a catastrophe de Bhopal (Inde) survient dans la nuit du 3 décembre 1984. Elle est la conséquence de l'explosion d'une usine d'une filiale de la firme américaine Union Carbide produisant des pesticides et qui a dégagé 40 tonnes d'isocyanate de méthyle (CH3-N=C=O) dans l'atmosphère de la ville.
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00:00 C'est la formule d'un composé chimique qu'on appelle parfois chez Union Carbide "Dynamite
00:10 liquide".
00:11 Bhopal, un nom associé à l'une des plus graves catastrophes industrielles de tous
00:17 les temps.
00:18 Mais que se passe-t-il à la fin ?
00:22 Fuite importante dans l'unité de stockage du MIC.
00:25 Appliquez les mesures de sécurité.
00:27 Il y a un peu plus de 20 ans, un nuage toxique s'est échappé d'une usine d'insecticides
00:36 américaines, semant la désolation dans une ville indienne densément peuplée.
00:39 Bilan, 8000 morts et plus de 200 000 blessés.
00:51 L'entreprise affirme qu'elle ignore la cause de l'accident.
00:59 Voici la genèse d'un drame annoncé.
01:04 L'histoire d'une trahison.
01:07 L'histoire d'un rêve américain qui s'est mué en cauchemar pour les indiens.
01:13 Cucum, comment vas-tu ? Alors, tu parlais à qui ? C'est vrai que je ne sais pas.
01:42 Je parlais à un américain.
01:44 Ah, M. Union Carbide.
01:46 Et de quoi l'as-tu entretenu ? Je lui ai parlé de mon diplôme de médecine.
01:50 Ah oui ? Je lui ai dit que je cherchais un emploi et je lui ai demandé s'il y avait
01:54 du travail chez Union Carbide.
01:56 Et qu'a-t-il répondu ? C'était très impressionnant.
01:59 Union Carbide est l'une des plus grosses entreprises du monde, avec des centaines
02:04 d'usines dans 40 pays et des milliers d'employés.
02:07 Et que fabrique-t-il ?
02:09 Tout. Du métal, des produits chimiques, de l'antigel, des piles.
02:14 Tu sais, les piles « ever ready ». Je vois.
02:17 Et que font-ils dans notre petite ville de Bhopal ?
02:19 Eh bien, il dit qu'ils veulent faire profiter l'Inde du savoir-faire américain.
02:24 Ils vont construire une usine de pesticides pour tuer les insectes.
02:29 Ah oui, c'est intéressant.
02:31 Intéressant ? C'est passionnant, tu veux dire.
02:34 C'est tellement moderne.
02:35 Et je me vois très bien travailler chez Union Carbide.
02:38 Il utilise une formule excellente.
02:40 Comme le dit notre slogan, Union Carbide, un pied dans l'avenir.
02:45 Union Carbide est une multinationale américaine qui, dans les années 60 et 70,
03:04 défend un rêve, fabriquer des pesticides qui protégeront les récoltes
03:08 et permettront de nourrir des millions d'affamés à travers le monde.
03:12 L'entreprise a décidé d'implanter une usine à Bhopal, capitale du Madhya Pradesh.
03:24 Elle espère conquérir le vaste marché indien avec son nouvel insecticide, le C20.
03:29 Le composant principal, l'ésocyanate de méthyl, ou MIC, sera produit sur place.
03:35 Dans cette perspective, on bâtit un vaste complexe industriel à Bhopal.
03:46 Le projet suscite tant d'espoir que Warren Anderson, le président de la multinationale,
03:51 se déplace en personne pour inaugurer les lieux en 1984.
03:55 C'est un investissement énorme.
03:59 Des ingénieurs américains et indiens ont collaboré pour faire de cette usine un modèle du genre.
04:05 Kumkum Saxena, à qui l'on a proposé un emploi de médecin au sein de l'entreprise,
04:14 rejoint avec enthousiasme ce fleuron de l'industrie chimique.
04:18 Lorsque j'ai obtenu le poste, j'ai pensé que c'était la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.
04:25 Je me disais, c'est la famille Carbide, et nous sommes tous fiers d'être des Carbiders.
04:41 Dans le cadre de son travail, Kumkum doit se familiariser avec les produits chimiques que manipulent les ouvriers.
04:47 Elle étudie les rapports toxicologiques que lui envoie la maison mère américaine.
04:52 Voilà, isocyanate de méthyl.
04:59 Et là, on a du carbone.
05:04 Voilà, isocyanate de méthyl.
05:11 Chlore plus oxyde de carbone égale phosgène, plus connu sous le nom de gaz moutarde.
05:19 Si on y ajoute de l'éthylamine, on obtient du MIC.
05:26 Le MIC est volatile, imprévisible et fatal en cas d'inhalation.
05:31 Fatal si on l'inhale.
05:36 Le miracle industriel a son revers.
05:45 En effet, le MIC possède un point d'ébullition très bas.
05:49 Il se transforme alors en gaz extrêmement toxique.
05:55 Mais à Bhopal, où une grande partie de la population vit dans la misère,
06:00 l'union Carbide est synonyme de progrès et de prospérité.
06:05 De plus, l'entreprise offre des salaires mirobolants par rapport à la norme indienne.
06:10 Un, deux, trois.
06:13 C'est un coup magnifique !
06:17 Un, deux, trois.
06:21 Un, deux, trois.
06:25 Chand, s'il te plaît, laisse-les s'habiller.
06:28 Laisse-les encore un peu.
06:30 Ils vont être en retard.
06:32 C'est mon équipe de cricket. Il faut bien qu'ils s'entraînent.
06:35 Tu sais, Imran deviendra un grand batteur un jour.
06:38 Tu veux dire un grand médecin ?
06:40 Oui, un médecin. Aussi un grand médecin.
06:44 Le mari de Mehboob, Chand, est agent de maintenance chez Union Carbide.
06:54 Son emploi lui permet de faire vivre décemment sa famille dans une ville où le travail est rare.
07:01 J'étais contente. Nous avions une jolie maison, les enfants allaient à l'école,
07:07 et je m'occupais de notre foyer.
07:09 C'était une époque russe.
07:24 Avec une molécule d'oxygène et CH3.
07:32 C'est la formule d'un composé chimique qu'on appelle parfois chez Union Carbide "dynamite liquide",
07:39 mais que vous connaissez sous le nom de...
07:42 Isocyanate de méthyl, ou MIC.
07:46 Exactement. Et que savons-nous de sa stabilité ?
07:50 À basse température, tout va bien. Mais chauffé, il devient très dangereux.
07:54 Et dans quelles circonstances dégage-t-il de la chaleur ?
07:57 S'il entre en contact avec de l'eau, monsieur.
07:59 Tout juste. En cas de contact avec l'eau, il se produit une réaction particulièrement violente.
08:04 Et si quelque chose tournait mal ?
08:07 Demande à Suman. C'est lui qui est responsable.
08:16 Suman Day est fier de son travail.
08:18 Ce scientifique fraîchement diplômé surveille les opérations de production
08:22 depuis la salle de contrôle de l'unité de stockage du MIC.
08:25 Il ne doute pas de l'efficacité du système de sécurité qui maintient le composé chimique à la température requise.
08:32 Je savais que c'était une bonne entreprise, une entreprise américaine.
08:36 Et nous n'avions pas peur du MIC.
08:39 Nous le manipulions en toute confiance.
08:42 Nous pensions qu'il n'y avait aucun problème et que quoi qu'il arrive, nous aurions une solution.
08:47 Le discours officiel de Yunan Carbide conjugue sécurité et profit.
08:53 Une bonne gestion des affaires passe par une baisse du nombre d'accidents du travail
08:59 et par une minimisation des pertes financières dues aux imprévus.
09:05 Le gouvernement a décidé de ne pas faire des investissements dans le secteur de la production.
09:11 Mais il y a eu des accidents.
09:15 Pourtant, dès 1981, il se produit un incident prémonitoire.
09:20 Ashraf Khan, un agent d'entretien, inhale du gaz suite à une petite fuite de phosgène.
09:26 Kumkum Saxena le conduit en urgence à l'hôpital.
09:29 Chand, collègue et ami de la victime, les accompagne.
09:39 [Bruit de pas]
09:44 Qu'est-ce que j'ai fait, madame ?
09:58 Hier, j'étais au travail et aujourd'hui, je suis couché et malade.
10:05 Prenez votre masque à oxygène, Ashraf, et respirez.
10:10 Respirez.
10:15 [Bruit de pas]
10:38 [Chant]
11:07 C'est Ashraf.
11:10 Il est mort.
11:12 Il y a eu une fuite de gaz.
11:14 Mais c'est de sa faute.
11:16 Il a été idiot. Il a enlevé son masque au mauvais moment.
11:20 Je ne veux pas que tu continues à travailler là-bas.
11:23 Cet endroit est dangereux.
11:25 Il faut que tu trouves un autre emploi.
11:28 Je suis plus prudent que lui.
11:31 Je ne veux pas le savoir.
11:33 Cet endroit est dangereux.
11:37 Chaque jour, quand tu vas à l'usine, j'ai peur.
11:42 Mais il faut bien travailler.
11:44 Les enfants ont besoin d'un père.
11:46 Ils ont un père.
11:49 Et je ne compte pas partir.
11:52 Nous nous sommes disputés. Je voulais qu'il quitte son travail.
12:03 Il a commencé par accepter, puis il a changé d'avis.
12:06 Il avait peur qu'on ne s'en sorte pas.
12:08 J'ai répondu qu'on se débrouillerait toujours,
12:10 mais je n'ai pas pu le convaincre de démissionner.
12:13 Kumkum découvre qu'Ashraf Khan est mort d'un œdème pulmonaire.
12:32 Ses poumons ont été inondés,
12:34 et il s'est noyé lentement dans son propre plasma sanguin.
12:37 C'était la première fois que je perdais un patient, un jeune homme,
12:48 décédé après avoir inhalé un produit toxique.
12:51 J'étais totalement bouleversée.
12:55 En outre, l'accident lui fait prendre conscience
12:58 des risques encourus par les riverains.
13:01 Des milliers de gens s'agglutinent dans les bidonvilles
13:04 qui ont poussé tout autour de l'usine.
13:07 Et la vieille ville, un peu plus loin,
13:09 abrite également une population nombreuse.
13:12 Les environs étaient très peuplés.
13:15 C'était extrêmement préoccupant de voir ces gens
13:18 entassés aux portes d'une usine de plastique.
13:21 Toutes les conditions étaient réunies pour une catastrophe.
13:24 Allez, mon garçon, épèle-moi lundi.
13:32 Lundi.
13:34 L-U-N-D-I.
13:38 Très bien. Passons à mardi.
13:41 Mardi.
13:43 M-E-R-D-I.
13:47 Mardi.
13:49 M-E-R-D-I.
13:53 Parfait. Et maintenant, vendredi.
13:57 Vendredi.
14:00 V-E-N-D-E-R-E-D-I.
14:06 Pas tout à fait, mais tu n'es pas très loin.
14:10 Chahid Noor, 9 ans, et sa famille
14:14 vivent à moins d'un kilomètre de Union Carbide.
14:18 Son père, Mohamed, est un petit entrepreneur.
14:21 Il a un contrat pour tondre la pelouse à l'usine.
14:24 Chaque fois qu'il y avait une réception à l'usine,
14:30 nous étions invités.
14:32 Nous participions à toutes les festivités.
14:35 C'était formidable.
14:37 On connaissait la plupart des gens qui travaillaient là-bas.
14:40 On passait notre temps là-bas.
14:43 Chahid Noor, 9 ans, et sa famille
14:46 vivent à moins d'un kilomètre de Union Carbide.
14:49 En dépit de leur lien avec l'entreprise,
14:51 Chahid et sa famille ignorent tous les dangereux composés chimiques
14:54 que l'on y entrepose.
14:56 Ils pensent que Union Carbide fabrique des médicaments pour les plantes,
14:59 la traduction littérale du mot "pesticide" en hindi.
15:03 Comcom ne trouve pas la paix depuis qu'elle a vu ce dont le gaz était capable.
15:31 Elle décide de confier ses craintes à son supérieur.
15:34 Vous exagérez, Comcom.
15:42 J'exagère ?
15:44 Mais il y a 20 000 personnes qui vivent à deux pas d'ici.
15:49 Et alors ?
15:51 Et alors ?
15:53 Et alors ?
15:55 Et alors ?
15:57 Et alors ?
15:59 Et alors ?
16:01 Alors, nous ignorons ce que nous sommes censés faire en cas de problème.
16:05 Les Américains ont des plans d'évacuation, des mesures d'urgence,
16:09 et ils sont en relation avec les pouvoirs locaux.
16:12 Nous n'avons rien.
16:14 Mais ils sont Américains, et nous sommes Indiens.
16:17 Qu'est-ce que vous entendez parler ?
16:19 Non, rien, rien. Écoutez, ne vous inquiétez pas. Je vais leur parler.
16:22 On verra ce qu'ils en disent.
16:25 Mais je ne peux rien vous promettre. D'accord ?
16:28 D'accord.
16:30 Je leur ai dit qu'il était temps d'établir un plan d'évacuation avec les autorités municipales.
16:47 Il fallait leur parler de la dangerosité des produits.
16:53 Mais on ne prend pas au sérieux les mises en garde de Kumkum.
16:57 Il redoutait de déclencher une réaction de panique parmi les ouvriers et la population,
17:03 et ils avaient peur que cela menace l'existence même de Union Carbide.
17:08 J'étais très déçue. J'avais perdu mes illusions.
17:12 Je suis désolée.
17:17 Je suis désolée.
17:19 Je suis désolée.
17:23 Devant l'inertie de la direction, Kumkum démissionne.
17:27 Il faut dire que les responsables de Bhopal ont d'autres préoccupations.
17:36 Les paysans indiens, durement éprouvés par la sécheresse,
17:39 boudent leur insecticide miracle le C20.
17:42 Des cartons pleins d'invendus leur reviennent.
17:48 Depuis 1982, l'usine, symbole de temps d'espoir, est déficitaire.
17:54 Pour pallier les pertes, on réduit de manière drastique les coûts de fonctionnement.
18:05 Un tiers des employés sont licenciés et la production est considérablement ralentie.
18:10 Dans l'unité de stockage de l'isocyanate de méthyl où travaille Sumandeh,
18:15 l'équipement de sécurité n'est pas entretenu et les contrôles sont moins fréquents.
18:20 Pourtant, la direction indienne continue d'afficher un optimisme de façade.
18:35 1984 sera placé sous le signe des célébrations.
18:38 Union Carbide fête ses 50 ans de présence en Inde.
18:42 Lorsque je regarde dans ma boule de cristal, je vois une croissance régulière et continue pour notre entreprise.
18:48 Je suis très fier du brio avec lequel vous avez su allier impératifs industriels et besoin de la population.
18:57 Tâchons de faire en sorte que ce 50e anniversaire soit une date mémorable.
19:07 Soudain, les lumières se sont éteintes et un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:13 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:18 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:22 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:26 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:30 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:34 Puis un serpent est sorti de la bouche du prince.
19:38 Puis un second est sorti de ses oreilles.
19:42 Ils sont restés assis là jusqu'à l'aube.
19:46 Les enfants dorment. J'y vais.
20:01 J'y vais.
20:04 En début de soirée, l'agent de maintenance Chand part au travail.
20:12 Pendant ce temps, les Noors s'apprêtent à passer une soirée en famille chez eux à deux pas de l'usine.
20:30 Papa, maman !
20:32 Venez, ça a commencé !
20:35 J'ai manqué quelque chose ?
20:41 Qu'est-ce qui se passe ?
20:48 Le chef de famille a parlé.
20:51 Le chef de famille a parlé.
20:55 Si Dieu me dit qu'il y a quelque chose à demander à mon homme...
21:02 Dans la salle de contrôle, Soumane Dey prend son poste.
21:22 Il est seul.
21:25 Depuis que les économies sont à l'ordre du jour, le nombre des opérateurs a été divisé par deux.
21:31 Les joies du travail de nuit.
21:37 Dans l'usine, une tâche de routine a débuté un peu plus tôt.
21:50 Un ouvrier du nom de Rehman Khan a entamé le nettoyage des conduites reliées au cuve d'isocyanate de méthyl.
21:56 Il les a passées au jet d'eau.
21:59 Malheureusement, sa liste d'instructions était incomplète.
22:10 Il manquait une information concernant une petite pièce en apparence insignifiante, mais en réalité indispensable.
22:18 Ce disque métallique que l'on insère au niveau des raccords entre les tuyaux
22:22 est censé pallier une éventuelle défection des valves qui empêche l'eau de pénétrer dans les cuves.
22:28 Or, ce soir-là, les valves mal entretenues fuient
22:34 et il n'y a rien pour arrêter le torrent qui se déverse dans le réservoir E-610.
22:39 Rapidement, la température s'élève.
22:45 C'est le début d'un enchaînement d'événements fatales.
22:49 Normalement, les cuves sont équipées d'un système de refroidissement pour ralentir la réaction.
22:57 Mais il est éteint.
22:59 C'est le premier des quatre dispositifs de sécurité clé qui ne sauront pas enrayer la catastrophe.
23:07 Dans la salle de contrôle, Soumane Deh reçoit un appel d'un technicien.
23:33 - Une odeur de E-6 ? - Où ça ?
23:36 - L'odeur est forte ? - Il faudrait aller vérifier, oui.
23:44 - Après leur thé ? - Oui, bien sûr, après leur thé.
23:51 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:00 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:05 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:09 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:13 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:16 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:19 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:22 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:25 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:28 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:31 - C'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:34 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:37 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:40 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:43 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:46 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:49 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:52 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:55 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
24:58 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:01 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:04 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:07 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:10 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:13 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:16 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:19 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:22 - Oui, c'est un peu trop fort. - Oui, c'est un peu trop fort.
25:25 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:28 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:31 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:34 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:37 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:40 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:43 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:46 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:49 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:52 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:55 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
25:58 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:01 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:04 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:07 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:10 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:13 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:16 - Oui, c'est un peu fort. - Oui, c'est un peu fort.
26:19 ...
26:29 - Dans la ville endormie, c'est à peine si on entend l'alarme.
26:33 La direction redoutante un mouvement de panique
26:36 sans presse de la couper.
26:39 C'est la 3e mesure qui manque son but.
26:42 ...
26:48 A l'usine, Sumandeh est enveloppé d'un dense brouillard toxique.
26:51 ...
27:00 - Je me suis dit que j'étais pris au piège.
27:03 J'ai pensé que c'était fini et que j'allais mourir.
27:07 ...
27:12 - Par chance, il trouve une zone épargnée.
27:15 ...
27:19 La catastrophe pourrait encore être évitée,
27:22 car l'usine possède un 4e dispositif de sécurité,
27:25 une torchère capable de brûler les gaz.
27:28 Mais l'appareil est éteint lui aussi.
27:31 ...
27:34 ...
27:38 Porté par le vent, le nuage se dirige vers la ville endormie.
27:41 ...
27:46 Plus lourd que l'air, le gaz toxique se déplace au ras du sol.
27:49 ...
27:54 Il s'infiltre silencieusement
27:57 dans les maisons dépourvues de fenêtres du bidonville.
28:00 ...
28:04 ...
28:16 ...
28:19 ...
28:24 ...
28:29 ...
28:34 ...
28:37 - Je pensais que quelqu'un faisait griller des piments.
28:40 Lorsque j'ai entendu les gens hurler et que je les ai vus courir partout,
28:43 je ne savais pas quoi faire.
28:45 Fuir ? Mais comment ?
28:47 J'avais mes jeunes enfants avec moi. Je ne pouvais pas m'en fuir.
28:50 ...
28:53 ...
28:56 ...
28:59 ...
29:02 ...
29:05 ...
29:08 ...
29:11 ...
29:14 ...
29:17 ...
29:20 ...
29:23 ...
29:26 ...
29:29 - Soirin Chepourry, le chef de la police de Bopal,
29:32 est sur le point d'aller se coucher.
29:35 Personne à l'usine ne songe à l'appeler pour lui signaler le problème.
29:38 Et quand bien même on l'alerterait,
29:41 il n'y a pas de gens pour parer à ce genre de situation.
29:44 ...
29:47 ...
29:50 ...
29:53 ...
29:56 ...
29:59 - Swaraj ?
30:02 - Ne t'inquiète pas, tout va bien. Rendors-toi.
30:05 ...
30:08 ...
30:11 ...
30:14 ...
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47:16 Andersen m'a demandé, pouvez-vous me dire quel est le problème ?
47:19 Que s'est-il passé ?
47:21 Du tac au tac, je lui ai répondu,
47:23 Monsieur Anderson, vous devriez savoir ce qui s'est passé.
47:25 C'est vous qui dirigez cette entreprise.
47:27 Il est resté silencieux pendant la majeure partie du trajet.
47:30 Soirage pourri escorte Monsieur Anderson jusqu'à une résidence appartenant à Union Carbide.
47:43 Mais il réserve une surprise aux dirigeants de la multinationale américaine.
47:48 Pouvez-vous nous dire qui vous avez arrêté ?
47:51 Monsieur Gokhal, Monsieur Mahindra et Monsieur Anderson.
47:56 Ce sont les trois noms qu'ils nous ont donnés.
47:58 Vous avez arrêté Monsieur Anderson, le président de la multinationale ?
48:01 Oui, oui, oui.
48:03 J'étais convaincu qu'il était juste d'arrêter ces hommes.
48:11 J'en étais fermement convaincu parce que j'avais vécu ces trois ou quatre jours terribles.
48:17 J'ai été arrêté, mais à présent je suis libre de rentrer chez moi.
48:21 Quelques heures après son arrestation, le gouvernement américain intervient.
48:26 Warren Anderson est relâché sous caution.
48:29 À bientôt. Prenez soin de vous.
48:31 Il rentre immédiatement aux États-Unis.
48:37 Trois semaines après son arrêt,
48:44 trois semaines après le désastre,
48:46 le médecin-chef de Union Carbide émet un communiqué de presse rassurant.
48:50 Le docteur Bipin Navashia a déclaré que les problèmes respiratoires
48:59 ont été soignés avec succès à l'aide de sirop pour la toux et de médicaments classiques.
49:03 Il a ajouté que la plupart des survivants atteints d'un oedème du poumon
49:06 se rétabliraient d'ici trois semaines.
49:13 En fait, Union Carbide sait pertinemment que les victimes
49:16 risquent de souffrir des séquelles de l'empoisonnement pendant de nombreuses années.
49:20 En 1983, un an avant la catastrophe,
49:30 l'entreprise avait attribué à ses composés chimiques
49:33 un chiffre de 1 à 4 en fonction de leur nocivité.
49:36 Le MIC était rangé en classe 4, la plus dangereuse.
49:43 Normes de sécurité sanitaire appartiennent à la classe 4
49:47 les substances qui sont des cancérigènes reconnus.
49:51 À Bhopal, aujourd'hui, on dénombre un taux anormal de cancer de la peau,
50:03 des poumons et de l'appareil digestif.
50:07 Les substances qui provoquent des mutations génétiques,
50:10 des malformations congénitales ou des problèmes de fertilité.
50:14 Beaucoup de femmes souffrent de graves troubles menstruels.
50:29 Le nombre de femmes qui ont des troubles menstruels
50:32 est de 7 fois supérieur à la moyenne nationale.
50:36 Les malformations génétiques sont fréquentes chez les enfants
50:39 de la génération née après la catastrophe.
50:42 Les substances qui occasionnent des défaillances irréversibles
50:51 du système nerveux central.
50:54 Les substances qui à long terme provoquent un empoisonnement irréversible
50:57 et des malformations génétiques.
51:00 Les substances qui à long terme provoquent un empoisonnement irréversible des organes.
51:04 Aujourd'hui, beaucoup de survivants souffrent de troubles de la coordination,
51:17 de pertes de mémoire, de paralysie,
51:20 de céssité partielle ou de déficience immunitaire.
51:25 Le fils de Mehboob, Imran, est mort 3 ans après son exposition au gaz.
51:29 En 1999, son mari Chand est décédé à son tour
51:36 après des années de maladie et de dépression.
51:39 Le fils de Mehboob, Imran, est mort 3 ans après son exposition au gaz.
51:46 En 1999, son mari Chand est décédé à son tour
51:49 après des années de maladie et de dépression.
51:53 La flûte de gaz a emporté mes enfants,
51:56 mon mari,
51:59 ma vie et ma maison.
52:02 Aujourd'hui, je suis accablée de chagrin.
52:05 Alors je me demande, suis-je coupable ?
52:08 Allah me punit-il pour une faute que j'ai commise ?
52:19 Depuis 1984, les maladies liées au gaz
52:22 ont tué près de 10 000 personnes supplémentaires.
52:25 Aujourd'hui, elles font encore une victime par jour à Bhopal.
52:31 Union Carbide n'a jamais voulu reconnaître
52:42 sa part de responsabilité dans la catastrophe.
52:45 La multinationale prétend que l'usine est en danger
52:48 par sa filiale indienne.
52:51 En outre, une enquête interne a conclu
52:54 qu'il s'agissait d'un sabotage.
52:57 Pourtant, quelques mois avant la catastrophe,
53:02 un rapport de sécurité interne rédigé par des ingénieurs américains
53:05 évoquait la possibilité d'un tel drame à Bhopal.
53:08 Les experts estiment que la possibilité d'une réaction incontrôlée
53:13 dans la cuve de MIC doit être prise très au sérieux.
53:17 Les risques sont réels.
53:20 Le rapport n'a jamais été transmis aux dirigeants de Bhopal.
53:26 La maison-mère n'a pas jugé utile d'avertir sa filiale indienne
53:29 de la menace que représentaient ces cuves d'isocyanate de méthyl.
53:32 Le rapport a été évoqué par des experts
53:40 et a été reconnu par les autorités.
53:44 (musique)
53:47 Kumkum Saxena a quitté Bhopal en 1985
54:00 pour s'installer aux États-Unis, où elle exerce aujourd'hui.
54:03 Sumandey a perdu son emploi lorsque l'usine a fermé en 1985.
54:10 Aujourd'hui, il dirige un petit atelier.
54:13 Son rêve de carrière dans une prestigieuse multinationale
54:18 s'est brisé la nuit où un nuage toxique s'est échappé de la cuve E610.
54:21 Union Carbide a passé un accord légal avec le gouvernement indien.
54:28 Pour tous les dommagements, chaque victime a reçu environ 470 euros,
54:31 autrement dit 1,80 euro par mois, depuis la date de l'accident.
54:39 (musique)
54:42 Shahid Noor, le petit garçon devenu orphelin suite à la tragédie,
54:49 a reçu une indemnité.
54:52 Mais la somme n'a pas duré longtemps.
54:55 Aujourd'hui, il travaille dans un dispensaire
54:58 qui soigne les rescapés de la catastrophe.
55:01 Cet accident a détruit ma famille sur trois générations.
55:07 Mon père avait un diplôme.
55:10 Aujourd'hui, mes enfants ne vont pas à l'école.
55:13 Ils ne savent même pas lire ou écrire.
55:16 Notre niveau de vie a régressé de 50 ans.
55:19 Il nous en faudra 50 autres pour remonter la pente.
55:22 Swaraj Puri occupe toujours un poste élevé dans la police de Bhopal.
55:31 Aujourd'hui, il souffre de graves problèmes respiratoires.
55:34 Il y a une pensée qui me hante.
55:37 Je regrette sincèrement que M. Anderson n'ait pas vécu à Bhopal à l'époque.
55:44 Je voudrais qu'il ait subi ce que l'on a subi,
55:51 vu ce que l'on a vu,
55:54 et souffert ce que l'on a souffert.
56:01 Warren Anderson n'est jamais retourné en Inde pour être jugé.
56:04 Il vit entre ses luxueuses résidences en Floride et aux Hamptons, à Long Island.
56:09 Il est considéré comme fugitif en Inde,
56:14 où il est toujours poursuivi pour homicide involontaire.
56:17 Les autorités ont réclamé son extradition, jusque-là en vain.
56:20 Dans une déclaration, Union Carbide affirme avoir apporté une aide substantielle aux habitants de Bhopal.
56:29 La société a notamment financé un hôpital,
56:32 grâce à la vente de sa filiale Union Carbide India.
56:35 La multinationale prétend également avoir tiré de l'accident
56:42 d'importantes leçons en matière de sécurité.
56:45 Mais si le dirigeant actuel de l'entreprise se rendait aujourd'hui à Bhopal,
56:50 trouverait-il une ville apaisée ?
56:57 Il ne verrait que la destruction.
57:00 Il ne verrait que des gens démunis, malades, sans emploi et sans but.
57:03 Pourtant, nous savons toujours apprécier les moments précieux,
57:10 et nous profitons de chaque instant de joie.
57:13 S'il regardait dans mes yeux, il y verrait la colère et l'espoir, côte à côte.
57:23 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
57:26 "La mort nous tuera, nous nous tuerons." - A.B. Amara.org
57:29 "La mort nous tuera, nous nous tuerons." - A.B. Amara.org
57:33 "La mort nous tuera, nous nous tuerons." - A.B. Amara.org
57:36 "La mort nous tuera, nous nous tuerons." - A.B. Amara.org
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