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Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Jeff Panacloc, ventriloque et humoriste, pour présenter le film "Jeff Panacloc à la poursuite de Jean-Marc" au cinéma le 20 décembre.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00 9h11, Culture Média sur Europe 1 et ce matin, Thomas Hildevoort recevez deux invités,
00:04 Jeff Panacloc et son ami évidemment, Jean-Marc.
00:07 Et c'est le moment de votre portrait sonore, des petits sons qui vous rappelleront quelques
00:11 grands souvenirs.
00:12 Voici le premier.
00:13 Comment se fait-il à dire bonsoir ?
00:14 Bonsoir à toi ?
00:15 Non, à tout le monde.
00:16 Bonsoir à toi ?
00:17 Non, non, à tout le monde en général.
00:20 Bonsoir en général.
00:21 Bonsoir mesdames, bonsoir mesdemoiselles et bonsoir messieurs.
00:25 Et pourquoi tu parles doucement ?
00:32 Pour qu'on est réveillés.
00:33 Plus fort.
00:34 Bonsoir mesdames, bonsoir mesdemoiselles et bonsoir messieurs.
00:35 Bon appétit.
00:36 Alors ça, on est en 1976, Jeff Panacloc vous la magie, c'était votre passion et un jour
00:47 à 18 ans, vous rencontrez le ventriloque David Michel et son acolyte Nestor le pingouin,
00:52 c'est lui qu'on entendait.
00:53 Et là, vous avez eu un coup de foudre pour cet art.
00:55 Oui, complètement.
00:56 Oui, il était là habillé tout en blanc avec un chapeau de forme, il faisait parler
01:01 à un pingouin, je me suis dit "mais c'est fou quand même ça".
01:03 Et quand on est gamin, enfin j'étais pas si gamin que ça, d'ailleurs j'étais ado,
01:07 donc je me suis dit "j'ai l'impression qu'on peut tout faire avec ce personnage et qu'on
01:12 peut aller plus loin".
01:13 Et donc je me suis lancé dans une imitation de Nestor le pingouin au départ.
01:18 Ah, ça a commencé comme ça ?
01:19 Ça a commencé comme ça.
01:20 Avec quoi dans les mains ?
01:21 Avec quelque chose dans les mains ?
01:22 Ah ouais, comme les gens qui se foutent de ma gueule aujourd'hui avec une chaussette.
01:26 La classique.
01:27 Et j'ai commencé par imiter Nestor et mes potes m'ont fait "en fait tu le fais plutôt
01:33 bien, c'est assez cool et tout".
01:34 Il y a quelque chose.
01:35 Les nez ne bougent pas trop.
01:36 Ouais, c'est ça.
01:37 Donc je me suis pris de passion pour ça et après j'ai tout arrêté, en tout cas la
01:43 magie etc. pour m'intéresser qu'à ça.
01:46 Mais Jean-Marc, vous l'avez rencontré, vous vous êtes rencontrés tous les deux dans
01:49 une boutique de magie je crois.
01:50 Tout à fait.
01:51 C'est ça ?
01:52 Qu'est-ce que tu faisais Jean-Marc à l'époque ?
01:53 Rien.
01:54 J'étais posée comme une merde.
01:55 Ouais, c'est ça, dans la boutique.
01:56 Et la rencontre s'est faite.
01:57 Et ça prend combien de temps après pour maîtriser la ventriloquie et se dire "ah
02:02 là je tiens vraiment quelque chose de fort".
02:04 Je sais pas, j'ai l'impression que je travaille encore finalement.
02:07 Je crée des personnages tout le temps, j'ai toujours du boulot là-dessus.
02:12 Mais tout le monde peut apprendre ça.
02:14 C'est une technique je veux dire, c'est pas un don comme l'imitation par exemple,
02:19 c'est une technique que vous avez apprise petit à petit.
02:21 Moi j'ai pas appris de technique, j'ai lu des bouquins très tard, après avoir fait
02:26 un… J'étais déjà chez Patrick Sébastien quand j'ai commencé à lire les bouquins
02:30 et je me suis dit "waouh, mais je fais pas du tout ce qu'il y a écrit dans le bouquin".
02:33 Et donc je me suis dit "est-ce que je continue à faire comme je fais ?".
02:37 C'est comme les autodidactes au piano ou à la guitare peut-être.
02:39 Est-ce que je continue à faire ce que je fais ou est-ce que j'essaye de refaire ce
02:43 qu'il y a marqué dans le bouquin ? Et je me suis dit "non, tu vas pas te prendre
02:46 la tête".
02:47 J'avais écrit un bouquin mais j'essayais de garder mon truc.
02:51 Extrait suivant.
02:52 Si je vous passe cette chanson Jodassin, c'est pas parce que vous êtes fan de Jodassin.
03:03 Mais j'aime bien Jodassin.
03:04 C'est surtout parce qu'avant de vous lancer sur scène, vous étiez électricien,
03:08 c'était la voie de la sécurité de l'emploi c'est ça ?
03:11 Ouais complètement.
03:12 Et vous étiez pas très heureux ?
03:13 La voie de la tristesse surtout.
03:14 Pas très heureux ouais.
03:15 Ah non non, j'étais pas bien quoi.
03:16 Comment vous avez choisi ça ?
03:18 Je me suis trompé en fait, c'était toute ma vie.
03:21 Je me trompe.
03:22 Non, je voulais être technicien lumière de spectacle en fait.
03:27 Et donc je me suis inscrit dans une école d'électrotechnique et je me suis retrouvé
03:33 dans les tranchées à faire du marteau piqueur.
03:37 Je me suis dit "mais là le spectacle est pas là quoi".
03:39 C'est pas très loin.
03:40 Je suis pas du tout… Personne m'applaudissait, y'a un truc qui roule pas.
03:45 Alors Jean-Jacques tu m'applaudis pas là quand je pose la quête.
03:48 Non et puis surtout moi j'étais apprenti et c'est tellement la misère quoi.
03:52 Ah ouais on me faisait la misère.
03:53 Et un jour vous avez décidé d'envoyer tout balader alors ?
03:56 Ouais.
03:57 Et vos parents ils vous ont soutenu ?
03:58 Oui, un matin je me réveille pas, mon réveil ne sonne pas et donc j'arrive à la bourre
04:03 au boulot comme beaucoup de matins je vous avoue.
04:05 Et là mon patron de l'époque me hurle dessus dans le bureau "voilà t'as un mois que
04:11 rien, t'as rien à foutre ici etc."
04:12 Et je me suis dit plutôt que de me faire virer je vais démissionner donc je me suis
04:16 levé comme dans les films, au revoir président et je lui ai dit "bah si c'est comme ça
04:20 je me casse".
04:21 Vous l'avez vu ?
04:22 Il y a des couilles hein.
04:23 Et je me suis retrouvé dans la voiture au bout de la rue et je me suis dit "qu'est-ce
04:28 que je fais maintenant quoi ?"
04:29 Vous aviez pas Jean-Marc encore ?
04:31 J'avais Jean-Marc, je commençais les spectacles le week-end, je faisais des cabarets à Paris
04:34 le week-end et la semaine j'étais au travail quoi.
04:36 Et là j'ai pris ma voiture et je suis rentré chez mes parents avec mon petit Jean-Marc
04:41 et mes affaires et j'ai dit "bon bah je reviens" et mes parents étaient hyper heureux de
04:46 m'accueillir en fait, ils n'attendaient que ça depuis longtemps.
04:49 Et puis ça vous a mené très loin notamment sur ce spectacle.
04:52 Jeff Balatlock, Adventure, un spectacle qui a eu un énorme succès, qui a été diffusé
05:15 même l'an dernier sur TF1, un carton partout en France.
05:17 C'était peut-être un peu trop en trop peu de temps je veux dire, parce qu'un soir
05:23 vous vous sentez mal dès le début du show et vous décidez de quitter la scène.
05:26 Et vous avez fini par revenir sur scène un peu plus tard c'est ça ?
05:31 Oui, on avait pas mal de problèmes techniques, j'avais pas mal de problèmes perso à vrai
05:35 dire et oui un soir où le spectacle a très mal démarré, je me suis barré quoi.
05:42 Comme avec mon patron là.
05:43 C'est ça décidément.
05:44 Je me suis barré, j'ai encore l'image de moi qui traverse la scène, les loges et les
05:51 techniciens qui hurlent dans leur casque "Jeff est parti, Jeff est parti, Jeff est parti".
05:55 Panique.
05:56 Et je suis rentré dans la loge et là je me suis dit "qu'est-ce que je fais, j'arrête
05:58 tout".
05:59 J'étais au bout de ma life à ce moment là quoi.
06:01 Ils arrivent à vous convaincre de remonter sur scène quand même ?
06:03 Ah ouais.
06:04 Vous finissez le spectacle ?
06:05 Ouais, vous allez me faire pleurer.
06:07 Non et puis sortie du spectacle, voilà là vous vous effondrez vraiment, vous partez
06:11 à l'hôpital quoi, parce que vraiment vous étiez pas bien du tout.
06:14 Non, pas bien.
06:15 Mais ça va mieux maintenant.
06:17 J'ai l'impression que vous faisiez trop de choses à l'époque.
06:21 Ah chérie !
06:22 C'est ça.
06:23 Je faisais trop de choses, trop de choses à gérer, à régler.
06:27 Voilà, la vie quoi.
06:28 Et vous avez fini par réussir à la vie, ce sera la chronique dans un instant.
06:33 Mais vous allez refaire ce spectacle néanmoins au printemps, vous allez remonter sur scène.
06:38 Et là ça va être reparti, vous ne rentrez plus la scène.
06:41 Non, non, non, mais ça n'est arrivé qu'une fois en réalité et puis j'ai trop de respect
06:44 pour le public et je pense que c'est ça qui m'a fait revenir aussi quand j'étais
06:48 dans la loge.
06:49 Je me suis dit "mais non, mais les gens, attend, ils sont 4000, ils ont payé, ils
06:52 sont venus".
06:53 C'est une grosse soirée pour les gens, les baby-sitter, la voiture, il y a tellement
06:57 de choses, je ne peux pas les laisser comme ça.
06:59 C'est juste pour tes petits problèmes perso, ça ne joue pas.
07:02 Donc j'y suis retourné et je pense que ça a été un bon gros spectacle, même pour
07:06 le public qui a senti qu'il se passait quelque chose de particulier ce soir-là.
07:09 C'est un truc de dingue.
07:10 Jeff Panacloc et Jean-Marc sont les invités de Culture Média ce matin.
07:14 J'en ai compris.
07:15 Pour ceux qui viennent d'arriver, Jean-Marc, ça arrive à tout moment sur Europe, c'est
07:20 un peu un haut de l'égard.
07:21 Ça sort aussi à tout moment.
07:22 L'hôtel espagnol !
07:23 Oui, ça, effectivement.
07:24 Alors restez avec nous parce qu'on va enfin découvrir cette série qui parle de la vie.
07:30 La vie, la vie, la vie, la vie !
07:33 C'est peut-être ça.
07:35 Restez avec nous sur Europe pour le découvrir.