu'on voit bien qu'on a des enjeux majeurs de référencement qui doivent donner tout simplement accès à de l'information,
00:47:19 pas de la désinformation, juste à de l'information au bénéfice des femmes qui souhaitent pouvoir exercer ce qui est maintenant une liberté fondamentale
00:47:27 inscrite dans notre Constitution. Sur la question de la nouvelle mission qu'on souhaite lancer, l'idée n'est pas de dire, encore une fois,
00:47:36 on fait ça pour éviter de parler d'autre chose, ce n'est absolument pas l'objet, c'est qu'on voit bien qu'il y a un certain nombre d'alertes
00:47:42 qui ont été posées par des femmes et aussi parfois par des hommes, dont je veux saluer le courage, parce qu'ils lèvent un tabou peut-être supplémentaire
00:47:49 dans #MeTooGarçons, et vraiment je salue le courage qu'il leur a fallu pour témoigner, qu'on voit bien que dans les lieux dans lesquels
00:47:58 ces témoignages se sont exprimés, on a des lieux de pouvoir, on a des lieux où il y a une force hiérarchique très importante,
00:48:04 on a des lieux où s'exprime une forme de domination aussi, parfois même de toute puissance, un réalisateur sur un plateau, un entraîneur sportif
00:48:11 qui décide à un moment qui peut ou pas aller dans une compétition, qui peut ou pas changer votre vie, bref, dans tous ces secteurs-là,
00:48:18 on a besoin, à mon avis, d'avoir des contre-pouvoirs qui existent, d'avoir des régulations qui existent.
00:48:24 L'Assemblée nationale elle-même s'est interrogée sur ces enjeux-là. Le rapport entre un assistant parlementaire ou une assistante parlementaire
00:48:30 et un parlementaire, il n'est pas un rapport d'égalité pour des raisons évidentes, et donc il peut y avoir aussi, et malheureusement,
00:48:37 vraisemblablement, nous l'avons connu à l'Assemblée, comme au Sénat, comme dans d'autres lieux de vie politique, ces systèmes-là qui ont existé,
00:48:43 donc on a essayé de mettre en place des garde-fous, des contre-pouvoirs, des cellules anti-harcèlement, etc.
00:48:49 Peut-être qu'elles méritent d'être renforcées, mais ça veut dire que nous-mêmes, nous nous sommes interrogés sur la manière avec laquelle
00:48:54 ces règles doivent pouvoir exister. Je crois que c'est sain, évidemment, que partout, encore une fois, où des systèmes hiérarchiques
00:49:00 et des abus de pouvoir peuvent malheureusement exister, et bien que nous puissions nous interroger sur ces questions-là.
00:49:07 Sur la question des différents congés, à la fois la question du congé paternité, la question du congé de naissance, moi, j'ai,
00:49:16 dès mon entrée au gouvernement, milité pour qu'on réforme le congé parental. Déjà parce que ça n'est pas équitable aujourd'hui entre les femmes
00:49:24 et les hommes. Vous avez 14 % des femmes qui ont recours, vous avez moins de 1 % des hommes qui y ont recours. Pourquoi ?
00:49:31 Parce que notamment, vous avez un congé qui était très mal indemnisé. 429 € au maximum par mois, quand vous gagnez 2 000 ou 3 000 €,
00:49:42 que vous venez d'avoir en enfance, qui en général coûte un peu d'argent, vous ne pouvez pas vous arrêter, sauf avoir très peu d'écart de revenu,
00:49:49 sauf avoir énormément d'épargne. Donc clairement, il y avait énormément de catégories de Français qui auraient souhaité s'arrêter,
00:49:55 qui ne le pouvaient pas. Et inversement, il faut aussi assumer, lever ce tabou-là, des femmes qui nous disaient « Moi, j'aurais aimé m'arrêter,
00:50:02 mais sur une période plus courte. J'ai continué à prendre le congé parce que je n'avais pas de mode de garde suffisant. »
00:50:08 Donc ça veut dire qu'il faut faire les deux. Il faut à la fois renforcer les modes de garde pour qu'il y ait toujours la liberté de choix des parents
00:50:14 et pour garantir qu'on puisse, si on le souhaite, s'arrêter, ce qui est totalement respectable, et qu'on puisse le faire dans de bonnes conditions,
00:50:21 y compris matérielles et financières, d'où le congé de naissance de plusieurs mois, qui va être indemnisé non plus à 429 euros,
00:50:28 mais jusqu'à 1 800 euros. C'est quand même un effort très conséquent, qui pourra être pris par chacun des parents ou les deux parents,
00:50:36 qui pourra être pris en même temps ou successivement. Donc les deux parents peuvent s'arrêter ensemble, ou ils peuvent s'arrêter l'un après l'autre,
00:50:43 qui pourront prendre à temps plein ou qui pourront prendre à temps partiel. En clair, l'idée est de laisser la plus grande liberté possible
00:50:49 pour que ça puisse fonctionner. Quand, dans le passé, certains ont essayé d'avoir une logique un peu coercitive du congé parental, ça n'a pas fonctionné.
00:50:57 On a divisé par deux le volume de recours au congé parental. Donc les chiffres, pour le coup, sont éloquents.
00:51:04 Ça n'a pas permis une meilleure répartition des rôles, une meilleure répartition des tâches, une meilleure égalité entre les femmes et les hommes.
00:51:10 Ça, malheureusement, plutôt était l'inverse. D'où la question que vous posez sur le congé paternité, qui est très honnêtement une question
00:51:16 sur laquelle moi, ma conviction n'est pas faite, de savoir, je suis très honnête, savoir s'il faut ou pas le rendre obligatoire.
00:51:23 Déjà, on l'a élargi. C'est une bonne chose. Il y a plusieurs jours aujourd'hui qui sont des jours obligatoires, sept jours.
00:51:29 J'y vois un avantage, mais j'y vois aussi un inconvénient. L'avantage, c'est qu'aujourd'hui, vous avez un taux de recours au congé paternité
00:51:36 qui est très élevé, qui est au-dessus de 70 % et qui continue à progresser. Mais vous avez des écarts très importants.
00:51:41 En clair, je schématise un peu, mais plus vous êtes cadre, plus vous avez recours au congé paternité, parce que c'est bien valorisé socialement.
00:51:48 Plus vous appartenez à des catégories employés-ouvriers, moins vous y avez recours. Donc, j'y vois plutôt un avantage dans ce cadre-là,
00:51:55 à se dire que ça pourrait avoir du sens de le rendre obligatoire. Mais, je suis plutôt dans une philosophie où je pense que
00:52:00 quand vous rendez obligatoire des choses, quand vous vous immiscez dans la vie des familles, j'ai peur que parfois, ça ait des effets qui soient
00:52:06 un peu inverses et c'est compliqué d'obliger celui qui ne veut pas s'arrêter. De la même manière que pour les femmes, je veux qu'on laisse
00:52:11 le plus de liberté possible. On a une petite anecdote. Quand il m'est arrivé d'avoir le bonheur d'être enceinte et d'être présidente de groupe,
00:52:19 j'ai entendu tout et son contraire. Je revenais trop vite ou je revenais trop tard. Prenez jamais la bonne décision. Donc, j'aime bien l'idée qu'on laisse
00:52:26 quand même d'abord beaucoup de liberté aux parents pour faire leur choix, que ce soit des mères ou que ce soit des pères, qu'on ne les culpabilise pas
00:52:32 à l'idée qu'ils s'arrêtent, qu'on ne les culpabilise pas à l'idée qu'ils ne s'arrêtent pas. Donc, c'est pour ça que je dis que je ne suis pas
00:52:38 totalement définitive sur ce sujet-là. Mais si vous avez déposé un projet de loi, proposition de loi, comme ça, on aura l'occasion, évidemment,
00:52:46 de pouvoir en débattre. Sur la question de la mixité des métiers, de la question de l'égalité professionnelle, de la lutte contre tous les stéréotypes de genre,
00:52:56 notre enjeu, c'est évidemment de continuer à lutter à la racine. Et on le voit bien sur les représentations. Ça rejoint aussi la question de l'épidémiologue sur
00:53:03 les mathématiques. L'étude très récente, elle a démontré quoi ? Que le décrochage en mathématiques des filles, ce ne sont pas les jeunes filles,
00:53:10 c'est les petites filles. C'est entre le CP et le CE1 que le décrochage est le plus puissant. Pourquoi ? Ça veut dire qu'on a un sujet de formation
00:53:18 de nos enseignants. Ça veut dire qu'on continue, parfois avec des biais qu'on ignore soi-même en vérité et qu'on continue à répéter, parce que ce sont
00:53:25 des représentations qui sont très ancrées et qui font que ne vous adressez pas de la même manière à une petite fille et un petit garçon, que vous n'espérez
00:53:32 pas la même chose en termes de comportement d'une petite fille et d'un petit garçon. Résultat, on a quand même ce décrochage très significatif,
00:53:38 non pas au collège ou au lycée, mais dès le CP-CE1. Donc ça veut bien dire qu'il faut lutter dès la racine contre les stéréotypes. Ça veut dire aussi
00:53:45 qu'il faut oeuvrer pour plus de mixité. Je crois beaucoup à ça, comment on arrive à construire des imaginaires pour nos enfants dans les deux sens.
00:53:51 Pas juste dire à des petites filles "vous pouvez devenir ingénieure", dire aussi à des petits garçons que dans des métiers où les femmes sont surreprésentées,
00:53:59 ce ne sont pas des métiers qui, par principe, doivent être des métiers féminins. Les métiers du lien, les métiers du soin, les métiers de l'accompagnement
00:54:05 ne sont pas par essence des métiers féminins. Je ne crois pas qu'il y ait des défauts ou des qualités intrinsèquement masculins ou féminins. Pareil pour les métiers.
00:54:12 Ce sont des représentations, par contre, qui sont évidemment très ancrées. Et c'est ça, évidemment, qui est toujours le plus difficile à faire bouger.
00:54:21 Sur la question notamment des métiers scientifiques, métiers du numérique, les entreprises s'engagent parce qu'elles voient bien que de toute façon, c'est un vivier
00:54:29 dont elles sont en train de se couper. Sinon, on ne peut pas vouloir réindustrialiser la France, on ne peut pas vouloir être tête de pont sur la cybersécurité,
00:54:36 sur l'intelligence artificielle, si déjà on se coupe d'un vivier de 50% de la population. Donc c'est un enjeu stratégique pour nos propres entreprises.
00:54:45 C'est un enjeu, évidemment, d'égalité entre les femmes et les hommes. Et je veux le dire parce que j'ai reçu une enquête. Je vous invite à regarder,
00:54:52 qui est faite tous les ans par Gender Scan sur ces questions spécifiques. Et c'est là où on voit aussi que l'argument qui est un peu trop répété de l'autocensure
00:55:01 a un peu bon dos, je trouve. C'est-à-dire que souvent, on dit que les femmes s'autocensurent, c'est-à-dire qu'elles ne veulent pas aller dans ces carrières
00:55:09 scientifiques, techniques ou numériques. En réalité, c'est un peu plus complexe que ça. 40% des femmes dans cette étude Gender Scan qui disent s'être engagées
00:55:17 dans des études scientifiques disent l'avoir fait contre l'avis de leur propre famille ou parfois même de leurs enseignants. Donc ça veut dire qu'elles ont lutté,
00:55:26 non pas contre elles-mêmes, mais contre les représentations que la société se faisait des métiers dans lesquels elles pouvaient ou pas s'insérer. Et je crois que là aussi,
00:55:35 on a intérêt à bouger un peu les représentations. Sur la question du budget, je m'attendais évidemment à ce que cette question me soit posée. Et je vous remercie
00:55:47 parce que les parlementaires peuvent aider à ce que les choses changent. Vous le savez, le décret, il a concerné l'ensemble des ministères, ce qui est normal aussi
00:55:55 dans une logique où notre pays ne peut pas à un moment faire en permanence exception sur un enjeu important, qui est la question des déficits, qui est la question
00:56:03 de la dette, évidemment. Mais je l'ai dit et je le réaffirme ici parce que c'est la grande cause des deux quinquennats du président de la République, parce que
00:56:12 quand vous mettez en place l'aide universelle d'urgence, s'il y a une femme qui se présente, vous n'allez pas dire à la nouvelle femme qui se présente que les crédits ont été
00:56:20 épuisés. Vous accueillez cette femme, preuve en air. On a 12 228 femmes qui, aujourd'hui, ont bénéficié de l'aide universelle d'urgence, ce qui veut dire
00:56:29 malheureusement que ça fonctionne, mais que ça veut dire qu'on avait aussi bien calibré collectivement les choses. En moyenne, cela est délivré en un peu moins de
00:56:37 trois jours, maximum en cinq jours. Et le montant moyen de l'aide qui a été octroyée, c'est 875 euros, ce qui est une aide assez significative.
00:56:45 Donc évidemment, quand vous avez ces dispositifs qui existent, vous ne pouvez pas limiter le nombre de personnes qui vont pouvoir en bénéficier de la même
00:56:54 manière que j'ai dit et j'ai reçu les associations pour le leur dire, que le 39-19, que le planning familial, que toutes les associations qui œuvrent et qui luttent sur la question
00:57:02 de l'accès aux soins, sur la question de la lutte contre toutes les formes de violence, en aucun cas ne verront leur budget être amputé. Donc on continue à travailler, à œuvrer
00:57:11 en interministériel pour que les choses avancent et en tout cas pour que les budgets qui sont absolument nécessaires continuent à aller évidemment au bon endroit.
00:57:21 Enfin, sur les dernières questions qui ont été posées, à la fois sur l'évaluation qui doit être faite des différents dispositifs sur la question des violences,
00:57:33 notamment la question des violences intrafamiliales. J'ai évidemment aucune difficulté à ce qu'on fasse notre auto-évaluation, même s'ayant été parlementaires,
00:57:41 je trouvais que c'était mieux que les députés évaluent les dispositifs qui sont mis en place par l'État. Mais on peut nous-mêmes nous évaluer ou on peut peut-être faire les deux.
00:57:49 Il y a un printemps de l'évaluation. Peut-être que ça peut être un des sujets qui peut être porté, les semaines de contrôle. Mais évidemment, si vous souhaitez des éléments
00:57:57 de bilan, de toute façon, on est à la disposition du Parlement. Et donc, on pourra évidemment les produire. Il y a des dispositifs qui sont plus récents que d'autres.
00:58:04 Il y a des dispositifs qui sont expérimentés, comme celui qu'avait porté Émilie Chandler sur le Pacte Nouveau Départ. Il est en cours de déploiement.
00:58:10 Il est en train d'être expérimenté dans le Val-d'Oise. Il va être élargi à quatre nouveaux départements avant sa généralisation. C'est aussi une nouvelle méthode qui doit permettre
00:58:18 de mieux calibrer les dispositifs pour garantir ensuite leur efficacité. Sur la question plus spécifique des familles monoparentales, une mission va pouvoir être lancée
00:58:28 par le gouvernement. J'en avais parlé quand j'étais ministre des Familles parce qu'on a des situations qui sont parfois très spécifiques avec un cumul de difficultés
00:58:35 pour les familles monoparentales. C'est la raison pour laquelle on a essayé aussi d'avoir une politique très volontariste à leur endroit. J'ai parlé des pensions alimentaires.
00:58:43 On pourrait parler du complément de mode de garde qui sera élargi jusqu'aux 12 ans de l'enfant pour les familles monoparentales. J'entends votre point plus spécifique sur France Travail,
00:58:51 mais le ministre du Travail de l'époque, Olivier Dussopt, avait eu l'occasion de répondre dans le débat. Évidemment, les situations s'évaluent en fonction des publics qui sont accueillis.
00:58:59 Il n'y a pas un principe homogène qui doit s'appliquer parce qu'il y a des situations qui, à chaque fois, évidemment, sont différentes. Et enfin, sur la question des territoires ruraux,
00:59:08 c'est une attention très spécifique que je souhaite que l'on ait parce que c'est parfois plus difficile. Sur la question des violences, 50% des femmes qui sont victimes de violences
00:59:16 habitent dans des territoires ruraux alors qu'il n'y a que 31% de la population. Donc ça veut dire qu'il y a une surreprésentation des femmes victimes de violences dans ces territoires.
00:59:25 Ça veut pas dire qu'il faut stigmatiser ces territoires. Ça veut juste dire qu'il faut reconnaître que c'est plus difficile de nénoncer les violences dont vous faites l'objet
00:59:31 si tout le monde se connaît, s'il y a la peur du candidaton, si là encore on n'a pas forcément de référents à qui parler. Je veux saluer l'action des maires qui sont très mobilisés
00:59:40 sur ce sujet-là. Je pense à l'Association des maires ruraux de France notamment. On essaye de travailler ensemble pour garantir, en lien avec la MRF et la MF, que dans chacune de nos communes,
00:59:49 nous ayons des élus qui soient formés, évidemment, pour accueillir, réceptionner cette parole et surtout pour garantir que nous ayons des référents dans chaque commune
00:59:58 qui sont des référents de confiance vers lesquels on peut se tourner. Les maires travaillent aussi ensemble parce que parfois, c'est plus facile d'aller le dire non pas dans votre propre mairie
01:00:06 mais dans la mairie voisine parce que vous avez aussi un peu peur de la stigmatisation, peur qu'on sache pourquoi vous êtes allé voir tel ou tel élu. Donc c'est aussi des choses très concrètes
01:00:16 qu'on doit pouvoir évidemment mettre en place. Et puis vous avez relevé des freins qui sont des freins qui existent partout mais qui sont renforcés, évidemment, en réalité.
01:00:25 La question des mobilités, évidemment, la question de l'accès aux soins, la question aussi de métiers qui sont souvent très genrés dans un certain nombre de nos territoires
01:00:34 et qui font qu'on a moins de levier d'émancipation aussi quand on est une femme, quand on a une surreprésentation d'un certain nombre de métiers.
01:00:40 Ce qui revient aussi à ce qu'on disait sur les enjeux de mixité, de représentation, d'imaginaire et de lutte contre toutes les formes de stéréotypes.
01:00:49 Merci infiniment pour cet exercice précis et très agréable, en tout cas dans la façon dont vous répondez à nos collègues, enfin mes collègues.
01:01:01 Pour le groupe Renaissance, Céline Calves, est-ce qu'on peut rester sur ce qu'on faisait au début, c'est-à-dire une minute, parce que si on veut terminer à 19 heures, je vous propose de tenter le une minute.
01:01:13 Merci Madame la Présidente. Madame la Ministre, par l'adoption du projet de loi de finances 2024, nous avons fait un pas décisif dans la lignée des grandes causes et de quinquennat de Président Macron
01:01:28 avec la mise en place de la budgétisation intégrant l'égalité femmes-hommes. Le premier soutien était Gabriel Attal. Nous nous réjouissons qu'il soit aujourd'hui Premier ministre
01:01:40 et qu'il puisse prolonger son engagement sur le sujet, sujet que nous avons travaillé au sein de la délégation aux droits des femmes avec ma collègue Sandrine Jossot,
01:01:48 qui a été adoptée à la unanimité par notre délégation. Alors ça se concrétise vraiment dès cette année avec un rapport annuel annexé au projet de loi de finances pour redresser l'ensemble
01:02:00 des dépenses publiques considérées comme défavorables à l'égalité entre les femmes et les hommes. L'idée est faite que pour chaque euro dépensé, ce soit un euro pour l'égalité.
01:02:10 Alors l'analyse de l'impact des politiques publiques sur les inégalités entre les femmes et les hommes démontre que ces politiques font souvent apparaître dans leur conception
01:02:19 comme dans leur exécution des biais inconscients qui peuvent conduire à perpétuer voire aggraver ces inégalités. Alors à l'heure où le gouvernement cherche à effectuer des économies,
01:02:29 c'est un outil, cette budgétisation, pour éclairer que ce soit le gouvernement ou le Parlement pour pouvoir prendre les bonnes décisions de savoir où faire ses économies.
01:02:39 À ce titre, la mission relative à la budgétisation intégrant l'égalité lancée en décembre dernier par l'IGF, l'IGAS et la SDFE charge de proposer une méthodologie.
01:02:51 Elle doit rendre son rapport final ce mois-ci. Pourriez-vous nous informer sur l'état d'avancement de ces travaux et nous assurer que vous saurez par votre combativité
01:03:00 joindre l'ensemble du gouvernement à respecter cet engagement sur la budgétisation intégrant l'égalité ? Je vous remercie.
01:03:08 On n'a pas gagné les deux minutes, mais pour le Rassemblement national, M. Emmanuel Taché de La Pagerie, s'il vous plaît.
01:03:15 Madame la Présidente, Madame la Ministre, mes chers collègues, en introduction, je souhaite la bienvenue dans notre délégation à Mme la Ministre.
01:03:25 Je dois avouer que nous avons l'avantage de souvent dépasser les clivages partisans et que nous avons pour seul objectif d'être utiles et de tenter de répondre avec les moyens
01:03:35 du législateur au mot d'une société qui doit encore se donner les moyens d'avancer pour atteindre un objectif partagé, celui de l'égalité complète sans distraction de sexe.
01:03:45 A titre personnel, je me réjouis que le Parlement réunit en congrès et raisonnablement voté hier la modification de l'article 34 de la Constitution.
01:03:53 Le pays de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a été dans le concert des nations au rendez-vous.
01:04:00 Madame la Ministre, rapporteur de la proposition de loi visant à la création d'une ad universel d'urgence pour les victimes de violences conjugales avec ma collègue Béatrice Descamps du groupe Liott,
01:04:09 adoptée à l'Union de l'Inviter en 2023, rapporteur de la PPL visant à soutenir les femmes atteintes d'endométriose, vous savez que sur l'essentiel nous pouvons travailler de façon transpartisane aussi.
01:04:19 J'aurais donc une question sur le travail qui est actuellement mené par la présidente Riotton et notre collègue Marie-Charlotte Garin concernant l'utilité que j'approuve de la redéfinition pénale du viol que nous étudions actuellement.
01:04:37 Et je voulais saluer le travail et la qualité des omissions qui ont été menées par nos deux collègues auxquelles j'ai pu assister.
01:04:46 J'attire aussi votre attention sur une seconde question, j'essaye de respecter le temps, sur la garantie que le financement de l'aide universelle d'urgence, vous avez parlé de 12 228 femmes qui en bénéficient, est bien figé dans un contexte de coupe budgétaire.
01:05:03 Encore une fois, je vous remercie pour votre écoute et à nouveau la bienvenue Madame la Ministre.
01:05:07 Merci pour le groupe Renaissance Grasier-Lamelle-Cur.
01:05:15 Merci Madame la Présidente, Madame la Ministre, je vous remercie pour votre présence, vos propos et la qualité de vos réponses.
01:05:23 Ces dernières années ont été marquées par des prises de décisions fortes en matière d'égalité.
01:05:28 Pourtant, nous n'atteignons toujours pas une parité réelle, notamment dans la vie politique, malgré les lois qu'il impose.
01:05:34 Car dans les faits, seuls 20% des maires sont des femmes, seuls 20% des départements sont présidés par des femmes, seuls 28% des régions sont présidées par des femmes.
01:05:45 Nous le savons, la question de l'autocensure des femmes en politique est encore présente.
01:05:50 Pour autant, grâce à des exemples comme celui de la Première Ministre Elisabeth Borne et la Présidente de l'Assemblée Nationale, nous voyons que la situation évolue positivement.
01:05:59 Toutefois, les conditions matérielles constituent souvent des freins à l'engagement.
01:06:04 Je pense au manque de disponibilité qui dépend parfois d'un partage des tâches domestiques non effectifs.
01:06:09 En outre, l'exemple récent de la maire de Poitiers dont les indemnités d'élus sont suspendues pendant son congé de maternité témoignent de l'inadaptation des conditions d'exercice d'un mandat pour une femme.
01:06:20 Au fond, c'est le sujet du statut de l'élu qui doit être pensé à l'aune de la féminisation de la vie politique.
01:06:27 Aussi, Madame la Ministre, je souhaiterais savoir de quelle manière vous pensez que nous devrions avancer de concert pour favoriser l'engagement politique aux féminins et la vie des élus ES.
01:06:37 Je vous remercie.
01:06:39 Amélia Lacraphie.
01:06:41 Merci, Madame la Présidente.
01:06:45 Madame la Ministre, cher Aurore, tout d'abord, je veux, comme mes collègues, vous remercier chaleureusement de prendre le temps nécessaire pour nous écouter.
01:06:53 Nous connaissons votre détermination et l'aboutissement historique que nous avons vécu hier, en est d'ailleurs la preuve.
01:06:59 Comme il est désormais de tradition à chaque nouvelle nomination de ce portefeuille, je veux ici porter à votre attention la situation spécifique des victimes françaises de violences conjugales à l'étranger.
01:07:10 Pour schématiser, avant 2019, il n'y avait, pour ainsi dire, rien, puisque le sujet n'était ni pris en compte, ni même identifié.
01:07:18 Ce n'est qu'en 2019, saisissant l'opportunité du Grenelle des violences conjugales, que j'ai entrepris un état des lieux.
01:07:24 Avec ce constat, les violences conjugales ne connaissent pas les frontières.
01:07:29 Il y a bien aussi des victimes parmi nos 2 millions de françaises qui vivent à l'étranger.
01:07:34 Nombre d'entre elles sont ce qu'on appelle des conjoints suiveurs, c'est-à-dire qu'elles suivent l'autre dans son projet d'expatriation,
01:07:41 avec d'importantes conséquences sur leur dépendance financière, sociale et affective.
01:07:46 Ce contexte est aggravant.
01:07:48 Pour les victimes, l'isolement et donc la détresse sont absolus.
01:07:52 Depuis, il y a une prise de conscience salutaire.
01:07:55 Je note une véritable volonté d'agir de l'administration consulaire.
01:07:58 Le secteur associatif s'est emparé du sujet avec notamment l'outil Save You, porté par The Sorority Foundation, qui propose écoute et orientation.
01:08:07 Cela me semble être un bon relais parmi d'autres initiatives,
01:08:11 mais la plateforme risque de péricliter prochainement, faute d'avoir trouvé des financements.
01:08:16 Enfin, et je tiens à la remercier, la présidente de notre délégation a accepté d'engager une mission sur ces questions.
01:08:23 Celle-ci devrait être programmée prochainement et j'ai bon espoir qu'elle relance la mobilisation de tous les acteurs.
01:08:29 Nous avons par ailleurs une opportunité qui s'offre à nous.
01:08:32 Au-delà de ce que je viens d'énumérer, j'ai multiplié ces dernières semaines les rendez-vous avec des grands groupes privés qui envoient des salariés en expatriation.
01:08:39 Pour eux, la féminisation des agents en mobilité est un enjeu.
01:08:43 Le bien-être des conjointes qui suivent également.
01:08:46 Ces groupes sont prêts à s'engager sur une charte de bonne pratique et pourquoi pas, sur des moyens mis en commun pour raccompagner ces femmes.
01:08:53 Si vous décidiez, Madame la ministre, de porter cette cause, il y a là un alignement de bonne volonté et une vraie occasion d'adresser un message d'entraide à ces victimes
01:09:01 et au-delà à toutes nos compatriotes à l'étranger qui se sentent souvent délaissées.
01:09:05 Plus qu'une question, c'est donc, vous l'aurez comprise, un point de vigilance.
01:09:09 Et je finis là, un point de vigilance que je vous soumets et je ne doute pas que nous aurons l'occasion d'en parler plus directement.
01:09:15 Merci beaucoup, Madame la ministre.
01:09:17 Notre prochaine question est pour Virginie de Bimelaer.
01:09:20 Merci, Madame la présidente.
01:09:23 Merci, Madame la ministre, pour votre présentation au lendemain d'un moment historique avec la constitutionnalisation de l'IVG et à quelques jours du 8 mars.
01:09:31 Mon intervention porte sur les outils pour lutter contre les violences faites aux femmes.
01:09:36 Et dans ce cadre, on parle assez peu des stalkerwares, des logiciels de tracts installés à l'issue des victimes.
01:09:43 Ces logiciels espions permettent à certains hommes de suivre leurs femmes, de lire leurs messages, de les géolocaliser.
01:09:50 Et il existe désormais des dispositifs capables de détecter dans les smartphones ou les outils infectés.
01:09:56 L'État a ainsi développé Veriform au sein du tribunal judiciaire de Paris.
01:10:01 C'est le cas aussi de TinyCheck, créé par Félix Aimé.
01:10:05 Et un outil expérimental, d'ailleurs, a été mis en place par la Poste.
01:10:09 Donc je souhaiterais savoir si vous aviez un état des lieux et comment faire en sorte de faire connaître davantage ces outils pour déceler ces logiciels malveillants.
01:10:18 J'avais une deuxième question sur les STEM.
01:10:20 Vous en avez déjà parlé, et notamment à l'heure du numérique.
01:10:24 Vous savez que nous aurons dans les prochaines années des besoins très importants en termes de recrutement.
01:10:29 Je pense en particulier à la cybersécurité ou dans la tech.
01:10:33 Alors comment favoriser un petit peu plus les femmes qui ont des compétences et des talents évidents, qui auraient toutes leurs places dans ces domaines ?
01:10:42 Merci.
01:10:43 Merci.
01:10:44 La parole est à Julie Delpech.
01:10:47 Merci, madame la présidente.
01:10:50 Madame la ministre, chers collègues.
01:10:52 Merci de nous avoir présenté votre feuille de route claire et ambitieuse.
01:10:56 À l'occasion de la semaine européenne de prévention et d'information sur l'endométriose, permettez-moi de vous parler des femmes qui, chaque jour, souffrent.
01:11:03 Aujourd'hui, ce sont plus de 190 millions de femmes dans le monde et pas moins de 1,5 million de femmes en France qui sont atteintes d'endométriose,
01:11:11 qui subissent des douleurs incapacitantes et qui est la première cause d'infertilité chez les femmes.
01:11:16 Pourtant, l'endométriose met parfois près de 7 ans à être diagnostiquée, prise en charge et reconnue.
01:11:21 Ce délai beaucoup trop long impose aux patientes un parcours de soins difficile, coûteux et peu adapté à leur situation.
01:11:28 Madame la ministre, je connais votre engagement sur ce sujet et je salue ici la prise de conscience collective sous l'impulsion du président de la République dès 2022,
01:11:36 à travers notamment la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose.
01:11:41 Néanmoins, trop nombreuses sont les femmes qui continuent à rencontrer des difficultés dans l'accès aux soins et à la reconnaissance.
01:11:47 Au lendemain d'une journée historique où notre pays a envoyé un message fort aux femmes du monde entier,
01:11:52 nous devons poursuivre notre rôle de pionniers en nous mobilisant ensemble avec les associations et médecins impliqués sur ce sujet.
01:11:59 Nous devons réfléchir à l'amélioration des dispositifs de prise en charge par des solutions adaptées,
01:12:05 devant s'accompagner d'un meilleur accompagnement des associations mobilisées sur le sujet notamment.
01:12:10 Madame la ministre, quelles sont les pistes du gouvernement pour approfondir cette stratégie nationale de lutte contre l'endométriose
01:12:17 et améliorer la prise en charge adaptée des patientes ? Je vous remercie.
01:12:20 Chers collègues, la parole est à Grécia Lamelchior.
01:12:25 J'ai déjà posé ma question, madame la présidente.
01:12:30 Eh bien, merci. C'est donc Jean Terlier pour le groupe de Renaissance.
01:12:38 Merci madame la présidente, madame la ministre.
01:12:40 Mes remerciements aussi également pour la présentation de votre feuille de route qui est, vous l'avez rappelé, la déclination du plan interministériel.
01:12:48 Vous avez présenté les quatre champs d'action et ma question portera plus particulièrement sur le champ d'action pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes.
01:12:58 Notamment, vous avez évoqué depuis 2017, depuis le Grenelle, des violences conjugales que nous avons mises en place.
01:13:06 De très nombreuses avancées ont été portées. Vous l'avez rappelé, la mise en place des bracelets anti-rapprochement, ces mille.
01:13:12 La mise en place aussi également des téléphones graves dangers.
01:13:16 Le développement que nous avons fait avec notre collègue et notamment Émilie Chandler sur les ordonnances de protection.
01:13:23 L'intervention, la formation des forces de l'ordre sur ces sujets.
01:13:28 Mais force est de constater, à l'instar du constat que faisait notre collègue Stéphane Viry, que nous avons encore des progrès à faire.
01:13:35 Que nous sommes toujours confrontés contre nous à ce fléau des violences conjugales, à de très nombreux féminicides.
01:13:43 Et c'est vrai qu'il nous faudra, je le pense, je n'ai pas entendu la réponse que vous avez faite à notre collègue,
01:13:50 mais procéder à l'évaluation de ces nombreux dispositifs légaux et réglementaires que nous avons mis en place.
01:13:57 Je crois que les différents acteurs ont pris connaissance, se sont appropriés ces différents dispositifs.
01:14:05 Mais ils sont, je crois, aujourd'hui encore malheureusement trop peu connus.
01:14:09 Et je crois qu'à travers cette évaluation, il nous faudra aussi également faire la promotion, si je puis m'exprimer ainsi, de ces différents dispositifs.
01:14:17 On l'a vu dans le cadre du violences des grenelles conjugales. Lorsqu'on mettait autour de la table les forces de l'ordre, les procureurs, les magistrats, les avocats, les associations,
01:14:26 eh bien on constatait qu'il y avait à la suite de cela des synergies qui se créaient pour mieux lutter localement contre ces violences conjugales.
01:14:35 Et donc au-delà de la journée dédiée aux violences conjugales du 25 novembre, je crois qu'il faudrait peut-être, sous l'égide des préfets,
01:14:44 mettre en place des dispositifs pour procéder à ces évaluations, pour faire la promotion de tout ce qui existe en matière de lutte contre les violences conjugales.
01:14:52 Et j'aurais aimé avoir votre sentiment sur ce sujet. Merci.
01:14:56 Merci. La parole est à Agnès Firmin-Lebaudot.
01:14:59 Oui, merci, Madame la Présidente. Madame la Ministre, merci pour la présentation de votre feuille de route.
01:15:04 J'ai deux questions en une minute. L'une concernant les maisons des femmes et le développement des maisons des femmes qui font partie du plan annoncé le 8 mars dernier par la Première ministre,
01:15:17 et notamment sur le modèle économique. Malheureusement, on voit bien que chaque maison des femmes qui ouvre est tout de suite, et je mets des guillemets quand je dis ça, victime de son succès.
01:15:27 Ça veut dire qu'elles ont un vrai intérêt pour prendre en charge le côté santé des femmes victimes de violences sexuelles et sexistes.
01:15:35 Et d'ailleurs, elles sont aussi un endroit où les femmes peuvent déposer plainte grâce aux conventions qui sont signées,
01:15:40 et Émilie Schindler le sait bien, avec la justice et l'intérieur. Donc comment assurer le modèle économique de ces dispositifs nécessaires ?
01:15:48 Et puis, on a parlé de la journée du 25 novembre, on a parlé de la journée du 8 mars.
01:15:52 Et il y a une autre journée, c'est le 25 janvier, qui est la journée de la lutte nationale contre le sexisme,
01:15:57 puisque le sixième rapport du Haut Conseil à l'égalité montre à quel point, même si nous faisons beaucoup de choses, eh bien, on a un peu l'impression que nous reculons.
01:16:06 Nous reculons. 9 femmes sur 10 disent toujours victimes de violences, enfin de sexisme. 75 % des femmes disent qu'en ligne, elles ne sont pas traitées à égalité.
01:16:17 On l'avait évoqué tout à l'heure sur le sujet de l'accès aux métiers scientifiques ou technologiques.
01:16:22 S'attaquer aux racines du sexisme, c'est s'attaquer à la fois à la famille et donc à l'éducation qu'on donne,
01:16:29 et instinctivement, on ne donne pas la même éducation à nos enfants, aux garçons qu'aux filles.
01:16:33 Donc il y a un sujet, à l'école et aussi au numérique. Ce très petit qu'il est important, peut-être, que le numérique est un volet sur lequel on a un moyen d'action le plus rapide
01:16:41 pour enfin aller vers l'égalité hommes-femmes et de faire que cette journée du 25 janvier existe le moins longtemps possible.
01:16:48 Merci, chers collègues. Je me fais l'écho de la question de Sandrine Jossot qui s'adresse à vous, Madame la ministre.
01:16:55 Cher collègue, aujourd'hui, il me semblait important de parler de l'après des victimes qui ont subi des violences et agressions sexuelles.
01:17:02 Je voulais vous interroger sur la confrontation judiciaire, un protocole qui peut s'avérer dur pour les victimes,
01:17:07 amener un état de choc profond et décupler le stress post-traumatique.
01:17:12 Un moment de confrontation où la victime n'est pas accompagnée et se retrouve face à ses traumas, n'y aurait-il pas des mesures plus empathiques
01:17:19 afin d'accompagner ces victimes dans une procédure qui amène à la réparation et non à l'augmentation du stress post-traumatique ?
01:17:25 A savoir que ces symptômes sont trop peu acceptés aujourd'hui dans notre société que malheureusement, les victimes sortent de cette épreuve encore plus démunies et isolées.
01:17:34 Ne serait-ce pas le moment de réellement accompagner les victimes à sortir réparées de ces épreuves dévastatrices et de ne pas rajouter de la violence après ces violences ?
01:17:45 Madame la ministre, je vous laisse dans un exercice de style, si nous voulons finir à 19h, d'une capacité synthétique importante à nous faire valoir.
01:17:57 Neuf questions, neuf réponses en neuf minutes. Sur les différentes questions qui m'ont été posées, peut-être d'abord la première sur la question de la budgétisation intégrant l'égalité,
01:18:09 qui est la question de Céline Calvestre, qui est une question pour moi essentielle dans ce ministère, déjà parce que ça permettrait d'objectiver concrètement ce qui est réalisé dans chacun des ministères,
01:18:18 que ce soit police, que ce soit justice, que ce soit l'enseignement supérieur, l'éducation nationale, la santé. Bref, en vérité, tous mes collègues ont à y gagner.
01:18:26 À avoir des budgets qui intègrent la question de l'égalité pour justement mesurer les efforts qui ont été réalisés, peut-être ceux qui restent encore à réaliser.
01:18:34 Vous l'avez dit vous-même, il y a une mission IGACGF qui est en cours parce que ce n'est pas si simple à mettre en place.
01:18:39 C'est quoi les bons indicateurs qui soient justes et pertinents pour garantir qu'on mesure bien les bonnes choses, tout simplement.
01:18:45 Donc la mission, elle va rendre ses indicateurs pour le printemps, donc très vite. Et évidemment, j'invite, j'incite, j'engage l'ensemble des membres du gouvernement à le faire.
01:18:57 Certains sont déjà un peu en avance, par exemple sur le logement. Les choses ont été assez vite mises en place, avec beaucoup de transparence sur la manière avec laquelle
01:19:05 les hébergements d'urgence, par exemple, peuvent être déployés pour les femmes. Bref, je crois que ce sera un atout pour tout le monde de mieux savoir, de mieux connaître.
01:19:14 Et puis aussi ce que vous avez dit sur la question des marchés publics, la question des achats aussi de l'État, parce que c'est quand même, je regardais le chiffre,
01:19:22 41,7 milliards d'euros d'achats chaque année de la part des opérateurs de l'État. Donc évidemment, l'État peut être à l'avant-garde aussi sur ces questions-là.
01:19:32 Ça rejoint donc les questions budgétaires qui m'ont été posées, notamment sur l'aide universelle d'urgence. Monsieur le député, j'ai eu l'occasion de le dire,
01:19:38 je le réaffirme de manière très claire, 12 228 aides universelles d'urgence qui ont été déployées, pas un euro ne manquera pour garantir que toutes les femmes,
01:19:48 toutes les femmes qui ont besoin de cette aide puissent y avoir recours. Il y avait sans doute un effet de rattrapage qui a été constaté au début, c'est-à-dire
01:19:55 des femmes qui avaient été victimes dans le passé qui, du coup, ont pu maintenant bénéficier de cette aide. Aujourd'hui, on a un volume qui est à peu près constant.
01:20:01 On verra si ça continue à se mesurer dans les mois qui viennent. En vérité, j'aimerais comme vous qu'on ait moins de femmes qui en aient besoin.
01:20:08 Mais si ça permet surtout à des femmes, enfin, d'avoir immédiatement les garanties pour pouvoir partir et ne pas avoir la difficulté supplémentaire
01:20:17 de manquer de moyens concrets pour pouvoir réaliser enfin ce départ qui est essentiel, qui est vital pour elles, évidemment, nous allons poursuivre dans cette voie-là.
01:20:28 Il y a beaucoup de questions extrêmement diverses, peut-être en général sur la question des violences qui sont perpétrées à l'encontre des femmes.
01:20:35 D'abord, pour répondre à la question de Sandrine Jossot, à laquelle j'adresse toute mon amitié parce que je sais qu'hier, elle a vécu malheureusement,
01:20:42 hier après-midi, quelque chose d'un peu douloureux. J'imagine qu'elle le dira par elle-même. Mais j'adresse toute mon amitié, tout mon soutien évidemment sur la question
01:20:50 de la confrontation judiciaire. On a besoin évidemment de continuer à avoir un principe du contradictoire qui peut et qui doit prévaloir dans notre droit,
01:20:58 qui est absolument déterminant. Mais on a un enjeu d'accompagnement du parcours des femmes, dont on a parlé notamment avec le garde des Sceaux.
01:21:04 Comment garantir que face à ce qui peut toujours exister, c'est-à-dire l'aléa de celui ou celle qui auditionne, de la manière avec laquelle les choses s'organisent,
01:21:12 on ait un parcours qui soit sans doute encore mieux pris en charge, accompagné évidemment pour les victimes qui ont eu le courage à un moment de témoigner,
01:21:22 de dire, de porter plainte, alors qu'elles savent évidemment que la question probatoire, elle est toujours extrêmement délicate dans les violences sexistes et sexuelles.
01:21:31 Et donc je crois qu'évidemment, il y a sans doute des manières pour sécuriser encore plus le parcours. C'est la question aussi de l'évaluation.
01:21:37 Ce que je disais à notre collègue Stéphane Viril, ce que je vous dis à M. le député Terlier, évidemment, on doit pouvoir évaluer tous les dispositifs qui ont été mis en place.
01:21:45 Je crois à la vertu en effet de cette confrontation, elle, positive, qui doit pouvoir exister entre les forces de l'ordre, entre les procureurs, entre l'ensemble des associations.
01:21:53 Je crois aussi à la vertu des retextes. C'est peut-être pas totalement notre culture, mais je crois que c'est important.
01:21:58 Quand un féminicide se produit, on doit pouvoir organiser des retextes pour savoir est-ce que oui ou non, est-ce que oui ou non, il y a eu parfois des manquements ou pas, ou pas.
01:22:09 C'est pas une question d'inquisition. C'est juste une question de comment on améliore les capacités et les renforcements de l'accueil des femmes,
01:22:18 de la prise en charge de leurs paroles, de l'accompagnement, de la coordination entre les différents services.
01:22:25 Les violences, vous l'avez dit, madame la députée Virginie Dubé-Muller, elles sont multiples.
01:22:29 C'est pas que les coups, la violence. C'est aussi l'humiliation. C'est aussi inspecter un téléphone portable.
01:22:34 C'est regarder de manière insidieuse tous vos messages. C'est contrôler en vérité votre vie.
01:22:39 Malheureusement, aujourd'hui, ces logiciels de traque existent, mais on a l'inverse.
01:22:44 On a ce qui permet de le détecter pour garantir qu'évidemment, on ne soit pas fliqués, qu'on ne soit pas contrôlés dans nos vies.
01:22:50 Moi, j'ai eu l'opportunité de le voir à la maison de protection des familles à Bois-d'Arcy, qui l'a déployée via des gendarmes en lien en effet avec La Poste.
01:22:57 J'espère que ça va pouvoir avoir beaucoup plus d'écho, c'est-à-dire que dans toutes les maisons de protection des familles,
01:23:02 dans toutes nos gendarmeries, dans tous nos commissariats, que les femmes voient concrètement que ces dispositifs peuvent exister.
01:23:09 Ce n'est pas forcément ce à quoi on pense immédiatement, mais c'est encore une fois une forme de violence qui s'exerce,
01:23:14 d'emprise qui s'exerce à l'encontre évidemment des femmes et qu'on doit pouvoir lever.
01:23:21 Sur la question de la santé qui m'a été posée, notamment sur l'endométriose, je crois que malheureusement, sans doute,
01:23:28 si je faisais un sondage, toutes les femmes dans cette salle ont entendu cette phrase qui est de dire "c'est normal d'avoir mal".
01:23:34 Non, mais c'est vrai, soyons lucides. Peut-être même l'avons-nous entendu dans nos propres familles,
01:23:39 parce que c'est une phrase qu'on a entendue des générations après génération.
01:23:44 "Ca n'est pas normal d'avoir mal" et "Ca n'est pas normal d'avoir une errance en termes de diagnostic qui pouvait aller jusqu'à 7 ans".
01:23:50 Les choses ont heureusement profondément évolué sur l'endométriose, sur la détection, sur le repérage, sur le parcours,
01:23:57 sur l'accompagnement qui peut être apporté à ces femmes. Je crois qu'on aura l'occasion de se réexprimer sur ce sujet à la fin du mois,
01:24:05 puisqu'il y a une journée qui est dédiée à la sensibilisation. Je pense que d'autres annonces pourront être faites en interministériel à ce moment-là.
01:24:12 Permettez-moi de réserver un peu cette réponse à ce moment-là. Sur les 3 dernières questions, 4 dernières questions, j'espère ne pas oublier.
01:24:21 Sur la santé, à la ministre Agnès Firmin-Lebaudot, sur la question de la maison des femmes, vous le savez bien, il y a un enjeu, je crois, de coordination.
01:24:28 On a des départements, nous n'en avons aucune. Des départements, nous en avons plusieurs.
01:24:32 Donc ça pose une question au moment du pilotage, de l'organisation, du maillage territorial. Est-ce qu'il faut qu'il y ait une collectivité territoriale qui soit un peu en pilotage ?
01:24:40 Je pense que ce ne serait pas totalement inutile qu'il y ait une coordination. Ici, préfets, ARS, départements, par exemple, qui pourraient exister,
01:24:47 parce qu'il faut une approche globale, évidemment, pour les femmes, à la fois en matière de santé et aussi sur la question des violences.
01:24:53 Quand vous venez dans une maison des femmes sur un enjeu de santé, on vous accompagne, évidemment, aussi sur la question des violences.
01:24:59 Donc il y a un enjeu de coordination qui est important. Et oui, le rapport du HCE, malheureusement, n'était pas très réjouissant.
01:25:04 Mais si ça pose une alerte, qui est de dire que pendant peut-être des années, on s'est un peu reposé en se disant que tout ça était un fait générationnel
01:25:11 et qu'une nouvelle génération allait permettre d'embrasser la question de l'égalité, ça n'est pas fait de manière naturelle.
01:25:18 C'est un combat permanent, évidemment, la question de l'égalité. Et donc j'en viens aux trois dernières questions.
01:25:24 Sur les Françaises qui sont à l'étranger, il faut pouvoir garantir que tous les dispositifs que nous mettons en place en Hexagone, en Outre-mer,
01:25:33 soient accessibles à toutes les femmes Françaises. Et donc là-dessus, oui, oui, on a encore du chemin à parcourir pour que ça puisse être le cas.
01:25:42 Parce que c'est encore plus difficile, sans doute, quand on subit des violences, de pouvoir les détecter, de pouvoir les reparer,
01:25:48 de pouvoir aussi quitter un conjoint violent, quand parfois on a tout quitté, aussi poursuivre justement ce conjoint.
01:25:54 C'est aussi un gros engagement, vous l'avez dit, des entreprises sur la question de la mobilité professionnelle, pour en avoir discuté avec elles.
01:26:00 Aujourd'hui, elles font, elles essayent en tout cas de faire ce travail de repérage et de détection qu'elles ont fait,
01:26:04 notamment, paradoxalement, pour la question du confinement. Parce que beaucoup de femmes venaient se confier à ce moment-là,
01:26:09 pas en disant directement « je suis victime », mais en expliquant qu'elles avaient très envie de revenir au sein de l'entreprise et de ne pas rester chez elles.
01:26:16 Ce qui a posé des alertes. Et donc, du coup, elles doivent être prioritaires, évidemment, en matière de mobilité professionnelle.
01:26:22 C'est aussi un engagement, évidemment, que l'État doit prendre. Sur la question du statut de l'élu, c'est une question très récurrente.
01:26:28 Au-delà, évidemment, de la question des femmes, je crois que ma première réunion politique à laquelle j'ai assisté,
01:26:33 je ne suis pas très âgée, il y a quand même quelques temps, était sur la question du statut de l'élu.
01:26:37 Donc, évidemment, on a encore un chemin à parcourir de ce point de vue-là.
01:26:41 Si je peux me permettre une conviction personnelle, je ne crois pas que revenir sur le cumul des mandats aiderait les femmes.
01:26:47 Je crois que ça pourrait avoir l'effet inverse. Mais ce n'est que ma conviction personnelle que je livre sur ce sujet-là.
01:26:53 Je crois, par contre, qu'on a beaucoup de freins à l'engagement, qui mérite évidemment d'être relevés.
01:26:58 Engagement au sens large, engagement associatif, engagement syndical, engagement politique, évidemment, sur la question des femmes.
01:27:05 Encore une fois, ce n'est pas de l'autocensure, c'est aussi qu'on a une société qui n'a pas forcément été organisée, structurée,
01:27:11 pour accueillir l'engagement des femmes, pour les accueillir dans des filières dans lesquelles elles n'étaient pas attendues,
01:27:17 et dans lesquelles elles ont pu être vues comme des intruses au départ.
01:27:20 Aujourd'hui, nous sommes là, nous avons bien l'intention d'y rester.
01:27:23 Et pour conclure avec cette phrase, je vais toujours beaucoup aimer de Roselyne Bachelot,
01:27:26 qui disait qu'un jour la parité protégerait les hommes, peut-être qu'un jour nous y arriverons. Je vous remercie.
01:27:32 Eh bien, ce fut un exercice précis. Merci infiniment pour vos réponses.
01:27:42 Et puis, je trouve ça plutôt assez engageant dans le travail que nous avons à faire collectivement
01:27:47 et qui correspond bien à l'état d'esprit de notre délégation.
01:27:50 Pour conclure, je voudrais dire simplement que je n'ai pas la prochaine date de notre assemblée en DDF,
01:27:57 mais que nous avons convié le ministre Valtout et nous sommes sur le fait de s'accorder sur la prochaine date.
01:28:04 Je vous tiens évidemment informés le plus tôt par une convocation.
01:28:08 Et je vous souhaite une bonne soirée. Merci à vous. Au revoir. Merci, Madame la ministre.