Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Mareike Engelhardt. Elle évoque "Rabia", son premier long-métrage. Un film fort qui traite de la manipulation de jeunes femmes européennes, en quête d’appartenance qui partent servir l’état islamique en Syrie.
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Court métrageTranscription
00:00♪♪♪
00:07Bonjour Marie-Cœur.
00:08Bonjour.
00:09Tu m'entends pas bien.
00:10Tu m'entends pas bien ?
00:11Ouais ça va, je t'entends bien.
00:12Marie-Cœur Ingelhart, tu as réalisé ton premier long-métrage, Rabia.
00:17Qu'est-ce que tu fous ? Je t'envoie 40 messages.
00:19Oui bah je bosse avec toi.
00:20Demain 6h à Orly, à cramement envoyer les billets.
00:23C'est donc l'histoire d'un lavage de cerveau suivi par une jeune française
00:27qui a rejoint les rangs de l'État islamique en Syrie.
00:29Bienvenue, soeurs.
00:30Bonjour.
00:31Bonjour, Jessica.
00:32Tu les reçois quand tu quittes la maison.
00:34Ça les vit ici, c'est le coin des françaises.
00:37J'aimerais savoir quelle est l'origine de ce film, Marie-Cœur, s'il te plaît.
00:42Je pense que c'était la première rencontre avec une jeune femme qui était là-bas, qui est revenue,
00:46et qui m'a un peu expliqué ses motivations en disant que c'était sa seule manière de se révéler.
00:54Et donc finalement une motivation assez politique d'une jeunesse qui grandit dans un monde qui ne parle que de sa faim,
01:02un monde dans lequel les injustices sociales sont aberrantes.
01:07Donc elles n'allaient pas là-bas pour tuer un maximum de gens,
01:10mais elles allaient là-bas comme on rejoint une secte dans l'espoir de donner du sens à son existence,
01:16dans l'espoir de retrouver une famille, une appartenance.
01:19Vous l'avez déjà vue ?
01:20Madame ?
01:21Oui.
01:22Si Allah devait avoir une femme, ce serait elle.
01:24Votre vraie famille est là.
01:26Quand j'ai compris qu'il y avait dans ce système de Madafa, ces maisons conçues par une femme,
01:32donc un système de soumission de femmes par une femme, je me suis dit ça c'est passionnant.
01:38Je veux savoir pourquoi toi tu es là.
01:43Parce que je veux être libre et je veux vivre la vraie raison.
01:47On va parler de Loubna Azabal qui fait Madame, qui est juste encore une fois prodigieuse dans ce rôle.
01:52La vraie raison.
01:53Et puis après tu opposes ça avec la jeune française qui est Mégane Nordman.
01:59J'ai l'impression que ça a dû être parfois assez intense pour elle.
02:03Mégane je l'ai trouvée parce que je voulais quelqu'un qu'on n'avait jamais encore vu sur grand écran.
02:07Parce que j'avais peur qu'avec un visage qu'on connaît déjà,
02:11il y a aussi plein d'autres images qui vont empêcher le spectateur de vraiment croire à cet univers.
02:15Et j'avais très peur de ne pas être crédible par rapport à ça.
02:19Comme tu dis ça a été difficile par moments parce qu'elle n'a pas fait d'école.
02:23Et donc elle n'avait pas les techniques pour aller quelque part et puis en revenir et se protéger.
02:29Allah nous demande d'aider les plus faibles.
02:32Et toi tu refuses ?
02:34Non je veux juste qu'on me respecte.
02:36Je ne veux pas être une esclave dans leur système.
02:38Donc tu fuis au lieu de te battre.
02:40Non je suis le chemin qu'Allah m'a réservé, c'est tout.
02:43Loubna avec l'expérience qu'elle a, elle était mieux préparée et encore.
02:47C'était un personnage qu'elle connaissait déjà depuis des années.
02:50Cette madame, cette Oumadam, elle est assez connue dans le monde arabe et c'est quelqu'un qu'elle suit.
02:55Loubna, parce qu'elle est assez passionnée par les psychopathes, on partage cet intérêt-là.
03:02Elle avait envie d'aller là-dedans, de comprendre un peu mieux ces gens en tête,
03:07de ces idéologies qui sont extrêmement intelligentes,
03:11où on ne peut pas excuser leur cruauté par de la bêtise.
03:15On ne peut pas se dire qu'ils ne savaient pas, mais au contraire, ils savaient trop bien ce qu'ils faisaient.
03:28J'aimerais savoir comment tu as préparé cette attention à tous les procédés de lavage de cerveau, d'embrigadement ?
03:35Je pense que c'est un peu une obsession personnelle qui vient du fait que je suis allemande
03:40et donc la question de comment on devient un bourreau, comment on devient un monstre,
03:44c'est une question que moi je me pose par rapport à mes grands-parents.
03:47Je pense que toute ma génération d'Allemands se la pose.
03:50Comment on éduquait à partir de l'âge de tout petit un bébé ?
03:55Comment on le laisse pleurer, pleurer, pleurer jusqu'à ce qu'il n'ait plus de volonté ?
03:59On en faisait des futurs soldats, des gens qui obéissent.
04:04Je te présente Omar Avia, 19 ans. Elle est pieuse et très serviable.
04:07Tu ne l'interromps pas, tu ne le contredis pas.
04:09Les Madafas, tu les représentes pratiquement comme un espace mental.
04:12J'aimerais savoir comment, d'un point de vue cinématographique, tu as travaillé cet aspect-là du film
04:16et aussi quels étaient tes référents en termes de cinéma ?
04:20En fait, j'avais le choix soit de recréer exactement la réalité sur place,
04:24donc aller plus dans une direction quasi documentaire,
04:27mais je trouvais ça pas très honnête parce que j'ai jamais été dans ces espaces-là
04:32et donc j'ai décidé d'un côté me baser sur des histoires complètement vraies de ces femmes,
04:38mais dans la traduction artistique, prendre les libertés dans le but de retranscrire des émotions,
04:44de faire vivre aux spectateurs les émotions qu'ont vécues ces femmes là-bas.
04:50Et puis, en termes d'inspiration, je me suis plus retournée finalement vers la peinture,
04:57vers Hans-Helm Kieffer, donc une peinture très liée à la guerre, aussi à la destruction, pour trouver les couleurs.
05:03Hieronymus Bosch aussi, Jérôme Bosch en français, je pense qu'on dit.
05:07Les triptyches, où on a le paradis d'un côté, l'enfer de l'autre,
05:11et la différence de couleurs entre l'un et l'autre.
05:14Les jeunes femmes, par exemple, quand elles arrivent au début, en termes de costumes,
05:17on s'est vachement basé sur ces couleurs claires, de bleu clair, vert clair, jaune,
05:23au début pour les diminuer et les amener vers les couleurs liées à la terre brûlée, à l'enfer, le marron, le rouge foncé.
05:46Ici, c'est un film de femmes très engagées, très audacieuses, très courageuses,
05:49et il n'est pas porté par des grands festivals.
05:52J'aimerais savoir comment tu l'as vécu et ce que tu en retires, en tout cas pour l'avenir.
05:56À la fois, le film met l'endroit sur notre société, parce qu'il montre que ce ne sont pas les Arabes là-bas,
06:02mais nos filles, cousines, voisines qui sont allées en Syrie se battre.
06:08Ce sont des petites blondes qui parlent l'allemand, l'anglais, le français.
06:12Ça, c'est très dérangeant et c'est quelque chose que très peu de gens savent, en vrai.
06:19Je pense que la question de la violence féminine dérange beaucoup aussi.
06:24On vient à peine d'accepter à quel point la femme peut être une victime.
06:30Je pense qu'on n'est pas encore prêt pour dire qu'elle peut être aussi bourreau et bourreau terrible.
06:35Et puis, le troisième endroit, c'est l'endroit de la religion.
06:38C'est vrai que je parle de l'islam et des musulmans, encore une fois, en parlant d'extrémisme.
06:47J'avais très peur de la réception de la communauté musulmane, mais qui, heureusement, ne fait aucun amalgame.
06:53Par exemple, l'accueil le plus chaleureux en festival, je l'ai vécu en Tunisie, où on m'a dit
06:58« Mais qu'est-ce que tu fous là-bas avec ton film ? Ton film devrait être partout sur nos écrans, ici. C'est ici qu'il est utile. »
07:05Il y en avait tellement qui sont partis de Tunisie. Merci pour ce film.
07:12Tu crois que tu peux manigancer derrière mon dos sans conséquence ?
07:17Tu t'es trompé. Il faut qu'on parte d'ici.
07:25Je te remercie beaucoup, Marek. Vraiment, je te souhaite bon vent.
07:29Merci pour ton encouragement. Ça fait du bien. Ciao, salut.
07:47Ah, Mme Darcy. M. Wallachia.
07:50Pourquoi est-ce que ta grand-mère porte des pyjamas ?
07:53Bridgette, tu es une vache avec deux enfants merveilleux.
07:56Mon conseil pour toi, c'est de mettre ton propre masque d'oxygène d'abord.
07:59Tu dois juste être en retard.
08:01Chaz a raison. Oh mon Dieu !
08:03Ça fait 4 ans maintenant.
08:05Tu es effectivement une nonne. Une très, très nonnée nonne.
08:08Je t'ai mis sur Tinder.
08:16Bridgette rêve aujourd'hui de refaire sa vie.
08:18La chasse à l'homme idéal reprend de plus belles pour René Zellweger,
08:22avec son lot de péripéties et de déconvenues.
08:33Wilson.
08:36Merci de venir.
08:37Vous et moi, nous n'avons pas toujours agi ensemble.
08:42Mais je veux faire une autre course pour faire de Captain America une position militaire officielle.
08:47Et si nous n'avons pas d'accord sur comment gérer cette situation, qu'est-ce qui va se passer ?
08:54Offrir au monde un avenir meilleur,
08:56c'est le but le plus cher que formule le nouveau président des États-Unis,
08:59incarné par Harrison Ford.
09:02Pour atteindre son but et déjouer le complot qui menace son pays,
09:05une seule option.
09:07Faire appel à Captain America.
09:12Les Green Panthers, ce groupe d'activistes enchaînant les cambriolages
09:15chez les patrons d'entreprises, courent toujours.
09:17Olympe, il y a un intrus dans le garage, là.
09:19C'est un concurrent.
09:20Code rouge. Zora, tu me reçois ?
09:24Disons qu'il faut prendre un retrait de papier.
09:26Aucune serrure ne me résiste.
09:27Je les chatouille, je les titille, puis je les humecte.
09:29Il se fout de nous avec ces métaphores de machos ?
09:31Il dégage.
09:32Mais on a besoin de lui, là.
09:33C'est un débris, il ne tient pas debout.
09:34Je vous entends, là ?
09:35Robin des Bois des temps modernes,
09:37les Green Panthers mènent un combat engagé contre les patrons pollueurs.
09:41Mais pour percer le coffre bien garni de l'un d'entre eux,
09:44ils doivent se résoudre à faire appel à Bernard les Doigts de Fée,
09:48un cambrioleur sur le retour, hanté par la phobie des chiens.
09:57Oui, rendre l'âme, je veux bien.
09:59Mais dites-moi, à qui ?
10:01Pourquoi voulez-vous rendre quelque chose qui est à vous ?
10:04A quelqu'un que vous ne connaissez pas ?
10:06Il n'est pas d'ici, lui.
10:08Oui, non, il est philosophe.
10:10Personne ne veut croire réellement à sa propre mort,
10:13et tout le monde en a une peur viscérale.
10:15Il faut toujours dire la vérité à celui qui la demande.
10:18Chanteur du cinéma qui secoue,
10:20le cinéaste Costa Gavras s'attaque cette fois au droit de mourir dignement.
10:25Un voyage sensible et émouvant qui nous plonge dans une unité de soins palliatifs
10:30grâce à la complicité des plus grands talents du cinéma français.
10:36À la semaine prochaine !