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Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Catherine Frot et Félix Kysyl, à l’affiche de « Miséricorde » d’Alain Guiraudie. Ils nous racontent le tournage et la particularité de ce film hybride, entre humour et thriller et l’atmosphère hors-du-commun de ce long métrage.
Transcription
00:00Bonjour Catherine Fraud, bonjour Félix Kizil, bonjour, merci d'avoir accepté cette rencontre
00:12à tous les deux, vraiment.
00:13On va parler, si vous le voulez bien, du dernier film d'Alain Guiraudy, Miséricorde.
00:27Où est-ce que tu étais encore passé toute la journée ?
00:30J'étais avec le curé.
00:31Bon lui, il ferait mieux de dire des messes plutôt que de se promener.
00:34C'est un film incroyable, c'est un film toxique, tordu.
00:37J'aimerais savoir Catherine Fraud, comment vous vous atterrissez dans l'univers de Guiraudy ?
00:43En fait c'est lui qui est venu me chercher, grosso modo.
00:47Donc moi, il se trouve que j'avais déjà vu deux films de lui.
00:51J'avais vu L'Inconnu du lac et Viens je t'emmène.
00:56Déjà, j'avais trouvé qu'il y avait quelque chose d'intriguant.
00:59Bon, donc voilà, je suis arrivé un peu comme ça, par hasard, mais c'est lui qui m'a contacté.
01:04Et je me suis jeté à l'eau parce que le scénario me plaisait bien.
01:07Tu peux rester ?
01:09Ce soir ?
01:10Même quelques jours.
01:11Enfin, tu fais ce que tu veux.
01:12Il y a toujours la chambre de Vincent.
01:13Pourquoi tu restes ici ?
01:15Tu aimes bien ma mère ?
01:16Ouais.
01:17C'est la notion du désir, mais là, il a inversé, je dirais, par rapport à ses autres films.
01:22Il a inversé quelque chose.
01:23C'est-à-dire, tout à coup, rien n'est vu.
01:27Tout est induit.
01:30Et ça, ça m'intéresse.
01:32Je vais faire une machine.
01:34Il y a quelqu'un ?
01:35On se voyait un peu à l'époque.
01:37On ne se fréquentait pas beaucoup.
01:38Et moi, je t'appréciais.
01:40Félix Kizil, vous avez le personnage central du film.
01:43C'est donc le personnage de Jérémy, le catalysateur, on va dire.
01:47Comment vous êtes arrivé sur le projet, Félix ?
01:50J'ai été appelé par une directrice de casting.
01:53Mais il faut quand même savoir que j'avais rencontré Alain Guiraudy il y a dix ans
01:59pour un autre film qu'il n'a pas fait.
02:01Moi, de toute manière, c'était un réalisateur avec qui je rêvais de travailler un jour.
02:05Et donc, quand j'ai été appelé, j'ai été très content.
02:11C'est moi qui ai crié comme ça ?
02:15J'ai parlé ?
02:16Non, tu as juste crié, mais c'était effrayant.
02:20Tu veux me raconter ?
02:23Ça fait du bien de raconter.
02:24Il n'y a jamais rien qui est sûr dans ce film.
02:26Il n'y a jamais rien qui est concret.
02:28C'est toujours un peu vaseux.
02:30Alors, j'aimerais que vous, acteurs,
02:32savoir comment on procède avec Guiraudy
02:35pour rendre ces atmosphères aussi étonnantes.
02:40À partir du moment où on est en confiance et en désir de ce travail-là,
02:45de tenter une expérience, on se laisse porter.
02:49Moi, c'est comme ça.
02:50Mon décor me parlait beaucoup.
02:53Ma maison, chez moi, la petite maison dans ce pauvre village oublié.
02:58La sensation que tous ces personnages sont aussi des grands solitaires.
03:04Quelque chose de vide.
03:06Et en même temps, d'humain.
03:08Ça, ça me touchait beaucoup.
03:09Jérémy ?
03:14Il y a quelque chose que tu n'oses pas me dire avec Vincent ?
03:17Il n'y a pas de grand jeu d'acteur.
03:19Il y a une respiration.
03:21Il y a une intériorité toute simple.
03:23Oui, c'est ça. Je crois que ça se joue aussi entre partenaires.
03:27C'est-à-dire que nous, à jouer, effectivement,
03:28on se laisse vachement pas conduire
03:32parce qu'Alain ne dirige pas beaucoup, voire pas du tout.
03:36Et nous, on joue ensemble.
03:38On s'amuse à créer des rapports ou en tout cas de jouer chaque situation.
03:42En fait, c'est plus les situations qui vont raconter ce qu'on doit faire
03:46qu'une espèce de grande psychologie.
03:49Et ça, c'était hyper agréable.
03:52Il va pas falloir que tu t'installes.
03:53Ça, c'est pas à toi d'en décider.
03:55Tu me lâches maintenant.
03:56C'est comme ça que vous cherchez des champignons ?
03:58J'aimerais savoir s'il y a une différence entre la mise en scène de Girodi
04:04dans l'instant et le scénario, les scènes telles que vous les avez lues.
04:08Disons que la différence entre la lecture que j'en ai fait et le tournage,
04:13je ne pensais pas que ça serait si drôle.
04:15La drôlerie, elle est complètement...
04:18Je sais pas d'où elle sort, mais elle est plus forte que tout.
04:22Et à la lecture, je l'avais moins senti.
04:24J'avais senti qu'il y avait un petit côté comme ça, mais pas tant que ça.
04:28Mais pour moi, le mystère reste quand même.
04:30À la lecture du scénario, il y avait beaucoup de trous mystérieux
04:35que je comblais moi par mon imagination.
04:36Mais quand je finissais de lire une séquence, je me disais,
04:39est-ce que c'est moi qui ai inventé ce rapport-là ou est-ce que c'est vraiment écrit ?
04:45Vincent n'est pas rentré de la nuit, tu l'aurais pas croisé.
04:48Lâche-toi ! Allez !
04:51Quelqu'un l'aurait bien vu s'il avait eu un accident.
04:53Ça, c'est toujours ce qu'on se dit.
04:54Chacun a le droit à une vie privée, pas vrai ?
04:57Catherine, vous n'êtes jamais là où on pense que vous allez être.
05:00Est-ce que vous, de plus en plus, vous osez, vous aventurez encore plus
05:05dans des sentiers qui vous semblent très étrangers ?
05:09Je cherche pas forcément des atmosphères si étrangères que ça.
05:15Je cherche à être touchée, moi.
05:16Donc, moi qui aime le divertissement, qui aime faire rire beaucoup,
05:21j'ai eu plein d'occasions très drôles,
05:23mais au bout d'un moment, ça me suffisait pas tout à fait.
05:25Fallait que ça soit plus corsé.
05:27J'ai le goût du voyage et de l'exploration dans mon métier.
05:33Pensez laisser dire que vous vous voyez beaucoup dans la forêt tous les deux.
05:38Que faisiez-vous sur cette route ?
05:41Vous ne pourrez pas toujours vivre avec ce secret.
05:43On pense qu'il nous cache quelque chose.
05:47Et qu'est-ce qu'il pourrait bien vous cacher ?
05:50Ça, on peut pas savoir, parce que juste au moins, il nous le cache.
05:52Là, on rigole, on rit de bon cœur.
05:55Est-ce que vous avez été surpris par l'accueil public
05:58dans les avant-premières par les gens ?
06:00Quand j'ai entendu que ça s'esclafait avec un tel volume sonore,
06:06déjà, ça m'a fait...
06:07Mais je me suis dit, ah, mais c'est magique,
06:09parce que pour moi, on était en train de tourner un vrai drame.
06:14Et vous, Catherine ?
06:15Oui, moi, j'ai découvert le film au Festival de Cannes,
06:17en fait, dans une très grande salle.
06:19Et bien, franchement, j'étais épatée.
06:24Les gens sont...
06:26Au bout de 20 minutes de film,
06:28il y a quelque chose qui prend et qui est vraiment...
06:32Au bout de 20 minutes de film,
06:34il y a quelque chose qui prend et qui est extrêmement ténu.
06:39C'est vraiment un fil rouge entre la tragédie et la comédie.
06:43C'est rare, c'est gracieux.
06:46Moi, je suis vraiment fière de l'avoir fait.
06:48Moi aussi.
06:49On est fiers parce que c'est une rareté.
06:51En tout cas, merci à tous les deux pour ce film admirable
06:54qui m'a vraiment beaucoup, beaucoup plu.
06:57Je vous remercie beaucoup à tous les deux, vraiment.
06:58Merci.
06:59Et j'espère à une prochaine fois en vrai.
07:02Merci beaucoup.
07:07Salle de tribunal, salle de mariage,
07:09salle de concert ou salle de traite.
07:11Cette semaine, les salles de cinéma
07:13prennent des allures de salle de fête pour le 7e art.
07:17C'était l'octobre dernier.
07:20Il y avait des taux de sale.
07:22Et j'ai touché à quelque chose.
07:27Je suis sorti de l'avion et j'ai regardé autour.
07:32J'ai vérifié, je n'ai rien vu.
07:33Et j'ai pensé que c'était un oiseau qui s'est cassé.
07:37OK, quel est le problème ?
07:43J'ai été appelé à la responsabilité de jury.
07:45Juré d'un procès pour meurtre,
07:47un homme se rend compte qu'il est lui-même
07:48à l'origine de cet acte criminel.
07:51À 94 ans, l'infatigable Clint Eastwood
07:54signe un nouveau thriller
07:55qui pourrait bien lui valoir un cinquième Oscar.
08:26Quand le fils d'un oligarque russe
08:31épouse une strip-teaseuse de Brooklyn,
08:34le réalisateur Sean Baker revisite Cendrillon
08:37avec humour, énergie et tendresse.
08:39Un conte de fées qui rejoint la réalité
08:42en décrochant la palme d'Horacan cette année.
08:55Comment Brian Epstein, surnommé le cinquième Beatles,
09:21a-t-il transformé quatre ados autodidactes
09:23en véritables phénomènes mondiaux ?
09:26Réponse dans ce biopic émouvant.
09:34Toute la France touchée par la sèche.
09:35Il n'y a plus rien, il n'y a plus de téléphone,
09:36plus d'Internet, plus rien !
09:40Allez, tu traînes là, avance !
09:41Ta gueule !
09:42Ah bah là, on avance bien !
09:45Désolé de débarquer comme ça à l'improviste,
09:47mais je suis le nouveau propriétaire.
09:48De quoi ?
09:49De votre exploitation.
09:50Bienvenue au rêve général.
09:52Moi, je veux vivre !
09:53Je saute dans la douche, je veux la clim,
09:55je veux mes montres à mouvement de tourbillon,
09:56tu comprends ça ?
09:57C'est la crise, mais cette fois, elle est totale.
10:00Et elle force Stanislas, un homme d'affaires parisien
10:03qui a tout perdu, à cohabiter avec une famille
10:05de fermiers à la campagne.
10:07Alors, Mickaël Youn, la bourse ou la vie ?
10:10La vraie.
10:14Qu'attendez-vous pour muscler vos igomatiques ?
10:17Du 6 au 10 novembre prochain,
10:19le Festival international du film de comédie de Liège
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10:25avec la complicité d'entraîneur Chevronnet.
10:29À la semaine prochaine !

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