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L'animateur de Fun Radio et RTL Bruno Guillon a été cambriolé dans la nuit de mardi à mercredi par quatre hommes qui l'ont menacé d'une arme et ont ligoté sa femme dans leur domicile à Tessancourt-sur-Aubette (Yvelines). Il revient sur les faits et donne de ses nouvelles dans RTL Matin.
Regardez Le débat du 29 septembre 2023 avec Yves Calvi et Amandine Bégot.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 7h, 9h, RTL Matin.
00:05 Bonjour Bruno Guillon. Bonjour Yves. Merci beaucoup d'avoir choisi RTL pour vous exprimer 48 heures après la violente agression
00:13 dont votre famille vous même avez été victime à votre domicile.
00:17 Je crois important de vous dire d'abord que tous vos amis du groupe M6,
00:20 Deux Sons pour le Radio, RTL, RTL2 et Fun Radio sont heureux de vous retrouver et que nous pensons affectueusement à votre famille.
00:27 Je rappelle que vous avez vécu ce que vous avez vécu avec votre épouse et votre fils.
00:31 C'est d'ailleurs tout ce que nous redoutons les uns et les autres.
00:34 Dans la nuit de mardi à mercredi, des hommes cagoulés pénètrent à votre domicile.
00:37 Quelle heure est-il et combien sont-ils ?
00:40 Il est aux alentours de 3h du matin et ils sont trois.
00:44 Je suis en train de dormir évidemment.
00:47 J'entends mon fils qui parle.
00:50 Donc je pense qu'il me parle et qu'il a un souci. Donc j'ouvre un oeil.
00:54 Sa chambre est en fait un long couloir et sa chambre est avant notre chambre.
00:57 Et j'entends quelqu'un d'autre et je me dis "mais avec qui il est en train de parler ?" Donc évidemment je me lève.
01:02 Et là tout de suite je vois une lumière qui fonce vers moi avec quelqu'un qui hurle
01:09 et qui me pose un revolver sur le front en me disant "on va vous buter, tais-toi, on s'est quitté".
01:14 Et voilà.
01:16 Comment ont-ils pénétré dans votre maison ?
01:18 Ils ont cassé un carreau au rez-de-chaussée.
01:21 Nous on vit à l'étage et donc ils ont cassé un carreau au rez-de-chaussée.
01:24 Ils sont montés à l'étage discrètement.
01:27 Donc vous entendez la voix de votre fils, vous êtes agressé par cet homme immédiatement.
01:31 Enfin bon c'est un cauchemar.
01:34 On a le temps de réaliser.
01:36 Qu'est-ce qui se passe dans votre tête ?
01:38 C'est une dévastation. C'est ce que je disais, c'est même pas de la peur.
01:40 On sort de son corps, c'est une sidération.
01:43 Je vois ma femme
01:46 avec un pistolet sur la tempe.
01:51 Je suis désolé.
01:53 Je vois mon fils qui est menacé par deux gars.
01:57 Tout de suite on m'attache les mains dans le dos.
02:00 On m'emmène dans la chambre de mon fils.
02:03 On me dit que si jamais on fait quoi que ce soit, ils vont nous tuer.
02:06 Je vois ma femme avec quelqu'un d'autre,
02:09 avec une arme sur la tempe, et ils l'emmènent dans le couloir.
02:12 Alors je leur demande de me prendre moi
02:15 et de laisser ma femme avec mon fils.
02:18 Mais ils partent et nous renferment dans la chambre avec mon fils qu'ils attachent.
02:21 Et là on reste renfermés pendant
02:24 ce qui sera je pense les 30 minutes les plus longues de ma vie.
02:27 Avec un gars qui nous surveille.
02:29 Tantôt ils sont deux, tantôt il y en a un qui sort et rejoint l'autre.
02:34 Et ils remontent toutes les 10 minutes
02:36 en hurlant que s'il y a des trucs qu'on leur dit pas
02:39 sur ce qui est caché dans la maison,
02:41 ils vont tous nous tuer.
02:44 Je pense qu'au départ ils sont assez déçus
02:47 parce qu'ils trouvent pas grand chose.
02:49 Ils trouvent deux, trois montres.
02:51 Et donc après ils commencent à s'énerver
02:53 parce qu'ils veulent d'autres trucs.
02:55 Donc voilà, ça crie beaucoup, c'est une catastrophe.
02:58 À un moment il revient vers moi sur le lit
03:00 et il me violente en me remettant le pistolet sur la tempe
03:03 en me disant "je te préviens si vraiment on trouve quelque chose,
03:06 de l'argent etc, tu ne me l'as pas dit, ça va aller mal".
03:09 Et là il y a Anatole qui est à côté,
03:12 qui prend peur et qui dit...
03:14 - Votre fils. - Mon fils, ouais.
03:16 Qui dit "mais moi j'ai une enveloppe avec
03:18 tout l'argent qu'on me donne depuis que j'ai 5 ans".
03:21 C'est ses étrennes, c'est qu'il y a deux anniversaires etc.
03:24 Et donc il lui demande où est l'enveloppe
03:26 et ils prennent l'enveloppe et ça dure encore un peu.
03:29 Alors avec nous dans la chambre il y en a un qui...
03:32 En fait ils sont trois, il y en a un qui est vraiment nerveux,
03:34 qui a le flingue et les deux autres,
03:36 on sent qu'ils subissent un peu le...
03:38 - L'autorité et la violence du troisième. - Ouais.
03:41 Et donc celui qui est dans la chambre avec nous,
03:43 à un moment mon fils lui dit "mais faites pas de mal à ma maman,
03:45 j'en ai qu'une". Et le gars lui dit "mais tu sais, moi aussi,
03:48 si vous êtes gentil, de toute façon on sera gentil".
03:50 Et voilà, et ils m'ont dit "je vais jeter le téléphone sur les trampolines".
03:55 On a un trampoline pour mon fils dans le jardin,
03:57 il dit "je vais jeter le téléphone sur les trampolines".
03:59 Donc ils sont sortis, ils nous ont enfermés dans la chambre.
04:01 Et au bout de 5 minutes je suis sorti de la chambre,
04:03 je suis tout de suite allé voir où était ma femme
04:05 et elle était dans mon bureau attachée, pieds et mains sur un fauteuil
04:07 et baillonnée avec du scotch autour du visage.
04:10 Donc je l'ai tout de suite libérée, j'ai regardé si elle allait bien.
04:13 Je suis sorti dehors pour voir si les téléphones étaient là,
04:15 et ils étaient là et j'ai appelé la police.
04:17 - Combien de temps a duré cette torture ?
04:18 - Ça a duré 35, 40 minutes, c'est très long.
04:22 - Vous avez craint le pire ?
04:24 - Ouais, à tous les... En fait, c'est ce que je disais,
04:27 j'ai pas eu peur pour moi, j'ai eu peur pour Anatole et pour Marion
04:32 et je me suis senti tellement impuissant.
04:35 - Bruno, est-ce que vous allez continuer à vivre dans cette maison ?
04:38 - Alors, c'est la question qu'on s'est posée après
04:42 et j'ai dit à Marion, si on dort pas ici ce soir,
04:45 je pense qu'on y dormira plus.
04:47 J'ai quelqu'un qui connaît très bien Patrick Peloux
04:50 qui m'a appelé et qui m'a dit "écoute, moi ce que je te dis,
04:53 c'est qu'il faut que tu restes chez toi, ce soir,
04:55 fais venir des potes, soyez entourés, etc."
04:58 - Je rappelle qu'il est médecin.
05:00 - Exactement, oui.
05:01 - Spécialiste de l'urgence.
05:03 - Je vous avoue que j'ai eu une chance par rapport à Anatole et Marion,
05:07 c'est que le fait d'avoir repris le travail hier m'a fait beaucoup de bien.
05:11 Je me suis un peu construit une bulle autour de ça.
05:14 Être entouré des gens qu'on aime, j'ai cette chance au travail,
05:18 fait que ça aide.
05:19 Là, c'est vrai que j'essaye de pas trop craquer,
05:22 c'est pour ça que je suis désolé là ce matin,
05:24 mais c'est parce qu'il y a des images forcément qui reviennent
05:26 et qui reviendront pendant longtemps.
05:27 - Vous avez tenu à remercier les milliers de personnes
05:29 qui vous ont témoigné de leur soutien.
05:31 Ce soutien vous a-t-il aidé à reprendre le dessus
05:33 et à être avec nous aujourd'hui ?
05:35 - Alors, c'est pas que ça a aidé,
05:37 c'est ce que j'ai dit hier en arrivant à la radio,
05:40 c'est que l'amour que j'ai reçu de milliers de gens
05:45 que j'ai été amené à croiser dans ce métier,
05:48 d'auditeurs, de téléspectateurs,
05:50 c'est rigolo parce qu'à chaque fois, les gens envoyaient des messages
05:52 en disant "je suppose que tu dois recevoir un millier".
05:54 Et bien si, en fait, ça m'a fait un plaisir fou.
05:57 J'ai des gens que j'avais pas vus depuis 30 ans
05:59 qui m'ont envoyé des messages.
06:00 Ça fait chaud au cœur et ça aide à penser un peu les plaies.
06:03 - Avant de nous séparer, une dernière question.
06:05 Qu'avez-vous appris dans cette épreuve,
06:06 si tant est que vous ayez appris quelque chose ?
06:08 - Ça n'arrive pas qu'aux autres.
06:10 Et puis surtout, voir ses proches menacés,
06:16 je crois que c'est la pire chose qui puisse arriver au monde.
06:20 Donc voilà, c'est ce que je disais à ma femme.
06:22 Faut jamais partir ou se coucher fâché.
06:27 On ne sait jamais ce qui peut arriver le lendemain.
06:29 Et puis c'est ce que j'ai dit à la radio sur le ton de l'humour.
06:32 Mais il faut toujours se coucher avec un sous-vêtement
06:34 parce qu'on ne sait jamais comment on va être réveillé le matin.
06:37 Pour l'anecdote et pour essayer d'amener un petit peu de sourire dans tout ça,
06:40 moi qui dors tout nu, j'ai passé 35 minutes
06:43 les mains attachées dans le dos avec un cerflexe et à poil.
06:47 - Merci beaucoup Bruno, on vous retrouve tous les jours.
06:49 - Merci. - On retrouve tous les jours.
06:50 Merci à tous !

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