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Avec le Frère Thierry Hubert, producteur du Jour du Seigneur

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##SUD_RADIO_MEDIA_2023-09-27##

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Transcription
00:00 Le 10h midi Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:04 Bienvenue dans le 10h midi, bonjour Gilles Gansman.
00:09 Bonjour Valérie Expert.
00:10 Bonjour Thierry Hubert, bonjour, merci d'être avec nous.
00:14 Bonjour à tous les deux.
00:15 Vous êtes producteur du Jour du Seigneur, vous êtes également prêtre.
00:19 Oui.
00:19 Et donc on va parler avec vous de ce programme, 75 ans d'existence,
00:26 le Jour du Seigneur qui a des audiences toujours au beau fixe.
00:31 Il y a eu la visite du Pacte, donc on a trouvé que c'était une journée importante
00:36 et déjà qui a vraiment rassemblé beaucoup de Français.
00:40 Et aujourd'hui on avait envie de vous entendre sur cette émission,
00:43 600 000 téléspectateurs chaque dimanche sur France 2 en direct
00:47 et une richesse de programme assez incroyable.
00:52 Moi je voulais vous demander pourquoi, vous avez vu que désormais
00:55 chez les jeunes au collège ou au lycée, on dit "fréro" ou "fraté"
01:00 et vous on vous appelle frère. Pourquoi on vous appelle frère ?
01:03 Parce que la vie religieuse ne consiste pas à être des pères qui seraient au-dessus des autres
01:13 mais de vivre précisément ce qu'on appelle la vie fraternelle,
01:16 c'est-à-dire d'être tous au même niveau
01:19 et de vivre selon ce que les disciples pouvaient vivre autour de Jésus,
01:25 c'est-à-dire une manière d'être où la relation va être horizontale entre nous
01:33 et en particulier chez les Dominicains,
01:35 tous les postes de responsabilité sont électifs
01:39 et pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois.
01:41 - Mais il y a des chefs chez les Dominicains ou pas ?
01:43 - Il y a un prieur justement, il n'y a pas de père abbé.
01:46 Dans l'ordre dominicain, il y a 800 ans, pendant 6 mois,
01:49 il y a eu la tentative d'un père abbé et puis très vite les frères ont dit
01:52 "Ah non, plus jamais ça ! Nous ne sommes pas capables de ça !"
01:54 - Vous, vous êtes Dominicain ? - Oui, je suis Dominicain.
01:57 - Quelle est la différence ?
01:59 - C'est-à-dire que les Dominicains, alors prétentieusement,
02:01 parce que les Dominicains sont toujours un petit peu prétentieux,
02:03 on va dire qu'on est la plus vieille démocratie.
02:06 - C'est pas un péché ça la prétention ?
02:08 - Mais quand on le confesse !
02:11 L'ordre dominicain est né il y a 800 ans du côté de Toulouse
02:15 et donc prétentieusement, on peut dire qu'on est la plus vieille démocratie européenne
02:19 puisque tous nos supérieurs sont élus, de manière directe ou indirecte,
02:27 par les frères ou par des chambres qu'on appelle des chapitres.
02:31 - D'accord, donc c'est la différence ?
02:33 - Oui, et par conséquent, c'est des mandats qui sont à durée déterminée.
02:39 Et une fois que même vous avez été maître de l'ordre
02:42 et que vous avez dirigé les 6000 Dominicains qui sont à peu près dans le monde,
02:47 vous avez fini votre mandat, vous retournez dans votre pays d'origine et dans votre couvent et puis voilà c'est fini.
02:53 - Une dernière question, peut-être pour les gens qui nous regardent sur Facebook ou sur Youtube,
03:01 vous pouvez nous regarder,
03:03 vous avez une alliance sur votre main droite, ça m'intrigue beaucoup.
03:06 Je suis désolé.
03:07 - Oui, oui, oui, alors mon alliance n'a rien d'obligatoire
03:10 mais c'est lié à ma profession solennelle justement.
03:13 C'est-à-dire qu'au bout de 4 ans dans l'ordre, on promet de rester Dominicain jusqu'à la mort
03:19 et à cette occasion, cette alliance qui était le fruit de deux alliances de mon arrière-grand-mère que j'avais connues
03:28 et qui a été refondue grâce à mes amis pour devenir aussi un symbole de ce que voulait être ma vie.
03:35 - Je vous ai fait votre geste, vous ne pouvez pas vous marier.
03:37 - Oui, oui, oui.
03:39 - Et vous avez des objets dérivés puisque vous avez une magnifique doudoune sans manche, le jour du seigneur.
03:45 - Oui, j'en veux une.
03:46 - Ah bah oui, moi aussi.
03:47 - Je veux un mug.
03:48 - C'est corporate.
03:49 - On a ça aussi.
03:50 - On a ça aussi à la maison.
03:51 - On est les rois des mugs.
03:52 - Allez, on se retrouve, bah non, tout de suite c'est le zapping.
03:55 - Depuis hier Valérie, sur tous les médias, l'inquiétude pour Lina, une adolescente de 15 ans disparue en Alsace.
04:06 Les volontaires ont participé hier à une battue, comme Michel qui témoignait sur BFM.
04:11 - Je suis président d'une association de cavaliers et Fanny, la maman de Lina, est une des membres de cette association.
04:19 D'ailleurs Lina, elle-même, lorsqu'elle avait une dizaine d'années, participait aux différentes animations que nous faisions.
04:25 Donc nous sommes venus un grand nombre de membres de cette association, on était plus d'une vingtaine,
04:31 à s'être déplacés pour participer à cette recherche.
04:35 Et heureusement, je vais dire, nous n'avons rien trouvé de la journée.
04:40 Donc il reste un petit espoir de la part de tout le monde, on espère que la fin sera positive.
04:48 - Alors est-ce que je peux me permettre un petit coup de gueule, parce que moi j'ai regardé BFM hier soir,
04:53 c'était une heure sur rien, sur le vide, sur commenter, commenter.
05:00 - Comment avec les envoyés de questions.
05:01 - La question que j'ai relevée c'est pourquoi un téléphone portable s'arrête ?
05:04 - Bah il s'arrête parce qu'il y a peut-être une panne de batterie,
05:07 mais c'est tordre à ce point le vide et le rien, je sais pas si ça a marché, mais ça m'a frappée.
05:15 - Ça fait de l'audience.
05:16 - Oui ça fait de l'audience, forcément.
05:17 - Oui, oui, parce que c'est intrigue, parce qu'il monte les sauces, mais avec rien.
05:21 - Mais il n'y a rien, il n'y a rien, donc on pose des questions à des enquêteurs, enfin bon, voilà.
05:26 - Ça vous a énervé.
05:27 - Oui. Vous regardez la télévision ?
05:29 - Assez peu, assez peu, parce que comme je vis dans un couvent,
05:34 nous avons suffisamment d'activités en dehors, même le soir, des activités pour rencontrer d'autres groupes,
05:41 et donc non, je suis pas un adepte beaucoup de la télé, mais pour rebondir un peu sur ce que vous dites,
05:46 il y a aussi une question un peu de pudeur et de respect devant les drames,
05:51 et que ça, au nom du buzz, on écrase.
05:57 - Moi je voulais en profiter de par ce son, je sais pas si vous avez suivi l'histoire du petit Émile, qui a disparu,
06:02 on a beaucoup reproché à la famille d'être catholique et autres, vous avez suivi ça ?
06:08 Comment vous le vivez que d'un seul coup, être très pratiquant et catholique a été reproché à cette famille ?
06:15 - Oui, il y a une confusion totale entre ce que peut être dans ces convictions une famille,
06:22 et puis le drame vécu avec cet enfant, ce petit garçon Émile qui disparaît,
06:29 et de vouloir mélanger ces deux registres pour toujours être dans une logique du buzz,
06:38 je trouve que c'est un scandale en soi.
06:41 - Oui, c'est très...
06:43 - Le débat sur la fin de vie, on l'a entendu chez Jean-Jacques, qui avait tout un débat sur la fin de vie,
06:48 et de nouveau dans l'actualité, puisqu'on attend un projet de loi qui a été reculé,
06:53 mais qui devrait arriver en novembre ou décembre,
06:55 et Émilie Frèche, qui est auteure, qui a écrit sur ce sujet,
06:59 est revenue, elle, sur le fait, déjà, qu'il y a une égalité face aux soins palliatifs,
07:04 - Une égalité ? - Une inégalité, pardon.
07:07 - J'ai dit égalité, pardon, sur l'inégalité face aux soins palliatifs, avant cette idée de l'euthanasie.
07:13 - Moi ce qui me révolte surtout, c'est la rupture d'égalité.
07:16 Le fait qu'il y a 22 départements en France où il n'y a pas de soins palliatifs,
07:19 donc il y a 22 départements en France où on dit aux gens qui sont en fin de vie,
07:24 "débrouillez-vous avec vos souffrances, avec votre mort".
07:28 Et je trouve ça très grave, parce que ça porte atteinte à deux des trois valeurs de notre devise républicaine,
07:34 qui est la question de l'égalité, donc il y a une rupture d'égalité,
07:37 et la question de la fraternité.
07:39 Or, c'est bien quand même en fin de vie, là où on perd son autonomie, ses amis, parfois sa tête,
07:45 qu'on a besoin des autres.
07:47 Et ce constat, ça me fait tout de suite penser à cette phrase de Simone de Beauvoir que j'ai mis dans mon livre,
07:51 qui est extrait de "La vieillesse", et elle dit "Que devrait être une société
07:55 pour que dans sa vieillesse, un homme demeure un homme ?"
07:59 - Le pape est toujours contre l'euthanasie ?
08:02 - Oui, il s'est exprimé samedi là-dessus, en quelques mots,
08:07 et l'Église de France l'a dit également.
08:11 Mais vous voyez, il faut toujours se défier des questions trop faciles, en quelque sorte.
08:18 C'est-à-dire que nous, nous avons produit avec Présence Protestante,
08:21 un documentaire qui a été diffusé fin août sur France 2,
08:25 "L'amour aura le dernier mot", qui est un 58 minutes 30 en insertion
08:28 dans une unité de soins palliatifs à La Rochelle,
08:32 et on voit, et je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit,
08:36 c'est qu'il n'y a qu'un quart des départements français qui ont des structures de soins palliatifs,
08:42 où là, il se vit quelque chose, pour avoir moi-même été aumônier en soins palliatifs
08:46 au début de ma vie dominicaine, des choses extraordinaires,
08:50 et alors que la mort rôde, les soins palliatifs peuvent permettre
08:56 des réconciliations et une manifestation d'une vie encore plus forte
09:00 entre la personne qui meurt et sa famille et ses amis,
09:04 et de se dire "mais l'euthanasie est la solution parce qu'on abrège toute temporalité difficile",
09:11 c'est peut-être aussi se soustraire à la possibilité qu'il y ait tout d'un coup
09:16 quelque chose d'une vie encore plus forte que la mort,
09:19 et où l'amour aura le dernier mot.
09:21 - Oui, sauf qu'il y a une inégalité totale, il faut encore insister là-dessus,
09:27 sur l'accès aux soins palliatifs, sur les institutions qui le proposent.
09:32 - Tout à fait. - Et puis il y a des cas particuliers,
09:34 comme les maladies de charcot, où on sait qu'il n'y a pas d'issue,
09:38 et est-ce qu'on doit laisser s'étouffer des gens, puisqu'on sait que la mort...
09:41 - Oui, mais la sédation profonde entre aussi dans le cadre des soins palliatifs,
09:45 c'est-à-dire que quand il y a des conditions extrêmement précises,
09:50 que la mort arrive, qu'il n'y a aucune possibilité de retour à une vie plus facile,
10:00 et bien le personnel médical peut prendre cette décision.
10:06 C'est-à-dire que la sédation profonde entre aussi dans les soins palliatifs.
10:10 - Mais est-ce que Dieu me pardonnera d'avoir voulu en finir comme ça ?
10:15 - La sédation profonde n'est ni le suicide assisté, ni l'euthanasie,
10:19 parce qu'elle est de laisser faire la nature,
10:23 quand précisément, nous, avec nos soins médicaux, on pourrait la faire reculer.
10:27 Donc c'est totalement différent.
10:29 - On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
10:32 [Musique]
10:34 - Le 10h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Anzmann.
10:39 - Et nous sommes avec frère Thierry Hubert, vous êtes producteur du Jour du Seigneur,
10:44 la première messe télé, c'était le 24 décembre 48, vous n'y étiez pas ?
10:49 - Non.
10:50 - 75 ans de messe à la télévision, des fidèles qui sont là au rendez-vous,
10:55 chaque dimanche sur France 2, on va en reparler avec vous dans un instant.
10:58 - On continue le zapping.
11:00 - Le fils de Coluche a lancé de nouveau la radio de solidarité des Restos du Coeur,
11:05 pour vous dire, je vais faire un zapping pour vous,
11:08 pour mobiliser évidemment les dons qui sont en baisse.
11:11 Le lancement de cette radio a donné l'occasion des 7 à vous hier,
11:14 de ressortir les archives de Coluche, qui intervenaient pour expliquer
11:17 qu'il fallait s'occuper des pauvres, car les politiques ne le faisaient pas.
11:21 - C'est pas vraiment de la charité, c'est vraiment de la distribution à la société
11:25 de biens qui appartiennent déjà à la société.
11:27 - Aujourd'hui, il n'y a plus que des clochards à nourrir,
11:29 il y a des chômeurs, c'est des gens qui ont une famille, qui ont un foyer.
11:32 On a vu ici des gens qui viennent chercher 5, 6 repas,
11:35 pour aller faire manger leurs enfants et leur famille chez eux.
11:37 - Les politiciens, bon, on a confiance ou on n'a pas confiance, ça dépend,
11:43 mais en tout cas, on sait quelque chose, c'est qu'il y a officiellement
11:46 600 000 personnes qui n'ont pas à bouffer en France, tous les jours.
11:49 Et les mecs vous disent ça comme un chiffre, et quand on leur demande
11:52 qu'est-ce qu'ils vont faire pour ça, ils disent "je sais pas".
11:56 Alors nous, on sait et on le fait.
11:58 - C'est émouvant, on entend pas. La charité, ça existe toujours ?
12:01 - Oui, et je dois dire qu'elle n'a pas que les frontières de l'Église catholique,
12:06 la preuve avec le Resto du Cœur.
12:08 Moi, j'ai été embarqué par un ami protestant pour aller tous les lundis soirs,
12:12 disons 3 fois sur 4, du côté de la gare Saint-Lazare,
12:16 pour être bénévole justement au Resto du Cœur,
12:18 où on se retrouve à 25 bénévoles chaque semaine
12:23 accueillis entre 180 et 240 personnes, délivrés sur ces repas.
12:29 - Il y a cette notion de charité.
12:31 - Alors mon frère, je ne sais pas si vous êtes dans la...
12:34 - Est-ce qu'on dit "mon frère" ou "frère" ?
12:36 - Comme vous voulez.
12:37 - Oui.
12:38 - On dit "mon frère" ou "frère", sinon les deux se disent facilement.
12:41 - Les deux se disent. Pardon de vous avoir interrompu.
12:43 - Pas de souci, madame.
12:44 Je sais pas si vous êtes le roi de la technologie,
12:47 mais ça dépasse l'entendement, ce que je vais faire vous entendre.
12:51 À Rouen, grâce à l'intelligence artificielle,
12:54 vous pouvez désormais discuter avec Jeanne d'Arc.
12:58 Vous pouvez discuter avec Jeanne d'Arc.
13:00 Écoutez, c'était sur BFM Normandie.
13:02 Ici, à l'historial Jeanne d'Arc de Rouen,
13:04 vous pouvez vous munir d'un magnète
13:06 et discuter directement avec la pucelle d'Orléans.
13:08 Alors comment ça fonctionne ? C'est très simple.
13:10 - C'est un magnète. Déjà c'est un produit qui est beau.
13:15 C'est un beau magnète.
13:16 Et ensuite, il suffit de le retourner.
13:18 Il y a un QR code au dos.
13:19 Vous le scannez avec votre téléphone.
13:21 Pas besoin de télécharger une application.
13:23 Et là, il y a un espace de discussion qui s'ouvre.
13:25 Et l'intelligence artificielle de Jeanne d'Arc vous dit bonjour.
13:29 Et vous n'avez plus qu'à discuter avec elle.
13:31 En français ou en anglais, en cinq autres langues.
13:35 - Alors là, par exemple, à ma question "Comment vas-tu ?",
13:37 elle m'a répondu "Je vais bien, merci de demander".
13:39 Je suis rempli d'énergie et d'espoir,
13:41 prêt à continuer à me battre pour la justice et la liberté.
13:44 - Vous vous rendez compte quand même, parler à Jeanne d'Arc ?
13:48 Qu'en pensez-vous de cette évolution ?
13:50 - Si on va jusqu'à Jeanne d'Arc,
13:52 autant remonter à la Vierge Marie.
13:54 - Je le sous-entendais !
13:56 Je le sous-entendais !
13:58 - Je trouve dommage que dans les églises,
14:00 on remplace les bougies par des lumignons électroniques.
14:03 - Oui, oui, oui.
14:05 Evidemment, ça enlève un peu la poésie.
14:08 Parce que surtout qu'une bougie,
14:10 c'est toujours de la lumière vivante.
14:12 En quelque sorte.
14:13 Alors que de manière...
14:15 Avec une petite pile, c'est...
14:18 - C'est un peu prosaïque.
14:20 On perd l'esprit.
14:22 - Oui, le fait d'aller déposer du ciel.
14:24 C'est un signe.
14:25 - Est-ce que vous, vous parlez avec les morts ?
14:27 Vous croyez qu'on peut parler avec les morts ?
14:29 - Je pense qu'il peut y avoir une relation...
14:32 Oui, une sorte de compagnonnage
14:36 avec les personnes qu'on a aimées,
14:38 qui sont décédées.
14:40 Je ne sais pas s'il faut dire esprit,
14:42 je pense que c'est aussi...
14:44 C'est ce que l'Église appelle la communion des saints.
14:47 C'est-à-dire cette proximité
14:49 où tout d'un coup,
14:51 le ciel paraît un peu moins vide
14:53 parce qu'il est de gens qu'on a aimés
14:55 et qui y sont.
14:56 - Je vous mets une musique ?
14:58 - Elle est érablant.
14:59 - Oui, c'est Benjamin Biollet.
15:01 Je sais que vous aimez bien,
15:02 c'est pour vous faire plaisir.
15:03 Il était en live dans "C'est à vous",
15:04 c'est mon cadeau.
15:05 Il interprète en piano-voix.
15:06 "Ton héritage", c'est magnifique.
15:09 - Je te prie quand la nuit tombe,
15:12 mon enfant, mon enfant,
15:14 si tu ne fleuris pas les tombes,
15:17 mes chéries, les absents,
15:20 si tu as peur de la bombe
15:23 et du ciel trop grand,
15:25 si tu parles à ton ombre
15:28 de temps en temps...
15:30 - Vous avez vu, j'ai commencé "Si tu pries, mon fils".
15:33 - Absolument.
15:34 Bravo.
15:35 C'est toujours très bien.
15:36 Bravo pour les hapies.
15:37 Vous avez suggéré Tino Rossi.
15:38 C'est les 30 ans de sa mort.
15:40 - Oui, mais ça c'est votre époque.
15:41 - Aujourd'hui, voilà.
15:42 C'est mon époque qui a disparu le 27 septembre 1983.
15:46 - Je ne suis pas très nostalgique de Tino Rossi.
15:48 Je m'excuse auprès des Corses.
15:50 - Merci, John.
15:51 - John, mon enfant.
15:53 - Alors, parlons du Jour du Seigneur.
15:57 Donc, 75 ans d'existence.
15:59 Vous en êtes le producteur.
16:00 Qu'est-ce que ça signifie d'être producteur
16:03 pour le Jour du Seigneur ?
16:04 - Alors, être producteur du Jour du Seigneur,
16:06 c'est d'abord recevoir une mission de l'Église de France
16:11 sur proposition de notre supérieur, des Dominicains.
16:16 Et puis, pour un mandat de 3 ans renouvelable,
16:20 c'est d'être celui qui va donner le cap
16:24 et la ligne directrice éditoriale
16:28 de ce qu'on veut donner à la télévision,
16:30 c'est-à-dire concrètement...
16:32 - Vous choisissez les paroisses ?
16:35 - Oui, ou de donner de grandes lignes.
16:37 C'est-à-dire que, tiens, par exemple,
16:40 pour nous préparer à Noël, on va faire quelque chose.
16:43 L'année dernière, en résonance avec la guerre en Ukraine,
16:45 c'était devenir artisan de paix.
16:47 Là, ça va être sur les sentinelles de lumière.
16:49 Ça peut être une année de se dire,
16:52 eh bien, depuis le Covid, par exemple,
16:55 l'été, c'est de dire, on a tellement été renfermés,
16:58 y compris dans nos églises, on y est toute l'année.
17:02 Donc, l'été, on va faire des messes à ciel ouvert.
17:04 Et donc, on va montrer à travers la messe,
17:07 la mer, la montagne, les vignes, etc.
17:10 - C'est beaucoup de moyens techniques,
17:12 parce que c'est une installation de trois jours,
17:14 il y a beaucoup, beaucoup de caméras.
17:16 Ça coûte très cher, tout ça, qui paye ?
17:18 - Alors, qui paye, c'est une coproduction
17:20 entre France Télévisions et l'association
17:23 qui produit Le Jour du Seigneur,
17:26 et qui s'appelle le CFRT.
17:28 C'est le Comité Français de Radio-Télévision,
17:30 vous voyez, qui est né en 1950,
17:32 et qui a 280 000 donateurs,
17:36 qui permettent, en fait,
17:39 avec France Télévisions, d'offrir cette messe,
17:45 et puis aussi de produire sur tous les écrans,
17:48 aujourd'hui, ce que l'Évangile nous dit,
17:51 et ce que le pape François, un peu, si vous voulez,
17:53 a développé aussi le week-end dernier à Marseille.
17:56 - Régulièrement, il y a des mouvements,
17:59 des gens qui réclament qu'on ne la diffuse plus,
18:01 qu'on ne diffuse plus la messe à la télévision,
18:04 en quoi c'est une mission de service public ?
18:06 - Oui, notre chance, c'est que dès le début,
18:09 alors que nous avons 75 ans,
18:11 au fur et à mesure des années,
18:13 le dimanche matin a été sacralisé,
18:16 si j'ose l'expression,
18:17 avec six autres traditions religieuses,
18:20 ce qui offre, vous voyez, une ouverture interreligieuse
18:26 et une notion de la laïcité tout à fait audible
18:29 sur le service public,
18:31 que la découverte de nos traditions religieuses,
18:34 de la richesse et de la culture qu'elles renferment,
18:36 eh bien, doit être soutenue par le service public.
18:41 - Oui, c'est vrai, il y a l'islam, il y a le bouddhisme,
18:44 - Mais ce ne sont pas des cérémonies,
18:46 ce sont des échanges pour les autres religions.
18:48 - Alors, ça dépend des producteurs,
18:50 il y a aujourd'hui une tendance
18:55 à présenter un peu plus de cultes
18:57 dans les autres religions, dans les autres émissions aussi.
19:00 - J'étais comme Valérie, j'étais aussi sur les débats.
19:03 - Il y a malgré tout une perte...
19:07 - De la foi ?
19:08 - Oui, de la foi, ou de la culture religieuse, très clairement.
19:13 Il y a quand même une génération plus jeune aujourd'hui
19:17 qui va à l'église ?
19:19 C'est une audience très âgée en tout cas à la télévision.
19:24 - Oui, à la télévision,
19:25 ou quand on dit qu'on parle d'un jeune à la télévision,
19:27 c'est qu'il a à peu près 50 ans.
19:29 On voit bien que de toute façon les 35 ans n'ont plus la télévision.
19:32 Donc il faut pouvoir être capable de migrer.
19:34 - Mais aujourd'hui, sur cette perte de la foi,
19:37 ou en tout cas de la pratique religieuse,
19:39 d'aller à l'église, il y a moins de monde dans les églises ?
19:42 - Il y a moins de monde, assurément.
19:45 Après, je dirais qu'on peut aussi se dire
19:48 qu'il y a souvent une ferveur.
19:51 Quand cela était mécanique pendant longtemps,
19:54 aujourd'hui ce choix va motiver une mobilisation,
20:00 une générosité, une charité,
20:02 peut-être ce qu'on appelle l'évangélisation,
20:05 un peu plus grande qu'autrefois
20:07 quand tout cela faisait partie du paysage.
20:09 - Est-ce que pour les messes, vous castez les prêtres
20:11 pour savoir s'ils sont bons à la télévision ?
20:13 Non mais c'est une vraie question !
20:15 S'ils passent bien à la télévision,
20:17 s'ils ont une bonne voix, une bonne allure ?
20:19 - Non, point. Mais nous avons une équipe de prédicateurs.
20:22 L'Omélie est faite par une équipe d'à peu près 12 prêtres.
20:27 - Ah, donc c'est quand même un casting !
20:29 - Pour la prédication, oui.
20:31 Imaginez quand même que c'est un direct,
20:36 et que pendant 7 minutes, il parle tout seul,
20:40 et qu'à part M. Macron qui peut faire 30 ou 35 minutes
20:43 à parler tout seul,
20:45 personne à la télévision ne parle 7 minutes en direct tout seul.
20:49 Et donc il y a tout d'un coup une pression, un stress.
20:53 Il faut être capable d'assumer ça quelque part.
20:56 Et donc on voit bien quand légitimement,
21:00 des prêtres de paroisse nous disent
21:02 "Mais moi j'aime bien prêcher, je prêcherai bien à la télévision."
21:04 On dit "Attendez, là, parce que vous ne savez pas exactement..."
21:07 Quand tout d'un coup on dit "3, 2, 1, hop, c'est parti !"
21:11 Là, en direct. Il y a du direct.
21:14 Et c'est ça qui fait aussi la beauté de la messe à la télévision
21:18 sur le plan purement technique.
21:21 C'est qu'on a affaire à un des derniers directs de la télévision française
21:25 où 98% des gens n'ont jamais fait de télé
21:28 et n'en feront pas en sortant.
21:31 Et on ose faire ça. Et ça marche.
21:34 - Mais il y a d'autres modes de communication.
21:36 On va y revenir avec Gilles dans un instant.
21:39 On reste avec vous, frère Thierry Hubert,
21:41 producteur du jour du seigneur. A tout de suite.
21:44 - Sud Radio, le supplément média.
21:47 - Le supplément média, Valérie, aujourd'hui.
21:50 C'est pour vous, Thierry Hubert, que j'ai été à la cave,
21:54 j'ai été voir les archives.
21:57 Et vous allez entendre la première messe.
21:59 Tout démarre par la messe de Noël.
22:01 Vous allez voir toute l'histoire.
22:03 Et vous allez même entendre Pi 12.
22:05 - Mes chers frères, je me dois à l'occasion
22:08 de cette première messe télévisée.
22:11 - C'est même une première mondiale.
22:13 Et c'est un Dominicain qui est à l'origine de cette idée folle
22:16 de visionner la messe de Noël.
22:18 Fort de ce succès, le père Pichard propose à la télévision française
22:21 balbutiante un programme hebdomadaire composé d'un magazine
22:24 et d'une messe, le tout en direct.
22:27 Dans les années 50, la catholique, comme on l'appelle,
22:29 dispense de l'enseignement religieux, produit les premières fictions.
22:32 L'émission catholique invente même l'Eurovision.
22:35 - Mais silence, les portes vont s'ouvrir pour la première audience
22:39 que le pape donne aux spectateurs de la télévision.
22:42 Nous attendons de la télévision des conséquences de la plus haute portée
22:48 par la révélation toujours plus éclatante de la vérité aux intelligences loyales.
22:55 - C'est génial. - C'est fou.
22:58 - Vous m'avez mis un doute. Vous pensez que c'est Pi 9 ?
23:01 Parce que j'ai dit Pi 12. - Non, c'est Pi 12.
23:04 - Ça vous a fait sourire d'entendre ça ?
23:09 - Oui, parce que ça a beaucoup évolué.
23:12 - Je revois encore les images où la caméra avance vers le pape
23:17 et comme ça lui fait un peu peur et qu'il y a une marque sur le sol
23:20 qui dit que la caméra doit s'arrêter là,
23:23 on le voit se lever un peu de son siège pontifical
23:27 pour vérifier si la caméra s'est bien arrêtée au bon endroit.
23:32 - Le pape a du training pour les vidéos, les caméras maintenant ?
23:35 Est-ce qu'il y a des gens qui s'entraînent ?
23:37 - Il y a un service comme au Vatican qui est extrêmement moderne et à la pointe.
23:44 - Vous l'avez vu, le pape, samedi vous y étiez ?
23:47 - À Marseille j'y étais, j'étais au Vélodrome dans cette ferveur incroyable.
23:52 - C'était quoi l'ambiance ?
23:55 - C'est-à-dire que c'est une énergie qui était à la fois formée par du chant,
24:02 formée aussi par une parfois des qualités de silence pendant la messe
24:06 et qui tout d'un coup montre une communion qui transcende.
24:10 J'ai revu le cardinal Aveline le lendemain,
24:14 alors que lui était dans la Papamobile,
24:17 il disait d'arriver dans le stade en papamobile
24:21 et puis de sentir tout d'un coup l'énergie de 60 000 personnes.
24:25 C'est un électrochoc considérable, le pape peut se sentir très fatigué
24:29 mais il reçoit cette énergie-là et puis il donne le meilleur de lui-même pendant la célébration.
24:35 - C'est un pape de gauche ?
24:37 - C'est-à-dire que l'Église n'aime jamais avoir des catégories trop faciles.
24:43 C'est-à-dire que si on parle, c'était Donald R. Kamara qui disait ça,
24:47 si je parle des pauvres on dit que je suis un saint
24:50 et si je dénonce les causes de la pauvreté on va dire que je suis marxiste.
24:53 - Ah c'est joli ça !
24:55 - Mais il faut rappeler que le pape est dans son rôle, encore une fois, dans ce qu'il dit.
25:01 C'est-à-dire que c'est un pape qui nous vient d'un autre continent,
25:05 qui nous vient d'une famille qui avait immigré,
25:07 qui a toute une histoire et il porte aussi cette problématique-là dans sa chair,
25:12 de la même que le cardinal Aveline qui a traversé la Méditerranée
25:17 quand il avait 5 ans en 1962, quand il a fallu quitter l'Algérie.
25:21 Et que quand il porte le discours qu'il a porté sur les personnes migrantes,
25:27 en bateau, eh bien évidemment qu'il peut se dire "mais c'était moi à 5 ans".
25:32 - Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même une évolution qui devrait se faire
25:36 au sein de l'Église catholique, en particulier sur l'ordination des femmes ?
25:39 On voit qu'il y a une pénurie de prêtres, de vocation,
25:45 est-ce qu'il n'y a pas une évolution ? Peut-être le mariage ?
25:48 Le mariage on n'y reviendra jamais ?
25:50 - Alors ce qui est très traditionnel dans l'Église, c'est pas le mariage des prêtres,
25:54 on leur donne des hommes mariés prêtres. C'est dans ce sens-là que c'est traditionnel
25:58 et que jusque vers l'an 1000, comme d'ailleurs les orthodoxes toujours aujourd'hui,
26:02 il y a un clergé, ou même les maronnites qui sont en communion avec l'Église de Rome
26:08 et qui sont au Liban, ils ont un clergé marié.
26:10 Donc ça c'est quelque chose qui pourrait un jour,
26:13 mais je ne suis pas du tout sous le signe de l'Esprit-Saint quand je dis ça,
26:18 mais ça pourrait tout à fait être possible.
26:20 Après, même Benoît XVI avait ouvert l'idée que les femmes puissent avoir un ministère propre.
26:31 Puisque après tout, quand Jésus ressuscite, ce sont d'abord à des femmes à qui il s'adresse,
26:39 et pas à ses disciples. Donc il y a quelque chose qui pourrait être pensé là-dessus.
26:43 - Comment vous expliquez qu'il y ait beaucoup de stars qui se disent musulmans,
26:47 qui parlent de la religion, que ce soit des chanteurs, des acteurs,
26:51 et qu'aucun acteur ou chanteur, il y a Mireille Mathieu,
26:54 - Il y a Adèle Mallet. - Il y a Adèle Mallet,
26:56 se revendiquent de la religion chrétienne.
26:58 Comment vous expliquez ça, qu'il n'y ait pas dans le monde du spectacle et autres,
27:02 qui est entendu par les jeunes, de porte-parole de l'Église ?
27:05 - Mais parce que c'est toute la difficulté de l'histoire de l'Église et de la société française,
27:11 qu'il y a une sorte de difficulté toujours à sortir,
27:19 ou à avoir tellement privatisé sa foi, dans la culture française,
27:24 avec une laïcité qui n'a pas toujours été bien comprise,
27:28 ou qui se referme encore aujourd'hui, beaucoup plus d'ailleurs,
27:32 que peut-être il y a 50 ou 70 ans, où il pouvait y avoir des conflits très ouverts,
27:37 mais les gens au moins débattaient, alors que maintenant on a tellement privatisé sa foi,
27:42 que tout d'un coup, ça a coupé le lien, cette séparation avec l'Église.
27:49 - Oui, alors puisqu'on parle justement de Dieu et de la foi auprès des jeunes,
27:56 vous connaissez le Père Mathieu ? - Oui.
27:58 - C'est le curé de TikTok, le Père Mathieu. - Un des prêtres de TikTok.
28:02 - Il y a le Père Vionnet aussi, enfin il y a plein de... - Oui, il y a un frère dominicain.
28:06 - Alors écoutons le curé... - Le prêtre.
28:09 - Le prêtre, non, le Père, pardon, le Père Mathieu, qui sur TikTok expliquait
28:14 pourquoi la religion chrétienne était au-dessus des autres religions.
28:18 - Pourquoi le christianisme serait la vraie religion et pas les autres ?
28:22 En fait, au-delà de se demander le christianisme, il faut s'intéresser à la personne du Christ.
28:28 Et c'est ce que C.S. Lewis, l'auteur des chroniques de Narnia, a fait.
28:32 Il en est arrivé à la conclusion que soit Jésus est un fou, un illuminé,
28:38 soit Jésus est un imposteur, un menteur, soit Jésus est vraiment le fils de Dieu.
28:45 Et à la fin de son raisonnement, il dit "il me semble que ce n'était ni un fou ni un imposteur.
28:51 Voilà pourquoi, aussi étrange, impressionnant ou invraisemblable que cela puisse paraître,
28:57 il me faut voir Dieu en Jésus. Dieu est venu dans ce monde dans une forme humaine."
29:03 - C'est des petites chroniques comme ça.
29:07 - Que ce soit le Père Viollet ou le Père Mathieu, ils sont tous canons, ils sont tous sexy,
29:13 ils pourraient faire partie d'un boy's band. Non mais c'est vrai, blague à part.
29:16 On n'a pas cette image du prêtre moderne et sexy.
29:20 - Il y en a eu quelques-uns, on en parlait en rentaine, il y avait eu l'abbé Grosjean qui...
29:23 - Ah, je ne me souviens plus de l'abbé Grosjean !
29:25 - Il y en avait six ici. Et c'est vrai que ça aide aussi peut-être à faire passer des messages.
29:30 Vous pensez que c'est une bonne chose d'utiliser ces moyens modernes ?
29:34 - Oui, évidemment. De toute façon, le père Pichard est arrivé au moment où la télévision naissait
29:39 et le jour du Seigneur a été créé alors qu'il y avait 3000 à 5000 postes de télévision en France.
29:43 Et qu'on ne pensait pas du tout de ce qu'allait devenir ce média
29:48 pendant toute la durée de la deuxième partie du XXème siècle.
29:52 Après, il faut y aller souvent avec prudence
29:56 parce que la médiatisation, la védéterisation, est quelque chose de très très difficile
30:02 et que ça peut se retourner contre ceux qui, avec beaucoup de générosité, se lancent là-dedans.
30:10 Donc, moi je crois beaucoup, en tout cas c'est ce qu'on cherche à faire au jour du Seigneur,
30:16 c'est que ce soit une équipe, par exemple, de prédicateurs.
30:19 - Pour qu'il n'y ait pas de starification, qu'il n'y en ait pas un qui prenne le dessus sur les autres ?
30:23 - Oui, il faut faire très très attention à ça.
30:25 - Et ils ont envie d'être stars ou pas ? Qu'est-ce que ça leur fait passer à la télé ?
30:28 - Quand bien même ils ne le chercheraient pas, ils peuvent se retrouver tout d'un coup exposés.
30:33 Et puis, il a fatigué dedans, il y a une sorte de dérapage, on sait la puissance des réseaux sociaux.
30:40 - Ils reçoivent des courriers de fans ou pas ?
30:42 - Ah oui, je crois qu'ils reçoivent, oui évidemment.
30:45 - C'est drôle !
30:46 - Oui, évidemment.
30:48 - Et pour revenir à nos curés sur TikTok et sur les réseaux sociaux,
30:54 est-ce que ce n'est pas aussi le moyen de reconnecter une population qui ne va plus à l'église ?
31:00 - C'est-à-dire que, évidemment, si on veut créer des ponts plutôt que des murs,
31:05 et que si tous les jeunes sont sur TikTok, et qu'on a pour cible la jeunesse,
31:11 pour pouvoir évangéliser, évidemment qu'il vaut mieux être là où ils sont,
31:15 plutôt que de croire qu'ils vont venir là où on est.
31:17 - La seule question que j'aimerais lui poser, mais vous n'avez sans doute pas la réponse,
31:20 c'est qu'est-ce qui fait de l'argent ?
31:21 Parce que quand vous avez autant de vidéos d'un million ou deux millions de vues,
31:24 vous gagnez beaucoup d'argent sur TikTok.
31:25 - Je ne sais pas si c'est monétarisé.
31:26 - Si, si, bien sûr, bien sûr, forcément.
31:28 - Il faudrait lui poser la question aussi.
31:31 Sur, justement, le jour du Seigneur, c'est une émission, encore une fois, qui est construite.
31:38 Cette messe, elle est très produite.
31:41 - Oui, elle est travaillée par des équipes, elle est travaillée avec la paroisse,
31:45 elle est travaillée avec les techniciens de France Télévisions,
31:50 les réalisateurs, les intermittents.
31:52 Et puis notre ambition aujourd'hui, c'est de se dire, effectivement,
31:57 il y a une migration de la télévision traditionnelle au numérique,
32:01 et donc c'est de vivre aussi une sorte d'envol numérique,
32:05 à travers une plateforme qui présenterait tout notre patrimoine et toute notre actualité.
32:11 On a des documentaires assez inédits,
32:14 mais le jour du Seigneur est un des premiers à être parti en Afrique dans les années 50.
32:19 - Et il y a des replays, c'est une question de nos auditeurs,
32:22 c'est sur la plateforme de France Télévisions.
32:25 - Oui, ou notre site internet aussi.
32:26 - Moi j'avais une question sur aujourd'hui la laïcité, on en parle beaucoup,
32:31 ça concerne évidemment toutes les religions,
32:34 mais en particulier l'islam avec des signes ostensibles.
32:38 Quelle est, vous, votre position là-dessus ?
32:41 Est-ce que finalement, ce n'est pas aussi pour les catholiques,
32:46 qui vivent souvent leur foi avec une petite croix,
32:50 moins de signes ostensibles, est-ce que ce n'est pas pénalisant pour vous ?
32:56 - En tout cas, c'est-à-dire qu'il faut différencier,
33:00 et là on est très mauvais parce qu'on ne sait pas ce qui est du culturel ou ce qui est du cultuel,
33:05 dans l'islam et dans les pratiques culturelles des pays traditionnels en terre d'islam.
33:14 Et puis ensuite, il faudrait se défier que par peur d'un certain islam,
33:21 tout d'un coup les catholiques adoptent ce qu'ils dénoncent chez les autres.
33:26 Nous on a aussi notre propre manière de vivre notre foi,
33:30 notre propre manière, due à une histoire française compliquée entre la religion et l'Etat,
33:35 d'être présent dans le monde, mais pas forcément de manière toujours très visible,
33:42 mais néanmoins réelle.
33:44 Il faut donc y aller, je ne peux pas répondre en 20 secondes,
33:48 mais il faut y aller avec beaucoup de prudence,
33:50 et puis essayer de voir la distinction et de ne pas être trop uniforme, je pense, dans notre propre pays.
33:58 - Non, je crois qu'on a fini. Petite anecdote, vous avez votre portable depuis tout à l'heure dans la main,
34:02 c'est quoi votre sonnerie ?
34:04 - Je l'ai mis en mode avion.
34:05 - Non mais sinon, c'est pas une sonnerie catholique, vous n'avez pas les frères, ils les prennent, ils chantent ?
34:10 - Non, vous n'avez pas ça.
34:13 Merci d'avoir été avec nous ce matin, frère Thierry Hubert, producteur du Jour du Seigneur.
34:18 Ça fait combien de temps que vous y êtes ?
34:19 - Cinq ans.
34:20 - Cinq ans, voilà.
34:21 - Et je suis à mon deuxième mandat.
34:23 - Deuxième mandat, bon ça veut dire que vous faites le job, comme on dit.
34:26 - Le Jour du Seigneur, donc tous les dimanches sur France 2 à 10h30, la messe à 11h.
34:32 Merci à vous d'avoir été avec nous. Dans un instant, on se retrouve pour commenter l'actualité.