Autour de Bérengère Bonte et Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du mardi 19 septembre 2023.
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00:00 ...
00:03 -20h, 21h, France Info, Les Informés.
00:07 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
00:09 -Bonsoir à tous. Bienvenue dans Les Informés,
00:12 en radio et en télé jusqu'à 21h.
00:14 -Bonsoir, Jean-François. -Et bonsoir, Bérangère.
00:17 -La France en fait-elle trop pour Charles d'Angleterre ?
00:20 6 mois après le rendez-vous manqué de Mars,
00:23 le King arrive demain à Paris.
00:25 Qui cherche quoi dans cette visite ?
00:27 -Super experte ce soir et l'incontournable éditorialiste
00:30 du Daily Télégraphe, Anne-Elisabeth Moutet.
00:33 -Volodymyr Zelensky,
00:34 attendu à la tribune de l'ONU à New York.
00:38 Le président ukrainien qui a reçu
00:40 le soutien puissant appuyé de Joe Biden
00:43 à un moment clé où les opinions publiques peuvent se fissurer.
00:46 Faut-il un soutien total à Zelensky
00:50 ou une négociation avec Poutine ?
00:52 -Et puis, l'empédousa.
00:54 On essaiera de comprendre la position de la France
00:57 suite à la visite de Gérald Darmanin à Rome.
00:59 Débat politique qui tourne en France et en Europe
01:03 autour des mots "fermeté", "submersion", "appel d'air".
01:06 On se demandera où est donc passée la gauche.
01:09 Avec ce soir, outre Anne-Elisabeth Moutet,
01:11 Patrick Le Yarrick, éditorialiste à l'Humanité,
01:14 et Albert Zénoud, rédacteur en chef du service politique du Figaro.
01:18 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:21 Générique
01:23 -Il y a eu 1957, 1972,
01:26 92, 2004, 2014.
01:29 Elle me dira si j'en ai oublié.
01:31 Maintenant, 2023.
01:33 Six visites royales britanniques seulement.
01:36 C'est bien ça ? -Dans la pré-guerre.
01:38 -En 50 ans. D'où le faste, sans doute.
01:41 Au-delà de la rareté, Jean-François,
01:43 que vient chercher Charles III et qu'attend la France de cette visite ?
01:47 -Je citerai René Coty, Georges Pompidou,
01:50 François Mitterrand et Jacques Chirac
01:52 qui m'ont reçu auparavant.
01:54 Qu'est-ce qu'il vient chercher, Charles III ?
01:56 Le soutien, l'amitié de la France.
01:58 Et puis, il y a cette polémique
02:00 qui est sortie forcément du dîner d'Etat
02:04 qui sera organisé demain dans le cadre somptueux
02:07 du château de Versailles,
02:08 qui risque de raviver l'image d'un Emmanuel Macron,
02:12 monarque républicain,
02:14 dans une France qui souffre.
02:16 Je citerai le homard bleu, la volaille de Bresse,
02:19 les 150 convives dans le luxe déployé
02:24 dans la galerie des Glaces,
02:25 ce dîner d'Etat qui en rappelle d'autres.
02:28 Un faste qui peut détourner dans cette France à la peine,
02:31 qui parle de pouvoir d'achat, d'inflation
02:33 et de prix de l'essence à la pompe.
02:36 Charles III aurait préféré, peut-être,
02:39 ce déplacement français au mois de mars,
02:43 mais il a dû choisir l'Allemagne
02:45 parce qu'il y avait la réforme des retraites
02:47 et les manifestations.
02:49 Il peut nourrir la défiance à l'égard du chef de l'Etat.
02:51 Mais ce soir, dîner d'Etat nécessaire
02:54 parce que cette visite est placée sous le signe de l'entente cordiale.
02:58 On ne va pas rejouer la monarchie de juillet,
03:01 mais cette France doit régler quelques différends
03:03 avec le Royaume-Uni, le Brexit et autres débats.
03:06 Un faste qui, en mon sens,
03:09 est un débat en trompe-l'œil, aujourd'hui.
03:12 Le château de Versailles, choisi par Charles III
03:14 parce qu'il veut marcher dans les pas de sa mère,
03:17 et l'Elysée qui reste en haut lieu diplomatique.
03:20 Une façon de témoigner de sa relation privilégiée
03:23 avec le Royaume-Uni, d'afficher son savoir-faire, sa gastronomie.
03:26 L'image de la France vaut bien quelques homards bleus
03:29 et quelques volailles de Bresse.
03:31 -Anne-Elisabeth Moutet, avant de parler du menu,
03:34 parce que c'est important, tout a une importance.
03:36 Vous êtes éditorialiste au Daily Télégraphe.
03:39 Vous nous aviez glissé juste avant de démarrer l'émission.
03:42 Vous aviez un souvenir de la visite chez René Coty.
03:45 Ca me fascine.
03:46 -Je n'avais pas un souvenir de la visite chez Coty,
03:49 mais j'ai un souvenir de la visite de 72.
03:51 Tout le monde se souvient en Grande-Bretagne
03:54 de la visite chez Coty, parce que la reine,
03:56 c'était 10 ans après son accession au trône,
04:00 et même pas 10 ans, c'était...
04:02 Elle est couronnée en 53, c'est en 57.
04:05 Elle-même fait ses premiers pas.
04:07 Et elle est accueillie par cet avocat
04:09 qui est devenu président de la République
04:12 après 13 tours de scrutin au Congrès,
04:14 après la mort de Vincent Auriole.
04:17 C'est un entremonde, c'est la 4e République.
04:20 Elle est très bien accueillie.
04:22 Les Français se souviennent du rôle de l'Angleterre
04:25 dans la libération de la France et la Deuxième Guerre mondiale.
04:28 -Vous voyez nos Parisiens comme ils vous aiment.
04:31 -Oui. Et puis, elle est charmante.
04:34 Donc, il y a vraiment cette espèce d'empressement.
04:38 On lui ouvre l'Opéra de Paris, on la reçoit à Versailles.
04:41 Il faut voir les photos de l'époque,
04:43 parce que j'ai travaillé sur ces photos,
04:45 au moment où elle est morte, notamment.
04:47 C'est une espèce de fête pour la France,
04:50 qui est aussi une fête de la reconstruction
04:52 de tous les pays d'Europe après la Deuxième Guerre mondiale.
04:55 C'est quelque chose qui compte beaucoup.
04:58 La Grande-Bretagne a eu des tickets de rationnement jusqu'en 1954,
05:01 alors qu'en France, les tickets de rationnement se sont arrêtés en 1949.
05:05 Enfin avoir du fast, ça veut dire nous existons encore,
05:08 ce que nous avons été et nous pouvons l'être de nouveau.
05:12 Du fait que c'est à Versailles, on se dit qu'on renoue,
05:14 après cette horreur de six ans,
05:16 avec la continuité de nos histoires respectives.
05:19 -Merci pour ces souvenirs, qui ne sont pas directs, on l'a compris.
05:23 C'est important pour comprendre la place et l'importance
05:26 qu'a cette visite aujourd'hui
05:28 et qu'ont les visites royales britanniques en France.
05:31 Les Britanniques s'y intéressent
05:33 à cette visite de Charles III demain en France ?
05:36 -Beaucoup moins qu'aux visites de la Reine d'Angleterre,
05:39 dans les mêmes endroits.
05:41 Parce que Charles, il marche dans les pas de sa mère,
05:44 mais c'est pas sa mère, il a pas le glamour de sa mère,
05:47 c'est un roi de 75 ans avec une reine de 74 ans,
05:50 il a attendu son job plus que n'importe quel prince héritier
05:53 dans l'histoire de la Grande-Bretagne.
05:56 -Contrairement à Elisabeth.
05:57 -C'est assez différent, on les voit sur la photo.
06:00 Mais en même temps, à tout point de vue,
06:04 la famille royale s'est tenue d'une neutralité absolue
06:07 dans le vote du Brexit.
06:09 Et donc, avoir des relations apaisées avec l'Europe
06:13 dans une période où la Grande-Bretagne
06:16 a une influence très importante en Europe,
06:18 dans tout ce qui est militaire,
06:20 et certainement le pays qui a fait que l'Europe s'est rassemblée,
06:23 même si elle n'est pas membre de l'Union,
06:26 pour soutenir le combat de l'Ukraine.
06:29 C'est une chose importante.
06:30 Charles et Camilla, même avant la mort de la reine,
06:34 ont exprimé leur solidarité avec l'Ukraine très clairement.
06:37 Le prince William est allé rendre visite
06:40 à des troupes britanniques en Pologne,
06:42 à côté de l'Ukraine.
06:43 L'armée britannique a entraîné des soldats ukrainiens.
06:46 C'est quelque chose aussi qui recolore
06:50 la notion d'une défense européenne
06:53 qui tient à coeur Emmanuel Macron.
06:55 Et ce voyage compte aussi pour ça.
06:58 -On a envie d'entendre Patrick Le Yarrick et Albert Zenou
07:02 sur ce voyage royal.
07:05 On va s'interrompre.
07:06 -Trois ans après la précédente guerre,
07:09 l'Azerbaïdjan lance une nouvelle opération militaire
07:12 au Nagornik, à Rabat.
07:13 Bakou demande le retrait total et inconditionnel
07:16 de son adversaire arménien de cette région,
07:19 disputé depuis des décennies avec l'Arménie.
07:22 L'armée d'Azerbaïdjan affirme avoir pris
07:25 plus de 60 positions arméniennes
07:27 dans son offensive du jour.
07:28 Les combats ont fait 60 morts et 80 blessés,
07:31 selon les derniers bilans.
07:33 La France convoque, elle, pour jeudi,
07:35 après-demain, une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU.
07:38 Ce sera un emploi douté.
07:40 L'image du jour, Volodymyr Zelensky,
07:42 attendu pour la première fois à la tribune de l'ONU.
07:45 Le président ukrainien doit aussi rencontrer
07:48 à New York le président brésilien Lula,
07:51 à l'inverse de plusieurs puissances occidentales.
07:54 Le Brésil, en effet, n'a jamais imposé
07:56 de sanctions financières à la Russie
07:58 après son invasion de l'Ukraine.
08:00 Et puis, des containers seront installés
08:03 dans les jours qui viennent au centre de rétention
08:05 des migrants de Menton, dans les Alpes-Maritimes.
08:08 Le site peut accueillir seulement une centaine de personnes.
08:12 Il est saturé par l'afflux d'étrangers
08:14 en provenance d'Italie.
08:15 Les autorités italiennes sont débordées.
08:18 Invité ce soir du 20h de TF1, Gérald Darmanin,
08:21 ministre de l'Intérieur, devrait annoncer
08:23 de nouvelles mesures à propos de ce dossier.
08:26 -France Info.
08:27 -20h, 21h,
08:29 les informés.
08:30 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
08:32 -Avec ce soir Patrick Le Yarrick,
08:34 de l'Humanité, Albert Zeynoux, du Figaro,
08:37 et Anne-Élisabeth Moutet, du Daily Télégraphe.
08:39 On parle de cette visite royale.
08:41 Patrick Le Yarrick, qui plissait les sourcils,
08:44 on va dire, tout à l'heure, quand on...
08:46 Dites-nous, cette visite, vous, vous l'accueillez,
08:49 vous l'attendez comment ?
08:51 -Qu'il y ait des échanges, des visites,
08:53 il n'y a rien de plus normal.
08:55 Ceci dit... -On en fait trop ?
08:57 -Le contexte dans lequel ça se déroule
08:59 et...
09:00 Dans son éditorial,
09:02 Jean-François Ackilly a pointé un problème.
09:04 Au moment où les gens ont tant de difficultés
09:08 chez nous, les prix flambent,
09:11 ils ne peuvent pas se loger,
09:13 on déploie ce faste incroyable,
09:16 c'est un autre temps, ça ne colle plus.
09:19 On n'est plus du temps de René Cotti,
09:21 on n'est plus au temps de la fin de la guerre.
09:26 -Ca n'est que de la symbolique.
09:28 J'ai pointé le problème tout en estimant
09:30 qu'il fallait tout de même maintenir ce faste-là
09:35 à l'endroit du couple royal britannique.
09:38 Vous êtes en désaccord ?
09:39 -Je ne vous accuse pas de ça. -Vous êtes d'accord ?
09:42 -Non, non, non. J'ai dit qu'il y ait des relations normales,
09:47 oui, mais il y a très peu de cas
09:50 où un chef d'Etat étranger venant en France
09:54 est reçu de cette manière-là dans le contexte que nous connaissons.
09:58 Deuxièmement, sur les questions politiques,
10:01 oui, je veux bien, il y aura des discussions politiques,
10:04 mais il faut savoir que constitutionnellement,
10:07 le roi au Royaume-Uni n'a pas de pouvoir.
10:10 Vous êtes plus connaisseuse que moi,
10:13 mais c'est le Premier ministre qui détient la possibilité
10:17 de rassembler les parlementaires, de prendre des décisions,
10:21 c'est eux qui animent la vie politique,
10:24 même si sa parole compte, évidemment.
10:26 -Le roi a un rôle qui est de conseiller et de prévenir,
10:30 c'est-à-dire si le roi ou la reine, pendant longtemps,
10:33 a l'impression qu'il se passe quelque chose de très important
10:37 pour le royaume, c'est son devoir d'intervenir.
10:40 Ca s'est passé une ou deux fois dans le règne d'Elisabeth II.
10:43 Pour Charles, on va souhaiter que ça n'arrive pas,
10:46 mais le roi est là et il est briefé toutes les semaines
10:49 par le Premier ministre, il reçoit tous les papiers du gouvernement,
10:53 et il est là pour exprimer la ligne de la Grande-Bretagne.
10:56 Toute la symbolique, y compris les visites privées et officielles,
11:00 aucune n'est entreprise sans qu'on se pose des questions
11:03 sur les faits politiques. Il est une incarnation
11:08 d'un pays à la fois politique et puis même religieux,
11:11 car en Grande-Bretagne, à la différence de la France,
11:15 il y a une religion officielle dont il est pape.
11:17 François avait dit à Caroline Pigottzi
11:20 "La seule personne que je voudrais rencontrer,
11:22 "c'est la reine d'Angleterre."
11:24 - Albert Zénot, quelle valeur ça a pour vous, cette visite du roi ?
11:28 - C'est à la fois diplomatique, symbolique et politique.
11:32 C'est très important, la relation entre la France et l'Angleterre,
11:35 une relation millénaire qui n'a pas toujours été
11:39 de bonne facture.
11:41 Ca a été la perfide Albion pendant longtemps,
11:43 et puis il y a quand même quelques années,
11:46 quelques dizaines d'années,
11:48 ça a été le meilleur allié de la France.
11:50 - Ca date de Louis-Philippe, c'est plus que quelques années.
11:54 - Oui, oui. Donc l'alliance...
11:56 - C'est un siècle. - C'est vrai.
11:58 L'alliance est réelle et c'est très important,
12:01 à la fois pour l'Angleterre, mais aussi pour la France.
12:05 Je tiens à signaler que c'est une visite de roi à presque roi,
12:10 puisque dans la dimension...
12:12 Il y a une dimension de monarque républicain
12:15 que j'ai l'habitude de dire, mais il faut savoir aussi
12:18 que constitutionnellement, le président français
12:20 est coprince d'Andorre, donc il a un statut aristocratique.
12:24 - C'est peut-être pas d'abord un citoyen qui reçoit,
12:27 on est d'accord. - Non, mais il est aussi
12:29 vice-roi de l'île des Feusan, au large de l'Andraï.
12:32 C'est anecdotique. - Le côté monarchique
12:35 ne tient pas à ses attributions. - C'est un côté monarchique
12:38 qui plaît beaucoup à Emmanuel Macron.
12:40 Non pas que... On lui reproche souvent
12:43 d'avoir une dimension monarchique,
12:45 mais il se plaît dans cette dimension.
12:47 - C'est ce côté monarque républicain
12:49 qu'on compte. - Bien sûr.
12:51 Il a voulu restaurer, par rapport à après l'élection de Hollande,
12:54 il a voulu restaurer ce côté régalien
12:58 au-dessus des partis, comme chef des Français,
13:02 et ça lui colle bien la peau.
13:04 Donc on peut s'en moquer, on peut le regretter,
13:07 mais il y a cette dimension qui est pas...
13:10 C'est à négliger non plus.
13:12 - Patrick Le Yarrick continue à se marrer.
13:14 - C'est un fait. Je rejoins une partie de ce que vous dites.
13:17 C'est que le monarque républicain français
13:21 a plus de pouvoir,
13:23 utilise plus de méthodes autoritaires
13:26 que le roi Charles.
13:28 - Anne-Elisabeth Moutet, ça joue, cette fascination ?
13:31 J'élargis la question des Français
13:33 pour la monarchie en général britannique,
13:36 notamment, mais monarchie en général.
13:38 - La fascination française pour la monarchie britannique
13:41 est quand même...
13:43 Pourquoi aimez-vous tellement notre monarchie ?
13:45 On voit bien dans tous les journaux,
13:47 pas seulement People, l'intérêt général des gens.
13:50 On se rend bien compte que la monarchie britannique,
13:53 qui a tout de même presque 1 000 ans,
13:55 fascine beaucoup plus que,
13:57 je ne vais certainement pas en dire du mal,
14:00 la monarchie belge, la monarchie suédoise, etc.
14:03 Le Japon est, si on veut,
14:07 c'est l'autre monarchie établie depuis encore plus longtemps,
14:11 depuis 1 500 ans.
14:12 Le Japon pratique encore sa monarchie
14:14 comme elle était pratiquée en Grande-Bretagne,
14:17 ce qui s'est changé sous Elisabeth II.
14:19 La famille royale est tellement séparée du reste du peuple,
14:22 elle parle avec un accent tellement différent
14:25 qu'une partie des Japonais ne le comprend pas.
14:27 On ne les rencontre pas, on ne leur parle pas,
14:30 ils ne donnent pas d'interview.
14:32 C'est ce qu'était la famille royale
14:34 au moment du sacre d'Elisabeth II,
14:36 et ce qu'on a vu changer au cours des années.
14:39 C'est intéressant.
14:40 Seulement, les Britanniques,
14:42 chez qui il y a un sentiment républicain
14:44 qui se développe,
14:46 il suffit qu'on leur dise
14:47 "Vous allez avoir le président Johnson",
14:49 ils disent "Surtout pas ça, on préfère avoir un roi ou une reine".
14:53 -Vous validez le dîner avec 150 convives,
14:56 des hommes d'affaires, des responsables politiques,
14:59 demain soir, dans la Galerie des Glaces,
15:02 avec le menu et le fast afférent ?
15:04 -Evidemment, c'est une hypocrisie folle de penser
15:07 que parce qu'on va faire travailler des gens,
15:09 parce qu'on va montrer la qualité de la nourriture française
15:13 au patrimoine de l'UNESCO,
15:14 qu'on va montrer la beauté des monuments français,
15:17 on ne va pas attirer l'intérêt, l'admiration,
15:20 une certaine affection pour la France,
15:22 parce qu'on va faire des économies,
15:24 on va leur donner des jambon-beurre à la gare du Nord.
15:27 Ca me paraît vraiment une erreur.
15:30 Tous ces gens qui sont en train de travailler ce soir à Versailles,
15:33 ils apportent...
15:35 D'abord, ils sont payés, des impôts, des charges sociales,
15:38 et ils apportent quelque chose à la réputation de la France.
15:41 -Le jambon-beurre fait partie de notre patrimoine,
15:44 Anne-Elisabeth Moutet.
15:46 -Il y a une hiérarchie à l'Elysée, dans les dîners d'Etat,
15:50 il y a une hiérarchie, et au sommet de l'hiérarchie
15:53 se trouve la réception, ce qui était avant la Reine d'Angleterre.
15:56 Aujourd'hui, le roi, c'est le top.
15:58 Là, on sort, on fait les petits plats dans les grands.
16:02 -Il faut savoir qu'il était prévu au menu du foie gras,
16:06 et le roi Charles III a refusé le foie gras.
16:09 -Ce que la Reine d'Angleterre adorait.
16:11 -Le foie gras, au départ, s'est développé chez les oiseaux
16:15 parce que quand ils faisaient leur migration,
16:18 il ne fallait pas qu'ils dépassent un certain poids.
16:21 C'était leur foie, l'évolution darwinienne,
16:23 qui devenait grain, et c'est ce qui les faisait survivre
16:27 à la traversée de la Méditerranée en velan.
16:29 Aujourd'hui, dans les bonnes fermes de foie gras,
16:32 d'une manière humaine,
16:33 c'est ce que les oiseaux font naturellement.
16:36 -Quel est le message sur le foie gras ?
16:38 -Je défends le foie gras, mais le roi Charles n'est pas d'accord.
16:42 Je défends le foie gras parce que quand on traite bien...
16:46 -Pourquoi ? -Parce qu'il pense que c'est
16:48 de la violence animale.
16:50 Il pense que c'est de la violence animale.
16:52 Quand on traite mal les animaux et que vous achetez du foie gras,
16:56 ça peut être ça.
16:57 -On va passer à la digestion du foie,
16:59 à la digestion de tous les Brexit,
17:01 quota de pêche, gestion de migrants
17:04 et autres contrats australiens,
17:06 juste après le Fil info, puisqu'il est 20h20.
17:08 Stéphane Milon.
17:10 Emmanuelle Langlois, pardon.
17:11 -Volodymyr Zelensky, pour la 1re fois,
17:14 avita à s'exprimer depuis la tribune de l'ONU à New York.
17:17 Le président ukrainien accuse Moscou de se servir
17:20 de l'alimentation et de l'énergie comme d'une arme
17:23 et affirme que la Russie n'a aucun droit
17:26 à l'arme nucléaire. Il accuse enfin Moscou de génocide
17:29 après la déportation d'enfants ukrainiens.
17:31 En France, c'est la 1re mobilisation de l'année
17:34 des étudiants. Dans plusieurs villes de l'Hexagone,
17:37 des syndicats et associations de jeunesse
17:40 protestent contre la sélection à l'université.
17:43 Ils veulent alerter sur la situation
17:45 de ce qu'ils appellent les "sans fac",
17:47 à ces étudiants sans aucune place, sans aucune affectation,
17:50 en licence ou en master à la rentrée.
17:53 Plusieurs lycées ont été évacués en Seine-Maritime,
17:56 en Indonésie, dans les Hautes-Pyrénées,
17:58 dans les Yvelines, suite à des menaces d'attentats.
18:01 En Normandie, 6 établissements scolaires
18:03 ont été évacués suite à des messages de menaces d'attentats
18:07 adressés dans la matinée par e-mail
18:09 aux directions des établissements.
18:11 Le parquet national antiterroriste lui requiert un procès
18:14 devant la cour d'assises spéciale contre Brahim Aouissaoui,
18:18 le Tunisien âgé de 21 ans,
18:20 accusé d'avoir tué 3 personnes dans la basilique de Nice.
18:23 C'était en 2020.
18:25 ...
18:26 -France Info.
18:28 ...
18:29 -20h, 21h, les informés.
18:32 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
18:35 -En compagnie de Patrick Leyaric, l'Humanité,
18:37 Albert Zénoud, du Figaro, Anne-Elisabeth Moutet,
18:40 du Daily Télégraph.
18:42 Jean-François, on se faisait la remarque, quand même,
18:45 de toutes ces difficultés qu'il y a eu
18:47 dans les relations franco-britanniques,
18:49 le Brexit, les quotas de pêche.
18:51 Et là, il s'agit, et cette visite manquée de mars,
18:54 également, de restaurer quelque chose
18:56 et d'afficher le grand rabibochage.
18:59 -Oui, c'est vrai que le Brexit a été,
19:01 on va dire, une pomme de discorde,
19:03 pas seulement entre la Grande-Bretagne et la France,
19:06 mais avec l'institution de l'Union européenne.
19:10 Il y a eu peut-être les mauvaises manières,
19:12 du moins jugées brutales,
19:14 d'un Boris Johnson à notre endroit,
19:16 mais pas seulement à notre endroit,
19:18 à l'endroit de Bruxelles, plus généralement,
19:21 ce qui a créé une situation de tension.
19:23 Cette tension existe aussi entre les deux pays,
19:26 les deux rives, si je puis dire,
19:28 avec l'abcès des migrants,
19:30 d'abord de la jungle, puis à Calais,
19:32 puisque, vous le savez,
19:34 la Grande-Bretagne refuse à ces migrants
19:36 de traverser le Channel
19:38 pour poursuivre leur vie en Grande-Bretagne,
19:41 et ils sont donc réservés, bloqués chez nous,
19:44 à Calais, même s'il y a une participation
19:46 de forces de l'ordre britannique
19:48 pour essayer de tenter de réguler ce problème
19:51 que personne n'arrive à faire.
19:53 Vous ajoutez le drame des quotas de pêche,
19:56 c'est quasiment une situation de guerre
19:58 entre les bateaux de pêche des deux rives,
20:01 et l'affaire des sous-marins australiens,
20:03 qui reste une épine dans le pied
20:05 pour Emmanuel Macron.
20:07 Il y a des différents.
20:08 Il y a, au fond, des sujets de brouille
20:12 qui peuvent être durables.
20:14 C'est vrai que cette visite du roi Charles III,
20:17 Charles III, peut arriver à un moment
20:20 de... pour dire une forme de réconciliation
20:23 entre les deux pays.
20:25 Ca passe par ce niveau-là de diplomatie,
20:27 parce que c'est aussi de la diplomatie
20:30 que le roi d'Angleterre va produire
20:32 pour permettre, justement, d'adoucir un petit peu,
20:35 on va dire, ces différents,
20:37 les mettre dans le rétroviseur.
20:39 C'est nécessaire, car même s'ils sont sortis
20:41 de l'UE, les Britanniques font partie de l'Europe.
20:44 -C'est oublié, tout ça.
20:46 On nous vend beaucoup une immense proximité
20:49 d'Emmanuel Macron et de Charles III.
20:51 Est-ce que c'est ça, la clé ?
20:53 Est-ce que c'est réel, d'ailleurs ?
20:55 -Je vois pas très bien comment ils auraient pu
20:58 avoir une grande proximité.
21:00 Ils se sont un peu rencontrés,
21:02 mais j'ai pas l'impression que ce soit...
21:04 J'ai pas l'impression que ce soit très réel.
21:07 Il y a, à la différence de la relation difficile
21:10 entre Boris Johnson et Emmanuel Macron,
21:12 ils s'entendent mieux avec Richie Sunak.
21:15 Ils ont à peu près le même âge,
21:17 ils ont une carrière qui est assez coassemblable
21:20 avec d'excellentes études,
21:22 fonction publique, banque privée, etc.
21:24 Donc, tout ça, c'est des choses qui les rapprochent
21:27 plutôt qu'autre chose. Ils se comprennent mieux.
21:30 Mais il y a malgré tout des points
21:32 qui sont des points de pure politique,
21:34 pas des points personnels.
21:36 Je ne perçois pas vraiment la proximité personnelle.
21:39 Sur la politique, certainement,
21:41 le côté monarque vert du prince...
21:43 du roi Charles, on a du mal à l'appeler le roi Charles.
21:47 Mais depuis 30 ans, sa sincérité évidente
21:49 avant tout le monde sur l'écologie,
21:51 l'architecture humaine, etc.,
21:53 ce sont des choses qui parlent bien
21:55 au jeune gouvernement d'Emmanuel Macron.
21:58 Donc, ça, c'est en commun.
22:00 Pour le reste, si on doit parler de l'histoire
22:02 de l'AUKUS, c'est-à-dire l'Alliance d'Australie,
22:06 Nouvelle-Zélande, Grande-Bretagne,
22:08 sur les sous-marins,
22:09 ça, c'est assez différent,
22:11 parce que les Britanniques eux-mêmes,
22:14 quand on en parle en semi-privé,
22:16 ils vous disent "Ces sous-marins,
22:18 "on sait bien que les Australiens
22:20 "les avaient commandés et ont été brutaux à votre égard."
22:23 Mais ce qu'on dit,
22:25 c'est quelque chose qui exprime un problème plus grave.
22:28 Ils se sont dit, comme ils ont...
22:30 Vous savez que quand un pays fabrique
22:32 un équipement de guerre,
22:34 il a un droit de regard sur ce qu'on en fait.
22:36 Et des sous-marins australiens,
22:38 c'est peut-être fait pour voir ce qui se passe en Chine.
22:41 La France était capable de dire "Vous n'avez pas le droit
22:45 "de faire ça."
22:46 Ils nous ont dit...
22:47 On voulait des sous-marins nucléaires.
22:49 C'est pas vrai. Ils voulaient ce qu'on leur a donné,
22:52 des sous-marins non nucléaires.
22:54 On sait faire des sous-marins nucléaires en France.
22:57 L'avantage du sous-marin non nucléaire,
23:00 c'est qu'il fait aucun bruit.
23:02 Le sous-marin nucléaire, près des côtes de la Chine,
23:05 c'est pas le moment d'arrêter le refroidisseur du moteur.
23:08 Sinon, c'est mauvais.
23:09 Donc là, il y a eu une brutalité australienne
23:12 qui a fait qu'on n'avait pas confiance dans la France.
23:15 - Patrick Loyeri, qu'y reste-t-il de ce genre de période
23:18 très dure dans les relations ?
23:20 - On ne peut pas oublier ça.
23:22 - Elle est toujours là, la rancœur ?
23:24 - C'est pas de la rancœur.
23:26 C'est un problème politique et diplomatique fondamental.
23:29 On ne peut pas oublier ce coup de jarnac,
23:32 qui vient d'être expliqué,
23:33 qui est un coup de jarnac d'un point de vue industriel, certes,
23:37 mais aussi d'un point de vue diplomatique et stratégique.
23:41 C'est l'emprise des Américains dans le Pacifique.
23:44 C'est ça qu'il y a derrière.
23:46 Et le Royaume-Uni, les dirigeants du Royaume-Uni,
23:51 pas le roi, vraisemblablement,
23:53 mais les dirigeants du Royaume-Uni ont apporté,
23:56 comme souvent, leur caution à cela.
23:58 Et dans le débat que nous avons là,
24:02 il ne faut pas oublier la collision
24:04 qui est en train de se produire, quand même.
24:07 Vous dites qu'il a des affinités
24:09 avec le Premier ministre du Royaume-Uni,
24:12 ce qui est vrai, tout à fait vrai,
24:14 pour les raisons que vous avez dites,
24:16 mais aujourd'hui, il recevait le leader du Parti travailliste,
24:19 ce qui ne plaît pas au Premier ministre conservateur
24:23 du Royaume-Uni.
24:24 Donc, travaillistes qui peuvent gagner les prochaines élections,
24:28 parce que rien ne va au Royaume-Uni.
24:30 Si ici, ça ne va pas, là-bas, ça ne va pas mieux
24:33 pour les populations, pour les salariés en général.
24:36 – C'est consolant.
24:37 – Et moi, ça ne me console pas du tout
24:39 que les grands de ce monde fassent ripaille
24:42 pendant que les gens, eux, ont faim.
24:44 – En tout cas, c'est un joli coup de Keir Starmer,
24:47 puisque c'est de lui dont on parle.
24:49 Ça fait un peu de barouf, ça, Anne-Élisabeth Moutet ?
24:51 – Oui, et surtout, c'est là où les Britanniques disent vraiment,
24:55 le jour de la visite du roi, recevoir le leader de l'opposition
24:58 au lieu du Premier ministre britannique, il y a comme un couac.
25:02 – C'est un impair, Albert Zénon ? Petit impair diplomatique ?
25:05 – C'est une mauvaise manière faite à Sudak,
25:10 au Premier ministre britannique.
25:12 Effectivement, on va recevoir son adversaire
25:15 juste avant la revisite royale.
25:17 Bon, ce n'est pas ce qu'on a fait de mieux sur le plan diplomatique.
25:20 – Et sur les ripailles évoquées par Baptiste Le Yarik ?
25:23 – On en revient au fameux jambon-beurre.
25:26 Est-ce qu'on va donner un jambon-beurre au roi qui y vient ?
25:29 C'est normal, la France, c'est l'excellence gastronomique.
25:33 On fait goûter l'excellence gastronomique.
25:35 – Un très bon cuisinier à l'Elysée aussi,
25:38 ça pouvait se faire là-bas, c'est ce que disent certains.
25:40 – Oui, mais il s'agissait aussi de vendre…
25:43 C'est de la représentation.
25:46 – On fait la vocabulaire quand je dis ça.
25:49 – Et pas seulement du diable.
25:50 Mais il faut vendre aussi ce que la France a de meilleur.
25:54 Et quand vous avez des grands cuisiniers,
25:56 on a la chance d'avoir de très grands cuisiniers,
25:57 les grands chefs font ce qu'ils font.
26:00 Et honnêtement, effectivement, la situation de la France est compliquée,
26:05 il y a beaucoup de Français qui sont dans le besoin.
26:09 – D'Anglais aussi.
26:10 – C'est pas pour autant qu'on va arrêter d'offrir un peu d'excellence
26:15 à un roi qui vient pour la première fois.
26:17 – Et puis il faut rappeler que le château de Versailles
26:19 n'est pas simplement le château des rois,
26:21 c'est aussi le siège du Congrès parlementaire.
26:24 – Il s'agissait aussi de rattraper la première vie,
26:26 de rater au printemps…
26:29 – C'est clair.
26:30 – …aux raisons, à cause de la réforme des retraites.
26:32 – Vous parlez de Congrès, Charles s'exprimera devant le Sénat
26:34 jeudi matin, ce qui n'est jamais arrivé,
26:36 la Reine s'était exprimée dans une salle à tenantes.
26:39 Donc là aussi, beaucoup de symboles,
26:41 et on aura l'occasion d'en reparler forcément demain et jeudi.
26:45 On va clore cette page royale,
26:48 on va s'interrompre pour le point sur l'info,
26:51 et puis on parlera ensuite de Vladimir Zelensky
26:53 qui s'est exprimé, qui s'exprime en ce moment à la tribune de l'ONU,
26:56 il est 20h30.
26:57 [Musique]
27:04 Bonsoir Benjamin Fontaine.
27:05 – Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:07 La Russie n'a aucun droit de détenir des armes nucléaires,
27:11 déclaration de Vladimir Zelensky il y a quelques minutes
27:13 devant les membres des Nations Unies réunis en Assemblée Générale à New York.
27:17 Il accuse Moscou de déporter des enfants ukrainiens et évoque un génocide.
27:22 C'est la première fois que le président ukrainien
27:24 s'exprime physiquement devant l'Assemblée
27:26 depuis le début de la guerre avec la Russie.
27:28 Cet après-midi, Joe Biden a appelé les États membres
27:30 à se rassembler contre l'agresseur russe.
27:33 Le Conseil de sécurité de l'ONU, justement, est convoqué en urgence jeudi
27:37 à la demande de la France pour évoquer la situation dans le Haut-Karabakh,
27:40 cette enclave disputée par l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis 30 ans.
27:45 Ce matin, l'Azerbaïdjan a lancé une opération militaire dans la zone,
27:48 elle assure avoir repris 60 positions aux séparatistes arméniens.
27:53 La France n'accueillera pas de migrants qui viennent de l'Ampédouza
27:56 assure ce soir Gérald Darmanin sur TF1, le ministre de l'Intérieur,
27:59 qui précise qu'aucun camp de migrants ne sera installé à Menton.
28:02 Cette information a circulé ces dernières heures dans la ville.
28:05 Il s'agit seulement d'augmenter les capacités du local de police
28:09 pour les étrangers en situation irrégulière.
28:11 Il réclame une allocation pour tous les étudiants et toutes les étudiantes.
28:15 14 présidents d'universités publient une tribune dans le Monde
28:18 pour demander une grande réforme des bourses aux étudiantes.
28:21 Selon eux, cette allocation réduirait les inégalités, la pauvreté
28:24 et assurerait aux étudiants un revenu décent.
28:27 Dans une demi-heure, les joueurs du Paris Saint-Germain
28:29 reçoivent le Borussia Dortmund au Parc des Princes
28:32 pour leur premier match de la saison en Ligue des Champions.
28:34 Des Parisiens déjà sous pression dans une poule très relevée
28:38 avec Milan et Newcastle.
28:40 Dantier et Baye, de nouveaux titulaires avec le 15 de France
28:43 pour le match face à la Namibie jeudi.
28:45 Fabien Galtier a dévoilé aujourd'hui la liste des 23 joueurs
28:48 retenus pour cette troisième rencontre de la Coupe du Monde.
28:50 Grégory Eldrit, gêné au genou, sera ménager.
28:54 Et puis une Bretonne va toucher 109 millions d'euros la semaine prochaine
28:57 après sa victoire à l'Euromillion au début du mois.
28:59 C'est le plus gros gain remporté cette année à la loterie.
29:02 (Générique)
29:04 -France Info.
29:05 -20h, 21h, France Info, les informés.
29:09 Jean-François Ackilly, Béranger Bon.
29:12 -Avec ce soir, Patrick Le Yarrick, éditorialiste à l'Humanité,
29:16 Albert Zenou, rédacteur en chef du service politique du Figaro
29:19 et Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily,
29:23 télégraphe, et on évoque Volodymyr Zelensky,
29:25 qui joue gros, qui joue et gros quand même
29:28 avec ce déplacement du jour.
29:29 Lui aussi, le président ukrainien qui montait pour la première fois
29:33 à la tribune de l'ONU.
29:34 Jean-François, il venait compter ses soutiens
29:37 après un an et demi de guerre.
29:39 Dites-nous ce qu'il en ressort.
29:41 -Discours en cours du président ukrainien.
29:43 Que dit-il ?
29:45 Il invite les dirigeants de la planète à un sommet de la paix.
29:49 Nous verrons bien ce qu'il y met dedans.
29:51 Il accuse Moscou de se servir de l'alimentation,
29:53 en référence au blé ukrainien,
29:55 et de l'énergie comme d'une arme pour le président de l'Ukraine.
29:59 La Russie n'a aucun droit de détenir des armes nucléaires.
30:02 C'est un discours qui est prononcé dans l'enceinte des Nations unies.
30:06 Volodymyr Zelensky accuse la Russie,
30:08 et il a bien raison, de génocide
30:10 dans la déportation de milliers et de milliers d'enfants ukrainiens
30:14 qui ont disparu littéralement en Russie.
30:17 Que dit-il, le président ukrainien ?
30:19 Au fond, qu'est-ce qu'il fait ?
30:21 Il redoute une lassitude des pays qui le soutiennent
30:24 et de leurs opinions publiques.
30:25 Il essaie de les revigorer
30:27 au moment où la contre-offensive progresse régulièrement,
30:30 affirme le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin.
30:34 L'armée ukrainienne a fait une percée du côté de Bakhmout.
30:38 Elle sera bientôt soutenue par des chars Abraham,
30:41 des chars américains avec des munitions à uranium approvries.
30:44 Ce soir, c'est Joe Biden
30:46 qui a lancé un soutien très appuyé à l'Ukraine.
30:50 Lui qui brigue un nouveau mandat
30:52 et a mis en scène, dans son clip de campagne,
30:55 pour sa réélection possible,
30:57 sa visite à Kiev en février dernier.
30:59 Il y a effectivement cette petite musique qui monte,
31:02 cette interrogation lancinante.
31:04 Faut-il continuer à injecter des milliards
31:07 afin de soutenir militairement l'Ukraine
31:10 au moment où elle est en train de franchir ses défenses russes ?
31:13 Ou bien faut-il négocier avec Poutine,
31:16 comme le disent certaines voix qui s'élèvent,
31:18 notamment celle de l'ancien président Nicolas Sarkozy ?
31:22 C'est cette musique-là, sans doute,
31:24 que Volodymyr Zelensky a tenté de faire taire,
31:27 lui qui croit en une victoire finale de l'Ukraine
31:29 face à la Russie de Poutine.
31:31 -Anne-Elisabeth Moutet, je vous vois réagir.
31:34 -Oui, je pense que...
31:36 On a parlé de la contre-offensive ukrainienne
31:41 en espérant quelque chose de très cinéma,
31:43 on va reprendre des choses, ça va être fort à la mauve.
31:46 La contre-offensive ukrainienne
31:48 avance pas à pas, mais d'une manière significative.
31:51 Il y a deux raisons pour lesquelles c'est fait avec mesure,
31:56 à pas mesurer, plutôt.
31:58 L'une, c'est qu'il a fallu beaucoup de temps
32:01 pour que les équipements finissent par arriver.
32:04 Les Ukrainiens attendent toujours des jets F-16
32:06 sur lesquels leurs pilotes sont entraînés.
32:09 Les Airbrams sont là, on en parle depuis 18 mois.
32:11 L'autre, c'est qu'à la différence des Russes,
32:14 qui, dans le parlais militaire en russe,
32:16 parlent de viande quand ils envoient des soldats
32:19 se faire tuer en premier pour dégager quelque chose,
32:22 les Ukrainiens, chaque vie compte.
32:24 Et à cause de ça, c'est une offensive
32:28 qui va pas aller d'un point de vue cinématographique,
32:31 mais qui avance réellement.
32:33 -Le fait est que, comme le disait,
32:35 il y a, au bout d'un an et demi de guerre,
32:37 un débat qui se réveille un tout petit peu
32:39 sur l'opportunité du soutien.
32:41 On parlera peut-être de Benoît Lasse,
32:43 mais je vais donner la parole à Patrick Le Yarik
32:46 et à Albert Zénouf.
32:47 Globalement, sur la prise de parole,
32:50 sur un appel à un sommet de la paix,
32:52 ça vous inspire quoi, Patrick Le Yarik ?
32:55 C'est envisageable, ça, maintenant ?
32:58 -Euh...
32:59 -Quel sens ça aurait aujourd'hui ?
33:01 -Moi, je pense qu'il a raison
33:05 de faire porter le débat
33:07 sur l'organisation d'un sommet de la paix.
33:10 Je crois que c'est cette voie-là qu'il faut.
33:12 Mais là, c'est pareil, il ne faut pas de double langage.
33:15 Il faut réellement créer les conditions
33:18 sous l'égide de l'ONU, avec l'accord des Etats-Unis,
33:22 avec l'appui de la Chine et de l'Inde,
33:27 et essayer de convaincre Poutine,
33:29 parce que si Poutine ne vient pas autour de la carte...
33:32 -C'est ça, le sujet.
33:34 -Il y a des pays qui peuvent... C'est vrai.
33:37 Mais il y a des pays qui peuvent faire pression
33:40 sur Poutine, sur la Russie de Poutine.
33:42 -Mais qui ne le font pas. -Si la Chine le fait,
33:44 la Chine le fait, l'Inde le fait à sa manière,
33:48 l'Afrique du Sud le fait, ne sous-estimez pas,
33:52 même si on n'en parle pas, les efforts de la Chine
33:55 pour calmer le jeu et trouver...
33:57 -Sans effet, pour l'instant, Patrick Le Yarik ?
34:00 -Non, il n'y a pas d'effet,
34:02 parce qu'on est dans une situation
34:05 où les deux protagonistes...
34:07 D'ailleurs, quand je dis "deux protagonistes",
34:10 je ne suis pas totalement juste.
34:12 La Russie est dans une fuite en avant,
34:15 et les forces de l'OTAN, également.
34:18 -Comment ça ? -Parfois, la demande de Zelensky,
34:22 mais on verra qui va soutenir la proposition de Zelensky
34:27 pour un sommet pour la paix.
34:29 -Vous dites que les forces de l'OTAN
34:31 sont dans une fuite en avant ?
34:33 -Bien sûr.
34:35 Emmener des armes de destruction,
34:40 comme on le fait aujourd'hui, et qu'on utilisera de chaque côté,
34:44 c'est une fuite en avant.
34:45 Bien sûr, les armes à sous-munitions,
34:48 les armes à uranium appauvries, de chaque côté...
34:52 -Vous dites ne pas fournir d'armes à Zelensky,
34:55 les laisser se faire écraser par la machine russe ?
34:57 -Je ne dis pas ça, je dis qu'il faut chercher les voies de la paix.
35:01 -Vous en êtes témoin.
35:03 -Depuis le début.
35:04 -Vous en êtes témoin.
35:06 Mon problème, c'est pas qui va gagner la guerre,
35:09 c'est est-ce que les peuples vont gagner la paix ?
35:11 Parce que cette fuite en avant,
35:13 elle peut déboucher sur une catastrophe nucléaire.
35:17 -Patrick Collier, je vous interromps.
35:19 Il y a une voix un peu singulière qui s'est exprimée
35:22 à la tribune de l'ONU, c'est Lula.
35:24 Le Brésil, c'est intéressant,
35:26 il a toujours refusé de fournir des armes à Kiev, précisément,
35:29 ou imposer des sanctions à la Russie.
35:32 Lula a même parlé de responsabilités partagées
35:34 dans ce conflit.
35:36 Là, il l'appelle à négocier.
35:39 -La guerre en Ukraine
35:42 expose notre incapacité collective
35:44 à faire appliquer les objectifs et les principes
35:47 de la charte de l'ONU.
35:49 Nous ne sous-estimons pas les difficultés rencontrées
35:52 pour parvenir à la paix,
35:54 mais aucune solution ne sera durable
35:56 si elle n'est pas basée sur le dialogue.
35:58 -Albert Zenoo, au bout d'un an et demi,
36:00 quand Lula répète "il faut discuter",
36:03 il est de fait pas tout à fait le seul.
36:05 Est-ce que ça a des chances d'être entendu, aujourd'hui ?
36:08 -Pour l'instant, je ne pense pas que ce soit entendu.
36:11 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une lassitude
36:14 dans beaucoup d'opinions internationales,
36:16 dans beaucoup de pays aussi,
36:18 sur le soutien massif apporté à l'Ukraine.
36:21 Je ne crois pas que la Chine et l'Inde
36:23 aient une influence si forte que ça sur Poutine,
36:26 mais en tous les cas, on voit bien que même du côté des Etats-Unis,
36:30 les Républicains...
36:31 Il y a une campagne qui s'annonce féroce
36:34 entre les Républicains et les Démocrates.
36:37 Les Républicains sont plutôt sur la réserve,
36:39 sur le soutien... -Ils sont sur "America first".
36:42 -America first.
36:44 Les pays du Sud n'ont pas pris vraiment parti
36:48 pour l'Ukraine.
36:50 On voit bien que ça crée des tensions
36:52 et que la Chine n'a pas pris vraiment partie pour l'Ukraine.
36:56 On voit bien que ça commence à fissurer.
36:58 Certes, la contre-offensive progresse un peu,
37:01 mais elle ne progresse pas énormément.
37:04 Ce n'est pas exceptionnel.
37:05 On voit bien qu'il y a un front qui est à peu près gelé
37:09 et que la Crimée restera, pour l'instant,
37:12 elle reste russe.
37:13 Et donc, comment en sortir ?
37:15 Ce qui n'est pas évident.
37:17 Et la position de Lula là-dedans,
37:19 elle arrive à un moment où il vient de dire
37:22 qu'il y a une position encore ambiguë.
37:24 Est-ce qu'il veut négocier ?
37:26 Ça veut dire négocier en laissant les conquêtes russes
37:29 aux Russes et l'Ukraine restant...
37:32 sans retrouver sa terre d'origine.
37:35 Donc, ça montre que le conflit
37:38 n'est pas prêt du tout de s'arrêter.
37:41 -On va revenir sur la lassitude.
37:43 Je voudrais vous entendre,
37:44 concernant les Britanniques.
37:46 D'abord, le fil info, Emmanuel Langlois.
37:49 -La tension est vive ce mardi
37:51 dans le Haut-Karabagh,
37:52 où, trois ans après une précédente guerre,
37:55 l'Azerbaïdjan lance une nouvelle opération militaire.
37:58 Le service de sécurité arménien
38:00 met en garde contre le risque de troubles généralisés.
38:03 Emmanuel Macron lui appelle l'Azerbaïdjan
38:05 à une cessation immédiate de l'offensive.
38:08 En France, un collégien de 14 ans
38:10 arrêté en plein cours et placé en garde à vue,
38:13 ça s'est passé à Elforville, dans le Val-de-Marne.
38:16 Il est soupçonné de harcèlement
38:18 à l'encontre d'une lycéenne transgenre de 15 ans.
38:21 L'Académie de Crétin s'interroge sur la méthode
38:23 employée par les forces de l'ordre.
38:25 L'affaire avait débuté après le dépôt d'une main courante
38:29 au commissariat d'Elforville par le père de la victime,
38:32 qui avait été visé par des messages homophobes
38:35 et des menaces de mort sur le réseau Instagram.
38:37 Le football est le retour du PSG dans le grand bas.
38:40 Le PSG retrouve la Ligue des champions ce soir
38:43 face aux Allemands de Dortmund, au Parc des Princes.
38:46 L'équipe de la capitale est déjà sous pression,
38:49 alors qu'elle ne pointe qu'à la 5e place du championnat de Ligue 1.
38:53 Le match, c'est à partir de 21h.
38:56 ...
38:57 -France Info.
38:58 ...
39:00 -20h, 21h, les informés.
39:03 Jean-François Ackilly, Bérangère Bonte.
39:05 -Toujours avec Patrick Coyari, Clément Nitté,
39:08 Albert Zénon, le Figaro, Anne-Elisabeth Moutet,
39:11 on parle de cette prise de parole de Volodymyr Zelensky
39:14 à l'ONU.
39:15 Anne-Elisabeth Moutet, j'ai souvenir du ministre,
39:18 du ministre britannique de la Défense, Benoît Laski,
39:21 qui avait eu cette sortie assez frappante.
39:24 On n'est pas Amazon, les gens veulent voir de la gratitude,
39:27 réaction à cette latitude, justement,
39:29 cette façon qu'a en permanence Volodymyr Zelensky
39:32 de demander des armes, et manifestement,
39:35 de ne pas remercier, c'est ça ?
39:37 -Je... Enfin, vous savez, ça me fait penser
39:39 aux dames patronesses qui font la charité à la sortie de l'église
39:43 à condition qu'on leur dise "merci, ma bonne dame".
39:46 C'est un autre pays, un pays indépendant,
39:48 un pays qui avait signé des traités
39:50 et qui avait rendu toutes ces armes nucléaires.
39:53 Non seulement on l'a envahi, mais dans tous les endroits.
39:56 C'est pour ça que les Ukrainiens ne vont jamais arrêter.
40:00 J'ai parlé à pas mal d'Ukrainiens depuis le début de cette guerre.
40:03 Quand c'est repris par les Russes,
40:05 il y a une police secrète, des emprisonnements,
40:08 des gens tués, des enfants kidnappés,
40:10 non pas par milliers, mais par centaines de milliers,
40:13 des enfants volés, des salles de torture.
40:16 Benoît Lassé était frappante.
40:17 Benoît Lassé n'est plus...
40:19 - J'entends. - Il n'y est plus.
40:21 Il n'exprimait pas ce que pensait la majorité des Britanniques
40:25 qui revoient dans l'affaire de l'Ukraine,
40:27 en réalité, à la fois la guerre d'Espagne,
40:29 Munich en 1938, et puis 1940 et le Blitz.
40:32 L'idée, ça consiste à dire qu'on résiste
40:35 aux gens qui veulent massacrer des gens chez vous
40:38 et qui disent que vous n'existez pas.
40:40 La télé russe, qui est traduite facilement,
40:42 pour dire que les Ukrainiens n'existent pas,
40:45 faire brûler tout ça,
40:47 c'est une négation totale d'un peuple.
40:49 Le mot "génocide", dans ce cas spécifique,
40:52 n'est pas un terme mal choisi.
40:55 - J'ai une question à vous poser.
40:57 Que dites-vous de ce que propose
40:59 l'ancien président Nicolas Sarkozy,
41:01 à savoir ouvrir des négociations avec M. Poutine ?
41:05 Qu'est-ce qu'il dit, Nicolas Sarkozy ?
41:07 C'est que Poutine, de toute façon, ne partira pas,
41:10 que la Crimée restera russe
41:13 et que nous sommes au bord d'une guerre nucléaire.
41:16 Voilà. Albert Zéno.
41:18 - Hum...
41:19 Négocier...
41:21 Oui, après, c'est...
41:22 Est-ce qu'on négocie en disant déjà
41:26 qu'on accepte les conquêtes de l'adversaire
41:30 ou du supposé adversaire ?
41:32 - Parce que ça va être sain, finalement.
41:34 - Peut-être. En tous les cas,
41:36 il y a une chose qui est certaine,
41:38 c'est qu'il y a des milliers de morts,
41:41 des centaines de milliers de morts.
41:43 - Des centaines de milliers.
41:45 - C'est un combat très meurtrier.
41:47 On a fait, au Figaro, un...
41:50 un grand papier sur un reportage
41:52 sur la région de Poltava,
41:54 et où il y a, du côté ukrainien,
41:57 il n'y a plus qu'entre 10 et 20 % des mobilisés ukrainiens
42:00 qui sont encore aptes au combat.
42:02 Les 80 % ou 90 % sont entre blessés, morts ou handicapés.
42:07 Donc, c'est un conflit qui est meurtrier.
42:11 Donc, est-ce qu'il faut le mettre fin au combat
42:13 par la négociation
42:15 et en lâchant une partie du territoire ukrainien ?
42:19 C'est aussi à l'Ukraine de vouloir.
42:21 C'est toute la difficulté.
42:23 Je pense qu'il faut quand même soutenir l'Ukraine,
42:26 quoi qu'il arrive.
42:28 - Patrick Le Yarik, parlez avec Poutine.
42:30 - Oui, bien sûr, mais il y avait une base,
42:33 qui étaient les accords de Minsk.
42:35 Les deux séries d'accords de Minsk
42:37 étaient une base de discussion possible.
42:41 La Crimée est une autre question,
42:43 parce que la Crimée a été donnée, en quelque sorte,
42:50 à une longue soirée de discussion avec un ancien président
42:53 ou un ancien responsable ukrainien du temps de l'Union soviétique,
42:57 en faisant un trait de crayon.
42:59 À l'époque, que la Crimée soit du côté ukrainien ou du côté russe,
43:03 ça n'avait aucune importance, c'était dans l'Union soviétique.
43:06 Mais là, la question a totalement changé.
43:09 Par contre, les quatre républiques
43:12 où la guerre a commencé...
43:17 - Le Donbass. - Oui, voilà, le Donbass.
43:20 Le débat autour de ces quatre républiques,
43:23 il peut être repris à partir des accords de Minsk,
43:27 en en faisant des républiques autonomes,
43:29 ni ukrainiennes ni russes,
43:31 en donnant la possibilité aux élus de chaque côté
43:36 de siéger dans les deux parlements.
43:37 - Je voudrais rappeler très vite les réponses,
43:40 enfin, les votes au référendum sur l'indépendance de l'Ukraine
43:44 en 1991.
43:45 Les quatre oblastes du Donbass
43:48 ont voté chacun à 83 % pour cette indépendance.
43:51 Le reste du pays votait à 95, à peu près.
43:53 Et même la Crimée avait voté à 54 %
43:56 en faveur de rester en Ukraine.
43:58 Et donc, l'idée que parce qu'il y a un jour,
44:01 les Russes ont décidé que l'Ukraine était russe,
44:03 ça ne veut pas dire que l'Ukraine est russe,
44:06 ni que la Crimée est russe.
44:07 - On aura l'occasion de revenir sur tout ça.
44:11 On retient que ce soir, Volodymyr Zelensky
44:12 invite les dirigeants de la planète à un sommet de la paix.
44:15 - C'est une bonne idée qu'il rencontre Lula.
44:18 - On va parler de la politique migratoire de l'Europe
44:21 et de la France.
44:22 On écoutera Gérald Darmanin qui s'exprimait au 20h de TF1.
44:25 On va faire un détour par le Parc des Princes.
44:27 Xavier Monferrand est là-bas parce que dans un quart d'heure,
44:31 le PSG entame sa campagne européenne face à Dortmund.
44:34 - C'est l'heure du 1er test.
44:36 Bonsoir, Bérangère, bonsoir à tous.
44:38 L'heure du 1er test, grandeur nature pour le Paris-Saint-Germain.
44:41 On le sait, c'est l'objectif du PSG.
44:44 Chaque saison, saison après saison, d'aller décrocher ce trophée.
44:48 Cette fois-ci, Paris dit oui, objectif, ambition,
44:52 mais pas d'obsession.
44:53 Est-ce qu'il y a un petit recul ?
44:55 C'est surtout de la communication de la part du PSG,
44:58 car ça reste évidemment le graal pour cette équipe du PSG
45:02 qui compte plus que jamais sur Kylian Mbappé,
45:05 l'homme en forme du moment.
45:06 7 buts inscrits par Mbappé en 4 matchs.
45:10 Seulement, il est l'homme providentiel pour Paris
45:13 pour essayer d'aller chercher ce trophée,
45:16 mais d'abord de bien commencer cette campagne de Ligue des Champions.
45:19 Il sera titulaire, évidemment, en attaque pour le PSG ce soir.
45:23 - On vous retrouve au coup d'envoi à 21h.
45:25 Xavier Monferrand, Gérald Darmanin,
45:27 a été l'invité du 20h de TF1 ce soir
45:30 pour évoquer la situation des migrants à Lampedusa.
45:33 Il dit clairement qu'il n'y aura pas de migrants de Lampedusa en France.
45:37 On va l'écouter dans un petit instant.
45:42 Peut-être, Jean-François, on l'écoutera dans un instant,
45:46 mais on y voit un peu plus clair
45:48 sur ce qu'il a ramené de ces discussions d'hier à Rome.
45:51 - Il n'y a rien de nouveau dans ce que déclare Gérald Darmanin,
45:55 puisqu'il l'avait dit chez nos confrères de CNews
45:58 au matin, il y a deux jours.
46:00 Pas de migrants accueillis en France,
46:02 des migrants qui sont arrivés en masse à Lampedusa.
46:06 C'est ce message de fermeté.
46:08 Il l'avait dit autre chose.
46:09 Nous devons protéger les frontières extérieures de l'UE,
46:12 et surtout, tout de suite, regarder les demandes d'asile
46:16 et, quand elles ne sont pas éligibles, les renvoyer dans leur pays.
46:19 D'ailleurs, au passage, Gérald Darmanin
46:22 a dit que les bons services de la France à l'Italie
46:25 eux égarent les bonnes relations supposées de la France
46:28 avec certains pays de départ.
46:30 C'est ce que dit le ministre français de l'Intérieur.
46:33 C'est un changement de ton, de sa part,
46:35 relativement protectionniste,
46:38 qui lorgne vers les récentes prises de position
46:41 à la droite de l'échiquier,
46:43 celle notamment de Jordane Bardella pour le RN
46:46 et de Marine Le Pen,
46:47 celle de Marion Maréchal pour Reconquête,
46:51 mais également d'Éric Ciotti et ses amis des Républicains,
46:55 qui confirment, d'ailleurs,
46:56 cette impression d'un discours gouvernemental
47:00 presque uniquement sur sa jambe, sécuritaire.
47:03 Vous savez qu'on va en parler dans un instant.
47:05 Nous allons en parler du futur projet de loi Immigration,
47:08 avec cette tribune qui était sortie pour défendre,
47:11 pour le coup, le versant, on va dire, social,
47:14 et la demande de régularisation massive
47:16 de travailleurs sans papier.
47:18 Là, le ton de Gérald Darmanin est à la fermeté.
47:21 Il y a cet espace ouvert à menton
47:23 pour essayer d'attraper les migrants
47:25 qui remontent à pied depuis Lampedusa
47:27 et passent la frontière.
47:28 Donc, ce changement de ton, ton sécuritaire,
47:31 qui regarde vers la droite de l'échiquier,
47:33 car les opinions publiques ne veulent plus d'une immigration massive
47:37 car les campagnes européennes se dessinent.
47:40 -On écoutera Gérald Darmanin après le Fil-en-Fou.
47:43 -Elle est sujette depuis plusieurs jours
47:45 à un afflux important de migrants.
47:48 La France n'accueillera donc pas de migrants
47:50 venus de l'île italienne de Lampedusa.
47:52 Affirmation très claire ce soir de Gérald Darmanin sur TF1,
47:55 qui affiche la fermeté du gouvernement en la matière.
47:58 Le ministre de l'Intérieur précise toutefois
48:01 que Paris, en revanche, est prêt à aider
48:03 pour reconduire des personnes dans les pays
48:06 avec qui, dit-il, nous avons de bonnes relations diplomatiques,
48:09 citant entre autres la Côte d'Ivoire et le Sénégal.
48:12 Pour la première fois depuis le lancement de l'offensive russe,
48:16 Volodymyr Zelensky s'exprime à la tribune
48:18 de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
48:21 Le président ukrainien invite les dirigeants de la planète
48:24 à un sommet de la paix.
48:26 Il accuse au passage Moscou de se servir de l'alimentation
48:29 et de l'énergie comme d'une arme et affirme que la Russie
48:32 n'a aucun droit de détenir des armes nucléaires.
48:35 C'est une avancée qui pourrait notamment aider
48:38 la recherche sur les maladies rares
48:40 des chercheurs de Google DeepMind,
48:42 l'entreprise du géant américain spécialisée
48:45 dans l'intelligence artificielle.
48:47 On a en effet présenté aujourd'hui un outil capable de prédire
48:50 si des mutations génétiques sont potentiellement pathogènes ou non.
48:55 ...
48:56 -France Info.
48:58 ...
48:59 -20h, 21h, les informés.
49:02 Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
49:05 -Toujours avec Anne-Elisabeth Moutet, du Daily Télégraph,
49:08 Albert Zenou, le Figaro, Patrick Leyaric, l'Humanité.
49:11 On écoute Gérald Darmanin, ce soir, au 20h de TF1.
49:14 La France n'accueillera pas de migrants
49:16 qui viennent de l'Ampédouza.
49:18 La France veut une position de fermeté.
49:20 Il y a une immigration irrégulière en Europe, en France et en Italie
49:23 qu'il faut combattre.
49:25 Ce n'est pas en accueillant plus de personnes
49:27 qu'on va tarir un flux qui touche nos capacités d'intégration.
49:31 En revanche, nous avons dit à nos amis italiens
49:33 que nous étions prêts à les aider pour reconduire des personnes
49:37 dans les pays avec lesquels nous avons de bonnes relations.
49:40 60 % des personnes qui sont arrivées à l'Ampédouza
49:43 sont des Italiens, des Italiennes, des Ivoiriens, des Sénégalais,
49:46 qui n'ont pas demandé l'asile en Europe.
49:48 -Patrick Leyaric, Jean-François disait "changement de ton",
49:52 "fermeté", là, on est, "fermeté", "tarir un flux".
49:55 -C'est totalement scandaleux. La France se met dans l'illégalité.
49:58 On ne respecte pas les conventions internationales
50:01 sur le droit d'asile. Comment on peut accepter
50:04 que des malheureux débarquent comme cela, hier en Grèce,
50:09 aujourd'hui à l'Ampédouza, qui fuient les guerres,
50:12 qui fuient les misères, qui fuient des modifications climatiques,
50:15 et nous, on va les laisser, on va les rejeter à la mer ?
50:18 C'est totalement scandaleux.
50:21 Je partage l'analyse selon laquelle ça consiste à courir
50:26 après l'extrême droite,
50:28 parce que l'extrême droite a utilisé tout le week-end
50:32 l'Ampédouza comme un terrain de propagande politique,
50:36 et ceci sans pédagogie, sans discussion avec les gens.
50:41 Je suis pour de la pédagogie et discussion avec les gens.
50:44 La France n'est pas le pays qui accueille le plus,
50:47 bien loin de là.
50:49 -Légal ou illégal, Gérald Darmanin essaie justement
50:52 de faire le distinguo entre certaines provenances et d'autres.
50:56 Ce n'est pas forcément, d'ailleurs,
50:59 totalement conforme à la réalité, parce que les chiffres...
51:02 Vous, Albert Zénoud, quel regard avez-vous sur ce qu'on vient d'entendre ?
51:07 -Sous réserve de ce que j'ai compris.
51:09 Il n'y aura pas d'immigrés venant de l'Ampédouza,
51:12 mais ça ne veut pas dire pas de réfugiés
51:14 qui ont demandé l'asile politique, a priori.
51:17 -Logiquement, le droit d'asile sera respecté.
51:19 Le souci, c'est que... -Il joue sur les mots.
51:22 -Pour rebondir sur ce qui n'est pas très cléarique,
51:25 pour vous-même, Albert Zénoud, c'est la qualité, si je puis dire,
51:29 des personnes qui sont arrivées à l'Ampédouza.
51:32 Le problème, c'est qu'il ne faut pas que le droit d'asile
51:35 devienne une nouvelle filière d'immigration clandestine.
51:39 C'est souvent le cas. -Mais elle est là.
51:41 Vous pouvez mettre tant de barbelés que vous voulez,
51:44 tant de frontex que vous voulez, l'immigration est là.
51:47 Ils ne peuvent plus rester là où ils sont.
51:49 -Qu'est-ce qu'on fait ? -Rien n'est commentable.
51:52 -On n'en est pas tous dans le même temps.
51:55 -On respecte les conventions internationales,
51:57 on sécurise un certain nombre de flux,
52:00 on ne les traite pas comme des animaux
52:02 et on lutte contre les passeurs qui se font...
52:05 Les mafias qui se font de l'argent.
52:07 -Quand les bateaux sont en mer,
52:09 vous vous luttez comment contre les passeurs ?
52:12 Vous faites quoi ?
52:13 -Mais on ne lutte pas contre...
52:15 -Vous avez 199 bateaux qui arrivent à l'Ampédouza.
52:18 -Mais on ne lutte pas contre les passeurs
52:20 quand les bateaux sont sur les mers,
52:22 on lutte contre les passeurs quand on a une autre politique
52:26 d'immigration et une autre politique d'immigration.
52:29 -Donc, avec les pays de départ, nous sommes d'accord.
52:32 La lutte contre les passeurs clandestins,
52:35 ça se fait avec la Libye, avec la Tunisie,
52:37 avec les pays de départ.
52:39 Comment vous faites quand les bateaux sont en mer ?
52:41 C'est ça, le défi qui est posé.
52:43 -Mais il faut arrêter de criminaliser
52:45 les associations qui s'occupent de ça.
52:48 Si vous criminalisez, aujourd'hui,
52:50 les associations qui s'occupent de cela...
52:53 -On prend des passeurs. -J'y viens.
52:55 -Les associations qui sont un rôle...
52:57 -Un rôle de passeurs aussi. -Non, non, non.
53:00 Les associations qui s'occupent de cela
53:02 n'ont emmené peut-être 300 à 400 réfugiés ce week-end,
53:08 alors qu'il y en a 11 000.
53:10 Si vous continuez à les criminaliser,
53:12 vous aurez de plus en plus de mafias.
53:14 -Vous avez des associations qui se mettent
53:17 juste à la lisière des mers internationales
53:21 et qui vont chercher et qui vont communiquer
53:24 avec certains passeurs pour récupérer les réfugiés
53:27 et les amener directement à l'Empereur d'Ouza
53:29 ou en Grèce avant.
53:31 Donc, il y a un rôle très, très, très ambigu
53:34 d'associations qui ne servent qu'à alimenter
53:38 un flux inarrêtable, pour l'instant.
53:40 -Mais vous savez, ils ont emmené
53:42 plus que personne.
53:44 -J'ai une question plus globalement
53:46 sur la tournure qu'a pris le débat
53:49 depuis une semaine.
53:50 Vous dites, Patrick Le Hiari,
53:52 que 11 000 migrants,
53:54 je pense que les autorités italiennes,
53:56 18 500, peu importe.
53:58 L'an dernier, l'Europe a accueilli 4 millions d'Ukrainiens.
54:01 Donc, tout d'un coup, le débat politique...
54:03 -Représentés par des femmes.
54:05 Elles sont amenées à repartir en Ukraine.
54:08 -Attendez, vous prenez la parole.
54:10 -Les 4 millions d'Ukrainiens,
54:12 c'était surtout des Ukrainiennes avec leurs enfants
54:15 qui sont venues en Europe
54:18 pour fuir les combats
54:21 et qui sont amenées à repartir en Ukraine.
54:23 -L'Irlande a accueilli 6 fois plus en proportion
54:26 de sa population de personnes ukrainiennes.
54:29 -Il est temps de conclure.
54:31 Je sais qu'Anne-Elisabeth Moutet, frustrée,
54:33 n'a pas pu s'exprimer.
54:35 C'est vous qui démarrez la une du Daily Télégraphe demain.
54:38 Ma chère Anne-Elisabeth Moutet.
54:40 -La une du Daily Télégraphe,
54:42 il y a une référence, évidemment,
54:44 au voyage, à la fois le voyage du roi Charles
54:47 et le voyage de Kerstarmer.
54:49 L'un est bienvenu et l'autre n'est pas si bienvenu que ça.
54:53 Mais il y a une 3e question,
54:55 qui est celle qui est à l'ordre du jour
54:57 dans les discussions entre la France et la Grande-Bretagne.
55:01 Ca nous ramène aux histoires de migrants,
55:03 les fameux petits bateaux qui traversent la Manche
55:06 et pour lesquels la Grande-Bretagne a payé
55:09 ces 10 dernières années 560 millions de livres,
55:12 à peu près 600 millions d'euros,
55:14 aux forces d'ordre françaises.
55:16 -Avec vous, Patrick Liaric,
55:18 l'humanité, demain.
55:19 -Se chauffer, la grande peur de l'hiver,
55:22 la hausse des prix de l'énergie,
55:24 prend les locataires à la gorge.
55:26 -Et la une du Figaro, Albert Zénou.
55:28 -Le restaurant Royal avec Charles III et l'avènement d'un roi.
55:32 -Les informers reviennent demain à 9h.
55:34 C'est Alia Braklia, Renaud Dely.
55:36 Nous serons là avec Jean-François à 20h.
55:39 Bonne soirée.
55:40 ...