Une trace d’ADN au cœur du procès de l’attentat de Magnanville
Avec Me. Pauline Dufourq, avocate de la famille du policier tué lors de l'attentat de Magnanville.
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00:00 puisque ce sera l'un des événements de la semaine, la deuxième semaine du procès de l'attentat de Magny-en-Ville.
00:06 On en parle avec notre invitée qu'on accueille avec plaisir, Pauline Dufour, bonjour à vous.
00:10 - Bonjour.
00:11 - Vous êtes l'avocate de la famille du policier tué lors de l'attentat de Magny-en-Ville.
00:16 C'était en 2016. Un couple de policiers, Jean-Baptiste Salvin, 42 ans, et sa compagne, Jessica Schneider, 36 ans,
00:23 étaient assassinés à leur domicile, dans leur pavillon, sous les yeux de leur petit garçon de 3 ans, par un terroriste.
00:29 Qui sera abattu par les forces de l'ordre un petit peu plus tard.
00:32 Aujourd'hui, le procès est celui d'un autre homme, celui d'un homme qui est accusé de complicité, Mohamed Lamine Abrouz,
00:40 parce qu'on a retrouvé son ADN sur l'ordinateur du policier, sur l'ordinateur des victimes à leur domicile.
00:46 On en a parlé notamment la dernière journée de la semaine, il y a quelques jours.
00:51 Des experts sont venus à la barre et ils n'expliquent pas la présence de l'ADN de cet homme sur cet ordinateur.
00:58 Comment on peut se retrouver face à un tel mystère, Pauline Dufour ?
01:01 Alors là, vous me demandez de répondre à une question auxquelles les experts n'ont pas pu répondre,
01:05 et malheureusement, je suis bien dans l'incapacité de vous apporter des réponses scientifiques ou techniques.
01:10 Je pense que ce qui est important, en revanche, de vous rappeler, c'est que quand nous sommes sur les bancs de leur partie civile,
01:17 on a un rôle nécessairement de porter une parole, celle de mes clients, mais nous n'intervenons pas,
01:23 et c'est aussi le choix de mes clients, sur ces aspects techniques et scientifiques.
01:27 Nous ne développons pas de thèse. Il y a une thèse qui est celle de l'accusation, celle de la défense.
01:32 Mes clients sont surtout là pour avoir des réponses aux questions qu'ils se posent.
01:36 Comment cet attentat a pu se dérouler ? Pourquoi Jean-Baptiste et Jessica ?
01:40 C'est vraiment les questions qui les amènent.
01:41 Après de développer les thèses, malheureusement, nous ne sommes pas scientifiques, nous ne sommes pas experts.
01:46 Et nous sommes bien venus dans les répercussions.
01:48 Ce qui est important de rappeler d'ailleurs, Pauline Dufour, c'est que, si je comprends bien,
01:51 niveau niveau client, non la moindre certitude aujourd'hui, ce qu'ils veulent, c'est en avoir au terme de ce procès, c'est ça ?
01:56 Oui, en fait, ils n'attendent rien de ce procès.
02:01 C'est un petit peu paradoxal de vous dire ça, alors qu'ils ont subi un drame qui est immense.
02:06 Mais si vous voulez, ce sont des gens qui ont perdu un papa, une maman, un enfant, un frère.
02:14 Donc forcément, les attentes viennent là par respect, en fait, par les institutions,
02:20 pour les enquêteurs qui ont fait un travail considérable, pour les juges d'instruction.
02:23 Ils viennent là aussi pour transmettre un message d'apaisement, de dignité, un message d'humanité.
02:29 Ils viennent là aussi pour avoir des réponses, pourquoi Jessica et Jean-Baptiste,
02:33 mais ils ne viennent pas là pour suppléer une accusation, pour développer des thèses.
02:38 Non, non, ils souhaitent assister au débat, comprendre davantage ce dossier qui est particulièrement dense.
02:45 Mais c'est plutôt ça qui les anime aujourd'hui.
02:48 - Effectivement. Alors, on peut rappeler aussi que celui qui est accusé de complicité d'assassinat
02:53 sur personne dépositaire de l'autorité publique, puisque les deux victimes étaient policiers,
02:57 clame son innocence pour l'instant. On y reviendra un petit peu plus tard.
03:02 Première question, d'abord, comment va la famille de ces deux victimes, près de sept ans après les faits ?
03:08 - C'est une question complexe, comme vous pouvez l'imaginer.
03:12 Aller devant une cour d'assises, c'est difficile pour une partie civile,
03:16 parce que vous êtes confronté pendant plusieurs semaines, plusieurs jours, au drame de cet attentat.
03:22 Et donc, nécessairement, c'est violent pour une partie civile.
03:26 Et puis c'est aussi d'être confronté au vide, au manque. Donc c'est quelque chose qui est complexe.
03:30 Et paradoxalement, en tout cas chez mes clients, il y avait aussi ce souci que ce procès puisse avoir lieu.
03:38 De passer aussi à une nouvelle étape, une étape judiciaire, parce que voilà,
03:42 il y a bientôt sept ans que les faits ont eu lieu. Et je pense que c'est important aussi pour eux,
03:47 pour se reconstruire, pour aller de l'avant, que cette page du procès puisse se tourner.
03:51 - Mais alors justement, si on revient, et sans trancher dessus, puisqu'on n'est pas là pour le faire,
03:55 ni vous ni moi, sur les débats actuellement, pour l'instant les experts n'ont pas de certitude.
04:00 Est-ce que vous êtes certaine qu'on aura des certitudes au terme de ce procès ?
04:05 - Il y aura forcément des questions en suspens.
04:07 Ça, pour le coup, on en a la certitude, parce qu'on ne peut pas avoir des réponses à un certain nombre d'éléments.
04:14 Et ça, c'est comme ça. Après, et c'est le propre du procès pénal, du contradictoire,
04:20 c'est qu'un certain nombre d'experts sont amenés à s'exprimer, à donner un avis technique,
04:25 à répondre aussi à des questions. Puisque voilà, vous avez un cadre qui est fixé par des ordonnances,
04:30 mais aussi les parties, l'accusation, la défense, le président, toutes ces parties-là peuvent poser des questions.
04:37 Ces experts, donc forcément, ça contribue à la manifestation de la vérité.
04:41 Mais ce qui anime en tout cas mes clients, c'est cette recherche et ce souci de la manifestation de la vérité.
04:45 - Mais justement, cette recherche de la vérité, elle fait face aussi aux déclarations des uns ou des autres.
04:50 Est-ce qu'à ce stade du procès, vos clients sont convaincus par les déclarations d'innocence de l'accusé ?
04:58 - Mes clients se forgent une religion sur cette affaire.
05:03 Après, c'est quelque chose qu'ils souhaitent conserver, voilà, de ne pas exprimer.
05:09 Ils ne veulent pas influer le cours de ce jugement. Ils ne veulent pas influer la cour.
05:14 Donc, ils ont leurs convictions. Ils se font, voilà, au fur et à mesure aussi de ces journées,
05:19 ils se forgent leur religion sur ce dossier, mais ils ne souhaitent pas le partager.
05:24 - Mais écoutez, en tout cas, merci d'être intervenu ce matin sur Sud Radio.
05:27 Pauline Dufour, avocate de la famille du policier qui a été assassiné chez le Lorc à Vaud.
05:32 Il y a sept ans, à Manille en ville. Et bon courage à vous pour cette deuxième semaine de débat,
05:37 parce que c'est quand même particulièrement éprouvant.
05:40 Vous écoutez Sud Radio.