• il y a 2 ans
A l'occasion du SITEVI cette semaine à Montpellier, l'entreprise aixoise la Compagnie des Amandes viendra présenter son modèle économique innovant pour les agriculteurs qui souhaitent se diversifier : produire des amandes, en étant rémunéré dès la plantation.
Rémy Foissey, le directeur du développement de la Compagnie des Amandes, était l'invité de l'Eco d'Ici ce mardi matin.

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Transcription
00:00 chaque matin des invités qui font bouger l'économie de notre région, de notre département,
00:04 avec des bonnes idées, des bonnes initiatives. Vous connaissez le principe. Aujourd'hui,
00:07 nous recevons Rémi Foissé, qui est directeur du développement de la Compagnie des Amandes.
00:11 Bonjour ! Bonjour ! Comment ça va ? Très bien et vous ? Très bien. Vous venez d'où,
00:15 vous alors ? Je viens d'Aix, où on a le bureau. Alors, on va la refaire. Vous allez
00:21 trouver un village érolté, parce que nous, ça nous arrange. Choisissez le village que
00:24 vous voulez, il n'y a pas de problème. Alors, attention, on la refait. Rémi Foissé, bonjour !
00:28 Bonjour ! Alors, vous venez de quel endroit ? De quel village érolté, vous alors ? De
00:32 Villeverac, où on a le joli verger de Verger, d'Amandier. Vous avez choisi Villeverac.
00:37 C'est incroyable. Alors, je sais très bien que vous êtes d'Aix-en-Provence. Ah, comment
00:39 vous l'avez dit ? Parce que vous êtes un menteur. Et bien voilà, très bien. On parle
00:42 avec vous donc du Cité Vie, en plus, puisque c'est l'ouverture aujourd'hui, Guillaume.
00:46 Oui, non mais Aix-en-Provence, parce que la Compagnie des Amandes, dont vous êtes effectivement
00:49 le directeur du développement, Rémi Foissé, est implantée à Aix-en-Provence, mais travaille
00:54 beaucoup dans les Ros et dans l'Aude aussi, je crois, dans les deux départements. Tout
00:58 à fait, on a quasiment 300 hectares de verger implantés sur ces deux départements. Alors,
01:01 cette Compagnie des Amandes, elle a été créée en 2018 par deux hommes, François
01:07 Moulias et Arnaud Montebourg. Arnaud Montebourg, le Arnaud Montebourg ? L'ancien ministre.
01:11 Oui, qui s'est reconverti, je crois, dans le miel, qui fait beaucoup de miel maintenant.
01:14 Il s'est reconverti en fait dans le Made in France pour sauver tout un tas de filières,
01:19 de productions et d'entreprises. Effectivement, oui. Là, on le retrouve bien du temps où
01:23 il était ministre de l'économie, où il défendait avec acharnement le Made in France
01:26 et c'est précisément un peu la démarche de la Compagnie des Amandes dont il est un
01:30 des cofondateurs. C'est ça. En France, vous savez, on consomme 45 000 tonnes d'amandes
01:35 et on en produit 1 000 tonnes. On a à peu près 2 000 hectares de verger pour 1 000
01:42 producteurs. Donc en fait, la filière, ce produit est dans une situation telle qu'il
01:49 était temps de recréer cette filière. Oui, parce que les 44 000 tonnes qui manquent
01:54 pour satisfaire la demande française, on va les chercher où généralement ? On va
01:59 les chercher en Californie. Qui apparemment ne peut plus faire trop face à la demande
02:03 aujourd'hui. Alors la Californie, effectivement, fait face à des sécheresses à répétition.
02:07 Vous entendez parler des incendies. Donc, ils arrachent beaucoup de production, que
02:12 ce soit d'amandes de pêcher ou d'apricotier. D'où l'idée de créer, il y a 5 ans maintenant,
02:17 cette compagnie des amandes. Alors le principe est assez simple. Vous proposez à des agriculteurs,
02:22 pas seulement des arboriculteurs, mais à des agriculteurs qui ont du foncier, qui ont
02:28 du terrain, de planter des amandiers. C'est ça l'idée ? C'est ça. On les accompagne
02:34 sur un plan financier s'ils le souhaitent, sur un plan technique bien évidemment, pour
02:40 réimplanter tout un verger d'amandiers. En fait, notre ambition, c'est de remettre
02:45 sur le marché 2000 tonnes d'amandes identifiées amandes françaises. Ça veut dire qu'il
02:50 faut qu'on trouve avec des agriculteurs, que ce soit viticulteurs ou autres, 2000 hectares
02:55 de vergers à implanter. 2000 terrains de football grosso modo. C'est un peu ça. 2000
03:01 tonnes, ça peut paraître faible en termes de production d'amandes, mais 2000 hectares,
03:04 c'est une autre paire de manches. Donc là, vous êtes encore un peu au début de l'aventure,
03:09 même si déjà vous avez commencé à vous implanter, on le disait notamment dans notre
03:13 département et dans celui de l'Aude. Pour les agriculteurs qui rentrent dans cette aventure,
03:20 c'est intéressant pourquoi ? Déjà c'est un complément de salaire. Plutôt que d'avoir
03:23 une terre en friche comme ça qui n'est pas utilisée, en plantant déjà, dès le début,
03:29 dès le début ils sont rémunérés. - Oui, alors c'est même pas qu'une histoire
03:32 de complément de salaire. Vous savez, la viticulture sur l'arc méditerranéen et notamment
03:37 sur les départements de l'Aude, de l'Héros, est quand même en proie à une crise structurelle
03:41 importante, pour preuve la manifestation qui avait lieu samedi à Narbonne. On propose
03:46 aux agriculteurs de la région une véritable solution de diversification et de sécurisation
03:54 d'une part de leurs revenus. Donc on a un modèle effectivement que l'on propose aux
03:58 producteurs qui est de s'associer avec eux sur une partie de leur exploitation, la partie
04:04 qui va implanter des amendes, et on monte avec eux une société et cette société leur
04:09 permettra une rémunération de leur foncier, de leur travail, de leur matériel, dès le
04:13 premier mois de plantation, ce qui ne s'est jamais vu en agriculture.
04:16 - Oui, parce que normalement on attend la première récolte, pour en récueillir quelques
04:20 sous là en fait, parce que ça met du temps, je crois, contre le moment où on plante et
04:24 le moment où on commence à récolter, il se passe 8 ans, c'est ça ?
04:27 - Un petit peu moins, les toutes premières amendes sont récoltées au bout de 3 ans,
04:31 et le verger est à maturité à la 5ème ou 6ème année.
04:34 - Sauf que pendant ces 3 années-là, l'agriculteur est quand même rémunéré.
04:38 - Tout à fait.
04:39 - Économiquement, il tient comment votre modèle Rémi Fossé ?
04:42 - C'est parce qu'on a des actionnaires qui font confiance au projet, au projet commercial
04:48 et de création de valeur de ces amendes françaises, et ça nous permet de dégager des fonds pour
04:54 financer l'exploitation dès le début de la plantation avec les agriculteurs.
04:59 - Alors vous avez commencé il y a 5 ans, ça commence à apprendre, par exemple dans
05:03 notre département, quand Vivian vous demandait d'où vous veniez, vous avez répondu, Villeverac
05:11 je crois ? - Villeverac.
05:12 - Il y a Villeverac, mais il n'y a pas que Villeverac, dans le département pour l'instant
05:17 combien d'agriculteurs jouent le jeu et se sont lancés ?
05:20 - Alors on a 8 producteurs avec lesquels on est associé dans la région proche, donc
05:28 pour un total de 250-300 hectares, ça c'est le modèle dont on parlait où on s'associe
05:35 avec le producteur, mais aujourd'hui on propose aussi d'autres modèles de mise en marché,
05:39 des contrats de commercialisation sur 3 ans, et avec également une solution d'accompagnement
05:44 financier partiel, de labellisation du verger bas carbone, ce qui va permettre de dégager
05:50 des crédits et de financer une partie de l'investissement.
05:53 - Alors il y a de la place pour tout le monde j'imagine, parce que pour atteindre cet objectif
05:56 des 2000 hectares dont vous parliez tout à l'heure, il faudra encore combien d'exploitants
06:01 en plus, de nouveaux exploitants ?
06:02 - Il nous faut encore 1500 hectares, donc le nombre d'agriculteurs qui voudront venir
06:10 seront les bienvenus.
06:11 - Alors les voilà les fameuses amendes de la compagnie des amendes, vous nous avez amené
06:15 un petit sachet, ça marche bien l'amende en France, et puis il y a plein de domaines
06:21 et de secteurs dans lesquels on va retrouver l'amende.
06:23 - Bien sûr, c'est un marché, je vous parlais de 45 000 tonnes consommées, c'est un marché
06:27 qui est en croissance structurelle de 8 à 9%, on a l'image et on le sait aujourd'hui
06:33 du snacking sain de l'amende, et puis c'est un marché qui est très diversifié, très
06:36 segmenté, c'est l'alimentation, c'est la cosmétique, c'est la pâtisserie.
06:40 - La cosmétique, oui, les dames en douce, choses comme ça, oui effectivement, et puis
06:43 évidemment tout ce qui est du domaine de la pâtisserie aussi.
06:46 - Tout à fait, on a beaucoup de clients chez les nougatiers, chez les chocolatiers, chez
06:51 les fabricants de calissons.
06:52 - Donc c'est vraiment un marché porteur et vous diriez plein d'avenir.
06:57 - Moi je ne vois pas d'autres productions agricoles directes en France qui puissent
07:03 avoir cette autoroute et avec aussi cette filière dont on propose la structuration,
07:09 parce que n'oublions pas qu'il faut un outil industriel et il faut commercialiser.
07:12 - Et là vous êtes là ce matin, puisque vous venez pour le Citévie, qui commence
07:15 aujourd'hui au Paris des Expos, l'idée de votre présence sur le Citévie c'est de
07:18 trouver de nouveaux partenaires et qu'en trois mots, quand vous allez vous retrouver
07:23 dans les allées du Citévie tout à l'heure, avec tous ces agriculteurs, vous allez leur
07:26 dire quoi ? "Venez, venez, venez, mais pourquoi ?"
07:29 - C'est de rencontrer les agriculteurs, les viticulteurs, qu'ils abordent également
07:34 eux leurs problèmes et que nous, nous voyons quelles solutions on peut leur apporter en
07:39 termes de solutions de diversification et de sécurisation de leurs revenus.
07:43 - Bon alors au final l'amande c'est plus sympa que la pomme ou pas alors ?
07:45 - C'est un autre produit.
07:48 - Non parce qu'avant vous étiez dans la pomme.
07:49 - Tout à fait, oui, je suis dans la pomme.
07:50 - Ah il s'est renseigné.
07:51 - Et c'est peut-être pour ça que vous avez dit "Villeversac" pour les vergers d'Otto.
07:54 Non ça n'a pas de rapport avec ça ?
07:55 - Non, non, non, même pas, c'est parce qu'à Villeversac on a un producteur, on a 10 hectares
07:58 d'amandiers qui ont été plantés cet hiver.
07:59 - Ah je fais des recherches du coup, parce que je me suis dit "Pourquoi est-ce qu'il
08:01 nous a dit Villeversac ?" Donc j'ai fait des recherches, j'ai fait des recherches,
08:04 j'ai trouvé la pomme, je me suis dit "Peut-être que c'est ça".
08:27 - Ah c'est ça.

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