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Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Gilles Lellouche pour son film évènement, en co-prod, « L’amour ouf ». Une épopée amoureuse spectaculaire et touchante qui fait beaucoup parler et qui a reçu une très belle standing ovation au dernier festival de Cannes. Interview: Fabrice du Welz
Transcription
00:00Salut Gilles ! Comment ça va ?
00:09Moi, comment ça va ?
00:10Bah bien, attends, je t'entends pas très bien.
00:12Voilà.
00:13Hé, il paraît que ton film est une bombe.
00:15Moi, j'ai vu le tien.
00:16Bon, Gilles, Gilles Leloup, je vais pas reparcourir ton parcours, hein.
00:21Tout le monde sait qui tu es, je pense.
00:23C'est ton quatrième long métrage, L'Amour Ouf,
00:27qui est une adaptation d'un roman de Neville Thompson, un roman irlandais.
00:32Tu sais, pendant toutes ces années, j'ai beaucoup pensé à toi.
00:35À nous, à ce qu'on était.
00:38Parce que t'avais tout gâché.
00:43C'est une adaptation, mais en même temps, je pense que c'est un film très personnel.
00:46C'est très personnel, effectivement.
00:48Comment tu t'es projeté dans ce livre ?
00:49En fait, immédiatement, j'y ai vu une correspondance avec mon adolescence.
00:53À moi.
00:54Cette espèce d'errance du personnage de Clotaire,
00:57de gamin qui sait pas trop ce qu'il va foutre de sa vie,
01:00mais qui est quand même insentimental.
01:03J'y ai vu la possibilité de parler de la lutte des classes,
01:06du déterminisme, de questions des choix,
01:09mais aussi l'importance des premières fois, quand on est adolescent,
01:13et de l'ascenseur émotionnel que ça peut représenter.
01:16Qu'on était les mêmes, toi et moi.
01:20Mais j'ai pas compris qui t'étais, en fait.
01:22Tu bosses pour moi.
01:24C'est un film en deux temps.
01:26La première partie se passe dans les années 80.
01:28Allô, mon amour ? C'est pas moi, vous qui croyez ?
01:31Donc, on a deux personnages, Jacqui et Clotaire.
01:33Ils sont des personnages qui viennent d'un milieu social très, très différent.
01:37Entre eux, il y a un amour fou qui jaillit.
01:39Tu adaptes ce film avec énormément de panache,
01:43et c'est un film qui emprunte à beaucoup, beaucoup, beaucoup de genres.
01:48Bien sûr.
01:49Est-ce que tu avais un genre de prédilection ?
01:51Ou est-ce que tu t'es dit, je vais faire un feu d'artifice ?
01:53En fait, c'est ça. J'avais envie de faire un feu d'artifice.
01:56En fait, en vrai, comme ça fait 17 ans que je pense à ce film,
01:59quand j'ai commencé à travailler dessus,
02:01je le voyais comme un cousin très, très, très éloigné
02:05des films que j'ai adoré dans mon adolescence,
02:09c'est-à-dire Outsiders, Frosty James,
02:11tous ces films de Coppola de l'époque, ces films de bande.
02:14Je me suis rendu compte qu'à...
02:16J'avais 32 ans, que jamais on me donnerait les moyens de le faire,
02:18que jamais personne ne me ferait confiance pour le faire
02:21comme j'avais envie de l'envisager.
02:23Donc je l'ai mis de côté.
02:24Et puis après, quand je suis retourné vers le métier de réalisation,
02:28j'ai écrit Le Grand Bain.
02:29J'ai fait Le Grand Bain.
02:30J'ai surkiffé faire ce film. J'ai adoré l'expérience.
02:33Et ça m'a vraiment galvanisé.
02:35Ça m'a donné une nouvelle confiance en moi aussi en tant que réalisateur.
02:38Et le succès du Grand Bain a fait que quand mes producteurs
02:42sont venus me voir en me disant, mais bon,
02:44qu'est-ce que tu as envie de faire maintenant ?
02:46Très naturellement, je leur ai dit, je veux faire l'amour ouf.
02:50Et dans ma tête, je me suis dit,
02:52mais mec, ça fait 17 ans que tu rêves de cette aventure.
02:56Tu veux te voir avec qui ?
02:57Elle est mariée.
02:58Et elle est heureuse.
02:59C'est le moment ou jamais de faire le film que tu as envie de voir,
03:02de lâcher tes coups.
03:03Parce que penser à toi, c'était moins inquiétant pour toi.
03:05D'être le plus libre possible.
03:07Et en fait, j'ai voulu lâcher mes gestes.
03:08Et c'est qui ce type ?
03:09Je sais pas, comme jamais quoi.
03:11Je sais que tu es très cinéphile, Gilles.
03:13Je peux pas imaginer que tu n'aies pas pensé à des metteurs en scène modèle.
03:17Mais écoute, tu sais, je pense que c'est à peu près pareil pour toi
03:21quand tu fais un film, en fait.
03:22Je pense que nos influences, elles nous dépassent.
03:25Je me suis pas dit, tiens, je vais faire un plan à là.
03:29Jamais.
03:30C'est, je pense, tellement ancré en moi
03:34que ça ressort comme ça très naturellement.
03:38Mais pour autant, je n'ai pas revu ces films
03:42pour m'en inspirer ni pour les cinger.
03:44C'est que ça a été des trucs qui font partie de ma cinéphilie
03:47ancrée, voilà, avec des encres de 700 kilos, quoi.
03:52On voit que tu aimes, tu débordes d'amour pour tes comédiens
03:55qui sont absolument prodigieux.
03:56J'aimerais savoir comment tu travailles ta continuité entre ces deux couples
04:01qui jouent les années 80 et puis les années 90.
04:05Comment tu joues cette continuité dans ta mise en scène ?
04:08Comment tu l'opères, en fait ?
04:09En fait, c'est plus par le fond avec mes acteurs.
04:11En fait, c'est des lectures que je fais avec mes acteurs avant
04:16pour ressentir ce que chacun a à me dire sur son personnage.
04:19Est-ce que chaque phrase résonne en eux ?
04:21Est-ce que la tournure de la phrase est un rythme qui leur va bien ?
04:25Parce qu'il y a quand même une musicalité qui est très différente
04:29suivant les comédiens ou les comédiennes.
04:31On n'a pas tous le même rythme.
04:32On joue pas tous de la même manière.
04:33Il y a des gens qui aiment le silence dans la phrase, après la phrase
04:38ou des gens qui jouent vite comme moi, par exemple.
04:41Donc ça, c'est un truc de réécriture des dialogues
04:44que je fais individuellement avec mes comédiens.
04:47Ensuite, pour la continuité des ados vers les adultes,
04:53il y avait une correspondance que je voulais plus évidente pour Jackie,
04:58c'est-à-dire Malorie et Adèle, où en fait, c'était sur du débit.
05:04Ce qui m'importait, c'est que ces personnages-là,
05:07cette femme-là, elle aime les mots,
05:10elle s'en sort bien avec les mots, elle est volubile.
05:13À partir de maintenant, j'installe deux dernières fois.
05:16D'accord ? Pas négotiable.
05:18Tu ne sèches plus les cours.
05:20Voilà.
05:21Et je m'en pleus.
05:22Une sorte de débit en discontinu, quoi.
05:25Je voulais que ce soit extrêmement vivant
05:28et qu'il n'y ait pas d'hésitation quand elle parle.
05:30Donc, je te repose la question, t'as passé une bonne journée ?
05:33Oui.
05:35Il s'appelle comment ?
05:38Clotaire.
05:39Malik et François, Clotaire donc,
05:42lui, c'est un personnage qui n'a que très peu de mots.
05:46Donc, en fait, c'est le corps qui joue beaucoup.
05:49Mais les deux, j'ai de la chance que les deux sont deux acteurs très corporels.
05:52Et je voulais qu'eux, par exemple,
05:55qu'ils soient, pour le coup,
05:57assurés d'hésitation et de rupture de rythme.
06:14J'ai une dernière question, Gilles, pour toi.
06:16Qu'est-ce qu'il t'a appris, ce film ?
06:18Comment tu envisages l'après ?
06:20Je crois qu'il y a un truc qui m'a quand même vachement porté.
06:24C'est l'absolue croyance en ce que j'étais en train de faire.
06:28J'ai été extrêmement casse-couille avec mes auteurs, avec mes scénaristes,
06:32parce que je tricotais, je détricotais.
06:36Et je pense que ça, c'est quelque chose que je retiens comme leçon absolue.
06:40Le scénario comme base de tout.
06:44Et un scénario, dans la mesure du possible, le plus sincère possible.
06:48Je vais essayer, dans la mesure du possible,
06:50de pouvoir continuer le plus longtemps possible à faire ça.
06:53Le meilleur. Le meilleur pour toi, Gilles, vraiment.
06:56Je te souhaite vraiment bonne merde à la sortie.
06:58Merci, Fabrice.
06:59J'ai hâte de voir ton film, j'en entends que des merveilles.
07:02Le meilleur. Ciao.
07:04Toi aussi, mon pote. Ciao.
07:08Quand je serai grand, je serai président.
07:11À moins que je ne devienne chanteur, restaurateur, footballeur ou boulanger.
07:16Cette semaine, dans les salles, il n'y a pas de saut métier.
07:20À 18 ans, j'ai quitté ma province.
07:24Tu vois qui est là ? Il est de Piaf.
07:26T'es comme moi, toi. T'as chanté dans la rue.
07:28Comment que j'ai chanté dans la rue ?
07:29Pour être chanteur, il faut une voix, et ta voix, elle est voilée.
07:33Je vais faire mon propre disque, ma tête sur la pochette, mon nom au-dessus.
07:38Pauvre, petit immigré, c'est à force de travail et de persévérance
07:42que Charles Aznavour finit par devenir un monument de la chanson française.
07:46Avec la complicité de Tahar Rahim et Grand Corps Malade,
07:49Mehdi Idir signe un vibrant hommage à l'auteur de la bohème.
07:54Je peux rester ?
07:55Ce soir ?
07:56Même quelques jours.
07:57Enfin, tu fais ce que tu veux.
08:00Va falloir que tu t'installes.
08:01Ça, c'est pas à toi d'en décider.
08:03Tu me lâches, maintenant ?
08:04C'est comme ça que vous cherchez des champignons ?
08:07Vincent n'est pas rentré de la nuit. Tu l'aurais pas croisé ?
08:11Quelqu'un l'aurait bien vu s'il avait eu un accident.
08:13Ça, c'est toujours ce qu'on se dit.
08:15Chacun a le droit à une vie privée, pas vrai ?
08:18Présenté à Cannes cette année, ce film crépusculaire
08:21ramène Félix sur les lieux de son enfance
08:23pour l'enterrement de son ancien patron.
08:25Hébergé par sa veuve, mystérieuse Catherine Fraud,
08:29le jeune homme s'y retrouve peu à peu étouffé.
08:36Papa, j'ai mis la main sur une pépite.
08:38Et tu l'as trouvée où, ta pépite ?
08:41Tu donnes tout quelque chose, le gamin.
08:43Tu sais qui donne. Avec nous, par une famille.
08:46Manu a découvert un super joueur.
08:48On voudrait que tu nous aides à lui trouver un club.
08:52Je suis OK pour ton frère.
08:53Mais t'as un commentaire sur mon resto.
08:55On joue les prolongations.
08:57Si Isabelle Nanty et Gérard Lanvin sont bien là dans cette suite de 3-0,
09:01un autre champion de la comédie, Didier Bourdon,
09:04joue un restaurateur portugais au bord de la faillite.
09:08Ici, nous restons ensemble pour toujours.
09:12Nous ne pouvons pas décider de notre dernière place de repose.
09:15Personne n'a jamais pu décider.
09:18Excusez-moi.
09:20L'hôpital est fermé. Je peux vous parler.
09:23C'est sa dernière place de repose.
09:25C'était sa volonté d'être tuée ici,
09:28mais pas de l'hôpital.
09:31Quoi ?
09:33Mais pourquoi la défunte a-t-elle laissé d'étranges consignes à ses héritiers ?
09:37L'écrivain flamand Dimitri Verhulst passe derrière la caméra
09:41pour révéler des secrets de famille
09:43qui pourraient bien secouer Peter van den Beekhuyen,
09:46Magritte 2018 du meilleur acteur.
10:03Tu dois être prêt à faire tout pour gagner.
10:07« Let's make America great again ».
10:09Derrière ce slogan de campagne bien connu,
10:12le réalisateur Ali Abazi
10:14retrace l'ascension vers le pouvoir du jeune Donald Trump.
10:18Un biopic explosif présenté en compétition officielle à Cannes
10:22à quelques mois seulement des élections.
10:24À la semaine prochaine !
10:32Sous-titrage Société Radio-Canada

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