• il y a 9 mois
La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot défend sa collègue Amélie Oudéa-Castéra. La ministre de l'Education nationale est engluée dans une polémique concernant la scolarisation de ses enfants. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-15-janvier-2024-2519525

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00:00 Elle est une marcheuse de la première heure, son entrée en politique c'était en 2016
00:03 avec Emmanuel Macron, pour Emmanuel Macron.
00:05 Dans le précédent gouvernement, elle était secrétaire d'État à la jeunesse, avant
00:09 que Gabriel Attal ne la choisisse comme porte-parole.
00:12 Bonjour Priska Thévenot !
00:13 Bonjour !
00:14 Vous l'avez entendu dans la bouche de Yael Ghos et pas seulement ! Gabriel Attal, 5
00:18 jours, 5 déplacements.
00:19 Quand le chef du gouvernement se déplace tous les jours, il prend la parole tous les
00:23 jours.
00:24 Comment être la porte-parole de quelqu'un qui prend la parole tous les jours ?
00:27 Comment être la porte-parole d'un gouvernement qui a l'action et résolument a l'action ?
00:32 Ce qu'on aurait pu reprocher à Gabriel Attal, c'est de changer une fois arrivé
00:35 à Matignon.
00:36 Et je peux vous le dire qu'en fait, Gabriel Attal a toujours été un homme engagé, un
00:39 responsable politique, basket au pied, qui a toujours été là où on avait besoin de
00:43 lui, c'est-à-dire sur le terrain.
00:45 C'était le cas hier à Caen, ça sera aussi le cas ce soir aux côtés du président de
00:50 la République et des députés de la majorité présidentielle.
00:52 C'est le cas cette semaine où il reçoit l'ensemble des représentants syndicaux,
00:57 les organisations patronales mais également les associations d'élus.
01:00 Et puis c'est le cas aussi en ce moment, soyons très clairs, en train de suivre l'évolution
01:05 du cyclone à l'île de la Réunion.
01:07 Nous avons besoin d'un Premier ministre qui surtout ne change pas ses habitudes et
01:12 qui reste un homme de proximité.
01:14 Briscat Evnaud, sont débarqués du gouvernement Rima Abdoulmala, Clément Beaune venu de la
01:17 gauche.
01:18 Entre au gouvernement Rachida Dati, Catherine Vautrin, venue de la droite.
01:21 Ils sont maintenus dans leur fonction Bruno Lemaire, Gérald Darmanin, je ne décide pas
01:26 tout, Sébastien Lecornu, Christophe Béchu, Aurore Bergé, Marie Lebec aussi qui sont
01:30 issus de la droite.
01:31 S'agit-il d'un moment de clarification politique ? S'agit-il d'un gouvernement
01:34 de droite ?
01:35 Je n'ai pas l'impression que ce soit un gouvernement de droite.
01:38 Moi je le dis encore une fois et vous l'avez très justement dit devant votre introduction.
01:41 Nous sommes unis et soudés derrière un homme qui s'appelle Emmanuel Macron.
01:45 Je pense que ce qui nous a unis depuis le début et qui continue à rallier des personnalités
01:50 engagées, des acteurs politiques, c'est cette volonté d'agir, d'agir de façon
01:54 pragmatique dans un pays qui évolue extrêmement vite au regard du contexte qui est le nôtre.
01:59 Un contexte européen, un contexte international avec des grandes démocraties qui sont fragilisées
02:04 par la montée des extrêmes.
02:05 Est-ce qu'il y a une place encore dans ce gouvernement pour une sensibilité de centre-gauche ?
02:10 Il y a une sensibilité d'action depuis le début.
02:12 Moi je vous le dis franchement.
02:13 Mais non, de quoi parle-t-on de la sensibilité de centre-gauche ? Qu'est-ce que la gauche
02:17 aujourd'hui ?
02:18 Qu'est-ce que la gauche aujourd'hui ?
02:19 C'est celle qui s'assoit dans la gauche de l'hémicycle mais qui n'emparte pas
02:22 les valeurs ?
02:23 C'est celle qui s'est opposée à la majorité présidentielle en juillet 2022 parce qu'elle
02:26 ne voulait pas qu'on vote un pacte pouvoir d'achat qui allait protéger les Français ?
02:30 C'est celle qui refuse de voter à des lois qui font avancer sur la lutte contre les
02:34 discriminations ?
02:35 C'est ça la gauche aujourd'hui ?
02:36 C'est cette gauche dont on est en train de parler ?
02:38 Je suis désolée.
02:39 Je pense qu'aujourd'hui, les Français veulent qu'on avance.
02:40 C'est ce qui fait que vous gouvernez avec la droite ?
02:42 C'est ce qui fait qu'on gouverne et qu'on avance et surtout qu'on agit avec des gens
02:46 qui ont envie de travailler.
02:47 Et ce sont des forces républicaines et démocratiques qui sont engagées pour un pays dans lequel
02:51 aujourd'hui nous sommes pris en silo par des forces extrêmes qui n'ont qu'une ambition,
02:57 c'est de préparer les prochaines élections et pas préparer le quotidien des Français.
03:01 Alors, à peine nommée la ministre de l'Éducation nationale, vous l'avez entendu, justifie
03:05 le choix de scolariser ses enfants dans le privé catholique par des paquets d'heures
03:09 non remplacées.
03:10 Face à la bronca, elle dit regretter, d'aucuns auraient préféré qu'elle s'excuse.
03:14 Le quotidien Libération interroge l'ancienne institutrice de son fils.
03:18 Il en ressort que l'enfant n'a passé que quelques mois dans le public, dans une école
03:21 où il n'y a pas eu de problèmes d'absence et de remplacement.
03:25 Elle a menti la ministre ?
03:26 Je ne sais pas si elle a menti, je dis simplement qu'elle a effectivement expliqué pourquoi
03:31 son fils, son aîné, a été scolarisé dans le privé.
03:35 Maintenant, ce que je retiens aussi, c'est que depuis samedi, on parle beaucoup des
03:40 enfants et de la vie privée d'une ministre.
03:42 Or, nous sommes là, nous, engagés pour parler des Français et des Françaises en
03:46 général.
03:47 Est-ce que Amélie Oudéa Castera sera audible ? Est-ce qu'on pourra l'entendre ?
03:54 Je vous le dis en tant que porte-parole du gouvernement aujourd'hui, mais je pourrais
03:56 vous le dire en tant qu'ancienne députée ou en tant que militante engagée du quotidien,
04:01 nous sommes là pour répondre à des questions.
04:02 Moi, je veux bien qu'on réponde à la question de comment on travaille sur les heures non
04:05 remplacées aujourd'hui.
04:06 Je suis moi-même mère de famille, on se le disait avant, de deux enfants, 7 et 9 ans,
04:10 et oui, nous sommes confrontés à ces heures non remplacées.
04:12 Ce n'est pas pointer du doigt les enseignants et les professeurs.
04:15 Au contraire, c'est grâce à eux que l'école publique tient et nous devons continuer
04:18 à les soutenir et à travailler sur l'attractivité de ces métiers-là.
04:21 Et donc, c'est ce que nous avons fait, notamment avec Gabriel Attal et Papendiaïe avant et
04:25 Jean-Michel Blanquer avant, à redonner les moyens de notre école à être au centre
04:29 des villages.
04:30 Alors, dans ce nouveau gouvernement, Prisca Thévenot, il n'y a pas de ministre des
04:33 transports, pas de ministre du logement, alors que le transport et le logement représentent
04:37 le cœur même des préoccupations des Français, le cœur même de nos préoccupations quotidiennes.
04:43 Est-ce que les Français doivent entendre que les calculs politiques sont plus importants
04:46 que leurs difficultés quotidiennes ?
04:48 Non, ils doivent simplement entendre une évidence, c'est que le Président de la
04:51 République l'a dit, le Premier ministre l'a aussi rappelé, le gouvernement n'est
04:55 pas encore entièrement formé.
04:56 Il y a effectivement une première vague de nominations et les autres nominations vont
05:02 suivre bien évidemment.
05:03 Donc ce sont des sujets secondaires ?
05:04 Ce ne sont pas des sujets secondaires, ce sont des préoccupations majeures, toutes
05:08 les préoccupations sont importantes, le pouvoir d'achat, l'école, les entreprises,
05:13 les transports, le logement, tous les sujets sont importants.
05:15 Mais attention, j'aimerais le rappeler, c'est qu'il y a une continuité de l'État
05:18 et je le dis aussi aujourd'hui parce que j'étais secrétaire d'État à la Jeunesse,
05:21 au Service National Universel et à la vie associative, c'est des sujets qu'on continue
05:25 à suivre de façon évidente.
05:26 Nous sommes une équipe procérée mais une équipe qui peut s'étendre sur l'ensemble
05:30 des périodes.
05:31 Et cette équipe, lors de votre premier Conseil des ministres, Emmanuel Macron a utilisé
05:37 un langage fleuri, il a dit, je cite « le XXIe siècle est le siècle de la régénération
05:43 et cette régénération vous ordonne de renouer avec l'esprit de la Révolution française
05:47 ». Régénération suppose que quelque chose a dégénéré.
05:50 Qu'est-ce qui a dégénéré depuis ces temps qu'Emmanuel Macron est président ?
05:54 L'État de la France ou le macronisme ?
05:57 Alors, je ne le voyais pas comme ça, mais ok pour dire que tout est de la faute d'Emmanuel
06:02 Macron si vous voulez, si ça fait plaisir.
06:03 Qu'est-ce qui a dégénéré et qu'il faut régénérer ?
06:07 Je dirais plutôt qu'on pense beaucoup plus large.
06:09 Regardons ce qui se passe aujourd'hui.
06:10 On a la guerre qui revient, on a effectivement ce réchauffement climatique dont on parle
06:14 depuis de nombreuses années mais ça y est, il est là, ses conséquences sont fondamentalement
06:18 là.
06:19 Nous avons aussi des grandes puissances mondiales qui réaffirment leur volonté d'être importantes
06:23 sur la scène internationale.
06:24 Voilà ce qui nous guette aujourd'hui et ce qui est devant nous.
06:27 Et c'est face à ça que nous devons lutter contre l'effacement de la France et faire
06:30 en sorte que l'ensemble des forces républicaines et démocratiques de notre pays continuent
06:35 à se lever et à se mobiliser pour faire avancer le pays et travailler au quotidien
06:40 des Français.
06:41 Bruno Le Maire a averti, je le cite lui aussi, nous devons trouver au minimum 12 milliards
06:46 d'euros d'économies en 2025.
06:47 Appelons donc un chat en matière de finances publiques.
06:50 Le plus dur est devant nous.
06:52 Une fois que le ministre de l'économie a posé cela, Gabriel Attal est-il crédible
06:58 lorsqu'il promet, par exemple, de mettre en œuvre les 2 milliards de baisse d'impôt ?
07:01 Vous savez, de façon extrêmement claire, et là je vais me permettre de citer Gabriel
07:05 Attal, non pas Premier ministre mais ancien ministre du budget.
07:08 Nous devons économiser là où on peut et investir là où on doit.
07:12 Et je pense que ce n'est pas antinomique de dire cela.
07:15 Oui, nous devons continuer à valoriser le travail et notamment à l'endroit des classes
07:18 moyennes, ces hommes et ces femmes qui travaillent dur tous les jours mais qui gagnent trop
07:26 pour être aidés et pas assez pour vivre correctement.
07:28 Nous avons commencé à le faire depuis 2017 avec un certain nombre de mesures, la suppression
07:32 de la taxe d'habitation, la suppression de la redevance audiovisuelle, la baisse des
07:37 premières tranches sur l'impôt sur le revenu.
07:39 Nous devons continuer à avancer sur cela et oui, nous devons continuer à travailler
07:42 sur la baisse de la pression fiscale pour ces hommes et ces femmes qui travaillent dur.
07:46 Jessica Thévenot, secrétaire d'Etat à la jeunesse, vous avez plaidé pour la généralisation
07:50 d'un service national universel afin d'inculquer, je vous cite, un sens du devoir à la jeunesse.
07:56 Comment expliquer aux jeunes qu'il leur faut un sens du devoir quand vous faites le
08:01 choix de nommer comme ministre de la Culture une personne qui est mise en examen ?
08:06 Oulà, justement, il y a deux choses.
08:09 Il y a effectivement avoir ce sens du devoir et avoir ce sens du respect du fonctionnement
08:13 de nos institutions et notamment du respect de la présomption d'innocence.
08:17 Donc attention à ne pas faire de trait du doigt.
08:19 Je ne m'attendais pas à ce lien-là, mais très bien.
08:21 Je pense qu'il est plus important aujourd'hui, à l'heure où justement nos démocraties
08:24 sont fragilisées, de respecter dans quelles institutions nous sommes et le respect qu'il
08:27 en est.
08:28 Être mis en examen n'est pas être coupable.
08:31 Merci Prisca Thévenot.

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