En 1960, une équipe d'ingénieurs achève la construction du barrage de Vajont, en Italie, une des constructions les plus ambitieuses de l'architecture hydro-électrique. Mais une fois que ce plus haut barrage d'Europe atteint sa capacité totale, un énorme pan de montagne qui l'entoure se détache et s'effondre dans l'eau. Les ingénieurs décident de relâcher la pression exercée sur la montagne en rabaissant le niveau de l'eau de 25 mètres au-dessous du barrage, afin d'éviter un tsunami. La manoeuvre fonctionne. Mais en octobre 1963, une nouvelle chute de rochers engendre une vague de plus de 200 mètres de haut. En quelques minutes, la vallée de Vajont est recouverte par l'eau déferlente, qui détruit entièrement le village et laisse plus de 2000 morts derrière elle.
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00:00 Assister en direct à un glissement de terrain dans les Alpes est une occasion à ne pas rater.
00:07 Mais pour des milliers de personnes qui vivent dans l'ombre du plus haut barrage d'Europe
00:17 et qui ignore la situation, il est déjà trop tard.
00:21 "Je me suis dit que le barrage avait cédé."
00:25 "On voit la mort en face, on pense que tout est fini."
00:30 Les enquêteurs découvrent une stratégie stupéfiante pour contrôler l'instabilité d'un flanc de montagne
00:38 et dévoilent ainsi l'effroyable vérité.
00:42 "Le drame de Vajon est imputable à l'homme, il était inévitable."
00:51 Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard. Elles résultent souvent d'un enchaînement d'événements malheureux.
00:58 Aujourd'hui, dans la Minute de Vérité.
01:02 Italie du Nord, la vallée du Vajon.
01:12 9 octobre 1963.
01:20 Des employés de l'Agence Nationale pour l'énergie électrique déjeunent en haut du barrage du Vajon.
01:26 Comme chaque jour, le versant de la montagne leur offre un spectacle fantastique.
01:34 Des morceaux du mont Toc glissent vers le réservoir.
01:48 Les riverains sont au courant de ces glissements de terrain.
01:52 Gervasia Matsuko, 11 ans, habite à Casso, un petit hameau juste en face du mont Toc.
02:01 "Les habitants avaient repéré les fissures sur le mont Toc et je voyais que les adultes étaient inquiets."
02:14 "Moi aussi j'avais peur. Une semaine avant, ma mère avait rêvé qu'elle suffoquait sous l'eau."
02:22 A 6 km du barrage se trouve la centrale électrique de Soversenne.
02:36 Ces 4 turbines géantes sont alimentées par l'eau du réservoir.
02:43 Luigi Rivis, le directeur adjoint de la centrale, surveille quotidiennement l'évolution du terrain.
02:48 Aujourd'hui, les mouvements sont d'une telle ampleur qu'il se demande s'il n'y a pas eu d'erreur.
02:53 "Quand j'ai reçu le relevé du jour, j'ai été tellement surpris que j'ai demandé confirmation."
03:00 "Depuis la salle de contrôle, il voyait des blocs de roches et de terre tomber dans l'eau."
03:10 "En fait, le relevé indiquait que le terrain était sur le point de glisser."
03:14 Afin d'anticiper la chute du pan de montagne dans le lac,
03:26 les opérateurs ont fait baisser le niveau de l'eau pour que la vague générée soit retenue par le mur du barrage.
03:32 Sur le mont Toc, les représentants de la compagnie d'électricité demandent aux fermiers d'emmener leurs animaux ailleurs.
03:38 Le prêtre Don Carlo Onorini perçoit l'angoisse des villageois.
03:44 "On était au courant qu'il se passait quelque chose de mal."
03:50 "On a eu des problèmes de santé, on a eu des problèmes de santé."
03:54 "On a eu des problèmes de santé, on a eu des problèmes de santé."
03:59 "On était au courant qu'il se passait quelque chose, mais ce n'était que des rumeurs."
04:03 "On ne savait pas si le mont Toc allait s'effondrer, ni dans quelle mesure, ni même si le barrage risquait de céder."
04:10 En fin d'après-midi, la mère de Gervasia part déplacer leurs vaches.
04:26 "Je voulais l'accompagner sur le mont Toc, comme j'en avais l'habitude."
04:29 "Mais elle m'a dit, tu ferais mieux de rester à la maison avec grand-mère."
04:34 "Je serai de retour demain matin."
04:48 A Longarone, une petite ville située à 2 km de la base du barrage, une autre petite écolière, Michaela Colletti, dit non famille.
04:56 "A Longarone, l'atmosphère avait changé depuis quelque temps."
05:02 "D'étranges rumeurs circulaient."
05:05 Le père de Michaela travaille au barrage, et sa mère a été effrayée par ce qu'il lui a dit.
05:12 "J'ai entendu ma mère dire, il voudrait mieux que les enfants partent."
05:17 "J'étais sidérée."
05:19 "Je me demandais ce qu'on avait fait pour que notre mère veuille se débarrasser de nous."
05:23 "Mon père a répondu, si le barrage s'effondre, et que nous sommes condamnés à mourir, mieux vaut mourir tous ensemble."
05:33 "À 18h, on nous a prévenu que le versant allait tomber."
05:40 "Et on nous a demandé de monter."
05:46 Les personnes occupant des postes clés sont invitées à rejoindre les ingénieurs au sommet du barrage pour suivre le glissement.
05:51 Mais Luigi a du travail à finir.
05:54 "Je voulais y aller, mais j'ai dit à mon collègue, écoute, je suis désolé, mais il faut absolument que je finisse."
06:00 "Alors je l'ai laissé monter seul."
06:13 Depuis leur place de choix, au sommet du plus haut barrage d'Europe,
06:16 les collègues de Luigi s'attendent à voir une vague pouvant atteindre 20 mètres de haut.
06:20 Un tsunami provoqué par le glissement du terrain dans l'eau.
06:24 Dans la vallée, en contrebas, les rumeurs sur le barrage se sont eues pour la nuit.
06:36 Les bars de Longarone voient affluer les fans de football
06:40 venus regarder un match de coupe d'Europe entre le Real Madrid et les Glasgow Rangers.
06:44 A Casso, bien au-dessus du barrage, Gervasio adore à points fermés.
07:08 Soudain, la maison est engloutie dans un bruit terrifiant.
07:11 "Ce n'était pas comme si on entendait le bruit depuis l'autre côté de la montagne, on était littéralement dedans, c'était phénoménal."
07:19 "Ma grand-mère a dit, c'est la fin du monde."
07:33 Dans l'église du village, Don Carlo Norini entend le même grondement assourdissant.
07:38 "Je voyais un projecteur éclairer toute la zone du Montauk.
07:44 Puis j'ai vu une masse noire, une ombre, une grande ombre qui montait.
07:52 La vague a atteint le sommet du clocher.
07:59 Et une pluie d'eau et de roches s'est abattue sur Casso.
08:02 Je suis tombé à genoux en criant de terreur."
08:05 Craignant que leur maison ne s'effondre, le frère de Gervasio tente de sauver sa famille.
08:17 "Il m'a attrapé par les épaules et m'a jeté dans les escaliers.
08:20 Il m'a emmené jusqu'à la porte de derrière et m'a pris au pied de mon pied.
08:25 Il m'a emmené jusqu'à la porte de derrière et m'a poussé dehors."
08:28 Casso se trouve à plus de 250 mètres au-dessus du réservoir, mais le hameau est submergé.
08:39 "Je courais comme une folle, car j'étais complètement terrifiée.
08:44 Mon instinct me disait de courir droit devant moi.
08:49 On pense que tout est fini."
08:55 "Je suis tombée en pleurs."
08:57 "Je suis tombée en pleurs."
09:00 "Je suis tombée en pleurs."
09:03 "Je suis tombée en pleurs."
09:06 "Je suis tombée en pleurs."
09:09 "Je suis tombée en pleurs."
09:12 "Je suis tombée en pleurs."
09:15 "Je suis tombée en pleurs."
09:18 "Je suis tombée en pleurs."
09:22 "Je faisais semblant de dormir. J'attendais que ma mère vienne m'embrasser."
09:26 "Ma grand-mère est entrée dans la chambre et elle a dit 'je vais fermer les volets, il va y avoir une tempête'."
09:37 "J'ai senti mon lit se plier en deux. J'étais coincée dedans."
09:49 "J'étais coincée dedans."
09:51 "Puis il a pris une vitesse ahurissante."
09:56 "C'était terrifiant."
09:58 Un mur d'eau de 70 mètres s'abat sur Longaronné et se déverse dans la vallée, ravageant les constructions et emportant des centaines de vies.
10:19 L'eau est encore à l'abri.
10:21 "J'ai eu peur."
10:24 "J'ai eu peur."
10:27 "J'ai eu peur."
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13:04 "J'ai eu peur."
13:07 "J'ai eu peur."
13:10 Le professeur Monika Girotti dirige une équipe de recherche.
13:14 Mon objectif est d'obtenir une représentation.
13:19 Nous avons aujourd'hui beaucoup d'exemples de ce qu'il ne faut pas faire dans l'histoire de l'humanité.
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16:22 "Un vision tridimensionnelle du glissement de terrain, pour mieux comprendre ce qui s'est passé en 1963.
16:32 Encore aujourd'hui, je reste stupéfaite."
16:35 La géologie va éclaircir le processus mécanique.
16:42 Mais une chose est sûre, le désastre a été causé par l'intervention de l'homme dans la vallée.
16:48 Le professeur David Petli est à la tête d'un projet international qui vise à comprendre, prévoir et empêcher les glissements de terrain.
16:56 Expliquer la catastrophe de Vajon a été l'un des plus grands défis de sa carrière.
17:01 "En termes de victimes, le glissement de terrain de Vajon a été le plus colossal d'Europe depuis environ un siècle.
17:08 Et c'est sans doute le plus important de tous les temps, car il nous a permis de prendre en compte les conditions de la vie des victimes.
17:16 Et il nous a permis de prendre conscience de nombreux problèmes."
17:19 Ses découvertes sont sans équivoque.
17:22 "Le drame de Vajon est imputable à l'homme. Il ne fait aucun doute que rien ne serait arrivé si l'homme n'avait pas été impliqué."
17:30 Aujourd'hui, après des recherches approfondies, nous pouvons expliquer pourquoi ces 270 millions de mètres cubes de montagne ont glissé dans le réservoir de Vajon,
17:40 et comment ils ont tué plus de 2000 personnes.
17:44 David Petli va retracer le raisonnement des ingénieurs de l'époque alors qu'il tentait de comprendre la géologie de la vallée.
17:54 Il identifiera les erreurs cruciales qui ont conduit au désastre.
17:59 En 1956, débutent les travaux de terrassement pour poser les fondations du barrage.
18:11 L'ouvrage bloquera une gorge escarpée afin de créer le lac artificiel le plus profond du monde,
18:17 et générer l'hydroélectricité nécessaire pour soutenir le boom économique d'après-guerre en Italie.
18:23 L'ingénieur en chef est Carlo Semenza, réputé dans le monde entier pour ses barrages.
18:35 Il s'agit de son dernier projet avant la retraite, et il sait que le massif spectaculaire des Dolomites lui offre une occasion unique.
18:43 Les Dolomites font partie des Alpes, elles sont essentiellement constituées de gros blocs de calcaire qui se sont élevés pour former d'imposants pics.
18:51 Les versants abrupts de la vallée du Vajon en font un site idéal pour un barrage.
19:00 Le barrage pouvait être assez étroit, donc relativement petit en termes de largeur, mais bien sûr immensément haut.
19:07 Il allait retenir un volume d'eau considérable dans la vallée en amont.
19:11 Carlo Semenza et son équipe de géologues inspectent minutieusement l'emplacement des futures fondations.
19:18 Mais ils n'accordent que peu d'attention à la vallée en amont, qui finira par être submergée.
19:23 Dans les années 50, on accordait essentiellement la priorité à la conception technique du barrage lui-même.
19:29 On attachait vraiment peu d'importance à la structure géologique en amont.
19:34 On estimait que ça n'avait pas de réelle importance pour le barrage ou le bassin de retenue.
19:38 David Petli trouve leur désinvolture d'autant plus alarmante que l'instabilité géologique de la région était notoire.
19:45 Entre les montagnes, dans les vallées, se trouvent des roches bien plus fragiles, du sable, de l'argile, des schistes.
19:52 Et tout ce système géologique est plissé et faillé, donc assez déformé.
19:57 C'est l'environnement typique des glissements de terrain.
20:00 Tout ça n'est pas nouveau pour la population locale.
20:06 Ils guettent constamment le moindre signe d'éboulement ou de glissement.
20:09 Le mont Toc, qui surplombe le site du barrage, a été même surnommé "la montagne qui avance".
20:22 Les travaux se poursuivent pendant deux ans.
20:25 Et le barrage de 261 mètres de haut est presque achevé quand le 22 mars 1959, non loin de là,
20:31 un énorme glissement de terrain se produit dans le réservoir de Pont des Aies.
20:35 Une vague de 20 mètres de haut emporte un ouvrier et passe au-dessus du barrage.
20:47 C'était une première. On a alors compris que les glissements de terrain pouvaient avoir un effet dévastateur.
20:52 Et cet incident a provoqué une onde de choc dans l'industrie des barrages en Italie du Nord.
20:57 C'est exactement le même mécanisme géologique qui a semé la mort et la destruction à Vajon.
21:06 Le flanc de la montagne a glissé dans le lac et a provoqué un énorme tsunami.
21:14 Le barrage est resté intact, mais la vague est passée par-dessus et a submergé la vallée.
21:19 L'industrie hydroélectrique avait sous-estimé les conséquences du remplissage d'une vallée.
21:24 Au fur et à mesure que le bassin se remplit, les versants de la vallée, bien drainés depuis des millénaires,
21:33 sont soudain chargés d'eau. Et les résultats sont surprenants.
21:37 Une formation rocheuse qui semble solide est souvent constituée de plusieurs blocs,
21:41 maintenus par la gravité et les frictions.
21:44 Il faut voir un bloc rocheux sur un flanc de montagne un peu comme un bateau.
21:50 Quand le niveau de l'eau monte, le bloc commence à flotter.
21:55 Pas complètement, bien sûr, mais il est comme porté.
21:59 Par conséquent, les forces de friction et la résistance au mouvement s'atténuent,
22:04 augmentant ainsi les risques de glissement de terrain.
22:09 Craignant de voir se reproduire l'éboulement et le tsunami de Ponte-Tesey,
22:13 la compagnie d'électricité commande une étude des versants
22:16 qui encadre la retenue dans la vallée du Vajon.
22:19 Le géologue en charge du projet est le professeur Léopold Müller.
22:25 Il envoie Eduardo Semenza, le fils de l'ingénieur en chef, ainsi qu'un jeune géologue, réaliser l'étude.
22:34 Eduardo Semenza examine le moindre recoin de la vallée et analyse les formations rocheuses.
22:40 Quand il découvre des traces d'un ancien mouvement de grande ampleur sur les pentes avoisinant le barrage,
22:46 les pires craintes de la compagnie semblent se confirmer.
22:49 Eduardo Semenza était convaincu qu'il s'était produit un glissement de terrain considérable
22:55 sur la rive sud du réservoir.
22:57 Le terrain ayant déjà bougé, les roches situées à la base de la zone
23:01 devaient déjà être extrêmement fragilisées.
23:04 Il craint que le remplissage de la vallée ne relance le glissement du terrain,
23:08 qui pourrait à son tour provoquer un dramatique tsunami.
23:11 La même catastrophe qu'à Ponte d'Ezei, mais à bien plus grande échelle.
23:17 La masse rocheuse qu'il avait identifiée se trouvait à moins de 100 mètres du barrage.
23:23 Si ses conclusions étaient justes, le projet pouvait être intégralement abandonné.
23:30 Pour le père d'Eduardo, Carlo Semenza, la nouvelle tombe comme un coup près
23:35 et il ordonne une enquête plus détaillée.
23:38 Si un gigantesque glissement de terrain a déjà eu lieu sur le site,
23:43 il doit en rester des traces dans les strates souterraines.
23:46 Les ingénieurs percent trois trous de sondage dans la zone dangereuse repérée par Eduardo Semenza.
23:57 Et l'équipe de géologues y cherche des signes d'anciens mouvements,
24:00 des débris de roches ou des couches d'argile instables.
24:04 Malgré une profondeur de forage atteignant 170 m,
24:09 ils ne trouvent aucune preuve d'un ancien glissement de terrain.
24:12 Le responsable du projet, Carlo Semenza, est soulagé.
24:18 Son conseiller en matière de géologie, le professeur Muller, est confiant.
24:22 Les versants sont constitués de solides blocs de calcaire.
24:26 Les concepteurs du barrage ont donc conclu qu'il était possible
24:30 que de petits éboulements se produisent sur les rives du réservoir,
24:34 mais que les risques de glissement important étaient quasi nuls.
24:37 En février 1960, une fois écarté la menace d'un glissement de terrain dramatique,
24:43 Carlo Semenza donne son feu vert pour la deuxième phase du projet.
24:48 [Musique]
24:54 Avant de livrer le barrage à la compagnie,
24:57 ils doivent attester de son intégrité structurelle en remplissant le réservoir jusqu'en haut.
25:02 Au mois d'octobre, le bassin de retenue affiche une profondeur de 170 m,
25:08 soit 91 m sous la limite maximum, et le barrage tient parfaitement.
25:16 Puis, le projet essuie un revers.
25:18 Des fermiers découvrent une énorme crevasse en forme de M juste au-dessus du réservoir.
25:23 La fissure est vraiment grande.
25:34 Elle fait près de 1700 m de long.
25:37 Elle s'élargit d'environ 3 cm par jour.
25:46 Cette découverte a dû être une terrible surprise pour l'équipe.
25:49 Les craintes de la compagnie d'électricité se matérialisent quelques jours plus tard,
25:57 quand un bloc de roche de la taille de 6 terrains de football tombe dans le réservoir et génère une vague de 2 m.
26:03 Heureusement, personne n'est blessé.
26:11 Mais le reste de cet immense terrain est toujours en mouvement.
26:14 Et les données relevées sonnent une nouvelle alerte pour la compagnie.
26:18 D'après l'analyse géologique d'Edouard d'Ossémenza,
26:24 le sous-sol est vraisemblablement instable jusqu'à 250 m de profondeur,
26:29 ce qui représente un volume colossal de roche.
26:32 L'ingénieur en chef, Carlo Semenza, doit contrôler ce phénomène
26:43 avant que la masse rocheuse ne s'effondre dans le lac et que l'eau ne submerge la vallée en contrebas.
26:48 Son équipe technique ne voit aucun moyen d'enrayer le processus.
26:56 La taille phénoménale du bloc élimine toute possibilité de l'immobiliser à l'aide de pieux en béton.
27:03 Mais le professeur Muller pense qu'il peut contrôler la vitesse à laquelle le terrain va glisser dans le réservoir
27:09 et empêcher ainsi un tsunami dévastateur.
27:13 Selon lui, si l'augmentation du niveau de l'eau a accéléré le glissement, une baisse devrait le ralentir.
27:19 Carlo Semenza teste immédiatement l'hypothèse du professeur Muller et ouvre les vannes de décharge.
27:27 Sa théorie est simple.
27:32 S'ils font baisser le niveau du bassin de retenue, l'eau quittera les versants,
27:36 les frictions s'intensifieront et les blocs de calcaire flottant seront à nouveau calés.
27:42 Au cours des deux mois qui suivent, l'élargissement de la faille passe de 3 cm à 1 mm par jour.
27:50 Le glissement de terrain a ralenti et a même fini par se stabiliser.
27:57 Ce qui a eu pour effet de conforter le professeur Muller et Carlo Semenza
28:01 dans l'idée qu'une nouvelle hausse du niveau du lac relancerait le mouvement et qu'une baisse le freinerait encore.
28:09 Même s'ils ne peuvent pas définitivement l'empêcher,
28:12 les deux hommes sont convaincus qu'ils peuvent contrôler la vitesse du glissement dans la vallée.
28:16 Ils proposent de contrôler la chute du gigantesque bloc dans le lac
28:22 en utilisant le niveau de l'eau à la fois comme un frein et un accélérateur.
28:26 Le barrage est donc prêt à produire de l'électricité.
28:30 C'est un plan simple, mais David Petli est horrifié.
28:39 Leur connaissance de la géologie et des mécanismes du mouvement de cette masse était très limitée.
28:46 Et malgré ces lacunes, ils se sont lancés dans ce plan incroyablement audacieux
28:52 et ont essayé d'influencer le déplacement de la roche en faisant monter et descendre le niveau de l'eau.
28:58 L'équipe du professeur Muller est persuadée qu'ils peuvent faire tomber le bloc progressivement sans provoquer de tsunamis.
29:07 Mais Carlo Semenza est plus prudent.
29:10 Il insiste pour élargir le plan et prévoir le pire scénario possible,
29:14 à savoir une chute soudaine du versant dans le lac,
29:18 un événement qui serait catastrophique et créerait un raz-de-marée.
29:22 Il commande une étude pour déterminer la profondeur maximale de sécurité du réservoir,
29:30 c'est-à-dire le niveau auquel le barrage pourrait encore contenir le plus haut tsunami envisageable.
29:37 Il voulait s'assurer que le tsunami ne passerait pas au-dessus du barrage.
29:41 Mais nous sommes en 1961 et aucune simulation ne peut être faite par ordinateur.
29:48 L'équipe de Carlo fabrique une maquette du barrage à l'échelle et effectue une série de tests.
29:55 Le but était d'estimer l'ampleur de la vague.
29:59 Ces expériences annoncent, au pire, un tsunami de 20 mètres de haut.
30:06 Carlo Semenza fixe alors une profondeur maximum
30:09 qui laisse 25 mètres de béton hors de l'eau pour protéger la vallée en contrebas.
30:13 Il pense avoir enfin paré à toutes les éventualités.
30:19 Il comptait encore affiner ses calculs, mais il n'en eut pas l'occasion,
30:25 car il mourut subitement d'une hémorragie cérébrale.
30:31 Privé des compétences de son ingénieur en chef visionnaire, le projet est dans une situation critique.
30:36 La compagnie d'électricité constitue une nouvelle équipe
30:40 pour mener à bien le plan établi par Carlo Semenza.
30:43 26 septembre 1963.
30:55 Durant les deux années qui ont suivi l'achèvement du tunnel de dérivation,
31:00 les équipes ont régulièrement fait monter et baisser le niveau de l'eau
31:03 pour maîtriser le glissement du terrain dans le lac de retenue.
31:06 Et jusque-là, cette stratégie avait fonctionné.
31:09 Deux semaines avant la catastrophe, le terrain avait bougé de 3 mètres au total.
31:15 À ce stade, les opérateurs du barrage sont convaincus qu'ils contrôlent le phénomène.
31:21 Le réservoir est alors à son plus haut niveau,
31:24 avec une profondeur de 245 mètres depuis la base du barrage,
31:28 soit 10 mètres de plus que le niveau de sécurité fixé par Carlo Semenza.
31:33 Ils essayaient très certainement d'atteindre le palier
31:38 qui ferait glisser le pan de montagne dans le lac.
31:41 Alors ils ont fait monter le niveau autant que cela leur semblait possible.
31:46 Cette prise de risque semble payée, car l'ensemble du bloc prend de la vitesse.
31:54 Les vannes de décharge ont été ouvertes pour que le lac retrouve son niveau de sécurité
31:58 avant la chute finale.
32:00 Les opérateurs s'attendent à ce que la baisse de niveau ralentisse comme d'habitude le glissement.
32:05 Mais cette fois, ce n'est pas le cas.
32:07 En fait, le bloc rocheux a continué à accélérer.
32:12 Ils ne l'avaient pas du tout envisagé,
32:14 alors ils ont été complètement déconcertés par ce nouvel événement.
32:19 Si le versant tombe maintenant, leurs simulations sont formelles.
32:23 La vague passera par-dessus le barrage.
32:26 Pendant deux longues semaines, les opérateurs font baisser le niveau aussi vite qu'ils le peuvent,
32:33 l'essentiel étant d'éviter toute nouvelle perturbation.
32:36 Mais le bloc continue à prendre de la vitesse.
32:40 Au 9 octobre, le bloc se déplace.
32:47 Au 9 octobre, le versant bouge de 30 cm par jour.
32:51 Mais le barrage présente désormais les 25 m de sécurité au-dessus du niveau du réservoir.
32:57 Les opérateurs sont soulagés.
32:59 Il y aura suffisamment de béton hors de l'eau pour retenir la vague.
33:03 Comme le lac était désormais en dessous du niveau qui correspondait au plus gros tsunami envisagé,
33:10 ils se sont crus à l'abri.
33:15 A tel point que les responsables de la compagnie d'électricité sont invités à assister à la formation de la vague.
33:21 Et les riverains ne sont pas alertés du moindre danger.
33:25 Mais au lieu des 20 m prévus, la vague culmine à 200 m au-dessus du barrage.
33:37 Elle est dix fois plus haute que ce qui était annoncé.
33:42 [bruit d'explosion]
33:46 Aujourd'hui, nos enquêteurs expliquent pourquoi cette stratégie qui consistait à ajuster le niveau du réservoir pour contrôler le glissement
33:54 était une énorme erreur de jugement.
33:56 Dès que le terrain a commencé à bouger, leurs théories sur son comportement étaient fausses.
34:01 Leurs études géologiques n'avaient pas mis en évidence la présence de fines bandes d'argile au cœur du bloc de calcaire.
34:10 Et ces couches tendres constituaient une zone de fragilité.
34:15 Les trous de sondage avaient été forés pour trouver des signes d'instabilité, mais ils n'étaient pas assez profonds pour atteindre l'argile.
34:23 On parle d'une couche d'argile qui peut très bien se trouver à 250 m sous terre et ne faire qu'un centimètre d'épaisseur.
34:31 Mais c'est ce centimètre qui détermine l'éventualité d'un glissement de terrain.
34:37 Les extraordinaires propriétés de cette couche d'argile ont finalement provoqué la chute de tout un pan de montagne à une vitesse incroyable.
34:44 Les recherches de Monica Ghirotti ont révélé les dépôts d'argile qui avaient échappé à l'équipe.
34:55 Voilà l'argile sur laquelle le terrain a glissé en 1963.
35:04 C'est une couche continue.
35:07 Quand elle s'est affaiblie, la masse rocheuse a bougé.
35:12 Mais ces analyses portent également sur une autre caractéristique de cette fine couche d'argile.
35:19 Cette argile est imperméable et ne laisse pas passer l'eau.
35:32 L'étanchéité de ce matériau vient étayer une nouvelle théorie jamais envisagée par le professeur Muller.
35:38 Les eaux de pluie ruissellant depuis les hauteurs pouvaient s'infiltrer dans la roche, puis se retrouver prises au piège.
35:45 L'augmentation de la pression ascendante exercée sur l'argile a pu ébranler la surface du versant.
35:53 Mais il a fallu un énorme volume d'eau pour faire glisser toute la masse rocheuse.
35:59 L'équipe de Monica Ghirotti a réussi à prouver que les eaux de pluie de la partie supérieure du mont Toc s'étaient accumulées dans le calcaire situé sous le pan qui s'est détaché.
36:11 Après de fortes pluies, une grande quantité d'eau est restée piégée sous l'argile.
36:19 Ne pouvant s'écouler, elle a fait monter la pression et le terrain a subi une tension supplémentaire.
36:26 Pour la géologue, il est évident qu'en se focalisant uniquement sur le niveau du réservoir, les ingénieurs de l'époque sont passés à côté d'une donnée cruciale.
36:35 Ce n'était pas une bonne stratégie, car le professeur Muller n'a pas pris en compte les couches d'argile.
36:44 Donc il contrôlait le niveau du lac, mais pas des eaux de pluie.
36:50 C'était sans espoir.
36:55 Si l'équipe de géologues avait découvert la présence d'argile, David Petley pense que tout aurait été différent.
37:02 À l'époque, on savait très bien que l'argile était un matériau fragile.
37:07 Et s'ils avaient détecté la présence de ces couches souterraines, ils auraient très certainement abandonné le site.
37:13 David Petley se repenche sur les archives et réalise que le professeur Muller était à deux doigts de repérer l'argile.
37:23 En 1961, il a installé quatre dispositifs de mesure de la pression de l'eau appelés piézomètres pour contrôler son niveau dans la roche.
37:31 Il voulait s'assurer que le pan de calcaire se comportait comme sa théorie l'avait prévu.
37:37 Trois des appareils ont confirmé ces prévisions, à savoir que le niveau de l'eau dans la roche dépendait du niveau du réservoir.
37:47 Mais dans les données du quatrième piézomètre, David Petley trouve la preuve flagrante de la présence d'argile.
37:53 Le niveau de l'eau dans ce trou de sondage n'avait rien à voir avec le niveau du lac.
38:00 Le piézomètre indiquait un niveau élevé, quel que soit celui du réservoir.
38:05 Ces données indiquent probablement que les couches d'argile piégeaient de l'eau sous haute pression, sous la masse rocheuse.
38:13 Mais le professeur a considéré que ce piézomètre était défaillant et que ses mesures étaient fausses.
38:18 Comme les résultats de ce trou de sondage n'étaient pas conformes à leur théorie sur la manière dont se comportait le terrain, ils les ont ignorés.
38:27 Pour David Petley, le désastre trouve son origine dans cette incapacité systémique à comprendre la géologie du Montauk.
38:35 Cette tragédie prouve au moins une chose.
38:38 Si votre hypothèse ne peut expliquer certains des phénomènes observés, c'est qu'elle n'est pas correcte.
38:43 Le dysfonctionnement ne provient pas du terrain.
38:45 Et si vous ne faites pas évoluer votre théorie, vous rendez possible l'éventualité d'un éboulement aussi colossal que celui-ci.
38:52 David Petley a désormais compris les causes de l'accident.
38:57 Mais il reste encore un mystère à éclaircir.
39:00 Pourquoi l'ampleur du tsunami a-t-elle dépassé de si loin les prévisions ?
39:08 Le professeur Petley revient sur les expériences de simulation de Carlos Hemenza.
39:12 D'après leur modèle, le tsunami devait être relativement limité et atteindre 20 mètres au maximum.
39:21 Or, le glissement de terrain a généré une vague qui s'est élevée à plus de 200 mètres au-dessus du barrage.
39:32 Ce modèle minutieusement réalisé à l'échelle aurait dû donner une indication fiable sur la taille du tsunami.
39:38 Mais il manquait un facteur crucial.
39:40 Le résultat dépend complètement de la vitesse de déplacement de la roche.
39:46 Les expériences visaient à étudier les effets du glissement sur différentes durées.
39:51 Les vitesses testées allaient de la plus lente à la plus rapide envisagée.
39:58 L'équipe technique a supposé que la durée maximum de la chute du pan de montagne ne pouvait excéder une minute, soit 4 secondes à l'échelle de leur modèle.
40:07 Mais en étudiant les données de la nuit de la catastrophe, David Petley découvre qu'il n'a fallu au versant que 45 secondes pour tomber.
40:20 Bien que cela ne représente pas la moitié de la durée de la chute,
40:25 la durée maximale de la chute de la roche est de 25 secondes.
40:28 Bien que cela ne représente que 15 secondes de moins que leur prévision,
40:35 cette erreur de 25% a suffi à invalider les résultats de la simulation.
40:39 Le modèle qu'ils avaient construit était très bien conçu, mais dans les simulations par ordinateur,
40:46 on dit souvent que la qualité des résultats est fonction de la qualité des données à l'entrée.
40:50 Par contre, ils sont partis de données erronées et ont donc obtenu des résultats trompeurs.
40:55 L'utilisation de résultats inexactes a eu des conséquences terribles.
41:02 La vitesse de l'effondrement a déconcerté les...
41:09 Ce que vous faites, ce n'est pas correct !
41:16 Dans le prochain épisode de Mars...
41:18 Si on va sur Mars, autant éviter les surprises.
41:21 ...scientifique pendant près de 50 ans.
41:24 C'est une accélération spectaculaire, semblable à celle d'une Formule 1.
41:29 En quelques secondes, la vitesse du glissement est passée de quelques centimètres par heure à environ 110 km/h.
41:40 David Petli pense avoir résolu le mystère de cette accélération phénoménale.
41:48 Encore une fois, l'explication se trouve dans l'argile et dans son extraordinaire comportement sous la pression.
41:54 Il faut imaginer ces 200 mètres de calcaire robuste reposant sur la couche d'argile.
42:01 David Petli a montré que lorsqu'elle était enterrée sous des millions de tonnes de roches,
42:08 l'argile, habituellement souple, durcissait.
42:11 Le matériau devient sec, dur et solide.
42:16 Pendant des millénaires, l'argile n'a pas bougé.
42:19 Mais le premier remplissage du réservoir a généré d'énormes tensions dans cette fine couche.
42:26 L'argile a alors commencé à se déformer.
42:30 Et la déformation a provoqué ce qu'on appelle des micro-fissures.
42:33 De minuscules fractures ont lézardé l'argile.
42:36 C'est l'évolution surprenante de ces micro-fissures qui explique l'accélération finale de l'éclosion.
42:44 L'accélération finale de l'éboulement.
42:46 Alors que le terrain continuait à bouger,
42:49 ces petites craquelures s'étendaient vers l'extérieur pour former de plus grosses fissures.
42:54 Et quand ces dernières se sont rejointes, elles parcouraient toute la couche d'argile.
42:58 Une fois que les micro-fissures ont couvert la totalité du bloc rocheux en forme de M,
43:04 l'effondrement est devenu inévitable.
43:06 Des témoins oculaires rapportent que la chute n'a duré que 45 secondes.
43:13 Mais l'analyse de David Petley montre que cette phase finale avait commencé bien avant.
43:18 Ces 45 secondes ne concernent que ce que l'homme a perçu.
43:23 Mais en réalité, l'accélération ne s'est pas faite en 45 secondes.
43:27 Elle a duré près de 60 jours.
43:29 60 jours avant l'ultime chute, le réservoir est à un niveau exceptionnel,
43:38 à seulement 25 mètres du haut du barrage.
43:42 Les augmentations et les baisses de niveau ont déjà provoqué l'apparition de micro-fissures.
43:47 Mais à ce moment-là, les fissures sont si nombreuses qu'une réaction en chaîne s'est amorcée
43:55 et elle commence à s'étendre d'elle-même.
43:57 Et c'est cette micro-fissuration qui contrôle désormais le mouvement de la roche.
44:03 À ce stade, les opérateurs n'avaient vraiment aucun contrôle sur le comportement de la roche.
44:09 Même s'ils pensaient le contraire.
44:11 Puis les quelques endroits épargnés de la couche d'argile se lézardent à leur tour de plus en plus vite
44:19 et le glissement de terrain s'accélère.
44:21 C'est un éboulement rapide classique. Il était inévitable.
44:36 Après 50 ans d'incertitude, nous sommes en mesure d'expliquer comment la construction du plus haut barrage d'Europe
44:43 s'est terminée en tsunami qui a balayé toute une communauté.
44:46 Les opérateurs du barrage se sont préparés à la chute d'un pan entier de la montagne
45:03 et ont fait baisser le niveau de l'eau de manière à laisser 25 m de béton découvert.
45:07 Deux minutes avant la catastrophe.
45:13 Persuadés que le tsunami, estimé à 20 m de haut, va être retenu par le barrage,
45:19 la compagnie d'électricité n'a pas averti la population locale de l'effondrement imminent du bloc de roche.
45:25 Et les employés vont assister au spectacle depuis un emplacement de choix au sommet du barrage.
45:33 Une minute avant la catastrophe.
45:35 A l'insu des opérateurs du barrage, à des dizaines de mètres sous la surface de la montagne,
45:42 une vaste couche d'argile sèche s'est fissurée de manière incontrôlable pendant deux mois.
45:47 Seule une petite zone est restée intacte.
45:50 45 secondes avant la catastrophe.
45:54 L'argile se brise complètement et une gigantesque masse rocheuse se précipite vers le bas.
46:01 Après une extraordinaire accélération, l'impact génère un tsunami de plus de 200 m de haut.
46:07 30 millions de tonnes d'eau se déversent d'une hauteur de 261 m et le choc ouvre un cratère de 40 m de profondeur.
46:20 Le rétrécissement de la vallée provoque l'accélération de cette colonne d'eau de 70 m de haut qui avance à 140 m de profondeur.
46:30 L'eau s'écoule et avance à 140 km/h.
46:33 Longaronné est anéanti en moins de deux minutes.
46:47 J'ai jeté un oeil depuis l'hélicoptère et j'ai vu l'endroit où l'eau avait touché le sol.
46:55 Toute la vallée avait disparu.
46:59 Toutes les frontières évaporées.
47:01 Rajon est un parfait exemple de la folie des hommes et de leur difficulté à comprendre et à gérer les systèmes naturels.
47:11 La stratégie qu'ils ont adoptée pour contrôler le glissement du terrain était complètement inadaptée et a finalement causé le drame qui s'est produit.
47:22 En 1971, deux personnes ont été reconnues coupables d'homicides involontaires multiples dont l'ingénieur en chef qui avait succédé à Carlo Semenza.
47:31 Il a été condamné à deux ans de prison.
47:34 La compagnie d'électricité a dû verser des indemnités aux victimes.
47:39 Le barrage du Rajon, l'un des chefs-d'oeuvre techniques d'Italie, n'a plus jamais produit d'électricité et n'est plus qu'un vestige dans le paysage.
47:51 Aujourd'hui, ingénieurs et géologues doivent systématiquement étudier les rives des réservoirs potentiels et prouver qu'elles sont plus sûres que les versants de la vallée du Rajon.
48:02 [Musique]