Attention, scènes de crimes… Pour s'adapter aux environnements extrêmes du continent africain, les serpents ont développé des comportements étonnamment inventifs, et des styles de prédation variés.
Avec son immensité territoriale et sa variété d'habitats, le continent africain abrite une très grande diversité d’espèces de serpents. Parmi ces quelque six cents différentes inventoriées, plus d'une centaine sont considérées comme dangereuses pour les humains, et environ soixante-dix, mortelles. Répondant aux noms exotiques de mamba noir, python de Seba, vipère à cornes du Gabon ou cobra cracheur du Mozambique, ils guettent leurs proies au ras du sol ou dans les arbres, et déploient des trésors d'inventivité pour les faire succomber.
Champions de l'adaptation
Façonnés par les environnements extrêmes dans lesquels ils vivent, les serpents sont des champions de l'adaptation, dont la résistance n'a d'égale que la polyvalence. D'Afrique en Australie, ce diptyque documentaire dévoile leur étonnante physiologie à travers des images spectaculaires qui témoignent (de manière parfois cruelle pour nous) de leur survie en milieu hostile. Aussi inquiétants que fascinants, ces prédateurs luttent pour continuer à exister dans des écosystèmes de plus en plus changeants, lorsqu'ils ne doivent pas déployer des techniques dignes de l'Actor's Studio pour contourner les colonies de mangoustes ou échapper aux serres de redoutables rapaces.
Avec son immensité territoriale et sa variété d'habitats, le continent africain abrite une très grande diversité d’espèces de serpents. Parmi ces quelque six cents différentes inventoriées, plus d'une centaine sont considérées comme dangereuses pour les humains, et environ soixante-dix, mortelles. Répondant aux noms exotiques de mamba noir, python de Seba, vipère à cornes du Gabon ou cobra cracheur du Mozambique, ils guettent leurs proies au ras du sol ou dans les arbres, et déploient des trésors d'inventivité pour les faire succomber.
Champions de l'adaptation
Façonnés par les environnements extrêmes dans lesquels ils vivent, les serpents sont des champions de l'adaptation, dont la résistance n'a d'égale que la polyvalence. D'Afrique en Australie, ce diptyque documentaire dévoile leur étonnante physiologie à travers des images spectaculaires qui témoignent (de manière parfois cruelle pour nous) de leur survie en milieu hostile. Aussi inquiétants que fascinants, ces prédateurs luttent pour continuer à exister dans des écosystèmes de plus en plus changeants, lorsqu'ils ne doivent pas déployer des techniques dignes de l'Actor's Studio pour contourner les colonies de mangoustes ou échapper aux serres de redoutables rapaces.
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00:00 L'Afrique. Immense mosaïque de contrées sauvages.
00:09 Une terre à la biodiversité extraordinaire.
00:13 La survie n'y est pas simple.
00:16 Mais certains animaux sont parvenus à relever tous les défis.
00:21 Que ce soit dans les déserts arides,
00:29 les jungles luxuriantes,
00:34 ou les savannes surpeuplées,
00:38 les serpents d'Afrique sont des champions de l'adaptation.
00:44 Ils ont conquis chaque recoin de l'un des continents les plus rudes de la planète.
00:52 Les vastes savannes occupent plus de la moitié de la surface totale de l'Afrique.
01:14 La plus célèbre du continent se trouve dans le Séréngeti,
01:18 où la saison des pluies est sur le point de commencer.
01:22 La terre est sèche, la nourriture rare.
01:25 Les animaux affamés attendent avec impatience l'eau du ciel.
01:34 Les immenses prairies africaines sont parmi les plus fertiles de la planète.
01:39 Une terre d'accueil incomparable pour des animaux que l'on ne trouve nulle part ailleurs en si grand nombre.
01:47 Mais les grands animaux, comme les éléphants, les lions, les girafes, les buffles, ont tendance à leur voler la vedette.
01:54 D'autres espèces, plus discrètes mais autrement plus dangereuses, se dissimulent dans les hautes herbes.
02:02 Près de 600 espèces de serpents vivent en Afrique.
02:07 Ce spécimen émerge après des mois de sécheresse avec un féroce appétit.
02:13 Le mamba noir est le serpent le plus mortel d'Afrique.
02:17 Et sur la terre ferme, il est aussi le plus rapide de la planète.
02:22 Il se déplace plus vite qu'un humain au pas de course, et il est affamé.
02:28 Pour lui, la seule réelle menace, ce sont les sabots des animaux qui partagent son habitat.
02:35 Pour ne pas être piétiné, le mamba fonce à travers les herbes la tête dressée.
02:42 Si l'on l'approche de trop près, la mise en garde est immédiate.
02:46 Le mamba noir dévoile l'intérieur de sa gueule d'un noir d'encre.
02:51 Signe qu'il vaut mieux battre en retraite.
02:55 ...
03:19 Il a flairé un rat, tout juste sorti de son terrier.
03:27 La savane offrant peu de cachette, le serpent doit trouver le moyen de passer inaperçu.
03:34 ...
03:43 Aussi à l'aise au sol que dans la cime des arbres, il se déplace furtivement à travers les branches.
03:51 A la recherche du poste d'observation idéal.
03:55 ...
03:59 En bas, le rat n'a pas remarqué les yeux inquisiteurs qui le guettent.
04:06 Le serpent s'approche de plus en plus.
04:10 ...
04:17 Jusqu'à trouver l'endroit idéal pour lancer son attaque.
04:21 ...
04:32 Une seule morsure suffit.
04:35 ...
04:38 Trois gouttes de son venin pourraient tuer une créature de la taille d'un humain.
04:43 ...
04:50 Pour le rat, la mort sera rapide.
04:55 Le serpent attend patiemment que son cocktail empoisonné agisse.
05:00 ...
05:03 Une petite secousse pour voir si le rat bouge encore, puis le festin peut commencer.
05:09 ...
05:18 Le mambanoir avale le rat dans le sens du poil pour qu'il glisse plus facilement dans sa gorge.
05:25 ...
05:27 Avant même qu'il soit totalement englouti, la digestion commence déjà.
05:33 Le venin contient des enzymes qui déclenchent d'emblée le processus de décomposition du rat.
05:40 Puis le serpent s'installe au soleil.
05:44 La chaleur de ses rayons activera son métabolisme.
05:48 Un repas de cette taille suffit à le rassasier pendant plusieurs semaines.
05:53 ...
06:02 Sous les nuages qui s'amoncèlent, le tonnerre retentit à travers la plaine.
06:09 La mousson est là.
06:13 La plus grande migration animale du monde peut commencer.
06:18 ...
06:24 Ils sont plus d'un million à se mettre en route pour traverser la région du Sérénguéti et de Marat.
06:31 ...
06:37 Les gnous sont rejoints par de nombreuses autres espèces, toutes avides d'eau et d'herbes fraîches.
06:44 ...
06:50 C'est une période faste et féconde, et le cycle de la vie continue à tourner inlassablement.
06:58 Mais avec leur progéniture dans leur sillage, les parents doivent se méfier, et pas seulement des crocodiles.
07:07 Au milieu des herbes, un piton de cébat long de 7 mètres s'étire après sa sieste.
07:15 ...
07:18 C'est une femelle qui s'est récemment accouplée et qui porte des œufs.
07:24 Elle est en quête d'un dernier repas avant de se retirer dans son nid.
07:30 Le piton de cébat est le plus gros serpent du continent.
07:35 Avec un poids pouvant atteindre 90 kilos, il est doté d'un solide appétit.
07:41 Pour se rassasier, la femelle a besoin d'une proie consistante.
07:48 Elle repère sa proie en dardant sa langue.
07:55 Des antilopes et des gazelles s'abreuvent à un point d'eau tout proche.
08:00 Leur petit serait une prise idéale. Mais comment s'approcher sans être vu ?
08:08 Le marécage offre la couverture parfaite.
08:13 ...
08:23 La femelle piton progresse en toute discrétion.
08:28 Tout repose sur la synchronisation.
08:32 Si elle s'élance trop tôt, elle pourrait les faire fuir et rater un bon repas.
08:39 Elle s'immerge entièrement. Une stratégie prometteuse.
08:44 Habiles nageurs, les pitons de cébat peuvent séjourner plusieurs heures dans l'eau en attendant le moment idéal.
08:54 Le serpent s'enroule et n'émerge que pour sélectionner sa victime, la jeune gazelle en périphérie du groupe.
09:04 ...
09:14 En quelques secondes, le piton a étouffé le jeune animal.
09:21 Un piton est capable d'engloutir une proie trois fois plus grosse que son propre crâne.
09:29 Il se met à l'ouvrage et dévore la gazelle.
09:33 Grâce à ses crochets pointus orientés vers l'arrière, il fait progresser la nourriture vers son estomac.
09:41 Il faudra des semaines pour que son système digestif décompose le cadavre, sa beau et corps non compris.
09:50 Mais cette ration intervient pile au bon moment pour la future mère.
09:58 Près d'un mois plus tard, elle est sur le point de pondre ses œufs.
10:03 L'énergie fournie par ce copieux repas va lui permettre de passer le cap le plus important de sa vie, la maternité.
10:12 ...
10:18 Elle a choisi ce terrier avec soin, car elle ne va pas seulement y pondre ses œufs.
10:24 Elle y restera pour les couver et élever ses petits une fois éclos.
10:29 ...
10:34 Le piton de Ceba est le seul serpent ovipare de la planète à élever sa progéniture.
10:40 ...
10:54 Durant les deux premières semaines, la femelle reste auprès de ses petits pour leur tenir chaud.
11:01 Ce n'est qu'ensuite qu'elle ose sortir pour faire le plein d'énergie au soleil.
11:07 Elle perdra au cours de cette étape 40% de son poids corporel.
11:12 ...
11:18 On ignore pourquoi exactement les pitons de Ceba élèvent leurs petits.
11:24 ...
11:33 Bien que de nombreux serpents de la savane aient trouvé leur place au sol, certains ont choisi de prendre de la hauteur.
11:41 ...
11:44 Dans les régions de l'extrême sud de la savane, vit un véritable artiste de l'adaptation, le serpent des arbres.
11:52 Aussi appelé « boomslang », il fait partie des serpents équipés de crochets à venin à l'arrière de leur maxillaire.
11:59 Il est le plus mortel d'entre eux.
12:03 Ses écailles rugueuses et striées lui permettent de se déplacer sans peine à la cime des arbres.
12:10 Grâce à sa tenue de camouflage et à son excellente vue, rien ne lui échappe.
12:16 À de rares exceptions près.
12:19 Surtout quand la cible possède le même équipement.
12:22 Le caméléon est passé maître dans l'art du camouflage.
12:26 ...
12:29 En changeant de couleur selon son environnement, il se cache efficacement des prédateurs, dont les serpents.
12:37 Pour l'instant, le caméléon ne se concentre pas sur son ennemi, mais sur sa proie.
12:44 Avec sa vision à 360 degrés, il a une vue imprenable sur le monde qui l'entoure.
12:50 ...
12:52 Il utilise la mobilité indépendante de ses yeux pour frapper avec précision.
12:58 Sa langue en accordéon, qu'il peut lancer à une distance égale à sa propre longueur, fait le plus gros du travail.
13:06 Le caméléon n'a même pas besoin de bouger.
13:10 ...
13:13 La surface adhésive de sa langue agrippe la proie et la ramène à la vitesse de l'éclair.
13:19 Une technique de chasse qui marche à tous les coups.
13:23 ...
13:26 Mais aussi délicieuse la victime soit-elle, il vaut mieux garder un oeil sur les environs.
13:32 ...
13:36 Car le serpent des arbres a lui aussi grand faim.
13:40 ...
13:45 Le caméléon a senti la présence ennemie et change de costume.
13:51 Sa démarche chaloupée s'apparente à une feuille agitée par le vent.
13:57 ...
14:01 Tout comme lui, le serpent des arbres a plus d'un tour dans son sac.
14:06 Pour ne pas se faire remarquer, il s'étire et se balance comme une branche au vent.
14:15 ...
14:25 Une véritable guerre du camouflage.
14:29 Le caméléon est immobile, parfaitement indétectable.
14:36 Une fois assuré que la menace est passée, il reprend ses activités, ruinant ainsi sa couverture.
14:46 Le serpent des arbres met sa cible en joue.
14:50 ...
14:56 Au lieu d'une frappe rapide, il mise sur sa morsure puissante.
15:02 Ce faisant, ses crochets striés et orientés vers l'arrière maintiennent la proie bien en place,
15:09 pendant qu'il poursuit son assaut en mordant de façon répétée.
15:17 A chaque mouvement, le venin s'écoule de ses crochets et pénètre dans le corps du caméléon.
15:25 Le venin détruit les globules rouges, provoquant des hémorragies cérébrales et musculaires.
15:33 Mission accomplie pour le boomslang.
15:37 ...
15:45 En bordure des vastes savannes africaines s'étendent certains des déserts les plus hostiles de la planète.
15:53 Ici, dans le désert du Namib, où d'immenses étendues de sable brûlant rencontrent la mer, toute existence semble impossible.
16:06 Certains animaux ont pourtant réussi à y survivre grâce à leur inventivité.
16:14 Le Namib ne compte pour ainsi dire pas d'eau de surface.
16:19 Sa brume dégagée par l'océan apporte quelques gouttes de condensation, humidité précieuse pour le Géco du désert.
16:32 Cette gorgée d'eau devrait assurer au Géco une journée de survie supplémentaire sous ce soleil de plomb.
16:42 Mais la vipère de Péringuay a lancé une attaque mortelle.
16:47 Le Géco est sa seule chance d'obtenir de l'eau.
16:52 ...
16:59 Pour survivre, elle doit chercher d'autres proies.
17:04 ...
17:12 A la mi-journée, les températures peuvent atteindre 50 degrés.
17:19 Pour ne pas se brûler sur le sable chaud, la vipère a développé un mode de locomotion bien particulier.
17:27 Elle ondule latéralement et n'utilise que deux points d'appui.
17:32 Elle limite la surface de contact avec le sol.
17:37 ...
17:58 Le désert du Namib n'est pas le seul endroit inhospitalier auquel les serpents d'Afrique ont su s'acclimater.
18:06 Plus au sud, où la savane se fond avec les plaines sableuses, se trouve le désert du Kalahari.
18:13 ...
18:16 Sur ces immenses plaines semi-arides, les proies sont rares.
18:21 ...
18:24 Mais le cobra du Cap s'est adapté pour saisir une opportunité unique à ce milieu.
18:30 ...
18:35 Les républicains sociaux bâtissent d'immenses nids dans les arbres.
18:40 ...
18:43 Cette construction leur permet de se protéger des caprices de la météo du désert.
18:48 Mais cette demeure imposante est également avantageuse pour le cobra.
18:53 Une véritable invitation au festin.
18:57 ...
19:00 Pourtant, lorsqu'une situation semble trop belle pour être vraie, c'est souvent qu'il y a un hic.
19:07 Ces vastes plaines abritent une multitude d'habitants au caractère bien trempé, auxquels le cobra doit régulièrement se frotter.
19:16 Une lionne, en train de ronger les restes d'une tortue, a remarqué le serpent.
19:22 Maigre pitance qui ne mérite guère d'y perdre son temps.
19:26 Mais lorsque le cobra veut dissuader toute tentative d'approche, la lionne est fascinée par le spectacle.
19:33 ...
19:36 Un dernier avertissement et le cobra reprend sa route.
19:41 Sauf que la lionne n'en a pas fini avec lui.
19:46 ...
19:48 Le cobra est finalement autorisé à passer, ce qui l'amène non loin de l'objet de sa convoitise.
19:55 Mais un nouvel obstacle l'attend.
19:58 Une rencontre avec des suricates n'est jamais anodine.
20:02 ...
20:06 Avec des petits sous leurs gardes, les adultes sont plus agressifs que jamais.
20:13 Mais le cobra ne laissera pas une famille de suricates mal lunées l'empêcher de se régaler.
20:20 ...
20:31 En élargissant sa nuque, le cobra ordonne au trouble-fête de reculer.
20:38 Mais les suricates étant immunisés contre la plupart des venins de serpents, ils n'ont pas peur et font corps contre le cobra.
20:46 ...
20:57 Le serpent bat en retraite, soucieux d'économiser son énergie.
21:02 Ses adversaires satisfait le regard de partir.
21:06 ...
21:11 A l'intérieur du nid des républicains sociaux, plusieurs générations cohabitent dans plusieurs dizaines de chambres.
21:18 Cette fois, le grand banquet peut commencer.
21:22 ...
21:35 Si les vastes plaines constituent une grande partie de l'Afrique, le cœur du continent abrite un habitat très différent.
21:43 ...
21:46 Le bassin du Congo couvre une superficie de la taille de l'Alaska.
21:50 C'est là que s'écoule le fleuve homonyme pour ensuite devenir l'artère vitale de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde.
21:58 ...
22:01 Un écosystème riche et débordant de ressources.
22:05 ...
22:07 Mais cette offre pléthorique attire forcément les foules.
22:11 Chaque jour, la lutte pour trouver abris et nourriture est impitoyable.
22:16 ...
22:19 Les grands gagnants sont ceux qui possèdent les stratégies d'adaptation les plus sophistiquées.
22:24 ...
22:26 La vipère du Gabon est la plus imposante représentante des vipères venimeuses d'Afrique.
22:32 ...
22:34 Avec un poids de plus de 10 kilos et une longueur pouvant atteindre 2 mètres, elle dispose d'une force formidable.
22:42 Mais il n'y a pas que sa corpulence qui fait d'elle une chasseuse émérite.
22:46 Ses cornes lui confèrent des facultés sensorielles très spéciales.
22:51 Les scientifiques pensent que ses cornes pourraient capter les signaux chimiques et les vibrations dans l'air comme au sol.
22:59 Un outil essentiel pour chercher de la nourriture dans cette forêt surpeuplée.
23:04 ...
23:06 En plus de ses cornes, la vipère dispose d'une autre arme.
23:10 Les plus longs crochets venimeux de tous les serpents.
23:14 Longs de plusieurs centimètres et en forme d'aiguille, ils peuvent être déployés en un clin d'œil avec des conséquences mortelles.
23:23 ...
23:33 Malgré ses talents de tueuse, la vipère du Gabon aurait peu de réussite si elle devait poursuivre ses proies.
23:40 Son corps lent et puissant lui fait préférer l'embuscade.
23:45 Ses écailles à motifs lui offrent un camouflage hors pair qui lui permet de se fondre dans le tapis forestier.
23:53 ...
24:00 Elle doit maintenant attendre patiemment qu'un repas se présente.
24:04 ...
24:10 Une caille passe justement par là, forte occupée à chercher des insectes dans le sous-bois.
24:16 ...
24:25 Tandis que l'oiseau s'affaire, le serpent capte ses vibrations.
24:31 D'un calme olympien, il attend sa victime.
24:35 ...
24:40 Aidé de ses cornes hypersensibles et de sa vue perçante, la vipère enregistre toutes les informations nécessaires pour frapper.
24:49 ...
24:59 ...
25:07 Son attaque, vive comme l'éclair, n'a laissé aucune chance à la caille.
25:12 La vipère enfonce ses énormes crochets dans sa chair et inocule son venin.
25:18 ...
25:20 Un cocktail létal qui détruit les globules rouges et les tissus.
25:24 ...
25:27 Réparer le malais l'oiseau avec ses plumes est une entreprise compliquée.
25:31 Pour cela, la vipère doit ouvrir le plus grand possible ses mâchoires élastiques.
25:36 ...
25:43 Elle fait descendre l'oiseau dans sa gorge.
25:47 Dans le même temps, sa glotte s'ouvre pour qu'elle puisse continuer à respirer tout en mangeant.
25:53 ...
25:57 La vipère cherche maintenant un endroit où se retirer, pendant qu'elle concentre toute son énergie sur sa digestion.
26:04 ...
26:09 Pour survivre en Afrique, il faut savoir exploiter au mieux les présents de la nature.
26:15 La mousson s'est achevée dans les savannes de l'Est.
26:20 La terre est redevenue aride.
26:23 Mais les animaux savent que cela ne durera pas.
26:26 Une seconde saison des pluies s'annonce.
26:29 ...
26:35 Les springbok mâles s'affrontent pour le contrôle des territoires et des femelles.
26:40 ...
26:47 Les femelles s'accouplent à la fin des mois de sécheresse, afin de mettre bas au moment où la savanne offre à nouveau de la nourriture en abondance.
26:55 ...
27:00 La pluie métamorphose une nouvelle fois les vastes plaines.
27:04 L'herbe fraîche est enfin de retour pour tous.
27:07 ...
27:09 Mais cette fois, les averses sont de courte durée et il convient d'en tirer partie tant que cela est possible.
27:16 Partout dans la savanne, les animaux profitent de ces bienfaits passagers.
27:21 ...
27:24 Les rongeurs se multiplient et prolifèrent.
27:27 ...
27:30 Le chrysétome des savannes quitte régulièrement son terrier pour trouver de quoi nourrir toute sa famille.
27:36 Une mission à haut risque.
27:39 ...
27:45 Car un chasseur est à l'affût, qui compte bien profiter de cette profusion de proies.
27:52 La vipère heurtante est l'un des plus redoutables prédateurs d'Afrique.
27:58 Ses écailles lui offrent un camouflage remarquable et lui permettent de prendre ses victimes par surprise.
28:05 ...
28:08 Mais elle n'est pas connue que pour cette dissimulation.
28:11 ...
28:15 La vipère heurtante dispose de l'une des morsures les plus puissantes chez les serpents.
28:20 ...
28:23 Ses crochets sont si longs qu'elle peut les replier vers l'arrière.
28:27 ...
28:30 L'énergie spécialement emmagasinée dans ses crochets les fait jaillir comme des ressorts.
28:36 La vipère peut ainsi administrer sa morsure mortelle en une fraction de seconde.
28:41 ...
28:45 Le chrysétome poursuit sa recherche quotidienne sans savoir que la vipère a détecté son odeur.
28:52 Elle cherche l'endroit parfait où se poster en embuscade.
28:57 Pour rester discrète, elle progresse une écaille après l'autre.
29:02 ...
29:05 Elle serpente silencieusement sur le tapis forestier grâce à ses larges écailles ventrales.
29:10 ...
29:15 Ses écailles latérales lui procurent en outre adhérence et puissance de traction.
29:20 ...
29:27 Dès que le serpent perçoit sa victime, il se met en position.
29:32 ...
29:34 Le chrysétome arrive à sa portée sans se douter de ce qui l'attend.
29:39 Car le serpent n'est pas seulement bien camouflé visuellement.
29:43 ...
29:48 Des scientifiques ont récemment découvert que la vipère heurtante déploie également un camouflage biologique.
29:55 Elle est capable de masquer sa propre odeur afin que ses proies et ses prédateurs ne puissent repérer sa présence.
30:03 ...
30:12 La vipère heurtante inocule au rongeur un venin destructeur de tissu.
30:17 ...
30:20 Patiemment, elle attend qu'il fasse effet.
30:23 ...
30:27 Une fois le chrysétome inerte, elle s'approche.
30:31 ...
30:38 Sa large gueule permet au serpent d'ingurgiter sa prise en une fois.
30:43 ...
31:00 Cette deuxième mousson marque le début du printemps.
31:04 Pour les oiseaux de la savane, il est temps de se mettre à couver.
31:09 Les oiseaux migrateurs viennent de loin pour élever leurs petits dans ces plaines généreuses.
31:14 ...
31:19 Les oiseaux sédentaires, comme l'Eudicnem tachar, construisent des nids au sol.
31:25 ...
31:27 Mais ils doivent faire preuve d'une vigilance sans faille, car ces plaines abritent un serpent qui se nourrit exclusivement d'eux, le Dasypeltis cabras.
31:37 ...
31:47 Ayant peu mangé pendant les mois secs, cette femelle est désormais affamée.
31:52 ...
31:58 Lors de sa quête sur le sol de la savane, elle a la chance de tomber sur un nid d'Eudicnem tachar.
32:04 ...
32:06 Mais les parents sont partis chercher à manger et ne resteront pas longtemps absents.
32:11 ...
32:13 Si le serpent veut se nourrir, il faut agir, et vite.
32:17 ...
32:23 Sa peau s'étend pour laisser passer l'œuf.
32:25 ...
32:29 La muqueuse de sa bouche présente de petites crêtes qui l'aident à saisir la coquille.
32:34 ...
32:36 Une fois l'œuf avalé, elle le conserve dans son ésophage, où il est percé par ses hypopophyses, de minuscules excroissances des vertèbres.
32:46 ...
32:48 La coquille est ainsi progressivement écrasée, et son contenu vidé à l'intérieur de son estomac.
32:54 Une fois tous les nutriments extraits, elle régurgite les coquilles.
32:59 Après tout, pourquoi passer des semaines à digérer quelque chose de si peu nutritif ?
33:05 En cette période d'abondance, le serpent a besoin de place dans son estomac pour avaler un maximum d'œufs.
33:12 ...
33:23 Les serpents africains se sont admirablement adaptés pour survivre au rythme toujours changeant de leurs habitats.
33:31 Entre les immenses savannes et les forêts densément peuplées, se trouve un lieu où les serpents ont peut-être réalisé les adaptations les plus extrêmes.
33:41 La grande chaîne de montagne du Drakensberg s'étend sur plus d'un millier de kilomètres, parallèlement à la côte sud-est de l'Afrique.
33:50 C'est là que vit un dévoreur de serpents, le messager sagittaire, qu'on appelle aussi serpentaire.
33:59 ...
34:04 Il chasse à pied, et passe les plaines au peigne fin pour trouver à manger.
34:10 Quand le messager sagittaire a trouvé sa proie, il la piétine à mort avant de la dévorer.
34:17 ...
34:25 Ses coups de pied sont parmi les plus puissants du règne animal, et sont assénés avec une force atteignant cinq à six fois son poids.
34:33 ...
34:37 Avec sa taille de près d'un mètre et demi, le messager sagittaire est capable de venir à bout de proies plus imposantes, comme de jeunes guépards ou gazelles.
34:48 ...
34:52 Il faut de la suite dans les idées pour lui échapper.
34:56 ...
34:58 Et le ringal n'en manque pas.
35:01 ...
35:11 Sa première ligne de défense consiste en un cocktail de venins paralysants et destructeurs de tissus.
35:19 Mais une morsure peut s'avérer trop risquée face à un ennemi de cette envergure.
35:24 Il faut du temps pour mordre, et un serpent sous pression n'en a pas.
35:29 ...
35:36 Des crochets spéciaux dotés de canaux orientés vers l'avant permettent au ringal de cracher son venin.
35:45 Son but est de le projeter dans les yeux de l'agresseur.
35:50 Pour y parvenir, le ringal doit se dresser et projeter son corps vers l'avant.
35:55 ...
35:59 S'il atteint sa cible, l'adversaire sera immédiatement affaibli, et peut-être même aveuglé.
36:05 ...
36:13 Malheureusement, la technique du ringal manque parfois de précision.
36:17 ...
36:21 Il dispose par chance d'un plan B.
36:24 ...
36:26 Ses talents d'acteur.
36:29 ...
36:31 Le serpent s'affaisse lentement, roule sur lui-même, et ouvre grand sa gueule.
36:38 ...
36:42 Il simule la mort.
36:45 Une performance qui pousse les prédateurs à partir chercher une proie plus fraîche.
36:51 Il ne reste plus au ringal qu'à ressusciter, et à reprendre le cours de ses activités.
36:57 ...
37:05 Si le ringal a trouvé cette tactique pour le moins originale pour survivre,
37:10 un de ses proches-parents va plus loin dans l'art du jet de venin.
37:15 ...
37:19 Il faut aller plus au nord, au Mozambique, dont près de la moitié du territoire est couvert de forêts.
37:26 C'est ici que vit un serpent qui vise mieux qu'aucun autre, le cobra cracheur du Mozambique.
37:34 ...
37:40 Capable de faire mouche à tous les coups, il fait trembler tous ceux qui croisent son chemin, animaux comme humains.
37:48 Aujourd'hui, cette femelle est en quête d'une proie.
37:54 Elle suit la piste d'une grenouille des champs, un de ses mets de prédilection.
38:01 Lors de la chasse, elle a tout intérêt à garder un œil sur les autres créatures qui pourraient avoir jeté son dévolu sur elle.
38:11 Des mangoustes ont élu domicile dans le secteur, et elles sont extrêmement friandes de serpents.
38:19 ...
38:23 La femelle cobra s'approche de sa proie.
38:28 ...
38:32 En pleine filature, elle tombe nez à nez avec un groupe de mangoustes.
38:40 Et elles sont prêtes à en découdre, d'autant que le cobra est un repas qu'elles apprécient beaucoup.
38:46 Leur méthode consiste à se regrouper et à épuiser leurs victimes.
38:51 Et ce n'est pas une morsure qui va décourager cette petite troupe très remontée.
39:00 Les mangoustes sont largement immunisés contre le venin.
39:04 La femelle cobra a donc tout intérêt à se montrer inventive.
39:09 Elle se dresse pour se mettre à la hauteur de la tête des agresseurs,
39:14 et en un cinquième de seconde seulement, elle localise leurs yeux et crache.
39:21 ...
39:28 Ses canaux à venin étant disposés en angle droit,
39:32 elle n'a pas besoin de projeter son corps en avant pour faire mouche.
39:36 Le venin jaillit à l'horizontale.
39:41 Elle peut le vaporiser jusqu'à 40 fois d'affilée.
39:45 Son but ? Aveugler le plus d'assaillants possible.
39:53 En plein dans le mil.
39:57 Une seule goutte de venin sur la cornée d'une mangouste suffit à provoquer une douleur intolérable.
40:05 La femelle cobra est enfin tranquille.
40:11 Dès qu'elle sent que la voie est libre, elle reprend sa traque.
40:16 Par chance, la grenouille des champs ne s'est pas trop éloignée.
40:25 Ses écailles lisses lui garantissent une approche silencieuse.
40:31 Elle passe inaperçue jusqu'à la dernière seconde.
40:36 ...
40:51 Pendant la morsure, ses crochets inoculent un puissant jet de venin qui s'infiltre inexorablement dans sa victime.
41:00 Elle attend que le cocktail de toxines fasse effet et elle obtient enfin son dû.
41:06 Un repas bien mérité.
41:10 ...
41:24 Des études ont démontré que le cobra crasheur a d'abord développé ce mécanisme en guise de protection.
41:31 Pas seulement contre les animaux, mais également contre nos ancêtres hominidés.
41:40 L'humain étant désormais une menace pour une grande partie de la faune africaine, les serpents ont plus que jamais besoin de se défendre.
41:50 La perte de leurs habitats et la proximité immédiate des êtres humains leur compliquent de plus en plus la vie.
41:58 Avec la destruction de l'environnement, une vingtaine d'espèces de serpents d'Afrique est considérée comme vulnérable ou menacée.
42:07 42 autres espèces sont régulièrement vendues comme animaux de compagnie.
42:15 Face à ces problèmes croissants, l'avenir s'annonce difficile pour de nombreux serpents d'Afrique.
42:21 Mais des mesures de protection peuvent les aider à survivre, comme ils le font depuis des millénaires.
42:30 Ils continueront à évoluer pour s'épanouir dans les nombreux écosystèmes de leur continent et à s'adapter aux variations constantes de la nature.
42:41 Les serpents d'Afrique sont donc en train de se défendre.
42:47 Les serpents d'Afrique sont en train de se défendre.
42:53 Les serpents d'Afrique sont en train de se défendre.
42:59 Les serpents d'Afrique sont en train de se défendre.
43:05 Les serpents d'Afrique sont en train de se défendre.