• l’année dernière
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / BeTV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Diane Kruger. Charmante, touchante et drôle aussi, retour sur son beau parcours souvent méconnu mais qui gagne à l’être. Interview: Fabrice du Welz
Transcription
00:00 ...
00:06 ...
00:15 -Pour illuminer cette fin d'année, j'ai le plaisir de recevoir
00:18 dans Home Cinema la comédienne Diane Kruger.
00:21 C'est d'abord Hollywood qui la révèle au grand public
00:24 à travers plusieurs blockbusters,
00:26 avant qu'elle ne fasse ses preuves en France,
00:28 puis plus tardivement dans son Allemagne natale
00:31 à travers un rôle puissant qui lui vaut le prix d'interprétation
00:34 à Cannes en 2017.
00:36 Un parcours atypique, car elle n'appartient à aucune famille
00:39 du monde du cinéma.
00:40 Elle s'en expliquera en partageant des moments clés de son parcours
00:44 et je ne résisterai pas à l'envie d'évoquer son travail mémorable
00:47 sur le plateau d'"Inglourieuse Bastarde" de Quentin Tarantino.
00:50 Rencontre avec une comédienne brillante, intense,
00:53 belle comme le jour et inclassable.
00:55 Allez, hop, Home Cinema, c'est parti.
00:57 Cris de joie
00:59 -Bonjour, Diane Kruger. -Bonjour.
01:02 -Je suis ravi. Vous êtes une actrice allemande.
01:05 Vous ossiez entre le cinéma français et le cinéma international.
01:08 Vous avez une particularité, quand même, qui est assez unique,
01:12 je pense, c'est que vous n'avez aucune chapelle,
01:15 vous n'appartenez à aucune obédience.
01:18 -Ouais, dirais-je, ouais. En tout cas, j'ai l'impression.
01:21 Ca m'a servi beaucoup dans ma carrière,
01:23 et en même temps, des fois, je me demande
01:26 si c'était un handicap aussi,
01:28 parce qu'on n'arrive pas forcément à me cerner.
01:31 J'appartiens à aucune famille de cinéma.
01:34 C'est confusant pour les metteurs en scène,
01:37 parce que je peux apparaître dans un blockbuster
01:39 comme dans un tout petit film d'auteur,
01:43 et on sait pas trop me mettre.
01:46 -Hallo, les lievins.
01:48 Settez-vous.
01:50 Je vais vous faire un petit déjeuner.
01:52 Je vais voir mes 5 nouvelles amies.
01:54 -Vous venez pas d'un milieu artistique.
01:56 -Non. -Qu'est-ce qui a éveillé
01:58 le fait de faire du cinéma ?
02:01 -C'est pas venu tout de suite.
02:03 C'est vraiment en arrivant à Paris,
02:06 en tant que mannequin,
02:07 où j'ai commencé à découvrir le cinéma français.
02:10 J'avais une fiancée française qui m'a fait découvrir
02:13 les films de Romy Schneider, en France.
02:15 Et comme physiquement, je fais pas vraiment mannequin,
02:19 je suis pas 1,80 m,
02:21 on m'a toujours dit, même à 16 ans,
02:23 "Tu devrais essayer de faire du cinéma."
02:26 J'ai pas écouté.
02:27 Même Luc Besson, à un moment, il me l'a conseillé.
02:30 Et c'est en rencontrant Guillaume Canet,
02:33 qui m'a dit, "Pourquoi tu vas pas au Cours Florent ?
02:36 "Tu vas voir si tu peux ou pas."
02:39 Et c'est ça qui a lu des clics.
02:42 -J'ai passé mon week-end avec beaucoup de vos films.
02:45 J'ai vu beaucoup de choses, j'ai découvert des choses,
02:48 mais j'avais jamais vu les choses dans leur continuité.
02:51 Il y a quand même des films charnières,
02:54 où j'ai l'impression que c'est comme si,
02:56 au fur et à mesure, avec le temps, vous explosez.
02:59 ...
03:08 -Votre premier film notable a été "Mon idole",
03:11 le premier film de Guillaume Canet.
03:13 En plus, vous étiez amoureux à l'époque,
03:15 c'était votre mari.
03:16 J'imagine que ça a dû se faire avec d'enthousiasme, de passion,
03:20 avec une volonté d'enfin affirmer quelque chose.
03:22 -Bon, voilà.
03:24 On n'a pas eu le temps d'y réfléchir énormément,
03:26 mais on t'aime beaucoup et on voudrait te garder.
03:29 -Oui.
03:30 -Quoi ? Vous voulez que je vive avec vous ?
03:33 -Oui.
03:34 -Oui ?
03:36 Et puis après, vous êtes attrapés par les faucons de Hollywood,
03:39 qui vous mettent dans une espèce de blockbuster américain 3.
03:45 Le film est pas désagréable, j'aime plutôt le film.
03:48 Là, on vous fait jouer Hélène de Troyes
03:50 et on vous donne, en fait, un rôle,
03:53 on vous assigne à votre fonction de la jolie blonde.
03:58 Est-ce que ça vous a même pas dépassé ?
04:00 -Ça m'a complètement dépassée, évidemment.
04:03 En fait, je l'ai vécu comme un tremplin absolument pas mérité.
04:07 -This is Hélène.
04:08 -Hélène ?
04:09 Hélène of Sparta ?
04:12 -Hélène of Troyes.
04:14 -I've heard rumors of your beauty.
04:19 For once,
04:22 the gossips were right.
04:25 Welcome.
04:28 Come.
04:30 You must retire.
04:31 -Il y avait une telle attention médiatique
04:34 sur qui allait jouer ce rôle-là.
04:36 En fait, c'était hyper...
04:39 Hyper angoissant.
04:41 Je me rappelle l'avant-première à Cannes.
04:44 Ça paraît débile de le dire,
04:46 mais vraiment, personne savait qui j'étais.
04:49 J'ai un souvenir de...
04:52 de sortir de la voiture pour les marches.
04:55 Et j'ai jamais été à Cannes,
04:57 donc il y avait des centaines de photographes
05:00 qui connaissaient mon nom.
05:02 Et ça m'a complètement déstabilisée.
05:04 Rien que ça, parce que je me suis dit
05:07 qu'ils me découvriraient après le film.
05:09 Mais c'était avant le film. J'étais complètement déstabilisée.
05:12 -C'est pas votre sissi, à vous, trois ?
05:32 -Oui, peut-être.
05:34 -Le truc où on vous a propulsées dans quelque chose,
05:37 vous l'avez pas maîtrisée,
05:38 mais il a fallu du temps pour vous extraire
05:41 de cette idée qu'on avait de vous,
05:43 d'Hélène de Troyes, la ravissante Hélène de Troyes.
05:47 -Oui, peut-être.
05:48 Après, quand on est dedans, on le voit pas forcément comme ça,
05:52 parce qu'avant que le film sortait,
05:54 j'avais déjà tourné "Les Benjamin Gates".
05:57 -How may I help you ?
05:58 -Your accent. Pennsylvania Dutch ?
06:00 -Saxony German.
06:02 -Oh !
06:03 -You're not American ?
06:04 -Oh, I am an American. I just wasn't born here.
06:08 Please don't touch that.
06:09 -Et surtout, j'avais tourné "Jouan et Noël en France",
06:12 qui allait être aux Oscars,
06:14 il était nommé aux Oscars.
06:16 -# Sous mon chemin
06:18 # Et sous ma roue
06:21 # Sous mon chemin
06:24 # Et sous ma roue
06:28 # Et sous...
06:30 -Hum.
06:31 ...
06:35 -Donc, j'ai eu de la chance, là-dedans.
06:38 On est vite passés à autre chose.
06:40 -Je t'ai attendue la semaine dernière.
06:42 -J'étais malade. Je les ai appelés.
06:44 -Si, si.
06:45 ...
06:49 -C'est ma mère qui t'a préparé le gâteau.
06:51 -Il se passe quelque chose ?
06:53 -Non, il se passe rien.
06:54 -Tu peux me dire si il se passe quelque chose ?
06:57 -Il se passe rien.
06:58 -Quand je vois, par exemple, le personnage que vous incarnez
07:01 dans "Pour elle", qui a été un film important pour vous,
07:04 parce que c'est un film qui a eu un gros retentissement
07:07 au box-office français, d'un coup, là,
07:09 on vous voyait différemment.
07:11 Vous quittiez, pour être plus simple,
07:13 l'habit de la jeune première. -Oui.
07:15 -Arrête de prendre pour une conne !
07:17 T'en es rien, il faut que t'aies un gâteau !
07:19 Arrête de prendre pour une conne !
07:22 -Il se passe rien ! -Rien.
07:23 -Vous vous calmez ? -Oui.
07:24 -Sinon, je fais un rapport. -Oui.
07:26 -Vous ne portez pas le film comme dans "In the Fade", par exemple,
07:30 mais dans "In the Fade", ce que vous arrivez à faire,
07:33 c'est comme une extension de ce...
07:35 de ces prémices-là, en fait.
07:37 Je sais pas si...
07:38 Si vous... -Oui, je comprends
07:40 ce que vous voulez dire, mais je pense que c'est aussi
07:43 parce que je...
07:44 Entre-temps, j'ai vécu.
07:46 -Bien sûr.
07:47 -Qu'est-ce qui s'est passé ? -Il y a eu une explosion.
07:51 -En fait, j'ai découvert en moi...
07:53 Une empathie...
07:55 pour des gens, et j'ai vu une telle souffrance
08:00 que j'ai pas connue, moi, dans ma vie,
08:03 qui m'a un peu...
08:06 ouverte pour la vie des autres,
08:08 beaucoup plus que j'aurais pu imaginer.
08:10 -Télephone !
08:11 -Rentre, rentre, rentre !
08:13 -T'es dans le trou ! -Je vais me sauver la famille !
08:16 -Ruime ! -Laisse-moi !
08:18 Je vais me sauver la famille !
08:20 -Je crois que tout le monde en nous
08:22 veut vivre aussi plaisantement qu'on puisse,
08:26 mais qu'on a tous en nous cette envie de...
08:29 -D'exploser. -D'exploser,
08:31 de vivre des choses passionnelles.
08:33 De plus en plus, quand je rencontre les gens,
08:36 je m'aperçois de ça, et c'est vrai que peut-être
08:38 inconsciemment, je vais vers les personnages,
08:41 parce qu'ils me paraissent tellement vrais.
08:43 -Où est ma famille ?
08:44 -Ils sont pas là.
08:46 -Où sont-ils ?
08:47 -On sait pas.
08:48 -On sait pas.
08:49 -Il y a eu un homme et un enfant.
08:51 -Même, ça devient insupportable
08:54 de voir mes propres films,
08:57 parce qu'en fait, plus que j'avance,
09:00 plus que j'ai de moi dans les rôles,
09:03 quelque part, je me sens tellement nue, en fait.
09:08 J'ai l'impression qu'ils me voient, moi,
09:11 et c'est insupportable, en fait.
09:14 -En tout cas, c'est pas insupportable pour nous.
09:17 -Non, mais vous comprenez, c'est juste...
09:20 En fait, aujourd'hui,
09:21 ce qui a changé depuis "In the field"
09:24 et ce qui a changé depuis que je suis vieille,
09:27 c'est que je comprends les gens beaucoup plus,
09:30 comme nous tous, quand on vieillit,
09:32 on a plus de vie, on s'entend plus.
09:34 Quand on fait des cinémas,
09:35 vous le savez, on est quand même un peu...
09:38 Il y a le public et on fait les films,
09:40 et des fois, on partage une séance,
09:42 mais c'est pas une connexion humainement avec quelqu'un.
09:46 Là, c'était le cas.
09:47 -Frau Tshikashi,
09:48 vors le chef de votre homme,
09:50 une bombe a explosé.
09:52 -Quoi ?
09:54 -On doit croire qu'il a été attaqué.
09:57 -Je me sentais voleure
10:00 à vouloir jouer dans ce film,
10:02 parce que je me disais jamais...
10:04 Je peux copier, la ressentir,
10:06 la perte d'un enfant, la violence, un attentat,
10:08 mais je ne suis pas la personne qui doit vivre avec ça
10:12 pendant la fin de ma vie.
10:13 ...
10:21 J'ai commencé à avoir une connexion
10:23 avec des gens, de tout le monde,
10:26 au cinéma, après la projection à Cannes.
10:29 Il s'est passé un truc où je...
10:31 C'était presque comme si je leur montrais
10:33 un film de mon enfance.
10:35 On a ressenti le même sentiment de bouleversement.
10:39 Et ça a changé ma vie,
10:41 parce que je me dis que je ne peux plus tricher.
10:43 Je dois une certaine honnêteté à tout le monde,
10:48 même si c'est une comédie.
10:50 C'est difficile. Bref, je m'emballe.
10:53 -J'ai l'impression qu'il y a quelque chose
10:55 qui vous fait complètement naître.
10:57 -En fait, je sais, je suis le mieux
11:00 quand j'ai l'impression que le metteur en scène
11:03 soit c'est nous contre le monde.
11:05 Vraiment, c'est ce que je préfère,
11:08 de sentir qu'il ou elle me donne les ailes,
11:11 la possibilité d'agrandir.
11:14 Je ne suis pas une actrice qui aime faire des films tout seule.
11:19 C'est clair.
11:20 Je peux le faire,
11:21 mais je préfère largement...
11:25 -Le regard du metteur en scène.
11:27 -C'est pas un regard de séduction.
11:29 -Oui, bien sûr.
11:30 C'est une attention.
11:31 -Oui, oui, c'est même des fois...
11:34 C'était pas bien.
11:36 Enfin, il y a vraiment quelque chose qui se passe humainement.
11:40 Musique douce
11:42 -Un oeil de Hamas.
11:43 ...
11:47 -Oh, Wastlander, ça fait longtemps.
11:49 Je te coupe comme jamais.
11:52 -J'imagine qu'on vous a souvent parlé de ça,
11:58 mais j'aimerais rentrer un peu dans les détails
12:01 de "Inglorious Basterd".
12:04 Je me suis rendu compte, en revoyant le film,
12:06 à quel point c'est presque une ébauche.
12:09 C'est l'idée même que par le cinéma, on peut revoir l'histoire,
12:12 revisiter les choses.
12:14 -Eric, mon chéri, ce sont mes amis.
12:16 Donnez-leur tout ce qu'ils veulent.
12:18 -Voilà ce qu'ils veulent.
12:20 -Votre souhait est mon commandement.
12:22 -J'aimerais que vous me parliez de la méthodologie
12:25 de tournage de Tarantino
12:27 sur une scène assez confinée,
12:31 qui est la scène du bistrot.
12:33 -Nous devons partir.
12:34 -Non.
12:36 Nous devons rester, au moins pour un verre.
12:39 J'ai attendu dans une bar,
12:41 ça aurait l'air bizarre si nous partions sans boire.
12:44 -Elle a raison.
12:45 Reste calme et goûte un whisky.
12:48 -Cette scène-là, dans la taverne, on l'a répétée
12:51 avec tout le monde.
12:52 Pendant deux semaines, on l'a répétée tous les jours.
12:55 Et on l'a tournée sur dix jours, parce qu'il a exigé
13:00 que même si vous n'étiez pas dans le plan,
13:04 que vous jouiez la scène entière.
13:07 Il n'a pas découpé.
13:10 Donc ça prenait beaucoup de temps.
13:12 La scène en lui-même, je crois qu'elle faisait 11 pages.
13:15 On l'a fait pendant dix jours,
13:17 ce qui fait que tout le monde est bon tout le temps.
13:20 -Je passe par la salle.
13:21 Qu'est-ce que vous faites en France ?
13:23 -Je m'accompagne des dames
13:25 à la première de la filmation du ministre Goebbels.
13:28 -Vous êtes le copain de Fräulein von Hammersberg ?
13:32 -Quelqu'un doit porter son feu.
13:35 -Tarantino, il a un truc,
13:39 il est obsédé par le cinéma.
13:41 C'est un vrai cinéaste.
13:42 Il n'a pas de combo, il s'en fout de ça,
13:45 il est à côté de la caméra, il vous regarde,
13:48 il se marre, il est content quand ça se passe bien,
13:51 il est colérique quand ça ne se passe pas bien.
13:54 C'est un fou de ça,
13:56 il demande un respect pour l'art.
13:59 -C'est sacré.
14:01 -C'est une manière de vous voir autrement,
14:15 de vous voir dans ce film, c'est très étonnant.
14:18 -C'est bizarre que vous lui dites ça,
14:20 lui aussi a eu beaucoup de mal, il ne voulait pas de moi.
14:24 -Qui ne voulait pas de vous ? -Tarantino.
14:27 Il avait écrit le rôle pour une autre actrice,
14:30 mais ça n'a pas marché,
14:32 et puis il ne croyait pas que j'étais allemande,
14:36 il voulait vraiment une vraie allemande.
14:39 -Lassez-moi voir votre pied.
14:41 -Pardon ?
14:42 -Mettez votre pied sur mon cou.
14:46 -Il ne connaissait que des films américains,
14:48 il ne croyait pas que j'étais allemande.
14:51 -Vous me faites mal.
14:52 ...
14:56 -Il a vu tout le monde en Allemagne,
14:58 sauf qu'il est quand même très exigeant sur son dialogue.
15:03 On n'oublie pas un mot, mais vraiment pas,
15:06 mais c'est compliqué pour quelqu'un
15:08 qui ne maîtrise pas parfait l'anglais,
15:12 parce que c'est une mélodie très particulière,
15:14 c'est très compliqué à apprendre.
15:16 Il ne trouvait pas en Allemagne une actrice
15:20 qui était capable vraiment de suivre ça.
15:23 -Voilà.
15:24 ...
15:25 -What's that American expression ?
15:27 "If the shoe fits, you must wear it."
15:29 ...
15:31 -Mas j'ai hâte au bus.
15:33 -Et c'est vraiment, je dirais pas à la dernière minute,
15:36 mais vraiment, j'étais une des derniers,
15:38 j'ai dû payer mon propre vol de New York
15:40 pour aller à Hambourg ou Berlin, je sais plus où il était,
15:43 pour passer des essais.
15:45 Mais par contre, j'en étais sûre,
15:47 si je l'aurais l'opportunité,
15:50 qui sera pour moi,
15:51 parce que j'ai grandi avec ce genre d'actrice.
15:55 J'ai même pas fait une composition, c'était évident.
15:58 ...
16:00 -Par rapport au film d'époque,
16:02 j'aimerais rebondir 30 secondes
16:05 sur "L'adieu à la reine" de Benoît Jacot.
16:08 -Vous savez ce qui me charme en vous, Sidonie ?
16:10 Ce ne sont pas tant la joliesse de vos traits
16:14 que la jeunesse qui rienne malgré vous à tout instant.
16:18 Mais votre majesté, vous êtes si jeune.
16:20 Je l'étais.
16:24 -Là, j'imagine que ça a dû être une expérience particulière.
16:27 -Incroyable. -J'ai revu,
16:29 et le film est vraiment assez étonnant.
16:31 -Vous savez, Benoît, c'est quelqu'un qui...
16:34 Pourtant, il fait que des films de femmes,
16:37 des problèmes de femmes, c'est très féminin.
16:41 Il a un regard sublime sur les femmes.
16:44 -Je voulais vous poser une question.
16:47 Je suis prête à répondre à toutes les questions de Sa Majesté
16:50 dans la mesure de mes petits moyens.
16:52 Avez-vous déjà été attirée par une femme
16:55 au point de...
16:58 au point de souffrir horriblement de son absence ?
17:02 -C'est pas du tout un metteur en scène qui...
17:05 ...
17:06 est très... -C'est pas Tarantino, quoi.
17:09 Il est pas face à vous.
17:11 -Oui, il n'a pas une sensibilité de...
17:15 en tant que réalisateur, avec les femmes,
17:18 où on a l'impression qu'il s'est chuchoté aux femmes.
17:21 C'est le metteur en scène qui va vous voir le matin à la loge
17:24 pour vous dire "Alors, tu vois là où tu dis 'Que vois-je ?'
17:27 "Ce sera bien si tu commences à pleurer là."
17:30 Et je peux vous dire que le moment où j'ai fait ce film-là,
17:34 j'avais l'expérience, mais quand même pas au point
17:37 où j'arriverais à pleurer sur le "Vois-je ?"
17:39 -Ah !
17:43 -Augustine ! Allez chercher l'aisselle !
17:45 -J'ai besoin de rien !
17:48 Mais personne !
17:50 -Vous regrettez d'avoir fait des films ?
17:52 -Bien sûr.
17:53 Bien sûr. Enfin, je regrette.
17:55 Ils ont pas été à la hauteur de mes espérances.
17:59 C'est un truc qu'on apprend avec le temps.
18:02 Des fois, on peut avoir un très beau scénario,
18:05 mais si le metteur en scène ou la boîte,
18:07 où y a pas assez d'argent, c'est tellement un mélange
18:10 de plein de choses, vous le savez bien.
18:12 Et...
18:13 On a beau tout faire pour...
18:17 C'est pas réussi, quoi.
18:19 Et aussi, j'ai appris avec le temps que des fois,
18:22 on a une idée en tête quel genre de film on fait,
18:25 mais le metteur en scène avait complètement autre chose
18:28 dans sa tête. Donc, aujourd'hui, avant que vraiment je m'engage,
18:32 je veux être sûre qu'on fait le même film.
18:35 -Ouais, donc, ça passe par la rencontre
18:38 et par l'intimité de la rencontre.
18:41 Vous l'aviez avec une réalisatrice que vous connaissez bien,
18:44 Fabienne Berthoud.
18:45 C'est une de vos proches, une de vos amies.
18:47 Vous avez fait trois films ensemble.
18:50 -Where do you come from ? -Paris.
18:52 -Wow !
18:53 That's exciting.
18:54 -People say Arizona's the one.
18:57 -Ah !
18:59 -Ce que vous aimez véritablement, c'est des films comme "Sky".
19:03 -Oui.
19:04 -C'est des films qui sont faits à 12, avec une énergie...
19:08 -Immédiat, en fait.
19:10 -C'est vrai. J'aime beaucoup ça, parce qu'on n'attend pas.
19:13 C'est une manière... C'est elle-même qui tient la caméra.
19:17 Il y a deux femmes.
19:18 On est en train de faire une scène,
19:20 et derrière, je sais pas, il y a le vent qui rentre.
19:23 Elle voit un papillon.
19:25 Du coup, elle va aller là-bas et va filmer le papillon.
19:28 C'est déroutant, des fois,
19:30 mais j'ai l'impression que c'est la vraie vie.
19:33 Je sais pas.
19:34 Il y a un truc que je trouve qui me va très bien.
19:37 Musique de jazz
19:39 ...
19:50 -Vous libérez, en fait,
19:52 une incandescence, une espèce de lave...
19:57 Et dernièrement, surtout depuis "In the Fade", bien sûr,
20:02 mais j'ai découvert hier "The Operative".
20:05 Là, vous trouvez un rôle, encore,
20:07 avec un type de personnage tout en contrôle,
20:10 et ce contrôle explose, se fissure.
20:12 -C'est juste moi, et le reste du monde.
20:16 Tout le monde doit savoir qui je suis.
20:18 Comment ne pas ?
20:19 Et puis, je me suis rendue compte,
20:21 en me reposant,
20:23 que je n'avais rien à cacher.
20:26 -C'est quelque chose que vous cherchez
20:28 dans les rôles qu'on vous propose ?
20:30 -Je sais pas si je le recherche activement,
20:33 mais c'est sûr que je suis...
20:35 Je constate que, quand même,
20:36 que ça, maintenant, c'est des personnages
20:39 que j'aime beaucoup.
20:40 Au début de ma carrière,
20:43 j'ai cherché à contrôler
20:46 beaucoup plus mon travail,
20:48 mes sentiments,
20:50 et c'est en vieillissant que je m'aperçois
20:53 que je veux plus contrôler, en fait.
20:56 En vieillissant, j'ai plus envie de me faire chier.
20:59 J'ai juste envie de vivre.
21:03 -Je comprends pas ce qui te plaît.
21:05 Tout ce que tu trouves chez ce gypsy...
21:07 -Les garçons, c'est une infirme.
21:09 -Mais tu n'es pas une infirme !
21:11 Je déteste quand tu parles de toi.
21:13 -Moi, j'ai détesté cette jambe,
21:15 et cet accident !
21:17 -J'aimerais qu'on parle du dernier film
21:19 de Yann Gosselin, "Vision".
21:21 Musique douce
21:23 -Commandant de bord,
21:24 nous couriez depuis 2 ans.
21:26 -Comment tu vas ?
21:27 -Je suis bien contente d'être sur terre.
21:29 -Vous dormez correctement ?
21:31 -Oui.
21:32 -Left heel cut off.
21:34 -Vous récupérez facilement ?
21:35 -C'est 49. -Correct.
21:37 -J'adore ce style de vie.
21:38 -Des événements importants
21:40 dans votre vie personnelle ?
21:41 -Non.
21:43 -Bonjour, Christine.
21:44 -J'aimerais savoir comment ce film vous est arrivé.
21:49 -En fait, il est arrivé vers moi.
21:51 Ca faisait très longtemps
21:52 que je n'avais pas tourné en France.
21:54 J'ai eu ma fille,
21:56 j'ai fait une pause de 8 mois après,
21:59 après la Covid.
22:01 Mon mari est américain,
22:03 donc j'étais un peu restée bloquée là-bas.
22:06 Et donc, Yann m'a envoyé ce scénario.
22:09 Je trouvais le rôle féminin vraiment magnifique.
22:13 Ca faisait très longtemps
22:15 que je n'avais pas tourné en France.
22:17 C'était vraiment un rôle fort,
22:19 de tous les plans.
22:21 J'avais l'impression que je pouvais vraiment
22:24 prendre du plaisir
22:26 à renouer avec ce genre et le cinéma français.
22:29 -Elle est rentrée dans ta vie il y a 20 ans,
22:31 elle a tout ravagé et elle a foutu le camp.
22:34 -Tu sais pas comment voire les gens.
22:36 -L'oeil, l'iris, en fait, est partout dans le film.
22:39 La vôtre, ce que vous regardez, ce que vous croyez voir,
22:42 ce qui est vraiment vu, ce qui n'est pas vu.
22:45 Ce qui m'intéresserait, c'est comment ça s'est passé,
22:47 comment Yann vous a regardé pendant toute la durée du film.
22:51 -Yann, c'est un metteur en scène qui est très...
22:54 dans le contrôle.
22:55 En fait, il est un peu le personnage que je joue,
22:58 il est obsessionnel, il tourne beaucoup, beaucoup.
23:01 -Pour oublier,
23:03 la plupart mettent tout dans des tiroirs à souvenir
23:06 et ils ferment la clé.
23:08 -Et il y avait un vrai défi pour moi,
23:10 c'est sur 12 semaines de tournage,
23:12 je me suis quand même retrouvée seule
23:14 pendant huit semaines face à la caméra.
23:17 Et ça, j'avais jamais fait. -Vous aviez de tout le plan.
23:20 -Oui, mais surtout qu'il y a vraiment...
23:22 Enfin, on me voit à regarder, à marcher, à penser, à réfléchir,
23:26 et c'était un vrai défi.
23:28 J'ai un souvenir de solitude sur ce film-là, quelque part.
23:32 -Anna ?
23:33 -Il lui est arrivé quelque chose.
23:37 -T'as eu un mauvais rêve ?
23:38 ...
23:41 Il vaut mieux s'inventer des histoires qu'admettre qu'on s'est trompé.
23:44 ...
23:47 -En fait, la difficulté que je trouve pour les acteurs,
23:50 c'est de négocier et gérer...
23:53 -Son espace.
23:54 -Son espace et aussi les personnalités des metteurs en scène,
23:58 parce que finalement, tout le monde est différent,
24:01 tout le monde dirige différemment.
24:03 Ce qui compte, c'est ce qu'il y a sur la pellicule.
24:06 Au début, quand j'ai commencé, je me disais
24:08 que ça serait bien que tout le monde m'aime,
24:11 on va faire la fête, ils veulent dépasser cinq heures
24:14 et quand même forcer mon col de trois heures.
24:16 Mais bien sûr, je veux être sympa, tout ça.
24:19 Aujourd'hui, je fais plus ça.
24:20 Je ne veux pas être sympa, je suis sympa sur un plateau,
24:24 mais ce qui compte, c'est ce qui est sur la pellicule.
24:26 Musique épique
24:29 ...
24:31 Aujourd'hui, je sais où sont mes limites.
24:33 Je crois que le métier qu'on fait,
24:35 c'est de savoir comment, nous, on peut fonctionner,
24:38 comment on peut avoir le meilleur résultat.
24:41 -Eh bien, je vous remercie beaucoup, Diane.
24:43 Je pense qu'on va terminer là-dessus.
24:46 Ca a été un plaisir de vous rencontrer.
24:48 Je vous souhaite plein de bonnes choses
24:50 et plein de beaux films. -Merci beaucoup.
24:53 ...
24:56 -Cette année, sous le sapin,
24:58 point de gros nœuds, mais de grandes évasions.
25:01 En mer, sur terre ou sur gazon,
25:02 dans les salles, l'aventure et l'action
25:05 feront oublier le froid hivernal.
25:07 ...
25:21 ...
25:34 -Il faut sauver les sept royaumes
25:36 de la menace du Trident noir.
25:38 ...
25:42 La solution ? Faire appel à Patrick "Aquaman" Wilson,
25:46 une mission hautement stratégique dirigée par James Wan,
25:50 un maître du suspense terrifiant.
25:52 ...
25:59 Et si on faisait le tour du monde à la voile ?
26:01 -La beauté de l'île, quoi !
26:03 -Tu bouches la vue ?
26:04 -Pour Ben et Laurence, c'est le moyen de renouer
26:07 avec leur couple.
26:08 ...
26:10 -Ca va, je l'avoue.
26:11 -Mais lorsque leur bateau est englouti par la tempête,
26:14 la recherche de l'île sauvage se transforme en combat pour la vie.
26:18 -Le bateau est plus là ? -On fait comment, sans bateau ?
26:21 -Tu m'écoutes ? -Je sais pas ce qu'on va faire !
26:24 -Une histoire pilotée par Gilles Lelouch et Mélanie Thierry.
26:27 ...
26:35 -Eh ben ! On peut dire qu'on a eu chaud, hein ?
26:39 T'imagines si on s'était retrouvés là-dessous ?
26:42 -Alors, qu'est-ce que je disais ? -Une petite averse.
26:44 -Une petite averse ? Tu rigoles ?
26:46 -On a pas autant d'eau pour le déluge.
26:48 -Au secours !
26:49 ...
26:51 -Ah ! Qu'est-ce que t'as ? Qu'est-ce qui se passe ?
26:54 Il est de notre devoir de sauver les bébés ratons laveurs.
26:57 Tout le monde aime les bébés ratons laveurs.
26:59 -L'amitié, c'est la plus grande des aventures.
27:02 Et ce n'est pas à Don le Bouffon qu'il faut le répéter.
27:05 Fatigué par sa morne vie de marionnette,
27:07 le pantin rêve de découvrir le monde imaginé
27:10 par les auteurs de "Toy Story".
27:11 Adieu Central Park et son vieux théâtre,
27:14 et vive la liberté aux côtés de DJ Doggy Dog.
27:17 -Une DJ Doggy, une machine à rimes.
27:20 -Ouais !
27:21 -Dès qu'il y a un battle, je mets dans le mille.
27:24 ...
27:28 -Je sais qui vous êtes !
27:30 -Quand Boris, ex-activiste clandestin,
27:33 rencontre Dom, son sosie dépressif et solitaire,
27:36 il décide de s'en servir pour disparaître.
27:38 Mais c'est sans compter sur Fiona, l'ex-femme de Dom,
27:41 un polar orchestré par nos compatriotes Abel et Gordon.
27:45 -Il a une ex-femme.
27:47 -Quoi ?
27:48 -Elle est détective privée.
27:51 -Vous cherchez quoi ?
27:53 -Mon mari.
27:54 ...
27:59 -Soccer, as you like to call it, is like life.
28:03 Next season, I think we have a real shot.
28:05 -I'm sorry, Thomas, did nobody tell you ?
28:08 You're... You're fired.
28:10 -Good news is...
28:12 -You've got two options.
28:14 -Option one, that's where you're currently at.
28:16 -Or... -American Samoa.
28:18 -Are you serious ?
28:20 -If you're all alone...
28:21 -Le foot, c'est comme la vie.
28:23 On se refera à la prochaine.
28:25 L'occasion pour le talentueux Michael Fassbender
28:28 de reprendre en main l'équipe nationale des îles Samoa,
28:31 qui compte la plus longue série de défaites jamais enregistrées.
28:35 Zéro talent, zéro goal, mais 100 millions de raisons
28:38 de pousser le ballon au fond des filets.
28:40 ...
28:44 Je vous retrouve dès le début 2024 pour d'autres rencontres.
28:47 D'ici là, rendez-vous dans les salles de cinéma
28:50 et passez à l'excellente fête.
28:52 [Musique]

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