"Tu veux ton tronçon de route ? Ta piscine ? Vote pour moi ! Et c'est ça la politique !?"

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Transcript

00:00 Vous étiez, effectivement, vous avez assisté à la joute, au rage des uns, aux pleurs des autres,

00:08 le rejet du projet de loi sur l'immigration, c'était lundi, c'était avant-hier.

00:15 On en a parlé hier avec Jérôme Fourquet et ça a fait beaucoup, beaucoup de bruit, ça continue à en faire.

00:22 D'ailleurs, c'est pas fini, commission mixte paritaire, etc.

00:25 Mais il y a eu quelque chose de formidable et c'est là que la politique, la politique, la poloche,

00:32 comme disait Éric Dupond-Moretti, prend tout son sens parce que c'est les coulisses.

00:36 Et de temps en temps, on a un bruit des coulisses, on a l'image des coulisses.

00:41 Écoutez.

00:42 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.

00:46 Pierre Chen, très très jolie chanson, c'est pas moi.

00:49 Eh ben c'est pas moi, non non c'est pas lui.

00:51 C'est pas lui, qui lui ? Oui, vous savez qui on accuse ?

00:53 Eh bien le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est accusé par la présidente des députés du groupe LFI

01:00 à l'Assemblée Nationale, Mathilde Panot, sur des faits pouvant s'apparenter à de la corruption d'élus.

01:06 Corruption, corruption, ça va vite.

01:08 C'est pas plutôt confusion. Alors qu'est-ce qui s'est passé ?

01:10 Eh bien, au moment de, vous savez, le vote sur le projet de loi immigration,

01:17 que défendait évidemment le gouvernement et toute la Macronie,

01:20 eh bien Gérald Darmanin aurait, "aurait" je dis bien parce que c'est conditionnel,

01:26 aurait cherché à contacter le député Brun pour avoir un vote en faveur du texte.

01:31 Le problème, c'est qu'il voulait appeler le directeur de cabinet, c'est pas Darmanin,

01:37 lui-même le dire-cap de Darmanin, voulait appeler au fond Philippe Brun.

01:43 Philippe Brun du Parti Socialiste pour lui dire "quand même, quand même, écoutez, c'est un projet, voilà,

01:49 sur l'immigration, vous allez quand même voter, voilà, on a appelé."

01:53 Malheureusement, il a appelé le faux Brun, enfin le mauvais Brun, non pas,

01:59 ou le, je dirais, un Brun qui s'appelle Philippe Brun,

02:03 et qui est, pardon, Fabrice Brun, Fabrice Brun des Républicains,

02:07 il a rien à faire avec Philippe Brun du Parti Socialiste,

02:10 donc il a appelé effectivement Philippe Brun du Parti Socialiste.

02:15 Il voulait appeler Fabrice Brun parce que les Républicains, c'est à l'air, c'est la majorité.

02:19 Alors qu'est-ce qu'il a fait le député Béas ? Bah il a cafeté, il a cafeté à la FP,

02:26 et voilà. Et qu'est-ce qu'il aurait dit le dire-cap de Darmanin ? Et là, ça devient intéressant,

02:31 "vous avez demandé, je crois, une brigade de gendarmerie autorisée."

02:37 Alors il dit "voilà, vous allez la voir, vous allez la voir, cher Fabrice Brun,

02:44 mais vous savez ce que le ministre a entendu de vous,

02:47 "un vote dans le bon sens, que vous ayez de la bonne volonté."

02:51 Évidemment, encore une fois, c'est Philippe Brun qui a reçu l'appel,

02:54 et évidemment, il en a parlé, voilà.

02:57 Alors Darmanin dit "c'est dégueulasse, c'est diffamation, dénonciation colombieuse,

03:01 je me suis simplement, mon dire-cap s'est trompé de nom, et voilà,

03:06 et il n'a jamais promis une brigade de gendarmerie, etc. etc."

03:10 C'est intéressant. Alors, effectivement,

03:13 Philippe Brun, il a dit ça à Philippe Brun, le PS,

03:18 il dit, quand il a reçu le coup de fil,

03:21 "Monsieur le député, vous aurez une nouvelle brigade à Rosières."

03:24 Il ajoute, silence, "aucune des communes de ma circonscription ne s'appelle Rosières."

03:29 Il dit "ah, monsieur le directeur du cabinet, vous me confondez avec Fabrice Brun, le député à l'air."

03:34 Ah là là, que c'est embêtant, ce genre de choses, vraiment, c'est très très très embêtant, hein.

03:39 Quand on confond, eh oui, il y a beaucoup de Brun, qu'est-ce que vous voulez, rappelez-vous M. Brun,

03:44 de Marcel Pagnol, bien sûr, le Lyonnais.

03:48 Voilà, voilà, alors on ne saura jamais si c'est du lard ou du cochon,

03:52 il n'empêche que c'est intéressant quand même de voir,

03:55 et ça doit se passer quand même, il dit "mais écoute, vote, vote pour moi,

03:59 tu vas avoir ton tronçon de route, vote pour moi,

04:02 tu vas avoir ta piscine, vote pour moi,

04:05 parce que là, je ferai ce qu'il faut,

04:08 mais vote dans le bon sens."

04:10 Ça s'appelle aussi la politique.

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