L'Heure des Pros Été (Émission du 23/08/2023)

  • l’année dernière
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure des pros.
00:00:03 On est ensemble pendant deux heures et avec moi aujourd'hui pour ma compagnie Olivier
00:00:06 d'Artigol, bonjour.
00:00:07 Bonjour.
00:00:08 Chroniqueur politique Philippe David, bonjour.
00:00:09 Bonjour.
00:00:10 Vous êtes animateur à Sud Radio, Judith Vintroop, bonjour.
00:00:13 Bonjour Elodie.
00:00:14 Grand reporter au Figaro Magazine et William Tebb, politologue.
00:00:16 Bonjour à vous.
00:00:17 Bonjour Elodie.
00:00:18 Au sommaire de l'émission aujourd'hui, on reviendra bien sûr sur ce terrible drame
00:00:21 à Nîmes, un enfant de 10 ans tué dans une fusillade sur fond de trafic de drogue.
00:00:25 C'est un immense drame qui ne restera pas impuni.
00:00:28 Ça réagit mardi matin le ministre de l'Intérieur sur Twitter avant d'appeler d'ailleurs la
00:00:32 famille de l'enfant décédé.
00:00:34 Est-ce que Nîmes devient la nouvelle Marseille ? Et on verra aussi évidemment l'émotion
00:00:38 sur place.
00:00:39 Autre sujet, Medin s'exprime dans Paris Normandie et dans Le Parisien.
00:00:42 Il dit ceci "on me traite d'antisémite et cela me broie".
00:00:46 Il explique que l'emballement médiatique est dérisoire alors qu'on le sait, des maires
00:00:49 écologistes et le maire du Havre, Edouard Philippe, ont annulé leur venue.
00:00:52 On décryptera ensemble les propos du rappeur.
00:00:55 Et puis on reviendra sur la nouvelle polémique qui concerne Blanche-Neige.
00:00:58 Fini les sept nains, place aux créatures magiques, fini la princesse qui attend son
00:01:02 prince charmant, place à l'héroïne féministe.
00:01:05 Va-t-on trop loin alors que le fils du réalisateur du film estime que oui et déplore l'idéologie
00:01:10 woke ? Mais tout de suite c'est le reste de l'actualité
00:01:13 avec Michael de Santos.
00:01:14 Bonjour Michael.
00:01:15 Bonjour Elodie, bonjour à tous.
00:01:17 La France toujours sous un dôme de chaleur.
00:01:20 La nuit a été particulièrement éprouvante pour de nombreux habitants du sud du pays.
00:01:25 A Perpignan, le mercure a atteint 30,5 degrés, 28,4 à Nice.
00:01:31 Difficile de trouver le sommeil ou encore de travailler dans ces conditions.
00:01:35 Écoutez le témoignage de ce restaurateur d'Aix-en-Provence.
00:01:38 4 personnes en cuisine, le four à pizza, les friteuses, les mauvaises aérations, c'est
00:01:48 quelques jours un peu compliqués pour eux.
00:01:50 Mais bon, c'est des bons gars, donc ils y vont, ils le font.
00:01:53 On ne met pas en regard son, on essaie de faire ce qu'on peut, mais bon, on met des
00:01:56 ventilateurs.
00:01:57 Mais il y a un moment, il faut juste retrousser les manches et aller avec la chaleur et subir
00:02:06 deux trois jours.
00:02:07 Et ce vendredi, 19 départements ont été placés en vigilance rouge canicule.
00:02:13 On poursuit avec cette histoire d'adolescent de 14 ans blessé par balle hier soir à Marseille.
00:02:19 Son pronostic vital est engagé.
00:02:21 Rudy Manat, porte-parole du syndicat Alliance, revient pour nous sur les faits.
00:02:25 A autour de 21h, dans le 9e arrondissement de Marseille, dans la cité Lacaïole, il
00:02:32 y a eu une nouvelle fusillade.
00:02:35 On ne sait pas encore si c'est lié à un quelconque règlement de compte sur fonds
00:02:39 de trafic de stupéfiants.
00:02:40 En tout cas, c'est à proximité d'un point de vente de stupéfiants.
00:02:46 Ce qui est terrible encore, c'est que c'est un gamin de 14 ans qui a été touché au
00:02:52 niveau du thorax.
00:02:53 Il y a eu à peu près une dizaine de douilles qui ont été retrouvées.
00:02:57 J'ai envie de vous dire que le carnage continue à Marseille.
00:03:00 Lacaïole a un quartier sud de la ville de Marseille où un homme de 25 ans avait été
00:03:06 tué il y a dix jours lors d'un règlement de compte lié au trafic de drogue.
00:03:10 Fini les vacances pour Emmanuel Macron et son gouvernement, ce mercredi, le président
00:03:14 de la République réunit son conseil des ministres.
00:03:16 Selon l'Elysée, il va également détailler son initiative d'ampleur dans le magazine
00:03:21 Le Point.
00:03:22 Objectif affiché, tenter de trouver des alliances pour débloquer la situation au Parlement.
00:03:27 Et puis enfin, deux semaines après les incendies meurtriers à Hawaï, 1100 personnes sont
00:03:32 toujours portées disparues.
00:03:34 Un chiffre qui pourrait augmenter dans les prochains jours.
00:03:37 Pour accélérer les recherches, les autorités américaines ont regroupé des listes diffusées
00:03:41 sur les réseaux sociaux.
00:03:42 Elles encouragent également le public et les proches à leur fournir un maximum de
00:03:47 renseignements.
00:03:48 Voilà pour ce journal.
00:03:50 Je vous laisse en compagnie d'Élodie Duchart et de ses invités pour leur dépôt.
00:03:54 Merci beaucoup Mickaël.
00:03:55 On vous retrouve dans une heure pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:03:59 On va commencer donc avec ce terrible drame anime que nous évoquions hier.
00:04:03 Un enfant de 10 ans est mort, victime collatérale d'une fusillade dans le quartier de Pise
00:04:07 20.
00:04:08 Une tragédie provoquée par la guerre entre les trafiquants de drogue dans plusieurs secteurs
00:04:11 de la ville.
00:04:12 Le moment sur place, c'est l'effroi et le choc.
00:04:14 Nos journalistes ont pu s'entretenir avec le père de la victime.
00:04:17 Le témoignage a été recueilli par Thibault Marcheoteau et Fabrice Elsner.
00:04:20 Le récit est signé Sarah Varney et Marine Sabourin.
00:04:22 Des bruits de tirs retentissent dans le quartier Pise 20.
00:04:30 Il est 23h.
00:04:31 Quelques minutes plus tard, cet homme est appelé par sa femme.
00:04:34 Ses deux enfants et son frère viennent d'être touchés.
00:04:36 A l'hôpital, ce père de famille apprendra qu'il vient de perdre l'un de ses fils âgés
00:04:41 de 10 ans.
00:04:42 Le cadet de 7 ans est sain et sauf.
00:04:44 Son frère hospitalisé lui raconte les dernières minutes tragiques avec ses neveux.
00:05:08 Quand il commençait à garer, il a entendu le bal qui precipite sur sa voiture.
00:05:16 Il a dit "mais ça c'est quoi ?" et il a démarré.
00:05:20 Alors que ce quartier populaire est frappé par des règlements de comptes sous fond de
00:05:24 trafic de drogue, le père de la victime appelle lui au calme.
00:05:28 Je n'ai pas de couleur.
00:05:30 Moi je sais que c'est la nature, c'est comme le vent.
00:05:32 Parfois il souffre de gauche, parfois il souffre de droite.
00:05:35 Ça nous arrive tous, chacun goûte ça.
00:05:38 Tous ces questions du vent.
00:05:40 Moi je sais que la justice c'est la paix avec Dieu.
00:05:43 Depuis lundi, jour du drame, nombreux riverains sont venus apporter leur soutien à la famille
00:05:48 en deuillet.
00:05:49 Judith, ce qui frappe aussi dans le témoignage de ce papa, c'est presque la résignation.
00:05:53 Ça arrive à tous, je n'ai pas de colère.
00:05:55 On verra tout à l'heure aussi l'ambiance dans ce quartier.
00:05:57 On sent qu'ils vivent tellement avec cette peur et ce danger que quand ça arrive, malheureusement,
00:06:01 ils sont presque résignés.
00:06:02 Oui, je ne vais pas juger l'état d'esprit de ce père, mais dire que c'est la nature,
00:06:08 ça paraît absolument incroyable.
00:06:11 Non, ce n'est pas la nature qu'un enfant meurt à cause d'une balle perdue, que des
00:06:17 règlements de comptes soient devenus quasi le quotidien des habitants de ces quartiers.
00:06:25 Ça n'a rien à voir avec la nature.
00:06:27 Ça a tout à voir avec un état débordé par le trafic de drogue, qui ne sait pas comment
00:06:38 y mettre fin, qui malgré ses efforts, parce qu'il fait évidemment des efforts, est impuissant.
00:06:45 Voilà avec quoi ça a à voir.
00:06:48 Maintenant, je comprends que dans la situation où il est, il craint que ça donne prétexte
00:06:56 à des représailles, à une vengeance qui ne serait évidemment pas une solution au
00:07:01 problème.
00:07:02 On va écouter aussi le témoignage de l'oncle de la victime qui était présent et qui raconte
00:07:06 justement comment les faits se sont déroulés.
00:07:08 Écoutez-le.
00:07:09 J'ai fait demi-tour, ils ont tiré sur la voiture.
00:07:14 Et là, j'ai senti un boum brûler à mon dos.
00:07:17 Je ne pensais pas que j'avais toujours moi à toucher.
00:07:21 Je ne sais pas.
00:07:22 J'ai dit aux gamins, "Baissez-vous, on y va".
00:07:29 J'ai accéléré, je suis parti.
00:07:30 J'avais mon neveu, j'étais proche, je l'ai liré et tout ça.
00:07:34 Il a réussi un ball derrière le dos.
00:07:38 Il y avait tellement de bruit, c'était comme à la guerre.
00:07:41 Il y avait tellement de bruit, ils s'en pétaient de partout.
00:07:45 Je voyais tout le monde qui courait, des enfants qui jouaient là.
00:07:49 Olivier Dardigolle dit que c'était comme à la guerre.
00:07:52 On est sur un oncle qui rentre tranquillement en voiture
00:07:55 et qui ne s'attend pas à ce qu'il soit pris comme ça,
00:07:57 comme des victimes collatérales au milieu d'une fusillade.
00:07:59 Eux qui ne demandaient rien, qui ne sont pas concernés en plus.
00:08:02 On ne peut pas se satisfaire de la formule "Au mauvais endroit, au mauvais moment".
00:08:05 Absolument pas.
00:08:06 Donc c'est un drame quotidien.
00:08:08 C'est celui du trafic de drogue qui gangrène un très grand nombre,
00:08:13 un trop grand nombre de quartiers, qui pourrit du soir au matin
00:08:17 et du matin au soir la vie des habitants de ces quartiers
00:08:21 jusqu'au drame absolu tel qu'on l'a sous nos yeux avec Nîmes
00:08:28 et dans un continuum de mort autour du trafic de drogue
00:08:35 qui est une hécatombe pour un pays comme le nôtre.
00:08:39 Ce n'est pas le cartel de Colombie.
00:08:43 Bon, ça pose la question de l'échec cuisant, patant des politiques publiques mises en œuvre.
00:08:49 C'est-à-dire que je suis assez d'accord avec l'état d'esprit de Judith.
00:08:53 Je ne dis pas que rien n'est fait.
00:08:56 Mais les résultats ne sont pas là ou pas suffisamment.
00:09:00 Beaucoup de policiers nous disent que la verbalisation des consommateurs
00:09:04 leur prend énormément de dents.
00:09:07 Je vais revenir, mais j'y tiens beaucoup, sur le fait que la police de proximité
00:09:12 n'a pas été simplement un match de foot à Toulouse,
00:09:16 mais qu'au moins d'un an et demi, alors qu'on était à la troisième phase de cette expérimentation,
00:09:20 il y avait des résultats avec une police territorialisée, présente tous les jours
00:09:27 et non pas la CRS 8 qui vient, qui débarque, puis qui partira.
00:09:31 Et avec une police, ils étaient à peu près 25 000 sur 75 000 en effectif
00:09:37 qui connaissaient le quartier, qui connaissaient son écosystème,
00:09:40 qui connaissaient les acteurs du quartier qui étaient là.
00:09:43 Et ça commençait à obtenir des résultats sur le trafic, sur les bandes, etc.
00:09:47 Donc il faut réfléchir de nouveau, puisque là ça ne marche pas,
00:09:51 à des solutions qui passent par de la sécurité, qui passent par de la réponse judiciaire,
00:09:56 bien évidemment, mais pas uniquement tout un écosystème qui a besoin de reconstruire,
00:10:00 parce que les bandes occupent un terrain qui a souvent été délaissé par la puissance publique.
00:10:05 - Philippe David.
00:10:06 - On parle depuis plus de 20 ans des territoires perdus de la République.
00:10:09 J'ai envie de poser une question.
00:10:11 Ces territoires sont-ils récupérables ?
00:10:13 Et si oui, comment ? Et si oui, à quel prix ?
00:10:17 On va faire un peu de voyage géographique dans le sud de la France.
00:10:20 À Toulouse, 4 blessés par balle dans des fusillades depuis une semaine.
00:10:25 On a vu à Nîmes ce pauvre gamin de 10 ans, comme on dit, dommage collatéral.
00:10:30 Dans ce quartier, Pissevin, la mairie avait fermé la médiathèque.
00:10:34 Pourquoi ? Parce que les trafiquants fouillaient, fouillaient les employés municipaux qui allaient y travailler.
00:10:42 Est-ce que vous vous rendez compte que c'est les truands qui font une chose
00:10:49 que seules les forces de police, de gendarmerie ou des douanes devraient théoriquement être en droit de faire ?
00:10:54 Vous allez à l'autre bout du sud-est, vous allez à Nice, vous vous rappelez ?
00:10:57 Cette cité gangrénée par la drogue, on en a parlé sur CNews.
00:11:00 Les habitants étaient fouillés en rentrant chez eux et quand vous veniez les visiter,
00:11:04 ils vous accompagnaient, ils sonnaient à la porte, ils vous amenaient jusqu'à la porte de la personne que vous visitiez.
00:11:10 Marseille, on revient un peu plus vers Nîmes, record de morts depuis le début de l'année.
00:11:16 Encore plus, nous ne sommes que le 23 août que sur toute l'année 2022.
00:11:21 On parlait de 10 ans, je vous donne les âges des gamins, on va les appeler gamins,
00:11:26 qui ont pris des balles à Toulouse dans cette guerre de trafic, 16 ans, 17 ans.
00:11:32 Alors moi je pose une question, est-ce que ces quartiers, ces territoires perdus de la République sont récupérables ?
00:11:38 Est-ce qu'on a la volonté politique de les récupérer ? Et si oui, comment ?
00:11:43 On va réécouter de nouveau justement l'oncle de la victime qui explique aussi ce sentiment d'injustice qu'il ressent, écoutez-le.
00:11:50 C'est une injustice quoi, je sais pas, c'est tout, c'est cruel, ils se sont même pas dit si c'était la bonne voie de l'Europe ou pas.
00:12:01 Alors qu'il y avait des enfants à l'intérieur, on venait juste de, on allait juste se balader quoi.
00:12:09 Choqués quoi, je sais pas, on est tombés au mauvais endroit au mauvais moment.
00:12:14 William Tess et les règlements de comptes, malheureusement, vous en citiez un certain nombre, on commence à avoir l'habitude, même si c'est horrible de dire ça,
00:12:22 mais là ce qui change c'est que ce sont des victimes qui n'ont rien à voir, on n'est pas dans le règlement de comptes,
00:12:26 ces victimes-là n'ont rien à voir avec le trafic de drogue, elles passent en voiture sur une route où visiblement elles ne sont pas les bienvenues
00:12:32 et ils n'hésitent pas à tirer sur la voiture, comme le dit l'oncle de la victime, ils ne vérifient pas que ce soit la bonne voiture,
00:12:37 il y a des enfants à l'intérieur, ils n'y font pas attention, c'est véritablement la guerre, comme le disait justement le père tout à l'heure.
00:12:43 Oui, petit à petit, on a l'impression de revoir des scènes qu'on a connues dans des films d'Amérique latine ou d'Amérique du Sud,
00:12:49 sur les contrôles de trafic de drogue ou dans les favelas, et pour reprendre ce qu'a dit Philippe David,
00:12:53 en fait on n'est pas dans les territoires perdus de la République, mais il y a un ordre qui est assuré par la loi des gangs,
00:12:57 la loi des caïds et la loi des grands frères, seulement quand les grands frères, les caïds et les gangs se battent entre eux,
00:13:02 plus personne n'est capable d'assurer l'ordre, n'est capable de dire qu'il y a le droit de vie ou de mort dans ces quartiers-là.
00:13:07 La question qui est posée, qui est posée par Philippe David, c'est est-ce qu'on est capable de reprendre ces territoires-là.
00:13:12 La première chose qui a changé depuis 2005, c'est que à la différence de 2005, les habitants des quartiers ne voulaient pas véritablement de changement,
00:13:17 c'est-à-dire qu'ils voulaient apaiser la situation.
00:13:19 Maintenant, comme vous avez les émeutes dernièrement qu'on a connues entre juin et juillet dernier,
00:13:23 les habitants des quartiers ne redoutent pas le changement, ils l'attendent avec impatience.
00:13:26 Lorsque vous y avez des plateaux, lorsque vous y avez des micro-trottoirs, vous interrogez les gens sur place,
00:13:30 les gens se demandaient pourquoi est-ce que le gouvernement n'était pas plus ferme avec les racailles, avec les trafiquants de drogue,
00:13:35 pourquoi est-ce que l'armée n'était pas envoyée, pourquoi est-ce que l'ordre républicain n'était pas assuré dans ces territoires.
00:13:39 Donc déjà, il y a un changement de mentalité, c'est-à-dire que les habitants sont prêts à soutenir une action de l'État qui est forte.
00:13:44 Le deuxième point, c'est est-ce qu'on a un courage politique pour pouvoir reprendre le contrôle de ces territoires perdus.
00:13:49 Si par cas vous y allez, vous risquez ce qu'on appelle des pertes collatérales au niveau des habitants,
00:13:54 au niveau des policiers qu'on en verra et éventuellement des trafiquants de drogue.
00:13:57 Or, la question qui est posée à moyen et à long terme lorsque vous faites des politiques publiques,
00:14:01 c'est est-ce que le coût que vous allez prendre pour reprendre le contrôle de ces territoires est plus élevé que le coût à long terme.
00:14:06 Ce qu'on voit, c'est qu'à Marseille, on a déjà dépassé le nombre de morts par rapport à l'année dernière.
00:14:09 Ce qu'on voit, c'est que Nîmes est en train de devenir un quartier pas loin de Marseille.
00:14:13 Et on voit que le trafic de drogue est en train de s'étendre dans les villes moyennes, dans les villes périurbaines, dans les territoires ruraux.
00:14:18 Moi, je pense qu'il est temps de reprendre le contrôle de la situation.
00:14:20 Moi, je prends souvent le même exemple.
00:14:21 François Hollande est le président le plus mou de l'histoire de la Ve République.
00:14:27 Le week-end du 13 novembre 2015, il a fait déclarer l'état d'urgence.
00:14:29 Il a saisi 5000 armes à feu.
00:14:31 Si Hollande, le président le plus mou, est capable de le faire,
00:14:33 le grand Jupiter qui s'était présenté en opposition en face à Montaure en se disant qu'il était trop mou et incapable d'agir,
00:14:38 devrait prendre la situation, descendre du mot olympe et abattre la foudre sur ses quartiers pour restaurer l'ordre républicain.
00:14:44 Oui, William fait référence à l'Amérique du Sud.
00:14:49 En fait, ce que nous disent les policiers, c'est qu'avant, ils avaient grosso modo un fichier où ils pouvaient recenser 400, 500 tueurs dont on connaissait les profils,
00:15:04 qui étaient des gens assez expérimentés dans le banditisme et qui étaient assez, non pas faciles, mais en tout cas repérés.
00:15:14 Et alors là, il y a eu un changement complet de population.
00:15:17 Ce sont des gens très très jeunes, c'est vraiment des sources policières qui le disent, autour de 18 ans.
00:15:23 Certains n'ont pas de casier, ce n'est pas l'aboutissement d'un parcours criminel qui vous fait monter au grade de tueur.
00:15:31 C'est l'équivalent des sicarios mexicains, si vous voulez, les sicares.
00:15:36 Et parfois, ils ne viennent même pas de l'endroit où se produit la fusillade.
00:15:41 Parfois, ils se recrutaient à 300, 400 kilomètres.
00:15:45 Ce sont des gens qui bougent très mobiles, donc ils posent des problèmes tout à fait inédits d'identification et de traçage.
00:15:53 Je vous fais réagir dans un instant, je voudrais qu'on écoute ce reportage parce qu'on est allé justement interroger les habitants de ce quartier.
00:16:00 Vous allez voir Olivier Dartigolle, il parle notamment de la police de proximité.
00:16:04 Elles sont encore sous le choc.
00:16:10 Ces mères de famille se sont rassemblées spontanément en bas des tours du quartier après le drame qui a endeuillé l'une de leurs voisines.
00:16:16 Je me trouvais à un kilomètre d'ici, mais quand même de là où j'étais, je les ai entendues.
00:16:21 Je me suis dit, c'est des tirs.
00:16:23 Une violence quasi quotidienne qui empoisonne la vie de ces habitants.
00:16:27 Le samedi, j'ai vécu cette scène, mais c'était plus dans le quartier en haut.
00:16:33 On faisait une fête pour les enfants, il y avait des enfants un peu de partout.
00:16:36 Et là, on les voit arriver, cagouler avec les kalash.
00:16:39 En après-midi, on les voyait comme ça, armés. Ils vont même devant les écoles.
00:16:43 Ici, la peur est telle que c'est l'OMERTA qui règne.
00:16:47 Il y en a, ils ont vu des choses, mais par peur, ils ne vont pas parler.
00:16:52 Face à ces réseaux très structurés, les habitants se sentent de plus en plus démunis.
00:16:56 Quand on regarde les jeunes qui font ça, ils n'ont même pas la majorité.
00:17:01 Voilà pourquoi, parce qu'ils pourront s'en sortir.
00:17:04 Il y avait à l'époque où j'ai aménagé ici, il y avait un poste de police de proximité qui était là.
00:17:11 Ils ont fermé, ils sont partis.
00:17:13 Dans cette cité, le quotidien est rythmé par les règlements de compte depuis des années.
00:17:17 8 en 2020, 3 en 2021.
00:17:20 La plupart dans les quartiers de Pissvin, du Chemin Bas et du Ma-de-Mingue.
00:17:24 3 secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d'immeubles et de tours.
00:17:29 Olivier Dardigolle, on entend aussi cette peur, l'OMERTA, comme le dit cet habitant.
00:17:33 Certains savent, mais on ne dit rien, ils ont tellement peur des représailles aussi,
00:17:36 que ces habitants-là vivent non seulement dans cette ambiance de règlement de compte,
00:17:40 mais en plus en se disant qu'il ne faut surtout ne rien dire et surtout ne pas se montrer.
00:17:43 On voit, ils sont à visage, évidemment, ils sont anonymisés.
00:17:46 Oui, on le connaît. Il y a dans ce témoignage l'ensemble des ingrédients
00:17:50 d'une situation inacceptable, intolérable, d'abord pour les personnes qui y vivent.
00:17:55 Après, j'entends ce qu'elle dit sur les commissariats de quartier,
00:18:00 c'est-à-dire que la saignée en termes d'effectifs sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy
00:18:05 n'a jamais été au final rattrapée.
00:18:08 Moi, des maires de communes populaires, quand je parle avec eux des questions de sécurité,
00:18:12 ils me disent « mais si tu savais combien on est sous-dotés, combien c'est difficile ».
00:18:17 Et c'est bien sûr, alors après on nous renvoie vers les polices municipales,
00:18:21 mais ça ne fait pas la maille.
00:18:23 Donc il y a véritablement une réflexion à avoir sur le fait de réarmer le régalien dans ces quartiers.
00:18:31 Bien évidemment, pas des lois d'exception, mais dans le droit commun.
00:18:36 Parce que notre République est capable, dans le droit commun, de doter ces quartiers de commissariats,
00:18:42 avec des policiers qui ont une feuille de route qui permet justement de rétablir ce qui a pu fonctionner.
00:18:53 Parce que vraiment, moi je me suis passionné pendant un long moment sur la question de sécurité,
00:18:57 et quand il y avait des spécialistes de ces sujets-là, des élus locaux,
00:19:01 qui au bout d'un an et demi sur ce qui avait été mis en place, sur ce qu'on appelle la police de proximité,
00:19:06 disaient « il faut continuer, il faut y aller à fond ».
00:19:09 Puis ça a été arrêté sur une stratégie de communication.
00:19:12 C'est la première chose.
00:19:14 C'est déjà 16 ans.
00:19:16 C'est vrai. La seconde chose, c'est qu'on s'intéresse toujours au bas du spectre,
00:19:21 c'est-à-dire l'organisation dans les quartiers, le trafic de drogue, on connaît bien,
00:19:25 on le détaille très régulièrement sur ce plateau.
00:19:28 Mais il faudra aussi s'intéresser au haut du spectre,
00:19:31 c'est-à-dire au grand trafic international de drogue, sur la drogue et sur les armes,
00:19:37 qui est un moyen de blanchiment d'argent, qui sont des réseaux très structurés,
00:19:42 dont des États avec qui nous sommes en lien diplomatique sont très actifs.
00:19:48 Donc il faudra aussi ne pas faire preuve de trop d'hypocrisie
00:19:51 dans le traitement de ce sujet-là dans les prochains mois.
00:19:55 Il faut aussi s'attaquer au haut du spectre
00:19:58 pour essayer d'assécher au maximum le trafic du quotidien.
00:20:05 Apparemment pour les armes, juste un mot, c'est pas ça.
00:20:08 Les armes, c'est un petit trafic, c'est deux, trois armes qui passent la frontière.
00:20:15 Ce n'est pas un trafic organisé, hiérarchisé, comme peut l'être la drogue.
00:20:21 C'est d'ailleurs un des problèmes.
00:20:23 Philippe ?
00:20:24 Judith a parlé du changement de profil des trafiquants.
00:20:26 Marseille, c'est une ville, on parle de l'île,
00:20:29 mais il y a encore un gamin de 14 ans qui est entre la vie et la mort à Marseille.
00:20:33 Il y a 50 ans, Marseille avait fait deux films qui avaient eu un succès colossal,
00:20:37 "French Connection".
00:20:39 À l'époque, les truands, ils réglaient leur compte entre eux à coups de 11-43.
00:20:44 C'était l'arme des tueurs, une arme de poing.
00:20:46 Maintenant, on tire à la Kalachnikov sur une voiture
00:20:49 parce qu'on pense que c'est quelqu'un d'une bande rivale qui deal dans la même cité
00:20:54 et on ne regarde même pas.
00:20:56 Pour vous donner l'idée, parce que la Kalachnikov, c'est l'arme de guerre par excellence.
00:21:00 Une Kalachnikov, ça tire 600 coups par minute.
00:21:03 Vous vous rendez compte ? 600 cartouches qui partent par minute.
00:21:06 Un chargeur, c'est 30 cartouches qui partent en quelques secondes.
00:21:09 C'est très bien, Olivier, de dire qu'il faut ouvrir des commissariats à Swat,
00:21:13 mais aujourd'hui, les commissariats sont attaqués par les voyous.
00:21:16 Qu'est-ce qu'on fait ?
00:21:17 Inutile de vous dire que si les policiers ripostent,
00:21:20 tout le monde va hurler aux violences policières,
00:21:22 alors que le commissariat aura été attaqué.
00:21:25 Quand on est face à des gens qui utilisent des armes de guerre
00:21:28 et qui n'hésitent pas à tirer comme ça sur n'importe qui,
00:21:32 à tel point qu'un gamin de 10 ans meurt d'une balle d'arme de guerre dans le dos,
00:21:37 est-ce que l'état de droit, très bien, mais est-ce qu'il ne faut pas modifier l'état de droit ?
00:21:42 Est-ce qu'il ne faut pas avoir des lois plus répressives,
00:21:45 donner plus de droits à la police ?
00:21:47 Je pense que tant qu'on n'aura pas le courage de se poser cette question,
00:21:49 ces questions, on n'avancera pas.
00:21:51 Olivier Dartigold, vous n'hésitez pas à me dire quoi il faut faire ?
00:21:55 Ce que Philippe David présente est vrai,
00:21:59 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la forme, ce n'est plus que de la délinquance,
00:22:03 c'est de crimes organisés.
00:22:05 La violence fait qu'on ne peut pas être sûr des réponses traditionnelles,
00:22:10 je ne dis pas ça.
00:22:11 Mais je dis qu'il faut bien sûr des actions très fortes
00:22:16 sur le plus dur de ce que tu traites.
00:22:18 Ce que nous disons est complémentaire, je crois,
00:22:22 tout en permettant par la suite de réinstaller la présence
00:22:27 pour de la sécurité et de la tranquillité publique.
00:22:30 D'ailleurs, on a l'exemple sur Nîmes.
00:22:33 Moi je vous le dis, le côté "la CRS 8 arrive",
00:22:38 il ne va pas falloir nous jouer le refrain trop longtemps,
00:22:41 parce que la CRS 8 arrive, même les populations disent "mais oui, très bien"
00:22:45 et après, et après, quelle sera la situation ?
00:22:48 Oui, parce que même si il y a passé une semaine, deux semaines,
00:22:50 c'est un répit, un répit pour les forces de l'ordre du terrain
00:22:55 qui enfin ont du renfort, un répit pour les habitants,
00:23:00 mais ce n'est que ça, ça ne règle aucun des problèmes de fond.
00:23:03 Oui, et puis c'est devenu aussi, Judith, un instrument de communication,
00:23:06 chaque fois qu'il se passe quelque chose, on l'a vu à Marseille
00:23:08 en début de semaine, là à Nîmes, et même quand on interrogeait
00:23:11 les Marseillais, ils disaient "oui, alors en fait, on n'y croit plus trop,
00:23:13 parce que c'est bien beau, mais un, qu'est-ce qu'ils font vraiment
00:23:16 et qu'est-ce que ça peut changer ?"
00:23:17 Donc peut-être un répit, effectivement, mais une semaine,
00:23:20 on communique, le ministre de l'Intérieur communique,
00:23:22 mais sorti de ça, quel est le but de la CRS 8 ?
00:23:24 Je ne crois pas qu'on puisse se reprocher à Gérald Darmanin
00:23:26 de présenter la CRS 8 comme la solution ultime qui va résoudre
00:23:31 le problème de drogue en France. Il ne le fait pas.
00:23:35 C'est une partie du...
00:23:38 Et par exemple, qu'il renonce à la réforme de la police judiciaire,
00:23:41 parce qu'on a besoin d'enquêtes au long cours, avec beaucoup de moyens.
00:23:43 C'est précisément ce que je voulais dire quand je parlais des SICAR,
00:23:46 des SICARIO, des tueurs qui se déplacent assez loin de chez eux.
00:23:51 Mais oui, parce que ce n'est pas la départementalisation
00:23:53 qui va permettre de mener des enquêtes au long cours.
00:23:56 William Tay, pour terminer sur la CRS 8,
00:23:59 effectivement, on en a déjà parlé avec Marseille.
00:24:02 Alors, on a vu parfois qu'il y avait des bons bilans sur des périodes
00:24:04 plutôt d'émeute, etc., qu'ils arrivaient à ramener l'ordre.
00:24:07 Là, quand il faut, entre guillemets, s'attaquer au trafic de drogue,
00:24:10 on se dit, même s'il reste une semaine, deux semaines,
00:24:12 même s'il restait un mois, fondamentalement,
00:24:14 qu'est-ce que cette action va changer ?
00:24:15 Mais en fait, la CRS 8 sert à soulager les forces de l'ordre local
00:24:19 pour qu'elles n'aient pas à affronter, parce que lorsque vous envoyez la CRS 8,
00:24:22 les trafiquants de drogue s'arrêtent par magie.
00:24:24 Donc, ça veut dire que lorsque vous envoyez la puissance publique,
00:24:26 la puissance publique est supérieure aux trafiquants de drogue.
00:24:28 En tout cas, ils ne veulent pas affronter la CRS 8.
00:24:30 Moi, le bilan que j'en tire, c'est une question de volonté politique.
00:24:32 Gérald Darmanin ne décidera pas lui-même si c'est lui qui doit mener la guerre
00:24:35 contre les trafiquants de drogue et si c'est lui qui doit reprendre le contrôle
00:24:38 des territoires perdus de la République.
00:24:39 Ça dépend d'une décision au plus haut sommet de l'État, donc Emmanuel Macron.
00:24:42 Ce que nous, on voit en rapport, c'est que si vous disiez la CRS 8,
00:24:45 la CRS 8 est capable de reprendre le contrôle d'un quartier.
00:24:47 Pourquoi est-ce qu'on ne donne pas l'ordre à la CRS 8 de nettoyer le quartier,
00:24:50 d'arrêter les gens, de saisir toutes les armes à feu et de saisir toute la drogue ?
00:24:54 On pourrait le faire techniquement.
00:24:55 En une semaine ou deux semaines ?
00:24:56 Non, mais en un mois s'il le faut, ou en six mois s'il le faut.
00:24:58 Vous envoyez plusieurs quartiers, ensuite après il y a la question.
00:25:01 Mais moi, c'est pour ça que je pense qu'il faut passer à l'état d'urgence
00:25:02 pour que ce soit des perquisitions administratives et pas judiciaires.
00:25:05 L'autre point ensuite après que je vois, c'est qu'on a un effondrement
00:25:08 de notre logique politique qui s'est effondrée pendant 30 ans.
00:25:11 On a dit pendant 30 ans que ce qui comptait, c'est que ces quartiers-là
00:25:13 allaient dans les trafics de drogue pour des questions sociales.
00:25:16 C'est parce qu'ils étaient pauvres, ils se tournaient vers le trafic de drogue.
00:25:18 Or, ce qu'on voit, c'est que ce n'est pas ça en fait.
00:25:20 L'état nounou s'est augmenté, donc les dépenses sociales ont augmenté,
00:25:23 l'argent que vous déversez dans ces quartiers a augmenté
00:25:25 avec la politique de la ville, les aides sociales, etc.
00:25:27 Et pourtant, l'état régalien s'est affaibli et les trafiquants de drogue ont gagné.
00:25:30 Donc, c'est-à-dire qu'il faut faire exactement l'inverse.
00:25:32 Moins de social, plus de sécuritaire, reprendre le contrôle des quartiers,
00:25:35 rétablir l'ordre, c'est exactement ce que demandent les gens
00:25:38 et ça permettra d'assurer la sécurité.
00:25:40 Il faut quand même rappeler pour ceux qui connaissent ces quartiers
00:25:42 que les trafiquants de drogue représentent une écrasante minorité.
00:25:46 Que l'écrasante majorité des habitants de ces quartiers populaires
00:25:49 qui ont bien sûr besoin d'être aidés par la solidarité nationale
00:25:52 sont dans une situation qui concentre les inégalités,
00:25:55 qui concentre de la misère et de la pauvreté sociale.
00:25:58 Ce qui ont été les travailleurs de première ou de seconde ligne
00:26:00 lors du confinement, c'est ceux du premier RERB
00:26:03 pour aller faire des métiers qui ne pouvaient pas être télétravaillés.
00:26:06 Donc, il faut aussi rappeler la réalité sociale de ces quartiers.
00:26:09 Ce ne sont pas des départements entiers.
00:26:12 La Seine-Saint-Denis, c'est 1,3 millions de personnes,
00:26:14 t'as pas 1,3 millions de dealers.
00:26:16 On va marquer une courte pause et on reprend le cours de nos débats.
00:26:19 On parlera toujours malheureusement du fléau du trafic de drogue
00:26:22 et à Marseille cette fois tout de suite.
00:26:25 On reprend nos débats dans l'heure des proches.
00:26:28 Je vous donne la parole, Judith Vintrou, parce que vous vouliez répondre
00:26:30 justement juste avant la pause.
00:26:32 Olivier d'Artigolle disait que dans les quartiers,
00:26:34 il ne fallait pas globaliser.
00:26:36 Je vous rappelle ce que vous avez dit, c'est ça ?
00:26:38 Vous avez oublié ?
00:26:39 Olivier disait qu'il y a beaucoup de misère dans les quartiers.
00:26:44 Il y a une écrasante minorité, disiez-vous, de dealers
00:26:48 et tout le reste vit dans la pauvreté.
00:26:51 Non, je parlais des travailleurs.
00:26:53 Oui, c'est ça.
00:26:55 Il y a une écrasante minorité de dealers et tous les autres vivent
00:26:59 dans la pauvreté, le dénuement et le chômage.
00:27:02 Quand on parle d'économie souterraine, ça a un sens bien précis.
00:27:09 Ça veut dire que certes, il y a quelques individus minoritaires
00:27:13 qui s'enrichissent énormément, mais aussi ça veut dire
00:27:16 qu'ils font vivre tout un écosystème autour d'eux,
00:27:20 y compris dans ces quartiers où il y a beau avoir des gens au chômage,
00:27:27 des gens qui vivent avec les aides sociales et des travailleurs pauvres,
00:27:34 l'apport de la drogue, il y a un ruissellement,
00:27:38 vous le vouliez ou non, qui fait que...
00:27:41 Mais la personne qui travaille dans un Ehpad,
00:27:44 qui est mère, comment on dit, monoparentale, qui est l'aire seule,
00:27:50 qui part en RER, va faire son temps plein, son mi-temps imposé,
00:27:55 qui revient, elle, elle bénéficie un tant soit peu du ruissellement ?
00:27:59 Non mais les enfants...
00:28:01 Comment vous le savez ?
00:28:03 Les enfants hospitaliers bénéficient de ruissellement.
00:28:06 Mais qu'est-ce que vous me racontez ?
00:28:08 Je vous l'ai dit, vous êtes totalement à côté de la plaque.
00:28:11 Les ruissellements profitent à quelques-uns, d'accord ?
00:28:14 Parce que des enquêtes ont été menées...
00:28:16 On laisse finir, Judith.
00:28:18 C'est ce que veut dire le mot "écosystème".
00:28:21 Ça veut dire que d'autres en profitent, qui ne font pas du trafic,
00:28:25 qui ne participent pas au trafic, mais tout le quartier...
00:28:28 Qui rallont autour du trafic, bénéficiant à des personnes,
00:28:31 je ne le conteste pas, mais je reprends mon terme,
00:28:34 l'écrasante majorité de cette population-là n'en profite pas.
00:28:38 Oui ?
00:28:39 L'écrasante majorité en est victime, ne serait-ce que par les règlements de comptes,
00:28:45 mais il y a une espèce de substitution de cette activité illicite,
00:28:51 substitution qui remplace le manque d'emploi, le manque d'activité légale.
00:28:56 Un mot, William Tay, après on va regarder un autre sujet.
00:28:59 Le point que souligne Olivier Dardigolle, c'est quelle est la question suivante ?
00:29:02 Vous avez une minorité dite active qui contrôle le quartier.
00:29:05 Or la question, ce n'est pas de savoir si tout le quartier est complaisant ou pas,
00:29:08 c'est que de fait, c'est les trafiquants de drogue, les caïds, etc. et les criminels
00:29:12 qui contrôlent le quartier.
00:29:14 La question qui est posée, c'est est-ce qu'on doit intervenir ou pas ?
00:29:17 Et pourquoi est-ce que les habitants ne se rebellent pas ?
00:29:19 Déjà, ils n'arrivent pas à fuir parce qu'ils n'ont pas les moyens de fuir.
00:29:21 Ça, c'est le premier point.
00:29:22 Ils n'ont pas les moyens de faire un occupant, soit signé à résidence, etc.
00:29:24 Il n'y a pas de mobilité résidentielle.
00:29:25 Moi, je pense qu'à la différence de 2005, ils veulent un changement,
00:29:29 sauf qu'ils ne sont pas capables de l'avoir eux-mêmes
00:29:31 et ils attendent une réponse de la puissance publique.
00:29:34 Contrairement à ce que je poursuis le raisonnement,
00:29:38 contrairement à ce qu'on pensait depuis 20-30 ans,
00:29:40 ils ne demandent non pas des aides sociales,
00:29:42 ils demandent le soutien de la puissance régalienne.
00:29:45 Or, vous fonctionnez à budget constant, vous n'avez pas de budget illimité,
00:29:48 on ne va pas imprimer des billets, ça ne marche pas comme ça en économie.
00:29:51 Donc, du coup, vous devez faire des choix.
00:29:53 Et moi, je pense que les habitants eux-mêmes,
00:29:55 ils préfèrent que l'État reprenne le contrôle du territoire
00:29:59 plutôt que d'avoir des aides sociales.
00:30:01 Ils préfèrent avoir la présence de la puissance policière.
00:30:04 Ils préfèrent avoir des moyens supplémentaires de la police,
00:30:09 de la justice, pour reprendre le contrôle des territoires.
00:30:12 Et ensuite, après, ils poseront d'autres questions
00:30:14 en termes d'éducation, de services publics et de réaménagement du territoire.
00:30:17 Mais le sujet essentiel numéro un dans tous ces quartiers,
00:30:20 c'est rétablir l'ordre républicain, faire respecter les lois de la République française.
00:30:24 Les gens préfèrent vivre sous la loi de la République,
00:30:26 parce qu'il y a quand même un minimum de justice,
00:30:27 comme le rappelait l'oncle de l'enfant de tué de 10 ans.
00:30:30 Ils se disent pourquoi on est tué de 10 ans ?
00:30:31 Au moins avec la justice de la République française,
00:30:33 vous avez un principe d'égalité.
00:30:34 Avec la loi des caïds, ils ne savent pas qui vont être tués,
00:30:36 ils ne savent pas quel enfant va être détourné,
00:30:37 ils ne savent pas quel enfant va mourir le lendemain.
00:30:40 Alors que nous, on doit assurer le contrôle du territoire.
00:30:42 Et pour ça, les habitants, vous nous aidez.
00:30:44 Il y a le sujet de la sécurité, vous avez, ô combien raison,
00:30:47 ça fait partie des attentes prioritaires des personnes qui vivent dans ces quartiers.
00:30:50 Il y a aussi le sujet de la dignité des vies,
00:30:52 le droit de partir en vert par la loi numéro un de la sécurité.
00:30:55 Le fait de pouvoir payer la prochaine facture d'électricité
00:30:59 qui atteint les sommets, le fait de supporter la hausse des fonds d'intérêt scolaire.
00:31:03 Donc pourquoi vous opposez ces questions-là de social à la sécurité ?
00:31:09 Je vous dis, à la différence d'avant, la priorité numéro un, c'est l'ordre.
00:31:13 C'est normal.
00:31:14 Non, la réunion, c'est pouvoir d'achat.
00:31:16 C'est normal, c'est normal.
00:31:17 Chacun son droit, c'est le droit d'achat.
00:31:19 Ou Yann Tait-Herné et Philippe David.
00:31:21 La priorité numéro une, c'est l'ordre, c'est normal.
00:31:23 Ils vivent sous les émeutes.
00:31:24 Il y a les enfants qui sont détournés pour aller faire des émeutes.
00:31:27 Quand vous avez vos enfants de 10 à 17 ans qui sont embrigadés par des caïds,
00:31:30 par des gangs, pour être embrigadés de la criminalité à la délinquance.
00:31:33 Quand vous avez des jeunes qui sont détournés de la voie républicaine
00:31:36 pour aller faire le trafic de drogue.
00:31:38 Parfois, éventuellement, vous avez une emprise religieuse dans ces quartiers-là.
00:31:41 Vous voulez que ce soit l'État qui assure l'ordre.
00:31:43 Mais ils ont raison, ils ne vont pas s'organiser entre eux.
00:31:45 Mais c'est normal, je vais vous répondre.
00:31:48 C'est normal qu'ils réfléchissent comme ça.
00:31:49 Lorsque vous dormez tous les soirs avec des échanges de tirs,
00:31:52 avec des tirs de mortiers, des affrontements entre les trafiquants de drogue
00:31:55 et les forces de police, je ne suis pas sûr que vous dites
00:31:57 "Ah bah tiens, on va penser à 5 ans et à l'entrée de mon enfant".
00:32:01 Je ne dis pas 5 ans, je dis là, dans les semaines qui viennent.
00:32:06 William Taye utilisait un mot, je ne sais pas si vous l'avez entendu,
00:32:09 il a parlé "ils attendent la puissance publique".
00:32:12 Le problème, c'est que depuis 30 ans, on n'est pas dans la puissance publique
00:32:15 mais dans l'impuissance publique.
00:32:17 Donc, tant qu'on n'aura pas le courage politique de taper très fort,
00:32:22 on sera encore et toujours et éternellement dans l'impuissance publique.
00:32:26 C'est un problème global.
00:32:28 On parlait du régalien.
00:32:30 On manque de profs, on manque d'enseignants.
00:32:32 Maintenant, on fait des réunions quasi Tinder,
00:32:35 vous venez en une demi-heure, speed dating, job dating, j'ai oublié le nom,
00:32:39 excusez-moi.
00:32:40 "Oh bah écoutez, vous avez un Bac+3, tiens, vous allez être instituteur
00:32:43 ou institutrice, enfin professeur des écoles, pardon, ça a changé de nom,
00:32:46 dans telle école.
00:32:47 Est-ce que vous croyez qu'un jeune diplômé
00:32:51 ou une jeune diplômée qui devient professeur des écoles,
00:32:55 il a envie d'aller dans une école de ce quartier
00:32:57 où il va peut-être être fouillé par les dealers pour pouvoir aller travailler ?
00:33:01 Auriez-vous envie d'aller bosser là-bas ?
00:33:03 Est-ce que quelqu'un ici aurait envie d'aller travailler là-bas ?
00:33:06 Je pense que personne n'aurait envie d'y aller.
00:33:08 Donc le problème est global.
00:33:10 Y compris un vieux prof d'ailleurs.
00:33:12 Y compris un vieux prof.
00:33:14 Y compris un vieux prof.
00:33:16 Donc tant qu'on n'aura pas repris le problème du régalien de A à Z,
00:33:20 c'est-à-dire un horrible mot, l'autorité de l'État,
00:33:24 puisque aujourd'hui le mot autorité est devenu pratiquement une grossièreté,
00:33:28 ces quartiers seront perdus.
00:33:30 Parce que ces enfants, à l'école, vous n'avez pas de prof,
00:33:33 vous avez des profs qui ont été recrutés à la pousse-toilette que je m'y mette.
00:33:38 - Pas tous. - Évidemment.
00:33:40 - Il faut qu'on avance.
00:33:41 - Qui veut y aller aujourd'hui ?
00:33:43 Donc on en voit les moins qualifiés dans les endroits les plus difficiles
00:33:46 parce que c'est les jeunes profs qui n'ont pas les points,
00:33:48 qui ont eu le concours et qui se retrouvent là.
00:33:50 Donc le problème est global, il faut le revoir de A à Z.
00:33:53 - On va regarder un sujet de Célia Judat,
00:33:56 parce qu'avec l'actualité à Nîmes,
00:33:58 dont on a parlé un certain nombre de règlements de comptes,
00:34:00 est-ce que Nîmes est en train de devenir la nouvelle Marseille ?
00:34:02 Et bien, élément de réponse, regardez.
00:34:04 - Voilà plusieurs années déjà que le quartier de Pisse va à Nîmes
00:34:09 et le théâtre d'affrontements sur fond de trafic de drogue.
00:34:12 En janvier dernier, un homme de 39 ans a été abattu
00:34:15 lors d'une fusillade dans le quartier.
00:34:17 Trois mois plus tard, face à l'aggravation des affrontements entre gangs,
00:34:20 la mairie avait dû faire le choix de fermer la médiathèque
00:34:23 par souci de sécurité.
00:34:25 Une situation qui, malgré les moyens déployés sur place,
00:34:27 s'envenime chaque jour davantage.
00:34:29 - Le phénomène existe depuis quelques années,
00:34:31 un peu plus récent que Marseille,
00:34:33 mais oui, ça prend une tournure gravissime.
00:34:36 D'ailleurs, pour preuve, la médiathèque a été fermée,
00:34:39 la SRS 8 avait été déployée à ce moment-là.
00:34:42 La situation s'était calmée durant leur séjour sur Nîmes,
00:34:45 mais après, tout avait recommencé.
00:34:47 - Depuis des années, les habitants du quartier craignent pour leur vie.
00:34:50 - Pas peur de te prendre une balle, c'est pas possible d'avoir des palpitations,
00:34:53 même en entendant un bruit maintenant,
00:34:55 où j'ai mon fils qui me dit "maman, maman, il y a les voyous,
00:34:58 il y a les voyous, vite, on ferme la fenêtre".
00:35:00 Non, c'est pas une vie.
00:35:01 - Malgré une centaine d'interventions menées dans le Gard depuis le début de l'année,
00:35:04 les points de deal à peine démantelés sont aussitôt réappropriés
00:35:07 par de nouveaux dealers.
00:35:09 D'après la préfecture, à Nîmes, les règlements de compte
00:35:12 liés au trafic de drogue auraient fait huit morts entre 2020 et 2021.
00:35:16 - Effectivement, William Tay a eu beaucoup de moyens qui ont été mis sur Marseille,
00:35:20 une focale qui a été mise sur Marseille,
00:35:22 oubliant aussi que d'autres quartiers partout en France
00:35:24 étaient de la même manière gangrénés par le trafic de drogue,
00:35:27 et avec des habitants aussi qui parfois disent "on aimerait bien avoir autant de moyens".
00:35:30 Faire de Marseille un laboratoire, c'est sans doute une chose positive,
00:35:33 mais il ne faut pas oublier les moyens mis sur les autres quartiers des autres villes.
00:35:36 - Il y a deux questions que vous posez, c'est l'allocation des moyens en général
00:35:40 pour la reprise de ces quartiers, pour pouvoir les reconstruire
00:35:43 et les rendre habitables pour ces habitants,
00:35:45 suite après la répartition des moyens au sein des différents espaces.
00:35:48 Il y a deux mouvements, ça veut dire que depuis 30 ans,
00:35:51 l'état nounou social a explosé, s'est engraissé,
00:35:54 et l'état régalien s'est amégré considérablement.
00:35:57 Ça veut dire que lorsque vous prenez les chiffres qui sont donnés,
00:36:00 depuis à peu près 30-40 ans, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 50%,
00:36:03 alors que la population globale a augmenté de 10%.
00:36:05 Où sont partis tous ces fonctionnaires alors qu'on vous dit
00:36:07 qu'il n'y a pas assez de médecins, il n'y a pas assez de profs,
00:36:09 il n'y a pas assez de policiers, il n'y a pas assez de juges ?
00:36:11 Où sont-ils partis ? Ils sont partis dans des fonctions
00:36:14 d'administrateurs territoriales et dans les collectivités locales,
00:36:17 pour gérer les services de la mairie, mais ce n'est pas un service public
00:36:20 auprès de la personne pour améliorer la vie des citoyens et des concitoyens.
00:36:23 Le deuxième point, c'est la répartition des moyens.
00:36:25 Ce qu'on voit globalement depuis le phénomène de métropolisation,
00:36:28 je dirais depuis 30 ans, c'est qu'en fait les moyens se concentrent,
00:36:31 lorsque vous parlez de l'état, dans les grandes métropoles.
00:36:34 Ça veut dire que lorsque vous êtes un grand maire à Nice,
00:36:36 vous êtes un grand maire à Marseille ou à Lyon, par exemple,
00:36:39 qui est l'exemple le plus récent, enfin le plus courant,
00:36:41 c'est qu'à chaque fois qu'ils ont un problème, ils ont assez de pouvoir,
00:36:44 parce que ce sont des grands barons, pour interpeller Gérald Darmanin,
00:36:47 pour dire "moi je veux des moyens" et Gérald Darmanin est obligé
00:36:49 de leur envoyer la police. Si vous êtes un petit maire d'une petite ville,
00:36:52 si vous n'avez pas l'appui des médias comme le vôtre qui fait des reportages,
00:36:55 il n'y a aucune chance pour que Gérald Darmanin envoie le soutien
00:36:58 de la police nationale. Et c'est pour ça qu'on vit dans une véritable injustice.
00:37:01 C'est-à-dire que lorsque vous êtes dans une petite ville,
00:37:03 dans un petit territoire rural, un territoire périphérique,
00:37:06 vous pouvez être frappé par la hausse de la délinquance et de la criminalité,
00:37:09 mais vous n'aurez pas le même traitement que si par cas vous bénéficiez
00:37:12 d'une grande mille, vous appelez Christian Estrosi, vous appelez Benoît Payan
00:37:15 ou Grégory Doucet qui, eux, en moins d'un jour, obtiendront les services
00:37:18 de la police nationale.
00:37:19 Et justement, on parle de Marseille parce qu'un adolescent de 14 ans
00:37:22 dont le pronostic vital est engagé a été blessé par balle mardi soir
00:37:25 dans un quartier du sud de la ville. Les faits se sont produits
00:37:28 aux alentours de 21h dans la cité de la Caïol.
00:37:31 La police judiciaire a été saisie de l'enquête. On rappelle que le 13 août,
00:37:34 un homme de 25 ans, connu de la police et de la justice pour des faits
00:37:37 liés au trafic de stupéfiants avait été tué par balle dans la même cité.
00:37:41 On écoute Rudi Mana, le porte-parole du syndicat Alliance Police Nationale
00:37:44 qui nous raconte ce qui s'est passé.
00:37:46 Aux alentours de 21h, dans le 9e arrondissement de Marseille,
00:37:50 dans la cité de la Caïol, il y a eu une nouvelle fusillade,
00:37:54 on ne sait pas encore si c'est lié à un quelconque règlement de compte
00:37:58 sur fond de trafic de stupéfiants, en tout cas c'est à proximité
00:38:02 d'un point de vente de stupéfiants et ce qui est terrible encore,
00:38:07 c'est que c'est un gamin de 14 ans qui a été touché au niveau du thorax.
00:38:13 Il y a eu à peu près une dizaine de douilles qui ont été retrouvées
00:38:16 et j'ai envie de vous dire que le carnage continue à Marseille.
00:38:20 Philippe David, c'est une fois de plus, là c'est un adolescent de 14 ans,
00:38:24 on parlait d'un enfant de 10 ans tout à l'heure,
00:38:27 c'est ça aussi la nouvelle violence, c'est que les mineurs,
00:38:30 les jeunes enfants et les jeunes adolescentes ne sont plus épargnés.
00:38:32 En tout cas, 10 douilles, là c'est vraiment une intention délibérée de tuer,
00:38:36 ce n'est pas une balle perdue, ces 10 douilles c'est un règlement de compte
00:38:39 entre truands comme on disait à l'époque, mais comme je disais à l'époque
00:38:42 ils le faisaient à l'arme de poing, maintenant ils le font à la kalachnikov.
00:38:45 Marseille, c'est la ville où Emmanuel Macron s'est rendu pour la énième fois
00:38:49 il y a bientôt un an, en disant qu'on allait faire un grand plan pour la ville,
00:38:54 mettre de l'argent, je pense qu'il n'y a pas…
00:38:56 - C'est un peu délirant quand même.
00:38:57 - C'est ça, il n'y a pas une ville en France qui a été autant aidée que Marseille.
00:39:01 Mais ni Lyon, ni Toulouse, ni Paris, ni Bordeaux,
00:39:04 alors peut-être que les problèmes sont moins importants,
00:39:06 mais il n'y a pas une ville qui a été autant aidée que Marseille.
00:39:09 Pour quel résultat ? On a plus de morts à début août,
00:39:13 on avait plus de morts début août que sur toute l'année 2022.
00:39:16 Donc ça incite à se poser la question,
00:39:19 l'argent mis dans la politique de la ville est-il bien utilisé ?
00:39:23 Quand on voit ce qui se passe à Marseille, la réponse s'impose, c'est évidemment non.
00:39:27 - Louis Vézard-Tigolle, c'est vrai que pour Marseille,
00:39:29 quand on veut en faire un laboratoire, qu'on met 5,15 milliards au total
00:39:32 avec toutes les collectivités, personne n'a promis que ça allait tout résoudre.
00:39:35 Mais on se dit que c'est beaucoup de moyens mis en place.
00:39:38 Vous le rappeliez des visites d'Emmanuel Macron
00:39:40 qui ressemblent à des visites d'État sur trois jours,
00:39:42 tous les thèmes sont abordés, et pourtant on n'a pas l'impression
00:39:45 que ça change grand-chose.
00:39:46 - De le début, moi je n'ai pas aimé le terme de laboratoire
00:39:50 parce que j'ai trouvé que les enjeux de communication
00:39:53 l'emportaient sur l'efficacité et l'efficience des politiques publiques
00:39:57 qui allaient être proposées.
00:39:59 C'est sûr, on fait un zoom marseillais pendant 2-3 jours,
00:40:02 on suit le président.
00:40:04 On sait ce qui s'est passé concernant les grands projets,
00:40:08 les grandes politiques de rénovation urbaine, l'ANRU 1 et 2.
00:40:11 Je pense qu'on a eu tort de déchirer aussi rapidement, en 2018,
00:40:16 de mémoire les conclusions de Borloo qui connaissait très bien
00:40:20 ces questions-là et qui s'était entouré d'un nombre d'élus,
00:40:24 d'étiquettes politiques d'ailleurs, pour faire un constat,
00:40:28 une diagnostic partagée.
00:40:30 Oui, il y a eu des milliards d'euros d'investis,
00:40:32 mais ça concernait des territoires sous-dotés en termes d'équipement,
00:40:37 avec de l'insalubrité insupportable en termes de logements,
00:40:41 donc il y avait un retard à rattraper.
00:40:43 On a beaucoup fait sur le bâti, pour résumer,
00:40:46 mais la réponse humaine, la réponse du quotidien n'a pas suivi.
00:40:51 Moi, je connais très bien deux quartiers de Pau,
00:40:54 que je connais par cœur, qui sont politiques prioritaires de la ville.
00:40:57 En bas d'immeuble, avant, il y avait des associations d'éducation populaire,
00:41:01 il y avait le bureau de poste, il y avait un petit magasin.
00:41:05 Mais la personne qui avait ce petit magasin de commerce de proximité,
00:41:10 c'était aussi celui qui pouvait porter une baguette au cinquième étage
00:41:15 d'une personne isolée, etc.
00:41:17 Il y avait un lien social, il y avait des choses qui fonctionnaient bien,
00:41:20 mais tout ça a été détruit.
00:41:22 Et c'est d'autres logiques qui sont venues.
00:41:24 Je peux vous dire comment ça a été détruit,
00:41:26 parce que c'était des décisions politiques.
00:41:28 On a parlé tout à l'heure de la fin du commissariat de quartier,
00:41:31 je peux vous dire beaucoup de choses.
00:41:32 Par exemple, sur les jeunes décrocheurs,
00:41:34 on a eu des politiques publiques impulsées par des missions locales,
00:41:37 par des acteurs de la réinsertion, qui ont eu leur forme d'efficacité.
00:41:40 Mais tout ça a été sabré.
00:41:42 C'est la guerre au financement, c'est des tableurs Excel,
00:41:46 mais qui ne veulent plus rien dire sur un certain nombre d'objectifs.
00:41:48 Moi, un jour, j'ai assisté à quelque chose avec 15 jeunes décrocheurs, 15,
00:41:53 et avec le service de police, de justice, des éducateurs,
00:41:56 et pendant un an, ils ont été suivis, mais au millimètre.
00:42:00 "Ah, il ne s'est pas levé, il n'était pas là ce matin,
00:42:02 pourquoi il ne s'est pas levé ? On y va, on discute à la famille."
00:42:05 C'est un travail terrible qu'il faut faire,
00:42:07 avec des résultats formidables derrière.
00:42:09 Alors, pour reprendre la question de Philippe,
00:42:12 qui est une question très importante,
00:42:13 est-ce qu'il est possible de reprendre la main et de reprendre le contrôle ?
00:42:16 Je crois que oui, mais ça demande un coup de rain, une force terrible.
00:42:20 Il faut s'en occuper.
00:42:21 Judith Potain, vous pouvez me le dire ?
00:42:23 Oui, il y a juste un élément dont on n'a pas du tout parlé,
00:42:25 c'est le flux continu de nouveaux arrivants,
00:42:29 le flux continu de l'immigration.
00:42:31 Les gens d'origine étrangère qui vivent dans ces cités
00:42:34 et qui arrivent à s'en sortir financièrement,
00:42:37 ils n'ont plus d'envie, c'est de partir.
00:42:40 Donc, vous ne pouvez pas compter sur eux,
00:42:43 et on les comprend très bien,
00:42:45 pour changer la vie de ces quartiers.
00:42:47 Ils veulent les fuir le plus loin possible, et ils le font d'ailleurs.
00:42:51 Et c'est eux d'ailleurs qui ont bénéficié de choses qui ont pu fonctionner.
00:42:53 Donc, vous avez sans arrêt de nouveaux arrivants
00:42:57 avec lesquels il faut absolument tout recommencer,
00:43:00 puisqu'ils ne peuvent pas bénéficier de l'expérience de leur prédécesseur.
00:43:05 Tant que ce flux continuera, vous ne pourrez rien faire.
00:43:08 On va parler maintenant de Cherbourg,
00:43:10 parce qu'on en sait un peu plus sur le présumé violeur d'une femme de 29 ans,
00:43:13 grâce aux informations de nos confrères du Figaro,
00:43:16 où Mar N, 18 ans, a déjà été condamné cinq fois par la justice.
00:43:19 Il était surtout connu aussi pour terroriser son quartier.
00:43:22 Pour rappel, l'homme a été mis en examen pour viol,
00:43:24 accompagné de torture ou actes de barbarie.
00:43:27 Les précisions sont signées Marine Sabourin.
00:43:30 C'est un individu qui terrorise tout le monde.
00:43:33 A commencer par sa propre mère, qu'il battait régulièrement, selon les habitants.
00:43:37 Oumar N, 18 ans, 1m90, passait l'essentiel de son temps
00:43:40 à consommer des stupéfiants en bas de son immeuble.
00:43:43 Certaines fois seul, d'autres fois avec son groupe d'amis
00:43:45 qui venaient quotidiennement squatter l'appartement de sa mère.
00:43:48 Dès que sa maman partait au travail le matin,
00:43:51 il y a des amis qui venaient chez lui,
00:43:54 parfois à 15, à 20,
00:43:56 et qui hurlaient dans l'appartement une bonne partie de la journée.
00:44:01 Plusieurs habitants m'ont aussi raconté qu'il urinait
00:44:05 et même qu'il déféquait très régulièrement dans sa cage d'escalier.
00:44:09 Des comportements qui exaspéraient les habitants
00:44:11 et notamment les femmes sifflées et insultées régulièrement par le suspect.
00:44:15 Il y a quelques années, l'une d'entre elles, septuagénaire,
00:44:18 avait reçu des glaçons lancés depuis le balcon d'Oumar N.
00:44:21 Un geste qui aurait pu la tuer.
00:44:23 Le dernier événement date cité par ses voisins,
00:44:25 une poubelle incendiée par l'individu et ses amis,
00:44:27 remplie de feux d'artifice au pied d'un arbre.
00:44:30 Depuis le placement en détention provisoire d'Oumar N,
00:44:32 l'élan se délie.
00:44:34 Beaucoup de voisins avaient peur de lui
00:44:37 et baissaient les yeux quand ils le croisaient,
00:44:40 sûrement de peur de représailles ou de choses comme ça.
00:44:44 La victime plongée dans un coma artificiel
00:44:46 est toujours entre la vie et la mort.
00:44:49 On rappelle donc qu'il avait une procédure
00:44:51 pour agression sexuelle en compte de sa sœur,
00:44:53 qui est en cours, qu'il a été condamné à cinq reprises
00:44:55 pour des faits d'atteinte aux biens et de violence.
00:44:57 On voit aussi qu'il terrorisait son quartier, où il y ametait.
00:45:00 Mais une fois de plus, ce qui étonne dans cette affaire,
00:45:02 pas de suivi, tout va bien.
00:45:04 Il a pu de nouveau violer une victime
00:45:06 avec des actes totalement barbares.
00:45:09 Ça ne nous choque même plus quand on apprend
00:45:11 qu'il était connu de tous ses voisins
00:45:12 et que tout le monde avait peur de lui.
00:45:13 Non, ça n'étonne plus.
00:45:15 C'est le profil que vous décrivez,
00:45:17 le profil d'un barbare en puissance.
00:45:19 C'est un barbare même qualifié et caractérisé.
00:45:21 C'est une personne qui a accumulé les condamnations,
00:45:24 enfin en tout cas les inculpations
00:45:26 que vous décrivez actuellement à l'écran.
00:45:29 Ça montre quand même qu'en France,
00:45:31 il y a quand même une question qui doit se poser,
00:45:33 c'est est-ce que les juges penchent davantage
00:45:35 à la réinsertion des potentiels délinquants
00:45:37 et des criminels qu'à la sécurisation de la société ?
00:45:40 Il faut quand même rappeler que les principes
00:45:42 de la justice selon Beccaria sont les suivants.
00:45:44 On enferme des gens en prison pour préserver la société.
00:45:48 Donc les juges doivent davantage penser
00:45:50 à rendre la justice au nom du peuple français
00:45:52 pour sécuriser la société et pour prévenir
00:45:54 des délits et des crimes.
00:45:56 Et en l'occurrence, ça n'a pas été fait.
00:45:57 Parce que vous avez une personne qui a,
00:45:59 à nombreuses reprises, montré des signes de dangerosité.
00:46:02 Donc se pose la question,
00:46:04 est-ce qu'on va pouvoir enfin responsabiliser les juges
00:46:06 et les contrôler parce que c'est le seul corps
00:46:08 qui n'est pas contrôlé ?
00:46:10 Le deuxième point que je vois pour les personnes comme ça,
00:46:12 je pose quand même une réflexion,
00:46:14 en France, on a une tradition catholique
00:46:16 et on pense que tout le monde a le droit
00:46:18 à une deuxième chance.
00:46:19 Moi, je ne sais pas si on peut sauver tout le monde
00:46:21 et si des gens ne sont pas malheureusement...
00:46:23 - Vous ne le savez pas ?
00:46:24 - Non, mais il y a des gens qui sont malheureusement perdus.
00:46:25 Et c'est triste à dire, mais il y a quand même...
00:46:27 Là, vu le profil de la personne,
00:46:28 je ne sais pas s'il y a 25 ans de prison,
00:46:30 parce que c'est avec les remises de peine,
00:46:32 la réclusion à perpétuité lui donnerait 25 ans
00:46:34 ou 30 ans maximum.
00:46:35 S'il sortirait, grandit et en changeant,
00:46:37 je ne suis pas sûr.
00:46:39 Et donc du coup, se pose la question
00:46:40 si pour préserver la société,
00:46:42 on ne doit pas remettre en place
00:46:43 une vraie perpétuité réelle
00:46:44 pour protéger la société.
00:46:46 On est dans un état de situation
00:46:47 où l'ultra-violence et la barbarisation
00:46:49 font qu'on doit penser davantage
00:46:50 à protéger la population
00:46:52 qu'à réinsérer les gens,
00:46:53 parce que l'état de la société, malheureusement,
00:46:55 ne permet de mettre une priorité
00:46:56 qui est celle de protéger la société.
00:46:58 - Je voudrais qu'on écoute aussi
00:46:59 notre confrère du Figaro, Guillaume Point,
00:47:01 qui expliquait un petit peu l'ambiance
00:47:03 qui règne maintenant dans le quartier.
00:47:04 Écoutez-le.
00:47:05 - Tout le monde est très, très choqué
00:47:08 par ce qui s'est passé,
00:47:10 y compris visiblement ses propres amis.
00:47:12 Il y a quelques jours,
00:47:13 il y a un tag qui a été inscrit
00:47:15 sur l'immeuble où vivait
00:47:17 Oumar avec sa mère.
00:47:19 Il était inscrit sur ce tag
00:47:21 "Oumar, sale violeur, t'es mort".
00:47:23 Ça symbolise quand même un peu
00:47:25 le climat qu'il y a dans le quartier.
00:47:27 Des gens qui sont vraiment choqués,
00:47:28 qui sont très remontés.
00:47:30 Il y a même une habitante qui me disait
00:47:33 "Il ne faut pas qu'il revienne un jour
00:47:35 dans le quartier, sinon il est mort".
00:47:38 - Je voyais aussi réagir, Judith,
00:47:40 quand William parlait des juges
00:47:42 et du contrôle des juges.
00:47:44 - Là, quand même, le cursus
00:47:46 de ce violeur est vraiment
00:47:50 une illustration du thème du laxisme
00:47:54 de certains juges, pas tous les juges.
00:47:57 - Les juges.
00:47:58 - Non, évidemment pas tous les juges.
00:48:00 Mais ça appelle quand même
00:48:02 des modifications, d'abord,
00:48:04 je trouve, législatives.
00:48:06 Il faut que l'excuse de minorité
00:48:09 devienne l'exception et non plus la règle.
00:48:12 Moi, je ne suis pas pour sa suppression.
00:48:14 Vous savez qu'elle n'est pas obligatoire.
00:48:16 Un juge peut, s'il le veut,
00:48:18 ne pas recourir à l'excuse de minorité.
00:48:21 Il se trouve que beaucoup trop
00:48:23 de juges le font.
00:48:25 Il faut changer ça.
00:48:26 Il faut vraiment que ça devienne
00:48:28 une exception.
00:48:29 Et puis, évidemment,
00:48:32 que les juges rendent des comptes
00:48:34 comme le demandait William,
00:48:36 ça me paraît la moindre des choses.
00:48:38 - Philippe-David, sur cette volonté
00:48:40 des habitants de dire
00:48:41 "on ne veut pas le revoir dans le quartier,
00:48:43 sinon c'est nous qui allons faire la justice".
00:48:45 - Mais c'est quelques voyous comme ça
00:48:47 qui pourrissent la vie de quartier.
00:48:49 - Oui, enfin, il avait quand même des copains.
00:48:51 - Les copains, leur place n'était pas
00:48:53 ou n'est pas, parce qu'ils sont encore
00:48:55 en liberté, en liberté.
00:48:56 - Les copains sont très choqués
00:48:57 au dernier viol, mais le reste,
00:48:59 ça allait très bien.
00:49:00 - On est bien d'accord.
00:49:01 Ce qui est quand même d'assez surprenant,
00:49:03 c'est que déjà, que faisait-il en liberté ?
00:49:05 Parce que c'était quand même
00:49:06 une agression sexuelle sur mineurs,
00:49:08 4 ans et 12 ans.
00:49:09 Donc, on peut dire que c'est des actes
00:49:11 particulièrement graves.
00:49:12 Que faisait-il en liberté ?
00:49:14 Alors moi, ce qui m'inquiète,
00:49:15 c'est que certains nous disent
00:49:16 "oui, il faut dépénaliser le cannabis,
00:49:17 c'est pas dangereux,
00:49:18 il était a priori sous cannabis en permanence".
00:49:21 - On dit pas forcément que c'est pas dangereux.
00:49:23 - Certains disent que c'est pas dangereux.
00:49:24 - Moi, je ne le dis pas,
00:49:25 mais je me pose la question.
00:49:26 - Mais j'ai pas dit pour vous,
00:49:27 mais certains le disent,
00:49:28 que c'est un truc de consommation
00:49:29 comme les autres.
00:49:30 Moi, ça m'inquiète un peu,
00:49:31 parce que je me rappelle,
00:49:33 dans l'assassinat barbare de Sarah Halimi,
00:49:35 il a été retenu que le type
00:49:37 avait fumé du cannabis
00:49:38 et que donc, il n'avait plus tout à fait
00:49:40 son discernement.
00:49:41 Donc, comme lui était en permanence
00:49:43 sous cannabis,
00:49:44 je suis très inquiet
00:49:45 de la décision que la justice prendra
00:49:47 pour le procès de ce viol
00:49:49 absolument barbare.
00:49:51 - Olivier Dardigolle, pour terminer,
00:49:53 c'est vrai qu'on voit le péligré,
00:49:55 à la fois en termes de casier judiciaire,
00:49:57 et puis surtout sur le quotidien,
00:49:58 sur l'enfer que vivait,
00:49:59 et sa propre mère,
00:50:00 parce que sa mère,
00:50:01 qui dit, quand les voisins
00:50:02 l'ont retrouvé au sol,
00:50:03 c'est lui qui m'a shooté,
00:50:04 parce que ça devait être,
00:50:05 sans doute, quotidien,
00:50:06 ou en tout cas, beaucoup trop fréquent.
00:50:07 - A chaque fois qu'il y a une défaillance,
00:50:09 on se dit que ça n'aurait pas dû arriver.
00:50:11 Moi, je ne dirais pas les juges,
00:50:13 parce que ça serait mettre
00:50:14 l'ensemble des institutions judiciaires
00:50:16 dans un...
00:50:17 Vous avez l'idée d'un laxisme permanent,
00:50:19 je ne crois absolument pas ça.
00:50:20 Notre justice souffre,
00:50:22 elle est sous-dotée.
00:50:24 Quand vous voyez les comparaisons
00:50:25 pour 100 000 habitants
00:50:27 sur le nombre de juges,
00:50:28 c'est pas un comparatif à l'Allemagne.
00:50:30 On est loin du compte.
00:50:31 Regardez les mouvements des greffiers, etc.
00:50:33 Mais ce qu'on doit savoir,
00:50:36 c'est quand est-ce que,
00:50:38 dans le continuum,
00:50:39 qui aurait dû amener à avoir une alerte
00:50:42 sur des signaux faibles ou plus forts après,
00:50:45 quand est-ce que ça n'a pas réagi ?
00:50:47 Quand est-ce que l'appareil judiciaire,
00:50:49 et on le voit sur d'autres affaires,
00:50:51 on a le sentiment que ça va vers le crime,
00:50:57 et qu'à un moment donné,
00:50:58 il n'y a rien qui puisse stopper.
00:51:01 Donc moi, je pense que l'autorité judiciaire
00:51:03 devrait davantage communiquer.
00:51:05 C'est-à-dire que c'est la grande silencieuse,
00:51:07 on comprend bien,
00:51:08 mais elle devrait dire,
00:51:11 il va y avoir des enquêtes en cours,
00:51:13 mais en tout cas donner acte
00:51:14 au fait qu'il y a eu un dysfonctionnement majeur,
00:51:18 et qu'il faut donc le pointer,
00:51:21 le préciser,
00:51:22 pour que ça ne se reproduise pas.
00:51:24 Et dire qui en est responsable,
00:51:25 pour cas échéants.
00:51:26 On marque une pause dans l'Heure des pros,
00:51:28 et on se retrouve pour parler notamment de Médine,
00:51:31 le rappeur qui répond à la fois dans Paris-Normandie
00:51:33 et aux Parisiens sur la polémique
00:51:35 après son invitation aux universités d'été
00:51:37 des écolos et de la France insoumise.
00:51:38 A tout de suite.
00:51:39 Il est 10h de retour pour la deuxième heure
00:51:44 de l'Heure des pros.
00:51:45 Évidemment, les débats reprennent dans un instant,
00:51:47 mais tout de suite l'actualité avec vous,
00:51:48 Michael De Santos.
00:51:49 Rebonjour, Michael.
00:51:50 Rebonjour Élodie,
00:51:51 bonjour à tous.
00:51:52 Ça anime, les recherches se poursuivent
00:51:54 pour trouver les quatre individus
00:51:56 auteurs des tirs qui ont coûté la vie à Fayelle,
00:51:59 cet enfant de 10 ans mortellement touché lundi soir,
00:52:01 alors qu'il se trouvait dans une voiture avec son oncle.
00:52:04 Ce matin sur RTL,
00:52:05 la procureure de Nîmes a annoncé que d'autres personnes
00:52:07 pourraient être interpellées des individus
00:52:09 probablement liés au trafic de drogue dans le quartier.
00:52:12 Écoutez.
00:52:13 Je vous confirme qu'il n'y a pas eu d'arrestation.
00:52:16 Si on part du principe que c'est une bande organisée,
00:52:18 une criminalité organisée,
00:52:20 on sera bien plus des quatre personnes recherchées.
00:52:22 Il y a le nombre de personnes qui est identifiée
00:52:25 dans un premier temps à partir de certains éléments.
00:52:28 Puis il y a toutes celles qui font partie du réseau autour
00:52:30 qui seront également recherchées,
00:52:32 qui sont également en cours d'identification.
00:52:34 On est bien au-delà de quatre personnes.
00:52:36 La France continue de suffoquer ce mercredi.
00:52:40 19 départements ont été placés en vigilance rouge,
00:52:43 canicule, 37 en vigilance orange.
00:52:46 Hier, le pays a même connu sa journée
00:52:48 la plus chaude de l'histoire après un 15 août
00:52:50 au puits Saint-Martin dans la Drôme.
00:52:52 Le mercure a atteint les 43 degrés.
00:52:54 De nouveaux records sont attendus dans la journée.
00:52:57 Et puis à Saint-Tropez, un drame a été évité de peu.
00:53:00 Un père de famille a oublié sa fiette de trois ans
00:53:03 en plein soleil et sans climatisation dans la voiture.
00:53:06 Il s'était assoupi sur la plage.
00:53:08 Prévenu par des passants, les gendarmes ont brisé
00:53:10 les vitres du van pour sortir l'enfant
00:53:12 qui tambourinait sur les vitres.
00:53:13 Une réaction rapide des secours qui lui ont sauvé la vie,
00:53:16 comme nous l'explique Patrick Chavada,
00:53:18 membre de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.
00:53:21 Pour un enfant, c'est simple.
00:53:24 Il faut savoir que la montée en température
00:53:27 est à peu près cinq fois plus rapide que chez un adulte.
00:53:30 Ce qui veut dire qu'un enfant, je dirais,
00:53:32 dans le quart d'heure, peut décéder dans un véhicule,
00:53:35 surtout actuellement avec les chaleurs extrêmes que nous avons.
00:53:38 Vous avez un gamin qui est dans un véhicule
00:53:40 avec des températures qui sont extrêmes.
00:53:42 La température dans l'habitacle va énormément monter
00:53:45 et il faut savoir qu'un gamin, quand il va monter
00:53:47 des températures corporelles de plus de 40 degrés,
00:53:50 va décéder très rapidement.
00:53:52 400 000 euros d'amende pour la société SNCF Réseau,
00:53:56 chargée de l'entretien des voies.
00:53:58 Cette filiale de la SNCF a été condamnée
00:54:00 pour complicité d'atteinte à l'environnement
00:54:03 en cause des travaux d'élagage effectués le long des voies
00:54:06 en pleine période de nidification près d'Angers en juin dernier.
00:54:09 L'entreprise pourrait faire appel dans les prochains jours.
00:54:12 Enfin, trois morts en Russie suite à une nouvelle attaque
00:54:15 de drones dans la région de Belgorod.
00:54:17 Selon les autorités, les forces armées ukrainiennes
00:54:20 ont lancé un engin explosif via laser sur une rue piétonne.
00:54:23 Dans la région de Moscou, un autre drone a lui été neutralisé.
00:54:26 Ces attaques ont lieu maintenant depuis six jours consécutifs.
00:54:30 Voilà pour ce journal.
00:54:32 Je vous laisse en compagnie d'Élodie Huchard
00:54:34 et de ses invités pour la suite de l'heure des pros.
00:54:37 Merci beaucoup, Mickaël Dos Santos.
00:54:39 On va parler maintenant du rappeur Medin,
00:54:41 puisqu'il s'exprime après la polémique lancée
00:54:43 par son invitation au Journée d'été des écologistes
00:54:46 et de la France insoumise.
00:54:48 Il s'exprime à la fois dans Paris-Normandie et dans Le Parisien.
00:54:51 On va regarder d'abord ce qu'il dit à nos confrères de Paris-Normandie.
00:54:54 Il dit "J'ai été contacté pour une explication de texte.
00:54:57 Cela fait 20 ans que je traite les sujets les plus clivants
00:54:59 de notre société.
00:55:01 C'est tout à leur honneur de vouloir élargir les intervenants".
00:55:04 Philippe David, ça veut dire qu'il n'y avait personne d'autre
00:55:06 que Medin pour pouvoir parler musique, quartier,
00:55:09 qui sont les thèmes qu'il va évoquer ?
00:55:11 Manifestement non, mais ne me dites pas qu'il n'y a pas quand même
00:55:16 une petite volonté de provocation quand même en invitant Medin.
00:55:20 Je vais dire que je suis encore médisant.
00:55:23 Vous êtes de mauvais esprit.
00:55:25 On me le dit souvent.
00:55:27 Complotiste, vous êtes complotiste.
00:55:29 Le mot est lâché.
00:55:30 Oui, en un seul mot, ça va.
00:55:32 Je n'aurais pas osé.
00:55:33 Inviter Medin à cette université d'été, c'est de la provocation.
00:55:38 C'est de la provocation.
00:55:40 Maintenant, ça rame dans tous les sens.
00:55:42 Pierre Urmic, le maire de Bordeaux, et Jeanne Bersay-Guian,
00:55:45 la maire de Strasbourg, disent "on n'y va pas, on boycotte".
00:55:48 J'ai lu un thread, excusez-moi, d'une conseillère...
00:55:52 Un quoi ?
00:55:54 Une discussion Twitter, bref.
00:55:57 D'une conseillère régionale d'Île-de-France,
00:56:00 donc quelqu'un de représentatif, à qui s'appelle Bénédicte Mongeville,
00:56:04 sur Twitter, où je cite "j'accuse le bloc bourgeois
00:56:09 de céder aux pressions de l'appareil politico-médiatique réactionnaire,
00:56:13 Karim Adeli en tête, suivi, ô déception, par Sandrine Rousseau,
00:56:17 qui semble de plus savoir comment s'excuser
00:56:19 sur la venue de Medin Records au Journée de l'écologie.
00:56:22 J'accuse le bloc bourgeois de, élevé, de son propre parti,
00:56:26 de se faire le complice objectif de la campagne raciste
00:56:29 qui vise le rappeur et avec lui l'ensemble du bloc populaire antiraciste,
00:56:32 car, ne nous y trompons pas, Medin est attaqué parce qu'il est musulman".
00:56:36 J'arrête là, parce que le thread, je vais dire ça comme ça, est très long.
00:56:40 Alors, excusez-moi, Medin, il n'est pas attaqué parce qu'il est musulman.
00:56:43 Parce que dans ces cas-là, Dieudonné,
00:56:46 moi je critique son antisémitisme bien évidemment,
00:56:49 mais Dieudonné, il n'est pas musulman.
00:56:50 Alors on attaque Dieudonné, pourquoi ?
00:56:52 Parce qu'il est noir ? Parce qu'il est racisé ?
00:56:54 Parce que ceci ? Parce que cela ?
00:56:55 Non, on attaque Medin sur des choses factuelles,
00:56:58 sur le fait que faire des quenelles avec Dieudonné
00:57:01 n'est en général pas une prose de philosémitisme particulier
00:57:05 et qualifier les homosexuels de "tarlouze",
00:57:08 pas moi qui le dis, c'est lui,
00:57:09 n'est pas non plus le terme le plus "gay-friendly" qui existe.
00:57:12 Donc maintenant, chez Europe Écologie Les Verts,
00:57:15 permettez-moi de vous le dire, j'aime bien cette expression de Bayrou,
00:57:18 "le déconomètre fonctionne à plein tube".
00:57:23 Et effectivement, du côté d'Europe Écologie Les Verts,
00:57:25 on commence à voir un certain nombre de réactions.
00:57:27 On va entendre ensemble celle de Marie Toussaint,
00:57:30 la députée, eurodéputée écologiste,
00:57:33 et surtout qui va mener la liste aux européennes.
00:57:35 Écoutez ce qu'elle disait ce matin.
00:57:37 Le problème, ce n'est pas Medin, c'est nous.
00:57:40 Alors pourquoi vous avez fait une erreur ?
00:57:42 Je le répète, ce n'est pas Medin, c'est nous.
00:57:44 On a cherché le buzz, on l'a eu, de la pire des manières possibles.
00:57:47 On ne badine pas avec l'antisémitisme.
00:57:49 C'est un sujet qui est trop important, trop sérieux,
00:57:51 pour qu'on fasse des coups politiques.
00:57:53 J'assume que nous ayons fait une erreur.
00:57:55 Et sur le sujet, on a eu tout faux, de A à Z.
00:57:59 Judith Vintraud a plein de bon sens,
00:58:01 on ne badine pas avec l'antisémitisme.
00:58:03 J'assume qu'on a fait une erreur, on a voulu le buzz, on l'a eu,
00:58:05 mais à quel prix ?
00:58:06 Une voix qui l'étonne un peu,
00:58:07 elles n'ont pas été si nombreuses non plus,
00:58:09 du côté des verts ces derniers temps.
00:58:11 Non, elles n'ont pas été si nombreuses.
00:58:12 Il y a eu parmi les premières, celle de Karim Adeli,
00:58:15 qui a été très nette, et même beaucoup plus nette que Marie Toussaint,
00:58:18 parce que Marie Toussaint parle presque d'une erreur de communication.
00:58:24 Une stratégie.
00:58:25 Mais en fait, c'est une stratégie assumée
00:58:28 de la part d'Europe Écologie-Les Verts
00:58:31 de conquérir le vote identitaire musulman,
00:58:35 comme le fait la France Insoumise,
00:58:37 de concurrencer la France Insoumise sur ce terrain-là.
00:58:41 C'est pour ça qu'elle a invité Medin, d'ailleurs.
00:58:44 Quand on lit son interview dans Paris-Normandie,
00:58:47 on est complètement là-dedans.
00:58:49 Il se victimise.
00:58:50 « Mon cœur se broie, dit-il, à l'idée d'être traité d'antisémite.
00:58:56 Ça fait 20 ans que je lutte contre l'antisémitisme,
00:59:00 comme Philippe l'a rappelé, notamment en faisant des quenelles avec Dieudonné.
00:59:05 D'après Medin, Dieudonné est ambiguë sur les quenelles. »
00:59:08 Il explique aussi qu'il se fait rendu compte après
00:59:11 qu'en fait, Dieudonné est plus compliqué que ça.
00:59:14 C'est curieux, il se rend toujours compte après.
00:59:16 D'ailleurs, il dit « je fais à mon odorage, je fais des erreurs ».
00:59:19 C'est une stratégie aussi.
00:59:21 Je commence par draguer ce public antisémite.
00:59:30 Je parle du vote identitaire musulman, qui est une chose très particulière.
00:59:34 Je ne parle évidemment pas de l'ensemble des jeunes musulmans,
00:59:38 ni de l'ensemble des électeurs musulmans.
00:59:41 C'est vraiment un segment particulier qui est visé par ce genre de discours.
00:59:47 Et puis après, quand ça se voit trop, ou quand ça choque trop,
00:59:50 Medin fait marche arrière et c'est lui le martyr.
00:59:53 Et à travers lui, c'est ces jeunes-là qu'on attaque.
00:59:56 Donc c'est reparti, on remet un sou dans la machine,
00:59:59 victimisation de son auditoire.
01:00:02 Une autre phrase qu'il prononce cette fois à nos confrères du Parisien,
01:00:06 « on me prend pour un poseur de bombes alors que je suis un démineur ».
01:00:10 C'est même d'ailleurs le titre de l'interview.
01:00:12 Olivier d'Artigolle, vous soufflez pendant que je lis ce texte.
01:00:16 Oui, parce que je vois bien que la séquence va durer jusqu'à la fin du week-end
01:00:19 et peut-être après.
01:00:21 Suivons ce qu'il dira.
01:00:23 Concernant les dirigeants verts qui attendent de lui une clarification,
01:00:27 puisque certains vont sur ce terrain-là,
01:00:29 disant que ce qu'il a fait n'est pas acceptable,
01:00:31 mais nous en discuterons avec lui.
01:00:35 Je pense qu'ils seront déçus du résultat.
01:00:38 On peut l'anticiper, oui.
01:00:40 Je crois qu'il n'y a pas plusieurs formes d'antisémitisme.
01:00:42 Il n'y en a qu'un, quand Marine Tendelier dit
01:00:44 « il y a un antisémitisme conscient, mais il peut y en avoir un autre,
01:00:47 un peu plus light, pour finir. »
01:00:49 Par maladresse, par bêtise, etc.
01:00:51 Tout ça ne fait qu'un bloc.
01:00:53 Et il ne faut pas en détacher une partie,
01:00:55 parce que si vous en détachez une partie,
01:00:57 vous y passez l'ensemble du bras.
01:00:59 Donc c'est une faute politique, une faute morale.
01:01:03 C'est une faute qui fait mal bien au-delà
01:01:07 des concitoyens français de confession juive,
01:01:10 parce que c'est notre pays qui est atteint.
01:01:12 Parce que notre tradition, c'est la lutte contre ça.
01:01:16 Bon, donc ça montre bien qu'une partie de la politique
01:01:22 est très affectée, très abîmée.
01:01:27 Même pour certains, alors qu'ils ont été par le passé
01:01:31 absolument irréprochables, ont pris une pente très dangereuse.
01:01:37 Vous ne parlez pas des verts en disant « irréprochable ».
01:01:39 Vous ne parlez pas des verts, j'espère, en disant « irréprochable ».
01:01:42 Parce qu'il y a depuis très très longtemps…
01:01:45 Non mais allez-y.
01:01:47 …un antisémitisme qui courbe chez les écologistes français.
01:01:51 Rappelez-vous les manifs, notamment quand Manuel Valls
01:01:55 était Premier ministre, où on entendait
01:01:58 certains militants écolos, dont je ne citerai pas
01:02:02 le nom ni les proximités, se joindre aux cris
01:02:06 « mort aux Juifs » ou « brûler les drapeaux israéliens ».
01:02:09 L'antisémitisme est un élément qui existe
01:02:12 chez les verts depuis très longtemps, à gauche.
01:02:15 Oui, je pensais à des dirigeants écologistes
01:02:17 que j'ai pu fréquenter, qui n'étaient absolument pas
01:02:20 de ce que vous décrivez là, qui existent par ailleurs.
01:02:25 Mais ce que je veux dire, c'est que nous avons…
01:02:28 « nous », je ne me mets pas dedans, mais beaucoup ont perdu
01:02:32 l'exigence d'une acuité, d'une attention, d'une réactivité
01:02:37 par rapport à ces questions-là.
01:02:39 Donc il faut le rappeler, nous verrons ce que donne le week-end.
01:02:42 L'actualité médine va tout écraser, on le voit bien.
01:02:45 Donc ça va être scruté, autre ébuché sur ce qu'il dit,
01:02:48 sur ce qu'il ne dit pas, ça va faire couler beaucoup d'encre.
01:02:52 Nous verrons bien, mais pour ce qui me concerne,
01:02:55 je n'en attends rien. Quand il se dit « je me sens broyé »,
01:02:58 la machine à broyer, c'est lui qui l'actionne
01:03:01 et de manière vigoureuse sur ces sujets-là.
01:03:03 Parce que son tweet, il y a eu d'autres avant,
01:03:06 il est surescampé et tout simplement une abomination.
01:03:09 On va lire tout à l'heure la justification qu'il en fait,
01:03:12 mais une autre citation de Medine, toujours dans Paris-Normandie.
01:03:15 « Je trouve l'emballement médiatique dérisoire,
01:03:17 ça me met au centre de la rentrée politique,
01:03:19 alors que je n'étais qu'une ligne dans les journaux d'été des écologistes. »
01:03:22 Il ne faut pas non plus qu'il y ait trop…
01:03:24 « Qu'un intervenant extérieur, comme il y en a des dizaines,
01:03:27 cela me dépasse. » Il joue un peu à l'idiot
01:03:29 pour parler poliment William Tessier.
01:03:31 « Je ne comprends pas, ça me dépasse. »
01:03:33 Il a refait des tweets dans le même ordre d'idées.
01:03:36 Il ne pouvait pas ignorer que ça ferait polémique
01:03:38 et il surfe et il joue avec cette polémique.
01:03:41 Je me rappelle qu'il y avait deux tactiques,
01:03:43 soit en Charles Pasquoie, lorsque vous êtes dans une affaire,
01:03:45 soit vous créez une affaire dans l'affaire,
01:03:47 soit vous jouez la victime et vous jouez le martyr.
01:03:49 Est-ce qu'il essaye de jouer la deuxième,
01:03:51 parce que la première ne permet plus de passer malheureusement ?
01:03:53 Je me souviens de ça, créer une affaire dans l'affaire.
01:03:55 Oui, c'est ça qu'il disait, si je ne me trompe pas.
01:03:57 Non, la question qui est posée, c'est quelle est la tactique
01:03:59 et quelles sont les conséquences de cette tactique ?
01:04:01 Je pense que les gauches, notamment la France insoumise et les Verts,
01:04:03 ont le choix entre le déshonneur en sauvant les postes
01:04:05 ou la défaite morale et politique.
01:04:07 Or, je pense qu'ils ont choisi le déshonneur en invitant Médine
01:04:10 en faisant une concurrence à l'islamo-gauchisme
01:04:12 et qu'ils vont avoir malheureusement les défaites.
01:04:14 Je vais expliquer pourquoi.
01:04:15 Lorsque vous choisissez à gauche de faire une course à l'islamo-gauchisme,
01:04:18 vous devez être complaisant avec ce qu'on appelle l'antisionisme,
01:04:22 qui découle d'un antisémitisme
01:04:24 en raison du conflit historique entre Israël et Palestine.
01:04:26 Et donc, vous devez être complaisant à l'égard d'un certain antisémitisme
01:04:30 qui, bien tâché, dit qu'il y a un vrai antisémitisme et un faux antisémitisme.
01:04:33 Lorsque vous voulez faire une course à l'islamo-gauchisme,
01:04:36 vous devez rompre avec le principe de laïcité,
01:04:38 qui est historique à la gauche, qui est la gauche qui l'a créée,
01:04:41 pour vous plaire dans une certaine communauté,
01:04:43 afin d'attirer les voix, comme l'aurait appelé Judith,
01:04:45 des musulmans identitaires.
01:04:47 Et donc, vous devez perdre vos valeurs historiques,
01:04:50 qui est celle de l'universalisme, celle de l'antiracisme,
01:04:52 celle de l'ouverture, celle de ce qu'on appelait la gauche morale
01:04:56 et un peu la gauche des droits de l'homme,
01:04:58 un peu ce qu'incarnaient BHL et d'autres personnes.
01:05:00 Et vous sacrifiez tout ça en vue d'avoir un électorat
01:05:03 qui est de plus en plus réduit et qui ne participe pas aux votes
01:05:06 hormis à certains moments.
01:05:08 C'est-à-dire qu'en fait, ils choisissent une portion électorale
01:05:10 qui est de plus en plus réduite.
01:05:11 Lorsque la gauche participait aux élections présidentielles en 2007,
01:05:15 de François Mitterrand jusqu'à à peu près François Hollande,
01:05:18 la gauche regroupera environ 40 à 45 % des voix au premier tour.
01:05:22 Là, actuellement, ils ne sont même pas à 30 %.
01:05:24 Aux prochaines élections européennes, ils seront à 30 %.
01:05:26 Et plus ils continuent à prendre des positions à rebours de leurs traditions
01:05:29 sur le wauquisme, sur l'islamo-gauchisme, contre l'Europe,
01:05:33 contre l'ouverture et contre les valeurs historiques qu'ont fait la gauche,
01:05:36 contre le travail, parce qu'ils ont aussi abandonné les classes populaires
01:05:38 pour se plaire pour un nouveau prolétariat, comme ils l'appellent,
01:05:41 ils se morfondront, ils vont perdre leur valeur
01:05:44 et en plus, ils vont arriver à une défaite politique et une défaite morale.
01:05:47 On va regarder une autre citation, justement,
01:05:49 quand vous parliez du tweet qu'il faisait sur Rachel Cagne.
01:05:52 Il dit "c'est une maladresse" avec le mot "rescapé"
01:05:55 qui ne prenait pas en compte la charge historique.
01:05:57 Je ne savais pas qu'elle avait une histoire familiale liée à la Shoah.
01:06:00 Ma propre famille utilise ce mot "cane" avec la même orthographe.
01:06:03 C'est un sobriquet familial depuis 5 ans.
01:06:06 Je suis de 20 ans, je suis prêt à tout, là.
01:06:09 Et la marmotte, elle empale le chocolat ?
01:06:11 C'est ça.
01:06:12 C'était quoi, la marmotte ?
01:06:13 Mais bien sûr, et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.
01:06:15 Voilà.
01:06:16 Mais bien sûr.
01:06:17 Eh bien, nous avons ça, version "Made in".
01:06:19 Moi, ce qui m'amuse aussi,
01:06:22 c'est l'ego absolument débridé de ce personnage
01:06:25 qui nous explique quand même qu'il est au cœur de la polémique de l'été
01:06:28 et, je cite, "l'une des cibles principales de l'extrême droite".
01:06:33 On ne se rendait pas compte, mais dans ce pays...
01:06:35 Mais c'est leur priorité, mais on ne l'avait pas vue.
01:06:37 Voilà.
01:06:38 Une autre citation, toujours, on y a fait référence, mais elle est importante.
01:06:42 Quand, justement, il répond aux critiques,
01:06:44 il dit "on me taxe d'antisémite et cela me broie".
01:06:47 Si ce tweet avait été antisémite, il aurait été attaqué depuis longtemps.
01:06:52 Philippe David, plus les citations s'accumulent,
01:06:55 plus on se dit que c'est quand même un grand n'importe quoi.
01:06:57 Oui.
01:06:58 Ah bah, excusez-moi, mais il rame tellement qu'il pourrait déplacer un pétrolier
01:07:01 qui décharge sa cargaison dans le port du Havre.
01:07:03 C'est tellement surréaliste.
01:07:05 Jolie métaphore.
01:07:06 Oui, merci.
01:07:07 Il va pouvoir en profiter comme ça se passe au Havre.
01:07:12 Mais là, les excuses...
01:07:14 Un enfant de 4 ans qui vous fait une excuse comme ça,
01:07:17 vous rigolez, vous dites "non, tu racontes pas ça,
01:07:19 parce que là, tu me prends vraiment pour un crétin".
01:07:21 Le seul problème, c'est que lui, il n'a pas 4 ans
01:07:23 et que l'affaire est quand même autrement grave
01:07:25 qu'une bêtise veignelle d'un enfant.
01:07:27 Et il trouve un très bon moyen, parce que nos confrères l'interrogent
01:07:30 sur un certain nombre de paroles dans ses chansons.
01:07:32 Il dit ceci "il y a ceux qui ne veulent pas comprendre le rap
01:07:35 qui utilisent la provocation et des phrases choc".
01:07:38 Olivier Dardigolle, très facile, vous pouvez faire un rap,
01:07:41 vous mettez les meilleures insultes, phrases antisémites, homophobes, etc.
01:07:45 C'est du rap, ça compte pas.
01:07:46 Non, mais je n'ai pas une très grande culture au rap, pour tout vous dire.
01:07:49 Moi non plus, si je dois tout dire.
01:07:51 Il est ringard.
01:07:52 Alors que Philippe David est au taquet à la grande pierre.
01:07:55 C'est vrai que lui, il est aux avant-postes, la culture au rap.
01:07:57 C'est vrai que...
01:07:58 Bon, en fin de passant, on peut bien le connaître.
01:08:00 Après, il y a aussi tout ce qui est...
01:08:06 Sa stratégie de défense en rajoute,
01:08:10 j'ai envie de dire, au malaise et au déshonneur général.
01:08:13 C'est-à-dire que dans un tel moment,
01:08:15 est-ce qu'une personne prise la main dans le sac
01:08:18 de quelque chose d'inacceptable, d'abominable,
01:08:20 de nauséeux au possible,
01:08:22 pourrait derrière avoir l'élégance de se taire ?
01:08:25 C'est-à-dire, on a oublié ça, mais c'est-à-dire,
01:08:27 une forme de déshonneur qui fait que bon,
01:08:29 mais voilà, tu te retires, tu...
01:08:32 Tu fais un délai de...
01:08:34 Presque la politesse du silence
01:08:38 par rapport à le reste campé.
01:08:41 Ça soulève beaucoup de choses.
01:08:43 Une mémoire encore très douloureuse.
01:08:45 - Oui, et surtout, il l'a fait au moment où il est accusé d'antisémitisme.
01:08:47 - Pour certaines familles, c'est terrible.
01:08:49 Voilà, donc c'est... Se taire.
01:08:52 - Oui, et puis, il est interrogé sur les paroles de ses chansons,
01:08:55 mais mes confères qui l'ont interrogé auraient dû,
01:09:00 je trouve, si je peux me permettre ce conseil,
01:09:02 lui parler aussi de ses fréquentations.
01:09:04 Quand il se fait prendre en photo avec l'imam Iqyussène,
01:09:08 qu'on ne présente plus,
01:09:10 quand Tariq Ramadan dit à quel point il est proche de Médine
01:09:15 et à quel point leurs conversations ont été fécondes,
01:09:19 quand Médine conteste avoir été un des porte-parole
01:09:23 de l'association Havre de Savoie,
01:09:25 qui est proche des frères musulmans,
01:09:28 et que le journal Marianne sort la preuve
01:09:32 que oui, il se présentait à une période de sa vie
01:09:36 comme le porte-parole de cette association
01:09:39 proche des frères musulmans...
01:09:41 - Alors les dirigeants verts seraient bien inspirés
01:09:43 de reprendre très précisément ce qui vient d'être dit,
01:09:46 factuellement, et de dire "et alors ?"
01:09:49 - Oui.
01:09:50 - Est-ce qu'ils le feront ? Je ne sais pas.
01:09:52 - Je vous révèle.
01:09:53 - Non, non, je ne suis pas...
01:09:54 - On ne préjuge de rien, on verra effectivement comment ça se passe.
01:09:57 On va changer de sujet et parler rentrée des classes,
01:09:59 puisque malheureusement ou heureusement,
01:10:01 elle approche à grands pas.
01:10:02 Un peu plus de 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens en France
01:10:05 vont retrouver les bancs de l'école dans près de 60 000 établissements
01:10:08 publics ou privés.
01:10:09 Mais lors des émeutes de fin juin,
01:10:11 plusieurs établissements ont été dégradés, on s'en souvient,
01:10:14 et donc la rentrée pour eux sera particulière cette année.
01:10:17 Le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
01:10:19 Gabriel Attal, était en visite hier à Dijon,
01:10:21 à l'école élémentaire Champollion,
01:10:23 qui avait elle-même été incendiée lors des émeutes.
01:10:25 Les explications et le résumé avec Sarah Oubarni.
01:10:29 C'est l'un des établissements scolaires les plus touchés lors des émeutes.
01:10:32 Gabriel Attal est venu visiter l'école élémentaire Champollion à Dijon ce mardi.
01:10:37 L'établissement avait été incendié volontairement le 1er juillet.
01:10:40 Plusieurs salles de classe ont été touchées par les flammes.
01:10:43 Ici, on avait une salle de classe, une salle de classe de CMA.
01:10:47 Juste à côté, ici, on est au niveau de la croissance séparatrice des deux classes.
01:10:51 On avait une classe de CPD doublée ici.
01:10:53 Juste à côté, deux autres classes ont-elles été impactées par les fumées ?
01:10:57 Il va falloir décontaminer les sols, les murs, les faux plafonds.
01:11:01 Il faudra compter une année de travaux pour remettre en état l'ensemble des classes de cet établissement
01:11:06 pour un coût total de 550 000 euros.
01:11:09 Mais pour les 182 élèves de cette école, la rentrée du 4 septembre pourra se faire sans décalage.
01:11:15 Ici, un co-enseignement sera mis en place afin d'accueillir l'ensemble des écoliers.
01:11:19 Sur ces 13 établissements particulièrement dégradés,
01:11:22 8 pourront rouvrir et accueillir des élèves, souvent avec des aménagements.
01:11:27 5 écoles ne pourront pas accueillir leurs élèves.
01:11:31 3 écoles situées dans les communes de Mâcon, Petit-Quevilly, Strasbourg et 2 à La Verrière
01:11:36 ne pourront donc pas rouvrir et accueillir les élèves à la rentrée, soit 650 écoliers concernés.
01:11:41 Mais à deux semaines de la rentrée, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse se veut rassurant.
01:11:46 Des solutions viables ont été trouvées pour ces écoles,
01:11:49 comme par exemple un transport rassuré par un bus vers un autre établissement.
01:11:53 - On peut quand même saluer, même s'il y a encore des problèmes pour un certain nombre d'écoles,
01:11:58 à quel point les élus se sont mobilisés pour tenter de reconstruire, de réparer le plus vite possible tous les dégâts.
01:12:05 Parce que quand on a vu ces images au mois de juin des écoles incendiées,
01:12:08 on n'était pas forcément optimiste sur le fait qu'elles puissent rouvrir à la rentrée.
01:12:12 - Je trouve que sur 13 écoles saccagées, s'il y en a malheureusement 5,
01:12:16 c'est 5 de trop qui n'arrivent pas à ouvrir, c'est quand même un bon résultat.
01:12:20 On a vu qu'en deux mois, on était capable de construire et reconstruire plus rapidement.
01:12:24 Alors que d'habitude, la paperasse, la bureaucratie, les normes, les plaintes etc. au tribunal administratif
01:12:30 font que d'habitude, ça prend beaucoup plus de temps.
01:12:32 Donc ça, il faut quand même le saluer. Lorsque la France va vite et est efficace,
01:12:35 il faut quand même s'en féliciter parce que... - Il a fallu une loi pour aller vite.
01:12:38 - Il a fallu une loi pour aller vite. - On pourra faire une loi chaque fois qu'il faudra aller vite.
01:12:42 - Toujours une loi.
01:12:43 - Ensuite, après, je trouve que malheureusement, dessus, il y a à peu près deux moyens de guérir
01:12:49 d'un épisode douloureux et je trouve qu'on essaye de faire une suite en avant.
01:12:52 On essaye d'oublier l'épisode des émeutes pour reconstruire, pour passer vite
01:12:56 et faire en sorte que les habitants de ces quartiers, des quartiers qui ont été saccagés,
01:13:00 passent et fait comme si les émeutes n'ont pas existé.
01:13:03 Donc que les écoles ouvrent, que les services publics soient en état,
01:13:07 que les habitants des quartiers bénéficient des infrastructures qui ont été saccagées.
01:13:10 Or, moi, je pense que si effectivement, c'est bien que les habitants puissent aller de l'avant
01:13:14 et se reconstruire le plus rapidement possible, je pense quand même qu'il faut s'interroger
01:13:17 sur les conséquences de ces émeutes en termes politiques, en termes économiques,
01:13:20 en termes sociaux et surtout en termes culturels et en termes de société,
01:13:24 sur est-ce qu'on ne les passe pas beaucoup trop vite ?
01:13:26 Est-ce qu'on a tiré vraiment toutes les conséquences de ces émeutes en termes d'éducation ?
01:13:29 Pourquoi est-ce que vous avez autant de jeunes qui sont amusés à brûler des quartiers, etc. ?
01:13:33 Et je pense que le gouvernement et la société globalement passent beaucoup trop vite
01:13:37 alors que la société a quand même été durablement marquée quand on regarde les enquêtes d'opinion,
01:13:40 les souhaits des habitants, le souhait des Français.
01:13:42 Je trouve quand même qu'on devrait se réinterroger dessus.
01:13:45 Oui, Olivier Dardigolle, on peut comprendre que le gouvernement a envie de vite tourner la page
01:13:50 parce que forcément, on l'a vu d'ailleurs, ça a plombé ses 100 jours
01:13:54 et on voit bien que le gouvernement n'avait qu'une hâte, c'est de se dire
01:13:57 on vise la rentrée, que les choses passent bien et qu'effectivement, cet épisode d'émeute soit derrière nous.
01:14:01 Mais on n'en tire pas forcément les leçons.
01:14:03 Ce n'est pas la première fois que l'exécutif et qu'Emmanuel Macron ont en premier lieu à la stratégie d'enjamber
01:14:09 des questions lourdes et qui sont ô combien brûlantes dans notre société.
01:14:15 Pour ma part, je pense que ce qui a levé le feu, l'incendie des Gilets jaunes, que rien n'est réglé au final.
01:14:22 Que beaucoup de questions qui se sont posées lors de la crise sanitaire,
01:14:26 à commencer par l'état de l'hôpital public, rien n'est réglé depuis.
01:14:29 On l'a bien vu cet été.
01:14:31 Les élus locaux sont dans l'opérationnel, ils n'ont pas d'autre possibilité que d'être pratiques, concrets
01:14:40 et de faire en sorte que la rentrée, quand vous êtes élu local, vous êtes obligé d'avoir une forme de réponse,
01:14:49 de réactivité et que ce soit opérationnel.
01:14:51 Parce que sinon, il faut d'ailleurs leur rendre hommage, parce qu'ils ont eu des nuits difficiles,
01:14:56 des jours et des semaines derrière les émeutes.
01:15:01 Je suis assez d'accord sur le fait que ce qui s'est passé pose des questions très lourdes, très sérieuses
01:15:06 et que pour l'instant, elles ne sont pas instruites.
01:15:09 Mais rappelez-vous qu'on a été privés d'une campagne présidentielle.
01:15:12 Ce n'est pas rien, parce que normalement, la présidentielle est le moment où des questions fortes
01:15:19 pour l'avenir du pays sont instruites, discutées, approfondies pour certaines et tranchées.
01:15:28 Or, cette séquence-là n'a pas eu lieu.
01:15:31 Et comme les élections législatives sont, suite au quinquennat, l'inversion du calendrier électoral
01:15:36 par remport de cette séquence politique, on a bien vu ce que ça a donné.
01:15:41 Il y a un autre débat qui a été clos très vite, c'est celui de la responsabilité parentale.
01:15:48 Alors certes, en ce qui concerne les fauteurs de troubles condamnés,
01:15:54 Eric Dupond-Moretti et Emmanuel Macron avaient dit que les parents seraient responsables,
01:16:02 y compris financièrement.
01:16:04 Mais pour ceux qui n'ont pas été condamnés, tout en s'étant signalé par un comportement violent,
01:16:11 par une participation aux émeutes, mais qui n'appelait pas de condamnation judiciaire,
01:16:18 est-ce que d'un point de vue éducatif, la question de la responsabilité financière des parents va être posée ?
01:16:25 La réponse est non. Emmanuel Macron a dit non. Je refuse d'ouvrir ce dossier.
01:16:31 C'est le « en même temps ». On est ferme dans les paroles et on est…
01:16:35 Et on est ferme au moment de l'émotion aussi.
01:16:37 Absolument. Mais pour la communication, il faut être franc, Emmanuel Macron est quand même plutôt pas mauvais globalement.
01:16:42 Après, le problème, vous savez, il y a un proverbe dans le Nord qui dit « gros diseux, petit feseux ».
01:16:47 C'est-à-dire que celui qui en dit beaucoup en fait assez peu.
01:16:50 Et finalement, c'est ce que dit Judith, c'est exactement ça.
01:16:54 Bon, par contre, c'est vrai que seulement cinq écoles qui ne vont pas rouvrir,
01:16:58 on peut parler vraiment d'exploits qui étaient…
01:17:00 Alors, il a fallu voter une loi…
01:17:02 De simplification.
01:17:03 Pourtant, on avait eu le choc de simplification de François Hollande il y a quelque temps.
01:17:06 Mais il n'était pas suffisant.
01:17:07 Il ne nous a pas fait mal celui-là.
01:17:09 Il n'a pas changé grand-chose. Donc ça va, on s'y est fait vite.
01:17:13 Ça n'a pas changé le monde, comme dirait une chanson.
01:17:15 Et bravo à toutes celles et tous ceux qui ont bossé pendant une période compliquée,
01:17:20 parce que reconstruire une école, c'est quand même beaucoup de travail.
01:17:25 Parce que pour avoir travaillé dans le bâtiment pendant 20 ans, je ne vous dis pas,
01:17:28 tout ce qu'il faut sortir en termes de normes, les bureaux doivent être…
01:17:32 La table des écoliers doit être à telle hauteur,
01:17:34 avec un éclairage de temps de luxe par bureau, un coefficient d'uniformité.
01:17:37 Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais je peux vous dire que…
01:17:39 Et la solidarité aussi, parce qu'on voit que parfois, au moment des émeutes notamment,
01:17:43 les maires qui n'avaient plus de voitures de police municipale ont récupéré.
01:17:46 On voit aussi le bon sens du terrain, dont parlait d'ailleurs Karl Oliv dans les colonnes du JDD.
01:17:50 C'est un exemple aussi concret.
01:17:51 Absolument, c'est un exemple concret, mais ça prouve quand même, ça laisse de l'espoir pour la France.
01:17:55 Parce que quand ce pays ne va pas bien et est attaqué,
01:17:59 on l'a vu notamment au moment des attentats, avec les manifestations monstres qu'il y avait eues,
01:18:03 la solidarité joue quand même, je pense, relativement bien dans ce domaine.
01:18:07 On va rester sur cette note d'optimisme avant la pause.
01:18:10 On parlera dans la prochaine partie notamment de politique avec Nicolas Sarkozy.
01:18:14 L'ancien président a été hier en dédicace à la Bôle
01:18:17 et il porte un regard assez dur sur le débat politique actuel.
01:18:21 On l'écoutera, on en débattra tout de suite.
01:18:27 On se retourne pour la dernière partie de l'heure des pros.
01:18:29 On va parler de Nicolas Sarkozy qui était présent hier à la Bôle
01:18:32 pour une séance de dédicace sur son dernier livre, "Le temps des combats".
01:18:36 L'ancien président y exprime notamment son soutien à Gérald Darmanin.
01:18:39 Mais l'extrait qui a créé la polémique concerne le conflit Russie-Ukraine.
01:18:43 Nicolas Sarkozy estime que l'Ukraine pourrait abandonner certains territoires de l'Est du pays à la Russie
01:18:48 pour ouvrir une porte de sortie à la crise à la Bôle.
01:18:50 Michael Chahyou était sur place.
01:18:54 Certains étaient présents deux heures avant le début de la séance.
01:18:57 À la Bôle, Nicolas Sarkozy arrive en terrain conquis pour dédicacer son dernier ouvrage
01:19:02 en librairie depuis samedi dernier.
01:19:04 Ici, personne ne tient rigueur à l'ancien président
01:19:07 quant à sa vision très personnelle d'une sortie de crise en Ukraine.
01:19:11 Je pense qu'il a la stature pour se permettre, d'autant si vous voulez,
01:19:14 qu'il est encore tellement présent et qu'il est écouté.
01:19:19 Quand on est allé en Crimée en 1995, tous les habitants avaient leur montre réglée sur Moscou et pas sur Kiev.
01:19:26 Alors Poutine est un dictateur, mais Sarkozy a raison.
01:19:30 Le maire de la Bôle, conseiller communication du président Sarkozy à l'Élysée,
01:19:34 retrouve pour une matinée son ancienne casquette.
01:19:37 Ce qui est choquant en politique, c'est l'absence de débat.
01:19:40 C'est pas qu'il y en ait sur des sujets d'autant plus aussi importants que la politique internationale.
01:19:44 En deux heures, 600 ouvrages partent comme des petits pains.
01:19:47 Le public est bien rodé, sur un post-it on indique le prénom du lecteur et le photographe est en place.
01:19:53 Entre deux signatures, Nicolas Sarkozy répond à la polémique.
01:19:57 L'un des problèmes de notre démocratie, c'est la véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans s'insulter.
01:20:07 Si vous voulez un livre où on dit que tout est bien, qu'on aide tout le monde et qu'il n'y a aucun intérêt, vous avez tellement le choix.
01:20:15 L'ancien président enchaîne neuf séances de dédicaces, essentiellement dans des stations balnéaires,
01:20:20 avant un retour le 4 septembre à Paris.
01:20:24 Je voudrais qu'on écoute un peu plus longuement la réaction de Nicolas Sarkozy aux débats politiques,
01:20:29 pour qu'on puisse en débattre. Écoutez ce que disait l'ancien chef de l'État.
01:20:33 L'un des problèmes de notre démocratie, c'est la véritable impossibilité de réfléchir et de débattre sans s'insulter.
01:20:44 C'est ce qui compte. Après, chacun peut avoir son opinion, et je ne prétends pas que mon opinion est la seule intéressante.
01:20:54 Mais ce qui est accablant, c'est de voir sur tant de sujets, les postures, prendre plus d'importance que la réflexion.
01:21:08 Je dis que à l'époque de Nicolas Sarkozy, on pouvait débattre calmement, il n'y avait pas de posture politicienne.
01:21:13 Il y en avait aussi, mais ça n'empêche pas que ce soit tout à fait regrettable.
01:21:17 On peut effectivement partager ou non sa position sur l'Ukraine, mais j'ai été très étonnée,
01:21:25 puisque c'est à l'Ukraine que Nicolas Sarkozy avait consacré la majeure partie de l'interview qu'il nous avait accordée au Figaro Magazine pour la sortie du livre.
01:21:36 Je suis très étonnée de la violence des réactions. On a quand même le droit de se poser la question jusqu'où aller,
01:21:46 sachant que je ne connais pas de Français qui soient prêts à mourir pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
01:21:54 Pardon de le dire dans ces termes-là, mais c'est comme ça que la question se pose.
01:21:58 Si pour avoir posé cette question, il faut être traité de collabos, de traîtres, de laquais de Poutine, de quoi peut-on débattre ?
01:22:09 D'ailleurs, ce qui est assez amusant, c'est qu'il y en a un qui a réagi plutôt positivement, c'est Jean-Luc Mélenchon,
01:22:17 parce qu'il se trouve que cette position-là ne passe à l'inier sur les Américains,
01:22:22 puisque en l'occurrence, nos intérêts ne sont pas les mêmes, et se demander jusqu'où aller, c'est aussi celle de Jean-Luc Mélenchon,
01:22:29 et c'est aussi celle de Marine Le Pen. Mais c'est presque une circonstance aggravante pour le reste du spectre politique.
01:22:35 Si vous émettez une opinion qui se trouve être aussi représentée à l'extrême gauche ou à l'extrême droite, alors là, vous êtes fichus.
01:22:46 C'est vrai, William Tech pose un constat dans les colonnes du Figaro Magazine. Il émet plutôt des questions, plus qu'il ne donne vraiment des recommandations et des ordres, évidemment.
01:22:55 Et on a vu naître cette polémique, notamment sur les réseaux sociaux, qu'on ne pensait pas forcément de prime abord.
01:23:01 C'est-à-dire qu'il fait un constat, c'est un chien, c'est un chef de l'État. Il utilise son expérience pour donner un avis. Que n'avait-il fait ?
01:23:07 J'ai été étonné par la polémique, parce que lorsqu'on pose la question, et Judith l'a bien rappelé, le cadre est le suivant.
01:23:13 90 % des Français ou 99 % des Français veulent la victoire de l'Ukraine. Mais la victoire de l'Ukraine ne peut être possible qu'il y a deux raisons.
01:23:20 Un, battre militairement la Russie, en état actuel de l'équilibre des forces, c'est-à-dire qu'il faudrait envoyer des troupes occidentales en Ukraine pour les aider,
01:23:27 parce que la contre-offensive ne fonctionne pas, soit transformer notre économie en économie de guerre pour aider l'Ukraine,
01:23:33 comme les États-Unis avaient aidé Staline à Stalingrad pour battre l'Allemagne nazie.
01:23:36 Or, les Français ne veulent ni l'un ni de l'autre. Et tous les peuples occidentaux partagent cette opinion, de la mesure où Joe Biden a dû changer de ligne aux États-Unis pour éviter un désastre au mid-terme.
01:23:44 C'est quand même le cadre global. Donc, une fois que vous dites ça, vous dites que le seul moyen d'arriver à une paix, pour éviter un conflit qu'on appelle type guerre de Corée,
01:23:51 avec un conflit gelé pendant 50 ou 70 ans, c'est d'arriver à un processus de paix pour que chacun récupère ses billets et passe à autre chose.
01:23:57 Donc, une fois que vous posez ça, je ne suis pas sûr que c'est un discours qui soit extrémiste.
01:24:00 L'autre point que je rappelle, et je pense que c'est dans l'ouvrage, si je ne me trompe pas, si ça doit être dans le temps du quinquennat ou le temps des combats,
01:24:06 c'est le moment où il doit raconter sa gestion de la crise financière.
01:24:10 Il faut rappeler que c'est un des moments où la France a été en leadership mondiale, alors que les États-Unis s'étaient perdus avec l'administration Bush,
01:24:18 que Merkel s'était perdue pour ne pas sauver les banques, que Gordon Brown, le premier ministre britannique, avait quasiment coulé le système.
01:24:23 C'était Sarkozy, lui tout seul, qui a initié une réponse de l'Allemagne, de Britannique, et qui a convaincu l'administration Bush, puis l'administration Obama,
01:24:30 de sauver le système capitaliste pour éviter une même crise en 1929.
01:24:33 Donc, quelqu'un qui a sauvé le système financier, qui nous a évité un désastre et une banqueroute économique, n'y connaîtrait rien en économie et en politique internationale.
01:24:41 Par contre, les autres commentateurs, qui sont des grands génies, qui ont une grande expérience dans les zones de crise et de conflits,
01:24:46 vous expliquaient à Nicolas Sarkozy comment faire.
01:24:48 Moi, ça me fait doucement rire, et puis je trouve quand même qu'on peut avoir un débat sur un point, sans insulter directement le chef de l'État,
01:24:55 dire que s'il tient cette prise de position, c'est en raison de ses intérêts financiers ou quoi que ce soit, ou ses intérêts judiciaires.
01:25:00 Moi, je trouve que c'est bas.
01:25:01 Il devrait se concentrer, si par cas il était si bon en politique internationale, sur le fond du sujet,
01:25:04 et expliquer comment ils vont sauver l'Ukraine sans donner d'armes supplémentaires ou sans transformer notre économie en économie de guerre.
01:25:09 Olivier Dardigolle.
01:25:10 Il fut un temps où un ancien président n'intervenait pas sur le plan politique concernant les affaires étrangères.
01:25:18 Bon, c'est révolu.
01:25:20 Après l'expérience qui a été la sienne, on fait un témoin de premier plan.
01:25:25 Moi, je n'y vois pas le petit télégraphiste de Poutine, comme certains ont dit.
01:25:29 C'est plus complexe que ça.
01:25:30 Il livre une réflexion qui participe aux opinions, aux idées qui circulent par ailleurs.
01:25:39 Parce que sinon, ça veut dire qu'on ne peut plus parler de rien.
01:25:42 On peut être en désaccord, est-ce qu'il dit.
01:25:45 Mais ce qu'il exprime existe dans le champ de réflexion.
01:25:49 Ça, c'est la première chose.
01:25:51 La seconde chose, moi, je suis un passionné de politique, donc j'aime bien ces récits-là.
01:25:56 J'avais bien aimé le...
01:25:57 On dit que c'est assez fluide.
01:25:58 Oui, là, j'ai vu que c'était un gros pavé.
01:26:00 J'aime bien l'art du portrait, parce qu'ils sont ciselés avec une plume trempée dans un encre.
01:26:08 Dans un encre plus ou moins acide, sucré, salé.
01:26:11 On nous dit que c'est positif pour Lula, négatif pour Obama.
01:26:15 Pas très bon pour François Bayrou, beaucoup plus élogieux.
01:26:20 Mais ça, c'est une vieille dispute.
01:26:22 Beaucoup plus positif pour Jean-René Armanin.
01:26:24 Mais on a lu déjà les premiers papiers ou les feuilles.
01:26:26 Moi, je le lirai, parce que c'est toujours intéressant.
01:26:29 Après, ce qui est intéressant à suivre, c'est le troisième opus.
01:26:32 Celui qui couvrira l'année 2012, celle de sa défaite.
01:26:35 Et la vie après l'Élysée et les projets.
01:26:39 Il y a bien sûr un calendrier judiciaire qu'il ne maîtrise pas.
01:26:43 Certains de ses proches espèrent une éclaircie, un alignement de planètes,
01:26:49 difficile quand même, pour peut-être permettre un retour.
01:26:54 Peut-être que le troisième sera le temps de la France.
01:26:57 Pourquoi pas.
01:26:58 Pour terminer là-dessus, Philippe David.
01:27:00 Je suis assez d'accord avec ce que tout le monde a dit.
01:27:04 Il n'y a pas que Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen qui ont fait ça.
01:27:10 Mais des gens beaucoup plus modérés et connaissant la diplomatie,
01:27:14 comme Hubert Védrine ou Dominique de Villepin,
01:27:16 sont également sur cette ligne-là.
01:27:18 Il faut quand même poser les bonnes questions.
01:27:20 La ligne golomittérandienne classique.
01:27:22 Oui, c'est ça.
01:27:24 La ligne de la complexité.
01:27:26 Aujourd'hui, c'est tellement simple.
01:27:29 Si vous dites qu'il ne faut pas mettre la force de dissuasion en état d'alerte
01:27:33 et être prêt à la guerre nucléaire avec Moscou,
01:27:36 on vous dit que par rapport à vous,
01:27:38 Daladier à Munich était le plus grand des héros.
01:27:40 Oui, il y a une surenchère.
01:27:41 On est dans une surenchère dingue.
01:27:42 Ce qui est quand même amusant, c'est que parmi les gens dans la surenchère guerrière,
01:27:46 se trouvent des gens, je ne citerai pas de nom,
01:27:48 qui à l'époque où la conscription existait,
01:27:50 ont fait leur service militaire dans les troupes de choc des réformés P4,
01:27:53 qui se faisaient passer pour débiles devant l'officier orienteur,
01:27:58 ou dans les troupes de choc de l'objection de conscience.
01:28:00 Donc c'est quand même amusant, ils veulent envoyer les autres à la guerre
01:28:03 alors qu'ils n'ont même pas été capables de porter un FAMAS en temps de paix.
01:28:06 Je crois que c'est un sujet extrêmement complexe,
01:28:09 et comme de toute façon personne en Occident,
01:28:12 comme le disait William, personne n'a envie,
01:28:14 moi j'ai un fils qui a 28 ans,
01:28:16 je n'ai pas envie qu'il aille faire une guerre à Kiev ou ailleurs,
01:28:19 on pourra me traiter de pleutre, de traître, etc.
01:28:21 Il n'y a pas de problème, allez-y.
01:28:23 C'est quand même assez terrible de voir à quel point le débat,
01:28:27 et Sarkozy a parlé du niveau du débat, est devenu complètement manichéen et basique.
01:28:31 J'ai l'impression d'être aux USA en 2003, au moment de la guerre en Irak,
01:28:35 soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous,
01:28:38 il n'y a pas de milieu, l'Irak c'est le démon, nous nous sommes le camp du bien,
01:28:42 et j'ai l'impression que finalement, certains en France
01:28:44 sont devenus les néo-conservateurs de ce côté-ci de l'Atlantique.
01:28:47 On va parler d'un autre sujet maintenant,
01:28:49 et des trottinettes en libre service dans les rues de la capitale,
01:28:52 puisque ce sera fini au 1er septembre.
01:28:54 Pour certains, c'est un moyen de transport très agréable,
01:28:57 pour d'autres, un véritable cauchemar.
01:28:59 Les précisions de Goderic Bey.
01:29:01 Les Parisiens et les touristes n'ont plus que quelques jours
01:29:04 pour utiliser les trottinettes comme celle-ci.
01:29:06 Ces véhicules électriques vont être bannis des rues de Paris.
01:29:09 Début avril, les riverains ont voté l'interdiction de ces deux roues en libre service
01:29:13 à cause des nuisances et des risques liés à la circulation.
01:29:16 C'est dangereux, c'est pas assez protégé, il n'y a pas assez d'endroits sur les routes.
01:29:21 Je pense que c'est plus sécuritaire qu'on s'arrête là,
01:29:24 et que finalement, on repasse sur du vélo,
01:29:26 ou que les gens prennent le bus, les transports en commun.
01:29:29 Il y a quand même une offre qui est assez complète sur Paris.
01:29:31 Les usagers sont accusés d'abandonner les véhicules électriques sur la chaussée
01:29:35 et de ne pas respecter le code de la route.
01:29:37 Mais certains regrettent cette décision.
01:29:39 Je trouve ça tellement agréable de pouvoir se balader comme ça,
01:29:42 de naviguer de droite à gauche sans se stresser d'être en voiture,
01:29:45 d'être bloqué, en trottinette, on passe partout.
01:29:48 C'est agréable d'être en plein air, donc c'est bien dommage. Je suis triste.
01:29:53 Nous les utilisons également à Tel Aviv.
01:29:55 On les utilise tous les jours et c'est bien.
01:29:57 Ça évite les bouchons, on est plus rapides.
01:29:59 C'est bon pour les touristes et bon pour la population locale aussi.
01:30:03 Le 1er septembre, les 15 000 trottinettes parisiennes
01:30:06 seront transférées vers d'autres villes de l'Hexagone,
01:30:09 mais aussi dans le reste de l'Europe.
01:30:11 Philippe David, il était temps, on avait un peu mal pensé,
01:30:14 notamment les trottinettes.
01:30:16 Elle nous agit régulièrement.
01:30:18 Il prend des trottinettes en écoutant du rap.
01:30:21 En écoutant du rap.
01:30:23 Bien sûr.
01:30:25 Non mais plusieurs fois, j'ai failli tomber par terre,
01:30:29 parce que vous êtes dans la rue, vous parlez avec quelqu'un,
01:30:32 les autres avaient abandonné leurs trottinettes en plein milieu du trottoir,
01:30:35 vous butez dedans et vous pouvez vous tuer.
01:30:38 Vous savez, une fracture du rocher, ça peut arriver.
01:30:40 Donc les trottinettes ne seront plus là en une phrase, bandez-bas.
01:30:43 Oui, enfin, moi je trouve que restreindre l'usage d'un moyen de transport
01:30:47 parce que la police ne verbalise pas les usagers qui offrent de la loi,
01:30:54 c'est quand même un aveu d'échec terrible.
01:30:57 Là, il n'y a plus de trottinettes en libre-service,
01:31:00 mais il y a toujours des trottinettes privées.
01:31:03 Le problème sera le même.
01:31:05 Ou on les fait respecter la loi, ou alors on démissionne complètement.
01:31:12 Mais en tout cas, ce n'est pas en interdisant le véhicule
01:31:14 que vous allez faire respecter la loi.
01:31:16 Une trottinette privée, comme c'est vous qui l'avez payée,
01:31:18 vous ne l'abandonnez pas sur le trottoir.
01:31:20 Oui, mais vous roulez sur le trottoir, vous roulez à plusieurs,
01:31:23 vous écrivez les piétons, etc.
01:31:27 Moi, je suis un peu déçu.
01:31:28 Pour être franc, je voulais m'en acheter une à Noël.
01:31:31 Je suis un peu déçu.
01:31:33 Il n'y a que le libre-service qui se fait arrêter.
01:31:36 Moi, je trouve ça décevant de la part de la mairie de Paris
01:31:39 d'encourager la mobilité douce et les moyens de transport alternatifs à la voiture.
01:31:42 Pour en supprimer un, je pense qu'on aurait pu responsabiliser les gens
01:31:45 pour encourager des formes alternatives.
01:31:47 Parce que, mine de rien, c'était pratique pour aller d'un point à un autre.
01:31:49 Responsabiliser, c'est verbaliser.
01:31:51 Olivier Lartigolle.
01:31:52 Je réside à côté d'un parc de trottinettes, c'est l'enfer.
01:31:55 C'est original, ça commence, ce petit trottoir.
01:31:57 C'est l'enfer.
01:31:58 Je vous le dis, c'est le chaos absolu.
01:32:01 C'est une expérience qui ne s'est pas bien passée, il me semble.
01:32:05 Visiblement pas.
01:32:06 Vous êtes tombé par terre.
01:32:08 Après, j'entends sur les mobilités douces,
01:32:11 mais moi, je suis plutôt à mettre le paquet sur...
01:32:14 Sur les pick-up, c'est ça ?
01:32:15 Sur les bus, les desserts, les horaires, les métros, les RER.
01:32:20 Il y a beaucoup de questions à régler.
01:32:22 Et on va, pour terminer, parler de Blanche-Neige
01:32:25 et notamment du nouveau film, puisque c'est en mars 2024
01:32:28 que les téléspectateurs pourront découvrir le nouveau Blanche-Neige.
01:32:31 Mais ce film fait déjà parler de lui, le fils du réalisateur du premier Blanche-Neige.
01:32:36 Regret que les changements opéraient pour cette adaptation, il la juge woke.
01:32:40 Alors, qu'en pensent les Français ?
01:32:41 Charles Bagé et Théo Grévin sont allés leur poser la question.
01:32:44 Des nains remplacés par des créatures magiques et une héroïne féministe.
01:32:52 Dans un entretien accordé à un média britannique,
01:32:55 le fils du réalisateur du premier Blanche-Neige, sorti en 1937,
01:32:59 a vivement critiqué le remake de l'oeuvre.
01:33:01 Mon père se retournerait dans la tombe.
01:33:03 J'ai peur de ce qu'ils vont faire au Disney.
01:33:05 Ils sont si radicaux, changent les histoires, les raisonnements,
01:33:09 inventent des choses woke.
01:33:10 Aucun respect pour le travail de Walt Disney.
01:33:13 Si la production se défend, ces Français ne comprennent pas
01:33:16 l'objectif de cette nouvelle adaptation.
01:33:18 C'est pas forcément que j'aime les classiques,
01:33:20 c'est qu'ils ont été écrits d'une certaine manière.
01:33:23 Pourquoi aller le réécrire d'une autre manière ?
01:33:25 C'est dommage, ça reste un conte, ça reste quelque chose d'assez fantastique,
01:33:28 donc c'est toujours bien de rester un peu à la version principale.
01:33:31 Mais pour d'autres, ce remake qualifié de woke par ses détracteurs
01:33:35 est nécessaire pour faire évoluer les consciences.
01:33:37 Dans ce qu'on qualifie de woke, il y a des positions qui sont justifiables,
01:33:41 d'autres qui sont un peu plus extrêmes, mais qui, à mon sens,
01:33:45 servent à faire bouger les consciences, et dans ce sens, c'est plutôt positif.
01:33:50 Pourquoi ça me choquerait ? Il faut évoluer aussi.
01:33:52 Je dis pas que j'irais l'avoir, mais je trouve ça cool.
01:33:54 La sortie du nouveau Blanche-Neige, dont le tournage est terminé,
01:33:57 est prévue le 20 mars 2024.
01:34:00 Il y a un côté un peu ridicule quand on voit la bande-annonce William Tay.
01:34:04 On ne veut plus Blanche-Neige et les sept nains,
01:34:06 donc on enlève les personnes de petite taille pour des créatures magiques,
01:34:09 qui sont donc des personnes de petite taille, mais déguisées.
01:34:11 C'est fantastique. Je ne sais pas pourquoi ça s'appelle encore Blanche-Neige,
01:34:14 parce que je crois qu'il n'y a plus de Blanche-Neige, il n'y a plus de prince,
01:34:18 il n'y a plus d'histoire d'amour, il n'y a plus de nain.
01:34:20 Non, mais c'est une féministe engagée.
01:34:21 C'est une féministe engagée, donc je ne comprends pas pourquoi
01:34:24 ils ont gardé le nom de Blanche-Neige, ils auraient pu trouver un autre nom,
01:34:26 parce que l'œuvre de Blanche-Neige était complètement dénaturée.
01:34:30 C'est là qu'on voit à quel point on assiste à une dérive du wok'hiz,
01:34:33 voire même de la cancel culture, parce qu'on essaie de réécrire une histoire
01:34:36 qui existe déjà, auquel on essaie de réinterpréter au XXIe siècle.
01:34:39 Je pense que des gens sont attachés aux traditions, aux œuvres classiques,
01:34:43 et qu'il faut essayer de réinterpréter en adaptant un petit peu,
01:34:46 mais en gardant l'essence même de l'œuvre qui a fait sa richesse,
01:34:50 qui a fait son succès, et qu'ensuite les gens décident de voir ou pas,
01:34:53 à la lumière du XXIe siècle, les enseignements que nous avons eus
01:34:56 en termes d'éveillement à la discrimination, de lutte contre le racisme, etc.
01:35:00 C'est le premier point. L'autre point que je vois, qui est dommageable,
01:35:04 c'est qu'on est quand même en France, on peut se poser la question
01:35:07 si on est prêt à accepter longtemps les dérives wok'histes des États-Unis,
01:35:11 on a quand même notre propre art culturel, on a en capacité de faire
01:35:14 notre propre production, donc est-ce qu'on n'encourage pas les gens
01:35:17 à faire leur propre Blanche-Neige, à avoir notre propre système de production,
01:35:20 notre propre système de cinéma, qui est éloigné du système américain,
01:35:23 qui est complètement à la dérive, alors que nous avons une exception culturelle
01:35:26 qui est quand même magique, il s'agit de préserver.
01:35:28 - Je me demande trop pourquoi en plus le besoin de réécrire,
01:35:31 c'est-à-dire que si ils ont envie de faire des nouveaux films,
01:35:33 avec une autre histoire, etc. Pourquoi se dire "on reprend des classiques,
01:35:36 mais on change tout à la fin, pourquoi ne pas partir de zéro",
01:35:39 c'est peut-être plus simple.
01:35:40 - Parce que ça part d'un esprit totalitaire.
01:35:43 Ça pourrait faire rire, ça pourrait être juste ridicule,
01:35:47 mais effectivement, vouloir changer le passé parce qu'il ne correspond plus
01:35:53 aux idéaux que l'on poursuit actuellement, c'est du totalitarisme pur et simple.
01:36:00 Alors, personne n'en meurt, des œuvres en sont altérées,
01:36:05 mais il faut bien voir que l'esprit, c'est ça.
01:36:10 - On voit aussi Olivier D'Artigolle, c'est pas la première fois
01:36:12 qu'il y a des polémiques à l'époque, par exemple, pour "La Belle au bois dormant",
01:36:15 des féministes avaient dit "elle est endormie, le prince l'embrase",
01:36:18 donc c'est presque un viol, on se rappelle que s'il ne l'embrasse pas,
01:36:20 elle meurt complètement. On voit aussi le côté ridicule,
01:36:23 c'est-à-dire qu'est-ce que vraiment "La Belle au bois dormant",
01:36:26 c'est un appel au viol, a priori personne ne dort pendant 100 ans
01:36:29 parce qu'il a touché une quenouille.
01:36:30 - C'est grotesque.
01:36:31 - Je sais pas, j'ai pas tout fait.
01:36:33 - C'est grotesque, et ça l'est d'autant plus que ça parle d'un sujet qui ne l'est pas.
01:36:40 Là, le problème, c'est que des œuvres revisitées, ça a toujours existé,
01:36:44 parfois dans la réussite, ou parfois dans des... ça a pu faire pchit,
01:36:48 mais là, il ne s'agit pas de quelque chose de revisité,
01:36:50 ça a été dit par William, c'est autre chose, c'est un autre sujet,
01:36:54 sauf que c'est une machine à cache.
01:36:56 Donc la machine à cache, elle fonctionne aussi sur un peu l'idée
01:36:59 de la nouvelle Blanche-Neige.
01:37:02 J'espère que les jeunes générations auront toujours le plaisir de découvrir
01:37:07 et d'avoir l'émotion de l'œuvre originale,
01:37:10 et ceux qui voudront aller voir ce produit-là,
01:37:13 c'est un produit, on a la liberté d'y aller.
01:37:15 - Philippe David.
01:37:16 - Moi, je crois qu'il faudrait aller plus loin que la révision des dessins animés
01:37:19 de Disney. Je pense que, par exemple, il faudrait faire un remake du jour
01:37:23 le plus long, pour frapper la masculinité toxique en plein cœur.
01:37:28 Les soldats débarqueraient sur la plage avec des fleurs à la main,
01:37:32 et pas avec leur fusil, et les autres sortiraient de leur blocos, pareil.
01:37:35 Vous avez vu ?
01:37:36 - On a toujours su que tu voulais devenir vegan.
01:37:37 - Comment ?
01:37:38 - On a toujours su que tu voulais devenir vegan pour te faire assortir un nouveau seau.
01:37:40 - Je vais pas tarder.
01:37:41 - Le veganisme, ça fait beaucoup, Philippe.
01:37:43 - On continue, vous avez vu l'affiche à Londres qui fait scandale,
01:37:46 un couple avec deux enfants, un couple blanc, et qu'on met,
01:37:49 ce ne sont pas des vrais londoniens.
01:37:51 - Alors, c'est sûr qu'avec le mot qui...
01:37:52 - Paon, le maire de Londres.
01:37:53 - Oui, oui, oui.
01:37:54 "They were not true Londoners", je crois.
01:37:56 Ce ne sont pas des vrais, voilà.
01:37:57 Alors, ces cas-là, il faudra peut-être refaire,
01:37:59 comme ce n'est pas des vrais londoniens,
01:38:01 un remake d'un long dimanche de fiançailles,
01:38:03 parce que c'est quand même un couple hétéro, c'est peut-être un peu ringard.
01:38:06 - Pourquoi Manette ne deviendrait pas trans dans les tranchées
01:38:09 et qu'il retrouve sa chérie après en Bretagne ?
01:38:11 On est dans le délire le plus total.
01:38:13 Dans le délire le plus total.
01:38:15 J'ai l'impression qu'on vit dans un asile à ciel ouvert.
01:38:18 - Bah...
01:38:19 - Oui, William ?
01:38:20 - Bah, oui, non, mais regardez.
01:38:22 - Non, non, il ne vide personne, c'est pas son genre.
01:38:25 Vous ne visiez personne, Philippe.
01:38:26 - Non, absolument personne.
01:38:27 - Personne sur ce plateau, je veux dire.
01:38:28 - En mort.
01:38:29 - En mort, ça ne me regarde pas.
01:38:31 - Mais moi, je me pose quand même la question, même globalement,
01:38:33 pourquoi est-ce qu'ils veulent faire ça ?
01:38:35 Parce qu'ils n'ont pas uniquement l'envie de réécrire des grands classiques,
01:38:37 comme actuellement Blanche-Neige.
01:38:39 Ils veulent aussi censurer certains films du passé,
01:38:42 certains dessins animés.
01:38:43 Ils veulent censurer certains Disney,
01:38:45 enfin des classiques qu'on peut retrouver ou pas.
01:38:47 Alors qu'ensuite, après, c'est pour rejoindre ce que dit Judith,
01:38:49 on a l'impression que le wokisme et la cancel culture
01:38:51 ont un objectif totalitaire.
01:38:52 Parce qu'on peut quand même dire que les gens sont assez lucides
01:38:55 au XXIe siècle pour savoir ce qui est raciste et pas raciste.
01:38:57 - Et là, l'objectif mercantile, c'est abandonner l'existence de paroles.
01:39:00 - Non, mais les gens ont quand même une liberté.
01:39:02 - Non, ça se croise.
01:39:03 - Oui, mais les gens ont quand même une liberté.
01:39:05 C'est-à-dire qu'ils peuvent choisir d'aller voir ou de ne pas aller voir.
01:39:07 Ils ont le choix aussi d'apprécier ou de ne pas apprécier.
01:39:10 Pourquoi il y a toujours la volonté auprès de certains
01:39:12 de punir, de discriminer, d'interdire, alors qu'on est quand même les États-Unis ?
01:39:16 - Oui, parce qu'on a l'impression que ceux qui vont regarder le dessin animé,
01:39:19 en fait, sont des personnes qui discriminent,
01:39:20 des personnes de petite taille, qui ne sont pas féministes.
01:39:22 - C'est quand même la question qui se pose.
01:39:24 - Ça fait beaucoup de responsabilité pour un Disney.
01:39:25 - J'ai l'impression que les États-Unis perdent leur âme.
01:39:27 C'était quand même le pays de l'American Dream,
01:39:28 c'est le pays de la liberté, et passer de pays de la liberté à l'interdiction
01:39:32 inquiète quand même sur la société occidentale,
01:39:34 qui est davantage préoccupée par l'éveillement
01:39:36 ou au quisme et à la cancel culture de la réécriture de son histoire
01:39:39 plutôt que son apprentissage et sa transmission.
01:39:41 Ça soulève quand même des choses profondes en termes de civilisation.
01:39:44 - Et là, on parle de Blanche-Neige, mais vous savez qu'aux États-Unis,
01:39:48 il y a depuis quelque temps un mouvement de contestation des sciences
01:39:52 comme étant le produit de la pensée et de la domination de l'homme blanc.
01:39:58 Et là, on rentre dans des choses extrêmement graves,
01:40:02 qui est faisons table rase des progrès de la médecine, des maths,
01:40:08 on est dans les sciences dures, là, on n'est pas juste dans la vision
01:40:12 psychologique de la société ou culturelle de la société.
01:40:15 Donc c'est un mouvement absolument ravageur.
01:40:18 - C'est vrai Olivier Dardigolle que chaque fois qu'il y a ce genre de remake,
01:40:21 chaque fois qu'il y a des polémiques, vous parliez tout à l'heure
01:40:23 de l'intérêt aussi financier, ça les sert totalement parce que du coup,
01:40:27 tout le monde entend parler de ces remakes, on a envie d'y aller ou pas,
01:40:30 mais en tout cas, il y a une polémique qui se crée beaucoup plus
01:40:32 que si finalement c'était une adaptation pure et simple,
01:40:34 on n'en aurait pas forcément parlé autant.
01:40:36 - Le buzz est immédiat sous la forme de tsunamis en termes de plan de com'.
01:40:40 C'est-à-dire que là, on en discute, ça suscite la curiosité, ça éveille des débats
01:40:47 où 10 minutes après qu'on est engagé, on se dit "mais on est en train de parler de quoi ?
01:40:51 Est-ce que vous êtes pour et contre les nains ?"
01:40:55 C'est assez régressif.
01:40:58 - Ils n'ont pas besoin de buzz, normalement pour hésiter, c'est quand même la machine à cache.
01:41:03 - Ça reste quand même des opérations de communication.
01:41:06 - Je prends un exemple, à chaque fois qu'un Disney organise une série, un film,
01:41:10 type un Marvel, c'est certain de faire un carton au box-office,
01:41:13 c'est la machine à cache de Disney.
01:41:15 Il n'y a pas besoin de faire ça, je ne suis pas sûr que la logique soit financière.
01:41:18 Je pense que beaucoup de gens pouvaient être tentés de revoir un remake de Blanche-Neige
01:41:21 au XXIe siècle en version non pas animée mais en version film,
01:41:24 et que ça décourage beaucoup de gens.
01:41:26 Moi je suis le pigeon ultime, à chaque fois qu'il y a un film comme ça, je regarde à chaque fois.
01:41:29 - C'est bien de le reconnaître.
01:41:30 - Je regarde tout le temps, j'adore ces trucs-là, et puis après quand je regarde,
01:41:32 je me dis "je ne sais pas si je vais le regarder,
01:41:34 parce que ça dénature l'objet de Blanche-Neige et de l'histoire que j'avais connue".
01:41:37 - On a presque envie de manger la paume empoisonnée.
01:41:39 - On a surtout envie de se replonger dans les Disney, on va faire ça cet après-midi,
01:41:43 on va se faire une séance de cinéma.
01:41:45 Merci à tous les quatre d'avoir été mes invités.
01:41:47 - Il n'a pas été trop grincheux ça.
01:41:49 - Ce n'est pas lui non ?
01:41:50 - Il s'appelait.
01:41:51 - Non, alors là non, on arrête là-dessus.
01:41:53 Merci à Samuel Vasselin, à Théo Grévin pour la préparation de cette émission,
01:41:56 à Thibaut Palfroy la réalisation, Ludovic Lébar à la vision,
01:41:59 et Titouan au son.
01:42:00 Tout de suite c'est Midi News avec Thierry Cabane et ses invités.
01:42:03 ...

Recommandée