Paris 2024 : "Je pense que les images de Paris ont donné envie au monde entier de venir" déclare la directrice générale d'Air France

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00:00L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04Bonjour à toutes et à tous et bonjour à vous Anne Regaille.
00:07Bonjour Isabelle.
00:08Vous êtes la directrice générale d'Air France.
00:10Après les Jeux Olympiques, nous sommes en plein Jeux Paralympiques.
00:13Vous avez transporté les athlètes, les parathlètes, on va y revenir évidemment.
00:18Mais plus largement, est-ce que ces deux événements majeurs ont éloigné les touristes de la destination France cet été ou c'est tout le contraire ?
00:26Alors, on avait dit que nous attendions de revenir au trafic de l'été 2019, donc à peu près 125 000 clients par jour.
00:33C'est ce que nous avons fait.
00:35Mais pour autant, effectivement, il y a eu un effet J.O.
00:39Puisque les clients habituels de cette période, qui sont des étrangers qui viennent visiter Paris, étaient beaucoup plus absents.
00:46Beaucoup de spectateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques étaient des Français et des Européens.
00:51Et donc, le volume de nos clients a été beaucoup plus fortement sur des clients en correspondance qui passent par Paris, mais qui ne viennent pas visiter Paris ou la France.
00:59Et donc, vous n'avez pas eu des Chinois, des Américains, des destinations lointaines qui reviennent visiter Paris ?
01:05Beaucoup moins qu'à l'habitude.
01:07Donc, des correspondances dont le revenu est généralement un peu moins porteur.
01:12Et donc, forcément, on le verra évidemment dans nos résultats sur cet été.
01:16Et donc, ça veut dire qu'à priori, cette période n'est pas bénéfique pour Air France ?
01:21Alors, sur les mois, effectivement, de juin à juillet, on a une période qui, nous l'avons déjà dit, ne sera pas bénéfique.
01:29Pour autant, ça a été un succès extraordinaire en termes d'organisation.
01:34Jusqu'à présent, opérationnellement, le marathon des Jeux pour nous, l'arrivée et le départ des athlètes, l'arrivée et le départ des athlètes des Paralympiques,
01:44ça se passe bien. Il nous reste la dernière étape du marathon.
01:50À partir de ce week-end, effectivement, le départ des délégations, le retour.
01:54Mais pour l'instant, ça se passe bien. C'est une magnifique exposition pour Paris, mais également pour Marseille, pour Tahiti.
02:00Et donc, on peut espérer voir le même effet que celui qui était apparu pour les Jeux de Londres.
02:07C'est-à-dire de très belles saisons, de très belles années après les Jeux de Londres.
02:12Parce que je pense que les images de Paris et de la France ont donné envie au monde entier de venir.
02:17Et donc ça, vous espérez en bénéficier, vous Air France.
02:20Totalement.
02:21Parce que vous êtes associée à l'image de Paris.
02:23Absolument. Nous sommes une compagnie française qui revendique l'art de vivre à la française, qui a la Tour Eiffel comme emblème.
02:31Donc effectivement, on espère en bénéficier.
02:34Et on va voir, et on voit aujourd'hui, les réservations reprendre sur un rythme beaucoup plus soutenu.
02:40Donc effectivement, notre enjeu, c'est que ce soit une magnifique page de publicité pour la France.
02:46Est-ce que ça a été un tour de force aussi, vous avez commencé à l'évoquer, logistique pour Air France ?
02:53Je crois que vous avez effectué même des enregistrements au village même des athlètes.
02:58Clairement, on se prépare depuis plus d'un an pour que ce soit une réussite.
03:02On a accueilli 11 000 athlètes, à peu près un tiers des athlètes et des accrédités qui voyageaient par avion.
03:09L'enjeu, ça a été effectivement les accueillir au mieux avec leurs perches, leurs javelots, leurs kayaks.
03:15Et donc, on a même recréé avec Paris 2024 et Aéroports de Paris, un mini-aéroport au sein du village olympique pour faciliter les retours.
03:24C'est également ce que nous allons faire à partir de ce week-end pour le retour des paralympiques.
03:29Puisque les paralympiques, c'est à peu près 1500 personnes entre les athlètes et les accrédités.
03:34Plutôt 35%, donc un peu plus en proportion que les athlètes.
03:38Probablement parce que nos services de réservation qui sont à l'écoute et qui essaient de tannifier le parcours logistique sont un peu plus à l'écoute.
03:45Et puis un enjeu fort pour les athlètes qui se déplacent en fauteuil, qui ont généralement deux fauteuils.
03:53Qui sont très lourds.
03:54Qui sont très lourds, les fauteuils électriques de 100 à 300 kg qu'il faut manipuler avec précaution.
03:58De leur remettre leur fauteuil directement à la sortie de l'avion.
04:03Ce n'est pas anodin.
04:04Et c'est quelque chose qui n'arrive pas.
04:06En tout cas, ce n'est pas habituel.
04:07Ce n'est pas ce qu'on arrive à faire généralement.
04:10Parce que logistiquement, c'est beaucoup d'infrastructures, d'ascenseurs, de moyens humains.
04:14Mais c'est très important.
04:15Un fauteuil, c'est le prolongement du corps d'un athlète ou d'un client en situation de handicap.
04:20Donc essayer de garder ce procès.
04:22De lui rendre au plus vite son fauteuil dès la sortie de l'avion.
04:28Mais là, vous parlez des athlètes Anne Regaille ?
04:29Ou vous parlez du client lambda ?
04:31Alors là, je parle des athlètes.
04:32Parce que c'est ce qu'on a fait pour les athlètes.
04:35Et finalement, l'enjeu, l'ambition, c'est que ce procès, on puisse le développer pour nos clients en situation de handicap.
04:42Qui utilisent des fauteuils par la suite pour garder finalement une forme d'héritage de ces jeux.
04:46Et donc vous dites que dorénavant, vous allez tenter de mettre en place ces services.
04:51Qui seront des services payants ?
04:54Non, gratuits effectivement.
04:56Donc ça suppose une organisation très lourde.
04:58Avec Aéroports de Paris, main dans la main avec eux.
05:01Et c'est notre ambition d'héritage post-jeu.
05:04Alors vous avez commencé à dire que vous avez retrouvé les chiffres de fréquentation d'avant Covid.
05:10Est-ce que vous espérez que ça va durer ?
05:14Malgré parfois, il y a une sorte de bashing autour du transport aérien.
05:20On sait qu'il y a un certain nombre de lignes domestiques également qui ont été fermées en France.
05:24Quand on peut prendre le train à 2h30.
05:27Est-ce que vous pensez que les gens ont repris l'habitude et le goût du voyage en avion ?
05:33Ce qu'on a vu post-Covid, c'est une envie de voyager extrêmement forte.
05:37L'année 2023 a été une très belle année.
05:39A l'exception du réseau point-à-point domestique sur lequel nous avons dû projeter un nouveau modèle.
05:46Plus centré sur Roissy, sur les correspondances, sur l'alimentation du long courrier.
05:51Et donc vous avez fermé un certain nombre de lignes domestiques.
05:53Et surtout, nous restons présents fortement dans les régions.
05:58Mais nous allons recentrer l'activité d'Air France sur Roissy à compter de l'été 2026.
06:03Tandis que Transavia, qui fait partie du groupe Air France KLM.
06:08Qui l'accompagne à moindre coût.
06:10Absolument, va continuer à opérer au départ d'Orly.
06:14Mais oui, on peut dire que globalement, ce qu'on voit dans le monde, c'est un retour pour une appétence de voyage.
06:20Nous souhaitons un voyage raisonné.
06:23Un voyage de plus en plus durable.
06:25On investit énormément dans de nouveaux avions.
06:29Un changement accéléré de flotte.
06:31On va être à 50% d'avions de nouvelle génération l'an prochain.
06:33Quand on était seulement à 7% en 2019.
06:36Parce qu'ils consomment moins de carburant.
06:38Parce qu'ils consomment moins de carburant.
06:39Et on achète beaucoup de carburant.
06:41Plus durable, en tout cas, plus que l'industrie.
06:44Et on va progressivement augmenter ces parts-là.
06:47Vous êtes d'accord avec le patron d'Airbus quand il dit, Guillaume Fourry, qu'on en est au début de l'histoire de l'aviation.
06:54Ce n'est pas simplement un argument marketing pour que vous lui achetiez plus d'avions ?
07:00Non, je crois qu'on a un enjeu de l'industrie qui est absolument gigantesque.
07:06Qui est de transformer finalement nos moyennes propulsions.
07:09Changer nos types d'énergie de carburant.
07:12Rendre nos avions encore plus légers, encore plus économes.
07:16Pour pouvoir tenir nos objectifs.
07:17Nos objectifs court terme, c'est moins 30% de CO2 à l'horizon 2030 par rapport à 2019.
07:23Mais il faudra évidemment aller au-delà.
07:25Et c'est un enjeu de toute l'industrie.
07:27Et même de toute la chaîne.
07:28On aura besoin des énergéticiens, des pétroliers.
07:31Qu'ils changent effectivement leur production d'énergie.
07:35Vous avez des engagements en termes de réduction de CO2.
07:40Vous avez également des objectifs de rentabilité.
07:44Et ça passe par quoi pour Air France ?
07:46Je crois que c'est des enjeux qui ont été dessinés par le patron d'Air France,
07:49Kylen Bensmith, le canadien Bensmith.
07:52Est-ce que ça veut dire par exemple qu'on transporte moins de gens,
07:57mais plus en première ?
07:59Qu'ils vont dépenser plus d'argent ?
08:01Les billets vont coûter plus cher ?
08:03Est-ce que ça passe par ça, la rentabilité pour Air France aujourd'hui ?
08:06Alors je crois qu'on a voulu un positionnement effectivement plus premium d'Air France.
08:13Sur un trafic dont on a vu qu'il était plus résilient pendant le Covid.
08:17Et effectivement les billets vont coûter plus cher.
08:20Et nous on est très transparent.
08:22On est transparent à la fois sur les émissions de CO2 associées au voyage.
08:25Si vous réservez, on est une des seules compagnies qui affiche ça.
08:28Mais on est transparent aussi sur le fait que ça coûte un peu plus cher.
08:31Et quand on achète du carburant plus durable, on l'indique au client sur le billet.
08:35Et donc les billets vont coûter plus cher ?
08:37On a déjà des surcharges de carburant durable.
08:40Mais clairement on a une stratégie d'améliorer l'expérience client.
08:44Donc on aura une annonce de nouvelles classes premières, de nouvelles cabines premières d'ici la fin de l'année.
08:49On a également des nouveaux standards de voyage dans nos classes business.
08:52Avec des nouveaux sièges, des portes, plus d'intimité.
08:56On travaille nos cabines premium.
08:58Vous savez on a quatre classes de voyage.
09:00Nos cabines premium, restauration améliorée avec des restaurateurs étoilés.
09:05Des sièges plus confortables, plus inclinés.
09:07Mais aussi en économie.
09:09C'est-à-dire qu'on veut une expérience améliorée également pour nos clients en économie.
09:13Donc les billets vont être également plus chers en classe éco ?
09:16Alors non, quand on renouvelle notre flotte.
09:19Là on reçoit par exemple 35 Airbus 350.
09:23On a travaillé les cabines.
09:25Quand on travaille les nouveaux sièges en éco, c'est des écrans aussi plus grands.
09:29Par exemple vous pouvez connecter votre casque Bluetooth.
09:32Donc on travaille sur toutes les classes.
09:34Mais très clairement on voit qu'on a un trafic qui est plus résilient sur des classes qui sont plutôt des classes avant.
09:40Merci beaucoup Anne Rigail, directrice générale d'Air France.
09:45Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.

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