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Avec Guillaume Bigot et Céline Pina

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-12-01##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 8h24, on parlait de ces tensions,
00:07 on parlait de cette parole qui se libère pour certains.
00:11 Alors quand elle se libère trop aussi parfois, ça peut être évidemment compliqué.
00:15 Par exemple, la mère de Romain Surizer,
00:17 qui a parlé de quelques dizaines de délinquants
00:23 qui mettent le bazar à Romain Surizer,
00:25 avec ce qui s'est passé aussi donc à Crépole bien sûr,
00:29 et qui est aujourd'hui elle-même menacée.
00:33 Et puis il y a des menaces de l'autre côté aussi contre des musulmans.
00:36 - En fait, il y a deux points.
00:38 C'est-à-dire que dans l'intervention de Christophe Barbier,
00:40 il le fait en mettant l'ultra-droite en perspective,
00:43 en disant "voyez, on a raison de cacher la vérité aux gens,
00:46 parce que regardez ce qui s'est passé à Romain Surizer
00:49 avec cette descente de l'ultra-droite".
00:51 Le seul problème, c'est qu'il évacue des éléments qui sont essentiels.
00:54 Le premier, c'est que cette descente de l'ultra-droite,
00:57 en fait, on l'a fait mousser,
00:59 parce que combattre l'ultra-droite, c'est facile.
01:02 Donc du coup, vous pouvez vous mettre en scène
01:04 dans un gouvernement fort qui fait respecter les limites,
01:07 et Dieu merci, il a raison de le faire.
01:09 Le seul problème, c'est qu'à l'inverse,
01:12 face au débordement type Black Bloc ou type révolte diversitaire,
01:17 là, il n'y a plus personne.
01:18 Donc le deux poids deux mesures pose question.
01:20 Et l'autre problème, c'est qu'en fait,
01:23 cette descente d'extrême-droite, elle est juste ridicule.
01:26 C'est-à-dire, leur chef s'appelle Gros Lardon.
01:29 Gros Lardon, la police l'appelle et lui dit "non, non, non, vous n'allez pas faire ça".
01:32 Que fait Gros Lardon ? Il s'installe dans sa voiture,
01:34 il attend que les policiers viennent le chercher.
01:36 Manque de bol, ce n'est pas les policiers qui vont arriver,
01:38 ce sont les gens de la cité qui vont le mettre à poil,
01:41 et l'humilier, en fait, publiquement.
01:45 Ça, c'est la première chose.
01:46 La deuxième chose, quand vous avez travaillé dans ce monde-là,
01:49 vous savez très bien que descendre à 80 dans une cité,
01:52 c'est se suicider.
01:54 C'est-à-dire qu'en face, en claquant des doigts,
01:57 vous allez avoir le double.
01:58 Donc en plus, ces gens font des expéditions punitives,
02:02 ils ont deux neurones ennemis.
02:04 Ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas être dangereux.
02:06 Mais ce que je veux dire, c'est que la différence,
02:09 c'est que dans ces cas-là, quand c'est l'ultra-droite,
02:12 l'État agit, l'État protège, l'État est efficace.
02:15 - Mais il y a un historique, il y a un passif aussi, évidemment.
02:18 - Mais aujourd'hui, on a un passif avec, par exemple, l'islamisme
02:21 et avec le trafic de drogue,
02:22 un passif de gamins qui sont abattus
02:25 parce qu'ils passent au mauvais endroit au mauvais moment,
02:27 un passif d'attentats, un passif de violence.
02:29 J'allais dire, le passif avec l'islamisme,
02:32 avec le trafic de drogue,
02:33 avec la violence des banlieues, on en a un.
02:36 Un passif avec l'ultra-droite, on en a un aussi.
02:38 Mais force est de constater qu'aujourd'hui, la violence,
02:41 c'est pas l'ultra-droite qui la stème,
02:43 c'est autant l'ultra-gauche que l'ultra-droite.
02:45 - C'est pour ça, Guillaume Bigaud, que c'est extrêmement délicat aussi,
02:47 et que les gens qui sont...
02:48 On parlait des préfets tout à l'heure,
02:50 en parlant de cette interview et d'intervention
02:53 du préfet des Alpes-Maritimes,
02:55 qui dit des choses de façon très cash, quand même,
02:58 Hugues Moutou,
03:00 que c'est délicat de prendre la parole, quand même.
03:04 Parce que tout de suite, ça peut devenir inflammable.
03:06 - On peut renverser l'argument,
03:08 parce que la parole publique, elle doit toujours être mesurée,
03:10 elle a quelque chose, comme on dit, de performatif,
03:12 c'est-à-dire dire une chose, ça peut déboucher sur des actes,
03:15 mais précisément, la parole, elle peut aussi avoir
03:17 une capacité, d'une certaine façon,
03:21 à empêcher le passage à l'acte.
03:23 Quand vous dites les choses,
03:25 ça peut calmer les gens.
03:27 Si vous ne les dites pas,
03:29 si vous ne garantissez pas à la population
03:32 que la justice va passer,
03:34 que la population est protégée,
03:36 que les dirigeants sont responsables,
03:38 qu'ils ont bien pris la mesure des menaces,
03:40 qu'ils vont agir en utilisant les bons mots,
03:42 eh bien là, vous créez un risque, effectivement,
03:45 que la population n'en puisse mais,
03:47 et que la cocotte minute explose.
03:49 Donc je pense qu'il y a un risque,
03:51 il y a aussi un effet de catharsis de la parole publique,
03:53 c'est très important.
03:55 Et non seulement ne pas nommer les choses,
03:57 ces trois petits points, mais je crois ne pas nommer la réalité,
03:59 c'est la faire s'enflammer.
04:01 - Après, il peut y avoir des choses qui soient hors de contrôle,
04:05 un peu comme ce qui se passe sur les réseaux sociaux,
04:07 où on ne maîtrise plus rien,
04:09 on en parlait tout à l'heure avec cet avocat,
04:11 Randall Schwardofer,
04:13 lui ne supporte pas les réseaux sociaux et l'anonymat.
04:17 Il y a une parole qui s'est libérée,
04:19 mais en même temps, elle va dans tous les sens,
04:21 et il n'y a aucun contrôle.
04:23 - C'est une parole qui n'a pas de statut.
04:25 Normalement, une parole publique est une parole assumée,
04:27 c'est-à-dire une parole réfléchie,
04:29 que vous opposez,
04:31 et vous êtes capable d'en discuter.
04:33 La parole des réseaux sociaux,
04:35 c'est un peu comme se faire les boutons devant la glace,
04:37 vous avez l'impression de gens qui mettent en scène
04:39 leur pétage de plomb.
04:41 - La question, c'est quel est le statut de la parole,
04:43 et il faut savoir distinguer une parole réfléchie
04:45 et assumée d'un déversoir.
04:47 Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont un déversoir.
04:49 - C'est un déversoir !
04:51 Il faut que les choses sortent aussi, bien sûr.
04:55 Qu'elles sortent plutôt en parole, plutôt qu'en acte.
04:57 - En fait, une parole publique assumée,
04:59 c'est une parole qui reconnaît le réel,
05:01 et si, par exemple, vous avez le sentiment
05:03 d'avoir été agressé,
05:05 et qu'on nie l'identité de vos agresseurs,
05:07 et qu'on vous renvoie, vous-même,
05:09 à une forme de violence,
05:11 là, vous allez exploser.
05:13 Donc, de temps en temps, dire le réel,
05:15 ça apaise les choses.
05:17 - Les Français explosent très peu,
05:19 et cette mise en parallèle artificielle,
05:21 vraiment, il a fallu ratisser
05:23 sur tout le territoire,
05:25 pour amener quelques types sur place,
05:27 qui en plus, se sont limite fait lyncher,
05:29 parce que je crois que le gros lardon en question
05:31 a failli brûler vif, d'un côté,
05:33 par rapport à plus de 700 quartiers
05:35 qui sont quasiment impénétrables,
05:37 c'est-à-dire, là, on est en train de comparer
05:39 un pistolet à eau et un porte-avions.
05:41 - Il est 8h30, merci Céline Pina,
05:43 merci Guillaume Bigot, dans un instant,
05:45 Jean-Jacques Bourdin qui reçoit Alexis Corbière.
05:47 Et puis, si vous voulez réagir à ce que l'on vient de dire,
05:49 justement, vous appelez, Manu, au standard,
05:51 prendra vos appels avec Jean-Jacques,
05:53 tout à l'heure, donc à 9h.
05:55 Bon week-end !

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