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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'interroge sur la position des Catholiques sur le sujet délicat de l'Immigration.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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00:00 Place à l'édito politique sur Europe avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa. Bonjour Vincent.
00:08 Alors le pas François arrive à Marseille aujourd'hui, il sera accueilli sur le tarmac de Marignane par Elisabeth Borne et demain Emmanuel Macron
00:14 assistera à la messe au stade Vélodrome.
00:17 Un président en exercice qui assiste à une messe pontificale sur le sol français, on n'a pas vu ça depuis Valéry Giscard d'Estaing.
00:23 C'était en
00:25 1980, c'est un événement politique selon vous Vincent ? Vous savez Dimitri, si le chef de l'état avait été absent, la dimension politique de cette
00:32 visite n'en aurait pas été moins importante.
00:34 François est un chef religieux,
00:35 mais qui fait volontiers de la politique.
00:37 On peut présager de ses discours à Marseille, d'autant que le pape, il l'a montré à Lisbonne pendant les JMJ, aime improviser,
00:43 mais tout indique que la question migratoire
00:45 sera au coeur de ce voyage. Et sur cette question, il faut lever quelques malentendus. Sur le plan spirituel,
00:52 l'accueil de l'étranger est au coeur du message évangélique, c'est même la fin de l'évangile selon saint Matthieu.
00:57 "Venez à moi les bénis de mon père, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli." Mais quand cette question prend un tour politique, quand l'accueil
01:04 inconditionnel est présenté comme le dogme qui doit présider à toute décision sur l'immigration, là c'est autre chose.
01:11 Le droit d'asile est vieux comme le christianisme, et il a été inventé pour protéger des vies menacées dans leur chair,
01:16 pas pour entraîner le déséquilibre des nations par l'ouverture des frontières à tout un continent.
01:21 Quand le discours de François prend cette tournure,
01:23 beaucoup de catholiques se souviennent que l'infaillibilité pontificale ne concerne pas ces questions temporelles,
01:28 qui certes tourmentent les consciences, mais qui pour reprendre une autre formule
01:32 évangélique doivent être rendues à César et non pas à Dieu. - Il est possible que le pape profite de la présence d'Emmanuel Macron pour
01:39 justement critiquer sa politique migratoire.
01:42 - Alors cela devrait plaire à la catégorie de catholique qui se situe très à gauche et qui voudrait par l'abolition des frontières installer ici et maintenant
01:49 les promesses de la fraternité universelle, mais pour les autres.
01:51 Ceux qui selon le dernier sondage IFOP sur le sujet votent à droite, je vous rappelle qu'en 2022,
01:56 40% d'entre eux ont voté soit Le Pen, soit Dupont-Aignan, soit Zemmour,
01:59 7% pour Valéry Pécresse et 29% pour Emmanuel Macron.
02:03 On peut imaginer que ces catholiques français là resteront en distance des propos du pape, et sans se sentir forcément
02:10 associés à Emmanuel Macron, qui se trouve souvent trop laxiste dans la protection de nos frontières.
02:15 Disons que sur la politique d'immigration, beaucoup de catholiques français pratiquent le Ni-Ni, ni pape François, ni Emmanuel Macron.
02:21 - Et pourtant l'église catholique est une structure verticale, Vincent.
02:24 - Oui, mais c'est pas un régiment non plus. En fait, on arrive à ce paradoxe que les catholiques les plus progressistes,
02:29 compte tenu de la position de François sur les migrants, en appellent à l'autorité pontificale,
02:33 principe qu'ils trouvaient jusque là ridicule. Et de l'autre côté, les plus conservateurs formés à l'adhésion au siège de Rome
02:39 s'éloignent de l'homme en blanc quand ils commencent à faire de la politique,
02:43 attitude qu'ils pensaient autrefois périlleuse. Jean-Luc Mélenchon est papolatre et Philippe de Villiers est anticlérical. On appelle ça un chiasme.
02:50 C'est pour cela qu'il est un peu hasardeux de penser que la présence d'Emmanuel Macron à la messe samedi puisse avoir des conséquences électorales.
02:56 Son absence aurait été jugée critiquable et sa présence est considérée comme bienveillante, mais rien de plus. En fait,
03:03 le rendez-vous décisif entre Emmanuel Macron et les catholiques, ce n'est pas Marseille et l'immigration,
03:08 mais la question de l'euthanasie et du suicide assisté. L'heure de la mort pour la théologie chrétienne est aussi sacrée que le mystère de la naissance.
03:14 Donner à l'État la possibilité d'administrer ses instants,
03:18 pour une majorité de catholiques, c'est faire basculer notre société dans une logique qui ne peut être qu'il-nus-même.
03:23 Et même chez ceux qui ne croient pas, mais sont attachés aux formes et aux principes du christianisme,
03:27 la légalisation de l'euthanasie par le président de la République
03:30 apparaîtra comme une rupture et peut-être même comme un affront.
03:35 sur Europe 1. Merci beaucoup Vincent Trémolet de Villers.