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Léa Salamé reçoit Eddy de Pretto, auteur-compositeur-interprète, pour la sortie de son troisième album "Crash cœur" en partenariat avec France Inter. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-15-novembre-2023-5781513

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00:00 - Et Léa, ce matin vous recevez un chanteur !
00:02 - Oui, on reste « vicious » d'ailleurs, un petit peu, parce que son nouvel album est assez « vicious ».
00:06 Mais on va en parler. Edith Préteau, bonjour à vous.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Merci d'être avec nous.
00:10 - Je suis très content d'être là.
00:11 - Mais on est content de vous recevoir.
00:13 Si vous étiez un personnage historique et si vous étiez une qualité, vous seriez quoi ?
00:16 - Tout de suite, j'ai pensé à Rimbaud Everlane, qui était pour moi des auteurs de liberté,
00:22 qui ont créé leur propre voix, des chemins qui n'existaient pas.
00:26 Voilà, ça serait ça, ça serait cette détermination-là, cette qualité-là,
00:30 qui est de ne pas lâcher, même quand les chemins ne sont pas si évidents, en tout cas, n'existent pas,
00:35 et bien il faut créer les siens.
00:36 - Ça serait Rimbaud Everlane, R+V, c'est le titre d'une de vos chansons d'ailleurs,
00:41 en hommage à Rimbaud Everlane.
00:43 Si vous étiez une qualité, vous seriez quoi ?
00:45 - Je parlais de cette détermination, je parlerais aussi de la tendresse,
00:49 parce que j'ai essayé d'en mettre énormément dans ce troisième album,
00:55 et tout bêtement, parce que je crois que j'en avais besoin, et je crois qu'on est beaucoup à en avoir besoin.
00:59 - Pensez-vous, comme Aragon, Edith Préteau, qu'il n'y a pas d'amour heureux ?
01:04 - En tout cas, le mien est très, très, très torturé dans tous les sens du terme,
01:10 et c'est exactement ce que j'ai voulu exprimer, c'est ces sensations extrêmes de l'amour,
01:15 cette extrême solitude, cet extrême épanouissement,
01:18 comme quand on essaie d'équilibrer entre plusieurs, plusieurs émotions de cet acabi-là.
01:23 - Et cette extrême connaritude aussi, puisque vous parlez aussi de la manière dont vous vous comportez en amour,
01:29 mais je vais y venir, l'amour est au cœur de votre troisième album, donc, qui sort dans deux jours,
01:33 ce vendredi, ça s'appelle « Crash Coeur », avec une tournée des zénithes à partir de février,
01:38 deux Olympia en avril, mais c'est pas la peine, c'est déjà complet,
01:41 et l'accord Arena en décembre 2024.
01:43 C'est un album dansant, inspiré et sexy, avec donc ce thème unique sur toutes les chansons, 12 chansons, l'amour,
01:50 alors que jusque-là, vous écriviez des textes, disons, plus engagés sur l'époque, sur la virilité,
01:55 sur l'homosexualité, sur la drogue, sur l'écologie, là, c'est l'amour. Pourquoi l'amour ?
02:01 - Déjà, le sentiment est tellement vaste, il y a énormément de gens qui ont écrit sur l'amour,
02:07 mais c'est qu'une question de point de vue, j'avais jamais encore posé mon regard sur les sentiments,
02:13 sur ce que je pouvais ressentir dans tous ces moments si extrêmes,
02:17 et c'était important pour moi de faire cet album-là, avec aussi mon identité, d'où je viens.
02:22 J'aurais pas fait cet album en premier, je pense que c'est important de savoir aussi d'où je parle,
02:27 qui je suis pour faire cet album-là.
02:30 - Et vous aviez annoncé, vous aviez même dit lors de votre deuxième album,
02:32 "C'est pas sûr que j'arriverais à faire un troisième", et vous aviez annoncé sur vos réseaux
02:36 un nouveau tournant dans votre carrière, en disant "Bon, ça sera ni le porno, ni la grammaire, ni le théâtre".
02:42 Finalement, vous restez dans la musique.
02:43 - Je reste dans la musique, bien sûr, mais vous savez, c'est pas évident, en tout cas pour ce troisième album,
02:48 j'avais pas la force, j'avais pas la maturité pour pouvoir analyser et commenter cette société actuelle.
02:55 J'arrivais pas à avoir le recul nécessaire, donc je me suis dit,
02:58 soit tu t'arrêtes pendant dix ans et t'attends de mûrir tout ça,
03:02 soit tu changes d'optique et tu décides de regarder des choses qui peuvent être potentiellement
03:07 un peu plus tendres, un peu plus douces, et donc c'est exactement ce que j'ai essayé de chercher dans "Crash Coeur".
03:11 - Et ça donne "Love and Tendresse".
03:12 - Un peu de love et de tendresse, finalement c'est ce qu'il nous reste.
03:17 Que de l'amour, que de beaux gestes, pour essuyer le temps qui blesse.
03:22 Un peu de love et de tendresse, finalement c'est ce qu'il nous faut.
03:27 Que de beaux jours, que de beaux gestes, pour attraper le temps qui presse.
03:34 Un peu de love et de tendresse, un peu de love et de tendresse.
03:39 Un peu de love, un peu de love...
03:42 Un peu de love et de tendresse.
03:45 - C'est sur la playlist d'Inter.
03:47 Il y a dans cet album l'idée de tomber, de se prendre des murs, de s'exploser en voiture,
03:51 comme dans le clip de cette chanson.
03:52 Vous enchaînez les crash test dans des voitures, vous tombez, vous vous relevez aussi.
03:57 Cet album, est-ce que c'est un peu votre réponse dansante, essentielle à ce qui s'est passé il y a deux ans,
04:02 au cyberharcèlement que vous aviez subi, un cyberharcèlement en meute parce que vous aviez chanté dans une église.
04:07 Vous avez porté plainte, onze personnes ont été condamnées.
04:10 Cet album, c'est votre manière de dire "je suis toujours là" en fait ?
04:14 - Je pense que c'est une façon la plus optimiste en tout cas de répondre à la haine.
04:18 La meilleure des façons pour moi, quand j'ai vu la merde, la haine, j'ai envie de dire au tribunal,
04:26 si violemment, si frontalement, je me suis dit qu'il ne fallait pas que je vienne commenter ou analyser encore plus ces choses-là.
04:33 Il fallait que je trouve une autre énergie en moi.
04:35 - Pour leur répondre ?
04:36 - Pas forcément, ce n'est pas un album de réponse, mais en tout cas c'est un album qui moi,
04:40 j'ai été chercher en moi pour tenter de me relever après ce truc-là.
04:43 La musique a fait partie de cette démarche.
04:46 - Vous dites "tant de haine que j'ai reçue au tribunal". C'est quoi cette haine que vous avez reçue au tribunal ?
04:51 - Ce n'est pas toujours évident de voir les personnes qui vous ont insulté,
04:53 qui vous ont donné la mort sur les réseaux sociaux, de les voir en réalité face à vous.
05:00 - Qu'est-ce qu'ils ont dit au moment où ils étaient au tribunal ?
05:02 - Ils ont dit des choses...
05:03 - Ils assumaient ou ils regrettaient ?
05:05 - Il y en avait qui y regrettaient, il y en a quelques-uns qui assumaient totalement.
05:09 - Vous dites dans Télérama, vous faites la couv' de Télérama cette semaine,
05:12 "prend-on vraiment toute la mesure du harcèlement à l'école, au travail,
05:16 qui mène ceux qui en sont victimes, à la dépression et au suicide ?
05:19 J'ai éprouvé cette peur glaçante, j'ai éprouvé cette douleur."
05:24 - Oui, je crois qu'on met des choses en place.
05:28 En France, en tout cas, les choses arrivent lentement, mais elles arrivent
05:32 parce qu'il y a des enfants et même des adultes qui se suicident parce qu'ils sont harcelés,
05:37 même en dehors que sur Internet.
05:40 En tout cas, moi, ça a été énormément de peur à ce moment-là.
05:45 - Malgré votre succès, parce que ça s'est arrivé en 2021,
05:48 vous étiez déjà au firmament des ventes, des concerts, etc.
05:52 Malgré votre succès, vous avez eu peur ?
05:55 - Les réseaux, ça touche tout le monde, au même niveau.
05:57 C'est qu'on est exposés, certes, mais on reçoit encore plus de messages
06:01 et encore plus de gens qui savent où vous allez être,
06:04 parce que nos rendez-vous sont publics.
06:07 - Et qui vous disent "je t'attends là".
06:09 - "Je t'attends exactement à la FNAC", "je t'attends là", "je t'attends à droite",
06:11 "je t'attends à gauche", "on va te casser la gueule".
06:13 C'était vraiment ce genre de messages, très précis.
06:15 - Est-ce que vous arrivez à vous émanciper de ce qui se dit sur les réseaux aujourd'hui ?
06:18 Est-ce que vous mettez les réseaux à leur place ?
06:21 - J'essaye, mais forcément, on fait des métiers où on donne beaucoup,
06:24 on essaie de partager et c'est le but encore plus de cet album.
06:29 En réponse, on attend de voir aussi le positif que ça procure,
06:32 où est-ce que ça amène, où est-ce que ça leur aide à avancer.
06:37 Je regarde souvent et parfois on tombe sur des messages négatifs,
06:42 mais comme je suis un peu construit à voir que le négatif souvent,
06:47 c'est dur parfois de se focaliser sur le positif.
06:50 - Apprenez.
06:51 - J'apprends, cet album en parle.
06:53 - Oui, c'est guérisseur.
06:54 Alors l'amour, ça a l'air compliqué chez vous quand même l'amour.
06:57 Vous chantez dans une chanson "Je fais des vagues dans les cœurs,
06:59 j'ai fait vivre un enfer à ceux qui pensaient me plaire".
07:03 - Oui.
07:04 - Pas de question.
07:05 - Pas de question.
07:06 Ecoute, c'est une personne pour l'hiver dont vous parlez le titre de cette chanson.
07:12 Et j'aimais l'idée d'avoir un peu l'ambivalence d'un été rempli de rencontres
07:18 avec beaucoup de sensualité dans les corps et dans les baisers.
07:24 Et puis de se retrouver en hiver devant sa cheminée solitaire,
07:27 c'est-à-dire de ne plus avoir personne pour être ensemble, se réchauffer.
07:32 Donc le côté un peu paradoxal des deux saisons, j'aimais beaucoup cette idée.
07:37 - Vous dites aussi que vous êtes toxique dans vos relations.
07:39 Vous pouvez être toxique.
07:40 Vous n'avez pas toujours le beau rôle.
07:42 - J'y travaille énormément en tout cas.
07:44 Mais vous savez, l'amour, je pense que ce n'est pas qu'une personne
07:49 qui gère la mauvaise histoire.
07:52 Je pense que c'est une histoire à deux.
07:53 Et je pense que c'est des énergies qui parfois ne conviennent pas.
07:56 Et donc on s'emmène vers le pire.
07:59 - Quand je dis que l'album parle d'amour, j'oublie de dire aussi qu'il est beaucoup question de sexe,
08:02 de sensualité. C'est un album très sensuel.
08:05 J'ai dit sexy au début, mais je le pense.
08:07 Vous parlez de sexe de manière assez crue.
08:09 Vous parlez dans une chanson avec Juliette Armanet de nos odeurs, de liquide et de sueur.
08:13 Et puis carrément, au milieu d'une chanson, vous balancez "prends-moi sur un capot".
08:18 Ça va ? Et dit on se lâche ?
08:20 - Vous parliez de politique tout à l'heure.
08:21 Je pense que c'est important.
08:22 Il n'y a pas tous les jours, tous les mois, un album d'un jeune gay qui chante ses chansons
08:30 réellement avec ses histoires homosexuelles.
08:32 Et je pense que ça, ça doit exister quand même en France.
08:34 C'est un discours qui doit être présent.
08:37 Et je suis ravi de représenter aussi cette voix-là.
08:41 - La chanson "Mendiant de l'œuvre", c'est un hommage à Enrico ?
08:44 * Extrait de "Mendiant de l'amour" de Enrico *
09:02 - C'est pas exactement une référence, mais en tout cas, la chanson m'est arrivée naturellement.
09:08 Et c'est qu'après qu'on m'a dit "mais il y a un lien avec Enrico".
09:11 Et en fait, pas du tout.
09:12 Pas tant que ça.
09:13 Je pensais que ça vous ferait plaisir que je rejoigne.
09:17 - Ah non mais bien sûr !
09:18 Après qu'on me l'ait dit, j'ai dit "ah mais carrément, j'adore cette chanson, on la connaît".
09:22 - "Papa Sucre", c'est une autre chanson, référence à "Sugar Daddy".
09:26 Ces hommes riches qui entretiennent des relations avec les beaucoup plus jeunes, qui pourraient
09:29 être leur fils ou leur fille, à coups de cadeaux et d'argent.
09:31 Vous y dites quoi dans cette chanson ?
09:33 - Je trouvais qu'il n'y avait pas suffisamment de chansons de ce type-là, en tout cas qui
09:38 traitent ce genre de sujet.
09:39 L'argent dans l'amour.
09:41 Moi, c'est des relations que je connais, que je peux voir autour de moi.
09:44 Et je trouvais que ça me plaisait de venir traiter des sujets qui n'ont pas forcément
09:50 été traités dans tous les sens dans la chanson.
09:52 Et ce sujet-là que je connais, j'avais envie de me faire passer pour le kid qui regarde
09:57 avec un ton un tout petit peu humoristique, son daddy qui va lui donner de l'argent.
10:02 - Est-ce qu'il y a aussi une référence dans cette chanson à votre père ? Vous dites
10:05 "donne-moi du cash daddy".
10:06 Daddy, ça peut être le riche qui vous entretient, mais ça peut être votre père aussi.
10:11 - Il y a aussi un double sens.
10:12 J'ai toujours demandé de l'argent à mon père, il ne m'en a jamais donné.
10:16 Donc il y a peut-être un clin d'œil en effet.
10:17 - Vous dites que vous avez été élevé par votre mère seule, qui manquait d'argent.
10:22 - Pas qui manquait d'argent, mais en tout cas qui s'occupait de moi solo et qui se
10:27 tuait à la tâche pour que je puisse vivre comme je l'entendais.
10:32 - Vous avez lu, Eddy de Préteau, le livre de Panaiotis Pasco.
10:35 "La prochaine fois que tu mordras la poussière", le succès de librairie de cette rentrée.
10:39 - Pas encore, mais je l'ai reçu.
10:40 Il me l'a envoyé, je ne l'ai pas encore lu.
10:42 - Il faut que vous le lisiez, ce livre parle beaucoup des injonctions sociales et familiales,
10:46 notamment celle de son père qui lui imposait.
10:48 Il était à ce micro début septembre.
10:50 - Je me suis approché de lui, si on prend la métaphore avec un couteau dans le dos,
10:53 ça faisait longtemps que j'étais loin de lui.
10:55 Je me suis approché pour pouvoir le poignarder, mais en m'approchant je me suis rendu compte
10:58 que c'était un homme qui avait des faiblesses, qui était fragile, comme moi, qui ne savait
11:02 pas le montrer.
11:03 Et au final, j'ai lâché le couteau, je lui ai fait un câlin.
11:05 C'est ça que raconte le livre.
11:06 - Vous dites que vous aviez envie que votre père vous demande pardon.
11:09 Pardon de quoi ? Vous vouliez qu'il s'excuse de quoi ?
11:12 - Pardon de m'avoir fait comprendre qu'un homme doit être un bloc de granit, qu'un
11:18 homme doit être hermétique, ne pas laisser les choses du monde entrer en lui.
11:21 Ma grande solitude, elle vient de là.
11:25 J'ai du mal à laisser les choses entrer.
11:27 Et c'est dur, ça peut être l'amour, ça peut être la connaissance, ça peut être
11:31 plein de choses.
11:32 Mais je pense qu'il y a toute une génération qui pensait qu'un homme devait être en contrôle
11:35 tout le temps, devait être la personne qui pénètre le monde.
11:38 Et je pense que la force, c'est de lâcher le contrôle, de laisser les choses entrer.
11:42 - Ça ressemble drôlement à Kid, non ?
11:46 - Énormément, mais même à toute mon histoire.
11:49 Vous savez, j'ai grandi dans une famille où je me suis construit en opposition toute
11:53 ma vie.
11:54 Donc cet album, il ne vient pas là pour rien.
11:56 Justement, il raconte comment changer un peu le curseur de cette construction-là,
12:01 c'est-à-dire d'être hermétique, de se montrer les gros muscles constamment, de tout.
12:07 Sur le premier album, j'en parlais exactement de ça.
12:10 Sur Kid, même sur le deuxième un petit peu plus.
12:12 Peu à peu avec mes albums, j'apprends à mettre un peu de douceur, m'octroyer un peu
12:16 d'amour et en parler, même si, comme vous le dites, il est un poil toxique à des endroits
12:21 où en tout cas il y a des noirceurs, il y a des failles.
12:24 Je crois, comme beaucoup, en tout cas, on se prend des murs.
12:26 Le principal, c'est de tenter de voir le positif et de tenter de se relever.
12:30 C'est ce qu'exprime cet album.
12:32 Et j'ai ça en moi aussi.
12:33 - Vous avez reparlé à votre père ?
12:35 - De manière très très très très très très distante.
12:45 - Il sait ce que vous faites ?
12:47 - Bien sûr, bien sûr, il sait, il sait.
12:50 Il tente aujourd'hui de rattraper, de raccrocher les wagons.
12:53 Mais comme dit Panaïotis, c'est quelque chose qui…
12:57 J'ai encore pas mal de rancœur, si vous voulez.
13:00 C'est que je me suis bâti des murs et c'est encore douloureux aujourd'hui de faire tomber
13:06 ces murs et je tente de le faire par la musique et je n'y arrive pas toujours.
13:09 - Vous l'avez fait avec la musique, la chanson qui a provoqué, qui a fait que vous êtes
13:14 devenu un phénomène.
13:16 300 000 albums vendus autour de cette chanson.
13:20 Même un député de l'Assemblée nationale qui la cite en plein hémicycle.
13:23 - Tu seras vérile mon kid, je ne veux voir aucune larme glisser sur cette gueule héroïque
13:30 et ce corps tout sculpté pour atteindre des sommets fantastiques que seule une rêverie
13:36 pourrait surpasser.
13:37 Tu seras vérile mon kid, je ne veux voir aucune once féminine, ni les airs ni des gestes
13:43 qui veulent dire hyride.
13:44 Je sais, ces oeufs ont tout de même les pires à venir, te castrer pour quelques vocalistes.
13:50 Tu seras vérile mon kid, porte-toi ces finesses tactiques.
13:55 - Les rôles modèles homosexuels qui manquent quand on est un jeune garçon et qu'on est
14:01 homosexuel, vous les chantez dans cette chanson "Rimbaud et Verlaine" dans le nouvel album.
14:06 Vous citez aussi Freddie Mercury, RuPaul et d'autres, et Jean Genet qui vous ont inspiré.
14:11 Muriel Robyn a parlé récemment de ça en expliquant qu'au fond elle n'avait pas eu
14:15 la carrière qu'elle méritait parce qu'elle était homosexuelle et que de fait un acteur
14:19 doit susciter le désir et du coup en étant homosexuel, elle ne le suscitait pas assez.
14:22 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
14:24 - Je pense qu'elle a raison de dire ce qu'elle ressent et ce qu'elle a ressenti dans sa
14:30 carrière.
14:31 Elle a la légitimité de pouvoir le dire et le ressentir.
14:34 De mon point de vue, en tant qu'auteur, compositeur et interprète, ce n'est pas exactement les
14:41 mêmes façons d'amener le projet, d'amener la musique.
14:45 C'est-à-dire que moi quand je veux dire quelque chose et que je veux commencer à
14:48 travailler, je sors un album, je fais un album, je fais ma musique.
14:51 - Vous n'avez pas besoin de créer le désir sous un réalisateur.
14:53 - Je n'ai pas besoin de créer un autre biais, un autre regard qui va me valider ou pas.
14:57 Je pense que c'est ça qui change avec la musique.
14:59 - C'est quoi cette histoire de pop star ? J'ai lu hier que vous allez être juré de pop star
15:03 aux côtés de Louane et de Alonzo.
15:05 Pop star c'est le télécroché culte des années 2000.
15:08 Je dis ça aux auditeurs d'Inter qui ne connaissent pas du tout à mon avis.
15:11 Et qui revient sur Prime Vidéo.
15:12 Vous devenez mainstream Eddy.
15:15 - Bientôt juré à la Starac ou à The Voice.
15:18 - Je suis ravi.
15:20 Je regardais pop star quand j'étais adolescent, j'avais 11 ans.
15:25 Et c'était pour moi des émissions que je regardais parce que je voulais faire partie
15:28 de ce métier, je voulais vivre de ce métier.
15:31 Et donc aujourd'hui quand on m'a proposé d'être juré, j'ai dit sans hésiter "go".
15:35 - Allez, question de fin.
15:36 Les impromptus.
15:37 En une seconde, en une minute même pas.
15:39 Diriez-vous comme Emmanuel Macron "j'adore la bagnole" ? Parce qu'il y en a beaucoup
15:42 dans le clip de La Veine Tendresse.
15:44 - J'adore la bagnole.
15:46 La sensation de Love and Tenderness c'est surtout pour exprimer le crash sur lequel
15:50 on se relève, on se prend des murs et on se relève continuellement.
15:54 C'est cette quête du bonheur infini.
15:56 - La couv' de Télérama ou la couv' de Télé 7 jours ?
15:58 - La couv' de Télérama.
16:00 - Instagram ou Twitter ?
16:02 - Instagram.
16:03 - Vous avez posté une photo de vous cet été avec votre amoureux alors que vous disiez
16:06 jusque là "ma vie privée c'est mon jardin secret".
16:09 - Oui mais j'ai caché son visage.
16:10 - Oui, mais ça c'est un peu hypocrite.
16:12 - Vous êtes une femme pendant 24h, vous faites quoi ?
16:16 - Oh très bonne question.
16:20 - Allez, dites l'amour et on n'en parle plus.
16:25 - Je fais l'amour.
16:26 - Gainsbourg ou Jacques Dutronc ?
16:28 - Jacques Dutronc.
16:29 - Barbara ou Juliette Armanet ?
16:30 - Juliette Armanet, elle est dans l'album.
16:34 - Aurel San ou Stromae ?
16:35 - Ah très bonne question.
16:38 Aurel Maé ?
16:39 - Oui.
16:40 - Madonna ou Rihanna ?
16:41 - Rihanna.
16:42 - Il n'est pas d'accord sur Illa Cariaga.
16:43 - Je ne suis pas de la même génération.
16:44 - Et Dieu dans tout ça ?
16:45 - Oh la la, la taxe de fond d'interview.
16:46 - C'est pas possible, il est jeune dans sa tête.
16:47 - Je sens que tu es 94.
16:48 - Bon, je ne vais pas vous demander "Et Dieu dans tout ça ?" Si, je vais vous la poser.
17:03 Et Dieu dans tout ça ? Comme Jacques Chancel demandait à la fin de chaque une de ses interviews.
17:06 - À quoi bon ? À quoi bon tout ?
17:09 - Le nouvel album s'appelle Crash... non, Crash Coeur, pas Crash Test.
17:14 C'est le troisième album très réussi d'Eddie De Pretto.
17:17 Merci à vous et très belle journée.

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