Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Weekend.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information,
00:00:06 pour l'analyser, pour la décrypter avec nos invités.
00:00:09 Je vous les présente dans un instant, mais avant.
00:00:12 Au sommaire de cette émission, la commémoration du courage et du sacrifice de nos héros.
00:00:17 Une cérémonie du 11 novembre singulière cette année,
00:00:20 avec le centenaire de la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
00:00:23 Centenaire célébré dans une heure à suivre sur notre antenne,
00:00:26 mais une journée entachée par des tags pro-palestiniens sur un monument aux morts
00:00:30 dans une commune de la Creuse.
00:00:32 Est-ce qui a provoqué l'indignation ?
00:00:34 On le comprend, on en parle dans un instant.
00:00:36 Alors que les combats se poursuivent dans la bande de Gaza,
00:00:39 Emmanuel Macron exhorte Israël à cesser les bombardements.
00:00:42 Des propos hier soir lors d'une interview donnée à la BBC.
00:00:45 Après avoir affiché son soutien inconditionnel à Israël
00:00:48 en évoquant une coalition pour lutter contre le terrorisme,
00:00:51 le chef de l'État est-il en train de lâcher l'État hébreu ?
00:00:54 On en parle avec nos invités.
00:00:56 Emmanuel Macron qui ne se rendra pas à la marche contre l'antisémitisme demain.
00:01:01 Ce matin, il s'est justifié en affirmant qu'il serait par le cœur
00:01:05 et par la pensée à cette manifestation,
00:01:07 tout en dénonçant beaucoup de confusion, de récupération.
00:01:11 Absence d'Emmanuel Macron, cordon républicain
00:01:14 pour ne pas marcher avec le Rassemblement national,
00:01:16 l'Union est-elle devenue impossible ?
00:01:19 L'avis de nos invités dans cette émission.
00:01:21 Pour en parler, pour vous accompagner cet après-midi,
00:01:25 Naïma M. Fadel, essayiste.
00:01:27 Bonjour Naïma.
00:01:27 - Bonjour.
00:01:28 - A vos côtés, William Tay.
00:01:29 Bonjour William.
00:01:30 - Bonjour.
00:01:30 - Politologue.
00:01:31 Tanguy Hamon, journaliste police-justice est également avec nous.
00:01:34 Nous allons revenir dans un instant avec vous sur ces tags,
00:01:36 sur ce monument aux morts.
00:01:38 Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RED.
00:01:40 - Bonjour Olivier.
00:01:40 - Bonjour Jean-Michel.
00:01:42 Et Jonathan Cixous, rédacteur en chef à Causer.
00:01:44 - Bonjour Olivier.
00:01:46 - La parole à vous dans un instant,
00:01:47 mais tout de suite on fait un point complet sur les dernières actualités.
00:01:50 Et c'est avec vous Adrien Spiteri.
00:01:51 Bonjour mon cher Adrien.
00:01:53 - Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:01:55 Le président iranien appelle les pays musulmans
00:01:58 à qualifier de salles d'organisation à terrorisme.
00:02:01 Des mots prononcés par Ibrahim Raisi,
00:02:02 "Ariad" en arabie saoudite.
00:02:05 Une réunion d'urgence de la Ligue arabe s'est tenue sur place
00:02:08 pour réclamer la fin des violences à Gaza.
00:02:10 Le président iranien demande également aux pays musulmans,
00:02:13 je cite, "de se préparer à armer les Palestiniens
00:02:16 si les crimes de guerre d'Israël se poursuivent".
00:02:19 La situation est de plus en plus critique dans les hôpitaux à Gaza.
00:02:23 Conséquence des combats intenses entre Israël et le Hamas,
00:02:26 20 des 36 établissements de santé de l'enclave palestinienne
00:02:30 sont hors service.
00:02:31 Information du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU,
00:02:34 la bande de Gaza est soumise à un siège total
00:02:36 depuis le 9 octobre dernier.
00:02:39 Et dans ce contexte, Emmanuel Macron appelle à un cessez-le-feu.
00:02:41 Aujourd'hui, des civils sont bombardés.
00:02:43 Nous exhortons donc Israël à arrêter.
00:02:47 Ce sont les mots du président de la République
00:02:49 dans un entretien à la BBC.
00:02:51 Selon le Premier ministre israélien,
00:02:52 la responsabilité des dommages causés aux civils
00:02:55 incombe au Hamas.
00:02:57 Cette interrogation, Adrien,
00:02:58 Emmanuel Macron est-il en train de lâcher Israël ?
00:03:00 On en parlera justement avec nos invités lors de cette émission.
00:03:03 Adrien Spiterich, nous retrouvons à 17h30
00:03:06 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:03:08 La France qui célèbre donc aujourd'hui, en ce 11 novembre,
00:03:11 l'armistice signé en 1918,
00:03:13 mettant ainsi fin au combat de la Première Guerre mondiale.
00:03:16 Un jour pour se souvenir de ceux qui ont donné la vie
00:03:19 pour notre liberté, avec courage, bravoure et dévouement.
00:03:22 Emmanuel Macron a pris la parole ce matin
00:03:24 lors de la commémoration.
00:03:26 Un fait exceptionnel d'ailleurs, qui ronde avec la tradition.
00:03:29 Retour sur cet hommage avec Clémence Barbier.
00:03:31 Une gerbe aux couleurs de la France
00:03:35 déposée au pied de la statue Georges Clémenceau.
00:03:38 Emmanuel Macron observe ensuite une minute de silence
00:03:43 pour se souvenir des soldats morts au combat
00:03:46 pendant la Première Guerre mondiale.
00:03:47 Un silence rompu par la Marseillaise.
00:03:51 Des commémorations particulières marquées cette année
00:03:56 par le centenaire de la flamme qui orne
00:03:59 la tombe du soldat inconnu.
00:04:00 Comme le veut la tradition, un hommage est aussi rendu
00:04:04 aux soldats tués en opération extérieure cette année.
00:04:07 Adjudant-chef Nicolas Latourte.
00:04:11 Sergent-chef Baptiste Gauchot.
00:04:14 Sergent-chef Nicolas Mazier.
00:04:16 Ces trois militaires français sont morts en Irak en août dernier.
00:04:21 Après cet hommage, le président prend la parole.
00:04:24 En tombant pour cette terre charnelle et spirituelle
00:04:29 qu'est le sol de France, puis en étant enterré ici,
00:04:34 le soldat inconnu signifie cette fraternité d'armes,
00:04:40 de deuil et d'espérance.
00:04:44 Cette journée de commémoration se poursuit ce soir
00:04:46 où une veillée patriotique est organisée à l'Arc de Triomphe
00:04:50 en présence de centaines de portes-drapeaux.
00:04:53 - Effectivement, dans moins d'une heure,
00:04:55 une cérémonie du centenaire du 1er à l'image de la flamme du 11 novembre 1923
00:05:00 va se tenir.
00:05:01 On suivra tout cela en direct sur nos trentaines.
00:05:04 L'occasion aussi de parler du devoir de mémoire
00:05:07 et ce qu'il perdure aujourd'hui.
00:05:08 On en parlera tout à l'heure.
00:05:10 Mais avant, dans ce contexte de commémoration,
00:05:13 cette indignation.
00:05:14 Vous allez le voir dans la creuse, dans la commune,
00:05:16 plus précisément de Jean-Rioux Pigerolle.
00:05:19 Des tags découverts sur le Monument aux Morts.
00:05:22 Vous le voyez à l'antenne.
00:05:24 "Palestine libre", pouvait-on lire notamment.
00:05:27 Le drapeau palestinien a également été peint sur l'une des façades.
00:05:30 Alors, Tanguy Hamon du service police-justice
00:05:32 est avec nous pour nous en parler.
00:05:33 Une enquête a été ouverte, Tanguy.
00:05:36 - Oui, elle a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie locale.
00:05:40 Les faits ont été découverts ce matin.
00:05:41 Donc peu de temps, très peu de temps avant le début de la cérémonie du 11 novembre.
00:05:45 Cette cérémonie qui a finalement pu se dérouler.
00:05:48 Et juste avant cette cérémonie, les forces de l'ordre et les enquêteurs
00:05:51 ont pu prélever au prélèvement technique et scientifique
00:05:54 dans le but de retrouver les auteurs ou l'auteur de ces dégradations.
00:05:58 Ces dégradations, comme on le voit à l'image,
00:06:00 qui sont un message "Palestine libre", un autre, une inscription en arabe.
00:06:04 Et notamment, également sur la face de ce monument,
00:06:07 un gigantesque drapeau palestinien qui a été peint.
00:06:12 La préfecture de la Creuse a réagi.
00:06:15 Elle a estimé qu'il s'agissait d'un acte odieux et stupide.
00:06:19 Et une source de gendarmerie nous indiquait que si l'indignation
00:06:23 avait été large parmi les habitants de la commune,
00:06:26 aucun débordement, aucune violence n'ont accompagné
00:06:29 la découverte de ces faits, fort heureusement.
00:06:31 - Merci beaucoup, mon cher Tanguy.
00:06:33 Alors effectivement, Jonathan Cixous, de l'indignation.
00:06:36 Et on le comprend finalement, s'en prendre un monument aux morts,
00:06:40 c'est quelque chose qui était inimaginable il y a encore quelques années.
00:06:43 Cela révèle quoi, selon vous ?
00:06:46 - Permettez-moi d'avoir un peu plus que de l'indignation en apprenant cela.
00:06:51 J'ai franchement un sentiment de dégoût pour ne pas franchir le pas de la colère.
00:06:56 Ça révèle quoi ? Ça révèle que notre société est capable,
00:07:01 et ça m'effraie, de générer des monstres.
00:07:02 J'entends par là qu'il y a différentes gradations dans la monstruosité.
00:07:06 Ça va aussi bien d'une influenceuse qui fait un humour plus que douteux
00:07:11 sur la cuisson d'un bébé, au non-respect, au vandalisme
00:07:15 de nos monuments aux morts.
00:07:18 Nous avons tous dans notre famille quelqu'un, au moins un,
00:07:21 qui est tombé durant la guerre de 14, si ce n'est pas plusieurs.
00:07:25 Nous avons aussi des héros qui y sont revenus, des tranchées.
00:07:30 En ce qui me concerne, c'est une mémoire vivante qui m'a été transmise
00:07:33 par un bon nombre de militaires qui ont été sur le champ de bataille.
00:07:39 La guerre de 14 n'est pas quelque chose d'un récit lointain concernant.
00:07:43 Et de voir qu'il y a eu cette rupture de transmission,
00:07:46 de voir que des jeunes d'aujourd'hui, parce que je ne pense pas que ce sont
00:07:49 des gens très âgés qui commettent ce type de vandalisme scandaleux,
00:07:55 ne savent pas, ou s'ils le savent, c'est encore plus grave,
00:07:58 mais s'ils ne savent pas ce qu'ils font, parce qu'ils ne savent pas
00:08:00 ce que ça représente, ils ne savent pas ce que représentent
00:08:03 les morts pour la France, c'est très grave.
00:08:06 Et c'est cette génération-là qui, au-delà de l'ignorance,
00:08:10 patauge dans la bêtise crasse et on doit faire avec.
00:08:14 Naïm M. Fadel, les propos forts de Jonathan Cixous,
00:08:18 qui qualifie les auteurs de cet acte de "monstres".
00:08:21 C'est le terme que vous employez.
00:08:23 Effectivement, en tout cas, aujourd'hui, cette mémoire,
00:08:27 on a le sentiment qu'elle ne veut plus rien dire,
00:08:30 c'est-à-dire taguer ce monument aux morts, c'est s'en prendre aussi
00:08:34 à l'histoire de nos parents, de nos grands-parents.
00:08:36 Oui, effectivement, on bafoue cette histoire et on bafoue aussi
00:08:39 ce devoir de mémoire et ce devoir de mémoire qui nous engage tous.
00:08:44 Donc, je rejoins complètement ce que vient de dire Jonathan Cixous.
00:08:53 Moi, je ressens de la colère.
00:08:57 Et il faut être juste, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on bafoue
00:09:01 nos monuments qui sont des témoignages de l'histoire,
00:09:08 et notamment nos monuments aux morts.
00:09:11 Et je suis scandalisée d'autant plus que, même si je ne suis pas
00:09:16 de française de souche, je sens cette mémoire, enfin,
00:09:21 j'ai cette mémoire de ces personnes qui ont donné leur vie
00:09:25 pour la France, pour que la France reste la France.
00:09:27 Je l'ai aussi en héritage.
00:09:29 Et je pense que toutes ces personnes-là qui, comme moi,
00:09:34 sont devenues françaises, ou ces personnes-là qui vivent en France,
00:09:39 qui sont d'origine étrangère ou qui sont étrangers,
00:09:42 nous avons ce devoir de respecter, de faire respecter ces monuments.
00:09:47 Et je voudrais aussi rajouter que l'école a un rôle à jouer.
00:09:51 Vous savez, Olivier, moi, quand j'étais enfant,
00:09:54 je me souviens très bien, je suis arrivée en France,
00:09:56 je ne savais pas parler un mot de français,
00:09:58 je suis arrivée à l'âge de 8 ans et demi,
00:09:59 et je me souviens que, même si je ne comprenais pas tout ce qu'on me disait,
00:10:03 quand il y avait des moments forts de l'histoire, où il fallait commémorer,
00:10:07 parce qu'on commémorait l'histoire de France,
00:10:09 tous les moments de l'histoire de France,
00:10:12 je vous assure, je levais la main pour aller lever le drapeau.
00:10:16 Parce qu'en ce temps-là, on levait encore le drapeau.
00:10:18 Et j'en étais même fière.
00:10:19 Et aujourd'hui, je pense que ce devoir de mémoire doit être partagé,
00:10:24 mais dans un, comment dirais-je,
00:10:27 j'allais dire dans une obligation, mais dans un devoir obligatoire.
00:10:32 Et on peut d'ailleurs souligner que Gérald Darmanin
00:10:34 est actuellement à la Grande Mosquée de Paris
00:10:35 pour rendre hommage à près de 100 000 soldats musulmans
00:10:38 morts pour la France au cours des différentes guerres,
00:10:41 des soldats venus d'Algérie, de Tunisie, de Maroc,
00:10:44 du Sénégal, du Mali, qui se sont battus également pour la France.
00:10:47 William, pour revenir à ces dégradations de ce monument aux morts,
00:10:51 ce que l'on peut souligner, c'est que ce n'est pas la première fois
00:10:54 que ce monument aux morts est dégradé,
00:10:57 puisque les prénoms Naël, Adama, Zied, Buna,
00:11:00 on le rappelle, ce sont les prénoms des quatre jeunes tués
00:11:03 dans le cadre d'interventions policières ces dernières années,
00:11:06 ont été tagués sur ce monument aux morts.
00:11:09 Alors ce qui peut interpeller, c'est à la fois là,
00:11:11 des tags pro-palestiniens, c'est en juillet dernier.
00:11:14 En juillet dernier, dans le contexte des émeutes
00:11:16 suite à la mort de Naël, oui, exactement.
00:11:18 Donc voilà, on est dans une petite commune de la Creuse.
00:11:21 On a là des tags pro-palestiniens.
00:11:24 En juillet dernier, c'était des tags dans ce contexte de manifestation
00:11:27 pour ce qu'on appelait les violences, contre les violences policières.
00:11:31 C'était ça le terme, William Tay.
00:11:33 C'est assez intéressant.
00:11:35 Il y a un certain continuum.
00:11:37 Je pense que les personnes, probablement si par cas,
00:11:39 on peut se dire que les personnes sont à peu près les mêmes
00:11:41 ou en tout cas partagent les mêmes convictions.
00:11:43 Il y a un continuum de ce qui est fait.
00:11:44 Et ce qui est fait, c'est que vous attaquez non pas un monument aux morts,
00:11:47 vous vous attaquez à la France
00:11:48 parce que vous voulez manifester une haine anti-France.
00:11:50 Lorsque vous attaquez un monument aux morts,
00:11:52 ou est-ce que vous voulez manifester votre compassion
00:11:55 contre les violences policières,
00:11:56 vous vous attaquez à une certaine idée de la France,
00:11:57 à une certaine idée de la politique.
00:11:59 Le général de Gaulle disait que la France, il y avait une certaine idée.
00:12:02 C'était la France qui se bat, c'était la France éternelle,
00:12:04 celle qui se mettait toujours debout et jamais à genoux.
00:12:06 C'était l'héritage et le message que voulaient nous transmettre
00:12:09 ceux qui se sont battus entre 14 et 18.
00:12:11 Ils se sont battus pour une certaine idée,
00:12:12 ils se sont battus pour un certain idéal,
00:12:14 en se disant que la France ne pouvait pas être le vassal d'un autre pays.
00:12:17 La France ne pouvait pas être autre chose qu'une certaine idée,
00:12:20 donc celle de la grandeur, celle que partageait le général de Gaulle.
00:12:23 Or, lorsque vous attaquez cet héritage,
00:12:24 lorsque vous attaquez aux personnes qui se sont battues pour ça,
00:12:26 vous attaquez pas uniquement aux personnes qui se sont battues,
00:12:29 ou à un lien généalogique entre des parents, des enfants.
00:12:32 Ces personnes-là font partie de l'âme française.
00:12:35 Elles nous ont transmis quelque chose en héritage qui est plus grand que nous
00:12:38 et qui nous dépassera jusqu'à la fin de notre vie.
00:12:40 Et ce qu'on fait dans la vie dépasse ce que l'on fait
00:12:43 et restera pour l'éternité.
00:12:44 Et ces personnes-là rentrent dans ce cadre-là.
00:12:46 Lorsque vous attaquez, lorsque vous venez en France
00:12:48 et vous attaquez à cette mémoire,
00:12:49 je pense que vous attaquez à l'image de la France,
00:12:52 au récit national et à une certaine idée de la France.
00:12:54 Donc ces personnes, non seulement doivent être interpellées,
00:12:57 si par cas elles ont la double nationalité
00:12:59 ou c'est parce qu'elles sont étrangères,
00:13:00 elles doivent être expulsées parce qu'elles n'ont rien à faire,
00:13:02 sur notre territoire national.
00:13:04 Et Tanguy, on nous lisait une enquête qui est en cours,
00:13:07 que vous suivez d'ailleurs de très près pour nous.
00:13:10 Alors que la France, on lisait qu'au mémoire ce 11 novembre,
00:13:13 des manifestations pro-palestiniennes se sont tenues,
00:13:17 se tiennent même actuellement,
00:13:18 notamment une à Paris, à l'appel de la France insoumise.
00:13:21 Un rassemblement qui s'est tenu à partir de 15h,
00:13:24 place de la République, pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
00:13:27 Alors, en présence notamment des députés insoumis,
00:13:30 Mathilde Panot, Louis Boyard ou encore Marine Tondelier et Éric Coquerel,
00:13:35 je vous propose d'écouter quelques participants.
00:13:37 C'est vraiment injuste ce qui se passe.
00:13:40 Les Palestiniens, c'est pas normal de ne pas avoir un État et tout ça.
00:13:45 Et tous ces morts et tout, c'est pas possible.
00:13:47 C'est surtout pour un soutien pour la lutte du peuple palestinien
00:13:50 et pour qu'on reconnaisse leur droit d'exister et de rester sur leur terre.
00:13:54 Je suis Libanais et j'ai vécu la plupart de ma vie au Liban.
00:13:58 Depuis tout petit, j'ai une connexion un peu avec ce qui se passe là-bas.
00:14:04 Parce que nous aussi, on a eu des problèmes avec le pays d'Israël.
00:14:09 Et on peut comprendre vraiment ce qui se passe là-bas.
00:14:12 Jean-Michel Fauvergue, on va revenir sur le fond.
00:14:13 Mais d'abord cette interrogation.
00:14:15 Nous sommes donc le 11 novembre.
00:14:17 Nous le disions, nous commémorons la bravoure de nos héros, le 14-18.
00:14:22 Est-ce que le fait de manifester un 11 novembre,
00:14:26 que des députés manifestent pour la Palestine contre la guerre un 11 novembre,
00:14:30 cela vous choque ou pas ?
00:14:32 Bien évidemment que ça me choque.
00:14:35 D'abord sur la date.
00:14:36 Sur la date notamment.
00:14:38 D'abord sur la date et ensuite sur la manière de faire.
00:14:39 La date, le 11 novembre, vous l'avez dit, tout le monde l'a dit autour de ce plateau.
00:14:43 Ce sont l'arrêt d'hostilité de gens qui, pour certains, sont morts pour leur patrie
00:14:50 et qui venaient de partout, de la France métropolitaine, de l'outre-mer,
00:14:54 des anciennes colonies, avec des étrangers qui sont battus pour nous, pour notre drapeau.
00:15:04 Et là, pendant ce temps, on a un défilé pro-palestinien.
00:15:10 Alors, il n'est pas question de discuter sur le fond du débat.
00:15:14 On peut défiler pour la Palestine et pour l'arrêt des combats
00:15:20 et pour la nécessité de trouver une solution, en particulier à deux États,
00:15:24 parce que ce que disent certains politiques, et à mon avis, ils ont raison,
00:15:27 on peut discuter de tout ça, on peut défendre toutes les causes.
00:15:30 Mais il faut savoir choisir son moment et il faut surtout aussi savoir choisir ses combats.
00:15:35 Or, cette manifestation-là, vous l'avez dit, c'est à l'appel de la France insoumise.
00:15:39 Donc, ça a été fait de manière volontaire.
00:15:42 Je pense que la date ne leur a pas échappé
00:15:45 et la France insoumise a fait son choix dans ce domaine-là.
00:15:47 Ils choisissent plutôt les Palestiniens et le peuple palestinien.
00:15:50 Mais ils auraient pu au moins respecter cette journée-là.
00:15:52 Je suis d'accord avec vous, ils auraient au moins pu respecter cette journée-là.
00:15:52 Je suis d'accord avec vous, ils auraient au moins pu respecter cette journée-là.
00:15:56 C'est un million et demi de morts, la guerre 14-18.
00:15:59 C'est ça.
00:15:59 Un million et demi de morts.
00:16:01 Donc, au moins respecter cette journée-là, en tant que député,
00:16:04 représentant de la nation, des élus de la République.
00:16:08 Moi, je trouve ça scandaleux.
00:16:09 Et la question aussi est de savoir s'il s'agissait d'une marche contre la guerre
00:16:13 ou d'une marche contre Israël,
00:16:15 particulièrement après les propos polémiques du député à l'EFI David Guiraud.
00:16:20 Je ne sais pas si vous les avez entendus sur les réseaux sociaux.
00:16:22 C'est une vidéo qui circule dans laquelle on voit le député ironiser sur Israël,
00:16:27 l'élu de la 8e circonscription du Nord, qui s'est exprimé depuis la Tunisie.
00:16:32 Écoutez ses propos.
00:16:35 Israël a le droit de se défendre.
00:16:37 Alors celle-là, c'est...
00:16:40 Le droit, mais quel droit vous donne ça ?
00:16:42 Quel droit ?
00:16:44 Le droit international ?
00:16:46 Non.
00:16:47 Vous n'avez pas le droit de bombarder comme ça un pays que vous occupez militairement.
00:16:50 Le droit international, il est clair. Quel droit ?
00:16:54 Le Hamas...
00:16:56 Alors, soit les Palestiniens sont tous complices.
00:17:01 On l'a eu.
00:17:03 Soit les Palestiniens utilisent...
00:17:06 Le Hamas utilise les Palestiniens comme des boucliers civils.
00:17:09 Et c'est vrai que ça m'a rappelé un vieux dicton qui est que
00:17:13 chaque accusation d'Israël est une confession.
00:17:17 C'est à ce moment-là que je me suis retrouvé à dire "mais attendez,
00:17:20 les boucliers humains, c'est Israël qui l'a utilisé".
00:17:22 On sait, ça s'est prouvé.
00:17:25 Le bébé dans le four.
00:17:29 Rendez-vous compte quand même que les médias diffusent ces informations,
00:17:31 il n'y a aucun méricule par un.
00:17:33 Mais en attendant, ils retransmettent ces éléments-là.
00:17:35 Le bébé dans le four, ça a été fait, en effet, par Israël.
00:17:41 La maman est ventrée, ça a été fait, c'est vrai, par Israël.
00:17:47 Pendant la...
00:17:49 Je crois que c'est Sabra et Chattila.
00:17:52 Et puis moi, je...
00:17:53 Et en fait, ça nous force, nous, les responsables politiques,
00:17:56 à être toujours dans la contre-attaque.
00:17:58 Mais on ne peut pas aller sur le fond du sujet qu'est la colonisation.
00:18:02 - Alors, pour être tout à fait juste, parce qu'il parle de Sabra et Chattila,
00:18:05 peut-être que nos téléspectateurs n'ont pas la référence.
00:18:08 C'était un massacre du 16 au 17 an 1982 envers les Palestiniens,
00:18:12 mais par des milices chrétiennes, des phalangistes,
00:18:14 lors de la guerre civile libanaise.
00:18:16 Israël, pour être tout à fait juste, donc il se trompe.
00:18:19 - Oui, ça reste très douloureux dans la mémoire des armes en général.
00:18:23 - Oui.
00:18:24 - Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que...
00:18:27 Il semblerait, il semblerait que Israël le savait et qu'elle a laissé faire.
00:18:33 D'ailleurs, Sharon avait démissionné suite à ça.
00:18:37 Mais toujours est-il que le discours de David Guiraut en Tunisie,
00:18:42 discours qu'on pourrait qualifier similaire à celui du Hamas, finalement,
00:18:46 bien que rien ne soit répréhensible, on peut le lire.
00:18:49 C'est-à-dire que c'est toute la subtilité de ces paroles, Jean-Michel Fauvergue.
00:18:55 - Je vais vous dire quelque chose de fort qui...
00:18:58 Moi, j'ai fait partie de la police.
00:19:01 Vous savez que pour entrer dans la police, il faut faire des tests psychologiques.
00:19:04 J'ai fait partie de l'Assemblée nationale.
00:19:06 Il n'y a pas de test psychologique pour entrer dans l'Assemblée nationale.
00:19:08 Donc, des fois, on peut, au vu de certains discours de ce type-là,
00:19:12 on peut se poser quand même un certain nombre de questions.
00:19:15 Mais ne perdons jamais de vue que ces discours-là,
00:19:18 qui sont faits par les insoumis en particulier, pas tous,
00:19:20 il y en a qui commencent à se décaler de ce discours-là.
00:19:24 - Mais ils cherchent quoi ?
00:19:25 - Eh bien, ils cherchent à être réélus par la communauté qu'ils sont en train de flatter, tout simplement.
00:19:29 - C'est tout, c'est de l'électoralisme, mais c'est dangereux.
00:19:31 - Bien évidemment, ça, c'est la première chose.
00:19:33 Et la deuxième chose, ils cherchent, comme le disait le ministre de l'Intérieur,
00:19:36 à bordéliser l'ambiance et de faire en sorte de prendre le pouvoir,
00:19:40 s'ils n'arrivent pas à le prendre par les urnes,
00:19:42 de prendre le pouvoir par la force en s'appuyant sur une communauté.
00:19:44 - Mais c'est une posture particulièrement dangereuse.
00:19:46 William Thay de David Guiraut, c'est du clientélisme, au fond, ce qu'il est en train de faire.
00:19:50 - Honnêtement, on aurait pu croire ça.
00:19:52 Mais moi, quand j'ai écouté le discours,
00:19:54 on aurait pu croire qu'il n'était pas dans un état forcément clair et forcément net.
00:19:57 Parce que, en tout honnêteté, on part sur un certain délire
00:20:02 qui atteint des sommets.
00:20:03 Parce que cuiller de la stratige, c'est une chose.
00:20:05 Mais là, on frise le complotisme de bas étage.
00:20:08 Sur certaines vidéos qu'on n'aimerait pas voir encore présentes sur certains réseaux sociaux,
00:20:12 on est quand même sur un antisémitisme un peu crasseux
00:20:16 qui imagine certains complotismes quand même.
00:20:18 On frile quand même un certain haut niveau de délire.
00:20:22 Ensuite, après ce que David Guiraut est quand même...
00:20:25 Et pas comme ça à première reprise.
00:20:27 C'est quand même quelqu'un qui avait dit qu'il fallait excuser les dealers
00:20:29 parce que les dealers travaillaient dans des conditions difficiles.
00:20:31 C'était quelqu'un qui enchaîne à certains propos pour toujours aller plus loin
00:20:35 et toujours flatter, comme le disait Jean-Michel Fouer, une certaine communauté.
00:20:38 Le problème, c'est que maintenant, il va tellement loin que c'est difficile de le suivre.
00:20:42 Je pense même que les gens qui aimeraient le suivre
00:20:45 et qui pourraient se sentir flattés par ce type de propos,
00:20:47 je ne suis pas sûr qu'ils soient en accord avec ce qu'il dit.
00:20:49 Parce qu'il y a quand même une certaine réalité.
00:20:51 Parce que de là, on va raconter des choses, la politique,
00:20:54 on peut avoir deux visions sur un état de fait.
00:20:55 Est-ce qu'on peut vraiment ensuite, après, décrier la réalité et décrier les faits
00:20:59 comme le fait David Guiraud et comme le fait la France insoumise depuis le 7 octobre ?
00:21:03 Il y a quand même une certaine réalité, c'est-à-dire que c'est Israël qui a été attaqué.
00:21:05 On croirait bientôt entendre que c'est eux qui ont organisé l'attaque
00:21:08 et que ça continue comme ça, c'est peut-être la polémique qui va lancer dans quelques semaines.
00:21:11 C'est eux qui sont l'état agressé et le Hamas est considéré par des actions terroristes
00:21:14 par l'ensemble des pays du monde arabe.
00:21:16 Ça, c'est quand même, il faut quand même le rappeler.
00:21:18 Ensuite, après, qu'on puisse avoir, comme le rappelait Jean-Michel Fouer,
00:21:20 des positions différentes sur Israël et Palestine, n'encourage pas tout.
00:21:23 On peut avoir quand même une certaine hauteur de vue, une certaine vision pour les choses
00:21:26 et se dire que depuis le 7 octobre, on a des actes antisémites qui sont records.
00:21:30 Donc, on n'a pas besoin d'encourager certaines personnes à aller dans ce sens-là,
00:21:33 alimenter un certain complantisme, alimenter certains fantasmes
00:21:36 qui pourraient déchaîner la violence contre nos compatriotes juifs.
00:21:39 Alors, une vidéo qui est virale sur les réseaux sociaux, David Guiraud,
00:21:42 qui a réagi sur cette viralité sur son compte X-Enseignement Twitter.
00:21:47 Je vois que mes propos en Tunisie font beaucoup réagir.
00:21:49 C'est un vrai débat qui s'ouvre sur les horreurs et les mensonges
00:21:52 commis par l'État israélien depuis des années.
00:21:53 Et c'est tant mieux.
00:21:55 Je ne vais utiliser que des faits historiques et vérifiés.
00:21:57 Je défie quiconque de les contredire.
00:22:00 Le cortège des ignorants va tomber de haut.
00:22:02 Regardez bien, prenez quelques notes.
00:22:04 Écoutez en réalité les témoignages des Palestiniens,
00:22:06 car c'est au fond ça l'enjeu.
00:22:07 Et partagez massivement ces parties.
00:22:10 Mais on comprend mieux, finalement, pourquoi Jonathan Siksu et les filles
00:22:13 ne vont pas défiler demain dans la marche contre l'antisémitisme.
00:22:17 Ce n'est pas lié en réalité à la présence du Rassemblement national.
00:22:21 Et ça, on le comprend aisément.
00:22:23 On le savait depuis fort longtemps.
00:22:25 Il n'y a pas de faux semblants à les filles depuis un certain moment.
00:22:30 C'est l'inverse qui aurait été plutôt surprenant.
00:22:33 Les propos de David Guéraud sont au-delà de l'irresponsabilité politique.
00:22:40 Je ne sais pas si ça relève d'un cas clinique, mais en tout cas,
00:22:43 ils sont délirants.
00:22:44 Ils sont délirants et on voit qu'il en remet une couche dans son message.
00:22:48 À l'instant, il affirme des choses qui ne sont pas même pas contre dire
00:22:54 ce qui a été dit. Ce sont des contre-vérités absolues.
00:22:57 Donc, chacune des phrases qu'il vient de prononcer dans le contexte,
00:23:01 dans le climat dans lequel nous sommes, qu'un responsable de la République
00:23:04 tienne de tels propos dans l'un des pays qui, désormais, est l'un des pays
00:23:09 les plus hostiles à Israël, qui soit la Tunisie.
00:23:12 Il sait ce qu'il fait ou alors il est vraiment irresponsable.
00:23:15 Il faut le juger comme tel et le démettre de ses fonctions.
00:23:17 Mais s'il sait ce qu'il fait, c'est une incitation à la haine.
00:23:22 C'est une incitation à aller peut-être même plus loin, à les savoir.
00:23:26 Et quand on voit la poudrière sur laquelle nous sommes,
00:23:30 c'est vraiment allumer la mèche que de tenir ses propos
00:23:34 et d'en remettre une couche après.
00:23:35 Naïma Infadel devrait rendre des comptes, selon vous,
00:23:38 en tant que députée, après cette prise de parole ou pas ?
00:23:41 Oui, je pense, parce que c'est extrêmement grave.
00:23:43 C'est extrêmement dangereux sur des personnes, je veux dire, fragiles.
00:23:49 Ça peut avoir un impact et effectivement, il peut encourager aussi à des actes,
00:23:54 notamment contre nos compatriotes de confession juive.
00:23:57 C'est extrêmement grave.
00:23:58 Et effectivement, la présidente de l'Assemblée nationale devrait se saisir
00:24:02 de ses propos qui sont tenus pour lever l'immunité et demander des comptes
00:24:06 à M. Guirou.
00:24:07 On ne peut pas, en cette période-là, être en roue libre comme il le fait,
00:24:10 même si on veut, comme vous disiez, draguer certains électorats.
00:24:16 Et j'ose dire que les sept électorats qu'il veut draguer,
00:24:19 les gens ne sont pas dupes aussi.
00:24:20 Allez, on va marquer une très courte pause.
00:24:22 Merci Tanguy Hamon pour vos précisions.
00:24:24 Merci d'avoir été là dans Punchline Weekend.
00:24:27 Dans un instant, le général Vincent Desportes,
00:24:29 ancien directeur de l'école de guerre, va nous rejoindre
00:24:32 puisque nous allons nous intéresser à la situation au Proche-Orient,
00:24:35 plus précisément à la posture française,
00:24:37 après l'interview donnée à la BBC par Emmanuel Macron.
00:24:41 Alors, est-ce que le chef d'État est en train de lâcher Israël ?
00:24:43 On en parle dans un instant. Restez avec nous sur ces nouveaux.
00:24:46 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:52 Bienvenue. Si vous nous rejoignez, nous analysons,
00:24:54 nous décryptons l'actualité jusqu'à 19h avec nos invités,
00:24:57 Naïma M. Fadel, le général Vincent Desportes, qui nous a rejoint.
00:25:01 Mon général, bonjour. Merci d'être avec nous cette fin d'après-midi.
00:25:04 Je le rappelle, vous êtes ancien directeur de l'école de guerre.
00:25:07 L'ancien chef du RAID également est avec nous,
00:25:09 Jean-Michel Fauvergue, Jonathan Cixous et William Tait.
00:25:12 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation au Proche-Orient
00:25:15 et plus précisément sur la posture de la France,
00:25:17 après la déclaration d'Emmanuel Macron,
00:25:20 après l'interview qu'il a donnée aux médias américains de la BBC.
00:25:24 Mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières informations.
00:25:27 C'est avec vous, mon cher Adrien Spiteri.
00:25:29 Emmanuel Macron a commémoré le 11 novembre aujourd'hui,
00:25:32 105 ans après la signature de l'armistice de 1918.
00:25:36 Après un hommage à Georges Clémenceau,
00:25:38 le chef de l'État a présidé une cérémonie sous l'arc de triomphe à Paris.
00:25:42 Sur la tombe du soldat inconnu,
00:25:43 il a déposé la traditionnelle gerbe avant de rallumer la flamme.
00:25:47 Et justement, à l'occasion du centenaire du premier allumage de la flamme,
00:25:50 une veillée patriotique est organisée à 18h.
00:25:54 Le Pas-de-Calais est toujours sous l'eau.
00:25:56 Dans le département, vigilance rouge pour les crus.
00:25:58 Les évacuations se poursuivent.
00:26:00 L'eau a pris au piège des véhicules et a contraint de nombreux habitants
00:26:03 à quitter leur domicile après plusieurs jours de pluie,
00:26:06 une accalmie est toutefois observée aujourd'hui.
00:26:09 Et puis le recteur de la grande mosquée de Paris
00:26:12 appelle à stopper les amalgames dans une tribune publiée par Le Monde.
00:26:15 Aujourd'hui, il demande, je cite,
00:26:17 d'arrêter d'accuser les musulmans des maux de notre société
00:26:20 et en particulier de l'antisémitisme.
00:26:23 Il dénonce par ailleurs toute atteinte aux Juifs comme aux musulmans.
00:26:27 Merci beaucoup Adrien.
00:26:28 Rien de splitteri que nous retrouverons à 18h
00:26:30 pour un point complet sur l'actualité.
00:26:32 Et puis, je vous le rappelle, le début de la veillée,
00:26:35 de la veillée à l'occasion du centenaire de la flamme
00:26:38 sur la tombe du soldat inconnu qui démarre à 18h.
00:26:40 Eh bien, vous pourrez la suivre en direct sur notre antenne.
00:26:43 Mais avant, intéressons-nous à la posture de la France au Proche-Orient.
00:26:48 Après l'interview donnée à la BBC par Emmanuel Macron,
00:26:51 le chef de l'État qui a enjoint l'armée israélienne
00:26:53 a cessé ses bombardements sur les positions du Hamas à Gaza.
00:26:58 Écoutez-le.
00:26:59 J'ai été l'un des premiers à appeler le Premier ministre
00:27:05 et le président israélien après l'attaque terroriste du 7 octobre.
00:27:08 Nous condamnons clairement cette attaque terroriste
00:27:13 effectuée par un groupe terroriste
00:27:15 et nous soutenons Israël dans sa défense.
00:27:18 Mais dès le premier jour,
00:27:22 nous avons dit que la démocratie doit être guidée
00:27:26 par le respect des règles internationales
00:27:27 et les règles humanitaires.
00:27:31 Et jour après jour, nous avons vu des civils bombardés à Gaza.
00:27:38 Je pense que la seule solution que nous avons,
00:27:41 c'est un cessez-le-feu.
00:27:43 C'est impossible d'expliquer que nous voulons combattre le terrorisme
00:27:47 tout en tuant des innocents.
00:27:50 Alors, soulignons-le, c'est la déclaration la plus forte
00:27:53 jamais prononcée par le chef de l'État au gouvernement israélien
00:27:57 depuis le début de la guerre.
00:27:58 Emmanuel Macron est-il en train de lâcher Israël ?
00:28:00 Je vous pose la question dans un instant, mon général.
00:28:03 Mais avant, Vincent Farandesh et Sacha Robin,
00:28:05 nos envoyés spéciaux sur place,
00:28:07 nous disent comment cette prise de parole d'Emmanuel Macron
00:28:10 a été reçue sur place.
00:28:11 Regardez.
00:28:13 Le Hamas porte la responsabilité des pertes civiles à Gaza.
00:28:16 C'est la réponse de Benyamin Netanyahou à Emmanuel Macron,
00:28:19 qui hier soir a exhorté l'armée israélienne
00:28:21 à arrêter de tuer des femmes et des enfants à Gaza.
00:28:25 Ici, à Haifa, ville plutôt épargnée par les alertes aux roquettes,
00:28:29 les habitants nous ont fait part de leur déception
00:28:31 quant aux propos du chef de l'État.
00:28:33 Les Israéliens doivent se protéger.
00:28:37 Le Hamas se sert d'eux.
00:28:43 Mais Israël n'a pas mérité tout ça.
00:28:44 On n'a pas mérité ça.
00:28:46 Et justice doit être faite.
00:28:48 Nous considérons qu'aucun bébé, aucune femme,
00:28:52 aucun innocent ne devrait mourir.
00:28:54 Mais c'est très compliqué car ils les utilisent comme des boucliers.
00:28:58 On espère que cela ne s'arrêtera pas là.
00:29:02 Nous devons faire la guerre et la gagner.
00:29:05 Je pense que cette déclaration pose problème.
00:29:08 Je pense qu'Israël fait tous les efforts possibles
00:29:10 pour éviter de tuer des enfants et des innocents.
00:29:12 Et si cela arrive, ce n'est pas intentionnel.
00:29:14 Ici en Israël, les médias évoquent cet échange
00:29:17 mais n'en font pas pour autant une polémique.
00:29:19 Selon une habitante que nous avons pu rencontrer tout à l'heure,
00:29:22 c'est aussi une manière de garder une opinion publique importante
00:29:25 largement en faveur de l'opération militaire dans la bande de Gaza.
00:29:28 Au lendemain de l'attaque terroriste du 7 octobre,
00:29:32 on se souvient, le chef de l'État qui appelait à une coalition
00:29:35 pour lutter contre le terrorisme,
00:29:38 aujourd'hui, il exhorte Israël à cesser ses bombardements.
00:29:41 Comment est-ce qu'on peut décrypter,
00:29:43 comment est-ce que vous décryptez,
00:29:44 vous comprenez cette inflexion d'Emmanuel Macron aujourd'hui ?
00:29:48 D'abord, je crois qu'il faut savoir ce qu'est un ami.
00:29:50 Un ami, s'il est capable de dire à l'autre,
00:29:52 tu n'es pas exactement dans le droit chemin.
00:29:55 Et je crois que c'est ce qu'il est en train de dire.
00:29:57 Tout le monde reconnaît à Israël le droit d'avoir lancé
00:30:00 cette manœuvre défensive, finalement, le 7 octobre.
00:30:05 Mais évidemment, il est du devoir des grandes puissances
00:30:09 ou des puissances moyennes comme la France de dire
00:30:11 "n'allez pas trop loin, ne passez pas du mauvais côté de la colline".
00:30:15 Il y a un droit international, il y a des conventions de Genève,
00:30:19 la quatrième en particulier, qui protège les civils.
00:30:22 Ce que pense le président Macron, et il a raison,
00:30:25 c'est que trop de violence, c'est-à-dire la non-proportionalité,
00:30:28 finalement, fait cause du tort à Israël pour deux raisons.
00:30:33 D'une part, parce que la vague mondiale d'opinions
00:30:38 contre ces bombardements pourrait finalement empêcher Israël
00:30:42 d'aller au bout.
00:30:43 Donc, il y a une raison stratégique de maintenir,
00:30:47 si vous voulez, l'émotion pour qu'elle ne monte pas à son comble.
00:30:50 Ça, c'est évidemment la première chose.
00:30:53 Et la deuxième chose, c'est que, je le disais,
00:30:56 il y a un devoir d'aide à ces civils qui sont bombardés.
00:31:02 Donc, je crois que plus Israël avance du mauvais côté de la crête,
00:31:07 finalement, plus il se fait du tort lui-même,
00:31:09 plus le capital de sympathie important, très important,
00:31:13 que le monde occidental a vis-à-vis d'Israël
00:31:16 est en train de diminuer.
00:31:17 Et donc, je crois qu'il est raisonnable de dire,
00:31:19 bien sûr, vous devez aller conduire cette guerre,
00:31:23 mais vous devez la conduire de manière raisonnable
00:31:25 par rapport au droit international.
00:31:27 N'oublions pas qu'une guerre,
00:31:28 et ce n'est pas ce qu'on entend dans ce qui vient d'être dit
00:31:30 par vos micro-trontoirs,
00:31:32 une guerre ne se combat pas pour la guerre,
00:31:35 une guerre se combat pour la paix qui doit la suivre.
00:31:38 Et personne ne pense vraiment que cette façon de conduire la guerre
00:31:42 va produire une situation politique apte à faire germer la paix.
00:31:44 - Mon général, Israël aujourd'hui est contre tout cesser le feu,
00:31:48 puisque un cesser le feu profiterait militairement
00:31:52 aux terroristes du Hamas.
00:31:53 Est-ce que c'est obligatoirement le cas ?
00:31:55 - Bon, alors, d'abord, Israël ne peut pas dire autre chose
00:31:58 et ne dira pas autre chose.
00:32:00 Maintenant, je comprends également, évidemment,
00:32:01 et tout le monde ici sur le plateau comprend la réaction des Israéliens.
00:32:05 Il y a un rapport à la guerre des Israéliens et de nous
00:32:09 qui est différent.
00:32:11 Nous, nous avons conduit depuis des siècles des guerres,
00:32:13 je dirais, de type politique.
00:32:14 Israël, depuis qu'Israël existe, conduit des guerres de survie.
00:32:18 Donc, ça conduit à un rapport différent à la guerre
00:32:21 et aux victimes de l'autre côté.
00:32:24 Est-ce que ça profite au Hamas ?
00:32:26 Moi, je pense que dans la situation dans laquelle est le Hamas,
00:32:29 ce n'est pas une journée ou deux jours de trêve
00:32:31 qui vont véritablement changer sa situation.
00:32:33 En revanche, si Israël fait preuve d'un peu d'humanité
00:32:37 ou d'un peu plus d'humanité,
00:32:38 alors, finalement, l'opinion publique internationale
00:32:41 peut cesser de s'enflammer et peut peut-être lui permettre
00:32:44 de mener cette guerre à son terme.
00:32:45 Les propos d'Emmanuel Macron provoquent aussi des interrogations
00:32:48 puisque nous avons en tête le sort de ces 239 otages,
00:32:52 dont des concitoyens français aujourd'hui.
00:32:56 Pourquoi, finalement, on a le sentiment qu'Emmanuel Macron,
00:32:59 que le sort des otages pourrait passer au second plan ?
00:33:02 Est-ce que c'est le cas ?
00:33:03 Non, moi, je crois plutôt que le sort des otages
00:33:05 est largement passé au second plan dans la tête de Netanyahou.
00:33:08 Parce que si c'était le plus important,
00:33:10 il n'aurait pas fait comme ça.
00:33:11 Il aurait envoyé peut-être ses forces spéciales,
00:33:14 il aurait fait du renseignement,
00:33:15 il aurait été chercher les caches où elles étaient
00:33:17 et il n'aurait pas rasé toute la moitié,
00:33:19 l'extrémité nord de la bande de Gaza.
00:33:23 Moi, je pense que les otages sont passés pour perdre des profits
00:33:27 par rapport à Netanyahou.
00:33:28 Lui, il a besoin d'une guerre.
00:33:29 Et on sait qu'il a besoin d'une guerre à titre personnel
00:33:31 parce qu'il doit se racheter des erreurs qu'il a évidemment commises.
00:33:35 Il a besoin d'une bonne guerre.
00:33:36 Il ne peut pas l'arrêter.
00:33:38 Et donc, tous les arguments sont bons pour continuer.
00:33:41 Et donc, je pense qu'il est raisonnable,
00:33:43 que des gens raisonnables disent "attention, n'allez pas trop loin".
00:33:46 Jean-Michel Fauvergue qui voulait vous poser une question en général.
00:33:50 Mais mon général, il y a des cessez-le-feu pendant,
00:33:54 on n'appelle pas ça un cessez-le-feu,
00:33:55 mais pendant 4-5 heures chaque jour.
00:33:58 Des couloirs humanitaires qui ont été mis en place depuis jeudi dernier.
00:34:00 Et avec un arrêt des bombardements pendant 4-5 heures,
00:34:03 est-ce que ça, ça ne peut pas remplacer ce cessez-le-feu général
00:34:06 puisque ça se fait tous les jours ?
00:34:07 Bon, alors vous me posez la question,
00:34:09 évidemment, je suis assez mal placé pour répondre
00:34:11 parce qu'il faudrait savoir ce qu'on a compris
00:34:13 en lisant la presse, en écoutant les médias,
00:34:15 c'est que ces cessez-le-feu d'abord sont ponctuels dans le temps
00:34:18 et je dirais très limités dans l'espace et extrêmement contrôlés.
00:34:21 Est-ce que ça suffit ou pas ?
00:34:23 Il semble que non, maintenant c'est difficile d'en juger.
00:34:26 On a encore des centaines de milliers de Gazaouis
00:34:29 à évacuer de la partie nord de Gaza.
00:34:32 On sait bien que désormais, ils partent quand même par milliers
00:34:35 tous les jours grâce à ces mini-pauses.
00:34:37 Et je crois que c'est bien.
00:34:38 Est-ce que c'est suffisant ? C'est difficile d'en juger.
00:34:40 Si le président Macron pense et d'autres estiment avec lui
00:34:44 qu'il faut aller plus loin, je pense qu'il le fait
00:34:47 sur un certain nombre de certitudes qu'il a acquises par le renseignement.
00:34:50 Jonathan Six, vous entendez à l'instant le général Vincent Desportes
00:34:54 nous dire qu'aujourd'hui, Benhamin Netanyahou n'avait plus comme priorité
00:34:57 cette libération des otages.
00:34:59 Il a affirmé le contraire.
00:35:01 Tsaïl affirme le contraire.
00:35:02 On a régulièrement le porte-parole de Tsaïl sur notre antenne.
00:35:05 Qu'en est-il selon vous ?
00:35:07 Ce sont des messages contradictoires qui sont envoyés
00:35:10 par les parties différentes.
00:35:12 Les alliés même d'Israël dans cette guerre
00:35:15 portent des messages différents puisque certains disent
00:35:19 effectivement que la méthode utilisée actuellement par les Israéliens
00:35:22 serait la bonne selon eux pour arriver directement au tunnel,
00:35:26 en rasant ce qu'il y a au-dessus pour parvenir directement au tunnel.
00:35:31 Il y a d'autres qui peuvent évidemment mettre en avant
00:35:35 la méthode que vous évoquiez, qui était de passer par
00:35:39 une stratégie de renseignement stricte, mais dans ce territoire
00:35:42 surpeuplé parmi les plus surpeuplés au monde,
00:35:45 la chose est quand même particulièrement périlleuse.
00:35:49 Et il y a autre chose aussi qui ne se dit pas vraiment,
00:35:52 c'est que d'un côté, vous avez Emmanuel Macron, pour revenir à ce que nous disions,
00:35:56 qui est l'un des premiers et tout seul d'ailleurs à dire
00:35:59 on va lancer une coalition internationale pour en finir avec le Hamas.
00:36:03 Il revient sur cela, mais que fait Israël ?
00:36:05 Il ne fait rien d'autre qu'anéantir le Hamas.
00:36:07 Et cela avec une bénédiction à peine voilée de tous les pays de la région,
00:36:14 parce que tout le monde en a marre du Hamas.
00:36:16 Et finalement, si vous voulez, on peut aussi penser que tout le monde
00:36:19 laisse Israël faire le sale boulot, à savoir anéantir le Hamas dans une guerre plutôt sale.
00:36:24 Mais comme ça, peut-être qu'après, on pourra reprendre de nouvelles bases sans le Hamas.
00:36:29 C'est aussi des explications qui peuvent nous être faites ces derniers jours.
00:36:35 - Bien malin, après, celui qui vous dira quelle est la stratégie
00:36:38 qui est dans la tête de l'armée israélienne aujourd'hui.
00:36:41 - Mon général, vous voulez répondre ?
00:36:42 - Non, il y a bien sûr beaucoup de possibilités différentes.
00:36:45 Et on est assez mal placé ici pour juger de la bonne.
00:36:48 Mais ce qui est sûr, c'est que le Hamas ne sera pas détruit en tant qu'idéologie.
00:36:53 Et que plus il y a de morts estimées comme innocentes,
00:36:57 plus l'idéologie qui veut la destruction d'Israël va perdurer.
00:37:01 Donc oui, on va détruire une partie du Hamas, mais on ne détruira pas cette idéologie.
00:37:06 On a les pays arabes dont vous parlez, et vous avez raison, peuvent estimer ça.
00:37:09 Mais ils ont estimé aussi qu'en laissant le conflit complètement gelé,
00:37:12 finalement, il finirait par disparaître.
00:37:14 Là, je me demande si on ne tombe pas dans une deuxième erreur,
00:37:17 en disant aussi, en poursuivant la destruction jusqu'au bout,
00:37:19 finalement, on va arriver à la fin, à régler ce problème.
00:37:23 Moi, je pense qu'une guerre, elle est faite pour produire une solution politique.
00:37:27 Et ce qu'on sait, c'est qu'une stratégie ne peut pas viser un but négatif.
00:37:30 Une stratégie, elle vise un but positif.
00:37:33 Et donc, le but que devrait avoir Israël, c'est "Quelles conditions dois-je établir
00:37:38 pour qu'enfin, la paix qui n'existe pas depuis 1947, arrive à s'établir avec ma présence ?"
00:37:44 Parce qu'évidemment, ils ne vont pas se rejeter sur ce territoire.
00:37:46 Et je ne pense pas que la tactique,
00:37:50 parce que c'est une tactique actuellement employée par les Israéliens, soit la même.
00:37:54 C'est mon avis, je comprends qu'on puisse en avoir d'autres,
00:37:57 mais on voit qu'on joue assez gros parce qu'on joue sur la paix,
00:37:59 sur cette terre meurtrique qui n'a pas existé depuis maintenant 75 ans.
00:38:04 Il serait peut-être temps de réfléchir aux conditions à établir.
00:38:06 Je rebondis à une expression que vous venez d'utiliser, c'est "victimes estimées innocentes".
00:38:11 Puisque c'est vrai qu'il est très compliqué d'avoir des chiffres justes,
00:38:14 des chiffres vérifiés sur place.
00:38:17 Les journalistes ne sont pas...
00:38:20 Il y a quelques journalistes, mais les sources sont très compliquées à avoir.
00:38:23 Je vous propose d'écouter le colonel Olivier Rafovitch, porte-parole de TSAL.
00:38:27 Il s'exprimait hier sur notre antenne sur cette question de chiffres donnés par le Hamas.
00:38:33 Quand on me dit que le Hamas affirme,
00:38:38 c'est comme si vous demandiez à l'époque aux nazis de savoir combien de juifs ont été brûlés à Auschwitz.
00:38:43 Ils vous diraient zéro.
00:38:45 Il faut arrêter un petit peu de prendre le Hamas comme une organisation fiable.
00:38:49 Ce sont des assassins, des meurtriers.
00:38:50 Je rappelle encore une fois sur les ondes CNews qu'ils ont massacré 40 Français,
00:38:56 40 citoyens français et qu'ils détiennent des otages français sur le territoire gazaoui.
00:39:00 Comment peut-on demander au Hamas des données, des chiffres
00:39:06 et de prendre ces informations comme fiables ?
00:39:09 C'est ridicule, c'est aberrant.
00:39:10 Je le répète, c'est aberrant.
00:39:12 William Tell a colère du porte-parole de TSAL, effectivement,
00:39:16 qui dit ici en Occident, vous finalement envoyez dos à dos le Hamas et une démocratie qui est Israël
00:39:22 en reprenant les chiffres du Hamas au même titre que ceux d'Israël.
00:39:27 Effectivement, on est en pleine guerre de communication aussi.
00:39:30 Je pense qu'on peut comprendre l'émotion de ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:39:33 qui conduit certaines personnes à prendre des positions qui sont très radicales.
00:39:37 Mais je pense que ce monsieur, en tenant le discours qu'il a tenu,
00:39:40 joue contre son camp parce que l'Occident a été clair dans sa condamnation
00:39:44 des actes terroristes du Hamas dans son ensemble,
00:39:46 partant de l'Union européenne, de l'ensemble des pays de l'Union européenne, des 27, des États-Unis.
00:39:50 Et l'ensemble des pays avait dit qu'Israël avait le droit à se défendre.
00:39:53 Pour autant, le droit à se défendre ne veut pas dire que l'ensemble des pays européens,
00:39:58 et notamment les États-Unis, cautionnent la stratégie de Netanyahou, qui n'est pas la bonne.
00:40:02 Je vais expliquer pourquoi.
00:40:03 Parce que lorsque vous arrivez avec Netanyahou, le 7 octobre avait dit
00:40:06 « je mobilise mon armée pour réplire à trois objectifs de guerre.
00:40:09 1. Assurer la sécurité d'Israël pour éviter une entrée en conflit du Hezbollah notamment,
00:40:13 2. Sécuriser et virer les gens du Hamas qui étaient dans le sud et partant de la bande de Gaza,
00:40:17 3. Et ensuite après, éradiquer le Hamas. »
00:40:18 À aucun moment, il n'a évoqué la libération des otages.
00:40:21 Pour reprendre les propos de M. le Général, je vais reprendre un point.
00:40:25 Quelle stratégie militaire, notamment en envoyant 50 000 soldats,
00:40:29 entrer dans une bande et bombarder une zone pendant 21 jours, peut conduire à la libération d'otages ?
00:40:34 Quelle stratégie militaire peut assumer ce type de stratégie en disant
00:40:37 « c'est la meilleure stratégie pour récupérer 300 otages ? »
00:40:39 C'est le premier mensonge de Bayami Netanyahou sur ce point.
00:40:42 Le deuxième, c'est qu'il dit « pour éradiquer le Hamas, on rentre dans Gaza, on balaie tout,
00:40:46 et ensuite après, on arrive à éradiquer le Hamas. »
00:40:48 Mais en réfléchissant bien, pour reprendre les propos qui ont été tenus,
00:40:52 combien de membres du Hamas, actuellement 50 000, après les bombardements qui ont été faits,
00:40:56 après ce qui s'est passé, il y a combien de personnes qui sont proches de la confession
00:41:01 du combat palestinien qui vont rejoindre le Hamas dans les années à venir ?
00:41:06 Est-ce que, exactement, Netanyahou est en train de faire la même erreur que George W. Bush en faisant pire ?
00:41:12 Avec ce qui s'est passé en Afghanistan.
00:41:13 En Afghanistan, on a dit « on vire Al-Qaïda et on vire les talibans ».
00:41:16 20 ans après, les talibans sont plus forts que jamais, on n'est pas prêts de les virer de l'Afghanistan.
00:41:19 La troisième erreur que je vois, c'est que Bayami Netanyahou,
00:41:22 alors que la coalition internationale tend menée par les États-Unis de Donald Trump et de Joe Biden,
00:41:26 avait fait en sorte que les pays du Golfe, plus le Maroc, se rapprochent d'Israël.
00:41:29 Aujourd'hui, on n'a jamais été aussi loin que les pays du Harabe se rapprochent d'Israël
00:41:33 et on est complètement à l'opposé.
00:41:34 Il y a plus de chances qu'on rentre sur un conflit civilisationnel entre les Juifs,
00:41:39 les personnes de confession juive et l'ensemble du monde arabe.
00:41:41 Il a réussi à unir le monde sunnite et le monde chiite contre lui,
00:41:43 alors qu'ils ne peuvent pas s'entendre, ils ne peuvent pas se blairer,
00:41:46 notamment Ben Salman et Laya Tola Ramenei.
00:41:48 Donc quand on prend un ensemble de points, on peut quand même dire
00:41:51 « oui, on soutient Israël, on a son droit à se défendre »,
00:41:53 « oui, on a de la compassion envers les victimes du 7 octobre »,
00:41:55 mais par contre, non, monsieur Netanyahou, vous menez une mauvaise stratégie
00:41:58 parce que vous faites la même erreur que Georges Blouche.
00:41:59 Et en plus, quand vous regardez la carte géopolitique, et je terminerai dessus,
00:42:02 on a les pays du monde arabe contre nous, on a les pays d'Afrique contre nous,
00:42:05 on a les pays d'Amérique du Sud qui sont compatissants avec la cause palestinienne,
00:42:08 plus la Russie et pas la Chine.
00:42:10 Alors je veux bien croire qu'on peut battre tout le monde avec la civilisation occidentale,
00:42:14 mais si les Américains qui avaient la plus grande puissance,
00:42:17 on parlait d'hyperpuissance américaine en 2001,
00:42:18 n'ont pas réussi à se débattre de l'Irak et de la Vénisson,
00:42:21 vous pensez que l'ensemble de la civilisation occidentale va se battre contre tout le sud global,
00:42:23 la Russie et la Chine ? Non mais c'est n'importe quoi.
00:42:25 Et en tout cas, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah,
00:42:28 qui s'est exprimé une seconde fois, il a affirmé que sa puissante formation
00:42:32 avait commencé, je le cite, à utiliser de nouvelles armes dans les attaques
00:42:36 qu'elle mène quotidiennement contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza.
00:42:38 Mon général, est-ce qu'effectivement le conflit est en train de se régionaliser
00:42:43 ou il reste encore pour le moment dans la bande de Gaza avec peu de risques ?
00:42:51 Alors il y a plusieurs choses.
00:42:53 D'abord, je crois que pour l'instant, aucune puissance n'a intérêt à une explosion de ce conflit,
00:42:59 ni l'Iran et encore moins les Américains et encore moins les pays arabes.
00:43:04 Mais est-ce qu'il se régionalise ? Oui.
00:43:06 Est-ce que vous voyez ce qui se passe en Cisjordanie aujourd'hui ?
00:43:08 Est-ce que vous voyez les troupes israéliennes qui sont rentrées dans le camp de Génin,
00:43:12 je crois, etc., et qui ont commis des choses, qui sont encore forcément à la limite du droit international ?
00:43:16 Et même des colons qui ont tiré sur des Palestiniens.
00:43:18 Je crois qu'il y a 130 à 150 Palestiniens qui ont été tués par des colons ou par l'armée israélienne.
00:43:23 Bien sûr. Alors c'est quand même difficile, si vous voulez, de s'estimer totalement dans son droit
00:43:27 quand on fait ce qu'on fait à Gaza et en même temps faire la même chose, je dirais, à l'inverse, en Cisjordanie.
00:43:34 Donc quelque part, c'est un pompier un peu pyromane, Israël, dans cette affaire-là.
00:43:39 Et je crois que... Alors quand je dis « pas tout le monde », mais on voit bien qu'il y a un nombre d'extrémistes en Israël
00:43:47 qui risquent de mettre le feu aux proutes.
00:43:48 Je me permets de revenir un peu sur les propos du colonel israélien qui a plusieurs fois sur des plateaux de télévision
00:43:56 eu un argument, l'argument suivant.
00:43:58 Écoutez, vous, les Occidentaux, c'est très bien, vous avez détruit Dresde et Hambourg en 1943 et 1944
00:44:06 et vous venez nous reprocher de faire ça.
00:44:07 Alors d'abord, je voudrais dire deux choses.
00:44:10 La première fois, c'est que la règle formelle, c'est que plus vous bombardez,
00:44:14 plus vous faites grandir la résistance contre celui qui bombarde.
00:44:18 Aucun bombardement aérien massif n'a écrasé une résistance.
00:44:23 Ça a été vrai en Allemagne parce que les destructions terribles qui ont été faites dans les grandes villes allemandes,
00:44:28 regardez d'abord les destructions dans les villes britanniques en 1940,
00:44:33 ont véritablement dressé le peuple britannique contre l'Allemagne
00:44:38 alors qu'ils étaient quasiment prêts à céder aux sirènes de Hitler.
00:44:40 Les bombardements massifs anglo-américains ont au contraire raffermi la défense du peuple allemand.
00:44:48 Les bombardements massifs sur Hanoï ont massivement renforcé la défense du Vietnam.
00:44:54 Et évidemment, c'est la même chose en Irak.
00:44:58 Donc je crois qu'il y a une illusion.
00:44:59 Est-ce que les bombes occidentales ont ramené la paix sur un territoire ?
00:45:03 Je dirais non, à part Hiroshima et justement en Allemagne, mais on a tout détruit.
00:45:11 Alors je voudrais quand même...
00:45:12 L'argument dit, vous l'avez fait en 1943 et en 1944, très bien,
00:45:16 alors notons qu'en 1943 et en 1944, ça n'était pas des crimes de guerre.
00:45:19 C'est maintenant considéré comme des crimes de guerre. Pourquoi ?
00:45:22 Parce qu'il y a eu la 4e Convention de Genève en 1947
00:45:26 qui a intégré la notion des non-combattants dans les conventions de Genève.
00:45:30 Et ce qui est très important, c'est que petit à petit,
00:45:32 une civilisation a raffermi sa compréhension de l'éthique de la violence.
00:45:38 Et je crois que la civilisation, c'est le refus de l'entrégorgement.
00:45:41 Et petit à petit, nous avons amélioré la façon dont nous conduisons les guerres.
00:45:45 Et donc, on ne peut pas dire, hier, vous avez commis des horreurs,
00:45:48 il y en a eu pendant la 2e Guerre mondiale, vous le savez bien,
00:45:50 donc ça nous donne le droit de non-combat.
00:45:51 - Mais du coup, militairement, vous faites quoi ?
00:45:53 C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'ennemi est caché dans un hôpital
00:45:56 avec des personnes civiles, à partir du moment où vous avez effectivement ces tunnels,
00:46:01 il faut aller les... Militairement, quels sont les moyens que vous avez à votre disposition ?
00:46:06 - Le problème, c'est pas militaire, excusez-moi,
00:46:08 le problème, c'est la question de la stratégie.
00:46:10 C'est-à-dire qu'à la fin, on bombarde tout, on intervient,
00:46:13 on vient avec nos coups en brosse, on débarque avec nos guns, OK.
00:46:15 Mais ensuite, après, à la fin, il reste quoi ?
00:46:16 C'est-à-dire, est-ce que, après votre intervention,
00:46:19 Israël sera plus en sécurité à la fin de la guerre qu'avant le 7 octobre ?
00:46:23 Est-ce qu'il n'y aura pas une menace de l'Arabie saoudite, des pays du Golfe,
00:46:25 du Liban, du... Enfin, du Hezbollah, de la Syrie et de l'Iran, après que avant ?
00:46:30 Est-ce qu'ensuite, après, l'objectif, c'est pas finalement de faire en sorte
00:46:33 que Gaza soit débarrassée du Hamas ?
00:46:35 Mais pour faire en sorte... Est-ce que Netanyahou ne devait pas dire,
00:46:37 en même temps, de mettre un objectif militaire, un objectif politique ?
00:46:41 Il ne devait pas dire, en termes de récits,
00:46:42 « Moi, Netanyahou, mon objectif, c'est la sécurité d'Israël. »
00:46:45 J'ai jamais eu une idée comme ça.
00:46:47 Donc, on intervient militairement parce qu'en fait, on ne veut pas
00:46:49 que la Palestine soit gérée par le Hamas,
00:46:51 parce que ce sont des criminels de guerre et des terroristes.
00:46:53 Donc, on appelle à une coalition internationale pour éliminer le Hamas,
00:46:57 pour ensuite créer un deuxième État qui va être géré comme un protectorat,
00:47:00 sous mandat des pays du monde arabe.
00:47:02 Et ces pays du monde arabe auront la confiance pour reconstruire la Palestine
00:47:05 et faire un processus d'émergence d'un deuxième État
00:47:08 qui est la garantie de sécurité d'Israël.
00:47:09 Si par cas vous tenez un discours comme ça,
00:47:10 je ne dis pas que c'est le bon discours à tenir,
00:47:12 mais en tout cas, ça met un objectif politique avec un objectif militaire
00:47:15 qui peut partager et rassembler largement.
00:47:17 Pour reprendre les propos du général,
00:47:19 lorsque vous parlez de l'intervention, et notamment, c'est l'exemple qui est repris en disant,
00:47:21 « Vous, la France, vous avez bombardé Raqqa, etc. »
00:47:23 Mais nous, notre objectif de guerre, lorsqu'on a éliminé Daesh, était de dire,
00:47:26 « On va rendre la souveraineté à l'Irak, aux Irakiens,
00:47:29 on va rendre la souveraineté des Syriens à la Syrie. »
00:47:32 On ne s'est pas dit, on va bombarder Daesh, ensuite, après, on ne laissera plus rien.
00:47:34 C'est ça ce que fait Israël et c'est pour ça qu'on a un problème militaire.
00:47:37 - Allez, on va marquer une très courte pause dans un instant.
00:47:40 Retour en France avec la cérémonie du 11 novembre,
00:47:43 début de la veillée pour le centenaire de la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
00:47:48 Ça démarre d'ici quelques minutes.
00:47:50 À ne pas manquer sur ces news, nous reviendrons largement également
00:47:53 sur cette manifestation contre l'antisémitisme prévue demain à Paris.
00:47:58 Restez avec nous sur nos frontières.
00:48:00 De retour sur le plateau de Punchline Weekend, il est bientôt 18h.
00:48:06 La France célèbre donc aujourd'hui, en ce 11 novembre, l'armistice signé en 1918,
00:48:11 mettant fin au combat de la Première Guerre mondiale.
00:48:13 Nous nous souvenons de ceux qui ont donné la vie pour notre liberté
00:48:18 et une cérémonie singulière cette année,
00:48:21 puisqu'avec le centenaire de la flamme sur la tombe du soldat inconnu sur l'arc de Trion,
00:48:26 vous voyez ces images à l'instant, le début d'une veillée.
00:48:31 Je vous le rappelle, cette flamme allumée pour honorer la mémoire du soldat inconnu,
00:48:34 c'était en 1923 et elle continue depuis de brûler sur l'arc de Trion.
00:48:38 Cela fait un siècle.
00:48:41 Aujourd'hui, le centenaire du premier allumage de la flamme doit débuter dans un instant.
00:48:45 Mais avant, on fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:48:48 C'est avec vous Adrien Spiteri.
00:48:50 Un sommet sur Gaza s'est tenu cet après-midi à Riyadh, en Arabie saoudite.
00:48:55 Il a réuni des dirigeants de pays arabes et musulmans.
00:48:58 A cette occasion, le président iranien a appelé à qualifier de salle d'organisation terroriste
00:49:03 et je cite de "se préparer à armer les Palestiniens si les crimes de guerre d'Israël se poursuivent".
00:49:10 Benyamin Netanyahou répond à Emmanuel Macron.
00:49:12 La responsabilité des dommages causés aux civils incombent au Hamas et non à Israël,
00:49:17 assure le Premier ministre de l'État hébreu.
00:49:19 Les crimes commis aujourd'hui par l'organisation terroriste seront commis demain à Paris,
00:49:24 New York et le monde entier, selon lui.
00:49:26 Pour rappel, Emmanuel Macron a appelé à un cessez-le-feu à Gaza.
00:49:30 Et puis à Londres, environ 300 000 personnes se sont rassemblées cet après-midi.
00:49:35 Une marche nationale pour la Palestine.
00:49:37 Des appels au cessez-le-feu ont été entendus sur place.
00:49:40 Un rassemblement qui s'est tenu contre l'avis des autorités.
00:49:44 Le gouvernement l'a jugé irrespectueuse en ce week-end de commémoration.
00:49:49 Merci beaucoup mon cher Adrien Spiteri.
00:49:52 On vous retrouve à 18h30 pour un point complet sur l'actualité.
00:49:55 300 000 personnes ont le voyage en Michel Fauverg à l'instant à Londres.
00:49:59 Cela vous fait réagir ?
00:50:00 Oui, c'est beaucoup.
00:50:04 Et ça a l'air de se dérouler dans le calme.
00:50:06 Mais avez-vous remarqué qu'en Angleterre, dans ce pays,
00:50:13 c'est la police qui décide de l'autorisation ou non de la manifestation ?
00:50:17 Et Scotland Yard a décidé d'autoriser la manifestation.
00:50:22 C'est opposé au gouvernement pour maintenir la manifestation.
00:50:25 Ce qui fait que ce sont les policiers qui ont donné des leçons de démocratie aux politiques.
00:50:35 Ça fait rêver quand même.
00:50:37 Mais ce qu'on vient d'entendre dans le flash, c'est que le gouvernement
00:50:40 ne contestait pas la tenue d'une manifestation pro-palestinienne.
00:50:43 Elle disait que c'était inconvenable de le faire un 11 novembre.
00:50:47 La Grande-Bretagne est aussi en deuil avec la France en ce jour anniversaire.
00:50:52 On le disait nous-mêmes il y a quelques minutes que c'est assez indécent que ce soit tenu.
00:50:57 Je suis d'accord là-dessus, mais sur le fond du discours, avec les pouvoirs qu'ont les gens,
00:51:03 spécialistes du maintien de l'ordre, de décider ou de ne pas décider,
00:51:05 c'est quand même quelque chose d'intéressant.
00:51:07 C'est vrai que c'est intéressant de voir que la police a cette prérogative.
00:51:11 Mais effectivement, ce qui avait été souligné par le Premier ministre,
00:51:15 c'est qu'il fallait respecter cette journée de commémoration.
00:51:18 Et une journée de commémoration qui se poursuit d'ailleurs, Naïma M. Fadel,
00:51:21 dans un instant, une cérémonie du centenaire du premier allumage de la flamme.
00:51:25 Le 11 novembre 1923 sera présidée par Patricia Miralles,
00:51:29 c'est la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées.
00:51:33 Vous le voyez sur ces images en direct, les portes de rapport.
00:51:37 Les sapeurs-pompiers de Paris qui jouent.
00:51:42 C'est la musique de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.
00:51:44 On va y revenir dans un instant.
00:51:46 Mais avant, intéressons-nous à la marche prévue demain contre l'antisémitisme.
00:51:51 Et elle continue de diviser depuis que le Rassemblement national a dit vouloir y participer.
00:51:56 Participation qui n'en finit pas de créer des remous dans la classe politique.
00:52:00 Sauf que si cette présence du Rassemblement national,
00:52:03 et bien effectivement, elle dérange du côté de la France insoumise
00:52:07 et même du côté de la majorité.
00:52:08 Eh bien, les Français, eux, sont d'un tout autre avis.
00:52:11 Si l'on en croit un dernier sondage IFOP, ils sont 71% à penser que le Rassemblement national
00:52:17 a toute sa place dans cette marche civique demain.
00:52:19 Explication de Nouria Tengu, on en parle ensuite.
00:52:22 Depuis plusieurs jours, la présence des élus du Rassemblement national
00:52:29 à la marche contre l'antisémitisme divise la classe politique.
00:52:32 Pour les Français, la vie semble plus affirmée.
00:52:35 Selon un sondage IFOP, les Français sont favorables à 71%
00:52:39 à la présence du Rassemblement national à la marche,
00:52:42 contre 29% qui plaident pour l'exclusion des élus du parti présidé par Jordan Bardella.
00:52:47 Parmi ceux qui pensent que tout le monde a sa place au sein de cette marche,
00:52:50 y compris le Rassemblement national,
00:52:53 on retrouve 74% des partisans des Républicains
00:52:56 ou encore 61% des partisans de la France insoumise.
00:52:59 Pour de nombreux Français, cette marche civique doit avant tout dépasser les clivages politiques.
00:53:04 Les différences politiques n'ont rien à voir avec le fait de manifester
00:53:07 pour faire connaître son opinion.
00:53:10 Sur le plan pratique, malheureusement, on sait que tous les moyens sont bons
00:53:14 pour pouvoir se tirer dans les pattes et pour faire campagne.
00:53:16 Les divisions autour de la présence du Rassemblement national dans le cortège
00:53:20 restent d'autant plus vives qu'à gauche de l'échiquier politique,
00:53:23 on continue de douter des positions du parti sur l'antisémitisme.
00:53:28 Pour cette raison, les sympathisants du Parti socialiste, par exemple,
00:53:31 sont 52% à vouloir exclure les élus du RN de la marche.
00:53:36 Ce qui ne se justifie pas.
00:53:37 Naïmem Fadel, ce fameux cordon républicain
00:53:40 pour ne pas défiler avec le Rassemblement national
00:53:43 demain lors de cette marche contre l'antisémitisme,
00:53:45 c'est hors sujet selon vous ?
00:53:47 Complètement hors sujet.
00:53:48 Et moi, je regrette que les partis politiques,
00:53:52 certains hommes et femmes politiques,
00:53:54 prennent en otage les citoyens que nous sommes.
00:53:57 Parce que ce moment est un moment important.
00:53:59 Il s'agit tout simplement de manifester notre solidarité
00:54:03 avec nos compatriotes de confession juive
00:54:05 qui aujourd'hui font l'objet d'actes d'agression antisémite,
00:54:11 qui aujourd'hui ont peur de sortir dans notre pays,
00:54:14 qui aujourd'hui sont obligés de changer leur manière de vivre,
00:54:17 qui ne mettent plus de kippa,
00:54:18 qui changent leur nom sur leur boîte aux lettres,
00:54:20 qui quand ils utilisent une application Uber changent leur nom.
00:54:23 C'est scandaleux.
00:54:24 Et je trouve vraiment déplorable, désespérant,
00:54:27 ces comportements, ces chicaneries, ces caprices.
00:54:32 Aujourd'hui, ce qu'on a envie,
00:54:33 c'est tout simplement de montrer notre solidarité
00:54:36 envers nos compatriotes de confession juive.
00:54:38 Vous voyez, et ce qu'il montre aussi ce sondage
00:54:41 dont vous nous avez parlé,
00:54:42 c'est qu'en fait, les Français, dans leur ensemble,
00:54:44 dans leur majorité, sont sages, sont raisonnables,
00:54:47 sont en responsabilité.
00:54:49 Et aujourd'hui, nos politiques devraient en prendre de la graine.
00:54:52 Et oui, parce que c'est vrai que depuis quelques jours,
00:54:54 ce n'est pas la question de l'antisémitisme
00:54:56 sur le territoire français qui se pose.
00:54:58 Ce n'est pas l'insécurité qui touche nos concitoyens
00:55:03 de confession juive qui fait la une,
00:55:05 mais plutôt le fait de savoir, Jonathan Cixous,
00:55:08 si le Rassemblement national est antisémite ou pas.
00:55:10 Voilà le débat finalement,
00:55:12 qui a remplacé la vraie question,
00:55:14 celle de l'antisémitisme aujourd'hui sur notre territoire.
00:55:16 Et c'est ça qui est inquiétant.
00:55:18 Le glissement est assez spectaculaire, je dois dire.
00:55:21 C'est vrai que depuis que cette annonce de manif a été faite,
00:55:25 on ne parle que du Rassemblement national.
00:55:27 C'est hallucinant, ahurissant.
00:55:31 C'est l'empreinte de Bardella, c'est Bardella qui crée la polémique,
00:55:33 ce n'est pas les gens qui créent la polémique.
00:55:34 Ça avait créé la polémique avant même l'interview de Bardella,
00:55:37 parce que quand le RN a fait savoir immédiatement
00:55:40 que l'annonce a été faite, qu'il participerait à cette manif,
00:55:43 et c'est dans la foulée que Bardella a été interviewé
00:55:45 et qu'il y a eu cette boulette.
00:55:47 Mais ce qui est dans l'hypocrisie politique
00:55:52 à laquelle on assiste aussi, ce qui est effarant,
00:55:55 c'est de voir que ce fameux cordon républicain,
00:56:00 qui est une notion assez spéciale je trouve d'ailleurs,
00:56:02 mais c'est autour de LFI qu'il faut le mettre ce cordon.
00:56:05 Et quoi d'autre, c'est que tous ceux qui sont membres de la NUPES
00:56:07 sont à l'intérieur de ce cordon.
00:56:09 Parce qu'avec les propos de la France Insoumise qu'on entend,
00:56:12 nous entendions tout à l'heure M. Guéraud,
00:56:14 Jean-Luc Mélenchon n'est plus à citer à force,
00:56:17 tous ces partenaires,
00:56:20 tant qu'ils sont au sein de la NUPES pour avoir un fauteuil à l'Assemblée,
00:56:24 tous ces partenaires ne sont pas crédibles.
00:56:27 M. Faure et autres pourraient démissionner
00:56:30 ou pourraient du moins annoncer une rupture claire.
00:56:35 Aucun membre de la NUPES ne l'a eu, cette rupture claire.
00:56:39 Et c'est là où il y a beaucoup plus d'ambiguïté
00:56:42 que vis-à-vis du RN me semble-t-il,
00:56:44 où on en est à dire à Marine Le Pen,
00:56:46 si ce n'est pas toi, c'est donc ton père.
00:56:48 Et le Rassemblement National qui fait toujours parler,
00:56:51 pas plus tard qu'il y a quelques minutes,
00:56:53 dans les colonnes du Parisien,
00:56:54 Olivier Véran s'est à nouveau exprimé,
00:56:57 William, t'as regardé sur le Rassemblement National.
00:56:59 J'assume de dire qu'un parti politique
00:57:01 créé par les héritiers de Vichy
00:57:02 et qui participe à une manifestation contre l'antisémitisme,
00:57:06 ce n'est pas de l'unité, mais de l'indécence.
00:57:10 Le RN veut solder une partie de son histoire et de ses racines
00:57:12 en s'imposant à une manifestation dans laquelle il n'est pas le bienvenu.
00:57:16 Alors la question, et encore une citation,
00:57:19 on va voir, et Olivier Véran,
00:57:21 on le découvre et qui termine avec ses mots,
00:57:23 par son histoire et les personnes qui l'entourent encore aujourd'hui,
00:57:25 il ne prône pas les valeurs républicaines,
00:57:27 donc il ne fait pas partie de l'arc républicain.
00:57:30 On voit bien que ce sont des enjeux politiciens,
00:57:33 la politique politicienne derrière, finalement,
00:57:36 qui vient supplanter cette marche contre l'antisémitisme.
00:57:38 Oui, vous avez raison.
00:57:39 Cette journée de commémoration, on remarque,
00:57:42 c'est dans les grandes crises qu'on voit des grands hommes d'État.
00:57:44 Je me rappelle que lors de la Seconde Guerre mondiale,
00:57:47 le Premier ministre anglais avait dit,
00:57:48 la différence entre un politique et un politicien,
00:57:50 c'est que le grand homme d'État,
00:57:52 il prépare la prochaine génération
00:57:53 et l'homme politique, il prépare les prochaines élections.
00:57:55 C'est ce que fait Olivier Véran.
00:57:56 En fait, tout simplement, le sujet,
00:57:58 c'est de créer une grande marche contre l'antisémitisme
00:58:00 et de provoquer un sursaut tel qu'on doit le connaître,
00:58:02 comme ce qu'on a connu après la Seconde Guerre mondiale.
00:58:04 C'est-à-dire qu'on doit inciter tous les Français,
00:58:06 qu'importe leur conviction, qu'importe leur vote,
00:58:09 qui votent ou qui ne votent pas,
00:58:10 qu'importe leur classe sociale, qu'importe leurs origines,
00:58:13 qu'importe leur ethnie, qu'importe leur confession,
00:58:15 à lutter contre l'antisémitisme,
00:58:16 parce que le message qu'on veut transmettre,
00:58:18 c'est de dire qu'après ce qu'on a vécu entre 39 et 45,
00:58:22 on ne veut plus jamais que ça arrive de nouveau à nos portes
00:58:24 et qu'avec le nombre record d'actes antisémites depuis le 7 octobre,
00:58:27 le fait que, comme l'a rappelé Naïma,
00:58:28 des personnes soient obligées de changer de nom,
00:58:30 soient obligées de masquer leur confession,
00:58:32 soient ciblées uniquement au réseau de leur confession
00:58:34 parce qu'ils sont juifs,
00:58:35 ce qui n'est pas arrivé depuis 70, 80 ans maintenant.
00:58:38 Et des personnes comme ça ont besoin d'une certaine solidarité.
00:58:41 On doit montrer également ce qui est bien
00:58:43 et ce qui est mal dans notre pays
00:58:45 et dans l'ensemble de notre civilisation
00:58:46 et qu'on doit rassembler le plus de personnes possible.
00:58:49 Moi, je veux même aller plus loin,
00:58:50 même dire que même si par cas,
00:58:51 la France insoumise a tenu des positions très ambiguës,
00:58:54 si certaines personnes de la France insoumise
00:58:56 veulent venir manifester,
00:58:57 ça montre que certaines personnes venant,
00:58:59 qui votent pour Mélenchon,
00:59:00 viendraient à cette manifestation
00:59:01 et je pense qu'il faut encourager
00:59:02 l'ensemble des personnes qui veulent venir,
00:59:04 à venir parce qu'il y a des actes qui sont plus grands
00:59:06 que les éthiques et politiques,
00:59:07 qui sont plus grands que les prochaines élections,
00:59:09 notamment européennes,
00:59:10 c'est la question de la lutte contre l'antisémitisme.
00:59:11 Ça, c'est le premier point.
00:59:12 Le deuxième point que moi, je vois,
00:59:14 c'est que le problème de ce qu'ils font actuellement,
00:59:16 c'est que alors qu'on espérait initialement
00:59:18 une grande marche comme ce qu'on a connu
00:59:20 après les attentats de Charlie Hebdo,
00:59:21 où François Hollande avait ramené des chefs d'État étrangers,
00:59:24 Mahmoud Abbas était venu,
00:59:26 le président de l'autorité palestinienne,
00:59:27 et un ensemble de personnalités politiques étaient venus.
00:59:29 Là, on risque une division
00:59:30 et je vois beaucoup de personnes dire
00:59:32 "En raison des polémiques, en raison des divisions,
00:59:34 je n'y remettrai pas la manifestation
00:59:35 parce que ça devient une manifestation qui est politique
00:59:37 et non pas d'union nationale contre l'antisémitisme".
00:59:40 C'est vrai qu'on parlait, Jean-Michel Foucault,
00:59:41 avec une marque civique, 71% des Français
00:59:44 a pensé que le Rassemblement national
00:59:46 a tout à fait sa place ce dimanche.
00:59:48 On a le sentiment, effectivement, aujourd'hui,
00:59:50 que c'est le Rassemblement national qui fait peur
00:59:53 plus que l'antisémitisme.
00:59:54 Mais j'ai envie de dire.
00:59:56 Oui, Olivier, vous savez très bien d'où je viens,
00:59:57 de quelle formation je viens pendant ces dernières années.
01:00:01 Et je dois quand même reconnaître que,
01:00:05 effectivement, les Français donnent ce pourcentage-là.
01:00:09 Les Français ont donné un nombre de voix,
01:00:11 déjà important, au Front national,
01:00:13 assez important en tout cas, pour élire 87 députés.
01:00:17 Donc, effectivement, il y a un mouvement dans ce sens-là.
01:00:19 Maintenant, je voudrais réagir
01:00:21 au propos du porte-parole du gouvernement.
01:00:24 Il me semble qu'il y a quelque temps de ça déjà.
01:00:27 Madame Elisabeth Borne, la Première ministre,
01:00:29 avait parlé de Vichy,
01:00:32 concernant le, sauf erreur de ma part,
01:00:34 concernant le Rassemblement national.
01:00:36 Et elle avait été tensée par le Président de la République
01:00:38 qui lui avait dit "on combat le Rassemblement national
01:00:40 sur ses idées, maintenant".
01:00:42 Et je pense qu'aujourd'hui,
01:00:44 le fait que ce Rassemblement national,
01:00:47 enfin, demain, défile là-dessus,
01:00:52 fait que c'est une, moi, ça me semble être,
01:00:55 pour lui, en tout cas, une date importante,
01:00:58 quasiment historique,
01:00:59 quand un parti qui est soupçonné d'être
01:01:02 ou d'avoir été à l'extrême droite,
01:01:05 et donc, par conséquent, antisémite,
01:01:06 c'est une des jambes de l'extrême droite,
01:01:08 l'antisémitisme, du moins dans notre histoire,
01:01:10 en tout cas, ne l'est plus et défile
01:01:13 pour défendre les gens de confession juive.
01:01:16 Eh bien, ce parti-là fait,
01:01:19 contrairement à ce que dit Olivier Véran,
01:01:22 s'intègre dans l'arc républicain.
01:01:24 Il faut le combattre différemment.
01:01:25 Il faut le combattre sur les idées,
01:01:26 il faut le combattre sur le programme,
01:01:29 sur le programme sécurité.
01:01:30 Il y a des choses à faire, il y a des choses à proposer.
01:01:32 En tout cas, on voit bien que la France est fracturée,
01:01:35 notamment depuis le 7 octobre.
01:01:37 Le recteur de la Grande Mosquée de Paris
01:01:39 a appelé dans un communiqué, je le cite,
01:01:41 à "stopper les amalgames".
01:01:43 Shem Sedinaphis, qui s'est exprimé dans une tribune,
01:01:46 on le lit, "J'ai alerté les autorités compétentes
01:01:48 pour stopper les amalgames
01:01:50 et arrêter d'accuser les musulmans
01:01:52 des maux de notre société
01:01:53 et en particulier de l'antisémitisme".
01:01:56 Et il ajoute, "Je dénonce toute atteinte
01:01:59 aux Juifs de France comme aux musulmans de France
01:02:01 et je rejette l'importation sur le sol français
01:02:03 d'un conflit au Proche-Orient
01:02:05 qui n'a rien de religieux ni de civilisationnel".
01:02:09 Naïma M. Fadel, comment est-ce que vous voyez
01:02:11 ces propos du recteur de la Mosquée de Paris,
01:02:14 cette crainte finalement que, désormais,
01:02:18 les musulmans soient ciblés sur le territoire français ?
01:02:20 Cette crainte, en fait, elle vient tout simplement d'Elefi,
01:02:23 puisque Elefi laisse croire que les actes antisémites
01:02:27 viennent des musulmans.
01:02:29 Jusqu'à aujourd'hui, il fait une OPA
01:02:32 sur nos compatriotes de confession musulmane
01:02:35 en laissant entendre qu'eux, ils ne viendraient pas,
01:02:37 par exemple, à la marche de demain,
01:02:40 qu'eux, ils ne se tiendraient pas,
01:02:42 enfin, ils ne seraient pas dans la qualification
01:02:45 des attentats qui ont été commis le 7 octobre.
01:02:48 Elefi fait le jeu de cet amalgame.
01:02:51 C'est ça qui est extrêmement, pour moi, dangereux.
01:02:54 Il faut nommer les choses,
01:02:56 ceux qui sont la cause de cet amalgame.
01:02:59 Après, moi, je regrette, mais aujourd'hui,
01:03:02 ce au quoi on assiste,
01:03:04 c'est plutôt à des actes antisémites
01:03:06 qui ont explosé en un mois.
01:03:09 Je veux dire, c'est 24 fois,
01:03:11 dans le fait, c'était Yoann Usahi qui donnait ce chiffre,
01:03:14 24 fois ce qu'on rencontre sur une année.
01:03:17 Donc, c'est terrifiant.
01:03:19 Donc, aujourd'hui, on touche du bois,
01:03:20 mais on ne peut pas dire qu'il y a une explosion
01:03:22 d'actes anti-musulmans.
01:03:25 Et si demain, malheureusement,
01:03:27 il y avait des actes anti-musulmans,
01:03:28 je crois qu'on serait tous solidaires
01:03:31 et tous de nos compatriotes musulmans
01:03:34 pour lutter contre ces actes.
01:03:38 Alors, je vous propose de faire un détour
01:03:41 par l'arc de triomphe.
01:03:42 Nous reviendrons sur cette manifestation.
01:03:44 Le chef de l'État qui ne participe pas,
01:03:45 là encore, ça a provoqué beaucoup de réactions.
01:03:48 Vous voyez l'arc de triomphe,
01:03:50 un son et lumière.
01:03:52 Alors, son et lumière pour honorer
01:03:53 la mémoire du soldat inconnu.
01:03:55 C'était il y a un siècle que la flamme
01:03:58 du soldat inconnu s'est allumée
01:04:00 pour la première fois sous l'arc de triomphe.
01:04:03 D'où, mon général, cette commémoration.
01:04:05 Ce soir, on le voit en présence
01:04:08 de la secrétaire d'État, Patricia Miralles, notamment.
01:04:11 Alors, bien évidemment, avec ces cérémonies,
01:04:13 c'est toute l'importance,
01:04:14 la question du devoir de mémoire.
01:04:16 Un devoir de mémoire qui résonne,
01:04:18 d'ailleurs, particulièrement.
01:04:19 C'est en trouble que la France traverse.
01:04:22 Nous honorons courage le sacrifice de nos héros.
01:04:25 Mais est-ce que vous avez le sentiment
01:04:26 que ce devoir de mémoire,
01:04:27 aujourd'hui, finalement, il se perd ?
01:04:30 Il est enfoui dans nos sociétés
01:04:32 avec ces nouvelles technologies,
01:04:33 avec l'immédiateté.
01:04:34 Quel est votre regard ?
01:04:36 Il y a évidemment un risque.
01:04:38 D'abord, plus le temps passe.
01:04:39 On fait rarement à l'Asia aujourd'hui
01:04:41 parce que le temps a passé.
01:04:43 Évidemment, il y a un risque.
01:04:44 Et je crois qu'il faut conserver
01:04:45 la mémoire de ces combats terribles
01:04:47 qu'ont conduit nos anciens.
01:04:48 Mais je crois que ce qui menace le plus
01:04:50 ce devoir de mémoire,
01:04:52 c'est l'individualisme grandissant.
01:04:55 Ce qui compte, c'est chacun pour soi.
01:04:56 C'est le selfie.
01:04:57 Donc, à quoi sert la nation
01:04:59 quand elle a été ensemble ?
01:05:01 Je crois que c'est particulièrement important.
01:05:03 C'est de faire nation.
01:05:04 Et une nation, c'est un avenir,
01:05:08 mais c'est aussi un passé.
01:05:09 Et l'avenir ne peut se construire
01:05:11 que sur le passé.
01:05:13 Et je crois que compte tenu des temps qui viennent,
01:05:15 qui sont des temps de plus en plus incertains,
01:05:19 qui seront des temps de guerre.
01:05:20 Hélas, on le sait, la guerre revient.
01:05:23 Nous, Européens, nous l'avions cru.
01:05:24 Nous l'avions cru l'avoir tuée
01:05:27 parce qu'on l'avait tuée à l'extérieur.
01:05:29 On voit bien que c'est faux,
01:05:31 qu'elle se rapproche,
01:05:32 qu'elle est même chez nous.
01:05:33 Et je crois que ce sentiment de nécessité
01:05:36 de défense de la nation
01:05:38 doit être renforcé par tous les moyens possibles.
01:05:41 Le jour où la guerre viendra,
01:05:42 parce que je crois qu'elle viendra
01:05:44 sur notre territoire un jour,
01:05:45 il faudra que les Français puissent...
01:05:48 - Vous ne nous rassurez pas, mon général.
01:05:49 - Je ne tiens pas à vous rassurer.
01:05:51 Il est évident aujourd'hui
01:05:52 que nous avons une défense, par exemple,
01:05:54 qui n'est pas à la hauteur des enjeux de défense.
01:05:56 Nous avons un esprit de défense
01:05:57 qui n'est pas à la hauteur des enjeux de défense.
01:05:59 Et tout ça, évidemment, doit être renforcé.
01:06:02 Et je crois que tout moyen,
01:06:03 tout moyen est bon pour le faire.
01:06:06 Et donc, moi, je ne peux qu'approuver
01:06:08 ce genre de cérémonie qui rappelle aux Français
01:06:10 qu'ils sont libres aujourd'hui
01:06:11 parce que leurs arrières-grands-parents,
01:06:15 mes grands-parents à moi,
01:06:15 mais les arrières-grands-parents,
01:06:17 se sont battus pendant 4 ans
01:06:19 de manière terrible
01:06:20 et que 1,4 million de soldats français
01:06:24 sont morts dans cette guerre
01:06:25 pour défendre la patrie.
01:06:26 - Naïm M. Fader.
01:06:27 - J'avais une question générale,
01:06:29 justement, à la lumière de ce que vous venez de dire,
01:06:32 faire nation.
01:06:32 Faire nation suppose aussi
01:06:34 de l'appartenance commune, la citoyenneté.
01:06:37 Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui,
01:06:39 il faudrait rétablir les services militaires,
01:06:41 peut-être même différemment,
01:06:42 parce que c'est peut-être trop long,
01:06:45 trouver en tout cas le moyen
01:06:46 de rétablir ce service militaire
01:06:48 que tous nos enfants pourraient faire,
01:06:50 garçons et filles,
01:06:52 et qu'ils soient dans un but
01:06:54 de cette appartenance commune,
01:06:55 de cette citoyenneté,
01:06:56 de ce patriotisme ?
01:06:59 - Je crois qu'il y a deux choses différentes.
01:07:01 D'abord, il y a quelques jours,
01:07:02 Édouard Philippe envisageait la réouverture,
01:07:07 comment peut-on dire ?
01:07:07 Parce qu'en fait, le service national n'est pas mort,
01:07:09 il a simplement été éteint pour un certain temps.
01:07:11 Et donc, il dit peut-être qu'un jour,
01:07:12 ce sera nécessaire.
01:07:14 Et il a raison de le faire.
01:07:16 Et je crois, on peut en parler,
01:07:17 que les conditions qui ont présidé
01:07:20 à la fin du service national en 1986
01:07:23 ont complètement changé.
01:07:24 Et si nous étions aujourd'hui,
01:07:25 évidemment, on ne le referait pas.
01:07:28 Mais maintenant, je comprends ce que vous dites,
01:07:30 mais je crois qu'il ne faut pas se tromper.
01:07:32 Le service national n'est pas fait pour les citoyens.
01:07:34 Le service national, il est un service
01:07:36 que les citoyens rendent à la nation.
01:07:39 Le service militaire.
01:07:40 Et c'est pour ça que le SNU, au fond,
01:07:42 est un peu ambiguë,
01:07:43 parce que c'est un service
01:07:44 que la nation rend aux citoyens.
01:07:46 En revanche, et là, je vous suis complètement,
01:07:48 le service national était d'abord
01:07:51 un service rendu à la nation,
01:07:52 mais il était également un service
01:07:54 rendu aux citoyens.
01:07:55 C'était un by-product de cette affaire-là,
01:07:57 parce qu'effectivement, on les rendait conscients
01:08:00 de ce qu'était la nation,
01:08:01 de ce qu'était la patrie,
01:08:02 de ce qu'était le drapeau, etc.
01:08:04 Donc moi, je crois qu'aujourd'hui,
01:08:06 il serait une bonne chose
01:08:08 de penser sérieusement à la...
01:08:12 - Au rétablir ?
01:08:13 - Pardon, c'est ça le bon terme.
01:08:14 Au rétablissement du service national.
01:08:16 Alors, dans quelle condition ?
01:08:17 C'est difficile, parce que nous n'avons pas besoin
01:08:19 de 800 000 jeunes femmes et jeunes hommes,
01:08:22 c'est une classe d'âge à peu près,
01:08:24 tous les jours sur les drapeaux.
01:08:25 Mais il y aurait sûrement une façon
01:08:26 de revenir vers là,
01:08:27 et effectivement, petit à petit,
01:08:29 de ramener de l'esprit de citoyenneté
01:08:30 dans notre jeunesse.
01:08:31 - Peut-être augmenter les réserves ?
01:08:35 - Très sûr.
01:08:36 - Y compris dans la police, la gendarmerie, mais...
01:08:38 - Bien sûr, mais il n'y a pas qu'armée,
01:08:40 vous avez raison, il y a la police,
01:08:41 la gendarmerie, il y a les pompiers.
01:08:43 Il y a un tas de lieux où on peut apprendre
01:08:45 à redevenir citoyen,
01:08:48 et je crois qu'il faut les mettre en œuvre maintenant.
01:08:50 Alors, si on veut refaire une armée,
01:08:53 une armée, ça ne se fait pas en un an.
01:08:54 C'est-à-dire que si on dit,
01:08:55 on rentre dans une période de grande instabilité,
01:08:57 préparons-nous, il faut dix ans pour faire une armée.
01:08:59 Pour recréer une armée avec des soldats,
01:09:01 c'est pour ça que je pense qu'il n'est jamais trop tôt
01:09:03 pour y penser, et effectivement, vous avez raison,
01:09:05 augmenter les possibilités de service
01:09:08 dans les corps d'État qui permettent
01:09:10 de faire comprendre l'importance de la nation
01:09:13 à notre jeunesse.
01:09:13 Jonathan Cixous, nous évoquions,
01:09:15 au début de l'émission, ces tags sur ce monument aux morts
01:09:18 dans la Creuse, tag où l'on pouvait lire,
01:09:20 où l'on pouvait voir un drapeau palestinien,
01:09:22 Free Palestine.
01:09:23 Vous parliez de cette jeunesse,
01:09:24 vous parliez même d'une jeunesse qui a,
01:09:27 d'une société qui a engendré des monstres
01:09:29 dans cette jeunesse, à tout le moins des idiots,
01:09:32 finalement. Est-ce que le rétablissement
01:09:34 d'un service militaire, par exemple,
01:09:36 pourrait redonner à cette jeunesse
01:09:38 le sens de la nation, le sens de l'unité ?
01:09:42 La question est très complexe,
01:09:45 dans la mesure où, dans cette logique-là,
01:09:49 si je puis dire, on voit quand il y a des sondages,
01:09:52 êtes-vous prêts à mourir pour votre pays ?
01:09:54 Cela se dégrade d'année en année,
01:09:59 mais aussi dans le même temps,
01:10:00 la notion même de pays, la notion même de nation,
01:10:03 ici en Europe, disparaît sous nos yeux.
01:10:05 Qui a envie de mourir pour les technocrates
01:10:08 de Bruxelles ? La question peut se poser,
01:10:11 grosso modo, je caricature à peine désormais,
01:10:13 notre perte de souveraineté dans tant de domaines
01:10:17 fondamentaux, jusqu'à ce qu'ils constituent
01:10:20 notre culture et notre identité commune.
01:10:22 Même si nous sommes des Européens,
01:10:24 nous ne sommes pas des Bruxellois.
01:10:25 Or, il y a un mélange absolu
01:10:28 qui, naturellement, se fait dans les jeunes esprits,
01:10:31 et on ne peut que le regretter.
01:10:33 Je rajoute aussi une remarque malheureuse,
01:10:35 c'est qu'on peine, année après année,
01:10:37 à trouver de jeunes porte-drapeaux
01:10:38 pour ces cérémonies de commémoration.
01:10:41 Et ça, ça va être un enjeu terrible
01:10:42 dans les années à venir,
01:10:43 pour savoir qui tiendra les drapeaux
01:10:46 lors des prochaines commémorations.
01:10:49 Et c'est avec ces images de la cérémonie du centenaire
01:10:52 du premier allumage de la flamme
01:10:53 le 11 novembre 1923 que nous marquons
01:10:55 une très courte pause.
01:10:57 Général Vincent Desportes,
01:10:58 un grand merci d'avoir accepté notre invitation,
01:11:01 de nous avoir éclairé à la fois sur la situation
01:11:03 au Proche-Orient, mais également d'être revenu
01:11:06 avec nous sur ce centenaire du premier allumage
01:11:08 de la flamme du 11 novembre 1923.
01:11:10 Vous voyez ces images absolument splendides,
01:11:12 à l'Arc de Triomphe, ces images en direct.
01:11:15 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
01:11:17 De retour sur le plateau de Punchline Weekend,
01:11:23 bienvenue si vous nous rejoignez,
01:11:24 dernière partie avec Naïma M. Fadel,
01:11:27 William Tej, Jean-Michel Fauvergue et Jonathan Cixou.
01:11:30 Dans un instant, on va revenir sur cette absence remarquée,
01:11:32 absence remarquée du chef de l'État,
01:11:34 demain, à la marche contre l'antisémitisme.
01:11:37 Alors, qu'en pensent nos invités ?
01:11:39 Je vous pose la question dans un instant.
01:11:40 Mais tout de suite, le point complet
01:11:42 sur les toutes dernières informations,
01:11:43 c'est avec vous, Adrien Spiteri.
01:11:45 Le président iranien appelle les pays musulmans
01:11:47 à qualifier de salles d'organisation à terroristes.
01:11:50 Des mots prononcés par Ibrahim Raisi
01:11:52 à Riyad en Arabie saoudite.
01:11:54 Une réunion d'urgence de la Ligue arabe
01:11:56 s'est tenue sur place pour réclamer
01:11:58 la fin des violences à Gaza.
01:12:00 Le président iranien demande également
01:12:02 aux pays musulmans, je cite, de se "préparer"
01:12:05 à armer les Palestiniens si les crimes de guerre d'Israël
01:12:08 se poursuivent.
01:12:09 Et dans ce contexte, Emmanuel Macron
01:12:11 appelle à un cessez-le-feu.
01:12:12 Aujourd'hui, des civils sont bombardés.
01:12:14 Nous exhortons donc Israël à arrêter.
01:12:16 Ce sont les mots du président de la République
01:12:18 dans un entretien accordé à la BBC
01:12:20 selon le Premier ministre israélien.
01:12:22 La responsabilité des dommages causés aux civils
01:12:25 incombe au Hamas.
01:12:27 Et puis, plusieurs milliers de personnes
01:12:28 ont manifesté aujourd'hui à Paris, justement,
01:12:31 pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza.
01:12:33 La manifestation s'était lancée de la place de la République.
01:12:36 Des députés de la France Insoumise,
01:12:38 comme Mathilde Panot et Éric Coquerel,
01:12:39 étaient présents, tout comme certains écologistes,
01:12:41 comme Yannick Jadot et Sandrine Rousseau.
01:12:44 Un rassemblement à la veille d'une marche
01:12:45 contre l'antisémitisme de l'Europe.
01:12:48 Et les Insoumis, justement,
01:12:49 qui ne seront pas à cette marche demain.
01:12:52 Merci Adrien Spiteri, on vous retrouve à 19h.
01:12:55 Jean-Luc Mélenchon qui a dit qu'il n'y participerait pas.
01:12:57 Et autre absence remarquée,
01:13:00 celle du chef de l'État.
01:13:01 Puisque l'Élysée l'a fait savoir hier,
01:13:04 et ce matin lors des commémorations du 11 novembre,
01:13:07 Emmanuel Macron s'est justifié.
01:13:08 Il a été interpellé par l'arrière-petite-fille
01:13:10 d'Alfred Dreyfus,
01:13:12 qui s'est dit un peu déçu,
01:13:14 je la cite, de sa non-participation
01:13:16 à la marche du 12 novembre,
01:13:17 donc de demain à Paris.
01:13:18 Écoutez-la.
01:13:19 Monsieur le Président, je suis contente de vous serrer la main,
01:13:23 mais je voudrais quand même vous dire
01:13:24 qu'en tant qu'arrière-petite-fille de Dreyfus,
01:13:25 je suis un petit peu déçue que vous ne veniez pas à la manifestation.
01:13:28 Non, mais je n'ai jamais été à une manifestation quelquefois.
01:13:32 Ah d'accord. C'est ça la raison.
01:13:33 Oui.
01:13:34 Je sais que vous n'êtes pas antisémite, de toute manière, je sais.
01:13:36 J'espère que je n'ai pas besoin de le démontrer, justement.
01:13:38 Exactement, exactement.
01:13:40 Mais je pense que mon rôle est plutôt de bâtir l'unité du pays,
01:13:42 et d'être clair sur les valeurs.
01:13:44 Et je suis en action.
01:13:45 On vous remercie pour ça,
01:13:46 et pour la guerre aussi en Israël.
01:13:48 Mon rôle est de prendre des décisions,
01:13:49 de dire des mots quand il faut les dire,
01:13:51 et d'agir.
01:13:52 Sinon, je pourrais manifester toutes les semaines.
01:13:55 C'est vrai, c'est vrai, vous avez raison.
01:13:57 En tous les cas, on sait que vous serez avec nous par le cœur.
01:13:59 Je serai par le cœur et la pensée.
01:14:01 J'aurai l'occasion dans les prochaines heures de me dire.
01:14:03 D'accord.
01:14:04 Alors le chef de l'État aurait-il dû aller à cette marche contre l'antisémitisme ?
01:14:10 Je vous pose la question dans un instant.
01:14:12 Mais avant, nous allons faire un détour par l'Arc de Triomphe.
01:14:16 Vous le savez, l'Arc de Triomphe, en ce moment même,
01:14:19 où vous voyez la secrétaire d'État auprès du ministre des Armées,
01:14:25 Patricia Miralles,
01:14:27 qui va déposer une gerbe avant de raviver la flamme du soldat inconnu,
01:14:34 image en direct, accompagnée dans son hommage
01:14:38 par la brigade de sapeurs-pompiers de Paris
01:14:42 et le cœur de l'armée française.
01:14:44 Une minute de silence, donc,
01:14:46 que nous respectons également autour de ce plateau.
01:14:48 (Musique militaire)
01:15:15 (...)
01:15:41 La scénographie à laquelle nous venons d'assister
01:15:46 nous a rappelé la signification de la flamme
01:15:49 qui brûle depuis cent ans au-dessus de la tombe du soldat inconnu.
01:15:58 En apothéose de cette cérémonie du centenaire
01:16:03 et en hommage aux soldats qui ont donné leur vie pour leur pays,
01:16:09 nous allons maintenant la raviver.
01:16:15 Le 11 novembre 1920,
01:16:20 le corps d'un soldat français inconnu,
01:16:23 tombé au champ d'honneur au cours de la Première Guerre mondiale,
01:16:28 est ramené solennellement sous l'arc de triomphe.
01:16:34 En 1923, afin que soit perpétué le souvenir de ce soldat
01:16:40 et rappelé la valeur de son sacrifice,
01:16:44 il est décidé qu'une flamme le veillerait,
01:16:48 rendant vivant ce symbole de jour comme de nuit.
01:16:55 C'est ainsi que, il y a exactement cent ans,
01:17:01 à la même heure, au même endroit,
01:17:04 André Maginot, ministre de la Guerre et des Pensions,
01:17:08 alluma cette flamme immortelle.
01:17:14 Depuis cette date, elle veille fidèlement sur le soldat inconnu
01:17:20 et est ravivée chaque soir, à l'occasion de la cérémonie
01:17:24 que nous allons vivre avec une émotion toute particulière
01:17:30 en ce jour anniversaire.
01:17:35 Cette flamme nous rappelle le sacrifice d'un million quatre cent mille soldats
01:17:44 qui ont donné leur vie pour leur patrie entre 1914 et 1918.
01:17:53 Il convient d'y associer les femmes et les hommes
01:17:57 qui sont morts victimes de la guerre,
01:18:01 les très nombreux soldats blessés, les veuves, les orphelins
01:18:08 et tous les citoyens qui ont été lourdement éprouvés.
01:18:15 Cette flamme nous invite également à rendre hommage
01:18:18 aux soldats tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale,
01:18:23 de la guerre d'Indochine, en Corée, en Afrique du Nord
01:18:29 et plus récemment au cours des opérations extérieures.
01:18:37 La mémoire de tous ces sacrifices constitue un ciment de la nation française.
01:18:46 Initiés par les anciens combattants voulant honorer leurs frères d'armes disparus,
01:18:53 le ravivage est aujourd'hui l'expression de la gratitude de toute la nation,
01:18:59 notamment de sa jeunesse, à l'égard de ceux qui sont tombés pour que vive la France.
01:19:08 A l'origine, flamme sous l'arc de triomphe, elle est aujourd'hui la flamme de la nation.
01:19:16 Ce terme a été ajouté à son appellation en 2012
01:19:21 pour que tous les citoyens se sentent investis de la mission d'entretenir
01:19:25 la mémoire du sacrifice et de l'héroïsme de nos soldats.
01:19:32 La flamme n'est donc plus seulement un hommage au passé,
01:19:37 elle est également un témoignage et un engagement tourné vers l'avenir.
01:19:46 Dans un instant, Madame la Secrétaire d'État,
01:19:50 auprès du ministre des Armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire,
01:19:55 entourée du chef d'état-major des armées et du président de la flamme,
01:20:01 ainsi que de deux jeunes enfants, se saisira du glaive pour raviver la flamme.
01:20:10 Elle le fera en notre nom à tous, car nous serons tous acteurs de ce geste symbolique.
01:20:20 Elle le fera également au nom de nos concitoyens qui, en province ou en Outre-mer,
01:20:28 ont célébré le 11 novembre autour d'une lanterne allumée ici même ces derniers mois,
01:20:36 dans le cadre de l'opération 100 ans sans ravivage,
01:20:41 organisée en relation avec l'Office national des combattants et des victimes de guerre.
01:20:53 Et comme chaque soir, c'est dans le recueillement et par une attitude digne et respectueuse
01:21:04 que nous allons rendre hommage au courage et à l'héroïsme de ces soldats
01:21:10 pour lesquels cette flamme brille depuis un siècle.
01:21:17 Notre engagement, nous le marquerons ensuite en chantant avec le cœur de l'armée française
01:21:26 l'hymne national qui suivra la sonnerie aux morts et la minute de silence.
01:21:35 Notre participation active à cette cérémonie montre que la France peut s'appuyer
01:21:44 sur ces 100 ans de courage et de sacrifice pour se construire un avenir de grandeur et de paix.
01:21:56 Voilà donc le centième anniversaire de la flamme du soldat inconnu.
01:22:06 Veillez ce soir, veillez patriotique cette flamme qui va être ravivée.
01:22:11 Alors c'est vrai, des images tout à fait émouvantes Jonathan Six.
01:22:15 Peut-être cette précision que vous nous souffliez tout à l'heure,
01:22:18 c'est-à-dire que ça n'a fait pas tout à fait 100 ans et elle a été interrompue.
01:22:21 La flamme a été allumée le 11 novembre 1923 comme ça a été souligné à l'instant,
01:22:29 mais elle a été coupée, on l'a éteinte durant les quatre années d'occupation allemande
01:22:36 où il était interdit de commémorer le 11 novembre.
01:22:40 Il y a eu cependant le 11 novembre 1940, donc au tout début de l'occupation allemande,
01:22:46 un acte de résistance bouleversant de la part de 2500 lycéens et étudiants
01:22:53 qui spontanément se sont réunis au pied de l'Arc de Triomphe pour raviver la flamme,
01:22:57 pour rallumer cette flamme, chanter la Marseillaise et descendre ensuite les Champs-Elysées,
01:23:03 comme le veut la tradition.
01:23:06 Ce mouvement de résistance admirable de la part de ces jeunes a été réprimé
01:23:11 dans une violence qu'on peut parfaitement imaginer de la part de l'occupant.
01:23:16 Et je trouve que c'est une leçon de morale, une leçon de devoir,
01:23:21 une leçon de mémoire dont nous parlions tout à l'heure,
01:23:24 une leçon de patriotisme extraordinaire.
01:23:27 Et je me demande si aujourd'hui on pourrait trouver 2500 du même âge
01:23:32 capables d'un tel dévouement et d'une telle démonstration de toutes ces vertus
01:23:37 au pied de ce soldat inconnu qui porte tant que chose.
01:23:41 - Espérons-le, Jonathan Cixous.
01:23:43 En tout cas, ce soir, c'est donc Patricia Miralles, vous le voyez à l'antenne,
01:23:46 secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargé des Anciens Combatants et de la Mémoire,
01:23:50 qui a ravivé pour cette veillée patriotique la flamme du soldat inconnu.
01:23:55 Je vous propose de poursuivre avec notre échange précédent,
01:23:58 à savoir la marge demain contre l'antisémitisme et cette interrogation.
01:24:02 Le chef de l'État devait-il s'y rendre ?
01:24:04 On vous a demandé votre avis.
01:24:06 Je vous pose la question juste après.
01:24:09 - C'est pas le genre de truc où c'est absolument obligatoire non plus.
01:24:12 Je ne sais pas, comme s'il n'y ait pas, c'est un gros scandale.
01:24:16 Mais par contre, oui, s'il y est, c'est un bonus, on va dire.
01:24:18 - Je ne pense pas que ce soit un message en soi.
01:24:20 Je pense qu'il a d'autres priorités, peut-être.
01:24:23 Mais c'est toujours difficile après de choisir, bien sûr, ses priorités.
01:24:27 Je pense qu'il a un emploi du temps assez rempli.
01:24:29 Après, bien sûr, ça aurait pu être un message assez fort.
01:24:32 - Il ne faut pas que ça présente à la publique.
01:24:33 Il ne faut pas se montrer dans une marche, surtout pour qu'il rentre à France.
01:24:37 Je pense qu'il doit y être.
01:24:39 C'est obligatoire pour lui d'y être.
01:24:42 - Mon rôle est plutôt de bâtir l'unité du pays et d'être ferme sur les valeurs.
01:24:45 Naïma Imphadel, c'est ce qu'il a dit à l'héritière d'Alfred Dreyfus
01:24:50 pour expliquer sa non-participation demain.
01:24:52 Est-ce que cela vous choque, l'absence du chef de l'État dans le contexte que nous connaissons ?
01:24:56 - Non, mais je le regrette d'autant plus qu'à la lumière de ses propos
01:24:59 qu'il a tenus à la petite fille.
01:25:02 C'est la petite fille, je crois.
01:25:03 - Oui, d'Alfred Dreyfus, héritière en tout cas.
01:25:06 - Arrière.
01:25:07 Effectivement, il est garant de l'unité nationale.
01:25:12 Je pense qu'il aurait dû être là parce que ça aurait pu être un message très fort
01:25:16 à l'ensemble des Français dans ce souci de concorde nationale
01:25:21 et justement d'arrêter toutes ces chicaneries
01:25:24 et notamment d'arrêter aussi ceux qui veulent diviser le pays
01:25:30 entre le camp contre le camp, contre un autre camp.
01:25:33 Et c'est ça, parce que c'est ça le danger qu'on a aujourd'hui.
01:25:36 On a laissé en fait certains politiques et notamment El-Effi
01:25:41 mettre en place ce camp contre camp
01:25:43 et lui peut venir intervenir avec un discours très fort
01:25:48 en direction de la nation dans son exemple,
01:25:50 quel que soit dans son ensemble,
01:25:52 quelles que soient ses origines confessionnelles, etc.
01:25:56 Donc moi, pour ma part, je le regrette d'autant plus que pour moi,
01:25:59 depuis le début, il a fait un sans-faute
01:26:02 par rapport à tout ce qui s'est passé,
01:26:03 par rapport à la condamnation des attentats terroristes du Hamas,
01:26:08 en allant aussi voir les différents pays limitrophes d'Israël
01:26:13 pour parler de cette médiation.
01:26:15 Et voilà, donc je le regrette sincèrement.
01:26:18 Mais entre sa prise de parole exhortant Israël à un cessez-le-feu,
01:26:21 on en parlait William Tay il y a un instant,
01:26:23 mais aussi son absence demain.
01:26:24 Finalement, est-ce que malgré lui,
01:26:26 il ne rejoint pas la posture de Jean-Luc Mélenchon ?
01:26:30 En tout cas, c'est le message, vous le voyez,
01:26:33 passé par le leader des Insoumis hier sur X, anciennement Twitter.
01:26:37 On peut le lire, Macron a raison.
01:26:39 Cette soi-disant marche contre l'antisémitisme
01:26:41 à l'appel de meilleur habible,
01:26:41 Pen, Zemmour, Brunepinet et Larcher,
01:26:43 fonctionne comme une manipulation.
01:26:45 Comme lui et moi, ne vous laissez pas embobiner.
01:26:48 Ayons confiance dans notre peuple.
01:26:50 En France, les racistes n'auront jamais le dernier mot.
01:26:53 Finalement, est-ce que la situation ne se retourne pas contre Emmanuel Macron ?
01:26:57 Si la situation se retourne contre Emmanuel Macron,
01:26:59 et moi je trouve qu'au-delà du 7 octobre,
01:27:01 il a eu des prises de position soit en retard, soit à contre-courant.
01:27:04 Il s'est quasiment trompé à chaque fois.
01:27:06 Alors qu'il aurait dû adopter une position d'équilibre,
01:27:09 qui a été la position historique de la France,
01:27:10 notamment les pays du monde arabe disaient que
01:27:12 l'un des derniers grands présidents que nous avons eu, c'était Jacques Chirac,
01:27:14 notamment en raison de sa politique à l'égard du monde arabe.
01:27:16 Emmanuel Macron s'est rendu en Israël en apportant un soutien inconditionnel
01:27:19 qui désormais retire parce que c'est désormais plus inconditionnel,
01:27:22 visiblement, au vu de ses prises de position.
01:27:23 Je partage la présence de la prise de position,
01:27:24 en tout cas de la grande ligne,
01:27:25 mais en tout cas, il a choisi une prise de position,
01:27:27 ce qui affaiblit l'image de la France.
01:27:28 Parce que lorsqu'on menait une position,
01:27:30 la clé c'est de l'amener jusqu'au bout pour dire
01:27:32 "nous sommes clairs sur nos valeurs,
01:27:33 nous sommes clairs sur notre stratégie,
01:27:34 et donc nous devons adopter une position".
01:27:36 Et sur la question qu'il pose,
01:27:37 et la justification est encore pire sur sa non-présence de main.
01:27:39 Il dit "oui, alors moi mon objectif c'est d'apporter l'unité du pays".
01:27:43 Ça veut dire qu'il n'y a pas d'unité du pays contre l'antisémitisme.
01:27:46 Donc ça voudrait dire que le pays,
01:27:48 il admet qu'il y a une grande partie du pays,
01:27:52 en tout cas une part non négligeable,
01:27:53 qui serait antisémite de base,
01:27:55 et qu'il ne faudrait pas lutter contre ça,
01:27:56 parce qu'il faudrait rassembler les antisémites
01:27:58 avec les personnes qui luttent contre l'antisémitisme.
01:27:59 Enfin moi j'essaie de comprendre à peu près ce qu'il dit.
01:28:01 Le deuxième point qu'il dit,
01:28:03 c'est "oui, donc mon point c'est d'être clair sur les valeurs".
01:28:06 Mais qu'est-ce qui est plus clair que les valeurs ?
01:28:07 Que de dire "nous voulons lutter contre l'antisémitisme",
01:28:10 parce qu'au regard de la position de la France,
01:28:12 notamment un rôle qui était,
01:28:14 on va dire, peu honorable entre 40 et 45,
01:28:18 on pourrait dire "nous avons appris de l'histoire,
01:28:20 nous avons une certaine idée de la France,
01:28:22 et en France, les actes antisémites n'ont pas leur place",
01:28:25 comme l'a rappelé Gérald Darmanin et son ministre de l'Intérieur.
01:28:28 Et par-dessus tout, moi j'ajouterais un dernier point.
01:28:29 Si Parkei voulait apporter l'unité nationale,
01:28:32 il aurait dû dire, et notamment en rassemblant
01:28:33 le plus de Français possible,
01:28:35 je pense qu'il aurait dû s'inspirer davantage
01:28:36 de ce qu'avait fait François Hollande
01:28:38 au lendemain de Charlie Hebdo,
01:28:39 qui avait réussi à effectuer un rassemblement
01:28:41 qui était très large, avec beaucoup de pays étrangers, etc.
01:28:44 Voir même inciter les autres pays de l'Union européenne
01:28:46 à faire la même chose, pour montrer la solidarité européenne
01:28:49 à l'égard d'Israël, à l'égard de tous les personnes de confession juive,
01:28:52 à un regard de ce qui s'est passé sur notre continent,
01:28:54 plutôt que de faire un petit bras, un petit pied,
01:28:56 en envoyant Olivier Héran et transformer une marche nationale,
01:29:00 d'union nationale, en petite marche politique
01:29:01 en faveur de certains partis.
01:29:02 Et il pourrait laisser le sentiment, Jonathan Sixou,
01:29:04 finalement, qu'il ne veut pas choisir son camp.
01:29:07 Mais il n'y a pas de camp à choisir.
01:29:08 Ou alors, si c'est cette réflexion,
01:29:09 ça veut dire que la France est définitivement fracturée.
01:29:12 Ça, j'ai malheureusement tendance à le croire bien trop souvent.
01:29:17 Dans l'absolu, qu'un président ne se rende pas à une manif,
01:29:20 ça ne me choque pas.
01:29:22 Que le président de la République occupe une sorte de place,
01:29:26 un trône jupitérien qui lui était cher,
01:29:29 ça ne me...
01:29:32 Profondément, ça ne me mébranlerait pas tant que ça.
01:29:34 Mais dans ce contexte, parce qu'il y a un contexte,
01:29:37 il y a un climat, il y a, dans tous les partis politiques,
01:29:41 des calculs électoraux.
01:29:42 On fait des calculs à deux bandes, à trois bandes.
01:29:44 On voit ce qu'on...
01:29:45 On essaie de penser aux répercussions de ces décisions ou non décisions.
01:29:50 Il est malheureux de pouvoir penser ça aussi de la part d'Emmanuel Macron
01:29:54 pour les mois à venir et pour sa formation politique.
01:29:58 De voir que c'est une manifestation d'unité nationale
01:30:02 et que même le porte-parole du gouvernement nous dit le contraire.
01:30:05 Si vous voulez, les bons nombres de messages sont brouillés.
01:30:08 Alors, nous fait-il là aussi du "en même temps",
01:30:11 comme il en fait sur le dosis israélien,
01:30:12 comme il en a fait dans toute sa diplomatie
01:30:14 et on voit dans quelle situation se trouve notre pays aujourd'hui.
01:30:18 Ça serait franchement lamentable.
01:30:19 Et Jean-Michel Fauvert, que sera le mot de la fin ?
01:30:21 Est-ce que le chef de l'État que vous connaissez bien
01:30:23 nous fait du "en même temps" ?
01:30:25 Je ne comprends pas la problématique de savoir s'il vient, s'il ne vient pas,
01:30:28 comme la problématique de savoir...
01:30:30 C'est le contexte, Jean-Michel Fauvert.
01:30:32 La problématique de savoir s'il devait se déplacer immédiatement en Israël.
01:30:37 En fait, il y est allé quelques jours après, etc.
01:30:39 Et tout le monde a salué le recul qu'il avait pris à ce moment-là.
01:30:43 En fait, en réalité, vous l'avez vu dans votre reportage,
01:30:46 les Français sont divisés là-dessus.
01:30:47 Moi, je suis un peu comme eux.
01:30:49 S'il y avait été, ça aurait été effectivement un beau geste.
01:30:58 Maintenant, je ne suis pas persuadé que le président de la République,
01:31:03 ça soit son rôle d'être dans une manifestation,
01:31:05 quelle qu'elle soit à ce niveau-là.
01:31:08 En tout cas, édition spéciale demain pour suivre cette manifestation,
01:31:12 cette marche contre l'antisémitisme.
01:31:14 Ce sera à suivre.
01:31:15 Toute notre rédaction sera mobilisée demain, donc à partir de midi.
01:31:20 Merci de votre fidélité.
01:31:22 Merci Naïma M. Fadel.
01:31:23 Merci William Tay.
01:31:24 Merci Jonathan Sixmo.
01:31:25 Merci Jean-Michel Fauvert.
01:31:27 L'actualité continue, bien évidemment, sur ces news.
01:31:29 Dans un instant, face à Boccote, Mathieu Boccote,
01:31:33 Arthur de Matrigan, le tour orchestré par Éliott Deval.
01:31:36 Merci à Sabrina Slimadi de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:31:40 Je vous retrouve à 22h pour Scuare Info Week-end.
01:31:42 Excellente soirée sur Votre Antenne.
01:31:44 ...