• l’année dernière
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ravie de vous retrouver pour les infos, mais en direct jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:04 Et ce matin, comme tous les matins, je suis bien entourée puisque Renaud Delis est là.
00:07 Bonjour Renaud.
00:08 Et autour de la table, nos informés du jour.
00:11 Frédéric Métézo, ancien correspondant de Radio France à Jérusalem.
00:14 Vous venez de rentrer, vous y êtes resté sur place pendant 4 ans.
00:18 Bienvenue Frédéric.
00:19 Agathe Lambret, journaliste politique à France Info, le 8/30 du vendredi, samedi et dimanche, c'est vous.
00:24 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express. Bienvenue donc à tous les deux.
00:28 Renaud Delis, l'actualité monopolisée par cette guerre au Proche-Orient,
00:32 elle a été relancée par une attaque terroriste du Hamas en Israël.
00:35 Une opération terroriste inédite, d'une ampleur gigantesque,
00:39 avec des centaines de combattants du Hamas qui se sont introduits en Israël.
00:42 Un bilan extrêmement lourd, plus de 600 morts et plus de 2 000 blessés côté israélien.
00:48 Des dizaines de civils pris en otage.
00:51 Plus de 5 000 roquettes tirées depuis la bande de Gaza.
00:53 Une riposte massive de l'armée israélienne
00:56 qui assure avoir éliminé déjà 400, tué 400 personnes à Gaza.
01:00 Bref, la guerre est là, effectivement, une guerre inattendue,
01:04 une opération encore une fois inédite dans l'histoire d'Israël.
01:08 Quel impact peut avoir justement cette opération terroriste du Hamas ?
01:13 Est-ce qu'il s'agit d'un véritable tournant historique ?
01:15 Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau Dominique Moisy,
01:18 qui est géopolitologue, cofondateur de l'Institut français des relations internationales
01:22 et conseiller spécial de l'Institut Montaigne.
01:25 On n'a jamais vu ça.
01:27 Et l'impact psychologique pour Israël se double d'un impact dans la communauté internationale,
01:34 au moins dans le monde occidental.
01:38 Je ne me souviens pas d'un tel élan de sympathie, d'empathie avec Israël
01:45 depuis la guerre des six jours en 1967,
01:49 avec le sentiment qu'Israël est menacé.
01:53 On n'a jamais vu ça, dit Dominique Moisy ce matin sur France Info.
01:58 Avant de vous donner la parole à tous,
01:59 on va tout de suite retrouver l'un de nos envoyés spéciaux en Israël.
02:02 Bonjour Thibault Lefebvre.
02:04 Bonjour Salia, bonjour à tous.
02:06 Correspondant France Info à Jérusalem.
02:08 D'abord, racontez-nous Thibault, comment s'est passé cette nuit ?
02:13 Écoutez, c'est une nuit déjà de combat.
02:15 C'est-à-dire qu'il y a encore des commandos du Hamas qui sont présents dans cette zone,
02:18 on va dire d'une dizaine, d'une quinzaine de kilomètres autour de la bande de Gaza.
02:22 Des combats ont encore lieu dans 7 à 8 localités.
02:25 C'est une communication de l'armée qu'on a eue très tôt ce matin.
02:28 Vous savez, ça se passe dans des petits kibouts,
02:30 les kibouts de Béry, de Nirim, de Kfaraza.
02:33 C'est des petites oasis au milieu du désert,
02:36 des petites oasis paradisiaques avec des maisons.
02:39 Écoutez, pour l'instant, l'armée israélienne n'est pas capable de reprendre cette zone.
02:45 Elle effectue des évacuations de civils.
02:47 Elle s'est donné notamment 24 heures pour évacuer l'intégralité des civils,
02:51 ce qui laisse penser qu'une fois que ces évacuations auront été réalisées,
02:56 elle pourra monter, j'ai envie de dire, en intensité pour essayer de récupérer ses territoires.
03:03 Mais j'ai envie de vous dire quelle difficulté rencontre cette armée israélienne,
03:08 réputée comme la plus grande armée du Moyen-Orient,
03:11 et quelle difficulté elle a face à ces commandos du Hamas,
03:14 donc encore infiltrés plus de 48 heures après dans ces zones-là, à reprendre cette zone.
03:20 Alors de l'autre côté de cette large barrière de sécurité réputée insubmersible,
03:25 et qui a donc été massivement traversée samedi matin,
03:30 Gaza est bombardée, des bombardements massifs partout sur l'enclave.
03:36 Alors il y a les tours, vous savez ces grandes tours de Gaza City,
03:38 c'est vraiment au cœur de la bande de Gaza qui ont été bombardées.
03:42 Et puis il y a aussi des bombardements sans prévenir,
03:45 c'est-à-dire que lors des précédents conflits,
03:47 l'armée israélienne pouvait prévenir par des tirs de sommation
03:51 ou en envoyant des messages aux populations pour favoriser l'évacuation des civils,
03:56 ben là c'est pas le cas.
03:57 Et il y a tout un tas de maisons, notamment de dirigeants du Hamas, qui ont été visées.
04:02 Vous dire aussi qu'il y a des tirs de roquettes qui partent encore de l'enclave
04:06 en direction des zones limitrophes, notamment les villes d'Achkelon et d'Achdod.
04:11 Les sirènes retentissent régulièrement.
04:14 Et puis il y a ces otages, 100 selon l'armée israélienne,
04:19 100 otages donc retenus par le Hamas et le djihad islamique palestinien à l'intérieur de l'enclave.
04:24 Et ce qui change la donne, et ce qui donne sans doute une dimension internationale au conflit,
04:29 c'est qu'il y a beaucoup d'étrangers parmi ces otages, des Allemands, des Américains.
04:33 On nous a signalé de sources diplomatiques dans la nuit que 8 Français étaient portés disparus.
04:38 On ne sait pas encore s'ils sont retenus prisonniers à l'intérieur de l'enclave.
04:41 Merci beaucoup Thibaut Lefebvre, en direct de Jérusalem.
04:44 On se tient évidemment au courant de l'évolution de la situation.
04:48 En attendant, il est 9h10, Le Fil Info avec Diane Fershit.
04:52 Et l'armée israélienne affirme avoir frappé plus de 500 cibles cette nuit dans la bande de Gaza.
04:57 En ce moment, des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés près de l'enclave palestinienne.
05:01 Les attaques lancées par le Hamas ont fait plus de 700 morts côté israélien,
05:05 dont 260 parmi les participants à une ref partie d'après un organisme caritatif israélien.
05:11 À Gaza, la réplique de l'État hébreu a, elle, tué au moins 413 personnes.
05:15 L'ONU estime à plus de 123 000 le nombre de déplacés dans la bande de Gaza.
05:20 Et en France, il n'y a pas de menace caractérisée qui toucherait nos compatriotes juifs.
05:25 C'est ce qu'affirme sur France Bleu Nord le ministre de l'Intérieur Gérald Armanin.
05:29 Il évoque une dizaine d'actes antisémites recensés ce week-end.
05:33 Une majoration exceptionnelle de 100 euros brut par mois pour les petites pensions des nouveaux retraités,
05:39 versés à partir d'aujourd'hui pour 800 000 personnes avec l'adoption de la réforme des retraites.
05:44 Premier connecté, premier servi, tout à l'heure à 10h pour l'ouverture de la billetterie des Jeux paralympiques de 2024.
05:51 2,8 millions de billets sont mis en vente à partir de 15 euros.
05:56 *Générique*
06:07 De retour sur le plateau des informés avec Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express,
06:11 Agathe Lambret, journaliste politique à France Info, et Frédéric Méthézot...
06:15 Renaud Delis, évidemment.
06:17 J'allais tout de suite donner la parole à Frédéric Méthézot, ancien correspondant de Radio France à Jérusalem.
06:24 Frédéric, l'une des questions que tout le monde se pose depuis ce week-end, c'est comment le Hamas a réussi cette attaque surprise ?
06:31 D'abord, il l'a très bien préparé techniquement.
06:35 C'est une évidence, il y a eu un soutien iranien à la préparation de cette attaque.
06:41 Les Iraniens fournissent de l'argent, les Iraniens fournissent de la technologie, les Iraniens fournissent des renseignements.
06:48 Et les Iraniens disent non ce matin, on n'est pas impliqués.
06:50 Oui, ils disent non, mais en même temps, on a vu l'Ayatollah Khamenei qui félicite il y a deux jours le Hamas.
06:57 Une grosse enquête du Wall Street Journal publiée dans la nuit qui documente les rendez-vous à Beyrouth,
07:03 et des sources proches du Hamas qui disent "c'est l'Iran qui nous a aidés".
07:07 Deuxième chose, deuxième élément à avoir en compte, le Hamas a été extrêmement silencieux depuis deux ans.
07:13 Depuis deux ans, vous avez eu des tirs de roquettes de Gaza vers Israël, c'était pas le Hamas,
07:18 c'était le djihad islamique qui est un mouvement plus petit.
07:20 Et on se disait tous à l'époque, qu'est-ce qui se passe, que fait le Hamas ?
07:23 Et il se trouve que quand vous vous rendez à Gaza, j'y suis allé une dizaine de fois en quatre ans,
07:27 et bien les gens du Hamas que vous rencontrez, parce que c'est peut-être des gens infréquentables,
07:30 mais notre métier de journaliste c'est d'essayer de comprendre ce qui se passe,
07:34 ils disent "nous avons la gestion de Gaza, nous devons nous occuper de deux millions et demi de civils,
07:39 nous sommes aussi une force de gouvernement, il y a évidemment la résistance armée",
07:44 ce sont leurs mots, "nous la soutenons, mais on doit aussi s'occuper".
07:48 – Comme s'ils avaient oublié la violence.
07:51 – Comme s'ils avaient oublié la violence.
07:52 N'oublions pas que le Hamas recevait pendant des mois et des mois, mensuellement,
07:57 l'ambassadeur du Qatar qui se posait à Tel Aviv dans un jet privé,
08:01 il arrivait avec une valise attachée à sa main avec des menottes, des millions de dollars en cash,
08:06 il était escorté par l'armée israélienne jusqu'à Gaza pour donner cet argent
08:09 qui devait servir à financer les allocations familiales, les services publics, etc.
08:13 Tout ça a été autorisé et planifié par le gouvernement israélien qui se disait
08:18 "finalement on a ce Hamas islamiste qui fait son petit business dans la bande de Gaza
08:24 et on contrôle les roquettes qui partent avec notre dôme de fer,
08:27 de l'autre côté on laisse mourir à petit feu l'autorité palestinienne en Cisjordanie,
08:32 il y a deux Palestines, ils ne seront jamais unis, il n'y aura jamais d'État palestinien"
08:36 et donc la presse israélienne ce matin est très sévère en disant que Netanyahou a joué avec le feu.
08:40 – Le renseignement israélien était naïf Renaud Delis.
08:43 – C'est l'autre grande question qu'on se pose, enfin on s'en pose de très nombreuses,
08:46 mais c'est effectivement ce ratage des services israéliens
08:51 qui eux aussi ont une réputation d'efficacité, une longue histoire derrière eux,
08:56 un pays qui est quasiment "tout le temps en guerre",
09:00 en tout cas tout le temps sur le qui-vive, extrêmement vigilant,
09:03 on s'interroge sur ce ratage et l'incapacité des services israéliens
09:07 à décrypter la préparation, l'organisation de cette opération
09:10 que vient de décrire à l'instant Frédéric Mettezo.
09:12 On peut aussi d'ailleurs s'interroger sur le fait que les Américains non plus,
09:15 visiblement n'ont rien vu venir, parce que si ça avait été le cas,
09:17 ils auraient évidemment alerté leurs alliés israéliens.
09:21 Alors certains évoquaient aussi le fait qu'une partie de la police spéciale,
09:25 des forces spéciales israéliennes qui protègent, qui surveillent la frontière à Gaza,
09:30 une partie de ces troupes ont été déplacées ces dernières semaines ou ces derniers mois
09:34 en Cisjordanie, notamment parce qu'il y a eu un regain de violences,
09:37 d'actes violents du côté de la Cisjordanie.
09:38 Donc est-ce que ça a contribué aussi à l'affaiblissement de la défense israélienne ?
09:42 Mais en tout cas, c'est une autre stupéfaction.
09:44 Ce pays qui se pensait en partie, on va dire, invincible,
09:49 en tout cas qui pensait être devenu inatteignable,
09:52 avec notamment cette frontière ultra sécurisée, ultra technologique,
09:56 d'ailleurs des technologies de pointe qui justement surveillent la bande de Gaza,
10:01 a été frappé par une vulnérabilité que visiblement nul n'attendait.
10:08 – N'a-t-elle pas l'ombre ?
10:09 – Oui, c'est une attaque qui bouleverse toutes les certitudes des Israéliens
10:14 dont la confiance dans leur armée, dans le gouvernement,
10:17 dans les services de renseignement est totalement ébranlée.
10:19 Et cette attaque survient aussi dans un contexte politique particulier,
10:22 des mois que Benyamin Netanyahou est affaibli,
10:25 contesté à cause de sa réforme des institutions.
10:29 Est-ce que le Hamas a frappé à ce moment-là
10:31 parce que les autorités israéliennes étaient extrêmement mobilisées sur ce front ?
10:37 Est-ce que les services de renseignement israéliens avaient des alertes
10:41 et ont prévenu le gouvernement israélien,
10:43 mais mobilisés comme ils l'étaient par ce front intérieur,
10:46 ils n'ont pas voulu les entendre ?
10:48 Les questions en tout cas se posent
10:50 et la presse israélienne est extrêmement critique
10:53 et très dure à l'égard de Benyamin Netanyahou.
10:56 J'ai quelques extraits là, la presse israélienne qui fustige le fait
10:59 que l'armée par exemple était mobilisée dans les colonies de Cisjordanie
11:03 au lieu de sécuriser d'autres lieux.
11:05 Il critique aussi cette barrière de sécurité
11:07 qui a été construite autour de la bande de Gaza
11:10 et qui est comparée à un tigre de papier
11:11 puisque le Hamas a pu la franchir sans aucun problème.
11:15 Elle coûte plusieurs milliards d'euros.
11:16 Et qui en plus a coûté plusieurs milliards d'euros.
11:18 Et Benyamin Netanyahou, Dominique Moisy le rappelait tout à l'heure,
11:20 avait fait toute sa campagne sur la sécurité
11:23 et il s'est allié avec l'extrême droite au pouvoir.
11:25 Et aujourd'hui la presse israélienne dit que lui aussi
11:28 il devra rendre des comptes comment cette faillite du renseignement
11:32 et de l'armée israélienne a pu être possible.
11:34 La responsabilité de Benyamin Netanyahou pointée du doigt.
11:37 Et aussi on se demande que va faire la communauté internationale.
11:41 Est-ce que, parce que tous les pays occidentaux ont condamné l'attaque du Hamas,
11:47 mais le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni hier soir,
11:49 pas de déclaration commune à la sortie,
11:52 ça veut dire que la guerre elle va durer Etienne Girard ?
11:54 Le fait que la guerre dure ou pas dans un très court terme,
11:58 ça dépend pas tellement du conseil de sécurité de l'ONU,
12:01 ça va dépendre dans un premier temps de la capacité de l'armée israélienne
12:05 à juguler et à ressasser les forces palestiniennes,
12:10 les forces du Hamas dans la bande de Gaza.
12:13 Ensuite les réactions de la communauté internationale,
12:16 hélas peu surprenantes, bloquent très clair du monde occidental envers Israël.
12:22 Et en revanche du côté des autres pays, notamment des pays du monde arabe,
12:27 on n'a eu quasiment aucune condamnation des faits et des exactions du Hamas,
12:34 au mieux une équidistance, un appel à la désescalade générale,
12:39 ça c'est par exemple le cas de l'Egypte.
12:42 Mais j'étais frappé par le fait que des pays du monde arabe dits avancés,
12:46 comme la Tunisie ou le Qatar,
12:49 transmettent la responsabilité plutôt à Israël,
12:53 c'est le cas notamment du Qatar par son ministère des affaires étrangères,
12:56 qui considère que la situation est de la faute d'Israël.
13:00 Ça veut dire quoi ? Comment ça se fait suer, Frédéric Méthézo ?
13:03 Dans le soutien à Israël ?
13:05 Mais le fait que la plupart des États arabes,
13:08 soit à l'équidistance, soit au soutien du Hamas,
13:11 c'est business as usual.
13:14 C'est-à-dire que d'abord très peu de pays arabes reconnaissent Israël,
13:18 on nous avait vanté les accords d'Abraham qui allaient changer le Moyen-Orient.
13:21 Avec le Maroc, le Bahreïn, les Émirats.
13:23 Les Émirats, exactement.
13:25 Le Soudan, ça n'a rien changé et surtout la situation est pire.
13:29 Donc se rendre compte que le Qatar ou l'Algérie ou le Koweït
13:33 sont des soutiens du Hamas,
13:36 ce qu'il faut bien comprendre c'est qu'ils demeurent des soutiens de la cause palestinienne.
13:43 Et le problème c'est que même quand la cause palestinienne
13:45 a pris ce visage épouvantable qu'on a vu samedi,
13:48 ils savent, ces gouvernements, qu'ils ont une opinion publique.
13:51 Et l'opinion publique de ces pays, elle est très sensible à la cause palestinienne.
13:57 Et donc ces gouvernements-là, il n'est pas question qu'ils aillent dire
14:00 qu'ils soutiennent le gouvernement le plus à droite d'Israël
14:03 qui est quand même composé en partie de religieux messianiques racistes.
14:07 Pourtant Frédéric, il y avait quand même un rapprochement entre certains pays arabes et Israël,
14:11 notamment l'Arabie Saoudite et Israël en ce moment.
14:14 Et ce n'est pas anodin non plus que le Hamas frappe à ce moment-là,
14:17 au moment où ce serait très difficile pour le Hamas d'accepter
14:20 que l'Arabie Saoudite se rapproche d'Israël.
14:24 Donc parfois les gouvernements arabes ont aussi donné le sentiment
14:27 d'oublier un peu la cause palestinienne.
14:29 Et cette attaque-là vient leur rappeler qu'elle existe
14:32 et que d'ailleurs le monde entier avait eu tendance à l'oublier ces dernières années.
14:36 – Et ces gouvernements arabes n'oublient pas
14:38 que leur opinion publique n'oublie pas la cause palestinienne.
14:41 – Dans un instant on va parler…
14:42 – Juste un mot, elle existe, vous avez raison, mais elle va sortir en lambeaux.
14:44 Évidemment la cause palestinienne a été totalement détruite,
14:47 décrédibilisée, délégitimée par les attentats terroristes du Hamas.
14:51 – Dans un instant on va parler des réactions franco-françaises
14:54 suite à cette attaque du Hamas en Israël.
14:56 On s'arrête une petite minute, le temps du fil info de Diane Fershid.
15:00 [Musique]
15:01 – Gérald Darmanin à votre bras,
15:02 cet après-midi les représentants de plusieurs institutions juives de France,
15:05 le ministre de l'Intérieur qui l'affirme,
15:07 "il n'y a pas de menace caractérisée envers nos compatriotes juifs en France
15:11 après l'attaque menée par le Hamas".
15:12 C'est la réplique d'Israël, les opérations militaires se poursuivent sur place.
15:16 Plus de 500 cibles touchées cette nuit par les frappes israéliennes dans la bande de Gaza.
15:20 Le dernier bilan fait état de 413 Palestiniens tués, 2 300 blessés à Gaza.
15:25 L'ONU avance le chiffre de 123 000 déplacés.
15:28 Côté israélien, l'attaque du Hamas a fait plus de 700 morts et 2000 blessés.
15:32 Un milliard d'euros d'économies supplémentaires,
15:34 c'est ce que dit souhaiter le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
15:37 À l'issue du débat parlementaire,
15:39 le projet de loi de finances pour 2024 est examiné à partir de demain à l'Assemblée nationale.
15:44 Le réseau de gaz est capable d'assurer les approvisionnements pour cet hiver.
15:47 C'est ce qu'indiquent les gestionnaires du transport de gaz ce matin.
15:50 Des tensions restent possibles, néanmoins selon eux, en cas de coup de froid tardif.
15:56 Et on connaît désormais toutes les affiches des quarts de finale du Mondial de Rugby.
15:59 Les Fidjiens ont décroché le dernier ticket malgré leur défaite 24 à 23 face au Portugal.
16:04 Les Portugais qui ont eux signé la toute première victoire de leur histoire en Coupe du Monde de Rugby.
16:09 Les informés avec Frédéric Mettezo, ancien correspondant de Radio France à Jérusalem,
16:25 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express,
16:27 Agathe Lambret, journaliste politique à France Info et Renaud Delis.
16:31 Face à l'attaque du Hamas, les réactions politiques se sont multipliées ce week-end.
16:34 Et celle de la France Insoumise a soulevé un tollé.
16:36 Elle crée une polémique, la France Insoumise,
16:39 parce que l'ensemble des responsables politiques français, de tous bords confondus,
16:44 ont manifesté leur solidarité à l'endroit d'Israël, attaqué ce week-end.
16:48 Sauf donc la France Insoumise.
16:50 Jean-Luc Mélenchon a de fait renvoyé dos à dos l'agresseur et l'agressé.
16:54 Il a notamment expliqué, je le cite,
16:56 "Toute la violence déchaînée contre Israël et Gaza ne prouve qu'une chose,
16:59 la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même."
17:02 D'autres élus insoumis sont allés plus loin,
17:04 par exemple le député Louis Boyard qui lui dénonce le fait,
17:07 je le cite, "que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine."
17:10 Bref, l'agresseur et l'agressé, l'assaillant et la victime sont donc renvoyés dos à dos.
17:17 Une prise de position qui a semé d'ailleurs la division à gauche
17:21 et qui a suscité des critiques de la part de la Première ministre Elisabeth Borne.
17:25 Face aux inquiétudes et aux peurs de nos concitoyens,
17:29 certains soufflent sur les braises de la violence et attisent les peurs et la défiance.
17:35 À l'extrême gauche, la violence verbale est assumée,
17:38 la recherche du chaos revendiquée et les ambiguïtés révoltantes
17:42 face au drame de ces dernières heures.
17:45 Des ambiguïtés révoltantes dit Elisabeth Borne,
17:47 illustrée aussi d'ailleurs par le communiqué du groupe des députés La France Insoumise
17:51 qui n'utilise à aucun moment le mot terroriste pour qualifier le Hamas,
17:55 mais qui évoque au contraire une attaque de forces armées palestiniennes,
17:58 érigeant de fait donc un groupe terroriste en armée officielle des Palestiniens.
18:02 Bref, pourquoi La France Insoumise prend-elle ce positionnement ?
18:04 Et puis est-ce que la gauche, d'ailleurs l'union de la gauche, ceux qui l'en restent,
18:07 l'ANUP peut y survivre quand on voit les critiques qui sont venues de la part des socialistes,
18:12 des écologistes ou des communistes à l'endroit des Insoumis ?
18:15 - Etienne Girard ?
18:16 - Sur l'ANUP, je pense qu'il faudra un peu de temps pour comprendre les conséquences à moyen terme.
18:23 Mais c'est vrai que cette prise de position marquera de toute façon l'histoire de l'ANUP
18:29 et d'une certaine façon l'histoire des positionnements géopolitiques de la gauche.
18:35 On n'avait jamais eu jusqu'à présent de partis majoritaires à gauche
18:40 qui soutenaient de cette façon-là à la fois les forces palestiniennes
18:45 et qui avaient des mots d'une telle complaisance, je pense qu'il faut le dire,
18:49 pour ce qu'a pu faire l'acte terroriste du Hamas.
18:54 J'observe dans cette observation que Manuel Bompard,
18:58 député de la France Insoumise qui était ce matin sur France 2,
19:02 a eu un message un peu différent et lui a commencé sa prise de parole sur la condamnation des actes du Hamas
19:10 comme si au sein de la France Insoumise on avait fini par se rendre compte pendant le week-end
19:15 que la prise de position originelle était totalement décalée et même déplorable.
19:21 Manuel Bompard qui dit qu'on a réduit les propos de Jean-Luc Mélenchon,
19:25 qui ne voulait pas dire tout à fait ça.
19:26 On n'a pas du tout réduit les propos de Jean-Luc Mélenchon.
19:28 Certains d'ailleurs au sein de l'ANUP font semblant de découvrir
19:31 que Jean-Luc Mélenchon peut avoir ce genre de position.
19:34 Un communiqué de la France Insoumise samedi à 13h,
19:37 alors qu'il y avait des femmes qui se faisaient tirer par les cheveux,
19:40 prendre en otage, des gens qui se faisaient assassiner.
19:42 Déjà il y a une question de timing.
19:44 On peut critiquer la politique israélienne,
19:46 mais là il ne s'agit pas de critiquer la politique israélienne,
19:49 il s'agit de tout mélanger, de mettre tout sur le même plan
19:52 pour finalement minimiser ce qui est en train de se passer.
19:56 Et certains au sein de l'ANUP se révoltent.
19:58 Jérôme Gage par exemple, le socialiste qui se pose la question de l'avenir de l'ANUP,
20:02 mais que ne s'est-il interrogé plus tôt ?
20:04 Ça fait des mois, ça fait des années que les Insoumis ont des positions très ambiguës
20:09 vis-à-vis de l'antisémitisme.
20:10 Ils ont manifesté avec des associations antisémites notoires,
20:14 dont certaines ont été dissoutes, c'était la marche contre l'islamophobie.
20:17 Plus tard que récemment, Jean-Luc Mélenchon critiquait le patron du CRIF
20:22 et disait que le patron du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France,
20:26 était d'extrême droite.
20:28 Est-ce que vous vous rendez compte ?
20:29 Qualifiez le représentant des institutions juives de France comme étant d'extrême droite.
20:33 Ils ont invité le rappeur Médine,
20:34 ils ont assumé l'invitation d'un rappeur notoirement antisémite.
20:38 Donc aujourd'hui, qu'on ne fasse pas semblant de découvrir qu'il y a un problème à la France Insoumise.
20:42 Et d'ailleurs, il y a un tel problème que même en interne, ça se fissure.
20:46 Entre Louis Boyard, qui lui carrément soutient le Hamas dans son tweet,
20:51 et des personnalités comme François Ruffin ou Alexis Corbière,
20:56 qui eux, prennent un peu plus leur distance.
20:58 Mais oui, il y a un problème.
20:59 Et là, il éclate au grand jour et les Insoumis vont devoir clarifier leur position.
21:02 Mais les Insoumis qui disent aussi que cette accusation d'antisémitisme, elle n'est pas justifiée,
21:06 elle est même diffamatoire.
21:07 Renaud Dely, la position de Jean-Luc Mélenchon, elle s'appuie sur le contexte politique israélien.
21:13 Le gouvernement est occupé par des gens d'extrême droite aussi.
21:16 Oui, mais c'est une question de tempo.
21:17 Est-ce qu'il y a indigne, effectivement, la position de Jean-Luc Mélenchon,
21:20 outre tous les faits que vient de rappeler Agathe Lambret à l'instant,
21:23 et qui dessine la longue histoire de ce positionnement,
21:26 qui est d'ailleurs, historiquement, il y a toute une partie de la gauche radicale
21:30 ou de l'extrême gauche, qui a aussi proféré un antisémitisme de longue date.
21:35 L'antisémitisme de l'extrême gauche remonte même au 19ème siècle,
21:37 bien avant la création de l'État d'Israël.
21:39 Mais on voit bien qu'il y a toute une frange de la gauche radicale
21:42 qui surfe sur ce positionnement.
21:43 Et ce qui est indigne, c'est qu'on peut évidemment critiquer,
21:46 et elle est ô combien critiquable, la politique du gouvernement de Netanyahou,
21:50 qui comporte effectivement des ministres d'extrême droite,
21:52 et la longue histoire du conflit israélo-palestinien,
21:56 qui participe de l'explication des racines de ce qui s'est produit ce week-end.
22:00 Et bien sûr, c'est légitime, et on va continuer de le faire
22:02 dans les semaines et dans les mois qui viennent.
22:03 Mais on commence par reconnaître les faits tels qu'ils se sont produits ce week-end,
22:07 par qualifier une organisation terroriste qui a commis des massacres
22:10 d'une ampleur gigantesque et qui détient toujours des dizaines de civils en otage,
22:14 pour ce qu'ils sont.
22:15 Et on ne renvoie pas dos à dos, encore une fois, ce week-end.
22:18 Je parle de ce week-end, je ne parle pas de la très longue histoire de ce conflit,
22:21 qui nécessite d'autres explications.
22:22 Mais ce week-end, on ne renvoie pas dos à dos l'agresseur et l'agressé,
22:26 l'assaillant et la victime, et un groupe terroriste,
22:29 et un gouvernement légitimement élu, aussi contestable, soit sa politique.
22:33 Merci beaucoup, merci à tous les trois, Agathe Lombre et journaliste politique à France Info.
22:37 Vous présentez aussi le 8/30, le week-end.
22:39 Frédéric Pétézeau, journaliste ancien correspondant de Radio France à Jérusalem.
22:44 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
22:46 Merci à tous les trois.
22:48 Juste la une de L'Express cette semaine.
22:50 L'immigration sera le sujet des prochaines décennies.
22:53 Notre grand entretien avec l'universitaire Stéphane Smith.
22:56 Merci beaucoup Etienne Girard, merci à tous les trois.
22:58 Et Renaud Denis, merci à vous.
22:59 Salut, allez, à demain.
23:00 Je vous dis à demain.
23:00 Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Killy.

Recommandations