Mazamet : les enfants dont les parents travaillent seront prioritaires à la cantine

Sud Radio

Avec Olivier Fabre, maire de Mazamet (Tarn).   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .   ▪️ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪️ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio .     ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##C_EST_DANS_L_ACTU_2-2023-12-09##

Transcript

00:00 Faut-il donner la priorité à la cantine scolaire aux enfants dont les parents travaillent ?

00:04 On en parle avec le maire de Mazamé. Bonjour à vous Olivier Fabre.

00:07 Bonjour.

00:08 Vous êtes le maire d'Hiverdroit de cette ville dans le Tarn.

00:10 C'est une décision que vous avez prise et qui a beaucoup choqué.

00:14 Les enfants des parents qui travaillent prioritaires à la cantine scolaire à Mazamé,

00:19 au détriment donc des enfants dont les parents sont chômeurs.

00:23 Est-ce pour vous de la discrimination envers les chômeurs ?

00:27 Non, moi je pense que c'est une mesure de bon sens.

00:31 Quand pour des raisons de place, de contraintes logistiques ou de personnel,

00:36 on ne peut pas accueillir tous les enfants qui ont demandé à manger à la cantine

00:39 un certain jour ou certaines semaines sur certains établissements scolaires,

00:43 il ne me paraît pas scandaleux de demander aux parents qui ne travaillent pas

00:49 de reprendre ponctuellement leurs enfants pour les garder manger à midi

00:53 et laisser ainsi la priorité aux enfants dont les deux parents travaillent

00:57 et qui n'ont pas le temps de revenir à la maison ou de préparer un repas.

01:00 Ce qui paraît logique.

01:01 Est-ce que concrètement, ça veut dire qu'à Mazamé, le jour où il n'y aura pas de repas

01:05 ou de couverts en tout cas pour tout le monde,

01:08 les enfants de chômeurs devront repartir chez eux quoi qu'il arrive ?

01:12 Oui, ils repartiront chez eux mais tout ça c'est géré à un moment évidemment

01:15 puisqu'on s'inscrit en général pour une semaine en avance.

01:19 Donc on a largement le temps de prévenir les familles,

01:22 de leur demander de bien reprendre leurs enfants,

01:24 encore une fois de façon ponctuelle.

01:26 Et moi je voudrais quand même rappeler que la cantine au départ,

01:29 elle n'est pas faite pour nourrir tout le monde.

01:31 La cantine a été imaginée au départ justement pour rendre un service aux parents

01:36 qui ne pouvaient pas, parce qu'ils travaillaient, reprendre les enfants à la mi-journée.

01:40 C'est comme ça que ça fonctionnait au départ.

01:42 Donc il faut quand même rappeler pourquoi c'est fait.

01:44 Quel est le but initial de la restauration scolaire ?

01:47 Et malgré tout, question purement logistique Olivier Fab,

01:50 comment se fait-il si tous les enfants ou presque s'inscrivent à la cantine,

01:54 et qu'il n'y ait pas de quoi nourrir tous ces enfants ?

01:57 Alors ce n'est pas qu'il n'y ait pas de quoi nourrir,

01:59 c'est que la difficulté c'est qu'on ne peut pas multiplier les services.

02:02 Quand vous avez déjà fait deux services, il faut déjà deux fois plus de personnel.

02:06 On ne va pas créer un troisième ou un quatrième service.

02:08 À un moment, d'abord ça générait des coûts de personnel extrêmement importants,

02:12 puisque je rappelle que chaque repas servi,

02:14 c'est un déficit de 8 euros pour le contribuable.

02:18 Donc pour un prix affiché à 4 euros, c'est 12 euros de coût pour la collectivité.

02:24 Et puis ensuite, pour des questions d'horaire et de logistique,

02:28 à la fin, vous avez des enfants qui finiraient par manger à 14 heures,

02:30 ou les premiers qui commenceraient à manger à 11 heures.

02:33 Ce n'est juste pas possible sur certains groupes scolaires.

02:36 En termes d'organisation, est-ce que vous n'avez pas peur malgré tout

02:39 que les enfants qui ne resteront pas à la cantine ce jour-là,

02:43 repartent chez eux sous les moqueries de leurs camarades

02:45 qui les traiteraient d'enfants de chômeurs ?

02:48 Non, je ne crois pas.

02:49 Et puis vous savez, de l'autre côté de l'échelle "sociale",

02:55 vous avez aujourd'hui, dans une classe très bourgeoise,

02:59 encore des mamans qui ne travaillent pas

03:02 parce que monsieur a une très bonne situation et gagne très bien sa vie.

03:05 On a ça aussi.

03:06 Et c'est plutôt des familles qui reprennent les enfants à midi,

03:09 qui ne les laissent pas à la cantine.

03:10 Donc je ne suis pas certain que...

03:12 Et puis après tout, ce n'est pas non plus quelque chose d'incroyable ou d'exceptionnel

03:16 de manger ponctuellement avec ses parents à midi.

03:18 Ça n'a rien de scandaleux, ça n'a rien de choquant.

03:21 Effectivement.

03:21 Vous avez eu ce mot dans les jours qui précèdent,

03:25 qui a été beaucoup repris, l'assistanat, je vous cite,

03:28 "l'assistanat, ça suffit".

03:30 Où était l'assistanat ?

03:31 Ce sera ma dernière question, dans le fait de servir de manière indiscriminée

03:36 des repas à la cantine scolaire à tous les enfants.

03:39 Oui, je dis, je redis l'assistanat, ça suffit parce qu'encore une fois,

03:43 alors on est sensible à certaines situations très difficiles

03:46 où vous avez des gens qui ont eu des accidents, des problèmes de santé

03:50 et qui ne pourraient pas, ne peuvent pas confectionner un repas.

03:53 Mais vous avez une grande partie des gens qui ne travaillent pas,

03:57 qui sont tout à fait en état de confectionner un repas basique pour leurs enfants à midi.

04:02 Et je rappelle que même quand vous n'avez pas d'emploi en France,

04:04 vous percevez un certain nombre d'aides.

04:06 RSA, location chômage et de logement, allocation familiale,

04:09 prime de rentrée, prime de Noël, transport gratuit,

04:12 éventuellement des bons alimentaires.

04:14 Et que ça, c'est payé par ceux qui travaillent justement,

04:17 qui paient beaucoup, qui n'ont pas droit à grand chose.

04:19 Donc l'idée, c'est de dire à un moment, quand il faut prioriser,

04:22 parce qu'il faut rendre un service aux parents qui travaillent,

04:25 qui ne peuvent vraiment pas faire autrement.

04:26 On demande un petit effort à ceux qui bénéficient de la solidarité nationale

04:29 de renvoyer un peu l'ascenseur.

04:31 C'est un peu ça l'idée, si vous voulez.

04:32 Eh bien, en tout cas, le message sera passé sur Sud Radio.

04:34 Merci beaucoup, Olivier Fabre,

04:36 maire d'Yverdroit, de la ville de Mazamède,

04:38 sur la montagne noire d'ailleurs, juste à côté, dans le Tarn.

04:41 À bientôt, Olivier Fabre.

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