Depuis octobre 2023 la commune située au nord de l'Hérault n'a plus de médecin. Le docteur qui officiait depuis 35 ans a pris sa retraite et personne ne veut venir pour le remplacer.
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00:00L'invité d'ici matin, à 8h moins le quart, Sébastien Garnier, vous recevez le maire du Kellar qui recherche désespérément un médecin pour sa commune.
00:08Jean Trinquier, bonjour.
00:10Bonjour à tous, meilleurs voeux.
00:12Merci, meilleurs voeux à vous également.
00:14Alors il y avait un généraliste au Kellar qui était là depuis 35 ans, il a pris sa retraite et depuis vous ne trouvez pas de remplaçant.
00:24Comment font vos administrés actuellement, depuis un peu plus d'un an, quand ils sont malades, ils vont où, voir qui ?
00:30Alors les habitants du village ont dû trouver un médecin référent, puisque maintenant c'est un peu obligatoire.
00:37Mais pas seulement ceux du village, tous ceux du Larzac méridional, de Saint-Maurice-en-Avacelle, Sors, Péguerole, tout ça,
00:46ils ont dû trouver des médecins référents, soit à l'Audevin, soit à la Cavalerie, et quelques fois d'autres un petit peu plus loin.
00:54Ce qui fait que certains, comme les habitants de Saint-Maurice, sont à plus de 40 km de leur médecin.
01:01Les moyens, si vous voulez, de transport collectif n'existent pas toujours.
01:07Et il y a des personnes qui n'ont pas envie de se déplacer pour aller chez le médecin,
01:13ou n'ont pas les moyens de se dépasser, parce que c'est compliqué pour elles.
01:17Et donc, tout d'un coup, on n'a pas de médecin, alors qu'on en a toujours eu au Quélar depuis le 19ème siècle,
01:25et des personnes se trouvent en difficulté de ce fait.
01:28Je suis un peu révolté de ce fait, si vous voulez, parce qu'on n'a pas anticipé ce genre de choses.
01:38Au niveau, si vous voulez, national, nos gouvernants, les ordres de médecins,
01:46ne pouvaient pas ne pas savoir qu'on allait rencontrer de la pénurie.
01:50On va y venir, mais vous parlez d'anticipation, vous, vous avez anticipé,
01:55parce que ce médecin qui était au Quélar, il a pris sa retraite en octobre 2023,
01:59et en février 2023, vous, vous avez mis la pancarte à l'entrée de la commune,
02:04la commune cherche médecins, elle y est toujours d'ailleurs ?
02:07Oui, bien sûr, mais nous avons encore plus anticipé, puisqu'en 2018, nous avons fait l'effort,
02:12on n'est que 500 habitants quand même, de créer un pôle de santé,
02:16avec 5 dentistes, 3 infirmières, 3 kinésithérapeutes et un médecin,
02:21donc nous avons fait l'effort qu'il fallait pour pouvoir rendre le service à notre population.
02:27En 2022, je suis venu à Montpellier pour le forum des jeunes médecins,
02:33parce que je me suis dit, en prévision du départ à la retraite de notre médecin,
02:37ça serait bien si tu prenais des contacts et que tu arrivais, bon, ça n'a pas marché,
02:42donc on a mis en place cette pancarte, cette banderole,
02:47et puis il s'est trouvé qu'en 2023, une médecin colombienne,
02:56qui avait exercé 2 ans en Colombie, 1 an aux États-Unis,
03:02a choisi le Quélard pour venir s'installer.
03:05– Là vous avez dit formidable, on a trouvé.
03:07– Oui, on s'est rencontré. – Et alors, pourquoi elle n'est plus là ?
03:10– Voilà, on a parlé, on a pris contact avec le président des maires de l'Hérault, Frédéric Roy,
03:16avec la doyenne de la fac de médecine, qui nous a indiqué la marche à suivre.
03:20On a pris contact également avec le directeur de l'ARS,
03:24et 2 mois après, cette personne, puisqu'on l'avait invitée à connaître,
03:30aussi le directeur de l'ARS, s'est vue répondre,
03:33il y avait une loi qui, jusqu'au 30 avril 2023, permettait la dérogation dans votre cas.
03:41Cette loi a été abrogée.
03:43En même temps qu'on reçoit un courrier qui dit ce que je viens d'affirmer,
03:50le président et le premier ministre disent,
03:55on va aller chercher des médecins à les trahiger.
03:58– Donc elle n'a pas pu venir pour une histoire de diplôme ?
04:02– Voilà, parce qu'il n'y avait pas d'équivalence.
04:04– Mais elle est partie en Espagne et là ça ne posait pas de problème ?
04:06– Tout à fait. – Donc ça, ça vous met en colère par exemple ?
04:08– Ah mais bien sûr ! Aujourd'hui elle est à Saragosse,
04:12elle forme des hospitaliers en réanimation, elle travaille dans un service chirurgie,
04:18ça veut dire qu'en Espagne, à compétence égale, un médecin prend son poste,
04:25et qu'en France on le refuse.
04:27Mais on est dans quel pays au niveau du service à l'habitant
04:35et au niveau du local, du local qui en a besoin ?
04:39– Donc il y a ce problème d'équivalence de diplôme,
04:42et je reviens à l'anticipation, vous dites, on devrait quoi ?
04:46Obliger les jeunes médecins à venir s'installer ?
04:50Qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
04:52Moi je ne dis pas ça, je dis que les médecins pour moi c'est une profession libérale,
04:58donc ils ont la liberté de choix de l'endroit où ils veulent s'installer.
05:02Mais par contre, faire en sorte que le numerus clausus se développe un petit peu plus,
05:08qu'on puisse accueillir davantage de médecins,
05:11et que véritablement on joigne les faits à la parole,
05:16qu'on aille chercher des médecins à l'étranger qui ont autant de capacités
05:20que nos médecins à exercer, et qu'on n'attende pas dix ans,
05:25parce qu'on nous a annoncé dix ans quand même, pour rattraper le retard.
05:28– Et oui, parce que ça va forcément s'installer en place, mais ça prendra du temps.
05:32Bon, on espère que peut-être un médecin nous écoute ce matin,
05:35ou quelqu'un qui connaît un médecin,
05:37et que vous allez trouver une solution pour votre commune.
05:42Merci Jean Trinquier d'être passé par les studios d'ici ERO ce matin.
05:46Bonne journée à vous.
05:47– J'y crois toujours.
05:49Je souhaite meilleurs voeux à tous les médecins,
05:51et ils sont bienvenus au Quai L'Art, ils seront très bien reçus.
05:54– On sent la détermination du maire du Quai L'Art,
05:56Jean Trinquier, qui était notre invité.
05:57Merci à vous.