La Porteuse de Pain - 1973 - Episode 10

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DB - 14-11-2023
Transcript
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01:02 Le sinistre personnage passe aux yeux de Mary pour un cousin gentiment loufoque de son père
01:06 et comme elle se plaint à lui de ses amours contrariés, Ovid décide de supprimer la rivale.
01:12 Une nuit, il attend Lucie dans un endroit désert et la poignarde.
01:17 [Bruit de moteur]
01:21 - Bonjour, monsieur l'homme.
01:23 - Oh, monsieur Clément. Je ne vous avais pas reconnu avec votre petite moustache là.
01:26 - Ça va bien.
01:27 - Oh oui. Eh, ne courrez pas si vite, c'est très bien d'ici.
01:30 - C'est vrai ?
01:32 [Musique]
01:37 - Qui est là ?
01:38 - C'est moi, Clément.
01:40 - Vous ? Entrez vite, la clé c'est pas à la somme.
01:43 [Musique]
01:49 - Lucie.
01:50 - Clément.
01:52 [Musique]
01:55 - Ça pique. Vous êtes drôle avec une moustache.
01:58 - Vous pouvez rire.
02:00 Vous savez comme j'ai tremblé pour vous.
02:02 - Mais qui vous a dit ?
02:03 - La dépêche de Maman Lison.
02:05 - Elle vous a prévenue ? Je l'avais supplié de n'en rien faire.
02:08 [Musique]
02:12 - Lucie, blessée légèrement, rien de grave. Ne vous inquiétez pas, c'est l'Isée Journaux Français.
02:16 Bon souvenir, Maman Lison.
02:18 Il y avait là de quoi être fou d'inquiétude, non ?
02:21 Donc je me suis précipité sur les journaux et que je n'ai rien trouvé.
02:23 Mais que vous est-il arrivé ? Racontez-moi.
02:25 - On a voulu m'assassiner, comme une reine.
02:27 Moi, une petite couturière.
02:29 - Mais pourquoi ?
02:30 - Je n'en sais rien. Pour ma bourse peut-être.
02:32 Alors qu'elle était presque vide.
02:34 Heureusement, je portais le médaillon qu'on a trouvé sur moi quand on m'a confié à l'assistance.
02:39 Il a dévié le poignard.
02:40 - Ah, c'est...
02:41 - La dame chez qui j'allais faire un essayage a cru apercevoir un vagabond, mais...
02:44 elle n'y était noire. Elle ne peut pas en être sûre.
02:47 - Mais... vous-même, vous n'avez rien vu ?
02:49 - Mais non, j'ai perdu connaissance aussitôt.
02:51 Je me suis réveillée à l'hôpital.
02:53 Et on m'a appris que j'avais échappé par miracle à la mort.
02:56 Trois jours après, ils m'ont laissé rentrer. Maman Lisande m'a ramenée en taxi.
02:59 - Ah, c'est Maman Lisande.
03:01 - Tiens, ça doit être l'heure de sa tournée.
03:03 On va lui faire une surprise. Aidez-moi à me lever.
03:05 - Je serai au moins là pour vos premiers pas.
03:07 Là. Doucement.
03:09 Ça ira ? - Oui.
03:12 - Dites-moi, la moustache, ça vous ennuie pas ?
03:15 - Non, j'adore.
03:18 - Voilà. - Ouh ! Maman Lisande !
03:21 - Ah, ils s'aiment, hein, ces deux-là.
03:26 C'est beau, la jeunesse.
03:29 - À tout à l'heure, Maman Lisande !
03:37 - À tout à l'heure.
03:39 - Maman Lisande, je t'aime.
03:43 - Je t'aime aussi.
03:45 - Je t'aime aussi.
03:47 - Clément !
03:54 Je ne vous attendais pas si tôt.
03:56 - Excusez-moi, Monsieur, mais à Venise, un télégramme m'est parvenu,
03:59 m'informant que la jeune fille à qui je porte intérêt
04:01 avait été victime d'une tentative d'assassinat.
04:04 - Vous ne voulez pas parler de cette petite couturière ?
04:06 - Si, Monsieur.
04:08 - Mais, c'est nouveau, hein ?
04:10 Et... elle est morte ?
04:14 - Heureusement, non. Un bijou a dévié le poignard.
04:16 Qui sent l'huile va transpercer le cœur.
04:18 - Ah.
04:19 - On recherche un rôdeur aperçu sur les lieux.
04:22 - Un crime crapuleux comme il y en a tant.
04:25 Vous dites que votre amie s'en est sortie indemne ?
04:27 - Non pas, mais avec une blessure sans gravité.
04:30 - C'est curieux, les journaux n'ont pas mentionné la nouvelle.
04:33 - Le fait divers a dû leur paraître insignifiant.
04:35 - Hum. Probablement.
04:37 - Assez gare ? - Non, merci.
04:41 - Avez-vous eu de bons contacts avec les verriers de Venise ?
04:43 - Oui, excellent.
04:44 Nous avons le choix d'une association avec les deux plus grands industriels de là-bas.
04:48 Je vous remettrai un rapport écrit dès demain.
04:50 - Parfait, parfait. La moustache vous va très bien.
04:52 - Ah, merci.
04:54 - Elle est impatiente de vous voir.
04:56 Elle a été très touchée par vos gentilles lettres.
04:58 Bon sang, Clément, comprendrez-vous enfin que votre bonheur est avec elle ?
05:02 - Monsieur, les égards que j'ai eus pour votre fille
05:05 ne sont dus qu'au fait que vous m'avez appitoyé sur elle.
05:08 Si mon attitude doit me mener plus loin que je ne le voudrais,
05:12 je préfère lui dire nettement quels sont mes sentiments.
05:15 - C'est là toute votre reconnaissance envers moi.
05:17 - Je sais tout ce que je vous dois.
05:19 Mais il m'est difficile de conserver une attitude
05:22 qui me donne mauvaise conscience.
05:24 Sur vos instances, j'ai dit à Marie que la promesse de mariage
05:28 que j'ai avec Lucie n'était qu'un vague projet.
05:30 Je regrette aujourd'hui d'avoir fait ce mensonge.
05:33 - Il ne vous coûte rien ?
05:35 - Si. Beaucoup.
05:38 Car il m'empêche de vivre en paix.
05:42 - Quevez-vous besoin de vivre en paix ?
05:44 Vous seriez le seul au monde.
05:45 - C'est pourtant tout ce que je désire.
05:47 - Excusez-moi, j'ai eu tort de m'emporter.
05:52 Nous reparlerons de cela un autre jour.
05:54 J'ai maintenant un rendez-vous urgent qui m'appelle au dehors.
05:57 Sans qu'il me mentit,
06:00 mon amour pour ma fille me rend quelquefois injuste.
06:04 Je le regrette.
06:06 Agissez selon votre guerre.
06:09 - C'est là que le bas me blesse.
06:11 Je ne trouve jamais la force de faire du mal à qui que ce soit.
06:15 - Interdit au public. Vous ne savez pas lire, non ?
06:24 - Je suis une relation de M. Solivo.
06:26 Le concierge m'a dit qu'il chantait en matinée.
06:28 - Solivo connaît pas.
06:30 - Je crois que je reconnais sa voix.
06:32 - Ah, mais c'est un videl !
06:34 Le concierge m'a dit qu'il chantait en matinée.
06:37 - Le comique qui n'est pas comique.
06:39 - J'espère que vous venez nous le reprendre.
06:41 - Non, j'ai seulement deux mots à lui dire.
06:43 - Un bonjour aux Amériques, je suis tombé amour fou
06:46 d'une fille fantastique, jolie dessus comme dessous.
06:51 Je lui dis perdant la tête...
06:53 - C'est un de ses amis ?
06:55 - Il m'apprend à chanter.
06:57 - Je vous plains.
06:59 - Venez par ici, doucement.
07:01 - Je vous jure que je n'étais pas très fier
07:03 quand elle me dit en battant des paupières
07:05 que je suis la Miss du Mississippi.
07:08 La croqueuse de fleurs, la mangeuse de pommes,
07:11 je suis la Miss du Mississippi.
07:13 La croqueuse de coeurs, la mangeuse d'hommes,
07:16 je suis la Miss du Mississippi.
07:18 Votre vie est finie, nini,
07:20 quand la Miss sourit, quand la Miss sourit,
07:23 votre vie est finie, nini,
07:25 quand la Miss du Mississippi sourit.
07:27 (rire)
07:29 - J'ai dépensé des fortunes
07:34 dans tous les grands restaurants
07:36 pour cette cruelle brune
07:38 sans devenir son amant.
07:40 Mais je la trouvais si belle
07:43 qu'un beau jour à la mairie,
07:45 je conduis la demoiselle
07:47 pour devenir son mari.
07:49 Je vous jure que je n'étais pas très fier
07:52 quand elle me dit en battant des paupières
07:54 que je suis la Miss du Mississippi.
07:58 Mais je m'appelle Billy
08:00 et j'étais, je vous jure,
08:02 le caïd du Mississippi.
08:04 Quand une balle perdue m'a changé l'allure,
08:07 je suis la Miss du Mississippi.
08:09 Excusez, je suis forcé de m'en aller.
08:11 Et la Miss sourit, et la Miss sourit.
08:13 Excusez, je suis forcé de m'en aller.
08:15 Et la Miss du Mississippi sourit.
08:17 (rire)
08:19 - Mais qu'est-ce qu'ils ont? Ils sont gelés ou quoi?
08:26 On se croira la mort?
08:28 - Avec une patate pareille, ça n'a rien d'étonnant.
08:30 - Ils retournent dans les Amériques, on s'est assez vu.
08:33 - Ah oui, ah oui!
08:35 - Et vous, mademoiselle Tamia, vous allez les réchauffer.
08:37 - Deux rideaux? Pourquoi deux rideaux? J'en avais demandé trois.
08:40 - Mais un troisième, très reçu d'étonnement.
08:42 - Oh, Paul! - Ça, c'est gentil d'être venu maintenant.
08:44 Malheureusement, on était tombés sur une mauvaise salle.
08:46 Je sais pas ce qu'ils ont aujourd'hui.
08:48 On dirait qu'ils se font peindre sur les photos.
08:50 - Voici Tamia!
08:52 (acclamations)
08:54 (musique douce)
08:56 (acclamations)
08:58 (musique douce)
09:00 - ♪ Les marins qui meurent en mer ♪
09:04 ♪ Et que l'on jette aux bouffes amères ♪
09:07 ♪ Comme une pierre ♪
09:09 - Tu vas voir, Tamia, le bide qu'elle va prendre.
09:11 - Ça m'étonnerait. - Marc, si tu m'avais prévenu,
09:13 je t'aurais fait donner une loge.
09:15 Mais dans le fond, ça vaut mieux comme ça.
09:17 Viens plutôt dans 15 jours me voir à l'Alcazar.
09:19 Ici, je rôde mon tour de chambre et là-bas, je serai fin prêt.
09:21 - Je suis pas venu pour te parler de ton tour de chambre
09:23 et pour t'apprendre quelque chose de grave.
09:25 - Je veux juste te parler de notre santé.
09:27 - Oui, celle de la jeune fille dont tu t'es occupée,
09:29 meilleure que jamais. - Mais c'est impossible!
09:31 J'y ai cassé ma lame. - Le mieux est d'aller voir sur place.
09:33 Allez, va te démaquiller, te réhabiller.
09:35 Je t'attendrai dans le hall.
09:37 - ♪ Le rame ne s'envole pas ♪
09:41 ♪ Dans une étoile ♪
09:47 ♪ Désormais fouée au sanglot ♪
09:51 ♪ Par ce nouveau crime des flots ♪
09:54 ♪ Qui teint la navre ♪
09:57 ♪ Entre la foudre et l'océan ♪
10:00 ♪ Elle appelle dans le néant ♪
10:04 ♪ Le cher cadavre ♪
10:10 - Où habite-t-elle? - Là-haut, au 9 de cette rue,
10:20 au 3e étage. - Son nom?
10:22 - Ça, j'en sais rien. Je l'ai vu avec Clément Labroux,
10:24 alors j'avais pas besoin d'entrer dans les détails.
10:26 - C'est bon, j'y vais. - Je te suis.
10:28 - Non, reste là! Je ne tiens pas à ce que tu te fasses remarquer
10:30 avec ta face de clown et encore le maquillage sur la figure.
10:32 Ouvre la ferme.
10:34 (Bruit de la voiture)
10:36 - Lucie Fortier, 3e étage.
10:59 Lucie Fortier...
11:01 - Vous cherchez quelqu'un? - Bonjour, madame.
11:03 Euh... mademoiselle Lucie Fortier.
11:05 - Oh, elle peut pas recevoir, monsieur. Elle est encore couchée.
11:07 - Malade? - Non.
11:09 Elle a été attaquée par un rôdeur, hein,
11:11 et il s'en est fallu de peu qu'elle y passe.
11:13 - Elle est gravement blessée? - Non, non, non.
11:15 Juste une égratignure.
11:17 Eh oui. Dans 3 jours, elle pourra reprendre son travail.
11:19 - Ah ben, tant mieux, tant mieux, tant mieux.
11:21 Merci, ma bonne dame. Je repasserai.
11:23 - C'est de la part de qui?
11:25 - Un admirateur.
11:30 - Il peut toujours repasser, vieux beau. La place est déjà prise.
11:33 - Attendez. - Bienvenue.
11:40 - La fille est bien vivante.
11:46 - Elle aura fait une fausse sortie.
11:48 Mais le truc est classique. Seulement moi,
11:50 j'aurai le mot de la fin.
11:52 - Ça ne servira plus à rien. Au contraire.
11:54 Sais-tu comment s'appelle l'amoureuse de Clément?
11:56 Lucie Fortier.
11:58 - Fortier? Comme Jeanne?
12:00 - Oui, comme Jeanne Fortier, dont j'ai vu le portrait chez Castel.
12:03 Et Lucie, comme le bébé qu'elle laissait en nourrice à la varenne.
12:07 - Oh, mais c'est une bonne incidence.
12:09 - Ça, c'est le point qu'il faut éclaircir.
12:11 Si Lucie est vraiment l'enfant de Jeanne Fortier,
12:14 jamais Clément ne pourra épouser la fille de celle qui a tué son père.
12:18 - Oh, c'est génial. J'ai compris.
12:21 C'est un excellent rebondissement.
12:23 Bon, alors tu me conduis à la Bastille et...
12:26 Moi, je... je file au renseignement.
12:28 - 1000 francs, s'il te plaît.
12:30 - 1000 francs pour quoi faire?
12:32 - Bah, pour aller à la varenne,
12:34 voir ce qu'est devenue cette chère petite Lucie.
12:37 Faut bien que je paie mon billet.
12:39 C'est fou, ce que les chemins de fer coûtent cher en ce moment.
12:42 - Crabule!
12:44 - Allez-y!
12:46 (Bruit de voiture)
12:48 - Oh! Le bureau des pleurs de la varenne, c'est bien ici?
13:04 - Des pleurs?
13:06 - C'est bien à vous qu'on annonce les décès, non?
13:08 L'arme sincère ou circonstances, les naissances, les mariages.
13:11 Pleurs de joie sans fondement plausible.
13:13 - Oui, c'est ici.
13:15 - Bonjour, M. Le Grand.
13:17 Commissaire Falzard de la brigade mondaine.
13:19 - Enchanté. - Y a pas de quoi.
13:21 Qu'est-ce que vous fichez dans ce bureau toute la journée?
13:24 - Ben... j'essuie des larmes.
13:26 - Attention, hein. Pas d'esprit avec moi, mon petit père.
13:29 Je pourrais être votre fils. - Excusez-moi.
13:31 - J'ai besoin d'un renseignement concernant la femme Fortier
13:34 qui s'est récemment évadée de prison.
13:36 Elle avait une fille en nourrice à la varenne.
13:38 Je voudrais savoir ce qu'elle est devenue.
13:40 - Ah! Mais vous tombez bien. Je connais toute l'affaire.
13:43 La femme de Frémy est venue confier son bébé. C'est moi.
13:46 - Que constituez-vous dossier? Montrez-le-moi.
13:49 - Oui. 1892.
13:51 Voilà.
13:55 Ah!
13:58 "Lucie Fortier.
14:00 "Le 11 octobre 1892.
14:03 "Jus les carences de Fortier Jean, décédé,
14:08 "et de sa femme née, Jeanne Lourdain,
14:10 "condamnée à la réclusion perpétuelle,
14:13 "la veuve Frémy, Augustine,
14:16 "se décharge en faveur de l'assistance publique
14:19 "d'un enfant de sexe féminin
14:22 "que les parents lui avaient confié
14:24 "et dont l'identité est celle de Lucie Fortier."
14:28 - Très bien. - Le 8 février 1892.
14:31 - Parfait. Donnez-moi une copie du récipice.
14:34 - C'est pas légal. - Comment pas légal?
14:37 - Qui a-t-il de plus légal que la police?
14:40 Je peux vous signer un reçu. - Ah! Si vous me donnez une décharge.
14:44 - Un petit cigare? - Non.
14:47 Pas de tabac, pas d'alcool.
14:49 C'est comme ça que je suis arrivé à 65 ans.
14:52 - Vous ne les paraissez pas. - Forcément!
14:55 J'en ai 75!
14:59 - Ah! Ah! Ah!
15:02 - Bonjour, madame. - Bonjour, monsieur.
15:19 - Vous désirez? - Je cherche une aiguille dans une botte de foin.
15:22 - Je vends bien des aiguilles, mais j'ai pas de foin.
15:25 - Vous avez des couteaux? - Bien sûr.
15:28 - Un cran d'arène? - J'en ai plusieurs sortes.
15:31 - Vous en avez comme celui-ci?
15:34 - Un voilà. Et ça?
15:40 Ah oui, je parie que vous êtes de la police.
15:44 - Vous allez deviner. On peut parler quand on trèche.
15:47 C'est un métier bien amusant. On y joue toujours à cache-tampon.
15:52 - Ce bout de lame, par exemple, m'a permis d'identifier le nom du fabricant.
15:58 Je suis allé chez lui et j'ai relevé toutes les commandes récentes de ce modèle.
16:03 Or, vous êtes sur la liste de ces commerçants.
16:06 C'est pourquoi je suis venu à vous, en priorité.
16:09 - Pourquoi moi, en priorité?
16:11 - Parce que vous avez votre boutique rue des Flandres...
16:14 et que la victime de l'agression y habite aussi.
16:17 La coïncidence est curieuse.
16:19 - Vous voulez parler de la petite couturière qui habite là à côté?
16:22 - Oui, madame. Oui.
16:24 - Oh! C'est un chauffeur de taxi qui a fait le coup.
16:27 Je lui ai vendu le couteau il y a une huitaine de jours.
16:30 Je m'en souviens bien. C'était un petit bonhomme qui était pas plus épais qu'un harangue.
16:34 Et puis, il avait une moustache toute en hauteur, comme le caisser.
16:37 Et puis, il éternuait, il éternuait.
16:39 - C'est sûrement le même homme...
16:42 déguisé en vagabond, à attaquer la jeune fille d'à côté.
16:48 - Oui, oui, oui, oui, oui.
16:51 C'est pas un crime qui pue l'oeuf.
16:53 Et l'affaire a été soigneusement préparée.
16:56 Mademoiselle Fortier ne se connaissait pas d'ennemis dans le quartier.
16:59 - Qui voulez-vous qu'en veuille à cette petite jeune fille?
17:02 Elle est douce comme un mouton.
17:04 - C'est donc un loup qu'il faut chercher.
17:07 Un loup. Mais...
17:09 la forêt est grande.
17:12 Ouvrez l'oeil, madame.
17:15 Ouvrez l'oeil. - Oui, oui, oui.
17:17 - Là, voyez-vous, ce sont les ficus.
17:20 Celui-ci vient de l'Uberia. Celui-là, d'Afrique.
17:23 Et là, celui-là vient des Indes. Il est beau, hein?
17:26 - Ah oui. - C'est le ficus religieux.
17:28 - Oh, maintenant que vous m'avez parlé de ces merveilleuses plantes,
17:32 peut-être pouvons-nous parler de ce merveilleux voyage de nos abénices
17:36 que vous avez fait tout seul.
17:38 Pouvez-vous me dire quand nous le ferons à deux?
17:40 - Mais... mais je ne vous ai jamais rien dit
17:43 qu'ils puissent vous faire croire. - Yes, I know.
17:46 C'est mon père qui m'a tout promis.
17:48 Et vous n'êtes pas obligés de tenir les promesses des autres.
17:51 - Mélise, j'ai pour vous une profonde sympathie.
18:06 - Cessez de faire le bon samaritain, voulez-vous.
18:09 Quoi qu'on ait pu vous dire, je ne m'en porterai pas plus mal.
18:13 - Je le souhaite.
18:15 - Croyez-vous que je manque de funès au point de ne pas voir
18:18 que toutes vos attentions sont inspirées par la pitié?
18:21 Pauvre jeune fille riche qui, avec tous ses millions,
18:24 ne peut pas s'acheter la santé.
18:26 Il faut bien faire quelque chose pour elle.
18:28 Quelques sourires, quelques lettres,
18:30 quelques promenades instructives.
18:32 Ne coûte guère. Et n'engage à rien, n'est-ce pas?
18:36 - Mère, je vous en prie.
18:38 - Il me semble pourtant qu'un peu de bonheur
18:43 m'aurait rendu le goût de vivre.
18:46 - Un bonheur à nous deux ne serait pas bien gai.
18:52 - Qu'est-ce que vous en savez?
18:54 Qui vous dit que vous serez plus heureux
18:56 avec cette petite sotte que vous me préférez?
18:58 - Mais Lucie et moi... - Non, Clément, ne dites plus rien.
19:02 J'attendrai encore. Longtemps, s'il le faut.
19:06 On ne sait jamais ce que le destin nous réserve.
19:09 - Il faudrait bien qu'un jour... - Pas aujourd'hui, en tout cas.
19:12 Je suis fatiguée.
19:14 Le bonheur d'être avec vous n'est peut-être pas gai,
19:16 mais il est épuisant. Rentrons.
19:19 - Vous avez fait une bonne promenade, mes enfants?
19:29 - Excuse. - Qu'est-ce que vous lui avez encore fait?
19:32 - Je vais aller là-bas. Je viens vous communiquer tout d'abord.
19:40 - Il vous plaira encore et vous en êtes la cause.
19:42 - Je suis désolé, mais vous lui avez trop menti et je ne peux rien contre cela.
19:45 - Soit, disons désormais la vérité.
19:47 Bien que toutes les vérités ne soient pas bonnes à dire,
19:49 et celle qui sort du puits n'est pas toujours la plus propre.
19:52 Venez-vous épouser Mary?
19:54 - Non, monsieur.
19:56 - Vous aimez toujours votre cousette?
19:58 - Oui, monsieur. - Même si cette fille était indigne de vous?
20:01 - Je vous défends de l'insulter. - La vérité vous ferait-elle peur?
20:05 - Qu'avez-vous à lui reprocher?
20:07 - La vérité, c'est que vous êtes une fille de criminel.
20:10 - Vous avez bien parlé.
20:12 - Cette union serait indigne de vous, Clément.
20:15 Votre Lucie est la fille de Jeanne Fortier, la femme qui a tué votre père.
20:21 - Lucie, la fille d'une criminelle?
20:35 - C'est impossible.
20:37 - C'est cependant la vérité.
20:39 - Allons-nous, c'est inconcevable.
20:42 - Mon pauvre Clément. J'aurais bien voulu vous éviter ce coup du sort.
20:46 - Mais, n'est-ce pas, il y en a des centaines en France.
20:48 Rien d'étonnant à ce que Lucie porte un nom aussi répandu.
20:51 - Ma parole ne vous suffit pas?
20:53 - Monsieur Prevant, moi, je refuserai encore de vous croire.
20:56 - Eh bien, lisez ceci et croyez ce que vous voulez.
21:04 Ce papier d'état civil a été établi à la Varennes
21:07 le jour où Lucie, fille de Jeanne Fortier, a été confiée à l'assistance publique.
21:12 Êtes-vous convaincu maintenant?
21:16 La vérité était gruelle.
21:19 Mais je vous ai massé pour avoir eu le courage de vous la lire.
21:24 - Je vous en prie, je vous en prie.
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22:32 - Clément, mais qu'est-ce que vous faites là?
22:35 Lucie vous a attendu toute la soirée.
22:37 - Je ne suis pas monté.
22:39 - Mais elle est vide, elle est sûrement très inquiète.
22:42 Qu'est-ce que vous avez?
22:44 - Je n'ai plus le droit de penser à elle.
22:48 - Pourquoi?
22:50 Qu'est-ce qu'elle vous a fait?
22:52 - Elle? Rien.
22:56 - Oui.
23:01 - Ses rêves vous attirent vers une autre, plus riche?
23:04 - Oh non.
23:06 - Alors, parlez Clément.
23:11 Vous n'avez pas confiance en moi?
23:14 - Si.
23:16 - Alors?
23:25 - Lucie est la fille de Jeanne Fortier,
23:28 cette femme qui a assassiné mon père.
23:31 Vous me comprenez à présent?
23:37 - Qui vous a dit ça?
23:41 - Mon patron, M. Armand.
23:43 - Comment l'a-t-il su?
23:46 - Il s'est...
23:55 - Même si ce qui est écrit là est vrai,
23:58 pourquoi Lucie devrait souffrir d'une faute qui n'est pas la sienne?
24:01 - L'honneur de mon père m'est sacré.
24:04 - Et...
24:07 si vous appreniez que Jeanne Fortier est innocente?
24:11 - Je sais, c'est possible.
24:15 Ma tante l'a toujours crue.
24:22 - Le fait est là, elle a été condamnée.
24:25 - Et ça vous suffit?
24:29 C'est trop injuste.
24:34 On condamne Lucie comme on a condamné sa mère,
24:38 sans même vouloir l'entendre.
24:40 Pire encore,
24:43 car que peut-on lui reprocher à cette petite,
24:47 sinon d'être née?
24:51 Finalement, c'est tout ce que vous avez à lui reprocher,
24:54 d'être née.
24:56 - Ne m'accablez pas, Maman Lison.
24:58 - Un homme du peuple,
25:00 voilà ce qu'elle aurait dû rencontrer.
25:02 Un homme simple,
25:04 qui aurait compris tout de suite qu'elle était la meilleure femme qu'il pouvait trouver.
25:07 - Parlez-lui, je vous en prie, vous saurez le faire mieux que moi.
25:09 - Ah non, M. Labroux.
25:11 Ne comptez pas sur moi.
25:13 Si vous avez le courage d'abandonner Lucie,
25:17 ayez le courage d'aller lui dire vous-même.
25:21 - Je vous en prie.
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