Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Fabrizio Rongione, acteur belge confirmé, révélé par les frères Dardenne dans Rosetta. Il nous parle de son parcours et d’Amal de Jawad Rhalib, une co-prod toujours en salle.
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Court métrageTranscription
00:00 [Générique]
00:07 - Amis chômeurs présents dans la salle, bienvenue !
00:10 [Applaudissements]
00:11 - Fabrice Yoranjian.
00:13 [Rires]
00:14 - On va pas se raconter d'histoire, on se connaît depuis longtemps.
00:17 - C'est énorme comme défaut ça.
00:18 - T'es un acteur, un humoriste, un scénariste, un producteur.
00:23 T'es devenu un acteur très connu de par ta collaboration avec les Gardennes,
00:29 dont le premier dont on va parler forcément qui a été un coup de semence absolument incroyable,
00:34 qui a changé ta vie, qui est Rosetta.
00:36 Rien te prédestinait à jouer dans un film des frères Dardenne,
00:40 c'est-à-dire que toi ta vocation c'est la comédie.
00:43 - Oui, oui t'as raison, j'étais vraiment porté pour faire le comique,
00:45 ouais, ouais, je voulais absolument faire le comique, raconter des histoires et faire rire les gens.
00:49 [Musique]
00:56 - En fait y'a vraiment un truc qui s'est passé autour, qui s'est opéré autour de Rosetta.
01:00 Même si ça a été une grande chance, j'ai l'impression que ça t'a amené quand même à te positionner
01:05 et à te construire autour de ça.
01:07 - Bien sûr, tout ce que je suis aujourd'hui comme comédien, ça s'est construit sur base de Rosetta.
01:14 - Peut-être que ça le ferait chier son fils.
01:16 Peut-être qu'il te reprendra comme vendeuse, il a du se barraque dans la ville.
01:20 - Une grosse, s'il te plaît.
01:22 - À l'époque où j'ai connu les frères, moi je jouais mon one man show, mon premier spectacle dans un café théâtre.
01:27 Mon désir de faire rire les gens était en train de se former.
01:31 Et donc j'étais engagé pour jouer Rosetta qui n'était pas du tout une comédie.
01:36 Et ça m'a procuré si tu veux des courts-circuits dans la tête.
01:41 - J'imagine qu'il y a comme une espèce de hiatus, il y a quelque chose qui a été trop vite.
01:45 - Moi j'avais pas vu le film quand il y a eu Rosetta.
01:48 Donc je l'ai découvert à Cannes devant tout le monde, ce qui a été un trauma.
01:54 Et donc si tu veux la scène où je fais mon poirier devant Rosetta, et c'est le seul moment où elle se marre.
02:00 Parce que moi j'avais préparé pour bien la faire.
02:02 Sauf qu'on la fait, on la fait, on refait, comme avec les frères, on refait, on refait.
02:05 Et à un moment j'en pouvais plus, j'avais mal à la tête et tout.
02:08 J'arrivais plus à mettre la tête sur le sol pour faire un poirier.
02:11 Je devais faire poirier et puis faire un salto.
02:13 Donc je découvre la scène à Cannes.
02:15 Et il y a une prise où j'avais tellement mal que je me suis relevé et j'ai dit "je recommence".
02:21 Mais je disais pas ça dans la scène à mi, je disais ça aux frères en fait.
02:25 Ils ont gardé ce moment où j'ai dit "je recommence".
02:27 Et dans la salle à Cannes, tout le monde s'est marré.
02:30 Et moi comme j'étais convaincu de faire un drame, j'ai fondu dans mon fauteuil en disant "j'ai tout raté".
02:37 J'étais convaincu d'avoir tout raté.
02:40 Et j'ai regardé les frères, ils disaient rien, je voyais qu'ils regardaient.
02:43 Moi je fondais dans mon fauteuil.
02:45 Il y a forcément les films des frères Dardenne, il y a certains films qu'on a vus par chez nous.
02:50 Mais il y a aussi toute ta carrière en Italie parce que depuis quelques années,
02:54 maintenant quelques décennies, tu mènes de front une carrière en Italie, on peut le dire.
02:59 Et que peut faire pour vous, monsieur Rosa, le Conseil d'Europe ?
03:03 Il doit sauver ma petite isole.
03:04 Vous avez acheté une petite isole ?
03:06 Non, je l'ai faite.
03:07 Les Dardennes ont tout de suite eu un impact assez fort dans le monde du cinéma en Italie.
03:13 Qui fait que moi quand ils ont vu mon nom italien, on m'a tout de suite proposé des choses là-bas.
03:19 A la sincerità.
03:22 Le deuxième film d'Aco Encinia en Italie, c'est grâce aux Dardennes,
03:26 comme d'ailleurs un peu tout ce que j'ai fait encore aujourd'hui en Italie.
03:28 Parce que moi je représente les, si tu veux, en Italie, les Dardennes aussi.
03:32 Tu sais c'est incroyable, entre parenthèses,
03:34 c'est que quand je me retrouve sur un tournage en Italie,
03:37 quasi tous les techniciens ont vu tous les films des frères.
03:40 Et ils me posent des questions pendant tout le tournage sur comment tournent les frères, etc.
03:45 On parle quand même d'une gamine qui s'est fait agresser physiquement,
03:49 qui s'est fait menacer, harceler, tout ça en l'espace de trois jours.
03:53 Parce qu'on la soupçonnerait d'être quoi ? D'être homosexuelle.
03:57 Si on fait rien, ça va qu'en griller.
04:00 25 ans après Rosetta, tu fais un film que personnellement j'aime beaucoup,
04:05 qui est Amal de Jawad Ralib.
04:08 Le film c'est l'histoire d'Amal, qui est une professeure dans un collège de Bruxelles,
04:12 qui se confronte à l'intégrisme religieux, à l'antrisme, à l'antrisme islamiste.
04:18 Et toi tu joues l'antagoniste, tu joues un converti,
04:21 qui pervertit la laïcité, le vivre-ensemble.
04:29 Tu sais que je vois plus mon amie qu'au courant anique.
04:31 Je dois lui dire de revenir.
04:33 Ce serait mieux pour vous.
04:34 Ça ferait terre à l'arago.
04:36 J'aimerais savoir comment tu as préparé ce rôle,
04:39 parce que là tu prends ta responsabilité d'acteur.
04:43 J'ai beaucoup préparé Amal avec mon coach.
04:45 J'apprends sur base d'une méthode américaine, ça fait un peu genre...
04:50 - C'est quoi la méthode ? - La méthode Meissner.
04:51 Oui, bah oui, j'imagine.
04:53 Chaque fois que je fais un film, je prépare.
04:54 Je prépare beaucoup sur base de cette méthode.
04:57 Mais alors, ce que te dit Meissner, en fait, il faut préparer.
04:59 Mais une fois que tu arrives sur le plateau, que tu arrives devant un acteur,
05:02 tout ce que tu... Tu dois être dans l'instant présent, tu dois être avec l'autre.
05:06 Ce que tu as préparé va sortir d'une manière ou d'une autre.
05:09 Mets-le bien dans le train, tu ne fais pas peur.
05:12 À cause de mecs comme lui,
05:14 faut t'en s'excuser tous les jours d'être musulman.
05:16 J'ai vraiment peur pour toi.
05:19 Ce qui est fascinant, en fait, avec ce métier,
05:22 c'est qu'il y a un réel décalage
05:24 entre ce qu'il sent à l'intérieur et ce que les gens reçoivent.
05:27 Et c'est souvent pas du tout connecté, quoi.
05:29 Souvent, l'acteur, quand il sent des émotions à l'intérieur,
05:33 c'est souvent pas très bon et vice-versa.
05:36 Souvent, quand tu ne sens rien,
05:38 c'est toujours là que ça donne les scènes les plus formidables.
05:42 Parce qu'en fait, je pense que tu es en contact avec l'autre,
05:47 t'es dans le temps présent, donc t'es pas connecté avec tes émotions.
05:50 On ne croyait pas, en fait.
05:52 Avant, quand j'étais plus jeune comédien,
05:54 je croyais encore qu'il fallait sentir des choses, etc.
05:57 Et en fait, tu te rends compte avec l'âge, il faut rien sentir du tout.
05:59 C'est le public qui doit sentir.
06:01 - C'est un travail complètement honorable et absolument fantastique.
06:07 Et je t'encourage, Jean, de revoir Rosetta et de voir Amal ensuite
06:13 et de mesurer le travail que tu as accompli en 25 ans.
06:17 - Ah bah, merci.
06:18 - Je te remercie beaucoup, Fabrice.
06:19 - Merci, merci.
06:24 Cette semaine, les salles obscures accueillent des films étranges et singuliers
06:28 qui s'interrogent chacun sur les liens que tissent les humains entre eux.
06:32 ♪ Musique douce ♪
06:35 - C'est quoi, cet endroit?
06:39 Qui êtes-vous?
06:40 - On est comme vous, perdus.
06:42 - Ils viennent chaque nuit.
06:48 Ils nous regardent jusqu'à ce que le soleil se lève.
06:53 C'est un fenêtre de l'autre côté.
06:56 - Ils nous observent, ils nous épient, ils nous applaudissent.
07:01 - Vous ne les voyez pas, mais eux voient tout.
07:04 Mais qui sont-ils, finalement?
07:06 Réponse dans un des thrillers les plus attendus de l'année.
07:11 ♪ Musique douce ♪
07:14 ♪ Musique douce ♪
07:41 Le réalisateur Mohamed Kardofani signe un premier film
07:45 qui dénonce mensonges, racisme et oppression des femmes.
07:49 - Orlando semblait avoir son portrait sur la main
07:54 et son nom dans les livres d'histoire.
07:57 Mais quand il, c'est-à-dire moi, est arrivé dans le monde,
08:03 il cherchait quelque chose d'autre.
08:05 Librement adapté du célèbre roman de Virginia Woolf,
08:10 ce film magnétique et inclassable vient d'être restauré en 4K.
08:15 L'occasion de revivre le troublant voyage de Tilda Swinton,
08:20 éblouissante dans le personnage androgyne d'Orlando.
08:24 ♪ Musique douce ♪
08:28 ♪ Musique électronique ♪
08:31 [Musique]