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« La France et le Royaume-Uni sont complémentaires »

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00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à tous, le roi Charles III d'Angleterre est en France pour une visite d'état de trois jours,
00:10 symbole des bonnes relations entre la France et le Royaume-Uni,
00:13 relations qui se sont réchauffées d'un point de vue commercial.
00:17 Pour preuve, les échanges entre nos deux pays ne cessent de progresser.
00:20 Bonsoir Françoise Rauch.
00:22 Bonsoir à vous.
00:23 Vous êtes la présidente de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique, invité éco de France Info.
00:28 Ce soir, je le disais, la dynamique est extrêmement positive
00:31 quand on regarde les relations commerciales entre la France et le Royaume-Uni.
00:34 Selon les derniers chiffres dont on dispose, ils sont en hausse de 18% sur un an.
00:40 Comment vous l'expliquez ?
00:41 Eh bien, nous l'expliquons par la dynamique des entreprises, qu'elles soient françaises ou britanniques,
00:47 puisque c'est dans les deux sens que l'augmentation se fait.
00:51 Il faut dire que nous sommes revenus en 2022, nous avons atteint une année record
00:58 avec plus de 111 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'échange entre la France et la Grande-Bretagne,
01:06 et la Grande-Bretagne et la France des deux côtés.
01:09 Et je dirais que cette bonne progression continue de se conforter,
01:16 parce qu'il y a eu 18% de plus sur les premiers semestres de l'année 2023 comparé à l'année 2022.
01:25 Au semestre de l'année 2022.
01:27 On pense évidemment au Brexit, ça fait deux ans et demi maintenant.
01:30 Est-ce que ça veut dire que le Brexit finalement, il a peu d'effet sur les relations commerciales entre la France et le Royaume-Uni aujourd'hui,
01:37 alors qu'il y a des droits de douane en hausse, que les camions attendent à la frontière désormais,
01:41 doivent remplir de la paperasse, ça ne freine pas les échanges ?
01:45 Ça freinait les échanges, mais puisque en 2019, c'était une année où on était à près de 100 milliards d'euros d'échanges,
02:00 mais vous savez, les entreprises, elles sont au-delà de la politique.
02:06 Et nous sommes deux grands pays qui avons besoin l'un de l'autre au niveau économique.
02:11 On est assez complémentaires. Le Royaume-Uni vend plus de services à la France que la France ne vend des services au Royaume-Uni.
02:20 En revanche, la France vend plus de biens au Royaume-Uni que le Royaume-Uni ne vend en France.
02:27 Donc nous, globalement, les entreprises ont maintenu leur pression sur les marchés et ont continué de travailler.
02:38 Est-ce que les secteurs d'activité ont changé ? Est-ce que les échanges ont changé ?
02:43 La France est aujourd'hui le sixième fournisseur du Royaume-Uni, son huitième client.
02:47 Oui, alors un peu, mais c'est assez faible finalement.
02:53 On a dit par exemple qu'il y a des services financiers qui sont arrivés en France après le Brexit.
02:59 Oui, il y a eu des services financiers, mais néanmoins, le Royaume-Uni reste le premier en termes d'échanges au niveau des services en France.
03:11 Alors que la France, en termes de services financiers, a récupéré un certain nombre.
03:19 Mais elle a récupéré surtout, ce n'est pas tellement au niveau des banques, c'est au niveau des entreprises de conseil, des entreprises de comptabilité, des entreprises d'audit.
03:30 Elle a beaucoup récupéré.
03:31 Mais c'est quand même étonnant que le fait qu'il y ait des droits de douane maintenant entre nos deux pays ne freine pas les échanges.
03:37 Non, parce qu'il y a une dynamique des entreprises qui savent exporter, qui ont besoin, qui savent exporter hors de l'Europe.
03:49 Là, c'est un pays où on applique les règles de l'exportation.
03:54 Mais le marché est là, c'est le marché qui est demandeur, c'est le marché qui crée la demande.
03:59 Et c'est les entreprises qui s'adaptent pour répondre à cette demande.
04:03 Le Royaume-Uni, partenaire commercial de la France, investisseur également sur notre territoire, troisième derrière les Etats-Unis et l'Allemagne.
04:10 On n'a plus outre-Manche cette image négative qui nous colle à la peau avec des transports en commun en panne.
04:16 En même temps, il y en a aussi de l'autre côté de la Manche, les 35 heures, les grèves à répétition.
04:21 Tout ça, ça ne compte plus ?
04:22 Je ne dirais pas que ça ne compte plus.
04:24 Mais je crois que si vous voulez, les entreprises qui sont extrêmement dynamiques savent passer au-delà.
04:33 On dit toujours « business as usual », quel que soit l'environnement politique.
04:38 Qu'est-ce qui vient chercher l'Anglais qui investit en France et qui crée des emplois et de l'activité en France ?
04:44 Pourquoi est-ce qu'il vient en France plutôt qu'en Allemagne, par exemple ?
04:46 D'abord, il est très présent en Allemagne aussi.
04:49 Mais je crois que le problème, et ça c'est lié à la pandémie notamment ou même à la guerre d'Ukraine,
04:55 c'est qu'on a des problèmes de mobilité, de faire venir le coup pour faire venir des produits, des sous-produits de la Chine, de l'Inde ou du Vietnam.
05:07 Et ce que l'on essaie de faire, aussi bien les entreprises françaises que les entreprises britanniques,
05:12 c'est de sécuriser leurs approvisionnements en s'adressant à des pays plus proches.
05:19 Parce que ça réduit aussi les coûts.
05:21 Et donc la France reste attractive.
05:23 Comme l'Angleterre peut l'être aussi pour les Français.
05:26 Et donc vous pensez que les Anglais vont continuer à investir en France ?
05:30 Ça reste un pays tout à fait malgré…
05:33 Oui, ils continueront d'investir en France et en Europe, c'est certainement vrai.
05:38 Merci beaucoup Françoise Roche, présidente de la Chambre de commerce et d'industrie franco-britannique.
05:43 Invité Echo de France Info ce soir.

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