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00:00 *Musique*
00:07 Bonjour Xavier Bertrand.
00:08 Bonjour, bonjour.
00:09 Vous vous êtes rendu au lycée Gambetta-Arras, juste après l'attaque au couteau vendredi dernier,
00:14 qui a conduit au décès de Dominique Bernard, 57 ans, professeur de lettres.
00:18 Est-ce que vous avez des nouvelles des trois membres du personnel qui ont été blessés ?
00:23 Écoutez, en ce qui concerne notamment le manager des équipes de la région,
00:28 celui qui s'est interposé pour sauver celui qui était à terre,
00:32 ces nouvelles sont plus rassurantes.
00:35 Plus rassurantes qu'elles ne l'étaient vendredi, qu'elles ne l'étaient samedi.
00:38 D'après les médecins, d'après aussi sa famille, ces jours ne seraient plus en danger.
00:42 Et c'est aussi un soulagement, parce que cette tragédie aurait pu être plus importante.
00:47 L'autre agent, celui qui était à terre, qui était sauvé par l'intervention de son collègue,
00:52 je l'ai eu hier soir encore au téléphone, il compte reprendre le travail ce matin.
00:56 Il avait des douleurs à la fois à la cuisse, au coude, mais il reprend son travail.
01:01 En ce qui concerne le professeur d'éducation physique, là aussi ces jours ne sont pas en danger,
01:05 mais il a été aussi très sérieusement blessé.
01:08 Mais n'oublions pas surtout M. Bernard, qui lui n'est plus là.
01:12 On pense aussi à sa famille, parce qu'on a entendu beaucoup de commentaires.
01:17 Mais il y a avant tout la douleur d'une famille et puis aussi la douleur des collègues.
01:20 Mais vous savez, cette tragédie aurait pu être bien pire encore
01:24 s'il n'y avait pas eu l'intervention des policiers, je crois, quatre minutes après
01:29 le déclenchement de l'alarme par un agent justement du lycée.
01:33 Et sur place, les pompiers, les médecins ont permis notamment de stabiliser l'un des blessés,
01:39 parce qu'autrement, il serait décédé également.
01:42 Tout le monde a été exemplaire, mais ça ne suffit pas d'être exemplaire.
01:45 Il y a une victime, il y a un traumatisme profond, un harass comme dans toute la France.
01:49 Et le message des gens, c'est qu'on veut que ça s'arrête tout ça.
01:52 - Je l'ai dit, vous étiez à Arras juste après les faits.
01:57 Vous allez retourner encore aujourd'hui ?
01:59 - Après cette émission, j'y retourne.
02:02 Il y a ce matin une réunion avec l'ensemble des professeurs, l'ensemble des agents.
02:08 Et il y aura de toute façon le moment de recueillement.
02:11 J'y serai également à 14 heures dans ce lycée Arras en souvenir de M. Bernard.
02:17 - Et vous qui, comme président de région, avez la responsabilité des lycées,
02:20 qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ce matin aux enseignants
02:23 et puis au personnel d'éducation plus largement ?
02:27 - Qu'ils n'ont pas fait le choix de ce métier en se disant que c'était un métier à risque
02:33 et qu'ils étaient exposés comme peuvent l'être les policiers, les gendarmes.
02:36 C'est ça aujourd'hui, je crois, qui est très marquant.
02:39 On s'est attaqué, ce terroriste islamique s'est attaqué à un lycée, à un professeur.
02:44 Il cherchait un autre professeur.
02:46 On le saura avec les interrogatoires du parquet antiterroriste, de la police.
02:50 Mais on le voit bien, après Samuel Paty, l'école, qui est un vrai symbole républicain,
02:56 elle est aussi menacée, elle est attaquée.
02:58 Et je comprends aussi l'émotion de tous ces professeurs qui font ça pour ce métier,
03:02 pour instruire nos jeunes dans le respect des principes républicains
03:06 et qui aujourd'hui deviendraient des cibles.
03:08 On ne peut pas tolérer ça, on ne peut pas l'accepter.
03:10 Mais quand je dis pas tolérer, pas accepter, on doit à la fois mieux les protéger.
03:15 C'est-à-dire les lieux, ce que nous faisons depuis longtemps,
03:18 mais on voit bien aujourd'hui qu'il faut faire davantage encore.
03:21 Mais que, encore une fois, un agent du lycée me disait vendredi,
03:25 "Mais alors, on ne sera plus en sécurité nulle part ?"
03:28 - Vous avez peut-être entendu ce matin le témoignage très fort sur France Info de Gaëlle Paty,
03:32 la sœur de Samuel Paty, elle dit quelque chose de terrible,
03:34 elle dit "Il n'y a rien de plus facile que de s'en prendre à un prof".
03:37 Autrement dit, les pouvoirs publics, en fait, ils peuvent dire ce qu'ils veulent, ils sont impuissants.
03:40 - Ce qui est vrai, c'est que de toute façon, dans aucun pays, il n'y a de risque zéro.
03:45 Mais chez nous, en France, le risque est beaucoup trop important.
03:49 Et donc il faut à la fois sécuriser des lieux,
03:53 on a aussi tout un combat de longue haleine contre l'islamisme,
03:57 contre ce terrorisme islamique, et puis surtout, il faut se débarrasser des dangereux.
04:02 Il faut se débarrasser des dangereux, c'est ce que les gens nous demandent.
04:04 Très simplement, vous savez, quels que soient les mots, quels que soient les discours,
04:08 les gens les entendent, ils ont besoin de se retrouver,
04:10 ils ont besoin de dire qu'on fait bloc, qu'il y a aussi ce courage de faire bloc,
04:15 malgré la sidération, malgré l'émotion.
04:17 Mais ils disent aussi à tous les responsables publics,
04:19 "Eh, les discours, ça va bien, les hommages, c'est normal, on respecte pour les victimes,
04:23 mais on attend autre chose de vous".
04:25 - Alors justement, l'assaillant Mohamed Moghouskof était fiché S,
04:29 depuis un peu plus de trois mois maintenant, il avait été contrôlé la veille,
04:32 son père, lui, a été expulsé, il entretenait des liens avec son frère,
04:36 il a été emprisonné pour des projets d'attentat.
04:38 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, exclut une faille des services de renseignement.
04:43 Est-ce que c'est votre avis à vous aussi ?
04:45 - Rien ne permet de dire qu'il y a eu une faille des services de renseignement.
04:48 Il était fiché, il faisait l'objet d'une surveillance,
04:51 rien ne laissait penser qu'il pouvait passer à l'acte.
04:54 Mais il y a un problème plus large, c'est qu'il n'aurait pas dû rester sur le territoire.
04:59 Il est étranger.
05:01 On pensait qu'il pouvait présenter un trouble à l'ordre public, alors dehors...
05:06 - C'est plus compliqué que ça.
05:08 - Oui, c'est beaucoup plus compliqué que ça, mais je pense qu'il faut...
05:11 - Il est arrivé en France avant l'âge de 13 ans, il est arrivé à 5 ans précisément.
05:14 - Il y a pourtant des exceptions à cette règle.
05:16 - Oui, dans la loi.
05:17 - Donc clairement, parlons pour aujourd'hui, parlons pour aujourd'hui, parlons pour demain.
05:21 Tout étranger, qui est aujourd'hui de nature à poser un problème à l'ordre public,
05:28 notamment parce qu'on pense que radicalisés, ils basculent dans le terrorisme.
05:34 Dans ces cas-là, c'est dehors.
05:36 Alors vous allez me dire "oui, mais pour expulser quelqu'un, il faut que le pays d'accueil l'accepte".
05:41 C'est bien ça.
05:42 Parce qu'on entend des yakafocons depuis des semaines et des semaines, depuis en plus ces dernières heures.
05:47 Mais aujourd'hui, quelqu'un qui présente un trouble à l'ordre public,
05:51 c'est d'ailleurs ce qui a été demandé au ministre de l'Intérieur, doit quitter le territoire français.
05:55 - Mais en l'occurrence, il a la nationalité russe.
05:58 Or, depuis plus d'un an maintenant, les expulsions vers la Russie, elles sont suspendues.
06:01 - Alors justement, ce que je propose aujourd'hui, notamment pour ces terroristes qui sont étrangers,
06:10 c'est que dès que l'OQTF, l'obligation de quitter le territoire français, est délivré,
06:15 ils doivent obligatoirement être placés en rétention administrative.
06:20 Obligatoirement.
06:21 Ça veut dire donc qu'il nous faut tout de suite davantage de places de rétention administrative.
06:26 Aujourd'hui, je pense qu'elles doivent se situer pas loin de 2000 places pour toute la France.
06:30 C'est insuffisant.
06:31 - Le gouvernement a prévu de les doubler.
06:33 - Oui, mais il faut le faire tout de suite.
06:35 Et il ne faut pas que ce soit une faculté de le placer en rétention administrative.
06:38 Tant qu'il n'a pas quitté le territoire, il doit être placé sous contrôle judiciaire,
06:43 dans un centre de rétention administrative.
06:45 Pas de résident surveillé, pas d'assignation à domicile, en rétention administrative.
06:50 Ce qui veut dire qu'on sait qu'ils sont dangereux,
06:52 et avant qu'ils quittent le territoire, parce que ça prend longtemps,
06:55 qu'ils soient placés en rétention, qu'ils ne soient plus en liberté.
06:58 Aujourd'hui, la loi...
06:59 - Et pendant combien de temps ?
07:00 Vous savez très bien que les laisser passer des pays d'origine peuvent ne jamais intervenir, en fait.
07:05 - La loi, aujourd'hui, fixe à 7 mois la durée maximum de cette rétention administrative.
07:11 L'Europe, dans le cadre de la directive retour, dit que ça peut aller jusqu'à 18 mois.
07:15 Je crois que c'était en 2011, le Conseil constitutionnel avait censuré la loi,
07:19 qui voulait une durée beaucoup plus longue.
07:20 Mais je pense que dans le cadre de cette loi immigration, il faut un nouvel article
07:24 qui précise que la rétention administrative est obligatoire dès que l'OQTF est notifiée,
07:30 et que l'on porte ce délai à 12 ou 18 mois.
07:33 - Avec le risque d'une nouvelle censure du Conseil constitutionnel.
07:35 - Si vous faites 12 mois, très clairement, vous pouvez aussi protéger les Français
07:41 pendant ces 12 mois, avant qu'ils ne quittent le territoire.
07:43 - Avec le risque d'une nouvelle censure du Conseil constitutionnel.
07:45 - Peut-être en 2011, les choses ont évolué.
07:47 Et puis, pardonnez-moi de le dire, ça se passe comme ça.
07:49 Vous avez le droit d'avoir un dialogue avec le Conseil d'Etat et le Conseil constitutionnel.
07:52 Avant, pour bien comprendre que l'objectif, aujourd'hui, c'est de protéger les Français.
07:56 C'est exactement ce que j'ai dit l'autre jour à cette dame qui m'interpellait.
08:00 Il faut nous débarrasser des dangereux.
08:02 C'est-à-dire qu'ils quittent le territoire, mais en attendant qu'ils quittent le territoire,
08:05 qu'ils ne soient plus libres d'aller et venir.
08:08 Contrôle judiciaire...
08:09 - Vous voulez savoir ce que ça veut dire, les dangereux, pour vous ?
08:11 - On va le faire, mais juste après le Fil info.
08:14 Xavier Bertrand, vous êtes l'invité de France Info ce matin.
08:17 On vous retrouve dans une minute.
08:18 Le Fil info, Maureen Swiniard, 8h41.
08:20 - Nous n'essayons pas de tuer des civils.
08:23 Nous sommes en guerre contre le Hamas, déclare ce matin un porte-parole de l'armée israélienne.
08:28 Plus de 2 600 Palestiniens tués en une semaine depuis les attaques du Hamas sur Israël,
08:33 qui ont, elles, fait 1 400 morts.
08:35 Joe Biden condamne un acte de haine horrible.
08:38 Le président américain réagit après le meurtre d'un garçon musulman de 6 ans près de Chicago hier.
08:43 L'enfant a été poignardé.
08:45 La police américaine estime qu'il y a un lien avec la guerre entre Israël et le Hamas.
08:51 En France, Emmanuel Macron demande au préfet de réévaluer les dossiers des personnes inscrites
08:55 au fichier des personnes radicalisées expulsables.
08:58 Demande après les attaques à Haras, vendredi, un enseignant tué.
09:03 C'est un jeune homme radicalisé qui est le principal suspect.
09:06 Sur France Info, le président de la région des Hauts-de-France affirme que les jours
09:10 de l'autre agent qui avait été grièvement blessé ne sont plus en danger.
09:14 La grande désillusion au Stade de France hier.
09:17 Les Bleus éliminés de la Coupe du monde de rugby à la maison.
09:20 Défaite en quart de finale d'un petit point face à l'Afrique du Sud.
09:23 29 à 28, le 15 peut être fier, réagit le sélectionneur Fabien Galtier,
09:28 qui reste en place, confirme sur France Info le président de la fédération.
09:35 France Info.
09:37 Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Drakia.
09:41 Toujours avec Xavier Bertrand, le président LR de la région des Hauts-de-France.
09:45 Juste avant le Fil Info, vous disiez que la France devait placer en centre de rétention
09:49 administrative obligatoirement les étrangers jugés dangereux.
09:53 Expulsables.
09:55 Expulsables.
09:56 Expulsables.
09:57 Donc ça amène beaucoup de conditions. On va essayer de comprendre ce que vous proposez.
10:00 Dans le cas de l'assaillant à Arras, il s'agissait d'un fiché S,
10:05 mais vous savez qu'être fiché S, ce n'est pas une condamnation.
10:08 Vous avez raison.
10:09 Et Elisabeth Born disait, rien dans les éléments qu'on avait pu obtenir
10:13 ne permettait de prédire que cet individu qui était surveillé pouvait passer à l'acte.
10:17 Donc concrètement, en fait, ce monsieur-là...
10:19 Dans ce cas, demander le prix d'un arrêt public au ministre de l'Intérieur,
10:23 c'est clairement celui qui a un profil de nature à poser un problème à l'ordre public.
10:28 Donc il demande au ministre de l'Intérieur de peigner les fichés.
10:31 Ça veut dire quoi ?
10:32 C'est que tous ceux qui peuvent être dangereux, causer un trouble à l'ordre public,
10:35 clairement, ceux-là doivent être expulsés.
10:37 Mais où on place le niveau de dangerosité alors ?
10:39 Mais encore une fois, de toute façon, tout se fait sous contrôle judiciaire.
10:42 En France, on ne fait pas n'importe quoi, et il faut le savoir.
10:45 Tout se fait sous contrôle...
10:46 Juste insister sur ce point précis.
10:48 Il y a des personnes qui sont aujourd'hui expulsées.
10:51 Mais vous savez pertinemment que si le pays d'accueil dit "non, moi je ne le prends pas",
10:54 il reste là.
10:56 Je ne veux pas qu'il reste là en liberté.
10:58 Je veux qu'à partir du moment où on souhaite les expulser,
11:00 ce soit de la rétention administrative.
11:03 Il faut les interner, administrativement, sous contrôle judiciaire,
11:06 mais qu'on ne les laisse plus en liberté.
11:08 Ceci n'apporte pas une réponse totale.
11:10 Parce que vous avez toujours le problème de ceux qui peuvent être dangereux,
11:14 parce qu'à cause de leur radicalisation,
11:16 ils peuvent à un moment basculer dans l'action terroriste islamique,
11:19 qui sont français.
11:21 Parce que le problème que nous avons aujourd'hui, très clairement sur ce sujet-là,
11:25 c'est qu'il n'y a pas de définition claire de ce qu'est la radicalisation.
11:29 En tout cas, elle n'est pas portée par la loi.
11:31 Nous avons besoin, si on décide de ne pas se payer de mots,
11:34 mais de dire qu'il faut faire la guerre à ceux qui sont en guerre contre nous,
11:37 eh bien dans ces cas-là, il faut aussi qu'on pose toutes les solutions.
11:40 Et vous savez, le président de la République a reçu à différentes reprises
11:44 les responsables de tous les partis politiques.
11:46 Ce serait intéressant, sur un sujet comme celui-ci,
11:49 c'est que le président de la République reçoive l'ensemble des acteurs politiques
11:52 qui veulent apporter des solutions.
11:53 Pas ceux qui font l'IAKF au con, mais ceux qui veulent apporter des solutions.
11:56 Et si certaines solutions, comme la mienne, n'est pas parfaite,
11:59 je suis prêt à l'améliorer, que le gouvernement la reprenne et l'améliore.
12:02 Moi, ce que je veux, c'est qu'on renforce la protection des français
12:05 et qu'on ne soit pas, après chaque attentat tragique, à se dire
12:08 "Non mais vous savez, on va être intraitables."
12:10 Les français nous disent "On veut des actes."
12:12 Depuis vendredi, Xavier Bertrand, cette proposition,
12:16 qui consiste à systématiser les rétentions en cas d'obligation de quitter le territoire,
12:23 vous en avez parlé avec Gérald Darmanin, que vous connaissez bien,
12:27 et qui va porter cette loi immigration ?
12:28 Cette proposition, je la fais ce matin, parce que vous savez,
12:31 elle demande du travail, vérifiant avec des juristes ce qui est possible,
12:34 ce qui ne l'est pas, pourquoi par le passé ça a été retoqué,
12:37 ça n'a pas pu voir le jour.
12:39 Si je viens ici, c'est pour essayer encore une fois d'apporter des solutions,
12:42 au nom de l'intérêt général, au nom de l'intérêt de mes concitoyens.
12:45 Vous, vous ne demandez pas la démission de Gérald Darmanin ?
12:47 Qui demande ça ?
12:48 Marine Le Pen.
12:49 Elle n'a que ça à proposer ?
12:51 Elle veut protéger les français en demandant effectivement la démission du ministre de l'Intérieur ?
12:57 Il y en a marre de ces vautours que sont les extrêmes.
13:00 Il y en a marre.
13:01 D'un côté, elle est file, de l'autre côté, le Front National.
13:03 Dès qu'il y a un drame dans ce pays, eux, c'est la campagne électorale qui s'ouvre,
13:08 en essayant de récupérer pour l'un une partie de l'électorat musulman,
13:11 pour l'autre, le Front National, de récupérer une partie de l'électorat de nos concitoyens de confession juive.
13:17 Il y en a marre, ils n'ont rien à proposer.
13:19 Ils se lient à Cafaucon.
13:21 Mais derrière, une seule chose, tout malheur, c'est bon pour eux.
13:24 Alors on verra, si tous les partis politiques sont représentés,
13:26 qui vient avec des propositions sérieuses et solides.
13:29 En parlant de propositions sérieuses, on va voir si vous pensez la même chose.
13:33 La France est passée dès vendredi soir en alerte urgence attentat,
13:36 le niveau le plus élevé du dispositif.
13:39 Est-ce que comme votre patron de parti, Eric Ciotti, vous réclamez l'état d'urgence ?
13:43 Vous savez, l'état d'urgence, c'est simple.
13:45 Si les services de renseignement, si les services de police disent qu'ils en ont besoin,
13:49 clairement, pour élucider des affaires ou pour faire face à une situation terrible,
13:53 je n'imagine pas que le gouvernement tarde à le déclencher.
13:56 Mais je pense que c'est en fonction des besoins.
13:58 Mais ça, il faut aussi avoir les informations dont est dépositaire le ministère de l'Intérieur.
14:02 Donc très clairement, si à un moment donné cela est nécessaire,
14:05 ce sera pris, j'en suis convaincu, dans la minute qui suit.
14:08 19 Français sont morts, plus de 1 400 civils côtés israéliens.
14:12 On parle bien sûr maintenant de ce qui se passe depuis 10 jours.
14:15 On est au dixième jour de guerre entre le Hamas et Israël.
14:19 Des milliers d'habitants ont dû quitter leur domicile.
14:22 C'est une punition collective, dit le président égyptien dans la bande de Gaza,
14:27 qui dépasse le droit à se défendre.
14:30 Est-ce qu'il a raison, selon vous ?
14:32 Et le massacre collectif qu'ont subi les Israéliens,
14:35 voilà plus d'huit jours, il a dénoncé ?
14:38 Sans entrer dans des comparaisons, est-ce que...
14:40 C'est le président égyptien, c'est le président égyptien dont on parle là.
14:43 Regardons les choses telles qu'elles sont.
14:45 Il y a eu un massacre en Israël, comme on n'en a pas connu depuis l'Holocauste.
14:50 Il ne s'agit pas de crime de guerre, il s'agit de crime contre l'humanité.
14:54 Les terroristes islamiques, pardon, les barbares du Hamas,
14:58 sont venus massacrer des familles entières,
15:00 avec des actes qu'on a peine à imaginer au 21ème siècle.
15:03 Aujourd'hui, la sécurité d'Israël, la sécurité des Israéliens,
15:07 passe par l'élimination du Hamas.
15:09 Mais ça justifie la mort de milliers de Palestiniens, de civils palestiniens ?
15:13 La première des choses, c'est qu'Israël a indiqué qu'avant de procéder à cette attaque,
15:17 il demandait aux civils d'évacuer.
15:19 Mais vous savez bien que c'est impossible.
15:21 Écoutez, il y en a déjà qui sont partis, mais vous ne dites pas aussi
15:24 que les terroristes du Hamas se cachouent, se cachouent des hôpitaux,
15:28 se cachouent des écoles, et qu'ils se servent de la population à Gaza
15:32 comme d'un bouclier humain.
15:34 Ils savent exactement ce qu'ils ont fait.
15:36 Ils tendent un piège, pardonnez-moi, avec ces questions dans lesquelles
15:38 vous êtes en train de tomber.
15:40 Il y a eu un massacre sans nom, comme on ne pensait pas en revivre,
15:43 aujourd'hui, au 21ème siècle. On ne pensait pas.
15:46 Et pourtant, c'est ce qui se produit.
15:48 Et là, aujourd'hui, je le dis, il faut laisser Israël éliminer le Hamas.
15:54 C'est l'intérêt d'Israël, c'est aussi l'intérêt de tous et toutes.
15:57 Mais vous voyez bien que dans les faits, Xavier Bertrand,
15:59 le Hamas est aussi tué des milliers de civils palestiniens.
16:02 C'est pour ça qu'Israël n'a pas déclenché son offensive dès maintenant.
16:05 Et vous me parlez de l'Égypte. J'ai entendu beaucoup de choses sur Gaza,
16:09 prison à ciel ouvert, j'ai entendu ça. Il y a une autre porte ?
16:12 Qui vient d'ouvrir, seulement ce matin.
16:14 Seulement ce matin, après des jours et des jours.
16:16 10 jours après le début de la guerre.
16:18 Et une chose est certaine, c'est qu'il y a bien évidemment
16:21 les populations palestiniennes, il y a le Hamas.
16:23 Il faut aussi, j'ai vu que le président Mahmoud Abbas s'était exprimé vendredi,
16:27 des jours et des jours après le massacre en Israël.
16:30 Il faut laisser Israël intervenir pour éradiquer et faire disparaître le Hamas.
16:35 Il n'y aura pas de paix tant qu'il y aura le Hamas.
16:38 Mais jusqu'où, Xavier Bertrand ? On s'arrête sur votre déclaration,
16:41 vous disiez "votre soutien inconditionnel à Israël face aux terroristes".
16:45 Inconditionnel, ça veut dire quoi ?
16:47 Ça veut dire sans réserve, y compris pour ce qui est des modalités de la riposte ?
16:50 Écoutez, vous ne verrez jamais des soldats israéliens
16:53 rentrer dans une maison et décapiter des bébés. Jamais.
16:56 Mais il y a des morts civiles.
16:58 Mais nous savons aussi que dans ce que recherche le Hamas, il y a cela.
17:02 Pour frapper l'opinion, pour susciter les questions que vous évoquez.
17:06 C'est un piège qui a été tendu par le Hamas,
17:09 en ayant une attaque aussi effroyable que celle-là.
17:13 Et pour derrière aussi dire "regardez ce qui nous arrive".
17:16 Non, non, les palestiniens doivent se désolidariser du Hamas.
17:19 Mais encore une fois, tant qu'il y aura le Hamas,
17:22 il ne pourra pas y avoir de paix en Israël, proche et au Moyen-Orient,
17:26 et surtout, même sur notre territoire.
17:29 Parce qu'aujourd'hui, les méthodes du Hamas sont les mêmes
17:32 que celles de l'État islamique, celle d'Al-Qaïda.
17:35 C'est ça aujourd'hui.
17:36 On a voulu à chaque fois éradiquer le terrorisme islamique,
17:39 alors il faut le faire avec le Hamas.
17:41 Xavier Bertrand, président de la région de France, invité du 8.30 France Info.
17:44 On vous retrouve juste après le Fil Info, 8h51. Maureen Swiniard.
17:47 Les autorités israéliennes évacuent les villages situés tout près
17:51 de la frontière libanaise depuis les attaques du Hamas la semaine dernière,
17:54 depuis la bande de Gaza.
17:57 Le Hezbollah mène aussi des frappes contre l'État hébreu.
18:00 Israël, qui a par ailleurs demandé aux habitants du nord de la bande de Gaza
18:04 d'évacuer vers le sud.
18:05 Les États-Unis jugent que cette demande est vouée à l'échec.
18:08 Cela concerne un million de personnes.
18:11 Le chef de la diplomatie américaine est en Israël aujourd'hui.
18:15 Le silence dans tous les collèges et les lycées de France,
18:18 à 14h, une minute pour rendre hommage à Dominique Bernard,
18:21 ce professeur tué vendredi matin dans son établissement à Arras,
18:25 dans le Pas-de-Calais.
18:26 Le suspect, un ancien élève radicalisé, selon la police, est en garde à vue.
18:30 La première ministre et le ministre de l'Éducation nationale
18:33 participeront aujourd'hui à la minute de silence au collège Samuel Paty,
18:37 ce professeur tué par un terroriste il y a trois ans, jour pour jour.
18:42 Suspendu quelques jours, le chantier de l'A69 reprend ce matin.
18:46 Annonce du gouvernement, le projet d'autoroute entre Castres et Toulouse
18:49 est dénoncé par les écologistes.
18:51 Il a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge,
18:55 répond le ministère des Transports.
18:57 Xavier Bertrand, ce week-end, l'Union européenne a décidé
19:07 de débloquer une aide d'urgence de 75 millions d'euros
19:10 pour la population de la bande de Gaza.
19:12 C'est ce qu'il fallait faire ?
19:14 Si on était sûr que ça ne permettait pas aux Hamas d'acheter des armes, oui.
19:17 Moi, je suis pour qu'on suspende toute aide tant qu'on n'a pas clairement
19:21 la confirmation qu'aucun euro ne sert à acheter des armes
19:25 par le Hamas et pour le Hamas.
19:27 Mais prendre cette décision-là, ce n'est pas enfoncer la population Gazaoui
19:30 dans une crise humanitaire ?
19:32 C'est le Hamas qui l'a plongée dans cette situation,
19:33 c'est le Hamas qui se sert d'elle comme d'un bouclier humain.
19:35 C'est ça la réalité des choses.
19:37 Avec le risque, encore une fois, de punir la population civile.
19:40 C'est ce qu'a recherché le Hamas.
19:42 Quand il y a aujourd'hui des propositions...
19:44 Mais vous savez bien qu'il y a une bataille des récits.
19:46 Vous ne vous dites là...
19:47 Non, ce n'est pas une bataille des récits.
19:48 Vous ne placez pas sur un même plan les massacres qu'il y a eus
19:50 et la façon dont le Hamas se comporte.
19:52 Mais vous savez bien que l'opinion publique, dans les pays arabes notamment,
19:55 n'entend pas du tout ce que vous dites là.
19:57 Mais toujours est-il que quand vous regardez ce qui s'est passé,
20:00 vous placez ça sur le même plan.
20:02 Mais c'est impensable quand même.
20:03 Pas du tout. On dit simplement...
20:04 Pardon, mais qu'est-ce qu'on place sur le même plan ?
20:06 Ce qu'on raconte, ce sont les faits.
20:08 On a aussi des victimes des civils palestiniens, plus de 700 enfants,
20:11 plus de 2000 personnes qui sont mortes dans la bande de Gaza.
20:14 Ça s'appelle les faits, Xavier Bertrand.
20:16 La nature de ce qui s'est passé n'est pas la même.
20:19 Ces gens-là, aujourd'hui, sont aussi victimes du Hamas en Palestine.
20:22 Les victimes palestiniennes sont victimes du Hamas.
20:24 C'est ça, la vérité.
20:26 L'Iran, c'est important à assurer.
20:29 Je cite que "personne ne peut garantir le contrôle de la situation
20:32 et la perspective d'un élargissement du conflit
20:34 si Israël envahit Gaza".
20:36 Comment est-ce qu'on arrête l'engrenage ?
20:38 Écoutez, l'Iran, déjà par nature, est un ennemi de la paix.
20:41 Un ennemi de la paix.
20:43 C'est-à-dire que je pense qu'il tire beaucoup, beaucoup les ficelles
20:45 des drames, des massacres qui se sont produits.
20:48 Et aujourd'hui, n'oublions pas que l'Iran n'a jamais été un acteur de paix.
20:52 Et n'oublions pas non plus ce qui s'est passé
20:54 avec la répression terrible contre les femmes iraniennes.
20:57 Et encore ce week-end, un réalisateur a été assassiné chez lui.
21:00 On aimerait tous savoir exactement des circonstances.
21:03 Donc vous ne pouvez accorder aucun crédit à ce que dit l'Iran,
21:06 à ce que pense l'Iran officiellement. Aucun.
21:09 En France, les manifestations en soutien aux Palestiniens sont interdites.
21:12 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
21:13 Tout à fait normal.
21:14 Ce n'est pas une entrave à la liberté d'expression, au droit de manifester ?
21:17 Écoutez, si on va même plus loin, ces manifestations visent d'une certaine façon
21:21 à se satisfaire ou à reprendre l'apologie du terrorisme.
21:25 Parce que ce qui s'est passé, c'est effectivement du terrorisme,
21:28 du terrorisme islamique.
21:29 Et le gouvernement a totalement raison,
21:31 et les préfets également, d'appliquer avec la plus grande rigueur
21:34 cette interdiction de manifester.
21:36 Encore une fois, c'est de nature à créer des troubles à l'ordre public.
21:39 L'ordre public est défini dans le droit français.
21:41 Et aujourd'hui, on doit faire preuve d'aucune faiblesse en la matière.
21:44 Avec le risque que ça crée des frustrations chez certaines populations
21:47 qui souhaiteraient pouvoir exprimer leur soutien aux Palestiniens.
21:51 Je préfère qu'ils souffrent de frustrations
21:53 plutôt qu'il y ait des affrontements dans un pays
21:54 qui n'a pas besoin d'affrontements supplémentaires.
21:56 On peut soutenir les Palestiniens et être contre le Hamas ?
21:59 C'est ce qui a été dit normalement par Mahmoud Abbas,
22:02 à nouveau lors de la venue de M. Blinkel.
22:05 Cet été, il y avait des manifestations qui allaient dans ce sens.
22:08 Il faut qu'ils se fassent entendre très clairement.
22:10 Le Hamas est aussi un ennemi des Palestiniens.
22:13 Le Parti communiste veut tourner la page de la nupèce.
22:16 Le refus des Insoumis de qualifier le Hamas de groupe terroriste
22:19 a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
22:22 Le parti de Fabien Roussel appelle donc à construire, je cite,
22:24 "un nouveau front populaire sans la France insoumise".
22:27 Vous êtes de droite, mais quel regard vous portez, vous,
22:29 sur ce qui se passe à gauche ?
22:31 Enfin, enfin, parce que là, il est fi, M. Mélenchon.
22:34 Oui, leur comportement, aujourd'hui, c'est un comportement
22:37 qui est foncièrement anti-républicain.
22:39 Ils cherchent à opposer les uns les autres.
22:41 M. Mélenchon, il y a du cynisme électoral.
22:43 Je l'ai dit pour les extrêmes, je l'ai dit pour le Rassemblement national,
22:46 mais c'est vrai pour El-Effi.
22:48 A chaque malheur, ils essayent d'en profiter.
22:52 On est dans le cynisme le plus complet.
22:54 Est-ce que M. Mélenchon fait ça par misérable calcul électoral
22:58 ou est-ce qu'il est dans la main des islamo-gauchistes ?
23:00 C'est ça, la vraie question.
23:02 Il est fini, M. Mélenchon, qu'on a connu républicain,
23:05 membre d'un gouvernement et autre.
23:07 Lui, aujourd'hui, il est dans l'affrontement permanent.
23:10 L'affrontement permanent, il est dans le fait de désigner,
23:12 justement, des boucs émissaires.
23:14 Ceux qui fracturent l'espace républicain
23:17 ont un comportement misérable.
23:19 C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui.
23:21 La France insoumise, selon vous, avait sa place ?
23:23 La France insoumise avait, en plus, si je ne me trompe pas,
23:25 je ne veux pas être son avocat, même si on est de la même région,
23:28 avait quasiment traité de nazi Fabien Roussel.
23:32 C'est eux, ils sont prêts à toutes les outrances, ces gens-là.
23:35 La France insoumise n'avait pas sa place, si on vous entend bien,
23:37 dans la réunion des chefs de parti organisée la semaine dernière à l'Elysée ?
23:40 À partir du moment où ils n'ont pas voulu condamner
23:42 les massacres perpétrés par le Hamas,
23:44 j'estime qu'ils n'avaient pas leur place dans cette réunion.
23:46 Pour être tout à fait précise, ils ont condamné les massacres,
23:48 mais ils n'ont pas qualifié de groupe terroriste le Hamas.
23:52 Si je vous entends bien, vous êtes complètement d'accord avec Eric Dupond-Moriti,
23:56 qui est critiqué sur ses propos à propos d'LFI.
24:02 Il disait que LFI veut le vote des barbus.
24:06 Vous êtes d'accord avec lui ?
24:07 - Misérable calcul électoral de la part de M. Mélenchon.
24:10 Voilà ce qu'il qualifie aujourd'hui.
24:12 Quand il s'exprime, il faut bien comprendre cela.
24:15 C'est qu'aujourd'hui, lui, la seule chose qu'il a en tête,
24:18 c'est comment avoir le vote des barbus.
24:21 - Et ça, c'est misérable.
24:23 - Il nous reste quelques secondes pour évoquer un événement important
24:25 qui se déroule aujourd'hui, la conférence sociale pour parler des salaires.
24:28 Elisabeth Borne menace de sanctionner les employeurs
24:31 qui conservent des grilles de salaire en dessous du SMIC.
24:33 Est-ce qu'elle a raison ?
24:34 - Enfin !
24:36 Ça fait des mois et des mois que c'est demandé par les organisations syndicales,
24:39 par la CFDT, Mme Léon aujourd'hui, Laurent Berger hier.
24:43 Et là, j'ai vu que sa principale proposition, à l'issue de cette réunion,
24:47 ce serait de créer un haut conseil des rémunérations.
24:49 Non, mais soyons sérieux.
24:51 Le vrai sujet, c'est qu'on sait pertinemment que ces branches
24:53 dans lesquelles les minimas sont en dessous du SMIC,
24:55 sont des branches dans lesquelles les salaires ne sont pas à la hauteur
24:58 de ce qu'ils devraient être.
24:59 Donc, la question qui se pose aujourd'hui,
25:01 c'est enfin qu'il y ait ces minimas de branches.
25:04 La deuxième chose, c'est que vous êtes dans les services à domicile,
25:07 les aides à la personne, la sécurité et la propreté.
25:10 Vous ne pouvez pas imaginer que vous allez faire 42, 43 ans
25:14 avec grosso modo le même salaire et les mêmes conditions de travail.
25:17 Il y a un autre sujet, je ne pense pas que cette conférence en parlera.
25:21 Pour moi, c'est l'une des priorités.
25:22 En France, dès que vous travaillez, vous n'êtes plus aidé.
25:25 Et ça, ça ne peut pas durer comme ça.
25:27 Moi, dans ma région, j'aide les gens qui travaillent.
25:29 Mais c'est au niveau national qu'il faut aussi aider les gens qui travaillent.
25:32 Merci beaucoup, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France.
25:35 Vous étiez l'invité du 8.30 France Info.