• il y a 11 mois
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / BeTV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Michel Blanc. Avec Fabrice du Welz, il évoque sa carrière au cinéma, ses anecdotes, sa passion et ses premiers pas sur scène pendant une trentaine de minutes.
Transcription
00:00 ...
00:12 -Cher Michel, bienvenue. -Bonjour.
00:14 -Je suis ravi. Depuis le temps, j'attends.
00:17 -C'est vrai, personne m'a dit.
00:19 Si on ne dit pas "je viens pas", je vais passer les ans comme ça.
00:23 -En recevant le comédien Michel Blanc,
00:25 nous évoquerons son personnage de Jean-Claude Duss
00:28 qui imagine du splendide la place qu'il y occupe
00:31 et les scènes cultes qui traversent les générations,
00:34 mais également le moment précis où il se débarrasse
00:37 de ce personnage de petit Franchouillard, Moustachu.
00:40 C'est alors le temps des rôles plus dramatiques,
00:43 largement salués par la critique et couronnés par un César en 2012.
00:47 C'est enfin et surtout sa brillante carrière de réalisateur
00:51 que j'aimerais développer avec lui,
00:53 une rencontre sincère et finalement chargée de beaucoup d'émotions.
00:57 Allez hop, home cinéma, c'est parti.
00:59 -On s'assied, c'est ça ? -Oui.
01:01 -Alors, allons-y.
01:02 -Bonjour, monsieur.
01:03 -Police.
01:04 -Vous êtes bien Michel Blanc ? -Oui, c'est moi.
01:07 -Michel Blanc, bonjour. -Bonjour.
01:09 -Je suis particulièrement content de vous avoir avec nous aujourd'hui.
01:14 Forcément, comme beaucoup des gens de ma génération,
01:17 on vous a beaucoup vus à la télévision.
01:20 Vous avez une carrière incroyable, vous êtes un acteur populaire
01:23 qu'on a vu et revu depuis "Les Bronzés"
01:26 et "Les Détruits de l'Homme", jusqu'à aujourd'hui,
01:29 jusqu'à "Marilyn et son juge", mais vous êtes aussi, vraiment,
01:32 et je l'ai toujours dit, je l'ai toujours pensé,
01:35 un grand réalisateur. -Ca me touche beaucoup.
01:38 -J'aime beaucoup vos films.
01:39 J'aimerais qu'on commence par votre dernier film,
01:42 "Le film de Jean-Pierre Amérys",
01:44 "Marilyn et son juge", que vous partagez avec Loan.
01:48 -Est-ce agréable d'être quitté ? Non.
01:50 En frappe-t-on son prochain ? Je ne crois pas.
01:53 -Monsieur le président ? -C'est monsieur le juge.
01:56 -Pourquoi personne ne me donne jamais ma chance ?
01:58 -La chance, ça se provoque.
02:00 -Qu'est-ce qui vous fait choisir un film,
02:03 spécialement ce film-là ?
02:04 -C'est toujours la même réponse pour tous les scénarii
02:08 que j'ai acceptés et où je me suis pas trompé.
02:11 C'est d'abord que ce soit bien écrit,
02:14 ensuite que le personnage m'attire,
02:17 et troisièmement, que ça me fasse peur.
02:19 Parce que je ne suis pas sûr d'y arriver,
02:22 je ne l'ai jamais fait, etc.
02:24 Pour moi, avoir peur est un élément stimulant.
02:27 -"Intéresse-toi, cultive-toi." -"Quand on veut, on peut."
02:31 -"Les pauvres sont gentils, les riches méchants."
02:34 Ca doit être reposant.
02:35 -J'aimerais savoir si, à un moment donné,
02:38 sur base du scénario que vous recevez,
02:40 les metteurs en scène,
02:42 est-ce qu'ils vous consultent par rapport au dialogue ?
02:46 Pas du tout ?
02:47 Quand vous avez la casquette de comédien,
02:49 vous y allez complètement ?
02:51 -Oui, parce que quand je suis metteur en scène,
02:54 des acteurs me disent
02:56 "A la place de ça, j'aimerais bien dire ça."
02:58 "T'as lu le scénario, t'as signé, maintenant tu le fais."
03:02 On peut avoir parfois des incertitudes
03:04 sur la manière de le faire,
03:06 et donc en discuter avec le metteur en scène.
03:09 Mais non, c'est pas le moment de réécrire le rôle.
03:14 Non, c'est pas possible, ça.
03:16 -Vous démarrez par le café-théâtre.
03:18 J'imagine qu'au café-théâtre,
03:20 vous réécriviez spécialement votre personnage.
03:24 -Oui. Alors...
03:26 D'ailleurs, nous avons quasiment débuté à Bruxelles,
03:29 je vous le dis en passant.
03:31 Dès qu'on a commencé à faire une troupe,
03:35 on est venus jouer dans un café-théâtre
03:37 rue Saint-Anne, au Grand-Sablon,
03:39 qui s'appelait l'Atelier Saint-Anne,
03:42 en résidence, comme on dit,
03:43 c'est-à-dire qu'on habitait, on était logés,
03:46 et on repartait avec moins d'argent
03:48 que ce qu'on avait amené,
03:49 parce qu'on gagnait pas grand-chose.
03:52 -Pourrez-vous me présenter ? Où est la troupe ?
03:55 -Je vais vous présenter mes camarades musiciens.
03:58 Il y a Christian Clavier.
04:00 -Bonjour. -Il y a des toilettes.
04:02 -Michel Blanc. -Michel Blanc.
04:03 -Oui. Comédien, d'Intel.
04:05 -Moi, je ne savais pas faire rire sur scène.
04:08 Junio, dès le début, il montait sur scène,
04:12 il faisait ses sketchs, les gens se pliaient de rire.
04:15 Respect.
04:16 Moi, j'arrivais, je disais un truc, les gens...
04:20 Bon, moyen.
04:21 Je n'avais pas trouvé, comme on dit, mon comique.
04:24 Je n'avais pas trouvé...
04:26 Et en fait, alors, ça, c'est Junio qui m'a dit
04:28 "Tu dois aller voir Woody Allen, c'est bien le tel film."
04:31 Et là, j'ai vu un névrosé...
04:33 qui se servait de ses névroses
04:39 pour, d'abord, faire des dialogues quand même assez brillants,
04:43 et surtout, pour faire rire les gens.
04:46 Et je me suis dit, "Mais toi, qui est beaucoup névrosé,
04:49 "un peu timide, etc.,
04:51 "il faut pas que tu ne te serves pas de ça,
04:53 "parce que lui, par exemple, il se sert de ça et ça marche."
04:56 C'est là où j'ai développé le personnage de Jean-Claude Duss,
04:59 qui ressemble à ce que j'étais pendant mon adolescence.
05:03 Voilà. Période que je ne souhaite à personne.
05:05 Pas l'adolescence, mais la mienne.
05:07 -Dans un autre genre, j'ai eu les polyvalents
05:09 dans mon salon de beauté.
05:11 -C'est quoi, vos prénoms ?
05:12 -J'ai été tellement déprimée que j'ai cru que j'aurais pas la force.
05:15 -Moi, c'est Jean-Claude, mon prénom.
05:17 -Votre popularité et la popularité de vos camarades,
05:20 aujourd'hui, est encore intacte.
05:22 Elle est transgénérationnelle, c'est quand même un truc
05:25 inimaginable, j'imagine, pour vous.
05:27 -Oui.
05:28 J'ai une vague explication de ça.
05:31 Je parle pas du premier, parce que le premier, il est daté.
05:34 C'est au Club Méditerranée.
05:36 C'était avant le SIDA, donc les gens y allaient
05:39 vraiment objectivement
05:41 pour des raisons de drague.
05:44 -Tu sais pas ce qu'il me propose ? -Non, il sait pas.
05:47 -On lui proposait de coucher avec lui.
05:49 Rires
05:51 -Donc, cet aspect-là du club,
05:54 il parle plus aux générations.
05:57 -Ça fait 8 jours que je suis là, j'en ai pas touché une.
06:00 -Moi, ça a failli.
06:01 Et quand on prend son prix qu'on paye ici, Jean-Claude.
06:04 -Il avec un seul coup, j'ai ouverture sur ouverture.
06:07 -Par contre, les mômes qui vont faire du ski, c'est pareil.
06:10 On l'a fait en 79, la neige n'a pas changé en 79.
06:13 Il y en a de moins en moins à cause du réchauffement,
06:16 mais tant qu'il y en aura, ce sera pareil.
06:18 -Bernard, je suis là !
06:20 -Il y aura des gens qui tombent, des télésièges qui tombent en panne,
06:24 des vins chauds, tout ça.
06:26 -Bernard, je crois que toi et moi, on a le même problème.
06:29 On peut pas tout miser sur notre physique, surtout toi.
06:32 Si je peux me permettre de te donner un conseil,
06:35 c'est oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce.
06:38 Sur un malentendu, ça peut marcher.
06:40 -Vous en jouez beaucoup, de ce personnage,
06:42 le personnage de Jean-Claude Duss,
06:44 mais aussi du personnage du "Sawoody Allen" Franchouillard,
06:48 comme vous l'écrivez vous-même...
06:50 -Je le fais dire à Carole Bouquet.
06:52 -Dans "Grosse Fatigue".
06:54 -Dites donc, Carole Bouquet,
06:55 vous auriez pas l'intention de vous taper un comique ?
06:58 -La réponse vous suffit, il faut que je développe.
07:01 -C'est clair.
07:02 -Vous allez me faire le plaisir de vous habiller
07:05 et de laisser tomber votre numéro de "Sawoody Allen" Franchouillard.
07:09 Les clowns angoissés, je trouve ça chiant !
07:11 -Vous avez toujours eu cette dérision,
07:13 et ils sont là, de rire de soi très facilement.
07:16 Est-ce que c'est quelque chose qui a marqué, à un moment donné,
07:20 la limite de votre partenariat avec les autres membres du Splendide ?
07:25 Ou alors c'est une lassitude,
07:26 c'est une volonté de s'affirmer en tant que cinéaste,
07:29 en tant qu'individu ?
07:31 -J'ai jamais été un type très collectif.
07:33 Je suis fils unique, je suis jamais allé en colonie de vacances.
07:37 J'ai rencontré ces quatre crétins, cinq crétins.
07:39 Au lycée, on est devenus très copains,
07:42 on a monté un café-théâtre ensemble.
07:44 Ca s'est bien passé, ça a bien marché.
07:46 Et puis, à un moment, je me suis dit,
07:48 maintenant, il faut passer à autre chose,
07:51 on va se répéter.
07:52 -Allô ? Détresse amitié, joyeux Noël.
07:54 -Allô ? -Joyeux Noël, monsieur.
07:56 -Joyeux Noël. C'est mon dernier Noël.
07:58 -C'est ça, oui.
07:59 -Moyennant quoi, le meilleur film de la bande du Splendide,
08:03 c'est un film dans lequel je ne suis pas du tout,
08:06 qui est "Le Père Noël".
08:07 -On vous entend dire des insanités.
08:09 -Je suis venu par sympathie dire des ordures.
08:12 -On s'en souvient tous, de ces ordures-là.
08:14 -Comment tu t'appelles ? -Jean Z.
08:16 -Je t'en recule, Jean Z ! Je te retourne, je te rebaise,
08:19 et tu me suis ! J'en ai tort filé !
08:21 -Avec quoi t'es donné ? Fous-moi la paix !
08:23 T'en fous pas, l'espèce de malponiche !
08:26 -Il y a un moment où je me suis dit,
08:28 après "Les Bronzés font du ski",
08:30 que je n'avais pas écrit, je n'ai travaillé que sur mes dialogues.
08:34 -"Etoile de neige", c'est de vous ? -Oui.
08:36 -Personne ne peut s'empêcher, au sport d'hiver,
08:39 de chanter "Etoile de neige". -C'est pas ce que je sente.
08:42 C'est ça qui est extraordinaire.
08:44 Comme c'était trop cher, les droits de "Etoile de neige",
08:47 au moment du montage, les producteurs ont dit,
08:50 "On ne peut pas mettre 'Etoile de neige' quand on te reverrait."
08:53 (Il chante.)
08:55 Donc, ils ont demandé, c'était Bachelet qui avait fait la musique,
08:59 "Est-ce que tu peux trouver un truc qui colle avec les mouvements de l'air
09:03 et qui ait une mélodie
09:06 qui ne soit pas piquée à "Etoile de neige" ?"
09:09 (Il chante.)
09:11 Et donc, il a écrit ce...
09:16 "Quand on reverrait, je paie merveilleux,
09:18 où ceux qui s'aiment vivent..."
09:20 (Il chante.)
09:22 Ce qui est drôle, c'est que beaucoup de gens sortent en me disant,
09:29 "J'aime bien quand vous chantez 'Etoile de neige'."
09:32 Je ne l'ai jamais chanté, mais ils l'entendent.
09:34 (Il chante.)
09:36 -Vous faites une rencontre très importante à ce moment-là,
09:40 la rencontre avec Patrice Lecomte.
09:42 Vous écrivez avec lui, vous dialoguez beaucoup de ses films,
09:45 trois, je crois.
09:46 Est-ce que c'est lui qui vous dit, "Vas-y, vas-y ."?
09:49 -Oui, je l'ai appelé un jour en lui disant,
09:52 "J'ai une idée pour un prochain film."
09:54 Plutôt que de montrer, comme toujours,
09:56 les comédies, soit...
09:58 Café-théâtre, soit les comédies classiques
10:01 qu'on avait en France.
10:03 Ca se passe dans des milieux bourgeois,
10:05 c'est filmé en courte focale,
10:07 avec beaucoup de lumière partout, on voit tout bien.
10:10 Les hommes font du tennis, trompent leur femme,
10:12 et les femmes font du café.
10:14 Moi, j'ai envie de faire une comédie
10:16 avec deux mecs qui reviennent de Grèce
10:19 où ils ont fait "La cueillette des olives"
10:21 et qui sont paumés, qui arrivent à Paris,
10:23 qui cherchent quelqu'un.
10:25 -Moi, j'arrête. Je les dois. -T'exagères.
10:28 -Regarde, encore 10 minutes et c'est l'amputation.
10:31 -C'est fini. C'est un bon endroit.
10:32 -Pour stocker du surgelé, mais pas pour faire la manche.
10:36 -Il me dit "Il faut que tu le fasses."
10:38 Je dis "J'ai jamais réalisé, je ne vais pas être capable."
10:41 "J'ai vu comment tu te comportais sur un plateau,
10:44 "ça t'intéresse, le choix des optiques, les trucs."
10:47 Mais les 3 jours qui ont précédé le premier jour de tournage,
10:50 j'étais blême. Je pensais que j'y arriverais pas.
10:53 -Vous faites 6 millions d'entrées.
10:55 -Oui. C'est pour ça qu'il vaut mieux avoir peur.
10:58 Je continue à bien aimer avoir peur.
11:00 C'est pas mauvais signe, parfois.
11:02 -Qu'est-ce que tu fais ? -On est arrivé.
11:05 -Faut pas t'arrêter. -Pourquoi ?
11:06 -A cause du mec qui suit. -Il y a personne.
11:09 Je dis ça pour que tu te dépêches.
11:11 -T'es une ordure.
11:12 Je voudrais te barraquer pour te péter la gueule.
11:15 -Allez.
11:16 Je vais chercher le monsieur.
11:18 OK ?
11:19 -Après "Marche à l'ombre", c'est la fin du 1er chapitre.
11:22 -Exactement. -T'es sûr qu'il y avait pas de mec ?
11:25 -Les gens me disent "C'est votre 1er film".
11:28 C'est le dernier film de la série "Viens chez moi, j'habite chez une copine".
11:32 Pour moi, c'était le film que je voulais faire à cette époque-là.
11:37 Maintenant, le vide s'ouvre devant moi.
11:40 Qu'est-ce que tu veux faire ?
11:41 J'ai mis 10 ans à trouver.
11:43 -Pourquoi les 10 ans ?
11:45 Est-ce que c'est parce que vous avez le tampon comique ?
11:49 Vous avez commencé dans le cinéma d'auteur.
11:51 On vous a vu avec plein de gens,
11:53 que ce soit Tavernier, Polanski, Piresse, Miller.
11:56 -Il y a plein de gens... -Qui ne m'ont plus appelé.
11:59 -Ah bon ? -Ah non.
12:00 A partir de Jean-Claude Duss, ils ne m'appellent plus.
12:03 -Parce que... -Vous êtes trop marqué.
12:06 -Oui, je suis trop marqué.
12:07 J'avais une espèce de... Comme le bétail qui est marqué.
12:11 Voilà. Mais j'ai essayé de résister à ça,
12:13 et je ne trouvais pas l'idée suivante.
12:17 -Ah ! De film ? -De film.
12:19 Jusqu'à Bertrand Blier.
12:20 -Je te trouve très belle.
12:22 -Ta gueule ! Tu me fais chier à me trouver belle.
12:25 On dirait que plus je pue, plus tu m'aimes.
12:27 Plus c'est la merde, plus tu deviens romantique.
12:30 Tu n'as qu'une idée en tête, c'est ma vie, ta dansée.
12:33 -C'est vrai ? J'aimerais bien.
12:37 -J'étais gamin quand...
12:38 "Putain de film", comme on l'appelait à l'époque.
12:42 "Des barques", c'est un choc pour tout le monde.
12:45 On n'attend pas. Pour vous aussi, mais on n'attend pas.
12:48 C'était le film qu'on voulait tous voir.
12:50 -Quel effet ça te fait, t'es une proie ?
12:52 -C'est un film qui me fait plaisir.
12:54 -C'est un film qui me fait plaisir.
12:57 -Ca t'ennuierait pas de retirer ta main de ma braguette ?
13:00 -Pourquoi ? -Parce que ça me gêne.
13:02 -La première fois, ça gêne toujours.
13:04 -J'ai dit enlève ta main de ma braguette !
13:07 -Il est pas aimable ? -Je suis très aimable,
13:09 mais je suis pas pédé !
13:11 -C'est un film qui vous emmène à Cannes
13:13 où vous recevez le prix d'interprétation.
13:15 -Regarde-toi dans mes yeux, tu vas te trouver sublime.
13:18 -Le regard change véritablement sur vous.
13:22 -Je t'ai jamais vu avec une femme.
13:23 -Qu'est-ce que tu veux que je foute d'une femme ?
13:26 Les femmes, c'est trop facile.
13:28 Les maisons, ça demande qu'à s'abandonner.
13:30 Moi, j'aime quand ça résiste.
13:32 -Est-il vrai que c'est Patrick Devers qui devait faire le film ?
13:36 -Oui, au départ. L'idée est venue à Bertrand
13:38 en voyant, sur les valseuses,
13:40 Devers déconner sur la plage avec Depardieu.
13:44 D'un seul coup, il s'est dit, "Qu'est-ce que je pourrais faire
13:48 "avec ces deux-là ? Ca serait marrant."
13:50 Sauf que ce pauvre Patrick nous a quittés avant.
13:53 Celui qui devait faire ça, c'est Giraudot.
13:56 Bernard Giraudot avait accepté le rôle.
13:59 Il avait été écrit pour lui à l'époque.
14:02 Et Giraudot s'est dégonflé.
14:04 On ne peut pas appeler ça autrement.
14:07 J'avais rencontré Bertrand par hasard
14:10 à un truc des Césars, où je devais être nominé.
14:14 Quelques temps après, j'ai eu un coup de fil.
14:17 J'ai retravaillé dessus.
14:19 C'est intéressant que cette histoire se passe
14:21 entre cette espèce de bête qui était Gérard, déjà.
14:24 -Qui est tendre, d'une tendresse infinie.
14:27 -Il est 104 kg, déjà.
14:29 Et ce petit franchouillard qui est avec sa fiancée,
14:34 sa femme, Miu-Miu.
14:36 -Vous voulez rester en tête à tête avec Bob ?
14:39 -Non.
14:40 -On va parler chiffon.
14:42 Avec moi, on s'en parle, le temps passé.
14:45 On a l'impression de faire du galop dans la pompe.
14:48 Pourquoi tu ne me regardes pas ?
14:50 -Je regarde Monique.
14:51 -Il y a quelque chose, chez vous, qui est diaphane,
14:54 avec la blancheur, votre corps...
14:56 -Ma moustache, je l'avais coupée.
14:58 Je l'avais rasée tout de suite après les bronzés.
15:01 Bertrand m'a dit de laisser la repousser,
15:04 car c'est trop bien, le français moyen,
15:06 un moustache qui tombe dans les bras.
15:09 Je l'ai laissé repousser. Je l'ai rasé après.
15:11 Il m'a proposé "Merci la vie".
15:13 Je lui ai dit "Avec plaisir".
15:15 Il m'a dit "Il faudrait que tu laisses la moustache".
15:18 Je n'en sortirai jamais, de cette moustache.
15:20 -Tu parles bien.
15:21 -Ta bouche m'inspire.
15:23 Ta bouche et ton coeur. Je vais te cambrioler ton coeur.
15:26 Ton coeur et tout le reste.
15:28 Je vais m'introduire et tout piquer.
15:31 -Méfie-toi, je suis piégé.
15:33 Le premier qui me touche, il saute sur une mine.
15:36 -On a fait tout le film en se disant "On va se ramasser".
15:39 Le public va rejeter ça.
15:41 C'était le début du sida.
15:42 C'est pas la bonne période
15:44 pour rigoler avec l'homosexualité, etc.
15:48 Finalement, il y avait un journal qui s'appelait "Le guet-pied".
15:52 C'était le premier journal
15:56 officiellement défendant la cause LGBT.
15:59 Les gens de "Le guet-pied"
16:01 savaient que c'était pas un film contre eux
16:04 ou un foutage de gueule de l'homosexualité.
16:06 Même si c'était pour la première fois,
16:09 ils étaient mis à égalité avec les hétérosexuels,
16:13 dont on peut rire.
16:14 Et donc, on peut rire aussi de nous.
16:17 Parfois, machin, voilà.
16:20 Donc, ça a été une surprise heureuse et un soulagement.
16:23 -Tu voulais me voir ?
16:24 -Tu serais pas en train de me faire un coup fourré ?
16:28 -Comment ça ?
16:29 -Faire semblant d'être pédé, pour mieux pouvoir biser ma femme ?
16:34 -Tu dis que t'es beau quand tu te fais du souci.
16:37 -Aujourd'hui, ce serait difficile de refaire le même.
16:40 C'est absolument évident, parce qu'on a beaucoup d'a priori.
16:43 Moi, le premier, je me dis "Attends, il faut pas que ça soit mal pris.
16:47 "Qu'est-ce que j'écris là ?
16:48 "Est-ce que ça peut pas servir aux homophobes ?
16:51 "Est-ce que ça va pas faire ricaner les homophobes ?
16:54 "J'ai pas envie d'écrire pour eux."
16:55 Vous voyez, il y a cette espèce d'interrogation
16:58 qu'on a maintenant et qu'on n'avait pas à cette époque-là.
17:01 -Il y a quelque chose par rapport à votre retravail d'acteur
17:04 dans le film qui annonce le grand film suivant,
17:06 qui est "M. Hire".
17:08 C'est une forme d'épure dans votre jeu.
17:10 -J'ai longtemps pensé... Bon, maintenant, je suis trop vieux,
17:12 mais j'ai longtemps pensé que je l'avais fait trop jeune,
17:15 que le personnage aurait été plus intéressant avec 10 ans de plus.
17:18 C'était ma conviction quand j'ai mis le film.
17:21 J'ai revu un extrait l'autre jour, je me dis "Après tout, pourquoi pas ?
17:25 "Il pourrait avoir cet âge-là, il est très lisse."
17:28 Mais ce qui est important dans le personnage,
17:30 et ça, on s'en est aperçus, et Patrice et moi,
17:33 je parlais et je ne jouais qu'avec les yeux.
17:36 -Vous n'avez pas à avoir peur, mademoiselle.
17:38 Je ne suis pas un voyou.
17:40 Je suis M. Hire.
17:42 -Ce qui est un exercice périlleux,
17:45 c'est qu'il faut... -Comme Clint Eastwood.
17:47 -Il faut exprimer... Oui, mais j'ai pas le flingue.
17:49 Avec un flingue, je veux bien.
17:51 Exprimer que avec les yeux, c'est très difficile,
17:55 surtout que là, les sentiments sont très violents.
17:58 -Pourquoi avez-vous peur de moi ?
18:00 Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai été malheureux.
18:07 -Je vous ai menti.
18:11 C'est pas vrai que je vous ai détestés. Au contraire.
18:15 C'est agréable de te regarder. Je prends du plaisir.
18:17 -On avait convenu d'un truc,
18:19 c'est que dès que j'avais bougé un cil,
18:23 enfin, un sourcil,
18:25 il me disait "Non, arrête, on le refait."
18:27 Donc, on a travaillé tout le temps
18:29 pour que le personnage parle comme je vous le parle là,
18:32 en étant juste dans les yeux, pas du tout dans le visage.
18:36 -Reconnaissez-vous ce sac ?
18:38 N'ayez-vous l'avoir caché dans votre armoire ?
18:41 ...
18:46 -Dans ce film, il y a vraiment une dimension spectrale.
18:50 -Vous allez me trouver ridicule, Alice.
18:52 Je n'arrive même pas à vous en vouloir.
18:56 C'est triste d'en mourir.
19:00 -J'ai l'impression que ça matche assez bien
19:03 avec certains contours de votre personnalité
19:06 qu'on peut voir dans vos films à vous, suivants.
19:09 Je ne parle pas de "Grosse fatigue",
19:11 mais de "Mauvais espace", un film que j'aime beaucoup,
19:14 où là, vous osez quelque chose de terriblement sombre,
19:17 un film noir, une descente aux enfers.
19:20 -Je peux m'asseoir avec vous ? -Non, c'est pas nécessaire.
19:23 -C'est Sigmund, il est français.
19:25 Enchanté, Sigmund. -Enchanté, bonsoir.
19:27 -Vous êtes un garçon à Londres ? -Pardon ?
19:29 -Vous êtes tout seul à Londres ? -Oui.
19:31 -Quel gâchis. Vous êtes mignon, vous savez.
19:34 Moi, j'adore les Français.
19:35 -J'ai l'impression que c'est le film que,
19:38 comme vous le disiez, j'ai le mieux filmé.
19:40 -Je pense. -Le mieux mis en scène.
19:42 Et c'est pas par hasard si j'ai eu le cadreur
19:46 et chef opérateur de Ken Loach barré à Corée.
19:49 -Oui. -Et je pense que...
19:52 Je sais pas, je me suis permis des libertés mamonteuses de l'époque.
19:56 Marilyn Montieux m'a poussé dans mes retransformations,
19:59 m'a poussé à faire des choses
20:03 que j'aurais peut-être pas osé,
20:04 par rapport à la grammaire classique, comme on dit.
20:08 -T'es malade ou quoi ?
20:10 -C'est la 5e fois qu'elle me plante.
20:12 Elle prend ses affaires et elle vient bosser avec moi.
20:15 -Une seconde. Calme-toi un peu, d'accord ?
20:17 On peut remettre ça à une autre couture.
20:19 -Pour l'instant, elle vient avec moi.
20:22 -Quand vous voyez des gens comme Blié ou Le Con
20:25 prendre énormément de liberté par rapport à un matériau solide,
20:28 structuré et cohérent,
20:30 ils ont une expérience de réalisation que vous n'aviez pas à l'époque,
20:34 mais est-ce que c'est pas inspirant de voir des gens
20:37 qui osent faire des choses,
20:38 qui se donnent des libertés absolument incroyables ?
20:41 -Absolument. Ce qui a été très important pour moi
20:44 dans la rencontre avec Bertrand,
20:46 c'est l'apprentissage de la liberté.
20:49 C'est-à-dire que je voyais des fois Bertrand
20:52 arriver le matin, regarder et dire
20:55 "Bon, comment je vais pouvoir filmer ça ?"
20:58 Sur mon premier film, tout est découpé.
21:02 Je pourrais vous amener... Je l'ai encore.
21:04 J'ai fait des petits...
21:06 des petits dessins du cadre.
21:09 J'ai mis, globalement, le style de focale.
21:12 Enfin, bref. J'arrive ficelé sur un plateau,
21:15 alors que lui arrive...
21:17 livre.
21:18 Et ça, ça m'a beaucoup aidé.
21:21 -Qu'est-ce qui se passe ?
21:22 Qu'est-ce que vous voulez ?
21:24 -Vous êtes Michel Blanc ?
21:26 -Je sais pas, il est encore trop tôt.
21:28 Et vous ?
21:29 -Je suis la police et j'embarque les guignols.
21:32 -Vous parlez de "Grosse fatigue",
21:33 qui est un film extraordinaire.
21:35 Tu aurais pu être un film de Bertrand Billet.
21:38 -C'était une idée de Bertrand.
21:40 Je voulais faire, depuis longtemps,
21:42 un film qui parle du rapport cinglé
21:44 entre les... Cinglé des deux côtés,
21:47 entre les vedettes de cinéma, par exemple,
21:50 et le public.
21:51 Des deux côtés, c'est cinglé.
21:53 Quand Bertrand m'a dit "J'ai une idée,
21:55 "je pense qu'on peut en faire,
21:57 "des acteurs qui joueraient leur propre rôle",
21:59 c'est ça qui me...
22:01 -C'est ce que vous avez compris ?
22:02 -Oui, parce qu'il a trouvé que j'avais pas bien fait le mien.
22:06 C'est vrai. Mais indépendamment de ça,
22:08 je suis fier du mien.
22:09 Le mien a marché, pas le sien,
22:11 petite vacherie en passant.
22:13 Chacun son tour.
22:14 -T'as rien fait depuis "Marche à Londres",
22:16 ça fait 7 ans.
22:18 Pourquoi tu bloques ce coup-ci ?
22:20 -Il se passe des choses bizarres dans ma vie.
22:22 -C'est ça qui m'a secoué, qui m'a réveillé.
22:25 Je me suis dit que c'est ça qui me manquait.
22:28 Que quelqu'un comme Philippe Noiret puisse me dire
22:30 "Je suis Philippe Noiret".
22:32 -Ca se finit toujours de la même façon.
22:35 C'est toujours le même scénario.
22:37 Regardez-moi bien, mon petit Michel.
22:40 Je suis Philippe Noiret.
22:42 Je connais votre histoire, parce que c'est la même que la mienne.
22:45 -Pourquoi vous n'avez pas plus tourné de films ?
22:48 C'est quelque chose que j'aimerais comprendre.
22:51 -Le film qui a été mis en scène par le regretté Pascal Chaumet...
22:55 -Oui, un petit boulot.
22:57 -Avec Romain Duris, je devais le mettre en scène.
23:01 -A la fermeture de l'usine, c'est devenu difficile.
23:04 Les gens avaient de moins en moins de poyon.
23:07 On était prêts à prendre tout ce qui se présentait.
23:10 -Tu veux que tu tues ma femme ? -Pourquoi ?
23:12 -Il y a un aspect social dans le film.
23:15 Je me suis dit que je vais me faire ramasser la gueule
23:18 par l'I.B., par tous ces gens qui sont détenteurs.
23:21 -On a l'habitude. -Oui, mais sur ça,
23:23 ça me posait un problème,
23:25 parce que je voulais pas qu'on écrive...
23:27 Il s'en est obligé de faire du social.
23:30 C'est une offre d'emploi.
23:31 C'est rare dans la région.
23:33 -Pour l'instant, je m'en sors.
23:35 -J'ai eu peur. Je me suis dégonflé.
23:37 Chaumet a fait un film, un boulot formidable.
23:41 En plus, le pauvre homme était malade.
23:43 Mais je ne me pardonne pas de m'être dégonflé.
23:47 -Je m'en sors, pour l'instant.
23:49 -Bon, tout le monde est content, alors.
23:53 Le mec qui a fait saisir ta moto, il est content.
23:56 Celui qui t'a racheté ta télé, il est content aussi.
23:59 Tu as bien fait de la vendre, puisqu'ils t'ont coupé le câble.
24:03 Il y a que ton connard de banquier qui s'énerve.
24:05 -J'ai une dernière question.
24:07 J'ai l'impression que vous vous construisez
24:10 au fur et à mesure du temps avec le cinéma.
24:13 Est-ce que vous avez l'impression de vous connaître un peu mieux
24:16 en tant qu'homme, en tant qu'acteur, en tant que metteur en scène ?
24:20 -En tant qu'homme, non, heureusement.
24:22 Le fait de jouer la comédie...
24:24 Je vous raconte l'anecdote,
24:26 parce qu'elle est très significative
24:28 de mon rapport avec le jeu.
24:30 Quand j'étais en 3e, j'avais un prof qui nous faisait jouer
24:33 les Molières qu'on étudiait.
24:35 Un jour, on étudie un extrait des "Precious Ridicule",
24:38 il demande qui veut jouer.
24:40 Moi, j'étais un timide, introverti, épouvantable.
24:43 Et ma main s'est levée presque...
24:46 -Toute seule. -Toute seule.
24:48 Évidemment, j'ai été pris.
24:49 Je suis monté sur la petite estrade,
24:51 j'ai commencé à jouer avec les mains qui tremblaient,
24:54 et là, tout ce qui était de comédie,
24:57 ça faisait marrer mes camarades.
24:59 Et d'un seul coup, je me suis senti bien.
25:03 Je me suis senti libéré de ma timidité maladive,
25:06 de mon mal-être devant les autres,
25:08 et je me suis dit, il n'y a que là,
25:10 il n'y a que là que tu sois bien.
25:13 Il faut que tu fasses ce métier.
25:17 Et ça, ça éclaire tout le reste.
25:19 Après, le reste, c'est du détail, mais ça, c'est le fondement.
25:22 C'est la...
25:24 Mais c'est vrai que c'est là où je me suis dit,
25:29 "Mon petit bonhomme, si tu veux avoir une chance d'être heureux,
25:33 "il faut que tu fasses ce métier."
25:35 ...
25:53 -Un grand merci, Gilles Blanc. -C'est moi.
25:56 -Ca a été un plaisir. -Merci beaucoup.
25:58 ...
26:03 -Priscilla, Golda, Marthe, Iris et les hommes.
26:07 Cette semaine dans les salles,
26:08 reines et rois de l'écran s'unissent pour vous souhaiter
26:11 une merveilleuse année bisextile et cinéphile.
26:14 -Un jour, mon roi viendra.
26:23 ...
26:43 -Quand Priscilla Beaulieu, une jeune collégienne,
26:46 tombe amoureuse du king du rock'n'roll,
26:48 son destin prend forcément un tournant renversant.
26:51 Une interprétation époustouflante qui vaudra à Kylie Spani
26:56 de décrocher la coupe Volpi à la Mostra de Venise.
26:59 ...
27:03 ...
27:29 -Sacré meilleur homme du gouvernement
27:32 par Ben Gourion lui-même,
27:33 Golda Meir a toujours incarné la détermination.
27:36 Pour immortaliser le rôle de cette dame de fer
27:39 dans la guerre du Kipour,
27:40 le réalisateur oscarisé Guy Native a fait appel à Hélène Miron,
27:44 aussi méconnaissable que remarquable.
27:47 ...
27:52 -Il se passe plus rien entre nous.
27:54 -Holy shit ! -Ca suffit.
27:57 -Vous avez pensé à prendre un an ?
27:58 Tinder, ça ou autre chose.
28:00 Il y en a même une spécialisée pour les gens mariés.
28:03 -Pourriez-vous me prendre en photo ?
28:05 -C'est pour Dr Libes. C'est obligatoire.
28:08 -Ah, vous ? -Oui.
28:09 -Alphonse, 42 ans.
28:12 -C'est qui ?
28:13 -De Boncoin.
28:14 C'est incroyable, les gens.
28:16 C'est comme s'ils achetaient un appartement.
28:19 -Après avoir promené Antoinette dans les Cévennes,
28:22 la réalisatrice Caroline Vignal emmène cette fois
28:25 Laure Calamy sur un site d'un autre genre, Tinder.
28:28 Eh oui, ce n'est pas parce qu'on a un mari génial,
28:31 deux filles formidables et un cabinet dentaire florissant
28:35 qu'on ne peut pas être en manque de sexe.
28:37 ...
28:39 -Je pense que l'Europe est trop grande.
28:42 -Vous voulez mourir ?
28:43 ...
28:47 -C'est nous !
28:49 -C'est nous !
28:50 -C'est la vie de la France !
28:51 -On a fait la guerre !
28:53 -Et si l'Europe, c'était mieux que l'Afrique ?
28:56 Cédou et Moussa en sont persuadés.
28:58 Candidat aux Oscars 2024 pour l'Italie,
29:00 ce périlleux périple signé Matteo Garone,
29:03 réalisateur de Gomorra, nous entraîne
29:06 dans l'incroyable odyssée de deux jeunes Sénégalais
29:09 convaincus que le vieux continent les attend.
29:11 ...
29:15 -Vous voulez devenir un modèle ?
29:16 -Vous m'avez demandé si je voulais bien peser pour vous.
29:20 ...
29:22 -Je ne sais même pas ton nom.
29:24 -Marthe. Et toi ?
29:25 -Pierre.
29:26 ...
29:29 Tu veux vivre avec moi ?
29:31 ...
29:34 Ce sont mes amis, les nabis,
29:36 Sérusier, Signac, Puyard.
29:38 Ensemble, on a décidé de révolutionner
29:40 la peinture moderne.
29:41 -Pierre Bonnard ne serait pas le peintre de renom
29:44 que l'on connaît s'il n'avait pas rencontré
29:46 la mystérieuse Marthe sur son parcours d'artiste.
29:49 Après Séraphine, César du meilleur film,
29:52 Martin Proveau esquissit le portrait coloré
29:55 d'un des cofondateurs du groupe postimpressionniste des nabis.
29:59 ♪ ♪ ♪

Recommandations