Midi News Été (Émission du 14/08/2023)

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Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews, Midi News.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h pour vous livrer l'information, l'analyser, la décrypter.
00:00:08 Et pour cela, autour de ce plateau, Mathieu Hocq.
00:00:11 Bonjour Mathieu.
00:00:12 Bonjour Olivier.
00:00:13 Secrétaire général de Millénaire.
00:00:14 À vos côtés, Laurence Meneux.
00:00:15 Bonjour Laurence.
00:00:16 Rédactrice en chef, adjointe à François.
00:00:19 Et Denis Deschamps.
00:00:20 Bonjour Denis.
00:00:21 Bonjour.
00:00:22 Analyste conférencier également avec nous.
00:00:24 Dans un instant, le sommaire de cette émission, mais tout de suite le rappel des titres.
00:00:29 Avec vous, félicité Kindoqui.
00:00:31 Bonjour, félicité.
00:00:32 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:00:34 À la une de l'actualité, après ce drame samedi dernier dans la Manche, au moins 6
00:00:38 migrants ont perdu la vie lors de leur traversée.
00:00:40 Pour lutter contre l'immigration illégale, le Royaume-Uni a décidé de durcir le ton
00:00:45 et sort les grands moyens.
00:00:46 Pourtant, les traversées illégales continuent de se multiplier chaque jour.
00:00:50 Sonia Tangour.
00:00:52 Ce succès dans la Manche, samedi dernier, ce sont au moins 6 migrants afghans qui ont
00:00:58 trouvé la mort alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre à bord d'une petite
00:01:02 embarcation.
00:01:03 Si les autorités mettent en cause la responsabilité des passeurs, les candidats à l'immigration
00:01:09 illégale, eux, restent nombreux malgré les risques qu'ils encourrent.
00:01:12 Nombre d'entre eux continuent de voir l'Angleterre comme un eldorado.
00:01:15 Mon rêve, c'est d'étudier.
00:01:18 Je connais l'anglais et j'aimerais étudier dans leurs universités.
00:01:21 C'est la seule raison pour laquelle on veut aller là-bas.
00:01:25 Pourtant, côté britannique, le gouvernement n'hésite pas à afficher le durcissement
00:01:30 de sa politique migratoire.
00:01:31 Je sais qu'arrêter les bateaux est la priorité des Britanniques et je ferai donc tout ce
00:01:37 qui est en mon pouvoir pour le faire.
00:01:39 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement, vous ne pouvez pas rester, peu importe les
00:01:43 efforts déployés.
00:01:44 Malgré la fermeté affichée du Royaume-Uni, les traversées périlleuses à bord de petites
00:01:49 embarcations se multiplient quotidiennement.
00:01:52 Depuis 2018, plus de 100 000 migrants illégaux ont rejoint l'Angleterre par voie maritime.
00:01:57 Le roi Charles III sera en France en septembre.
00:02:02 Pour le moment, aucune date n'a été communiquée.
00:02:04 Son déplacement sera détaillé d'ici la fin du mois.
00:02:07 Cette visite d'Etat était initialement prévue fin mars, mais avait dû être reportée
00:02:11 in extremis en raison des mouvements sociaux contre la réforme des retraites.
00:02:15 Et puis ce lundi est une journée dite de galère pour les franciliens.
00:02:21 Si vous êtes à Paris, prenez vos dispositions pour pallier la fermeture inédite pour travaux
00:02:26 du tronçon nord du RER B, en direction notamment de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
00:02:31 L'interruption totale de la ligne est la plus fréquentée d'Europe dans les deux
00:02:34 sens de circulation depuis samedi.
00:02:36 Et jusqu'à ce soir, perturbe certains usagers.
00:02:39 Célia Judat a recueilli leur ressenti.
00:02:41 C'est la galère.
00:02:42 - Ah voilà, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
00:02:46 Y'a rien à faire, c'est comme ça, on suit et puis c'est tout.
00:02:49 - Oui, on ne s'y attendait pas.
00:02:50 Après un dérangement, on va prendre le RER D au lieu de le RER B.
00:02:53 Et puis voilà, on s'est fait avec.
00:02:56 - Normalement, je mets une heure de porte à porte, selon où j'habite.
00:03:00 Et là, je prévois un peu plus parce qu'il faut prendre le bus, il y a du monde.
00:03:03 C'est le week-end du 15 août, c'est les grandes vacances.
00:03:05 Donc je prévois de prendre de l'avance pour pouvoir arriver à l'heure.
00:03:08 Comme ça, je ne suis pas stressée et j'arrive tranquillement au travail.
00:03:12 - Voyager dans une grande ville sans être encombré de ses bagages,
00:03:17 ce sera bientôt possible grâce aux consignes à bagages.
00:03:21 La SNCF a conclu un partenariat avec une application spécialisée
00:03:25 qui permet de laisser sa valise ou son sac en dehors de la gare,
00:03:29 c'est-à-dire dans un commerce de proximité.
00:03:31 Une solution pour pallier le manque de consignes dans les gares.
00:03:34 Charles Pousseau et Sarah Varny.
00:03:38 A deux pas de la gare, c'est dans ce commerce que les voyageurs
00:03:41 peuvent déposer leur valise avant de partir visiter la ville moins encombrée.
00:03:44 Une affaire doublement bénéfique pour ce commerçant.
00:03:47 - Pour nous, l'intérêt principal, c'est quand même une visibilité internationale
00:03:50 parce que les clients viennent du monde entier.
00:03:52 Donc c'est une visibilité internationale pour la boutique.
00:03:55 Ensuite, ça nous rapporte quand même un petit peu d'argent par bagage gardé.
00:04:01 - Sur les 6 euros réglés par le client par jour et par bagage,
00:04:04 Mathieu touche lui 3 euros.
00:04:06 Il y a aussi des sacs et valises qu'il stocke en arrière boutique.
00:04:08 Un système moins sécurisé qui peut freiner certains clients
00:04:11 qui préfèrent les consignes classiques comme dans cette gare.
00:04:14 - Je n'ai pas l'habitude de confier mes affaires dans n'importe quel point.
00:04:20 Moi, ça me dérange un peu, très honnêtement.
00:04:22 - Je suis d'accord que la question se pose.
00:04:24 C'est vrai que par exemple, dans notre cas, on avait regardé les avis des commerçants.
00:04:27 Après, si c'était des petits commerces, on peut se dire qu'il y a toujours
00:04:31 une personne présente derrière le guichet pour surveiller.
00:04:34 Mais je peux comprendre aussi que ça pose problème.
00:04:36 - Ici, la consigne située directement en gare propose des casiers individuels,
00:04:40 un système plus rassurant mais qui disparaît peu à peu pour des raisons de sécurité.
00:04:44 La SNCF développe donc son réseau autour d'une trentaine de gares
00:04:47 et recense ces consignes délocalisées afin de permettre aux voyageurs
00:04:51 de se libérer de leur bagage en un clic.
00:04:54 - Côté sport, mauvaise nouvelle pour le 15 de France.
00:04:57 Romain Ntamag déclare forfait pour la Coupe du monde de rugby.
00:05:00 Le joueur de Toulouse, âgé de 24 ans, touché au genou gauche samedi
00:05:03 lors de la victoire contre l'Ecosse, souffre d'une rupture du ligament croisé au genou.
00:05:08 C'est la fin de ce JT, c'est à vous Olivier.
00:05:12 - Merci beaucoup.
00:05:13 - On vous retrouve à midi pour un nouveau point sur l'actualité.
00:05:16 Cette mauvaise nouvelle, Romain Ntamag qui ne sera pas parti du 15 de France.
00:05:20 Je vous sens tout à fait dépité mon cher Denis.
00:05:23 - Mais oui, ça se passe en France, ça sera une grande fête.
00:05:27 On a une équipe qui est extraordinaire et c'est vraiment dommage
00:05:31 de perdre cet élément clé.
00:05:33 - Bon élément clé, on espère que ça n'impactera pas trop le niveau de l'équipe de France.
00:05:37 Le 15 de France, néanmoins, vous le rappel, Coupe du monde qui commence au mois de septembre.
00:05:42 Mili-News, ça commence tout de suite.
00:05:44 Au sommaire, le choc, de la colère et des interrogations.
00:05:48 Les réactions s'enchaînent après ce crime barbare à Cherbourg.
00:05:52 Une femme est toujours entre la vie et la mort.
00:05:54 Un homme de 18 ans mis en examen a écroué pour viol, torture et acte de barbarie.
00:05:59 Alors, fait d'hiver, fait de société ou fait d'horreur, on en parle dans un instant avec nos inquilins.
00:06:05 C'est News en immersion avec une patrouille de police sur le champ de Mars.
00:06:10 La sécurité de cet emblématique lieu parisien au cœur des débats ces derniers jours
00:06:14 après l'enquête pour viol d'une touriste mexicaine.
00:06:17 A ce crime s'ajoute la délinquance quotidienne qui impacte la vie des riverains.
00:06:21 Le champ de Mars, véritable enjeu sécuritaire à un an des G.I.O.
00:06:25 Le regard de nos invités dans cette émission.
00:06:28 Et puis, la question de l'immigration également au cœur de l'actualité après ce nouveau drame dans la Manche.
00:06:34 Six personnes ont péri samedi dans le naufrage d'une embarcation de migrants tentant de gagner l'Angleterre.
00:06:39 Après ce drame, les passeurs dans le viseur du gouvernement, malgré l'affaire ameutée affichée par les britanniques,
00:06:46 ne semblent pas arrêter ce flux pour rejoindre le Royaume-Uni.
00:06:51 Alors quelles sont les réflexions à mener ?
00:06:52 Les actions concrètes qu'attendre du futur projet de loi immigration ?
00:06:56 L'avis de nos invités, on en débat à partir de midi dans cette émission.
00:07:02 On commence donc à Cherbourg, où c'est le choc après la barbarie.
00:07:07 Un homme de 18 ans mis en examen pour le viol accompagné de torture ou acte de barbarie.
00:07:12 Des faits indicibles qui ont eu lieu le début août, le 4 août plus précisément.
00:07:17 La victime, une jeune femme, était toujours entre la vie et la mort hier.
00:07:21 Le suspect, Umar, est lui connu des services de police,
00:07:24 selon une source policière citée par Le Figaro.
00:07:26 Il aurait notamment agressé sexuellement sa petite sœur de 4 ans.
00:07:29 Il a été placé en détention provisoire vendredi soir.
00:07:33 Retour sur les faits et précisions sur place de Thibault Marcheteau.
00:07:38 Effectivement, la stupeur et l'incompréhension.
00:07:41 Voici les sentiments qui dominent à travers les rues de Cherbourg,
00:07:45 dix jours après que cette agression ait eu lieu.
00:07:48 La stupeur puisque ces faits se sont déroulés à quelques mètres du palais de justice,
00:07:53 en plein centre-ville de Cherbourg, mais également l'incompréhension.
00:07:57 Comment est-ce que ce principal suspect de 18 ans,
00:08:00 déjà connu des services de police pour des faits similaires,
00:08:03 a pu être en totale liberté ?
00:08:05 Voilà les questions que se posent les chers bourgeois.
00:08:08 D'ailleurs, je vous propose de les écouter à ce propos.
00:08:10 Très surpris et très en colère.
00:08:12 Parce qu'apparemment, cette personne était déjà connue des services,
00:08:15 donc c'est toujours la même chose.
00:08:17 Il a déjà violé ou il a déjà fait des trucs comme ça,
00:08:19 mais on ne fait rien pour eux.
00:08:21 On ne fait rien pour.
00:08:23 Et ça, c'est le problème.
00:08:24 Ce qu'on ne comprend pas, c'est que ces gens-là sont connus,
00:08:27 et devraient se faire soigner,
00:08:29 nous mettre dans des instituts pour se faire soigner,
00:08:31 parce qu'ils ont ça dans la peau, dans la tête,
00:08:34 faire du mal aux gens et tout,
00:08:36 et on ne les prend pas à temps pour se faire soigner.
00:08:38 Donc voilà, il faut se méfier maintenant.
00:08:43 Mais bon, on ne fait rien pour non plus, pour s'en sortir.
00:08:47 Concernant ce principal suspect,
00:08:49 Oumar N, âgé de 18 ans,
00:08:51 il a été placé en détention vendredi,
00:08:54 également mis en examen pour viol accompagné de torture ou acte de barbarie.
00:08:59 Une affaire atroce qui soulève bien évidemment beaucoup de problématiques.
00:09:03 On va y revenir avec vous.
00:09:05 Avant, on va voir la réaction du maire de la ville, du maire de Cherbourg.
00:09:08 Je souhaite, au nom du Conseil municipal,
00:09:10 exprimer ma très vive émotion à la suite du drame survenu la semaine dernière dans notre ville.
00:09:14 Je veux témoigner de ma solidarité auprès de la victime
00:09:17 et lui faire part ainsi qu'à sa famille et à ses proches de notre complète solidarité.
00:09:21 Les services municipaux et moi-même,
00:09:23 nous tenons à leur entière disposition pour les aider et les accompagner.
00:09:27 Laurence Benneux, c'est vrai qu'il y a quelques années,
00:09:30 un tel fait divers ou une telle barbarie
00:09:34 aurait fait la une de tous les médias, de toute la presse,
00:09:37 de tous les journaux télévisés.
00:09:39 Aujourd'hui, on constate que ce n'est pas vraiment le cas.
00:09:41 Comment est-ce que vous l'expliquez, selon vous ?
00:09:43 Est-ce qu'on s'habitue tristement à cette barbarie ?
00:09:46 Qu'est-ce que ça révèle ?
00:09:48 Oui, peut-être qu'il y a de plus en plus de faits de violence.
00:09:52 On a tendance à en parler peut-être un petit peu moins.
00:09:54 Il faut aussi remarquer que c'est pendant l'an planétaire,
00:09:57 c'est au mois d'août.
00:09:59 Donc il y a quand même cette tendance dans les rédactions.
00:10:01 Moi, je l'avais vu à se dire peut-être que les gens n'ont pas forcément envie d'entendre,
00:10:06 malheureusement, d'entendre parler de ça pendant leurs vacances.
00:10:09 Ça, c'est possible.
00:10:12 Au-delà de ça, mais au-delà de la médiatisation,
00:10:15 j'ai quand même envie de parler un peu des questions que ça pose.
00:10:17 On est en train de parler d'un très jeune majeur, il a 18 ans.
00:10:21 Donc peut-être voir quand même aussi ce qui s'est passé.
00:10:27 Je vais être accusé de laxisme et de tout ce que vous voulez,
00:10:30 alors que pour le coup, en matière de violence sexuelle,
00:10:32 je suis un peu insoupçonnable là-dessus.
00:10:34 Mais enfin, ce jeune homme, apparemment,
00:10:37 il avait déjà été connu pour une agression sexuelle...
00:10:40 - Sur sa sœur, âgée de 4 ans, c'est une source policière qu'il confie au Figaro, effectivement.
00:10:45 - Donc là, il était mineur.
00:10:47 J'ai interviewé, il n'y a pas longtemps, il y a peut-être un mois ou deux,
00:10:51 une jeune femme qui a une association, c'est à peu près la seule,
00:10:55 je pense, en France, qui s'appelle Le Refuge, soit d'amis d'eux.
00:10:58 Donc ils se sont formés eux-mêmes aux mineurs qui commettent des violences sexuelles.
00:11:07 Il semblerait qu'il y en ait de plus en plus.
00:11:11 Et elles disent qu'il y a une prise en charge spécifique.
00:11:14 Enfin, on peut se demander, ce jeune adulte qui a fait une tentative de meurtre...
00:11:21 - C'est un crime, c'est épouvantable.
00:11:23 - C'est un crime épouvantable, mais enfin, qu'il s'en rende compte ou pas,
00:11:26 il a essayé de tuer cette jeune femme, quand même.
00:11:28 Au-delà de plus que... C'est même plus du viol, là.
00:11:31 On est sur de la torture.
00:11:33 J'ai vraiment beaucoup de questions sur ce qui s'est passé...
00:11:38 - Sur le suivi, au fond, de cette personne.
00:11:41 - Apparemment, c'est une famille monoparentale.
00:11:44 Est-ce que la famille était dysfonctionnante ?
00:11:47 Est-ce que lui-même a subi des choses dans son entourage ?
00:11:51 Je trouve que le côté ignoble du crime, en fait, soulève des questions.
00:11:57 Comment est-ce qu'on en arrive à 18 ans, on sort à peine de l'enfance,
00:12:02 à faire quelque chose d'aussi épouvantable ?
00:12:04 - Effectivement, c'est une affaire qui soulève beaucoup de questions.
00:12:07 On a besoin de réponses.
00:12:09 Denis Deschamps, c'est intéressant ce que soulevait Laurence Beneux,
00:12:12 c'est-à-dire que certaines rédactions se disent
00:12:14 "Voilà, on est en pleine vacances, peut-être que les gens n'ont pas envie
00:12:17 d'entendre des réalités aussi barbares."
00:12:20 Et pour autant, il faut le dire, ça se passe aujourd'hui en France.
00:12:24 C'est atroce, effectivement.
00:12:26 On n'a pas forcément envie de le relayer.
00:12:28 Malheureusement, il faut en parler, ça se passe aujourd'hui en France.
00:12:31 Et ça pose beaucoup de questions.
00:12:33 - Bien sûr, bien sûr.
00:12:35 Effectivement, je comprends qu'on n'ait pas envie d'entendre.
00:12:37 On a eu quand même beaucoup de faits divers cet été, incontestablement.
00:12:40 Je comprends qu'on a envie de se reposer, d'être joyeux.
00:12:44 Mais en même temps, en parallèle, nous avons aussi quand même
00:12:48 une augmentation des actes de violence et une sorte de banalisation de la violence.
00:12:53 Et ça, c'est dramatique.
00:12:55 C'est dramatique parce que, justement, c'est le résultat d'un certain laxisme
00:12:59 qui fait que maintenant, la violence est installée dans la société.
00:13:04 D'ailleurs, comme vous l'avez remarqué tout à l'heure, on ne s'habitue pas à ça.
00:13:09 Mais en tout cas, ça ne fait plus la une comme ça aurait pu le faire à une certaine époque.
00:13:14 Et je pense que pour une fois, la dénomination est exacte
00:13:20 parce que parfois, aussi bien dans les réactions politiques qu'au niveau médiatique,
00:13:25 parfois, on s'emballe un petit peu sur la terminologie.
00:13:29 Là, elle est parfaitement exacte.
00:13:31 C'est un acte de barbarie avec acte de torture.
00:13:34 C'est exactement ce que l'on a vu dans l'histoire dans les périodes de guerre.
00:13:39 Vous voyez ce que je veux dire ? Là, c'est extrêmement grave.
00:13:42 Donc, toutes nos pensées vont à la victime, bien entendu.
00:13:44 On lui souhaite un prompt rétablissement.
00:13:46 Je le rappelle, elle est en coma artificiel par rapport à toutes les opérations
00:13:50 qu'elle a dû subir. C'est extrêmement lourd.
00:13:52 Il y a même une cellule psychologique qui était ouverte à l'hôpital
00:13:55 pour les staffs qui ont vu la victime.
00:14:00 Ça montre la barbarie inouïe.
00:14:02 Exactement. Donc là, on est dans une situation un petit peu étrange.
00:14:06 Vous l'avez rappelé, 18 ans, en fait, qu'est-ce qui a vrillé dans sa tête pour qu'il arrive jusqu'à...
00:14:11 Il faut connaître les causes. Il y a forcément des causes lourdes
00:14:14 pour que le type soit en dehors de l'émotion et à passer à un acte comme ça.
00:14:19 Moi, je soulève juste une question, c'est quelle...
00:14:22 Comment dire ? Quelle sanction on va appliquer à ce jeune homme ?
00:14:26 Est-ce qu'il y a une sanction à la hauteur de la barbarie qu'il a exécutée ?
00:14:29 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est compliqué, là.
00:14:31 Oui, effectivement, la question de la sanction se pose, ce sera par la suite.
00:14:35 Il risque la perpétuité, en tout cas, après ce crime.
00:14:38 Il faudra voir si perpétuité réelle ou pas.
00:14:41 Le débat est posé, effectivement.
00:14:43 Je vous donne la parole tout de suite, mon cher Mathieu.
00:14:45 Mais avant, je vous propose d'écouter la députée du Rassemblement national de Gironde,
00:14:50 Edwige Diaz, qui était notre invitée ce matin dans la matinale.
00:14:54 Et vous voyez comment elle qualifie ce fait barbare.
00:14:57 Il y a eu assez peu de réactions politiques en dehors des rangs du Rassemblement national.
00:15:03 Et c'est vrai que ça interpelle.
00:15:05 On a vu un certain nombre de ministres, et notamment madame la Première ministre,
00:15:09 réagir par des tweets ce week-end, mais réagir sur beaucoup de choses,
00:15:13 mais pas sur cet acte absolument atroce.
00:15:17 Et ça vient contraster avec l'affaire Théo, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:15:21 il y a quelques années, qui avait dit qu'il avait été violé par une matraque.
00:15:25 Et là, on avait eu un déferlement de compassion.
00:15:28 Même François Hollande s'était déplacé à son chevet.
00:15:31 Donc moi, je suis surprise par le manque de réaction de la Macronie.
00:15:37 Et puis, je suis indignée par les quelques réactions qu'il y a eu à gauche.
00:15:42 Et notamment de la part d'Olivier Faure, qui n'a même pas un mot pour la victime,
00:15:48 mais qui dévie le sujet vers une accusation d'un supposé racisme.
00:15:54 - Pour finir sur la question des réactions des politiques,
00:15:58 mais je voulais vous entendre.
00:16:00 Est-ce qu'on est face à un fait divers ? Est-ce qu'on est face à un fait de société ?
00:16:03 Ou à un fait d'horreur, finalement ?
00:16:05 Quelque chose d'isolé, tellement horrible,
00:16:08 mais qui ne serait pas lié avec l'évolution de la violence,
00:16:12 comme l'expliquait Denis Deschamps, il y a un instant, de notre société ?
00:16:16 - Moi, je pense que c'est des faits divers qui ont tendance à devenir des faits de société.
00:16:20 Il faut le rappeler, il faut toujours le dire avec force,
00:16:23 les violences sexuelles à l'encontre des femmes sont devenues endémiques,
00:16:27 et sont des faits de société.
00:16:31 Donc ça, c'est le premier élément.
00:16:33 Est-ce que, je rebondis sur la discussion qu'on a eue,
00:16:35 est-ce que c'est le moment d'en parler, etc.
00:16:37 Je pense que oui, malgré tout.
00:16:40 Pourquoi ? Parce que l'été, c'est aussi, au niveau politique,
00:16:43 le moment de la rentrée, on prépare la rentrée, on fait les universités d'été.
00:16:46 C'est un moment où on est un peu plus calme,
00:16:48 on n'est pas dans l'agenda médiatique de l'année.
00:16:52 Et donc, on est capable de traiter les sujets de fonds.
00:16:55 Or là, ce cas-là, très précisément, soulève trois sujets de fonds
00:16:59 qui méritent d'être débattus et qui mériteraient d'être transpartisans,
00:17:03 et donc, être débattus par tout le monde.
00:17:05 Le premier point, c'est la délinquance juvénile.
00:17:07 Vous l'avez rappelé, effectivement, il avait déjà fait un acte avant,
00:17:12 quand il était mineur, donc ça pose la question notamment
00:17:15 de l'excuse de minorité et donc de l'ordonnance de 45,
00:17:18 et du suivi et de la prévention, on va dire, de mineurs
00:17:21 qui ont subi des agressions sexuelles durant leur enfance.
00:17:24 Je ne sais pas si c'était le cas, en tout cas, je ne connais pas le dossier,
00:17:26 mais c'est un premier sujet de fonds.
00:17:28 Le deuxième sujet de fonds, c'est la question des récidivistes,
00:17:30 puisque du coup, c'est un récidiviste en la matière.
00:17:32 Et donc, il faut adapter notre politique de peine
00:17:36 et notre politique carcérale, et on a l'impression
00:17:39 que la surpopulation carcérale dicte la politique de justice,
00:17:43 alors que ça devrait être l'inverse.
00:17:45 Et le troisième point que je vois, c'est l'état de la psychologie
00:17:48 et des capacités de la psychologie en France,
00:17:52 avec un point qui me paraît marquant, c'est qu'en 1970,
00:17:55 il y avait 120 000 lits dans les hôpitaux psy,
00:17:58 aujourd'hui, on en a 50 000, donc on a perdu 70 000 lits
00:18:02 sur les 40 dernières années.
00:18:04 Ça pose un sujet aussi en matière de prévention.
00:18:06 Oui, parce qu'au vu de la barbarie, on imagine qu'effectivement,
00:18:08 cette personne avait besoin d'un suivi psychologique.
00:18:10 Ça nous semble évident.
00:18:12 Juste un mot pour rebondir.
00:18:15 On ne peut pas laisser passer ça aux oubliettes.
00:18:18 On est obligé d'en parler, que ce soit l'été, pas l'été hôte.
00:18:20 Le sujet est tellement important qu'on est obligé d'en parler.
00:18:23 Et c'est ça qui est important également, Laurence Benneux,
00:18:25 c'est-à-dire que, je citais tout à l'heure la déclaration du maire de la ville,
00:18:28 il apporte son soutien aux victimes, à sa famille,
00:18:31 pour le moment, pas de réaction des membres du gouvernement.
00:18:34 On peut effectivement s'interroger.
00:18:36 Ne serait-ce qu'un soutien, on pense à la famille, aux proches de cette victime,
00:18:40 on a besoin de ce genre de soutien, de nos autorités, aujourd'hui.
00:18:43 Rien qu'un simple soutien.
00:18:45 Et il n'y en a pas pour le moment, donc ça interroge.
00:18:47 Quel est votre regard à ce sujet-là ?
00:18:48 Moi, j'ai l'impression qu'en fait, là on en parle finalement,
00:18:51 on sort un peu d'un grand déni.
00:18:53 Parce que, je veux quand même dire que des choses absolument atroces,
00:18:57 j'ai travaillé presque toute ma carrière sur la protection de l'enfance,
00:19:01 notamment la criminalité organisée,
00:19:03 et les viols sur mineurs.
00:19:05 C'est la police, mais j'ai passé beaucoup de temps,
00:19:07 déjà pour revenir sur la presse,
00:19:10 parce que là je parlais de l'été, mais pourquoi je disais ça ?
00:19:13 C'est parce que très souvent, on me disait, écoute,
00:19:15 c'est des sujets qui ne sont pas marrants,
00:19:17 j'étais indépendante.
00:19:18 On en a déjà parlé la semaine dernière, ou le mois dernier,
00:19:21 on ne va pas parler d'un truc comme ça tous les mois.
00:19:23 Ça, c'est la première chose.
00:19:24 Et la deuxième chose, c'est que des crimes particulièrement atroces,
00:19:28 ils existent, mais jusque-là, il y avait quand même
00:19:30 une espèce de réflexe de dire "ça n'existe pas".
00:19:33 Tellement c'est horrible, on se voile la face ?
00:19:36 Oui, il y a une espèce de déni, et aussi un déni politique,
00:19:41 un refus de commenter, de s'attaquer à ce genre de problème,
00:19:45 peut-être d'ailleurs par crainte aussi de l'émotion populaire
00:19:48 que ça peut susciter,
00:19:49 si on se rend compte que ce ne sont pas que des cas extrêmement isolés.
00:19:53 Et enfin, vous parliez du casier de la prise en charge des mineurs,
00:19:58 oui, là je tiens quand même à souligner qu'on dit qu'il a agressé sexuellement
00:20:03 sa petite sœur de 4 ans.
00:20:05 Non mais, je veux dire, ça soulève vraiment des problèmes.
00:20:08 Je sais qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais très rapidement,
00:20:10 je raconte une histoire qui s'était passée au Canada,
00:20:13 un fait divers qui m'avait frappé.
00:20:14 C'était un gamin, il était gardé par sa grand-mère,
00:20:17 puisque les parents étaient occupés,
00:20:19 et pour l'occuper, elle lui mettait les DVD qu'elle avait à la maison,
00:20:22 c'est-à-dire des films pornographiques.
00:20:24 Donc le gosse, pendant toute son enfance, et quand il n'était pas à l'école,
00:20:28 il mangeait du film pornographique.
00:20:30 Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:20:31 À 12 ans, il a violé sa petite sœur de 7 ans.
00:20:33 Donc effectivement, en tout cas, cet exemple-là montre qu'on attend
00:20:38 des réponses sur le profil de ce suspect.
00:20:40 Pourquoi on peut, à 18 ans, en arriver là ?
00:20:43 Et les informations, il est connu des services de police,
00:20:46 effectivement, tout cela demande des réponses très claires.
00:20:50 L'enquête nous le dira bien évidemment, certainement.
00:20:52 Et des atrocités comme ça, ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:20:56 Moi, ça fait 25 ans que j'en entends parler quand même.
00:20:58 Si je dis ça, je ne dis rien.
00:21:00 Effectivement, peut-être que cette affaire-là va en révéler d'autres.
00:21:04 Souvent, ça peut arriver également.
00:21:06 Mais Mathieu, pour revenir sur la réaction des politiques,
00:21:09 je le disais, un soutien, c'est important pour les familles.
00:21:12 Le soutien de ce maire, il est important pour la famille.
00:21:15 Donc, pourquoi selon vous, les membres du gouvernement
00:21:18 tardent à réagir aujourd'hui, non pas pour apporter des éléments
00:21:24 concernant l'enquête, mais simplement soutenir ?
00:21:27 En fait, il y a deux points qui me paraissent importants.
00:21:30 C'est que les Français ont une passion pour l'égalité.
00:21:33 C'est-à-dire qu'on veut chacun avoir une égalité de traitement,
00:21:36 notamment dans la compassion, dans le deuil qu'on peut avoir
00:21:40 par rapport à des faits qui seraient qualifiés de divers.
00:21:44 Le problème étant qu'il y a deux attitudes à adopter pour le gouvernement.
00:21:48 Soit on est en soutien de tout le monde, et dans ces cas-là,
00:21:52 on considère que le gouvernement a vocation à soutenir tous les Français
00:21:56 qui subissent des crimes de cette nature-là.
00:21:58 Soit on soutient personne et on ne fait pas un deux poids, deux mesures.
00:22:02 Or, il y a une partie des Français qui ont le sentiment
00:22:05 que le gouvernement fait un deux poids, deux mesures
00:22:08 lorsqu'il s'agit des victimes.
00:22:10 Ça a été rappelé dans le reportage.
00:22:12 De fait, une partie des Français se sent invisibilisés,
00:22:15 non comprises par la Macronie, dans la mesure où la compassion
00:22:19 à l'égard des victimes n'est pas celle qui est attendue
00:22:22 et n'est pas celle qui peut être le cas sur d'autres actions.
00:22:26 On va revenir à midi sur cette actualité, actualité terrible,
00:22:29 mais nous sommes tous d'accord autour de ce plateau,
00:22:32 importante de la révéler, d'en débattre.
00:22:34 On sera d'ailleurs avec un psychiatre.
00:22:36 Il pourra nous apporter des éléments, effectivement,
00:22:39 par rapport aux premiers éléments dont nous disposons
00:22:42 concernant le profil du suspect.
00:22:45 On y revient donc à midi.
00:22:47 Restez avec nous avec un psychiatre qui sera en liaison.
00:22:50 On va revenir sur cette enquête qui se poursuit à présent
00:22:53 après cette mort suspecte d'un professeur de collège à Lisieux.
00:22:57 Une autopsie est prévue aujourd'hui.
00:23:00 Aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux pour le moment
00:23:03 par les enquêteurs.
00:23:05 Sur place, en tout cas, l'émotion perdure.
00:23:07 Les derniers éléments avec Mathilde Kouwilers-Flandoy.
00:23:10 - Des fleurs et le portrait de Stéphane Wittel
00:23:13 horne l'entrée du collège Pierre Simon de Laplace à Lisieux.
00:23:16 Ce proviseur, âgé de 48 ans, a été retrouvé mort dans ce collège
00:23:20 ce vendredi aux alentours de 6h du matin.
00:23:23 Alors qu'il s'apprêtait à partir en vacances avec sa famille,
00:23:26 l'alarme du collège a retenti, obligeant le proviseur
00:23:29 à faire un détour pour aller sur les lieux.
00:23:31 Au bout de quelques minutes, sa fille décide d'aller le rejoindre
00:23:34 lorsqu'elle le retrouve inanimé sur le sol.
00:23:36 Sa femme lui prodiguera les premiers soins
00:23:38 avant l'intervention des secours aux alentours de 7h du matin.
00:23:41 Stéphane Wittel décède alors.
00:23:43 Au lendemain de sa mort suspecte, les hommages spontanés se multiplient.
00:23:47 - J'ai échangé avec Mme Wittel, qui est évidemment sous choc.
00:23:51 On a échangé aussi sur la mise en place d'un hommage à son mari.
00:23:57 On prend le temps de le faire ensemble et on respectera le choix
00:24:01 et les volontés de la famille quant à cette manifestation
00:24:04 qui devra avoir lieu, ne serait-ce que pour saluer la mémoire
00:24:08 de cet homme qui était un homme attentif, investi, qui aimait son métier.
00:24:13 - Le parquet de Lisieux informe qu'une trace d'effraction
00:24:16 a été constatée dans l'établissement.
00:24:18 Aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux.
00:24:20 La police judiciaire de Caen a été saisie.
00:24:22 Les causes de la mort de Stéphane Wittel ne sont pas encore connues.
00:24:25 Une autopsie du corps sera pratiquée aujourd'hui.
00:24:28 - Autopsie du principal du collège, du proviseur de ce collège
00:24:33 à Lisieux, l'enquête se poursuit.
00:24:35 On va la suivre.
00:24:36 Très peu d'éléments aujourd'hui.
00:24:38 En tout cas, une affaire, une mort suspecte qui nous émeut
00:24:42 au-delà de Lisieux.
00:24:43 C'est vrai que Denis Deschamps, la mort d'un homme, c'est terrible.
00:24:46 Dans ces conditions-là, c'est encore plus terrible.
00:24:48 Le fait que ce soit un proviseur, c'est un autre choc puisqu'il incarne
00:24:54 au fond le ministère de l'Éducation nationale, l'État.
00:24:59 - Exactement.
00:25:01 On ne commande pas les faits parce qu'il y a très peu de faits.
00:25:05 De toute façon, c'est sous enquête.
00:25:06 On n'a rien à dire là-dessus.
00:25:08 En tout cas, je ne rentrerai pas sur ce terrain-là.
00:25:10 Par contre, un proviseur, c'est un personnage.
00:25:13 C'est un personnage dans un écosystème.
00:25:15 Il est respecté des élèves, des parents.
00:25:18 C'est une autorité.
00:25:19 En plus, ce monsieur, apparemment, avait beaucoup de qualité.
00:25:23 C'est quelqu'un qui passait très bien auprès du public.
00:25:25 Il s'engageait dans la vie associative, dans la vie politique.
00:25:30 Tout le monde ne fait que des éloges sur ce monsieur.
00:25:33 Je tiens à rappeler également qu'un proviseur, il en a fait la démonstration.
00:25:37 Il a fait demi-tour.
00:25:38 Il partait en vacances.
00:25:39 Il a fait demi-tour pour revenir.
00:25:41 Ce sont des gens très investis dans leur collège.
00:25:45 On le voit bien.
00:25:46 Souvent, d'ailleurs, ils vivent sur place.
00:25:47 C'est leur deuxième maison ou c'est même leur maison quelque part.
00:25:50 Ce sont des gens très investis.
00:25:51 Ils ont vraiment le sens du devoir.
00:25:53 Il l'a encore démontré.
00:25:55 Nous souhaitons effectivement pour ses proches que cette enquête avance le plus vite possible.
00:25:59 Une autopsie, on vous le disait aujourd'hui, pour déterminer les circonstances
00:26:04 ou en tout cas éclairer sur les circonstances de cette mort suspecte.
00:26:07 Peut-être un mot, il nous reste 10 secondes, Mathieu Hoque.
00:26:10 Sur l'image de ce proviseur, sa mort suspecte suscite beaucoup d'émotions partout en France.
00:26:16 Bien sûr, on est tous allés au collège dans notre vie.
00:26:19 L'éducation nationale, c'est véritablement le berceau hétéro-culturel de la République.
00:26:24 C'est pour ça qu'on arrive tous à s'incarner en fait de ce qui s'est passé.
00:26:28 C'est véritablement dramatique, d'autant plus qu'il faut bien le rappeler encore,
00:26:32 l'éducation nationale est portée par son personnel, que ce soit le corps enseignant,
00:26:36 toutes les personnes qui travaillent dans les établissements, les proviseurs, etc.,
00:26:40 qui portent l'éducation nationale et qui portent la promesse républicaine.
00:26:44 Là-dessus, il faut avoir un soutien plein et entier,
00:26:46 en sachant que les violences à l'égard du personnel de l'éducation nationale sont en pleine hausse.
00:26:50 Aujourd'hui, on est à 6 % du personnel de l'éducation nationale.
00:26:53 Il y a plus d'un million de personnes qui travaillent à l'éducation nationale.
00:26:55 6 % qui s'est fait agresser physiquement, 16 % qui s'est fait agresser verbalement.
00:27:00 Ce sont des chiffres qui sont alarmants.
00:27:02 En plus, on constate une répartition, une distribution de la violence qui est inégale,
00:27:07 puisque c'est principalement les collèges et les lycées professionnels
00:27:11 qui souffrent de cette violence et de cette insécurité dans l'éducation nationale.
00:27:15 - Allez, on va marquer une très courte pause sur ces news.
00:27:17 Dans un instant, nous allons nous intéresser à la question de l'insécurité sur le champ de Mars à Paris.
00:27:23 L'une de nos équipes a suivi une patrouille de police.
00:27:26 Vous allez le voir, la sécurité est celui emblématique au cœur des débats ces derniers jours.
00:27:30 Et c'est un véritable enjeu, bien évidemment, à un an des Jeux olympiques.
00:27:35 On en parle, on analyse, on en débat tout de suite sur notre antenne.
00:27:38 Restez avec nous.
00:27:42 - Et de retour sur le plateau de Midi News, bienvenue chers amis.
00:27:45 Si vous nous rejoignez, on décrypte, on analyse, on débat l'actualité autour de ce plateau.
00:27:50 Mathieu Hoque, Laurence Béneux et Denis Deschamps.
00:27:53 Et je vous propose que nous nous intéressions à présent à la question de l'insécurité sur le champ de Mars.
00:27:59 Puisque ces news, l'une de nos équipes est partie en immersion avec une patrouille de police.
00:28:03 On le sait, la sécurité est un de ces emblématiques lieux de la capitale au cœur des débats ces derniers jours.
00:28:09 Notamment avec l'enquête qui est en cours concernant le viol d'une touriste mexicaine.
00:28:14 À ce crime s'ajoute la délinquance quotidienne qui impacte la vie des riverains très clairement.
00:28:20 Le champ de Mars qui est donc un véritable enjeu, je le disais, un véritable enjeu sécuritaire à un an des Jeux olympiques.
00:28:25 Voyez ce reportage signé Jules Bedot, Sarah Barney. On en parle ensuite.
00:28:29 - Au pied de l'un des monuments les plus visités au monde, les forces de l'ordre s'activent de jour comme de nuit
00:28:36 et patrouillent sur le champ de Mars, un secteur qui attire les touristes mais aussi les voleurs.
00:28:41 - TTI08Alpha, sur place, champ de Mars, tour Eiffel, je me rends au poste d'accès mobile à la rencontre de la BTC07 reçue.
00:28:49 Un poste de sécurité mobile a été mis en place au pied de la tour Eiffel.
00:28:53 L'objectif, être visible, informer et faciliter les démarches en cas de dépôt de plainte.
00:28:58 Une présence qui rassure les touristes.
00:29:00 - On se sent plutôt en sécurité ici, il y a la police partout.
00:29:03 - Je me sens bien, je suis avec ma compagne. J'ai entendu que la nuit cela pouvait être risqué de porter des objets de valeur
00:29:09 mais c'est pareil dans n'importe quelle ville d'Europe. Donc oui, ne pas porter des montres ou des articles comme ça.
00:29:14 Ce vendeur à la sauvette est contrôlé par les policiers. Il sera verbalisé notamment pour la vente illégale d'alcool sur la voie publique.
00:29:21 Un peu plus loin, ce vendeur de souvenirs à l'image du monument est également verbalisé et sa marchandise saisie.
00:29:27 - Ce type de vente, même si encore une fois, ce n'est pas des gens qui vont agresser les touristes, ils vont leur vendre des choses.
00:29:34 Mais ça fait partie de ce qui n'est pas autorisé sur le secteur et ce qui peut attirer aussi une autre forme de délinquance.
00:29:41 En luttant ainsi contre la petite délinquance qui dégrade déjà l'image de Paris, la police empêche l'implantation dans le secteur d'une plus grande criminalité.
00:29:50 - Alors avant de vous entendre, cette précision, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a déployé un plan zéro délinquance avec pour objectif,
00:29:57 justement au niveau du Champ de Mars, la multiplication des opérations coup de poing.
00:30:01 Les précisions de Magali Charbonneau, elle est directrice de cabinet du préfet de police de Paris.
00:30:06 - C'est le gendarme mobile qui travaille là aussi pour lutter contre tous les faits de délinquance, que ce soit les vols à la tire, les vols avec violence,
00:30:13 mais également lutter contre tout type de délinquance, je pense aux ventes à la sauvette, aux escroqueries de type jeux de bonnes taux
00:30:20 qui malheureusement fleurissent sur ce type de sites si on n'est pas là pour les en empêcher.
00:30:26 Il y a plus de 24 000 évictions qui ont eu lieu depuis le début de l'année, 9 tonnes de matériel qui ont été saisies et détruites
00:30:31 et plus de 3000 verbalisations qui sont intervenues depuis le début de l'année sur ce seul site de Tour Eiffel, Champ de Mars, Trocadéro.
00:30:38 - Denis Deschamps, la question de l'insécurité au Champ de Mars, on en parle non pas depuis des mois mais même depuis des années,
00:30:43 on en a déjà débattu autour de ce plateau. Là on entend, il faut lutter contre la petite délinquance.
00:30:48 On va chercher les petits délices, c'est ce que font les policiers en masse aujourd'hui.
00:30:51 Finalement, on aurait dû commencer par là, peut-être il y a bien longtemps.
00:30:54 C'est peut-être là l'erreur, c'est-à-dire de ne pas s'être attaqué tout de suite à ces petites infractions qui pourrissent le quotidien des touristes et également dérivrent.
00:31:02 - Bien sûr, vous avez tout à fait raison. C'est assez d'ailleurs interpellant de voir maintenant un plan zéro délinquance.
00:31:08 Mais c'est une évidence, il ne devrait pas y avoir de délinquance du tout.
00:31:11 Donc vous voyez, ça montre aussi les manques d'effectifs ou autres depuis des années qui fait qu'ils laissaient faire un certain nombre de choses.
00:31:18 Je tiens également à rappeler en deuxième point que ce n'est pas le seul point tendu à Paris.
00:31:23 Là, on est focus sur la Tour Eiffel et ses alentours mais ce n'est pas le seul point.
00:31:27 Troisième élément, c'est très bien de voir des unités mobiles.
00:31:30 D'ailleurs, apparemment, il y en a qu'une mais ce serait bien que ça se déploie.
00:31:33 J'ai vu des reportages sur votre chaîne qui montrent un petit peu leurs outils en 30 langues différentes.
00:31:39 Ça, c'est parfait. On est proche des gens, on est proche des problèmes.
00:31:43 C'est exactement ça qu'il faut faire. Par contre, une unité ne suffit pas.
00:31:47 Et puis, il y a la problématique de la nuit.
00:31:49 - Là, on est en plein jour. On voit que les forces de police sont déployées. Est-ce que c'est la même chose la nuit ? Interrogation, on a une idée sur ça.
00:31:55 - Apparemment, semble-t-il que non. Surtout que ça fait quand même des zones assez importantes à protéger.
00:32:00 On a tous entendu parler aussi de fêtes qui se sont déroulées sur les Champs-Elysées.
00:32:05 Et encore, ce sont des lieux hautement touristiques.
00:32:07 Mais il y a d'autres lieux qui sont beaucoup moins touristiques et qui posent problème.
00:32:10 Donc, effectivement, si cette expérimentation-là fonctionne, et apparemment, ça a l'air de fonctionner, il faut la déployer à très grande échelle.
00:32:17 - Parce que c'est intéressant pour ceux qui nous regardent, nos amis téléspectateurs qui nous regardent, qui n'habitent pas Paris.
00:32:22 Aujourd'hui, les consignes la nuit, c'est lorsqu'on rentre après un restaurant ou une fête, on ne passe pas sur le Champ de Mars.
00:32:28 C'est les consignes que donnent en général, c'est vrai, les parents à leurs adolescents ou à leurs jeunes enfants.
00:32:33 Et même quand vous êtes seul, vous évitez ce secteur-là. C'est ça la réalité aussi aujourd'hui.
00:32:37 - Oui, alors que justement, le Champ de Mars, c'est la vitrine de Paris. Et Paris est la vitrine de la France à l'international.
00:32:43 Donc, le fait que la sécurité soit catastrophique sur le Champ de Mars, notamment la nuit, est un vrai problème, nuit à l'attractivité de notre pays.
00:32:53 Le point que je vois, et notamment vis-à-vis des touristes, puisque c'est des lieux qui sont fréquentés par les touristes et non par les Parisiens.
00:33:00 - Et ils le savent d'ailleurs, puisqu'on entendait ce touriste qui dit "moi, je ne porte pas de belles montres, pas de chaînes".
00:33:04 Voilà, donc visiblement, ça se sait.
00:33:06 - Tout à fait. Et pour moi, ça se sait, mais pour autant, il ne faut pas que ça devienne quelque chose avec lequel on puisse s'adapter.
00:33:13 C'est pour moi un des symptômes de la thermalisation de la capitale et de la France d'un point de vue plus global.
00:33:21 Parce que comme vous l'avez très justement rappelé, Denis, il y a à Paris un certain nombre de points qui sont très sensibles en matière de sécurité.
00:33:29 Les lieux touristiques, mais pas que. Il y a aussi les stations de métro proches des lieux touristiques.
00:33:35 Je pense notamment à la station Trocadéro, où on constate une explosion de l'insécurité et des faits de violence qui vont de la violence, la petite délinquance, à la délinquance en crime organisé.
00:33:46 Et vous avez aussi, après, tout ce qui est 19e, 18e arrondissement avec le trafic de drogue, etc.
00:33:52 Là-dessus, nous, on préconise de revenir aux solutions, notamment de Rudolf Giuliani, qui avait, dans les années 90,
00:33:57 travaillé sur la... enfin, qui avait justement redressé New York, qui était dans une situation quasiment pire que celle de Paris dans les années 80, début des années 90.
00:34:05 Et pareil, il avait systématisé, on va dire, la chasse à la petite délinquance pour pouvoir, justement, ensuite, après, retirer tout le terreau fertile au crime organisé
00:34:16 et donc démanteler les différents bandes et gangs qui s'y visent.
00:34:20 - Parce que c'est vrai, Laurence Bonneau, quand vous vous promenez, vous voyez un vendeur à la sauvette, ou alors que vous voyez un...
00:34:25 les jeux de... ces fameux jeux de Bonnetot, au fond, ça semble inoffensif, pourtant c'est interdit, on le rappelle.
00:34:31 Et derrière, peut-être qu'aussi, qu'il y a des réseaux et une autre délinquance qui gravitent autour, c'est ça aussi qu'il faut comprendre.
00:34:37 - Oui, d'ailleurs, une équipe de François, après le viol de cette jeune femme, avait été, justement, faire une espèce de micro-trottoir sur le champ de Mars,
00:34:44 enfin, interroger les touristes et les commerçants, pas mal de touristes et de commerçants.
00:34:49 En ce qui concernait le viol de la jeune femme, soyons clairs, la quasi-totalité des touristes ne savaient même pas que ça avait existé.
00:34:55 Mais en tout état de cause, quand ils étaient mis au courant, ils disaient "bon ben, c'est un crime crapuleux, ça peut arriver dans n'importe quelle capitale".
00:35:02 Il y a d'ailleurs même une Brésilienne qui disait "vous parlez de sécurité à Paris, vous rigolez, j'espère".
00:35:07 Enfin, il y en avait même qui avaient la tendance à penser qu'il y avait plus d'insécurité ailleurs.
00:35:12 Par contre, ils disaient que l'objet de leurs préoccupations, c'était les pickpockets, justement, une petite délinquance, dans les métros, sur les lieux touristiques.
00:35:22 Parce que sinon, pour le soir, c'est pareil, ils disaient "on sait, c'est vrai partout, qu'il faut éviter de se promener tout seul dans des lieux peu fréquentés, sombres".
00:35:33 Et c'est peut-être la vitrine de Paris, la tour Eiffel, vous avez raison, mais enfin c'est aussi beaucoup les restaurants, les endroits où il y a de la lumière, le soir, les Champs-Élysées.
00:35:41 Mais par contre, cette petite délinquance-là, c'est ça qui leur pourrissait le plus la vie, qui les embêtait le plus.
00:35:51 Tout en disant "attention, dans tous les grands lieux touristiques, ça existe, il faut mettre un bémol".
00:35:57 Effectivement, ça existe, mais pour ceux qui connaissent la capitale, quand vous comparez des cartes postales d'il y a 15-20 ans, vous voyez même que la physionomie du Champs-de-Mars a changé.
00:36:07 Ce n'est plus la même chose, ça fait moins entretenu d'ailleurs, il y a toute une espèce d'atmosphère.
00:36:13 C'est vrai, vous avez raison. Il faut toujours regarder le passé pour observer le présent et l'avenir.
00:36:20 Et pour construire l'avenir, il faut toujours observer son passé, on ne peut pas vivre sans sa propre histoire.
00:36:24 Effectivement, en plus c'est un lieu convivial, il y a des pique-niques, il y a plein de choses sur ce Champs-de-Mars.
00:36:30 C'est inadmissible que ça devienne insécure le soir et malheureusement, on a besoin des touristes, des grands flux de touristes, on a besoin de cette carte postale.
00:36:41 Mais ça implique aussi des responsabilités, donc l'entretien, la sécurité, la mairie de Paris qui doit faire quelques efforts aussi sur l'embellissement de la ville,
00:36:50 sur la sécurité de la ville, sur les rats, sur tout un tas de choses comme ça.
00:36:53 C'est une responsabilité collective parce que Paris est une exception en France parce que c'est elle qui draine le plus de touristes.
00:37:00 Et donc l'État et la région doivent être impliqués et en tout cas, ils sont impliqués indiscutablement.
00:37:05 Mais on voit aussi le résultat, donc peut-être que l'implication n'est pas suffisante parce que le résultat est ce qu'on est en train d'observer à l'heure actuelle.
00:37:12 Et Mathieu, un véritable enjeu, en tout cas cette question de sécurité dans les lieux touristiques parisiens à un an des Jeux Olympiques, la Coupe du Monde aussi, même en septembre.
00:37:21 Tout à fait. C'est d'ailleurs le cap avec les Jeux Olympiques à Paris qui vont être organisés à l'été prochain.
00:37:26 Moi, je pense qu'il y a deux points à dissocier. C'est effectivement la réponse de l'État, de l'État national et donc du ministère de l'Intérieur.
00:37:33 La sécurité.
00:37:34 La sécurité globale avec un diagnostic aussi à poser sur Paris et au Trocadéro.
00:37:39 C'est quand même aussi, il faut le dire, majoritairement des étrangers qui posent problème en matière de sécurité et en matière justement de cette petite délinquance-là.
00:37:48 Et j'en veux pour preuve un chiffre qui est quand même que 93% des agressions et des vols dans les transports en commun en Île-de-France sont le fait d'étrangers.
00:37:55 Donc ça, c'est un des sujets liés à la politique migratoire et à ce que peut faire l'État au sens au ministère du Terre.
00:38:02 Ou l'absence de politique migratoire.
00:38:03 Ou l'absence de politique migratoire, évidemment, à réguler.
00:38:06 Le deuxième point, c'est aussi la mairie, ce que peut faire la mairie.
00:38:09 Et il ne faut pas non plus se tromper de sujet, c'est-à-dire qu'il y a 85% des Français qui vivent dans un territoire où il y a une police municipale.
00:38:16 La police municipale, les maires ont des pouvoirs de police.
00:38:20 Et donc Anne Hidalgo, qui se défausse souvent sur l'État en disant que l'État ne prend pas ses responsabilités et le ministère ne va pas assez loin en matière de sécurité,
00:38:27 elle a aussi un rôle à jouer.
00:38:29 Et là-dessus, on constate une explosion de l'insécurité dans les différentes grandes métropoles.
00:38:33 Il n'y en a pas qu'à Paris.
00:38:34 Je pense que nos téléspectateurs qui nous écoutent à Marseille, à Nantes, à Lille, à Lyon ou à Strasbourg rigolent en disant qu'ils pensent exactement la même chose.
00:38:42 Mais là-dessus, il faut que toutes les municipalités soient aux côtés de l'État central pour pouvoir lutter contre les phénomènes de délinquance.
00:38:48 La question de la sécurité, la question des transports aussi qui se posent à un an des Jeux olympiques,
00:38:53 avec aujourd'hui ce risque de pagaille dans les transports parisiens, puisque le trafic du RERB est totalement interrompu toute la journée sur un tronçon important.
00:39:03 Conséquence, les voyageurs, les voyageurs nombreux de Roissy-Paris-Charles de Gaulle, étaient invités à prendre des bus de remplacement.
00:39:10 Le point sur la situation ce matin avec Charles Pousseau et Célia Judas.
00:39:15 C'est une journée redoutée pour les usagers du RERB.
00:39:19 Fermés depuis samedi et jusqu'à ce soir pour cause de travaux, tous ont dû emprunter les bus de substitution mis en place ici à la plaine Saint-Denis.
00:39:29 Bien qu'informés de cette interruption, les usagers déplorent l'organisation mise en place.
00:39:35 Certains nous ont confié avoir dû adapter leur journée.
00:39:38 Je vous propose de les écouter.
00:39:39 C'est pas très bien organisé. Là, maintenant, je me suis réveillé à 5h30. Je suis 5h30 en dehors de chez moi. On va aller au travail.
00:39:50 Mais voilà, les bus, à chaque 1h, il y a un bus ou 30 minutes, je sais pas.
00:39:54 Ça nous arrange pas parce que ceux qui vont direct, ceux qui prennent le train vers Roissy, ça nous arrange pas du tout.
00:40:01 Parce qu'au lieu de prendre le direct, là, tu prends les correspondances, tu marches à 100 mètres, 200 mètres, et puis ça fait la galère totale pour les gens.
00:40:12 Parce qu'il y en a qui sont avec les bagages, les valises, les enfants.
00:40:16 Bien que 600 bus et 1000 conducteurs aient été mobilisés sur les tronçons fermés, il est en effet difficile pour la SNCF d'absorber le flux de voyageurs habituel du RERB.
00:40:28 Alors, pour ne pas saturer le dispositif de substitution mis en place, la SNCF, la préfecture de Paris, d'Île-de-France, ainsi que France Mobilité ont invité les usagers qui le pouvaient à limiter leur déplacement, en privilégiant notamment le covoiturage ou le télétravail.
00:40:46 Alors, avant de vous entendre, Clément Beaune, le ministre des Transports, s'est rendu sur les lieux ce matin. Il s'est exprimé il y a quelques minutes. On va l'écouter.
00:40:53 Le tronçon fermé à la circulation, le tronçon nord du RERB pendant 3 jours, c'était une nécessité. C'était totalement inédit avec cette ampleur.
00:41:02 Et pour répondre le mieux possible aux difficultés qu'engendrent évidemment la fermeture des transports publics, nous avons mis les services de l'État, la SNCF, les opérateurs de transport, la région Île-de-France, en place un dispositif de substitution qui, là aussi, est totalement exceptionnel et totalement inédit par son ampleur.
00:41:18 C'est 1 000 chauffeurs qui se sont mobilisés. Ce sont 600 bus qui viennent de toute la France pour apporter ce soutien auprès de 200 000 personnes qui habituellement, une veille de 15 août, utilisent le RERB et qui en ont besoin pour leur vie quotidienne, pour aller au boulot, parce qu'ils n'ont pas le choix, et à qui on doit aussi ce service public.
00:41:35 600 bus mobilisés, Denis Deschamps, 1 000 conducteurs. Pour le moment, on a entendu des voyageurs mécontents. Pour le moment, ça a l'air de plutôt bien se dérouler. On est au mois d'août. Fort heureusement, c'est un lundi. Néanmoins, ça reste un peu périlleux pour certains.
00:41:54 Bien sûr. En fait, c'est un sujet très délicat parce qu'ils ont dû probablement prendre la semaine la moins fréquentée de l'année, bien entendu. Ils ont "étudié" et calculé leurs coûts. Mais ça soulève un vrai, vrai sujet derrière ça. C'est l'entretien de nos réseaux en rentable.
00:42:14 Et malheureusement, je suis navré de dire par rapport à d'autres pays dans le monde, on a raboté les budgets depuis des années et des années. Des incidents pour ceux qui prennent les transports en commun, d'ailleurs, comme presque tous les franciliens.
00:42:28 Les retards sont permanents. Permanents. Des incidents qui provoquent des retards très conséquents. Donc, ça devient très compliqué. Donc, effectivement, les investissements sont nécessaires. Même peut-être qu'il faudrait qu'ils les accélèrent pour ne pas tomber dans une espèce de thermondisation des transports, comme on l'a vu dans certains pays, notamment l'Angleterre, où ça aboutit à des drames.
00:42:49 Il y a eu aussi des drames en France, d'ailleurs. Souvenez-vous. Donc, il faut absolument investir, investir massivement et surtout faire de la prévention, ne pas attendre que ça tombe en panne et que tout casse. On sait très bien qu'il y a des rails très anciens qui peuvent casser. Et bien évidemment, ça tombe toujours aux heures de pointe.
00:43:05 Et là, ce sont des millions de personnes, enfin, ce sont des millions de voyages en réalité. Et ça pose des véritables problèmes. Et d'ailleurs, ça gâche des heures de sommeil aux gens, des heures de travail. Donc, ça a des vraies conséquences économiques. Donc, plus ils sont dans l'anticipation, mieux c'est.
00:43:19 Alors justement, le ministre des Transports Clément Beaune, qui s'est également exprimé ce matin sur ses grands travaux concernant les transports. Écoutez-le.
00:43:29 Ce sont des travaux qui se poursuivront dans les mois qui viennent, qui concernent la modernisation du réseau de l'ennemi au baie du RER, la signalisation. J'anticipe une question qui est souvent posée.
00:43:39 On dit on fait ça au nom du Charles de Gaulle Express qui va relier le centre de Paris, Gare de l'Est un peu plus loin, jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle. Les deux sont intriqués, sont imbriqués.
00:43:49 Il n'y a pas un projet dissociable, dissocié de l'autre. Et donc, j'assume parfaitement que ces travaux sont avant tout pour améliorer le quotidien des Franciliens.
00:43:57 Par exemple, avec ce qu'on appelle des zones de retournement. Le président de la SNCF le détaillerait mieux que moi. Mais qui permet que quand on a des problèmes techniques sur une ligne,
00:44:05 on n'est pas obligé d'interrompre, comme on le vit souvent, toute une ligne ou un large morceau d'une ligne. Mais on peut interrompre seulement sur quelques stations.
00:44:11 Ça change la vie des Franciliens.
00:44:13 - Laurence Bénaud, on voit quand même une volonté avec ces travaux d'arranger la vie des Franciliens. Vous y croyez au vu de la réalité actuelle ?
00:44:22 - Comme Saint-Thomas, on veut voir pourquoi. - Exactement. Parce que le RERB, les gens qui le prennent s'en plaignent beaucoup à longueur d'année.
00:44:30 On s'en moque même. Mais juste, on parlait de médiatisation tout à l'heure. Moi, je suis surprise qu'on en parle maintenant.
00:44:37 Je n'ai pas l'impression qu'on ait parlé beaucoup avant de ces travaux qui n'ont pas dû être décidés hier, trois jours, pour que les gens puissent s'organiser,
00:44:46 pour dire attention à les entreprises et tout ça. Et comme autre chose, pour favoriser le covoiturage et tout ça.
00:44:53 Parce qu'il y a des gens qui travaillent aussi. Au mois d'août, il n'y a pas que les touristes. Il en reste qui travaillent.
00:44:57 Par exemple, est-ce qu'il y a la gratuité des voitures dans Paris ? Parce que c'est bien joli de dire aux gens, pour une fois, favorisez votre voiture, covoiturez, etc.
00:45:05 Après, il faut en faire quelque chose. Donc, au niveau de l'organisation, tout simplement, de l'anticipation, y compris d'ailleurs pour demander aux gens de le faire.
00:45:14 Qu'est-ce qui a été fait ? J'ai l'impression qu'on en parle aujourd'hui.
00:45:18 C'est vrai, Mathieu, qu'on aurait pu dire aux Parisiens qui travaillent aujourd'hui, par exemple, vous pouvez prendre vos voitures aux entreprises,
00:45:24 le stationnement sera gratuit, on vous facilitera les accès au parking, par exemple. Effectivement, ce n'a pas été mis sur la table, ce type de proposition très concrète.
00:45:35 Oui, bien sûr. Je pense que la politique des transports dans la capitale et dans la banlieue proche et lointaine en Ile-de-France,
00:45:43 elle souffre aussi un peu d'incohérence dans la mesure où déjà il y a beaucoup d'acteurs qui sont sur la table.
00:45:48 Il y a l'État avec Clément Beaune, ministre des Transports, il y a la SNCF qui gère le RER, il y a des faits, voilà, Ile-de-France Mobilité,
00:45:54 donc avec la région sur le métro, etc. Donc, il y a beaucoup d'acteurs sur la table à mettre en concertation.
00:45:59 Ça, c'est le premier élément. Et puis le deuxième élément, c'est la municipalité a tendance aussi à toujours punir, on va dire,
00:46:07 les travailleurs qui prennent, enfin la France du travail, qui prend la voiture et notamment les Franciliens qui prennent la voiture pour aller dans Paris.
00:46:14 Et aujourd'hui, rien n'est fait. Et même en anticipation, rien n'est fait pour justement permettre aux gens de pouvoir aller travailler avec sa voiture dans Paris.
00:46:22 Et ça pose aussi une autre interrogation, c'est que malheureusement, on a concentré beaucoup de personnes, non pas dedans Paris, mais tout autour de Paris.
00:46:34 Et en fait, on le voit simplement par les grues, avec des nouveaux immeubles qui se construisent partout.
00:46:38 Et malheureusement, la problématique du transport n'est pas adaptée par rapport à l'augmentation ou cette concentration de personnes.
00:46:46 Et on le voit, c'est la conséquence, c'est que les routes sont saturées. Maintenant, on a des bouchons à n'importe quelle heure, même à 6 heures du matin,
00:46:52 quand on rentre des aéroports. On a une situation des transports qui est un vrai problème. Les réseaux publics gérés par RATP, SNCF,
00:47:01 ils n'ont pas du tout suivi le mouvement, mais vraiment pas. Les RER sont saturés. Donc à chaque fois qu'il y a un accident, forcément, ça prend des proportions de dingue.
00:47:09 Et malheureusement, les routes en plus, il y a un autre phénomène, c'est que certains élus, comme la mairie de Paris, ne supportent plus la voiture,
00:47:16 alors qu'ils l'ont favorisé pendant des décennies. Et en fait, on se retrouve dans un effet ciseau, en fait, et on est coincé.
00:47:22 Et donc, l'infrastructure n'a pas suivi par rapport à la concentration des gens dans les villes.
00:47:27 Et on a le sentiment aussi, Laurence Bénet, qu'il n'y a pas toujours de plan B. On se souvient de ce qui s'est passé au début des vacances à Montparnasse.
00:47:33 Effectivement, le ministre des Transports s'est déplacé. Il a annoncé que le dispositif avec 600 bus, 1000 chauffeurs avait été mis en place,
00:47:41 pour permettre aux Franciliens de se déplacer. Mais ce plan B, cette stratégie de plan B, ce n'est pas toujours le cas. En tout cas, on a ce sentiment-là.
00:47:50 Absolument, parce que vous parlez de concertation entre les services. Mais c'est vrai. Parce que vous savez, moi, j'ai pas eu le temps de regarder,
00:47:57 mais je ne pleurerai pas du tout que, par exemple, il y ait des travaux la nuit, ou à partir de 21h30, sur les autoroutes qui vont aux aéroports.
00:48:06 C'est parfaitement possible. Je me rappelle, c'était il y a quelques années, avec une amie américaine, justement.
00:48:11 Elle était effarée. On prend la voiture pour aller chercher son père, avec ses bagages et tout ça, qui arrivait par un vol de nuit.
00:48:18 On essaye de prendre la 1, elle était fermée. On essaye de prendre la 3, elle était fermée aussi. Ce n'était pas les mêmes départements.
00:48:24 Mais vous savez quoi ? Eh bien, elles avaient fermé les deux axes qui allaient à l'aéroport international en même temps.
00:48:30 Si elle était américaine, elle n'en revenait pas. Elle avait les bras qui lui ont tombés. Si ça se trouve, on va apprendre que par-dessus le marché,
00:48:38 il y a plein de travaux sur le chemin du RER B, au nord comme au sud d'ailleurs, qui font qu'en plus, on ne peut pas prendre les routes.
00:48:49 Cet exemple avec votre amie américaine est intéressant, puisqu'on le répète encore, Denis Deschamps, dans un an, qu'est-ce qui va se passer des Jeux olympiques ?
00:48:57 On sait que beaucoup de touristes étrangers vont venir à Paris et dans la région parisienne. Il va falloir, là, pour montrer une belle image de la France,
00:49:06 c'est aussi ça l'enjeu des Jeux olympiques, que le transport ferroviaire marche à la minute près, fonctionne de manière impeccable.
00:49:14 J'ai du mal à croire qu'on n'aura plus de travaux dans un an, parce qu'il y a tellement de points de travaux en région parisienne, pas que à Paris,
00:49:21 mais en région parisienne, on a du mal à croire que tout sera terminé dans un an. Ça suscite aussi une interrogation, ces grands événements internationaux à Paris.
00:49:32 Il ne faudrait pas qu'il y ait énormément d'efforts de faits que pour l'événement en question. Je pense par exemple à la sécurité et qu'ensuite,
00:49:39 il y a un relâchement et qu'en fait, plus rien ne se passe et qu'en réalité, l'insécurité revienne.
00:49:44 Il faut que ça bénéficie ensuite au Fonds. C'est une question qu'on peut avoir. Est-ce qu'en général, les derniers Jeux olympiques,
00:49:51 est-ce qu'effectivement, bénéficient ensuite aux habitants des pays concernés, des villes concernées ?
00:49:56 Ça dépend. Il y a plusieurs modèles. Il y a effectivement le premier modèle Londres, où c'était plutôt positif en termes de retombée économique
00:50:01 pour la capitale britannique. Par contre, pour ce qui était des Jeux olympiques de Rio, c'était absolument les Jeux de 2016.
00:50:10 C'est ça, me semble-t-il. Il n'y avait effectivement aucune retombée avec notamment les projets « grands éléphants blancs »,
00:50:17 c'est-à-dire avec des stades, des infrastructures magnifiques qui ont été complètement délabrés ensuite.
00:50:22 Les Jeux olympiques n'ont pas permis au Brésil de pouvoir en profiter, d'être bénéficiaire net.
00:50:29 Et puis après, l'autre point que je vois aussi pour revenir sur la question des transports publics à Paris,
00:50:34 c'est aussi l'augmentation du coût pour les usagers du transport.
00:50:37 C'est très, très cher.
00:50:38 C'est-à-dire que quand on compare le modèle allemand aujourd'hui et le modèle français, les Allemands arrivent avec plus de budget,
00:50:45 certes, mais aussi avec une meilleure organisation, une meilleure efficience, à avoir des services publics de transport
00:50:50 qui sont très, très bas, très, très peu onéreux, voire gratuits pour certains.
00:50:53 Parfois gratuits.
00:50:54 Parfois gratuits. Alors que nous, en France, on a un coût qui est effectivement encore assez bas par rapport à Londres ou d'autres villes,
00:51:00 mais qui reste en augmentation.
00:51:01 Et désormais, la SNCF qui vous propose même de payer en trois fois votre billet, ça pourrait être un sujet de débat, effectivement.
00:51:08 Sur ce sujet-là, plutôt que de payer en trois fois, vous voyagez à l'étranger, vous prenez votre téléphone, vous payez très facilement avec le téléphone.
00:51:15 Entrée, sortie, tout est fluide. Nous, on a encore un système archaïque de tickets où c'est vraiment très compliqué.
00:51:20 Même un étranger, allez voir, par exemple, l'exposition exceptionnelle qu'il y a de Van Gogh aux Pays-Bas.
00:51:26 Vous arrivez, moi, je suis un étranger, je présente mon téléphone, tout est fluide.
00:51:30 Vous n'avez pas à prendre des tickets papier ou des choses comme ça. On n'est pas perdu.
00:51:34 Et je pense que là, on a un effort de modernisation à faire.
00:51:38 Et pour rebondir sur votre précédente question également, c'est peut-être que la SNCF, pour les usagers au quotidien comme l'ERRB,
00:51:44 peut-être qu'elle devrait communiquer aussi par texto, parce que maintenant, ça se fait de manière très facile.
00:51:48 Quand vous avez un problème avec les avions, on vous prévient par texto.
00:51:52 Et bien là, peut-être qu'ils pourraient aussi créer un lien avec leurs usagers tous les jours, avec des remontées possibles d'ailleurs de sujets.
00:51:58 Allez, sans mauvais jeu de mots, on a peut-être un train de retard sur ce dossier-là.
00:52:01 Allez, on va marquer une très courte pause. Dans un instant, on va revenir sur le choc après la barbarie à Cherbourg
00:52:07 et beaucoup d'interrogations, notamment sur le profil du suspect.
00:52:10 On en parlera justement avec Samuel Lepastier, le docteur Samuel Lepastier, psychiatre,
00:52:15 qui pourra nous éclairer justement sur le profil de ce suspect, en tout cas à partir des éléments dont nous disposons à cette heure.
00:52:22 Restez avec nous sur ces news. A tout de suite.
00:52:25 De retour sur le plateau de Midi News. Bienvenue.
00:52:31 Si vous nous rejoignez, on vous livre l'information, l'analyse, on la décrypte avec, autour de ce plateau,
00:52:36 Mathieu Hoque, secrétaire général le millénaire, à vos côtés, Laurence Béneux, rédactrice en chef, adjointe François et Denis Deschamps, analyste conférencier.
00:52:44 Dans un instant, le docteur Samuel Lepastier, psychiatre, sera en liaison avec nous.
00:52:49 On va revenir sur le profil du suspect après ce viol barbare, ces actes de torture indicibles.
00:52:56 On essaiera d'en savoir un petit peu plus sur le profil de cet homme de 18 ans mis en examen pour viol.
00:53:03 Je vous le rappelle. Mais tout de suite, on va retrouver Félicité Kindocky.
00:53:06 Bonjour, Félicité. Que faut-il retenir des toutes dernières informations ? C'est le journal avec vous.
00:53:11 Bonjour Olivier, bonjour à tous. À la une de l'actualité, l'autopsie du proviseur Stéphane Wittel prévue aujourd'hui.
00:53:18 Cette expertise permettra, entre autres, d'élucider les circonstances du décès de cet homme de 48 ans retrouvé mort dans son collège à Lisieux, dans le Calvados.
00:53:27 Si la piste de l'arrêt cardiaque a pu être étudiée, l'enquête s'oriente aujourd'hui vers une piste criminelle.
00:53:32 Le coût de la vie étudiante explose en France. À quelques semaines de la rentrée scolaire, une étude publiée par l'UNEF ce lundi alerte sur le coût de la vie étudiante cette année.
00:53:44 Le syndicat étudiant dénonce une réelle augmentation déjà marquée par l'inflation. Les chiffres avec Maxime Lavandier.
00:53:50 C'est un constat affligeant que dresse l'UNEF ce lundi. Dans son rapport annuel, le syndicat étudiant dénonce un coût de la vie étudiante en nette augmentation.
00:54:00 Une hausse de 6,47% en 2023, soit près de 595 euros de plus par an. Une année déjà marquée par la hausse des prix à la consommation de 4,5% en juin.
00:54:11 Jamais en 19 ans d'enquête, l'évolution du coût de la vie étudiante n'avait atteint de tel sommet.
00:54:16 Avec l'inflation et la flambée des prises alimentaires s'ajoute également la hausse des prix de l'énergie, +10,1% pour l'électricité et +22% pour le gaz.
00:54:26 L'augmentation des frais de transport vient également grever le budget des jeunes, +3,9% pour les boursiers et +5,9% pour les autres.
00:54:35 Notez aussi que le loyer premier poste de dépenses chez les jeunes est passé de 561 euros par mois en moyenne en 2022 à plus de 570 euros par mois.
00:54:44 Soit une augmentation de 1,7%. Le gouvernement avait annoncé en mars 500 millions d'euros supplémentaires à la rentrée pour élargir le nombre d'étudiants boursiers.
00:54:53 Une enveloppe insuffisante pour l'UNEF.
00:54:56 Du côté de la météo, 5 nouveaux départements sont désormais en vigilance orange dans le sud-ouest pour des risques d'orage, s'ajoutant aux 5 autres déjà en alerte canicule dans le centre-est.
00:55:07 Les nouveaux départements concernés sont la Corrèze, la Dordogne, le Lot, le Lot et Garonne ainsi que le Tarn et Garonne.
00:55:13 Au-delà des orages fortement plusieux attendus, des chutes de grêle et des rafales de vent à 70-80 km/h sont probables.
00:55:21 Dans l'actualité internationale, les feux qui ont ravagé l'archipel d'Hawaï laissent un lourd bilan d'au moins 93 morts et des paysages désormais calcinés par les flammes.
00:55:32 Une situation très critique pour les habitants et les ressortissants français qui ont tout perdu.
00:55:37 Un sujet de Sarah Fenzary.
00:55:39 Des images qui font froid dans le dos.
00:55:42 Hawaï n'est plus qu'un champ de ruines.
00:55:45 Une situation très critique pour les habitants et les ressortissants français tombés amoureux de ce petit paradis.
00:55:52 On a ce qu'il faut pour quelques jours, on a assez d'essence pour l'électricité temporaire et on a assez d'eau et de nourriture pour probablement 5 jours.
00:56:06 Cette française n'aurait jamais cru vivre ça un jour.
00:56:09 Il va y avoir malheureusement des dégâts et le résultat de ce feu va être beaucoup plus important que ce qu'on peut s'imaginer.
00:56:21 Le consulat général de France à San Francisco continue d'observer attentivement la situation.
00:56:27 Il est recommandé de suivre les consignes des autorités locales.
00:56:31 Pour cette française, il est hors de question de quitter son île.
00:56:34 On va rester, on va reconstruire et là et là, ça sera encore mieux que ce que c'était.
00:56:44 Joe Biden a annoncé la mobilisation de tous les moyens fédéraux disponibles et a déclenché l'état de catastrophe naturelle.
00:56:53 Et pour finir ce spectacle époustouflant en Sicile, l'Etna, le volcan le plus actif d'Europe a illuminé le ciel cette nuit depuis l'Italie.
00:57:02 Le volcan est entré dans une phase de pré-alerte selon l'Agence nationale italienne de protection civile.
00:57:07 Cela signifie qu'une fontaine de lave imminente est très probable.
00:57:11 L'Etna entre fréquemment en éruption mais ses explosions entraînent rarement des dégâts importants.
00:57:16 C'est la fin de ce JT, c'est à vous Olivier.
00:57:19 Merci beaucoup, félicité, félicité Kindo qui que vous retrouverez donc à 13h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:57:25 A la une également aujourd'hui, le choc après la barbarie dans la commune de Cherbourg.
00:57:32 Je vous le rappelle, un homme de 18 ans mis en examen pour le viol accompagné de tortures et actes de barbarie, des faits indicibles.
00:57:39 Bien évidemment, ils ont eu lieu le 4 août.
00:57:42 La victime, une jeune femme toujours entre la vie et la mort.
00:57:46 Le suspect, il s'appelle Umar et il est connu des services de police.
00:57:50 Selon une source policière citée par le Figaro, il aurait notamment agressé sexuellement sa petite soeur de 4 ans.
00:57:57 Il a été placé en détention provisoire vendredi soir.
00:58:00 Après de tels actes aussi barbares, aussi horribles, beaucoup d'interrogations, on a besoin de réponses effectivement.
00:58:08 On va essayer d'être éclairé avec le docteur Samuel Lepastier, psychiatre qui est en liaison avec nous.
00:58:15 Bonjour docteur, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:58:19 Peut-être sur les faits, ces faits indicibles, ces tortures, ces actes de barbarie, qu'est-ce que vous en tant que psychiatre vous observez ?
00:58:31 Qu'est-ce que ça peut révéler du profil d'un homme ?
00:58:35 Oui, dans cette histoire en particulier, je n'ai pas d'éléments d'information, pas davantage que vous.
00:58:41 Je parlerai donc du viol en général.
00:58:44 Il est admis que les violeurs n'ont pas forcément de troubles psychiatriques au sens strict du terme.
00:58:52 En revanche, ils présentent des altérations graves de la personnalité avec atteinte du sens social.
00:59:00 Parce que le viol est un crime, il y a deux conditions pour réaliser un viol.
00:59:06 D'une part, avoir de très fortes pulsions agressives, ce qu'on comprend parfaitement,
00:59:11 davantage d'ailleurs de pulsions agressives que de pulsions sexuelles.
00:59:14 Et ensuite, avoir une pathologie narcissique, à savoir une absence totale d'empathie à l'égard des victimes.
00:59:23 Parce qu'autrement, l'individu ordinaire peut avoir des pulsions, des mouvements,
00:59:28 mais il est retenu dans son passage à l'acte par sa capacité à se mettre à la place de sa victime,
00:59:34 ce dont le violeur ou le criminel en général est totalement dépourvu.
00:59:38 Et là, dans le cas qui nous intéresse, il y a effectivement ce viol qui est terrible,
00:59:43 et également ces actes de torture, sans rentrer dans les détails,
00:59:48 des actes épouvantables qui ont perforé la victime.
00:59:52 Là encore, qu'est-ce que ça dit de ce suspect, ou des suspects en général, avec ces actes de torture ?
00:59:59 En ce qui concerne le suspect, on voit bien qu'au fond, ce n'est pas la sexualité qui importe,
01:00:04 mais la sexualité est un prétexte pour exprimer des violences.
01:00:08 Il peut y avoir effectivement des pénétrations sans se servir de son pénis,
01:00:13 il peut y avoir des actes d'agression, c'est simplement l'idée d'exercer une emprise sur l'autre et de le détruire.
01:00:20 Le sexe en étant un des instruments.
01:00:23 Mais l'important, c'est effectivement la destruction et la négation de l'autre.
01:00:27 On sait que le suspect, d'après le Figaro, était déjà connu des services de police,
01:00:33 notamment pour avoir agressé sexuellement sa sœur de 4 ans.
01:00:38 Précisément, dans ce cas-là, comment est accompagnée une personne qui fait de tels actes ?
01:00:46 Comment est-ce que ça se passe au niveau psychiatrique ?
01:00:49 Je vais mettre un bémol.
01:00:52 Si effectivement il était assuré qu'il avait violé sa sœur de 4 ans,
01:00:56 il serait mis en examen aujourd'hui, condamné, et nous le saurions.
01:01:00 Si nous ne le savons pas, c'est que c'est peut-être aussi une meurtre, peut-être qu'on le prête au riche.
01:01:06 Donc je pense qu'il faut pour l'instant le laisser de côté,
01:01:09 ce qui ne veut pas dire qu'on ne reviendra pas là-dessus.
01:01:11 Ce qu'on essaie de mettre en place, ce sont des groupes de parole,
01:01:16 tout ce qui peut renforcer le lien social, soit immédiatement, soit à long terme,
01:01:23 peut limiter le risque.
01:01:24 Il y a aussi simplement le fait que la sanction pénale en tant que telle est une forme de traitement.
01:01:30 Le premier réflexe qu'on pourrait avoir, c'est de se dire
01:01:33 « ce suspect est complètement fou, il ne pourra pas être jugé, ce n'est pas forcément le cas ? »
01:01:38 Non, pas forcément.
01:01:40 Il y a beaucoup de condamnations pour viol,
01:01:42 et des dizaines de milliers d'ailleurs, ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel malheureusement.
01:01:49 Pour qu'effectivement il soit non jugé,
01:01:54 il faudrait que son acte ait été commis sous l'influence d'un délit régulier,
01:02:00 ce qui pourrait être le cas d'ailleurs, mais rien ne l'indique pour l'instant.
01:02:04 Mais le simple fait de nuire, de choisir une victime,
01:02:08 montre qu'il y a un sens à son acte, et en ce sens, il faut le condamner.
01:02:12 Pour ma part, je pense que même lorsque quelqu'un a commis un acte délictueux ou criminel
01:02:19 sous l'influence de la folie, la condamnation est utile,
01:02:23 même si la peine s'exerce dans un hôpital, le temps de la peine,
01:02:29 parce qu'à ce moment-là, ça donne aussi à l'auteur une certaine possibilité de récupération,
01:02:36 d'avoir payé sa dette à l'égard d'un suicide,
01:02:39 ce qui est mieux que quelqu'un qui n'aurait pas été condamné,
01:02:42 qui porterait en permanence le poids de son acte.
01:02:44 Denis Deschamps, à mes côtés, souhaiterait également vous poser une question.
01:02:49 Bonjour docteur.
01:02:51 Moi je rebondis sur la question qui est dans le bandeau,
01:02:55 comment expliquer une telle violence ?
01:02:57 Est-ce que vous pourriez nous apporter votre éclairage ?
01:03:00 En tout cas, moi je soulève des questions sur le manque de repères d'une certaine catégorie de jeunesse,
01:03:08 un manque d'autorité dans les familles déstructurées ou les familles monoparentales,
01:03:13 et peut-être aussi un manque de modèles,
01:03:17 soit par le papa ou la maman, soit par rapport à quelqu'un qui pourrait nous tirer vers le haut,
01:03:23 ça peut être un professeur d'ailleurs, qui nous donne un modèle,
01:03:26 pour alimenter la curiosité, pour acquérir du savoir.
01:03:30 Et en parallèle de cela, quelle est à votre avis l'influence de la violence délivrée dans les jeux vidéo,
01:03:37 dans les séries télé, où les jeunes s'en abreuvent énormément ?
01:03:41 Vous posez une bonne question, mais je répondrai peut-être un peu à côté.
01:03:48 Le problème n'est pas de savoir pourquoi on commet une telle violence,
01:03:53 nous avons tous des mouvements violents au fond de nous,
01:03:56 ne serait-ce que justement avec les jeux vidéo, la vue de films policiers,
01:04:00 les livres policiers, les violences à la télévision,
01:04:03 et la plupart d'entre nous ne commettent pas ces actes.
01:04:06 La question est de savoir pourquoi les mécanismes normalement inhibiteurs,
01:04:10 dont vous avez parlé, l'éducation, la contrainte morale, pourquoi ces mécanismes font-ils défaut ?
01:04:17 Ces mécanismes font défaut soit dans un cas de psychose, de délire, qui est extrêmement rare,
01:04:22 soit effectivement parce qu'il y a eu une éducation spontanée extrêmement narcissique,
01:04:28 et qu'à ce moment-là, il y a une perte du lien social,
01:04:31 une incapacité à se mettre à la place d'autrui.
01:04:34 Je travaille pour ma part à mi-temps dans une cité de la Seine-Saint-Denis,
01:04:39 je vois beaucoup de jeunes, bon, c'est vrai qu'ils ont plutôt tendance à la délinquance,
01:04:46 mais ils ne sont pas loin de là tous des violeurs.
01:04:49 Il y a environ entre 100 000 et 200 000 viols commis chaque année en France,
01:04:55 on ne connaît pas les chiffres, et je ne sais pas si on a fait une statistique
01:04:59 sur les conditions sociales, culturelles ou familiales de ces 200 000 violeurs.
01:05:05 Il y a par exemple des viols conjugaux, il y a des gens très bien insérés qui commettent des viols,
01:05:12 la majorité des viols sont commis au sein de gens qui se connaissent et au sein d'une même famille.
01:05:17 Je voulais revenir, Mathieu, je voudrais vous poser une question,
01:05:20 mais je voudrais revenir sur la question de la peine.
01:05:22 Pour un criminel sexuel, est-ce qu'une peine de prison, au fond, ça a une conséquence concrète ?
01:05:28 Est-ce que ça permet finalement une prise de conscience de la part de l'auteur ?
01:05:33 En principe, oui. C'est-à-dire que la peine de prison est une sanction de la loi,
01:05:39 qui montre que la loi existe, et je le répète, c'est quelque chose qui peut être curatif,
01:05:44 même dans des cas de folie. Ça montre effectivement qu'on n'agit pas par vengeance personnelle,
01:05:50 mais que la loi s'applique pour tout le monde. Cela étant, à partir de ce principe,
01:05:54 il y a évidemment la réalité de la prison, la promiscuité avec d'autres délinquants,
01:05:59 et cette pétition de principe est amendée, mais il ne reste effectivement que la sanction nécessaire,
01:06:05 et qu'elle est un geste, une sanction ferme, bien entendu,
01:06:09 qui est un geste qui est la première étape vers la rééducation.
01:06:12 J'ai vu un certain nombre de gens délinquants, pas forcément des violeurs,
01:06:16 des auteurs de violences sexuelles plus légères, qui dès lors qu'ils sont inculpés,
01:06:22 dès lors qu'ils sont mis en examen, viennent consulter pour dire qu'ils ne sont pas responsables
01:06:27 puisqu'ils sont malades, et donc on ne doit pas les punir.
01:06:29 Et dès lors que la poésie s'arrête, ils cessent de venir en consultation.
01:06:33 Donc je crois que la sanction est un préalable à tout traitement.
01:06:37 Mathieu, aux secrétaires généraux, le Millénaire souhaite également vous interpeller.
01:06:41 On a beaucoup de questions, bien évidemment, après ce drame terrible, Mathieu.
01:06:46 Oui, bonjour docteur, merci Olivier.
01:06:48 Ma question va rejoindre un peu celle d'Olivier.
01:06:50 Justement, en termes de prise en charge, on dit souvent, en fonction des conclusions du juge,
01:06:59 il y a soit l'hôpital, soit la prison.
01:07:03 Est-ce que, justement, quand on dit qu'on envoie les personnes à un hôpital psychiatrique,
01:07:07 on a quand même aussi, pour les autres patients qui n'ont pas fait de crimes ni de délits,
01:07:12 le mélange n'est pas forcément bon ?
01:07:16 D'un autre côté, on peut se dire aussi que la prison n'est pas adaptée.
01:07:20 Vous avez commencé à donner des éléments de réponse.
01:07:22 Est-ce qu'il y a une troisième voie qui est possible,
01:07:24 avec notamment les unités sanitaires en milieu pénitentiaire ?
01:07:27 Et quel est l'état des lieux de cette réponse-là qu'on peut apporter à ce type de criminels ?
01:07:35 Il y a effectivement des unités psychiatriques spécialisées aux patients difficiles,
01:07:43 ce sont des patients réputés être violents, même s'ils n'ont fait l'objet d'aucune condamnation.
01:07:49 Et je dirais, par exemple, ce sont des patients qui n'ont pas de couteau
01:07:53 et qui ne sont pas, en principe, livrés à eux-mêmes en permanence.
01:07:59 Donc il existe des structures intermédiaires.
01:08:02 Personnellement, je ne pense pas que l'option soit prison ou hôpital psychiatrique.
01:08:07 Même en prison, il existe des unités, comme celle qu'avait montée en son temps Claude Baillier,
01:08:12 de prise en charge des délinquants et des violeurs.
01:08:15 Docteur, avant de vous libérer peut-être cette question,
01:08:19 le suspect de 18 ans à Cherbourg devrait voir dans le cadre de l'enquête l'un de vos confrères.
01:08:26 Qu'est-ce que le psychiatre devra déterminer à présent ?
01:08:30 C'est une question compliquée, puisque le psychiatre n'a pas assisté à l'acte.
01:08:36 Il a le rapport de police, les antécédents,
01:08:39 mais au fond, il est comme nous, comme les policiers tributaires, de ce que le patient lui dira.
01:08:46 Donc on n'est pas dans le cadre d'une expertise médicale où on fait des radios,
01:08:50 où on a des amas biologiques. Donc c'est pour ça que l'expertise psychiatrique...
01:08:53 Alors on a un problème de liaison avec le docteur Samuel Lepastier.
01:08:59 En tout cas, un grand merci docteur Samuel Lepastier.
01:09:02 Voilà, vous êtes avec nous, on vous entend à nouveau pour conclure.
01:09:05 Allez-y, on vous entend.
01:09:07 Oui.
01:09:09 Voilà, on a un problème de liaison. Nous arrivions au terme de cette interview.
01:09:15 On remercie le docteur Lepastier, psychiatre, de nous avoir effectivement éclairé,
01:09:20 même s'il est vrai, Laurence Bénud, il reste encore beaucoup de zones d'ombre,
01:09:23 notamment sur l'enquête, puisqu'on parle d'agression sexuelle sur sa petite sœur de la part de ce suspect.
01:09:30 En tout cas, il serait connu par les services de police pour de tels faits.
01:09:35 Maintenant, on peut s'étonner qu'il n'y ait pas eu de suite judiciaire connue à cette heure.
01:09:40 On a très peu d'éléments, il faut faire attention, prendre des pincettes.
01:09:44 Absolument. Ceci dit, j'entendais ce médecin qui disait,
01:09:47 non mais s'il l'avait fait, s'il y avait eu agression sexuelle sur sa petite sœur,
01:09:50 ou même viol, on le saurait, parce qu'il aurait été condamné,
01:09:54 ou il y aurait eu une information judiciaire ouverte.
01:09:56 Ce n'est pas évident.
01:09:58 Ce n'est absolument pas vrai. Déjà, s'il avait moins de 14 ans au moment des faits,
01:10:02 je ne dis pas qu'ils ont eu lieu, mais apparemment il était connu là-dessus,
01:10:05 il n'y avait rien du tout qui se passait, puisqu'il avait moins de 14 ans.
01:10:09 Et puis même après, surtout mineurs, les crimes sexuels, les agressions sexuelles,
01:10:16 c'est quand même, notamment sur mineurs, en plus de la part de mineurs,
01:10:22 c'est quand même très très difficile, non seulement d'établir la preuve,
01:10:28 mais la justice est extrêmement réticente.
01:10:30 Ils ont déjà du mal à mettre en prison des violeurs majeurs, par don de le dire,
01:10:35 et à faire exécuter les peines de prison.
01:10:38 Donc, quand ça concerne les mineurs, et puis, qu'il y ait une sanction,
01:10:46 que ce soit préalable au traitement, ça le médecin le dit, c'est son métier,
01:10:51 je le crois volontiers, mais il y a une chose qui est sûre,
01:10:55 c'est qu'on est quand même sur des criminalités où il y a énormément de récidives.
01:10:59 Alors, une peine immédiate, justement pour les mineurs, pour leur dire,
01:11:04 c'est ce qui est préconisé d'ailleurs, par son pédopsychiatre,
01:11:07 pour leur dire "attention, c'est grave".
01:11:10 Tout de suite sanctionné pour qu'il y ait une crosse de conscience de la gravité des faits.
01:11:13 On ne le fait pas, parce qu'on ne s'en rend pas compte.
01:11:16 Malheureusement, on ne le fait pas, et puis, quand c'est des criminels sexuels
01:11:21 qui sont plus âgés, malheureusement, souvent c'est trop tard,
01:11:25 et on se rend compte que, pas tout le temps, mais très souvent,
01:11:29 c'est quand même des très très fortes hauts de récidive sur ce genre de criminalité.
01:11:33 En tout cas, dans ces actes terribles de barbarie à Cherbourg, encore beaucoup.
01:11:36 On va suivre de très près l'enquête, bien évidemment,
01:11:40 concernant, je vous le rappelle, cet homme, ce suspect de 18 ans,
01:11:46 placé aujourd'hui en détention provisoire.
01:11:48 Dans l'actualité, également, cette question sur l'immigration.
01:11:53 Après la mort de 6 migrants afghans,
01:11:56 ils tentaient de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni.
01:11:59 Ces exilés étaient à bord d'une embarcation avec une soixantaine de personnes.
01:12:04 La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée,
01:12:08 elle, s'est saisie de l'enquête.
01:12:10 Une enquête ouverte pour homicide et blessures involontaires,
01:12:12 aide aux séjours irréguliers et association de malfaiteurs.
01:12:16 Pour lutter contre l'immigration illégale,
01:12:18 le Royaume-Uni, de son côté, a décidé de durcir le ton.
01:12:22 On voit ces explications de Dunyatengour et on en parle ensuite.
01:12:26 Les drames se succèdent dans la Manche.
01:12:29 Samedi dernier, ce sont au moins 6 migrants afghans qui ont trouvé la mort
01:12:34 alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre à bord d'une petite embarcation.
01:12:38 Si les autorités mettent en cause la responsabilité des passeurs,
01:12:42 les candidats à l'immigration illégale, eux, restent nombreux malgré les risques qu'ils encourent.
01:12:47 Nombre d'entre eux continuent de voir l'Angleterre comme un eldorado.
01:12:51 Mon rêve, c'est d'étudier.
01:12:54 Je connais l'anglais et j'aimerais étudier dans leurs universités.
01:12:57 C'est la seule raison pour laquelle on veut aller là-bas.
01:13:00 Pourtant, côté britannique, le gouvernement n'hésite pas à afficher le durcissement de sa politique migratoire.
01:13:07 Je sais qu'arrêter les bateaux est la priorité des Britanniques
01:13:11 et je ferai donc tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire.
01:13:14 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement, vous ne pouvez pas rester,
01:13:17 peu importe les efforts déployés.
01:13:19 Malgré la fermeté affichée du Royaume-Uni,
01:13:22 les traversées périlleuses à bord de petites embarcations se multiplient quotidiennement.
01:13:27 Depuis 2018, plus de 100 000 migrants illégaux ont rejoint l'Angleterre par voie maritime.
01:13:33 C'est vrai qu'on le voit, que le Royaume-Uni durcit le ton vis-à-vis des migrants.
01:13:39 Et dans le même temps, on constate aussi que c'est la destination de ces personnes exilées,
01:13:46 c'est le Royaume-Uni ou rien.
01:13:49 On va en entendre dans un instant.
01:13:52 Pour quelle raison ?
01:13:53 C'est cette attractivité économique du Royaume-Uni depuis des années
01:13:57 qui fait qu'il y a cet appel d'air ?
01:13:59 Oui, tout à fait.
01:14:00 Le Royaume-Uni, de toute façon, c'est plus facile de travailler au Royaume-Uni
01:14:04 qu'en France, dans un certain nombre de secteurs d'activité.
01:14:08 C'est plus attractif pour ce type d'immigration.
01:14:11 Un deuxième point aussi, c'est qu'il y a 100 millions de migrants dans le monde.
01:14:18 Pour l'instant, la plupart, c'est aussi entre les pays du Sud.
01:14:20 On observe une mutation de l'immigration aujourd'hui, des migrations,
01:14:24 avec notamment une immigration qui provient plutôt de la corne est de l'Afrique,
01:14:29 le Soudan, l'Ethiopie, l'Erythrée, ce genre de pays, la Somalie,
01:14:34 qui sont plutôt anglophones, des pays en guerre.
01:14:37 Et aussi, tout ce qui est Pakistan, au Moyen-Orient,
01:14:40 donc Pakistan et Afghanistan, aussi des pays plutôt anglophones,
01:14:43 et qui alimentent une immigration qui passe par le Proche-Orient,
01:14:49 donc la Turquie, et aussi la filière du Maghreb,
01:14:53 avec des profils de migrants qui veulent aller uniquement au Royaume-Uni
01:14:56 parce qu'ils ont de la famille là-bas, parce qu'ils ont un proche, un parent,
01:15:00 un cousin ou un ami, et qui entraînent le fait que les migrants
01:15:05 veulent uniquement aller au Royaume-Uni, et pas en France, en Allemagne
01:15:08 et pas dans d'autres pays.
01:15:09 Et donc ça, ça suppose une politique de coopération entre le Royaume-Uni
01:15:13 et entre les pays de l'Union européenne,
01:15:15 notamment dans tout ce qui va être les réseaux de consulat,
01:15:17 pour permettre à ces personnes-là de pouvoir faire leur demande d'asile,
01:15:22 non pas au Royaume-Uni, non pas en Europe, mais dans des pays proches,
01:15:25 des pays un peu plus sûrs, ou alors dès qu'ils arrivent aux portes de l'Europe,
01:15:29 comme c'est le cas aux États-Unis.
01:15:30 Mais ça veut dire quoi, au fond ?
01:15:31 Une coopération entre le Royaume-Uni et la France,
01:15:34 pas suffisamment appuyée, ou pas suffisamment...
01:15:40 Je ne trouve pas le terme, vous allez m'aider peut-être, Denis Deschamps.
01:15:45 Une coopération peu efficace, voilà.
01:15:48 Peu efficace, finalement, et des passeurs derrière,
01:15:51 qui sont malins et qui se réorganisent en permanence.
01:15:56 C'est tout à fait juste.
01:15:59 Moi, je rebondis juste sur ce qui vient d'être dit.
01:16:02 Il faut se poser la question du qui et du pourquoi.
01:16:05 Vous avez abordé le pourquoi.
01:16:10 Le qui, c'est assez intéressant, parce qu'en fait,
01:16:13 on se rend compte dans les nationalités des personnes
01:16:17 qui veulent absolument aller en Angleterre.
01:16:20 La première nationalité, semble-t-il, d'après ce que j'ai lu,
01:16:24 c'est les Albanais, qui font partie de l'Europe, d'ailleurs.
01:16:28 Et la deuxième nationalité, ce sont les Indiens.
01:16:31 Donc, ils veulent absolument aller en Angleterre et pas en France.
01:16:34 Donc là, il y a une vraie raison.
01:16:36 Et donc, effectivement, il y a souvent soit de la famille,
01:16:39 soit leur culture leur dit que c'est un pays d'accueil,
01:16:42 par exemple avec l'Inde ou le Pakistan.
01:16:44 Et donc, en fait, ils ont une attraction naturelle vers l'Angleterre.
01:16:49 L'Angleterre a un profil économique qui permet un certain nombre de choses.
01:16:53 Donc, effectivement, dans la conscience populaire des migrants,
01:16:56 c'est un eldorado, soyons très clairs, c'est un eldorado.
01:17:00 Et je le rappelle, ils sont prêts à risquer leur vie
01:17:03 pour franchir ce rail de la Manche.
01:17:07 Et puis, effectivement, il y a des gens qui fuient leur pays
01:17:12 parce qu'ils sont en guerre et il y a des gens qui fuient les dictatures.
01:17:16 Il y a ça aussi.
01:17:18 Et quand vous voyez les événements dramatiques de ce week-end,
01:17:21 il y avait des Afghans qui venaient d'Afghanistan.
01:17:24 C'est un pays extrêmement lointain.
01:17:26 Ils ont traversé énormément de pays, des conditions compliquées.
01:17:29 Et donc, en fait, vous voyez, c'est une question de survie pour eux.
01:17:32 Et justement, Patrick Stéphanie, l'ex-secrétaire général du ministère de l'Immigration
01:17:37 qui était avec nous ce matin, revenait sur ces passeurs qui font évoluer leur méthode.
01:17:42 On en parle dans un instant. Je vous donnerai l'apparence, Laurence Béneux.
01:17:45 Mais avant, on marque une très courte pause.
01:17:48 On revient tout de suite. Restez avec nous sur CNews.
01:17:51 La question de l'immigration au cœur de l'actualité. A tout de suite.
01:17:54 Et de retour sur le plateau de Medi-News. Bienvenue.
01:18:02 Si vous nous rejoignez, on analyse, on décrypte l'actualité.
01:18:05 Toujours avec Mathieu Hocq, Laurence Béneux, Denis Deschamps.
01:18:09 On va parler de Gérald Darmanin. Tiens, dans un instant, Gérald Darmanin
01:18:13 qui se finalement projette vers la prochaine présidentielle de 2027.
01:18:18 Votre avis ? Dans un instant, mais avant, continuons cette discussion
01:18:22 autour de la question migratoire. Avec, on le disait, le Royaume-Uni
01:18:27 qui, de son côté, durcit le ton. De l'autre côté, des passeurs, eux,
01:18:31 qui se réorganisent. Des passeurs dans le viseur de l'exécutif français,
01:18:35 en tout cas. On va écouter à ce sujet Patrick Stefanini,
01:18:38 l'ex-secrétaire général du ministère de l'Immigration,
01:18:41 était sur notre antenne ce matin. Écoutez-le.
01:18:43 Les migrants et les passeurs ont changé de technique.
01:18:47 Et que désormais, ils essayent de traverser la Manche à bord de petits bateaux.
01:18:51 Et on a assisté en trois ans à une augmentation exponentielle
01:18:55 du nombre des traversées ainsi réalisées. On est passé de 8 000 en 2020
01:19:02 à près de 50 000 en 2022. Et malheureusement, ces tentatives
01:19:08 de franchissement de la Manche s'accompagnent de drames.
01:19:10 Je rappelle qu'il y a eu 39 morts en 2021. Et puis, il y a eu le drame
01:19:16 qui est survenu dans la nuit de samedi à dimanche.
01:19:19 Laurence Bénon, on entendait le secrétaire à la maire samedi s'exprimer
01:19:23 après ce drame et exprimer clairement que les passeurs étaient dans le viseur
01:19:29 du gouvernement. Néanmoins, ça s'apparente à une mafta.
01:19:32 Il faut le dire, c'est très compliqué. Il faudrait une coopération européenne
01:19:36 plus forte sur ce sujet. Il faut que tous les pays européens
01:19:39 s'attaquent finalement au démantèlement de ces passeurs.
01:19:42 C'est ça la priorité aujourd'hui ?
01:19:43 Mais bien sûr. Ce qu'il y a, c'est que c'est la priorité depuis longtemps
01:19:46 et puis pas seulement là-dessus. Parce qu'il faut bien se rendre compte
01:19:48 que les criminalités organisées en général, elles se referent rarement
01:19:52 sur une seule activité. On se rend très vite compte que c'est les mêmes,
01:19:57 qu'on retrouve les mêmes sur la traite humaine, par exemple la traite des enfants,
01:20:00 la traite des femmes, le trafic de drogue, le trafic d'armes.
01:20:03 Très très vite, quand il y en a quelques-uns qui se font attraper,
01:20:08 ce qui n'est pas souvent, on se rend compte que souvent,
01:20:11 ils sont à la croisière de plusieurs criminalités.
01:20:13 On avait parlé de l'espace Schengen, des coopérations entre la justice et les polices.
01:20:20 Pardon, mais ça marche extrêmement mal. Plein plein de raisons.
01:20:24 Donc effectivement, si on veut avancer là-dessus, au niveau de ces criminalités organisées,
01:20:31 là, oui, il faudrait une coopération. Ça fait 20 ans que ça se dit,
01:20:36 ça fait plus que ça, ce n'est pas fait.
01:20:40 Et le Royaume-Uni qui durcit le ton, la France dans le même temps.
01:20:43 On attend à la rentrée, Denis Deschamps, ce projet de loi immigration.
01:20:48 Alors qu'est-ce que ça va donner ? La régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension,
01:20:52 proposition de l'exécutif, on le sait. Est-ce que ça peut faire appel d'air ?
01:20:56 On parlait du Royaume-Uni tout à l'heure, effectivement,
01:20:58 attractif économiquement pour les migrants.
01:21:02 Est-ce que, effectivement, cela pourrait être le cas pour la France
01:21:06 si cette proposition de l'exécutif passait ?
01:21:09 Je crains que cette proposition suggère ou en tout cas déclenche
01:21:15 quelque passionnalité parce qu'on va parler d'une liste de métiers en tension.
01:21:20 Forcément, il y en a qui vont être d'accord, d'autres pas du tout.
01:21:23 Donc, je crains qu'un certain nombre de partis utilisent cette proposition
01:21:29 pour essayer de se faire entendre parce qu'on a des échéances électorales en plus.
01:21:32 Donc, vous imaginez bien que ça va y avoir des dissonances dans tous les sens.
01:21:35 Et je ne suis pas sûr que ça règle le problème sur le fond.
01:21:38 Et effectivement, vous avez tout à fait raison, en filigrane,
01:21:42 la solution ne peut être que politique et politique au niveau européen.
01:21:47 Parce que malheureusement, on a vu dans les jungles de Calais ou autres,
01:21:51 au niveau local, on est débordé par le sujet parce qu'il y a des conditions humaines
01:21:56 où il faut les loger, les nourrir et les traiter dignement.
01:22:00 Donc, ça, c'est une situation locale compliquée.
01:22:02 Et au niveau national, on a beau dire, on a beau faire,
01:22:06 mais en attendant, jusqu'à maintenant, c'était assez impuissant comme politique.
01:22:10 Et donc, la seule réponse possible, efficace et déterminée ne peut être qu'au niveau européen.
01:22:15 Et au niveau européen, on l'a évoqué avec les nationalités.
01:22:19 Malheureusement, ces migrants traversent l'Europe comme une passoire,
01:22:24 véritablement comme une passoire.
01:22:25 Ils ont même traversé plusieurs pays pour arriver jusque en face de l'Angleterre.
01:22:31 Et malheureusement, certains pays sont totalement débordés.
01:22:34 Je pense à l'Italie notamment.
01:22:36 Et d'ailleurs, la question du Niger est très importante
01:22:38 parce que c'est un couloir de migration pour remonter vers l'Italie.
01:22:42 Donc, il y a des pays qui ont énormément de frontières à surveiller,
01:22:46 j'allais dire protéger bêtement, non, à surveiller.
01:22:48 Et malheureusement, ils sont débordés.
01:22:50 Donc, il faut aider certains pays.
01:22:52 Et puis d'autres, en fait, où Frontex n'est pas à la hauteur.
01:22:56 Alors, en même temps, il faut aussi reconnaître le point important,
01:22:59 c'est que l'Europe est encore en construction, l'Union européenne,
01:23:03 que Frontex également, et qu'il faut s'améliorer au fur et à mesure.
01:23:07 Mais là, le sujet est d'ampleur parce que vous savez très bien
01:23:09 que des zones de conflit, il y en a plein dans le monde,
01:23:11 et que nous avons une Afrique qui va représenter 2,5 milliards d'habitants demain matin,
01:23:16 avec beaucoup, beaucoup de jeunesse,
01:23:18 et que s'ils n'ont pas un avenir dans leur pays,
01:23:21 je pense par exemple au Nigeria,
01:23:22 qui va atteindre plus de 400 millions d'habitants d'ici 2050,
01:23:25 400 millions de citoyens,
01:23:27 forcément, naturellement, les jeunes, ils vont aller là où il y a du travail,
01:23:30 là où il y a un avenir possible.
01:23:31 Donc si on n'arrive pas à avoir une réponse, à la fois chez nous,
01:23:34 mais également chez eux, c'est pour ça que c'est important le Niger.
01:23:37 C'est parce que si on n'aide pas aussi les pays,
01:23:39 et si on n'aide pas à ce qu'ils s'industrialisent,
01:23:42 et à donner du travail aux jeunes,
01:23:43 les jeunes, comme toute jeunesse,
01:23:46 elles vont bouger pour aller voir ailleurs,
01:23:47 si elles peuvent avoir un avenir.
01:23:49 Mais l'Europe qui est vendue comme un Eldorado,
01:23:51 ou en tout cas vue comme un Eldorado par cette jeunesse-là,
01:23:54 aujourd'hui, quand on se promène,
01:23:56 ne serait-ce que dans les rues de Paris et dans d'autres villes de France,
01:23:58 et qu'on voit ces pauvres personnes dormir à même le sol,
01:24:02 sous des rames de métro.
01:24:04 Au fond, il y a cette question d'accueil.
01:24:06 Est-ce qu'on est encore capable d'accueillir tous ces gens-là ?
01:24:09 Visiblement, non, on ne peut pas.
01:24:11 Ce ne sont pas des conditions d'accueil dignes, en fait, aujourd'hui.
01:24:13 Bien sûr, le diagnostic qu'on doit poser sur notre société,
01:24:16 c'est qu'on n'est plus en capacité d'accueillir autant de personnes
01:24:19 qui entrent sur le sol français, à 200 000 entrées légales.
01:24:24 Et en termes d'illégales, on ne sait pas,
01:24:26 mais on est à 300 000 qui traversent les frontières européennes.
01:24:29 Et on a un stock de 500 000 clandestins, à peu près,
01:24:32 sur les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:24:34 Là-dessus, il faut aussi voir, il y a un point qui m'alerte beaucoup,
01:24:37 c'est que l'immigration, aujourd'hui, est principalement faite
01:24:39 sur motif économique, mais ce n'est pas une immigration de travail.
01:24:42 C'est-à-dire qu'en fait, quand on regarde les motifs
01:24:45 pour lesquels les gens viennent, c'est des motifs économiques,
01:24:47 mais les gens ne viennent pas pour travailler,
01:24:49 ils ne viennent pas avec un travail, c'est ça que je veux dire.
01:24:52 Notamment, par exemple, c'est le cas des déboutés du droit d'asile,
01:24:55 qui viennent, soit disant, sur motif politique,
01:24:58 mais qui viennent sans travail et de manière illégale.
01:25:02 Et puis, le deuxième point, c'est souvent des étudiants.
01:25:05 C'est des gens, après, qui, parfois, désacralisent
01:25:07 la filière d'immigration étudiante.
01:25:09 Donc, là-dessus, il y a deux leviers de réponse.
01:25:13 Il y a un premier levier qui est effectivement à l'échelle européenne,
01:25:16 mais par contre, il ne faut pas dédouaner les États
01:25:18 qui doivent être aussi responsables de leurs politiques migratoires.
01:25:21 Et je pense que l'État français, aujourd'hui, n'a pas de stratégie
01:25:24 migratoire claire. Aujourd'hui, on est capable d'expliquer
01:25:26 quelle est la stratégie migratoire de l'Australie, du Japon,
01:25:29 du Royaume-Uni ou des États-Unis.
01:25:32 Une immigration plutôt haut de gamme, choisie, en tout cas,
01:25:35 alors qu'en France, on n'est pas aujourd'hui capable de dire
01:25:38 quels sont les principes de la politique migratoire.
01:25:40 Et un enjeu sécuritaire aussi, vous l'avez vu au quai tout à l'heure,
01:25:42 Denis Deschamps, la situation au Niger,
01:25:45 pour le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu,
01:25:48 le nouveau coup d'État qui est en train de se passer
01:25:51 a affaibli la lutte contre le terrorisme au Sahel
01:25:54 et va favoriser la renaissance d'un foyer terroriste
01:26:00 qui menace de reconstituer, au fond, une forme de califat,
01:26:05 un foyer terroriste en bordure de Méditerranée, terroriste migratoire.
01:26:10 C'est vrai que ce coup d'État, il a des conséquences très concrètes.
01:26:12 Bien sûr, ça aura des conséquences, parce que pour l'instant,
01:26:14 on est dans le temps présent, ça aura des conséquences
01:26:17 puisque un certain nombre de pays ne sont pas suffisamment outillés.
01:26:22 Je pense notamment au renseignement grâce aux satellites.
01:26:25 Et puis ils sont débordés, ils n'ont pas une armée suffisamment dotée
01:26:31 pour pouvoir combattre tout ce qui se passe dans les déserts.
01:26:35 Et effectivement, il n'y avait pas que la France,
01:26:38 on parle beaucoup de la France, il n'y avait pas que la France.
01:26:40 Il y a l'Italie, il y a l'Allemagne qui sont présents,
01:26:42 les États-Unis sont également présents.
01:26:44 Et donc c'est nécessaire. Donc si maintenant on nous met dehors
01:26:48 ou s'il y a un reflux de pays occidentaux équipés,
01:26:53 ça va permettre une explosion du nombre de terroristes
01:26:59 qui vont pouvoir s'entraîner dans le désert.
01:27:01 Ça, c'est dramatique, d'autant qu'en plus, on a besoin, je le répète,
01:27:05 on a besoin d'une CDAO.
01:27:07 Donc en fait, c'est la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest.
01:27:10 C'est 15 pays de l'Ouest, principalement francophones.
01:27:14 Le Nigeria, qui est un pays anglophone au milieu de ces pays francophones,
01:27:17 on a besoin d'une CDAO puissante, justement, pour contenir tout ça,
01:27:22 justement, pour développer cette région au niveau économique.
01:27:25 Et c'est grâce à cela que les gens ne migreront pas, d'ailleurs.
01:27:29 Plus on apporte du travail, plus on fait augmenter le niveau de vie,
01:27:33 plus les gens restent ancrés sur leur sol.
01:27:35 Et on a besoin de cette CDAO puissante, sinon autrement,
01:27:38 d'ici 2, 3, 5, 10 ans, ça va être catastrophique pour nous,
01:27:42 pour nous, Européens.
01:27:43 Si on ne les soutient pas aujourd'hui, c'est nos problèmes de demain.
01:27:46 Et du coup, l'an 11 vénue, est-ce qu'à l'image du Royaume-Uni,
01:27:49 la France a intérêt à faire entendre plus de fermeté,
01:27:53 comme le fait le Premier ministre britannique ou pas ?
01:27:56 Ça sert à quelque chose ?
01:27:58 Écoutez, je ne sais pas, je trouve qu'on a tendance à regarder souvent
01:28:02 d'une façon très binaire et par un petit bout de la lorniette,
01:28:05 ce genre de problèmes, qui sont des problèmes qui sont extrêmement complexes.
01:28:09 Et c'est ce que je disais déjà sur cette chaîne, hier ou avant-hier,
01:28:13 je ne pense pas que des gens qui soient désespérés,
01:28:16 au point d'avoir quitté l'Afghanistan,
01:28:19 pour venir par leurs propres moyens, jusqu'à la frontière,
01:28:23 jusqu'au bord des rives françaises,
01:28:26 puissent être dissuadés d'une quelconque menace de fermeté.
01:28:29 Et déjà, peut-être qu'on pourrait en tout cas regarder d'où viennent les gens.
01:28:34 On parle, on dit "oui, mais il y en a beaucoup, c'est pour des motifs économiques, les autres non".
01:28:38 Déjà, les pays d'où ils viennent peuvent donner peut-être une indication.
01:28:42 Maintenant, je ne veux pas être trop bavarde sur des sujets comme ça,
01:28:45 que je ne connais pas très bien,
01:28:48 mais qui m'apparaissent extrêmement compliqués,
01:28:51 en tout cas beaucoup plus compliqués qu'en termes de sécurité, pas-sécurité,
01:28:56 quelle est l'immigration...
01:29:00 C'est vrai que cette question migratoire soulève beaucoup de problématiques.
01:29:07 Et au fond, aujourd'hui, les Français recherchent aussi de la sécurité,
01:29:12 et sans pour autant, à tout prix, vouloir s'opposer à des venus.
01:29:21 C'est ce que vous disiez tout à l'heure.
01:29:23 Est-ce que la France est capable d'accueillir tout le monde ?
01:29:26 On a une longue histoire de pays d'accueil.
01:29:29 Dans le pays des droits de l'homme, on a cette particularité
01:29:33 de vouloir embrasser la liberté en même temps l'égalité.
01:29:37 Ce sont deux terminologies qu'on arrive à marier ensemble.
01:29:42 Mais malheureusement, il faut aussi être conscient de nos actifs,
01:29:48 de nos capacités, et malheureusement, nous sommes un tout petit pays.
01:29:52 On est un tout petit pays qui rayonne énormément dans le monde,
01:29:55 pour plein de raisons,
01:29:57 mais on n'a pas la même population de la population mondiale.
01:30:00 Est-ce que l'on peut accepter tout le monde ?
01:30:03 Techniquement, non.
01:30:05 Même si, humainement, on est toujours un pays extrêmement généreux,
01:30:08 mais techniquement, ce n'est pas possible.
01:30:11 Comme l'Angleterre, d'ailleurs, parce qu'en fait, la France et l'Angleterre
01:30:13 sont deux pays jumeaux.
01:30:15 On a grandi ensemble, on fait à peu près la même production de richesse,
01:30:18 à peu près la même population.
01:30:20 Donc, on s'est toujours suivi et chahuté dans l'histoire.
01:30:23 Mais eux aussi, ils n'ont pas cette capacité-là non plus d'accueillir tout le monde.
01:30:26 Donc, on est dans des problématiques un petit peu complexes,
01:30:29 parce que ça implique beaucoup de monde,
01:30:31 mais ça implique également des valeurs et des valeurs morales.
01:30:33 Et c'est là, en fait, où ça pose un problème,
01:30:35 parce qu'on parlait du volet économique tout à l'heure.
01:30:38 Le volet économique, nous, comme l'Angleterre,
01:30:41 nous avons besoin de main-d'œuvre.
01:30:43 On a énormément de métiers en tension, on l'a vu avec le Brexit,
01:30:45 vous vous souvenez, avec les chauffeurs routiers et tout ça.
01:30:47 D'autant qu'en plus, suite au Brexit,
01:30:49 Johnson avait lancé un plan pour faire renaître la nation,
01:30:54 la nation anglaise,
01:30:56 et il avait institué la création de huit ports francs.
01:31:01 D'ailleurs, ils en ont ouvert un neuvième et un dixième maintenant en Écosse.
01:31:04 Et c'est assez intéressant, parce que c'est pour développer le business,
01:31:07 justement pour développer l'international,
01:31:09 cette grande Bretagne, cette grande idée de Bretagne.
01:31:11 Et donc, en fait, ils veulent développer ça.
01:31:14 Mais il faut des gens, il faut des travailleurs.
01:31:16 Et eux aussi, ils sont en tension.
01:31:18 Vous voyez un petit peu le paradoxe qu'il faut gérer.
01:31:20 Et on le sait, on n'a pas fini d'en parler, une question qui provoque le débat
01:31:24 et beaucoup d'interrogations là aussi.
01:31:26 Je vous propose un mot de politique, mais vous vouliez conclure, Laurence Benoît.
01:31:29 Oui, j'avais juste une petite remarque à faire.
01:31:31 Là, en l'occurrence, je ne sais pas si on peut accueillir,
01:31:34 on peut peut-être accueillir plus de monde que ce qu'on le pense et mieux que ça.
01:31:37 Mais surtout, là, on parle de gens qui ne veulent pas venir en France.
01:31:40 Il y a peut-être ça aussi.
01:31:41 Direction Royaume-Uni, exactement.
01:31:42 C'est-à-dire qu'on se retrouve aussi avec, sur le territoire,
01:31:46 des personnes dont le satellite Dorado, ce rêve, le pays de destination rêvé,
01:31:52 n'est pas la France.
01:31:54 Donc il faut peut-être voir aussi avec ça, notamment les anglophones.
01:31:57 Effectivement, il y a un sujet autour de ce dossier-là.
01:32:02 Je vous le disais, on va parler politique avec Gérald Darmanin,
01:32:04 en route vers 2027, visiblement.
01:32:07 Le ministre de l'Intérieur qui a fait part de ses ambitions
01:32:09 concernant la prochaine élection présidentielle,
01:32:12 dans les colonnes du Figaro,
01:32:14 le locataire de Beauvau qui organise le 27 août sa rentrée politique
01:32:18 sur le thème des classes populaires.
01:32:21 Alors, ce sera dans son fief électoral de Tourquy-Ouynes.
01:32:24 Il s'inquiète d'ailleurs dans les colonnes du Figaro de ce qui se passera en 2027.
01:32:29 Ce qui m'intéresse, ce n'est plus de regarder ce qui s'est passé en 2017 et 2022.
01:32:34 Ce qui m'inquiète, c'est ce qui se passera en 2027.
01:32:38 Gérald Darmanin, donc visiblement, Mathieu Hocq qui pose ses pions.
01:32:42 Oui, tout à fait. On le voit effectivement.
01:32:44 Il fait preuve d'ambition. C'est légitime, on peut le comprendre aussi.
01:32:48 Et il a cet objectif en ligne de mire de 2027.
01:32:51 Le problème, c'est qu'il va se heurter pour moi à deux grands défis
01:32:55 en termes de sociologie électorale.
01:32:57 Le premier, c'est comment il va réussir à incarner, on va dire,
01:33:01 comment peut-il réussir à réellement incarner la sociologie électorale
01:33:04 d'Emmanuel Macron aujourd'hui, celle de 2022, et non pas celle de 2017.
01:33:09 Il faut bien rappeler à ceux qui nous écoutent qu'Emmanuel Macron, en 2017,
01:33:12 était élu sur un vote un peu fourre-tout, où il fait plus de 20 %
01:33:16 dans toutes les classes d'actifs.
01:33:18 Il est élu par une partie de la France du Travail.
01:33:20 Après les Gilets jaunes, puis les épisodes de réforme des retraites,
01:33:24 Acte I, puis Acte II ensuite, sa coalition électorale a changé.
01:33:28 Elle est non plus sur la France du Travail, mais plutôt une France
01:33:31 un peu plus aisée avec les CSP+, et surtout les retraités,
01:33:35 qui ont plutôt voté pour Emmanuel Macron.
01:33:37 Là-dessus, il y a ce premier, et ça, cette sociologie-là,
01:33:39 ce n'est pas celle de Gérald Darmanin, qui lui est élu à Tourcoing
01:33:42 chez les classes populaires.
01:33:44 Le deuxième point aussi qui va être important pour Gérald Darmanin,
01:33:47 c'est l'électorat féminin, parce que l'électorat d'Emmanuel Macron
01:33:50 est un peu plus progressiste, plus féminin, et on sait que Gérald Darmanin
01:33:53 a fait l'objet d'accusations, notamment d'agressions sexuelles,
01:33:59 et cet électorat féminin-là, on sait qu'il va se désengager éventuellement
01:34:04 d'une candidature de Gérald Darmanin.
01:34:06 C'est le défi qu'il a à répondre.
01:34:07 Est-ce que Gérald Darmanin, finalement, Denis Duchamp,
01:34:10 il peut incarner ces classes populaires ?
01:34:12 Il y a des hommes politiques, c'est en eux, ça se voit.
01:34:15 Oui, tout à fait.
01:34:16 Est-ce que Gérald Darmanin, il a ce côté-là, ce côté un peu inné,
01:34:19 ce côté populaire inné, selon vous ?
01:34:22 Je pense que ça va être difficile.
01:34:24 Alors d'abord, puisqu'on est en train d'évoquer les JO,
01:34:28 sur le départ, non pas du 100 m, mais là, c'est carrément un marathon,
01:34:32 donc lui, c'est le premier à se mettre dans son couloir.
01:34:34 Donc ça, c'est assez intéressant.
01:34:35 Là, maintenant, ça paraît clair.
01:34:36 On a des noms, ce n'est pas le seul.
01:34:38 Il est venu avec Edouard Philippe.
01:34:39 Mais voilà, il se positionne avec Edouard Philippe,
01:34:41 donc ils sont déjà deux.
01:34:43 Deuxième élément, la route va être encore très, très longue.
01:34:47 Il va y avoir probablement beaucoup de prétendants,
01:34:49 et tant mieux, mais il va y avoir beaucoup d'embûches,
01:34:52 parce qu'il faut aussi qu'il arrive à apporter des succès
01:34:56 dans son ministère pour pouvoir valider cette prétention.
01:35:02 Ensuite, il a quelques modèles, notamment le modèle de Nicolas Sarkozy,
01:35:06 qui a occupé ce même ministère, qui n'est pas passé d'ailleurs
01:35:08 par la casse premier ministre.
01:35:10 Deux frustrations pour deux personnages,
01:35:13 donc c'est assez intéressant d'ailleurs, la similitude en miroir.
01:35:17 Et puis, ce qui est assez important, c'est qu'on voit tout de suite
01:35:21 sur quel créneau il vise.
01:35:24 Vous savez que...
01:35:25 Le créneau du Rassemblement national, finalement.
01:35:27 Alors, il va probablement aller pêcher des voies côté droite,
01:35:32 il va pêcher des voies au centre,
01:35:34 il va pêcher un certain nombre de voies probablement sur la gauche
01:35:37 par rapport à la fermeté qu'il affiche depuis pas mal de temps.
01:35:40 Donc sur l'échique électorale, il s'adresse à plusieurs niches.
01:35:43 Mais il sait très bien quand même que la bosse de la loi normale,
01:35:46 elle est sur les gens qui travaillent.
01:35:49 On est à peu près dans le salaire moyen en France,
01:35:52 et donc il essaie de s'adresser à ces gens-là en disant
01:35:55 "Je comprends, vous êtes des classes populaires
01:35:58 ou des classes moyennes, plutôt moins,
01:36:01 parce qu'elles ont été pas mal rabotées.
01:36:03 Je vais penser à vous, je vais m'occuper de vous.
01:36:05 Ça va être mon cheval de bataille."
01:36:07 Donc il est déjà en train de se positionner par rapport à d'autres,
01:36:09 peut-être pour couper l'herbe sous le pied,
01:36:11 par rapport à certains autres concurrents.
01:36:12 - Laurence Benheur, voyez ce qu'il dit, Gérald Darmanin.
01:36:14 "Il n'y a que quelques commentateurs parisiens
01:36:16 pour laisser croire que l'aile gauche de la majorité ne m'apprécie pas.
01:36:19 Nous avons la même histoire personnelle, la même terre d'élection."
01:36:23 Est-ce que, effectivement, selon vous, Gérald Darmanin pourrait séduire la gauche ?
01:36:27 - Je ne suis pas une spécialiste de la gauche,
01:36:30 mais je suis assez d'accord par contre avec ce que vous disiez sur les femmes.
01:36:35 Et sinon, il faut quand même rappeler, Gérald Darmanin,
01:36:39 avant, dans sa vie d'avant, il a quand même eu des propos très durs
01:36:43 contre Emmanuel Macron.
01:36:46 - Mais ça, ça arrive en politique.
01:36:48 - Oui, oui, ça arrive, mais enfin...
01:36:50 - On peut le rappeler aussi.
01:36:52 - Oui, ça va mieux en le rappelant quand même.
01:36:54 - Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy avec Jacques Chirac.
01:36:57 - Oui, mais on parle de séduire une électorate gauche.
01:36:59 Bon, là, il se trouve qu'il était quand même bien républicain.
01:37:02 Pour l'instant, on a plus quand même l'impression, effectivement,
01:37:05 qu'il irait piocher un peu du côté du Rassemblement national.
01:37:08 Enfin, toute la posture qu'il prend comme ministre de l'Intérieur...
01:37:13 Enfin, parce que c'est pas fini, les problèmes de sécurité,
01:37:17 il va être obligé d'en prendre.
01:37:19 Et les problèmes avec la police qui vont pas réellement du côté de gauche.
01:37:25 - Cependant, il voulait quand même être Premier ministre,
01:37:27 donc se généraliser quelque part,
01:37:29 et notamment venir peut-être sur des sujets sociaux.
01:37:31 Là, il est encore dans son ministère.
01:37:33 - Peut-être, mais il l'a pas été.
01:37:35 Il va bien être obligé de s'y tenir, à son ministère.
01:37:37 Qu'il veuille se généraliser, c'est une chose.
01:37:39 - Souvenez-vous Nicolas Sarkozy, il ne s'empêchait pas
01:37:41 de donner son avis sur tous les sujets en tant que ministre de l'Intérieur.
01:37:45 - Oui, Mathieu, parce qu'on peut se demander aussi
01:37:49 s'il fait pas le procès de son propre camp,
01:37:53 lorsqu'il dit "je ne veux pas que la technique soit notre étendard en 2027,
01:37:57 sinon on n'accèdera pas au second tour,
01:37:59 on doit parler avec le cœur, pas avec des statistiques".
01:38:01 Est-ce que c'est pas un peu ça, au fond, l'échec du macronisme aussi ?
01:38:04 - C'est complètement l'échec du macronisme, effectivement,
01:38:06 qui est très désincarné, et dont le logiciel politique,
01:38:09 qui était plutôt sur une logique social-démocrate,
01:38:12 social-américaine, n'a pas fonctionné,
01:38:15 ne percute pas auprès des classes populaires,
01:38:17 et comme en témoignent les résultats, et notamment les circonscriptions
01:38:20 dont sont issus les députés de la majorité,
01:38:22 qui sont plutôt des circonscriptions urbaines,
01:38:24 et plutôt privilégiées, par exemple l'Ouest parisien, etc.
01:38:27 - Ça n'a pas fonctionné, mais ils ont été élus deux fois quand même ?
01:38:30 - Pas tous, mais effectivement, une partie d'entre eux.
01:38:33 Après, parce qu'il y en a quand même beaucoup qui ont perdu leur siège.
01:38:36 Le point que je vois, c'est qu'effectivement, Gérald Darmanin,
01:38:38 il veut s'adresser aux classes populaires.
01:38:40 Il y a deux lignes de force sur son programme.
01:38:43 Il y a l'aspect sécurité, donc le l'incarner auprès de cet électorat-là,
01:38:47 par rapport à ses résultats au ministère de l'Intérieur.
01:38:51 Là-dessus, il ne faut pas oublier non plus que l'électorat du Rassemblement national
01:38:55 est très critique vis-à-vis du bilan de la sécurité d'Emmanuel Macron.
01:38:59 Est-ce que son bilan en matière de sécurité,
01:39:01 même s'il essaye d'imposer des thèmes à la Macronie,
01:39:04 thèmes qui d'ailleurs ne sont pas très repris par les autres personnalités
01:39:08 du gouvernement ou par les députés de la majorité,
01:39:11 est-ce que cette ligne-là va pouvoir l'incarner auprès des classes populaires ?
01:39:15 Probablement pas.
01:39:16 Et le deuxième point, c'est effectivement sur la ligne de force économique,
01:39:21 donc la paupérisation des classes populaires depuis la désindustrialisation.
01:39:25 On a perdu 2 millions d'emplois industriels.
01:39:27 Et là-dessus, on ne l'a pas entendu, il va essayer de faire sa rentrée dessus.
01:39:29 Mais en tout cas, les propositions de son propre gouvernement
01:39:32 ne vont pas dans ce sens-là.
01:39:34 En tout cas, elles ne sont pas jugées par les Français qui travaillent
01:39:36 comme allant dans le bon sens.
01:39:38 Là encore, pour terminer, ce qui est intéressant,
01:39:40 vous voyez ce qu'il dit, je pense comme Ruffin et Roussel,
01:39:43 c'est la question sociale qui est la plus importante.
01:39:46 J'ai été plutôt minérautaire sur la question sociale.
01:39:48 J'espère que la boussole populaire que je propose
01:39:50 sera totalement entendue par la majorité.
01:39:53 Voilà, c'est clair.
01:39:55 Regardez, les grandes thématiques de la présidentielle vont être là.
01:39:58 La sécurité, le social, les revenus, la question du travail.
01:40:03 Les thèmes sont déjà en train de sortir du chapeau,
01:40:07 tout en sachant que la sécurité va probablement être dans le top 3,
01:40:10 voire en plus l'actualité.
01:40:12 L'actualité alimente ça aussi.
01:40:14 L'effet d'hiver alimente la fermeté.
01:40:16 - Laurence Béneux, ce sera le mot de la fin.
01:40:18 - Oui, juste pour revenir sur le côté social,
01:40:20 je repense à ce que vous disiez aussi au casserole.
01:40:22 Pardon, mais une des choses qu'il a reconnues, là pour le coup,
01:40:25 on parlait des accusations dont il a fait l'objet,
01:40:27 il a reconnu avoir abusé de sa position
01:40:32 pour faire remonter sur la pile quelqu'un
01:40:35 qui avait besoin d'un logement,
01:40:37 en échange de faveurs sexuelles.
01:40:40 C'est quelque chose, c'est le genre de casserole
01:40:43 qui à mon avis remonte, parce qu'on voit que ce genre de casserole
01:40:48 remonte maintenant, y compris dans d'autres domaines.
01:40:52 Et là, au niveau social, ce genre d'affaires me touche,
01:40:56 enfin me choque, mais au niveau social, c'est compliqué.
01:41:00 Et je suis bien tranquille qu'il va y avoir des gens à gauche pour le rappeler.
01:41:03 - En tout cas, la course est lancée pour la présidentielle 2027.
01:41:07 Un grand merci à tous les trois.
01:41:09 Merci Laurence Béneux, merci Mathieu Hoque, merci Denis Deschamps
01:41:12 d'avoir décrypté l'actualité dans Midi News,
01:41:14 l'actualité qui continue bien évidemment sur notre antenne.
01:41:17 Dans un instant, retrouvez La Parole aux Français,
01:41:21 La Parole aux Français avec notre ami,
01:41:25 notre ami, on va vous souffler dans le... Thierry Cabane, bien évidemment.
01:41:29 J'avais un doute, c'est Thierry Cabane, après, qui présentera Midi News.
01:41:33 Restez avec nous sur notre antenne.
01:41:35 Excellente journée.
01:41:37 [musique]

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