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Retour sur une affaire de tueur en série qui a marqué les États-Unis, celle de Rex Heuermann, un architecte new-yorkais qui a échappé à la justice pendant de très longues années.

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00:00 [Musique]
00:02 [Silence]
00:30 Ces jeunes femmes ont disparu entre juillet 2007 et septembre 2010.
00:37 Pendant les 13 années qui ont suivi, le mystère de leur disparition est resté entier.
00:41 Jusqu'à aujourd'hui.
00:43 [Musique]
00:46 Les corps de 11 femmes ont été retrouvées enterrées côte à côte,
00:50 alignées comme des trophées dans un épais sous-bois longeant une plage sauvage et isolée de Long Island.
00:56 Alors que la police mène l'enquête, les 11 familles attendent que justice soit faite.
01:02 [Musique]
01:04 Ma soeur a-t-elle pleuré ? L'a-t-elle supplié en lui disant qu'elle avait des enfants ?
01:09 [Musique]
01:10 Le suspect, un architecte respecté, marié et père de deux enfants, vivait sans se cacher, au vu et au su de tous,
01:17 à seulement 6 kilomètres de là où étaient enterrés les corps.
01:21 [Musique]
01:23 Il était toujours assis là devant chez lui, comme s'il montait la garde.
01:27 Est-ce que les familles savent de ce tueur qui leur a pris leur mère, leurs filles, leurs soeurs pour toujours ?
01:38 J'entendais la voix d'un homme.
01:41 Mon corps entier était pétrifié. J'étais en état de choc.
01:46 La question que nous allons nous poser fait froid dans le dos.
01:51 Combien s'élève le nombre de victimes de Rex Huorman ?
01:54 De nouveaux corps viennent d'être identifiés et la police passe les scènes de crime au peigne fin.
02:00 Bienvenue dans cette émission sur le tueur en série de Long Island.
02:04 Je suis Nancy Grace. Merci d'être avec nous.
02:08 [Musique]
02:20 Le principal suspect, Rex Huorman, n'avait qu'une vingtaine d'années
02:25 lorsqu'une série de meurtres de jeunes femmes a dévasté la région de Long Island.
02:30 Le chef de la police du comté de Suffolk est avec nous ce soir pour nous parler des avancées de l'enquête.
02:36 Les familles des victimes sont bouleversées.
02:40 Une femme qui a rencontré le suspect et qui, contrairement aux autres, a survécu,
02:45 vient nous donner son témoignage.
02:48 À l'heure où je vous parle, Rex Huorman est incarcéré dans la prison du comté de Suffolk,
02:54 d'où il clame son innocence.
02:57 Nous recevrons également le shérif du comté de Suffolk,
03:01 qui nous éclaira sur les conditions de détention du tueur en série présumée.
03:06 Comment sa propre femme pouvait-elle ignorer qu'elle vivait avec un tueur en série présumée
03:11 accusé de s'en prendre à des prostituées ?
03:14 La cave de la maison familiale a-t-elle fait office de chambre de torture sans qu'elle ne se doute de rien ?
03:20 C'est la question que nous allons poser à son avocat.
03:23 Bienvenue dans cette émission.
03:25 Commençons par les dernières avancées de l'enquête.
03:28 Rex Huorman doit prochainement comparaître devant le tribunal.
03:31 La semaine dernière, les procureurs ont dû saisir le juge pour l'obliger à se soumettre à un prélèvement
03:36 afin de comparer son ADN à celui d'un cheveu retrouvé sur la scène du crime.
03:41 Il y a quelques jours, la police a révélé l'identité de l'inconnue de Fire Island.
03:46 Il s'agit de Karen Vergata, âgée de 34 ans lors de sa disparition.
03:51 Ses jambes avaient été retrouvées en 1996 à Davis Park.
03:56 Quinze ans plus tard, son crâne a été découvert à côté des restes des quatre victimes de Gilgobitch.
04:03 Elle est l'une des onze victimes retrouvées dans la zone de Gilgobitch.
04:08 Ce crime pourrait-il être le fait d'un autre tueur ?
04:13 La recherche de victimes s'étend à tout le pays et notamment à Las Vegas,
04:17 où Huorman possède une luxueuse résidence secondaire.
04:21 Là-bas, trois meurtres semblent relever du même mode opératoire comme celui de Victoria Camara,
04:27 une mère adolescente retrouvée assassinée et abandonnée dans le désert,
04:31 à proximité d'une route très fréquentée.
04:35 Alors que les recherches s'intensifient,
04:39 retenez Harrison, enquêteur principal dans cette affaire et commissaire de police du comté de Suffolk,
04:44 vient nous en dire davantage.
04:47 Monsieur le commissaire, vous étiez présent lorsque l'identité de la dernière victime,
04:52 Karen Vergata, a été rendue publique.
04:56 Ce meurtre pourrait-il être attribué à un autre meurtrier,
05:00 qui aurait déposé les restes de Karen à côté de ceux des autres victimes ?
05:05 Y a-t-il des éléments qui vont dans le sens de cette théorie ?
05:09 Au moment des faits, Rex avait 32 ans.
05:13 On ne sait pas grand-chose de ses activités de l'époque,
05:17 s'il fréquentait des prostituées ou non, ou s'il avait un quelconque lien avec Karen Vergata.
05:22 Pensez-vous qu'un autre tueur en série ait pu sévir dans la région de Long Island à cette époque ?
05:29 C'est ce que l'enquête cherche à déterminer.
05:33 S'il s'agit d'un seul et même individu qui a tué toutes ces femmes,
05:39 ou si un autre tueur en série pourrait être impliqué.
05:44 Je n'ai pas de réponse à vous donner pour l'instant,
05:48 mais ce que je peux vous dire, c'est qu'un groupe de travail regroupant nos meilleurs enquêteurs
05:53 est mobilisé pour tenter de résoudre cette affaire.
05:57 Je suis également très intriguée, monsieur le commissaire,
06:01 par le véhicule qui a été retrouvé en Caroline du Sud, la Chevrolet Avalanche.
06:06 Que pouvez-vous nous dire à propos de ce véhicule ?
06:10 Le colocataire d'Amber Costello a déclaré avoir vu Amber monter dans une Chevrolet Avalanche de couleur verte
06:17 juste avant sa disparition.
06:20 C'était la voiture de l'un de ses clients,
06:23 qu'il a décrit comme quelqu'un de très corpulent, plus vieux, je cite,
06:28 environ 2 mètres et plus de 130 kg avec les cheveux ébouriffés.
06:33 Êtes-vous en lien avec les autorités de Caroline du Sud et de Las Vegas dans le cadre de cette enquête ?
06:40 Hugh Herman possédait une luxueuse résidence secondaire à Las Vegas
06:44 où il se rendait sans sa femme et ses enfants.
06:47 Il y a également une maison en Caroline du Sud qui appartient à son frère.
06:51 Oui, nous collaborons avec les autorités de Caroline du Sud et de Las Vegas.
06:55 Nous avons la certitude que Rex Hugh Herman est impliqué dans 3 des 4 meurtres de la plage de Gilgo Beach
07:02 et nous attendons les résultats d'analyse médico-légale pour déterminer s'il est aussi l'auteur du quatrième.
07:07 Le quatrième, vous parlez de Maureen Brenard Barnes ?
07:12 Exactement.
07:13 Vous attendez les résultats d'analyse médico-légale pour établir un lien.
07:17 Avez-vous retrouvé de l'ADN ?
07:22 Tout à fait.
07:23 Monsieur le commissaire, en voyant les images des caméras de surveillance de ce magasin de téléphonie
07:30 où l'on voit le suspect acheter un nouveau téléphone jetable,
07:34 je me dis que vous l'avez certainement arrêté juste à temps.
07:39 Il menait une double vie.
07:44 Il faisait tout pour que sa famille ne se doute de rien
07:49 et le moyen le plus sûr pour ça était d'utiliser un téléphone jetable.
07:54 J'aimerais vous poser une autre question au sujet de la perquisition au domicile de Hugh Herman.
08:00 Pensez-vous que la pièce secrète au sous-sol de sa maison, qui est assez grande pour qu'une personne y entre,
08:06 ait pu être utilisée dans le cadre de ses enlèvements et de ses meurtres ?
08:11 Ce que je peux vous dire à propos de cette cave, de son domicile ou de tout autre endroit lié à ses meurtres,
08:19 c'est que nous y avons récupéré de nombreux éléments.
08:23 Nous allons maintenant les analyser et voir s'ils permettent d'établir un lien entre Hugh Herman
08:29 et l'ensemble des corps découverts dans la zone de Gilgo Beach.
08:32 Monsieur le commissaire, je vous remercie d'avoir été avec nous.
08:34 Merci pour votre invitation, Nancy.
08:36 Je vous en prie.
08:38 Derrick Levasseur, ancien policier devenu détective privée,
08:42 et Mara Escampo, journaliste quatre fois récompensé par un Emmy Award, sont avec nous.
08:50 Entrons dans le vif du sujet et analysons ce que nous savons.
08:55 Si on me disait "Nancy, on pense que vous êtes une tueuse en série,
08:58 pouvons-nous prélever votre ADN pour prouver votre innocence ?
09:02 Vous croyez que je refuserais ?
09:04 Non, je le donnerais !
09:07 Il a pourtant fallu qu'un juge ordonne à Hugh Herman d'ouvrir la bouche, littéralement,
09:12 pour que son ADN puisse être prélevé avec un coton-tige,
09:16 afin de le comparer à l'ADN retrouvé sur les croûtes d'une pizza qu'il a jetée dans une poubelle.
09:24 Sa défense pourrait être de dire "comment pouvez-vous affirmer que c'est mon ADN sur cette pizza ?
09:29 Vous m'avez vu jeter cette boîte, mais m'avez-vous vu croquer dans cette part ?"
09:34 Pour les enquêteurs, l'objectif est de récupérer un objet abandonné par le suspect sur la voie publique
09:38 afin de pouvoir prélever son ADN.
09:41 Il s'agit alors d'un ADN préliminaire qui leur permet de placer le suspect en garde à vue,
09:45 mais qui doit être confirmé par un prélèvement buccal.
09:49 Merci, Derek.
09:51 Erin Colton, journaliste et présentatrice sur News 12, est avec nous.
09:55 C'est l'une des toutes premières journalistes à s'être rendue à la plage de Gilgo Beach
09:59 après que la police a découvert les corps.
10:02 Nous accueillons également Josh Zeman, réalisateur de la série "The Killing Season",
10:06 tournée en 2016, qui dresse le profil des victimes de Gilgo et raconte la traque du tueur.
10:13 Erin, ce jour-là, par un concours de circonstances, vous travailliez seule,
10:18 ce qui n'arrive jamais, et tout à coup, vous apprenez que des corps ont été découverts sur la plage de Gilgo.
10:26 Auriez-vous imaginé un seul instant que Rex Huerman, le principal suspect dans cette affaire,
10:33 refuse de faire un test ADN ?
10:36 C'est très déroutant qu'il refuse de se soumettre à un test aussi banal.
10:40 Et puis, il y a la voiture. C'est un élément clé.
10:44 C'est elle qui a permis de mettre les enquêteurs sur la piste de Rex Huerman.
10:48 La Chevrolet Avalanche ?
10:50 Exactement. C'est un modèle très rare.
10:52 Elle est immatriculée au nom de Rex, qui vit précisément dans le quartier où ont borné tous les téléphones des victimes.
10:58 Ah, waouh, c'est troublant, en effet.
11:01 Josh, j'ai une question à vous poser.
11:03 Pensez-vous qu'il puisse y avoir un second tueur et qu'il se soit partagé la zone en se disant
11:07 "toi, tu jettes les corps de tes victimes de ce côté de la plage, et moi de l'autre" ?
11:11 Non. Non.
11:13 Dans ce genre d'affaires, il n'y a pas de coïncidence.
11:15 Est-il plausible que deux meurtriers, voire trois ou quatre, selon d'autres théories,
11:20 se soient débarrassés des corps de leurs victimes exactement au même endroit ?
11:24 Je pense que nous avons affaire à un seul homme.
11:27 Un tueur en série.
11:29 Rex a eu le même mode opératoire pour ses six premières victimes, qu'il a toutes démembrées.
11:35 Au début, c'était sa manière de procéder. Puis, quelque chose a changé.
11:39 Et je pense que ce changement, c'est Internet.
11:42 Il s'est mis à s'en servir pour rentrer en contact avec des travailleuses du sexe.
11:47 C'est à partir de là qu'un changement de mode opératoire s'est produit.
11:51 Tout à l'heure, le commissaire nous a révélé que des traces d'ADN avaient été retrouvées sur le corps de Maureen Brenard Barnes.
11:59 Ça pourrait faire basculer l'enquête.
12:02 Oui. Oui, oui, oui, exactement.
12:05 On attend le résultat de ces analyses médico-légales plus récentes, mais oui.
12:10 Rex Huerman sera inculpé du meurtre de Maureen Brenard Barnes, la première femme à avoir été enlevée.
12:17 Voici ce qui vous attend dans la suite de cette émission.
12:21 La police pense qu'au moins un de ces meurtres a été commis au domicile du suspect.
12:25 Et comment sa famille a-t-elle pu ignorer ce qu'il se passait ?
12:29 C'est la question que nous allons poser à l'avocat de la femme de Rex Huerman.
12:34 Nous parlerons également des conditions de vie de Rex Huerman en détention.
12:38 Le shérif du comté de Suffolk nous rejoindra pour faire le point sur son enquête portant sur d'autres disparitions d'escort-girls qui auraient pu rencontrer le tueur présumé.
12:47 Nous écouterons le témoignage des familles de victimes.
12:50 Et enfin, imaginez que vous ayez dîné avec un tueur en série présumée.
12:55 Une femme qui aurait pu être une autre de ces victimes témoignera sur ce plateau.
12:59 À tout de suite.
13:03 Vous êtes de retour dans notre émission spéciale sur le tueur en série de Long Island.
13:09 Rex Huerman, le principal suspect dans cette affaire, n'est pas le premier à s'en prendre à des femmes en marge de la société, les travailleuses du sexe.
13:17 Mais ces femmes sont aussi des mères, des soeurs, des filles.
13:22 Visionnons ce reportage de Mara Escampo.
13:32 Maureen Brenner Barnes, Melissa Barthélémy, Megan Waterman et Amber Lynn Costello sont désormais liées à jamais.
13:43 Elles sont les victimes présumées de Rex Huerman, le suspect numéro un.
13:47 Si tant est qu'il est le meurtrier, il avait apparemment un genre précis.
13:54 Maureen, Melissa et Amber étaient toutes des femmes très petites, d'environ 1m50 ou moins, et pesaient chacune une cinquantaine de kilos.
14:02 Megan, qui mesurait 1m67, était la plus grande.
14:08 Huerman, qui lui avoisine les 2 mètres et pèse plus de 120 kilos, était dans tous les cas bien plus grand que ses victimes présumées et pesait presque le triple de leur poids.
14:21 La police affirme que toutes ces femmes ont été étranglées.
14:25 Maureen Brenner Barnes avait 25 ans lorsqu'elle a disparu en juillet 2007.
14:50 Elle avait deux enfants.
14:52 Elle était censée rentrer après plusieurs rendez-vous à New York.
14:55 Sur le retour, elle a prévenu un ami qu'elle passait voir un client.
14:59 Le colocataire d'Amber Costello, âgé de 27 ans, a indiqué à la police avoir vu Amber monter dans une chevrolet Avalanche verte le jour de sa disparition.
15:12 Selon l'attente d'Amber, dès le moment où elle a franchi la porte, il a senti que quelque chose clochait.
15:18 Il était très inquiet parce que ce jour-là, elle est partie sans son sac à main et son téléphone.
15:24 Il lui a dit qu'elle les oubliait, mais elle a répondu qu'elle n'en aurait pas besoin.
15:28 Megan Waterman n'avait que 22 ans lorsqu'elle a été vue pour la dernière fois dans le hall d'un hôtel de Long Island en juin 2010.
15:38 Le fait de connaître les détails de sa mort, ça rend le deuil encore plus difficile.
15:44 Mais on est soulagé de savoir qui est le coupable et que ça va enfin s'arrêter.
15:49 Melissa Barthélémy était petite, mais selon sa famille, elle avait un tempérament de feu.
15:57 Elle a disparu en juillet 2009 à l'âge de 24 ans.
16:01 Par la suite, sa sœur, Amanda, qui était alors adolescente, a reçu une série d'appels téléphoniques terrifiants de la part du tueur.
16:11 J'entendais la voix d'un homme. Tout mon corps était pétrifié. J'étais en état de choc.
16:18 Elle hurlait, elle pleurait. Elle essayait de rester calme, de le faire rester au téléphone le plus longtemps possible.
16:26 Son dernier appel était pour dire qu'il l'avait tué.
16:29 Il était extrêmement calme. Je ne m'arrêtais pas de me demander pourquoi il m'appelait.
16:36 Pourquoi, votre avis ?
16:39 Pour torturer quelqu'un d'autre ?
16:42 Je pense qu'il aime ça.
16:45 Avec nous à présent, Nikki Brass, maquilleuse, coiffeuse et ancienne escort girl.
16:55 Elle affirme avoir passé une soirée en compagnie de Rex Huerman, le tueur présumé. Merci d'être avec nous.
17:00 Je vous en prie.
17:01 Êtes-vous certaine que cet homme était bien Rex Huerman ?
17:05 Il mesurait dans les deux mètres et faisait dans les 130 kilos.
17:12 Il vivait dans le même quartier et il était également architecte à Manhattan.
17:17 Donc vous confirmez ?
17:18 C'est forcément lui. Ce n'est pas un physique commun. Je suis sûre à 5000% que c'était lui.
17:26 Que s'est-il passé ?
17:28 À la base, il ne voulait pas qu'on se retrouve dans un lieu public ou en dehors du comté de Nassau.
17:35 Mais je lui ai dit que si on se voyait, ça serait dans un restaurant ou dans un endroit que je connais bien.
17:42 Et que si je me sentais à l'aise, on rentrerait ensuite chez lui.
17:47 C'était ça, le plan.
17:49 Il est très imposant, vous savez. Il est très grand. Il a une poigne démentielle.
17:55 C'est la poigne de quelqu'un qui est dans la domination. C'est trop.
18:01 Il cherche constamment à montrer qu'il vous domine physiquement.
18:06 Alors quand on est sortis, je lui ai dit qu'un ami m'attendait à l'extérieur.
18:11 Parce que j'étais terrifiée.
18:13 C'était la première fois que ça vous arrivait ?
18:15 Oui.
18:16 A-t-il fait ou dit quelque chose ?
18:18 Je n'avais jamais eu peur lors d'un rendez-vous avec un client. Jamais.
18:24 Mais la manière dont il a parlé des meurtres de Gilgo Beach m'a glacé le sang.
18:29 Dans le restaurant ?
18:30 Oui.
18:31 Vous étiez à l'intérieur ?
18:33 Oui, on était à table.
18:34 Vous étiez à table ?
18:35 Oui.
18:36 Et il s'est mis à vous parler des meurtres de Gilgo ?
18:38 Il m'a demandé si j'aimais bien les histoires criminelles.
18:41 Il m'a demandé si j'avais déjà entendu parler des meurtres de Gilgo Beach.
18:46 Après ça, son attitude est devenue très étrange.
18:49 Ce sont les mots qu'il a employés ?
18:51 Oui.
18:52 Il a parlé des meurtres de Gilgo Beach ?
18:54 Oui.
18:55 C'est ça.
18:56 Que s'est-il passé ensuite ?
18:58 Je lui ai répondu que oui, j'en avais entendu parler.
19:02 Quand on est de Long Island, et surtout qu'on travaille dans ce milieu,
19:06 on est forcément au courant de ces histoires.
19:09 Il a commencé à faire des hypothèses très étranges, à évoquer certains détails.
19:13 Pouvez-vous nous donner un exemple ?
19:16 Par exemple, il m'a dit, à ton avis,
19:18 comment le tueur s'est débarrassé des corps sans que personne ne le voie ?
19:22 Je lui ai répondu que je n'en savais rien.
19:25 Il a répondu, "J'habite par là-bas. C'est un endroit très sombre, très isolé."
19:30 Il a ajouté, "Il est peut-être passé par le marécage."
19:35 Je lui ai demandé de quoi il parlait.
19:37 Il a répondu, "Il portait peut-être un camouflage en toile de jute."
19:43 Il a sûrement fait ça de nuit.
19:45 En disant ça, il a bombé le torse et il avait un sourire en coin.
19:50 On aurait dit quelqu'un qui se remémore des souvenirs.
19:55 Comment lui avez-vous annoncé que vous ne partiriez pas avec lui ?
19:59 À la fin, quand il m'a demandé si je rentrais avec lui,
20:03 je lui ai répondu que je préférais éviter d'avoir à conduire jusqu'à chez lui,
20:07 puis de devoir rentrer chez moi de nuit.
20:12 Il a essayé de me convaincre en me disant que ce n'était pas nécessaire que je prenne ma voiture,
20:17 que c'était un gâchis d'essence, que je n'avais qu'à monter avec lui.
20:22 Il a beaucoup insisté pour que je monte dans sa voiture.
20:26 Mais bizarrement, il n'a jamais mentionné la partie où il me ramènerait chez moi en suite.
20:32 Merci de nous avoir raconté votre histoire, Nikki.
20:36 Après la pause, nous reviendrons avec un reportage sur des meurtres survenus à travers le pays
20:40 aussi similaires que cela en échoquant.
20:44 Nous verrons ensuite comment la vie du tueur en série présumée a été bouleversée.
20:50 Nous accueillons un invité spécial, le shérif du comté de Suffolk,
20:55 Harold D. Toulon Jr., qui gère l'incarcération de Hugh Orman.
21:00 Le shérif a également mené sa propre enquête sur les travailleuses du sexe
21:04 qui ont croisé la route de Hugh Orman.
21:07 Nous avons aussi avec nous Tara Rosenblum, journaliste d'investigation pour News 12,
21:12 qui nous expliquera que Hugh Orman est peut-être lié à des crimes commis à Las Vegas.
21:17 Shérif, c'est un honneur de vous parler. Merci d'être avec nous.
21:21 J'ai appris que l'une des premières phrases prononcées par Hugh Orman a été
21:25 « Hey, on est à la télé ? »
21:28 « Comment se comporte-t-il derrière les barreaux ? »
21:32 Pour tout vous dire, son comportement a évolué depuis qu'il est arrivé.
21:37 Durant les premiers jours, il était en vigilance suicide, donc il n'avait pas de draps.
21:42 Il portait une veste anti-suicide et il n'avait pas de livres.
21:46 Il avait l'air désintéressé, et chaque fois que j'allais le voir,
21:50 il était au lit, sur le dos ou sur le côté.
21:54 Mais maintenant, il passe des coups de fil, il s'occupe seul,
21:59 et il va parfois à la messe.
22:03 Vous voulez dire qu'il n'est plus en vigilance suicide ?
22:07 En effet, l'unité psychiatrique a jugé que ce n'était plus nécessaire.
22:12 Shérif, vous avez dit qu'il était actuellement dans une cellule individuelle.
22:15 Il peut passer des coups de fil ? Si oui, sont-ils enregistrés ?
22:19 Ce ne sont que des appels sortants. Il ne peut pas en recevoir.
22:23 Et oui, ils sont enregistrés.
22:26 On ne surveille pas les conversations avec sa femme,
22:29 ni celles avec son avocat.
22:32 Est-ce qu'il a des photos dans sa cellule ? Qu'est-ce qu'il lit ? Qu'est-ce qu'il fait ?
22:37 Vous avez dit qu'il s'occupait seul.
22:39 Un "un", ça signifie qu'il ne se mêle pas aux autres détenus ?
22:44 Pour répondre à votre dernière question, non.
22:48 Il ne se mêle pas aux autres détenus.
22:51 On ne veut pas que l'un d'entre eux se taille une réputation
22:54 en s'en prenant à lui et en le clamant haut et fort.
22:57 On a donc décidé de s'assurer que lorsqu'il quitte ses quartiers,
23:01 toute la prison soit bouclée et il doit être escorté
23:05 par plusieurs surveillants et responsables à chaque déplacement.
23:09 En ce qui concerne la lecture, il a lu deux romans,
23:13 dont je ne me rappelle plus les titres, et il n'a aucune photo dans sa cellule.
23:18 Sheriff, je sais que vous avez mené votre propre enquête
23:23 sur les travailleuses du sexe, les prostituées,
23:26 qui ont pu croiser la route de Hugh Herman.
23:29 Avez-vous découvert des choses ?
23:31 Mon équipe a contacté près d'une centaine de travailleuses du sexe,
23:36 certaines incarcérées et d'autres qui l'ont été,
23:39 au cas où l'une d'entre elles les rencontrait
23:42 ou ait eu ne serait-ce qu'une discussion avec lui.
23:45 Deux d'entre elles ont déclaré qu'elles avaient rencontré M. Hugh Herman.
23:49 Donc, mon équipe s'associe avec un groupe de travail
23:53 pour vérifier que ces déclarations sont exactes
23:56 dans l'éventualité d'une enquête plus poussée.
23:59 Je me tourne à présent vers Tara Rosenblum,
24:05 journaliste d'investigation pour News 12.
24:08 Tara, merci d'être avec nous.
24:11 Vous menez votre enquête. Qu'avez-vous découvert ?
24:14 Mon équipe passe l'essentiel de son temps
24:17 à enquêter sur ce qu'il s'est passé à Las Vegas.
24:20 Pourquoi ? Parce qu'on sait que Rex Hugh Herman est lié à cette ville.
24:24 On sait qu'il y a possédé au moins deux propriétés sur les 20 dernières années.
24:29 Alors, avec mon équipe, on a parcouru les archives et les bases de données en ligne
24:34 et on a pu déterminer que la police de Las Vegas
24:37 gère actuellement 266 affaires non résolues.
24:41 Sur ce total, 61 impliquent des femmes.
24:44 On les a épluchées, une par une.
24:47 On a contacté les familles et on s'est fait des sources dans la police.
24:51 Et ce qu'on a pu déterminer, c'est qu'au moment où on se parle,
24:55 et grâce à de nouvelles informations obtenues aujourd'hui,
24:58 il existe environ cinq cas dont le mode opératoire
25:01 est très similaire à celui des victimes de Gilgo.
25:04 Que ce soit la manière dont les corps ont été répartis,
25:07 ou la façon dont elles ont été tuées,
25:10 et même leur profil.
25:13 Vous pouvez nous détailler les similitudes entre ces meurtres
25:17 et ceux de Gilgo ?
25:20 Bien sûr.
25:23 L'une des affaires sur lesquelles je concentre mes recherches
25:26 concerne la découverte, il y a 20 ans, du corps de Victoria Camara,
25:30 une jeune femme de 18 ans, très jeune,
25:33 près d'une route de Las Vegas.
25:37 C'était aussi une travailleuse du sexe et une jeune mère
25:40 qui connaissait des périodes difficiles et qui avait dû se tourner
25:43 vers la prostitution pour tenter de s'en sortir.
25:46 J'ai pu obtenir son rapport d'autopsie et je l'ai comparé
25:49 aux archives que je possède sur les quatre victimes de Gilgo.
25:52 Et les similitudes sont là.
25:55 Elle a aussi été étranglée.
25:58 Il y a cet autre prostitué qui a disparu dans les environs de Las Vegas.
26:01 Lindsay Marie Harris.
26:04 Ses jambes ont été retrouvées à Springfield, dans l'Illinois.
26:07 Elles ont été retrouvées de manière quasi identique
26:10 à celles de Karen Vergata.
26:13 Et ce qui a vraiment piqué ma curiosité, c'est qu'on a vu
26:16 que Rex Uerman avait créé un profil Tinder
26:19 en utilisant l'adresse Springfieldman,
26:22 reliée à un nom, John Springfield.
26:25 Coïncidence ? On ne sait pas.
26:28 Ce que l'on sait, c'est qu'il reste beaucoup de choses à découvrir
26:31 et que de nouvelles infos arrivent chaque jour.
26:34 Souvent, lorsque l'on parle d'un tueur en série présumée,
26:37 on entend ses proches dire qu'ils sont choqués.
26:40 Ils décrivent quelqu'un d'ordinaire,
26:43 en apparence normale et parfois même calme.
26:46 Mais ce n'est pas ce que les gens disent de Rex Uerman.
26:49 Ils décrivent un homme obsédé par les armes,
26:52 la chasse,
26:55 et par le contrôle.
26:58 Mara Escampo nous en dit plus.
27:01 Rex Uerman. Je suis architecte et consultant.
27:04 Je règle les problèmes.
27:07 Je suis né et j'ai grandi à Long Island.
27:10 Cette interview a été tournée un an avant l'arrestation
27:13 du présumé tueur de Long Island.
27:16 On l'y voit aimable et très à l'aise.
27:19 Ses selfies postées sur les réseaux montrent un monsieur tout le monde.
27:22 Mais plusieurs des collaborateurs de Uerman
27:25 affirment que ses photos ne reflètent pas celui qu'ils ont connu.
27:28 Dans un article pour le New York Magazine,
27:31 Marichelle écrit comment elle a travaillé pour Uerman 16 ans plus tôt,
27:34 décrivant une équipe surtout composée de jeunes femmes,
27:37 petites, ordinaires, femmes sévictimes présumées.
27:40 Elle affirme qu'il se vantait souvent
27:43 de son importante collection d'armes,
27:46 celles saisies par la police.
27:49 Et qu'il adorait se remémorer ses parties de chasse
27:52 durant lesquelles il posait des pièges
27:55 et attendait patiemment sa proie.
27:58 Il détaillait régulièrement, étape par étape,
28:01 la façon dont il démembrait les carcasses de ses proies.
28:04 La police d'État va travailler conjointement
28:12 avec celle du comté de Nassau et celle de State Park.
28:15 Nous avons peut-être affaire à un tueur en somme.
28:18 Mais durant les 13 années que la police a passé à le chercher,
28:21 ils affirment que Uerman faisait ses propres recherches.
28:24 Il passait des heures sur Internet
28:27 à consulter les dernières avancées
28:30 et à regarder du contenu pornographique violent
28:33 impliquant des femmes et même des enfants.
28:36 Certains voisins, comme Nicolas Ferchot,
28:39 nous ont dit ne pas être du tout étonnés par son arrestation.
28:42 Il était tout le temps en train de couper du bois.
28:45 Il regardait la télé sous son Porsche.
28:48 Ce n'est pas des choses qu'on fait devant sa maison.
28:51 Il était toujours assis là, devant chez lui,
28:54 comme s'il montait la garde.
28:57 On trouve un passage très révélateur dans cette vidéo YouTube.
29:00 C'est la réponse de Uerman à cette question.
29:03 Si vous deviez désigner un outil qui vous serait utile pour votre activité,
29:06 lequel serait-il ? Sa réponse ?
29:09 Je pense que je sais. Un marteau.
29:12 C'est très convaincant quand je dois persuader quelque chose.
29:15 Pas quelqu'un ? Quelque chose.
29:18 Mara, la police indique qu'en fouillant
29:26 dans l'historique de Uerman,
29:29 ils ont non seulement trouvé des vidéos
29:32 de femmes subissant d'horribles sévices,
29:35 mais aussi d'immondes vidéos pédopornographiques.
29:38 La plupart des victimes du tueur en série
29:41 étaient très petites.
29:44 Que peut-on en déduire ?
29:47 Les recherches effectuées sur Google par Uerman, listées dans le dossier,
29:50 sont l'une des parties les plus perturbantes de cette histoire.
29:53 Cet homme cherchait non seulement du contenu pédopornographique,
29:56 je précise que la recherche et le visionnage d'un tel contenu
29:59 est illégal, mais il cherchait plus spécifiquement
30:02 du contenu violent. On a trouvé des photos
30:05 d'enfants en larmes, battus, attachés, je cite,
30:08 des petites esclaves. Et ce sont potentiellement
30:11 des preuves, car il cherchait du contenu
30:14 qui pourrait indiquer qu'il est le tueur.
30:17 Du porno gay asiatique, par exemple. On sait que l'un des corps
30:20 non identifiés retrouvés était celui d'un jeune homme asiatique,
30:23 petit. On pense qu'il y aurait un lien.
30:26 Y a-t-il un lien entre son obsession pour la pédopornographie
30:29 et la taille de ses victimes ? Elles étaient toutes petites.
30:32 Tout cela soulève des questions très importantes.
30:35 Vous entendre en parler, c'est une chose,
30:38 mais quand vous le lisez, ça me donne envie
30:41 d'aller me rincer la bouche après l'avoir lu.
30:44 Et je vais vraiment le faire.
30:47 Ça commence par un banal
30:50 "maîtresse Long Island",
30:53 et on arrive rapidement à "porno fillette
30:56 suppliant d'être violée". Je veux pas lire,
30:59 mais je vais continuer. "Porno ado suppliant
31:02 d'être violée. Écolière, 10 ans."
31:05 J'ai une fille de 11 ans nantie.
31:08 Ça me retourne l'estomac.
31:11 Accueillons à présent Michael Musto, qui vit à seulement deux portes
31:14 du tueur en série présumé. Est-ce qu'il vous connaissait ?
31:17 Bien sûr. Je vis
31:20 juste à côté de chez lui.
31:23 J'ai vécu là toute ma vie. Et lui aussi.
31:26 Il se passait beaucoup de choses très étranges
31:29 dans cette maison. Par exemple,
31:32 ça lui arrivait vers 2-3 heures du matin
31:35 de brûler des déchets dans son jardin.
31:38 Oh, attendez, attendez.
31:41 Deux ou trois heures du matin, il brûlait des déchets
31:44 dans son jardin. Laissez-moi vous dire que c'est jamais
31:47 bon signe. Qui brûle des déchets à cette heure-là ?
31:50 Oui. Et je suis surpris
31:53 qu'aucun voisin n'ait appelé la police
31:56 pour savoir ce qu'il se passait, car ça peut tout de même
31:59 être dangereux. Pour tout vous dire,
32:02 ma petite soeur a 5 ans de moins que moi.
32:05 Elle a presque le même âge que la fille
32:08 de Hugh Herman. Elle passait régulièrement devant
32:11 chez lui quand elle était plus jeune. Et
32:14 chaque fois qu'elle se retrouvait devant cette maison,
32:17 elle se sentait très mal à l'aise.
32:20 J'ai une question concernant
32:23 les conversations qu'il a eues avec ses collègues ou d'autres
32:26 personnes concernant la chasse.
32:29 Ce n'est pas juste le fait qu'il aime chasser,
32:32 qu'il aime y aller, mais la chasse
32:35 tient un rôle clé dans l'enquête.
32:38 Et il a même décrit un incident au cours duquel
32:41 il a démembré une carcasse, le tout avec
32:44 des détails sordides.
32:47 Racontez-nous. La personne qui a raconté
32:50 cette histoire dit qu'il lui a décrit cette partie de chasse
32:53 et qu'il prenait beaucoup de plaisir à expliquer comment il a démembré
32:56 cet animal. Je pense qu'on parle
32:59 d'une personne qui a vraiment pris du plaisir
33:02 à tourmenter des êtres vivants, que ce soient
33:05 les animaux à travers la chasse ou, si c'est
33:08 bien le tueur, il a appelé les familles et les amis
33:11 des victimes après les avoir tués.
33:14 Il aime torturer les gens.
33:17 Oui, c'est son armoire à trophée métaphysique.
33:20 Pour lui, la récompense, c'est de voir le traumatisme qu'il inflige
33:23 à ses victimes et à leurs familles.
33:26 Vous avez parlé de la dimension psychologique et il y aurait
33:29 évidemment beaucoup à dire. Mais si on reste en surface et qu'on
33:32 fait preuve de bon sens, on remarque que les quatre victimes de
33:35 Gilgo étaient toutes couvertes de toiles de jute, un matériel
33:38 de camouflage utilisé spécifiquement pour la chasse aux canards.
33:41 Hugh Orman chassait quoi ? Le canard ?
33:44 Pas besoin d'aller plus loin, pas besoin d'être un génie.
33:47 Pourquoi il utilisait ce matériel ? Parce qu'il savait s'en servir.
33:50 Il savait ce que ça ferait. C'est une matière aérée, donc la
33:53 décomposition est accélérée.
33:56 Après la pause, nous vous donnerons les détails
33:59 terrifiants des meurtres des victimes de Gilgo.
34:02 Si Hugh Orman est bien le tueur, comment ce mari
34:05 et père de deux enfants a-t-il pu mener une telle double
34:08 vie ? Pourquoi sa femme n'a-t-elle rien vu ?
34:11 L'avocat de la famille nous expliquera tout.
34:14 Merci d'être avec nous. On en sait beaucoup sur le suspect.
34:20 C'était un architecte renommé.
34:23 Il vivait à Massapiqua Park, dans la maison de son
34:26 enfance, à seulement 10 kilomètres de là
34:29 où 11 femmes ont été retrouvées mortes.
34:32 En revanche, on en sait peu sur sa femme
34:35 depuis 25 ans et sa elle-reup, sa fille
34:38 et son beau-fils.
34:41 Alors, comment son épouse et sa fille
34:44 ont-elles pu ne pas se rendre compte que leur époux
34:47 et père étaient un tueur en série présumée ?
34:50 Nous accueillons à présent Robert Macedonio,
34:56 l'avocat de l'épouse de Rex Hugh Orman,
34:59 essa el-reup, la mère de ses enfants.
35:02 Merci d'être avec nous, M. Macedonio.
35:07 C'est moi qui vous remercie, Nancy.
35:10 Non, merci à vous.
35:13 M. Macedonio, vous avez une longue carrière.
35:16 Mais pensiez-vous un jour représenter un suspect
35:19 dans l'affaire du tueur de Long Island ?
35:22 Non. Je n'aurais jamais imaginé ça.
35:25 Partout où je vais, on me pose la question
35:29 « Comment sa femme pouvait-elle l'ignorer ? »
35:32 Lorsque j'ai vu le visage de votre cliente à la télévision,
35:35 elle est passée devant la caméra, elle l'a regardée.
35:38 Et tout ce que j'y ai vu, c'est de la douleur.
35:41 Elle a beaucoup de mal à intégrer tous ces événements.
35:44 Donc, on essaie de l'aider à prendre ses distances
35:47 et tout faire pour retrouver un certain équilibre
35:50 et des forces pour ses enfants.
35:53 Mais comme je l'ai dit, on va suivre cette hypothèse
35:56 et admettre que c'est vrai et qu'il a vécu une double vie.
35:59 Et ça n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait.
36:02 C'est assez évident lorsque l'on examine la demande de libération et l'enquête.
36:06 Elle était en vacances ou hors de l'état de New York
36:09 lors de chaque meurtre.
36:11 Je peux vous assurer qu'elle n'était au courant de rien.
36:14 En plus de cela, on a retrouvé des cheveux à elle
36:17 sur deux des victimes.
36:19 J'ignore quelles preuves on découvrira par la suite.
36:23 Mais pensez-vous que votre cliente
36:26 dirait qu'il y a eu un transfert de la part de Hugherman lui-même ?
36:30 Qu'un de ses cheveux se trouvait sur son mari
36:33 et qu'il a été transféré à l'une des victimes ?
36:36 Ou qu'une des victimes était en fait chez elle ?
36:40 Je ne veux pas spéculer, Nancy.
36:42 On ne sait pas ce que les médias racontent.
36:45 L'ADN des saints n'a pas été prélevé,
36:48 donc on ne sait pas si ce cheveu est à elle.
36:51 On sait juste que ça y ressemble.
36:53 On a aussi beaucoup raconté dans les médias
36:56 qu'il y a une pièce insonorisée au sous-sol de la maison.
36:59 Et au sous-sol, il y a une armoire à fusil,
37:01 mais pas de chambre insonorisée.
37:03 On a aussi parlé d'une étrange poupée, je l'ai vue,
37:06 et elle appartient à Aïssa.
37:08 La maison va-t-elle être rasée ?
37:11 Est-ce qu'elle a envie de retourner chez elle ?
37:14 Elle n'en a peut-être aucune envie,
37:16 mais dans ce cas, a-t-elle un endroit où aller ?
37:19 Elle n'a nulle part où aller.
37:21 Des bénévoles ont fait don d'une benne
37:24 et une équipe de nettoyage a aidé à déblayer le jardin
37:27 et à débarrasser les décombres.
37:29 La maison a été fouillée par la police pendant deux semaines.
37:34 Ils ont détruit énormément d'effets personnels
37:37 en cherchant des preuves scientifiques.
37:39 Ils sont allés jusqu'à retirer les coudes des tuyaux de vidange
37:43 pour trouver de l'ADN ou quelque chose
37:45 qui se serait coincé dans les siphons, j'imagine.
37:47 Donc, elle ne peut même pas faire couler d'eau
37:49 vu qu'il n'y a plus de siphons.
37:51 Donc, il va falloir faire pas mal de travaux
37:53 avant que la maison soit à nouveau habitable.
37:55 Donc, cette femme a perdu son mari,
37:58 même s'il n'était pas l'homme idéal.
38:00 Sa maison, c'est toute sa vie qui s'est effondrée.
38:04 Est-ce qu'elle a été en contact avec son mari
38:06 depuis son incarcération ?
38:08 Ils ne se sont pas vus,
38:10 mais ils se sont parlé au téléphone
38:13 et, comme l'a dit le shérif Erol,
38:15 tous les appels sont enregistrés.
38:18 Donc, on lui a dit de ne pas parler de l'affaire
38:21 ou de ce qui est relayé dans les médias
38:23 car tout est enregistré.
38:25 J'ai une question à vous poser, une question intime.
38:29 Robert Macedonio est avec nous,
38:31 il représente la femme de Ewermann.
38:34 Est-ce qu'elle pense encore être amoureuse de lui ?
38:38 Comme vous le découvrirez
38:40 lorsque la véritable histoire d'Essa sortira,
38:42 il y a d'autres problèmes au sein de leur mariage
38:44 et c'est à Essa de raconter son histoire
38:46 quand elle le souhaitera.
38:48 Alors qu'elle l'aime encore ou non,
38:50 ce n'est pas à moi de le dire.
38:52 Et c'est à ce moment-là que vous comprendrez
38:54 pourquoi nous avons lancé une procédure de divorce.
38:56 Merci d'avoir été avec nous.
38:58 C'est moi qui vous remercie.
39:00 Derek, il a fallu énormément de temps pour en arriver là,
39:03 mais vous êtes très mitigé. Pourquoi ?
39:06 C'est vrai, je suis heureux qu'on tienne potentiellement le coupable,
39:09 mais la police a des infos menant à Ewermann depuis 2010.
39:14 Il a passé tout ce temps en liberté
39:16 et durant ce laps de temps,
39:18 il a potentiellement pu faire d'autres victimes,
39:20 de 2010 à aujourd'hui.
39:22 Cette affaire aurait pu être résolue il y a longtemps.
39:25 Je trouve ça très frustrant.
39:27 Les victimes de ce tueur,
39:30 l'une des raisons pour lesquelles l'affaire n'était pas une priorité,
39:34 c'est parce que peu de gens se souciaient d'elle.
39:37 Tout à fait. C'est en partie pour cette raison
39:39 que le tueur a pu agir pendant si longtemps.
39:42 Il ne ciblait que des travailleuses du sexe.
39:44 Tout le monde sait que si vous voulez être tranquille,
39:46 il suffit de cibler des victimes dont personne ne se soucie.
39:49 Mais ces femmes étaient plus que des travailleuses du sexe,
39:52 c'était des mères.
39:53 Elles subvenaient aux besoins de leur famille,
39:55 elles avaient des rêves,
39:56 elles faisaient ce travail pour joindre les deux bouts
39:58 et payer leurs factures.
39:59 Elles méritent mieux que d'être traitées comme des déchets.
40:02 Et dire que leurs corps ont été profanés
40:07 après une mort atroce.
40:10 Derek, Mara,
40:13 merci d'avoir été avec nous ce soir.
40:15 Mais surtout, merci à vous.
40:18 Merci d'avoir suivi ce numéro spécial
40:20 consacré aux tueurs de Long Island.
40:22 Je suis Nancy Grace. Prenez soin de vous.
40:26 Sous-titrage Société Radio-Canada
40:29 Sous-titrage Société Radio-Canada
40:31 Sous-titrage Société Radio-Canada
40:33 Sous-titrage Société Radio-Canada
40:35 Merci à tous !
40:37 [SILENCE]

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