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00:00:00 un patriote, un homme de foi depuis 2019 et vous l'avez dit Mathieu, il était
00:00:03 d'ailleurs en charge de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
00:00:07 Emmanuel Macron prononcera dans quelques minutes son éloge funèbre depuis la
00:00:11 cour des Invalides. Nous l'écouterons bien sûr en direct sur ces news. Vous
00:00:16 voyez sur ces images toute une partie du gouvernement qui est sur place dont la
00:00:19 première ministre Elisabeth Borne. Bienvenue dans Midi News avec mes
00:00:23 invités sur ce plateau, Miquel Sadoun, chroniqueur et consultant. Bonjour à vous.
00:00:27 Merci d'être avec nous. Philippe David, animateur Sud Radio et Alexis Isard,
00:00:32 député Renaissance de l'ISN. Nous sommes également avec le général Bruno
00:00:36 Clermont, consultant Défense. Bonjour et merci d'être avec nous Bruno Clermont.
00:00:41 Que retenez-vous aujourd'hui du parcours incroyable de Jean-Louis
00:00:45 Georgelin ? Écoutez, il n'y a pas beaucoup de grands personnages de l'histoire de France
00:00:51 récente qui ont droit à des honneurs de cette ampleur, de cette nature, dans ce
00:00:56 lieu symbolique qui est la cour d'honneur des Invalides. Et quand on regarde le
00:01:01 parcours de général Georgelin, sa personnalité, sa carrière, son engagement
00:01:06 de soldat, parce que c'est avant tout un soldat, un militaire qui a servi des
00:01:12 présidents de la République, qui a servi la France, un engagement total pendant
00:01:17 cet évoqué 50 ans. En fait c'est beaucoup plus de 50 ans puisqu'en fait il est
00:01:20 rentré dès l'âge de 10 ans, c'est-à-dire en sixième, à 10 ans au
00:01:23 lycée aux Britanniques militaires de la Flèche où il a commencé une
00:01:27 scolarité civile militaire, c'est un lycée militaire, donc c'est un engagement
00:01:30 de plus de 60 ans au service de la France. Le général Georgelin a marqué
00:01:35 clairement son passage et le fait effectivement qu'il était en charge de
00:01:39 la reconstruction de Notre-Dame, ça a décuplé l'intérêt qu'on lui porte et ça
00:01:44 a décuplé également l'importance de sa carrière puisqu'il s'est engagé
00:01:47 totalement dans cette voie de cette reconstruction avec une efficacité,
00:01:50 peut-être c'est un terme qu'on peut attacher au général Georgelin, c'est
00:01:54 l'efficacité, c'est un général efficace, combatif, avec une très grande hauteur
00:01:58 de vue, qui a mené de nombreux combats pour défendre les armées parce que vous
00:02:02 savez que les armées souffrent, elles ont souffert, on en reparlera budgétairement,
00:02:05 elles ont souffert en opération, donc écoutez un grand hommage rendu à un
00:02:10 grand soldat et un grand militaire dans un lieu prestigieux qui est la Cour des
00:02:13 Invalides. D'ailleurs général Bruno Clermont, la présence du sommet de
00:02:17 l'exécutif à cette cérémonie est à la hauteur du personnage qu'il était
00:02:21 quelque part ? Alors en fait il y a trois raisons qui
00:02:26 motivent finalement la présence du sommet de l'exécutif, la principale
00:02:29 est effectivement son rôle dans la reconstruction de Notre-Dame qui est
00:02:33 devenu un projet national, un projet porté par tous les français avec un
00:02:36 objectif incroyable de reconstruire la cathédrale en quatre ans et je pense
00:02:40 qu'on va y arriver grâce au général Georgelin et à l'énergie qu'il a mis dans
00:02:43 le projet, mais également un grand chef militaire, il a été chef d'état-major
00:02:47 des armées de 2006 à 2010, une période difficile, une période dans laquelle
00:02:52 la France était engagée en Afghanistan dans une guerre qui a été extrêmement
00:02:55 dure et puis chef d'état-major militaire particulier auparavant du président
00:03:02 Chirac qui a un rôle stratégique, une tour d'observation dans laquelle les
00:03:07 militaires essaient d'orienter ou en tout cas accompagnent les décisions du
00:03:11 président de la République qu'elles soient opérationnelles dans le cadre
00:03:15 budgétaire et dans le cadre des relations internationales, donc en fait c'est un
00:03:17 général, il n'y a que deux généraux, je reviendrai peut-être dans la
00:03:21 discussion, qui ont eu cette vision et ce rôle aussi particulier dans ces dernières
00:03:26 années, c'est le général Georgelin et le général Henri Manteja qui est un autre
00:03:30 chef d'état-major des armées qui l'a précédé et qui en en fait
00:03:35 a choisi pour le remplacer à la fois à l'état-major militaire particulier du
00:03:38 président Chirac et à la tête des armées en 2006.
00:03:41 Vous restez avec nous Bruno, clairement je vais faire un tour de table
00:03:44 notamment avec Alexis Isard, député Renaissance de l'Essonne. Alexis Isard, on
00:03:48 rend hommage aujourd'hui à un grand serviteur de la France.
00:03:51 Oui c'est très important de le faire, c'est très émouvant de voir ces images
00:03:54 là et je pense que pour lui rendre hommage c'était important d'avoir cette
00:03:58 cérémonie. Et notamment la présence du sommet de l'exécutif, je pense à Emmanuel
00:04:03 Macron qui va prononcer son éloge funèbre, la première ministre Elisabeth
00:04:06 Borne, toute une partie du gouvernement, de responsables politiques du pays qui
00:04:09 sont venus. Ça démontre bien le grand homme que c'était et la mémoire qu'on
00:04:13 en gardera. Inutile de dire que c'est une carrière militaire exceptionnelle
00:04:19 puisqu'il a atteint le plus haut grade qu'un officier puisse espérer avoir,
00:04:23 celui de CEMA comme on dit, chef d'état-major des armées, c'est pourquoi le
00:04:27 chef d'état-major des armées il a trois adjoints, le chef d'état-major de
00:04:31 l'armée de terre, le CEMAT, le chef d'état-major de la marine et le chef
00:04:33 d'état-major de l'armée de l'air. Donc c'est pour ça que toutes les troupes,
00:04:36 j'ai vu des marins, a priori il y a des aviateurs, il y a évidemment l'armée de
00:04:40 terre comme il était issu de l'armée de terre je crois, enfin je crois qu'il était
00:04:43 issu de l'armée de terre. C'est un hommage de la nation on peut
00:04:46 dire amplement mérité vu les états de service et vu l'immense carrière au
00:04:51 service de la France qu'avait fait le général
00:04:55 Georges Olain.
00:04:56 - Michael Sadoun, le recteur de Notre-Dame de Paris a aussi rendu hommage à
00:05:00 l'homme de service, l'homme de foi, le génie militaire, c'était lors de sa
00:05:04 messe en sa mémoire à Notre-Dame de Paris. Que retenez-vous ?
00:05:09 - C'est ce que j'allais vous dire, au-delà de la carrière militaire, évidemment elle
00:05:12 est brillantissime et totalement illustre, je pense que c'est quelqu'un qui
00:05:17 restera vraiment dans la mémoire des militaires comme quelqu'un qui a marqué
00:05:22 son époque. Philippe l'a dit, il a eu un titre honorifique exceptionnel.
00:05:28 Au-delà de ça, c'est quelqu'un qui a eu une fonction pour la République d'abord,
00:05:32 il a été grand chancelier de la Légion d'honneur, donc au-delà de la carrière
00:05:35 militaire, il a supervisé les travaux du conseil de la Légion d'honneur qui est...
00:05:40 - Je précise un instant pendant que vous parlez qu'on voit à l'image le chef de
00:05:43 l'État arriver à cette cérémonie, c'est lui qui prononcera dans quelques
00:05:46 instants l'éloge funèbre qu'on écoutera bien sûr en direct sur CNews et je vous
00:05:49 laisse poursuivre. - Bien sûr et puis au-delà de ça, c'était un homme je dirais
00:05:53 bardé de grandes qualités, c'est notre ami Sonia Mabrouk ici qui disait
00:05:58 toujours "le chantier de Notre-Dame avancera bien tant que ce sera le
00:06:02 général Georges Leun qui s'en occupera" parce que c'est un homme de poigne,
00:06:05 d'organisation et qui connaît le commandement des hommes et leur
00:06:10 caractère profond. C'est aussi je dirais un des attributs des grands militaires,
00:06:15 ce sont des gens qui connaissent le commandement, la verticalité mais qui
00:06:18 sont aussi toujours parmi leurs hommes et qui connaissent profondément je dirais
00:06:22 la nature humaine, l'horizontalité des rapports.
00:06:24 - On est justement avec Michel Chevalet, notre expert des questions scientifiques
00:06:29 qui a beaucoup traité pour nous, pour CNews, de la reconstruction de la
00:06:33 cathédrale Notre-Dame dont il est un éminent acteur si ce n'est le principal
00:06:37 acteur. En quoi consistait Michel, sa mission pour Notre-Dame de Paris exactement ?
00:06:42 - Oui, écoutez, moi j'ai eu le plaisir de le côtoyer à plusieurs reprises dans des
00:06:48 voyages de presse et dans des réunions un peu plus privées.
00:06:50 J'étais toujours marqué cet homme parce que c'était, j'oserais dire, une
00:06:57 pointe de fer, c'est pas un va-mot, dans un gant de velours, qui savait manier les
00:07:01 hommes et surtout qui savait taper du poing sur la table et qui disait "silence
00:07:06 dans les rangs, c'est moi qui commande, je suis missionné par le président de la
00:07:10 république, on doit tenir des délais" sans arrêt. Dans ces interviews, à chaque
00:07:14 fin de ces interviews, il me disait "Chevalet, nous tiendrons les délais" et il a
00:07:20 fallu, moi je sais c'est une très très bonne idée du président de la république et ça a
00:07:24 surpris d'ailleurs au départ parce qu'on pensait pas du tout à lui, de mettre à
00:07:27 la tête de ce chantier, je voudrais dire chantier du ciel, j'ai eu l'occasion de le
00:07:31 visiter à plusieurs reprises, c'est bluffant ce qui est en train de se passer
00:07:34 en France avec ce chantier, il y a 500 personnes jour et nuit qui travaillent
00:07:38 là-dessus et de tenir quasiment les délais pour fin décembre 2024.
00:07:44 - Et nous allons écouter en direct la Marseillaise.
00:07:47 - Pourquoi ? Mais il y a eu une décembre.
00:07:52 (Marseillaise)
00:07:55 (...)
00:07:58 (...)
00:08:01 (...)
00:08:04 (...)
00:08:08 (...)
00:08:12 (...)
00:08:16 (...)
00:08:20 (...)
00:08:24 (...)
00:08:29 (...)
00:08:32 (...)
00:08:36 (...)
00:08:40 - Vous venez d'entendre la Marseillaise après les honneurs au président de la
00:08:53 République, il va passer en revue les troupes à présent avant de prononcer son
00:08:59 éloge funèbre, éloge funèbre destinée bien sûr à Jean-Louis Georgelin
00:09:05 à qui on rend hommage aujourd'hui dans cette cour des Invalides en présence
00:09:09 d'un certain nombre de personnalités politiques du sommet de l'État, puisque
00:09:13 Emmanuel Macron est présent mais également la première ministre Elisabeth
00:09:16 Borne, toute une partie du gouvernement, des responsables politiques comme la maire
00:09:19 de Paris qu'on a pu apercevoir, Anne Hidalgo, la présidente de la région
00:09:23 Île-de-France Valérie Pécresse, ces signes Philippe David de l'importance de
00:09:29 cet homme ? - Ces signes de l'importance de cet homme et ces signes je crois du
00:09:33 fait que l'armée est encore un corps essentiel de l'État en France, je ne
00:09:42 dirais pas le plus essentiel mais peut-être le plus essentiel.
00:09:45 On a quand même coupé, je ne vais pas faire de polémique politicienne, mais coupé le
00:09:50 lien armée-nation en partie en supprimant la conscription parce que
00:09:55 tous les jeunes garçons partaient faire le service militaire et ça créait un
00:09:58 lien, ça créait un lien indéfectible entre le peuple et l'armée et quand on
00:10:03 voit que toutes les plus hautes autorités de l'État sont présentes à
00:10:07 l'hommage au chef d'état-major des armées, ça prouve
00:10:11 à quel point l'armée est un rouage essentiel de l'État et de la nation en
00:10:16 France. - Général Bruno Clermont vous souhaite intervenir ?
00:10:19 - Simplement pour commenter un peu ce qui se passe parce que c'est toujours un peu
00:10:22 compliqué pour les civils, là on a eu les honneurs au président de la
00:10:25 République, qui ont été rendus par un détachement de l'école spéciale militaire
00:10:29 de Saint-Cyr qui avait le drapeau du 153e régiment d'infanterie qui est le
00:10:34 régiment que le général Georges Lain a commandé dans les années 90.
00:10:37 Il y a beaucoup de symboles en fait dans cette cérémonie, de la même manière le
00:10:40 président des Saint-Syriens est important parce qu'il est UM Saint-Syriens, il a
00:10:44 encadré une promotion de Saint-Cyr d'ailleurs en 1985, un détachement
00:10:47 inter-armée terre-mer, les trois armées ça a été évoqué surprésenté, et le
00:10:50 détachement de l'armée terre représenté par le 8e RPIMA qui est le
00:10:54 régiment de parachutistes d'infanterie de marine avec lequel le général Georges
00:10:58 Lain a fait sa première opération lorsqu'il a été nommé général en 1997, il s'est
00:11:02 repris son premier poste adjoint de la 11e division parachutiste et il a été
00:11:06 envoyé en Bosnie-Herzégovine avec ce régiment dans le cadre de l'opération
00:11:09 de l'OTAN. Donc cette cérémonie militaire et ça c'est très important pour
00:11:13 comprendre l'esprit des militaires, le monde militaire c'est un monde qui est
00:11:16 attaché aux symboles et aux références et ces symboles et ces références ils
00:11:20 sont omniprésents dans les cérémonies militaires et ils sont en quelque sorte
00:11:23 le ciment de la vie militaire, le sacrifice, on le rappelle, les anciens, la
00:11:29 tradition, les parcours... - Dans une forme de fraternité incroyable. - Le fait de symboles et de références
00:11:37 qui correspond à la fraternité d'armes qui est que même si le général Georges Lain
00:11:41 avait 74 ans, les jeunes sous-officiers ou les jeunes soldats qui sont sur les
00:11:45 rangs, ils le reconnaissent comme leur chef et le considèrent toujours comme
00:11:49 leur chef. - Philippe David. - Un autre symbole que je ne crois pas avoir entendu
00:11:53 du général Bruno Clermont, on l'a vu à l'arrière des partitions, au réverso des
00:11:56 partitions, c'est la musique de l'infanterie qui joue, l'infanterie d'où
00:11:59 était issu le général Georges Lain. - Le cercueil de Jean-Louis Georges Lain fait son
00:12:04 arrivée dans la cour des Invalides, je vous propose de regarder ces images.
00:12:10 - Homme !
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00:15:52 - Et nous sommes toujours en direct sur CNews pour la consacrer à cet hommage rendu à Jean-Louis Georges Lain.
00:16:01 On en parle avec le général Bruno Clermont.
00:16:07 Bruno, pouvez-vous nous décrire les étapes de cette cérémonie auxquelles on vient d'assister en direct ?
00:16:14 - Celui de l'importance de la présence des Saint-Syriens, qui ont porté le cercueil du général Georges Lain.
00:16:20 Le général Georges Lain est issu de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1967.
00:16:26 Cela remonte à quelques années.
00:16:31 Il était un officier de Légion, compagnon de la Libération, qui est mort en Indochine à 35 ans en 1948.
00:16:36 Tout cela, c'est bien comprendre l'importance de ces traditions, de ces symboles.
00:16:40 Ces Saint-Syriens sont omniprésents dans cette cérémonie.
00:16:44 C'est un officier de Saint-Cyr qui préside l'ensemble du détachement.
00:16:49 On a également déposé sur le cercueil du général Georges Lain ses principales décorations,
00:16:56 dont celle de grand chancelier de Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite,
00:17:00 puisqu'il a occupé ce poste pendant presque six années.
00:17:05 - Pendant que vous nous expliquez tout cela, on voit le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:17:09 qui va probablement se diriger vers la tribune devant laquelle il va prononcer l'éloge funèbre à Jean-Louis Georges Lain.
00:17:16 On va l'écouter dans un petit instant, dans quelques secondes, s'exprimer, le chef de l'État.
00:17:21 On commentera avec vous, Bruno Clermont, et avec mes invités sur ce plateau, je le rappelle,
00:17:25 Michael Sadoun, Philippe David, Alexis Isard, le général Bruno Clermont et Michel Chevalet également.
00:17:31 - Le silence seul, aujourd'hui, accompagne le départ du général Georges Lain.
00:17:43 Et comme en écho, sa voix nous revient.
00:17:49 Cette voix qui le précédait toujours de quelques mètres.
00:17:54 Dans le chantier de la reconstruction de Notre-Dame de Paris, elle claquait, saluait, encourageait.
00:18:01 Elle couvrait le bruit des outils et le vacarme des artisans.
00:18:06 A l'Elysée, sa voix s'échappait dans la cour d'honneur, quand l'été venu, le général ouvrait sa fenêtre.
00:18:14 Elle concurrençait à elle seule l'orchestre de la garde républicaine, trompettes et tambours, montait aux étages, faisait sourire d'avance ceux qui travaillaient avec lui.
00:18:25 Voix rocailleuse des Pyrénées, abrupte ou chaleureuse.
00:18:31 Sévérité militaire, ébonomie un peu rude, accent théâtral qui lui faisait allonger des voyelles.
00:18:39 Sa voix, sa voix semblait toujours être prolongée par quelques cots,
00:18:46 comme si le général conversait dans une crypte, dans une chapelle, dans les abbayes ou les églises qui l'aimaient tant.
00:18:58 Cette voix était l'expression de son caractère exceptionnel, autant que le moyen de convaincre, d'impressionner,
00:19:07 quelquefois de réduire au silence tout ce qui entravait ses dessins.
00:19:12 Le général, c'était cette voix.
00:19:17 Une force qui va, un mouvement qui venait de loin, de son pays natal, du Cominge, d'Aspect, des brumes, du pic de Cagir.
00:19:31 Moi qui fus un soldat quand j'étais enfant, comme disait Victor Hugo.
00:19:38 En 1948, Jean-Louis Georgelin fut un enfant de l'après-guerre et à coup sûr déjà un soldat.
00:19:47 Un enfant élevé dont le souvenir est bientôt la rumeur des guerres.
00:19:51 Son père, sous-officier, combattait à des milliers de kilomètres, en Indochine puis en Algérie.
00:19:59 Sa mère, Marcel, fut pour toujours le pilier de sa vie.
00:20:06 Ils attendaient, avec son frère et sa sœur, les nouvelles des combats.
00:20:13 Et il resta peut-être à Jean-Louis Georgelin cette douleur et cette pudeur des gens qui attendent, qui marchent et qui espèrent.
00:20:25 Mais comme il le répétait sans cesse, dans un emprunt peu orthodoxe, là où il y a une volonté, il y a un chemin.
00:20:34 Et Jean-Louis Georgelin n'était que volonté.
00:20:38 Alors de ses rêveries de promeneur solitaire, de cette connaissance intime du service de la patrie, le jeune homme fit sa vocation.
00:20:49 Il devint fantassin. Entré à Saint-Cyr, il y devint élève officier de 1967 à 1969, dans la promotion Bruné de Sérigny.
00:21:03 Puis ce furent le 9e Régiment de chasseurs-parachutistes, l'École d'application de l'infanterie à Montpellier, l'état-major de l'Armée de terre.
00:21:15 Après un séjour aux Etats-Unis, Jean-Louis Georgelin intégra l'école de guerre.
00:21:22 En 1985, il revint à Saint-Cyr, cette fois-ci pour commander une promotion.
00:21:31 Instructeur exceptionnel, professant et prouvant par ses actes la grandeur du métier d'officier.
00:21:39 Ce chef savait que diriger était d'abord montrer l'exemple.
00:21:45 Alors, avec ses élèves officiers de la promotion cadet de la France libre, il accomplissait chaque mois une marche au commando.
00:21:54 Encore aujourd'hui, ces derniers n'ont rien oublié de la malice de leur commandant, de son détachement bourru qui masquait la tension affectueuse.
00:22:05 Jean-Louis Georgelin voulait pour eux le meilleur, la liberté dans la discipline et l'entraide.
00:22:16 Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Et ce chemin s'éleva sans cesse.
00:22:24 Après un retour dans son cher 153e régiment d'infanterie de Mutique, où il avait aussi servi jadis, il s'affirma comme un officier d'exception.
00:22:34 Bourreau de travail, meneur d'hommes, délégante avec confiance, mais toujours obsédé des détails.
00:22:41 Cet officier savait trancher, ne jamais s'embarrasser des fausses contraintes.
00:22:47 Son charisme tenait aussi à son érudition.
00:22:51 La culture générale est la véritable école de commandement, et met-il à répéter.
00:22:58 En 1997, envoyé en mission en ex-Yougoslavie, Jean-Louis Georgelin fut nommé général de brigade.
00:23:09 Une force qui va toujours plus haut.
00:23:14 Elle était chez lui un élan irrésistible. Elle impressionnait et séduisait.
00:23:21 Mais elle cachait aussi un art du dialogue, de la négociation.
00:23:28 Ainsi, Jean-Louis Georgelin savait être diplomate.
00:23:32 Un très bon diplomate, selon le président Jacques Chirac, que le général servit comme chef d'état-major particulier à l'Elysée, à compter de 2002, lors de crise majeure.
00:23:45 L'entrée en guerre en Afghanistan, les opérations de nos forces dans les Balkans, au Liban, en Côte d'Ivoire.
00:23:54 Cette force, surtout, voulait servir.
00:23:59 Servir un chef de l'Etat exige toujours de dire la vérité, pour inconfortable qu'elle soit.
00:24:05 Parfois, servir suppose de convaincre, en menant auprès des administrations, selon ces mots, un combat mobile d'usure.
00:24:15 Enfin, d'assumer toute décision politique avec loyauté et esprit de devoir.
00:24:23 Chef d'état-major des armées, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Georgelin fut un serviteur exemplaire.
00:24:34 Cette force n'était pas non plus dénuée de finesse.
00:24:39 En 2010, le général Georgelin accéda à la grande chancellerie de la Légion d'honneur.
00:24:46 À ses pattes éluriques, qui faisaient trembler les médailles et les porcelaines de l'hôtel de Salm, certains prirent crainte.
00:24:55 Mais pendant six ans, avec une subtilité et une profondeur attentive, le général rénova l'institution, comme ses bâtiments et ses collections.
00:25:09 Cet amoureux du patrimoine s'avait redonné du lustre en posant la lumière du jour sur les merveilles du passé, dont la grille du frère Denis de l'ancienne abbaye royale.
00:25:21 Car cette force était aussi celle de la foi.
00:25:27 Jean-Louis Georgelin était catholique.
00:25:31 Comme il était soldat de la France, serviteur de l'Etat et de la République, sans rien d'incompatible entre ses trois aspirations.
00:25:43 Avec l'agencement entre le spirituel et le temporel qui permet la vie en commun dans une République laïque.
00:25:53 Sa foi se décelait à chacun de ses gestes, dans son dévouement pour des causes plus grandes que lui, dans cette charité qu'il pratiquait toujours dans l'ombre,
00:26:06 dans sa joie quand, installé à l'Elysée comme représentant spécial du président de la République, il apprit qu'il aurait pour bureau une ancienne chapelle,
00:26:18 dans sa distance paradoxale, aux hommes et aux choses.
00:26:25 Le général Georgelin ne se considérait pas comme un intellectuel.
00:26:29 Son humilité le retenait de s'attribuer le titre.
00:26:33 Il avait pourtant tant lu et retenu de Blaise Pascal la différence entre les grandeurs naturelles et les grandeurs d'établissement.
00:26:44 Les premières naissent des vertus physiques et morales qui doivent être admirées et reconnues.
00:26:50 Les secondes sont l'expression de l'ordre social auquel l'on doit se conformer loyalement.
00:26:57 Cette distance critique n'était jamais chez lui du cynisme.
00:27:05 Il était chef, installé dans la vie et cachait sans doute toujours secrètement ce petit chose et ses fragilités.
00:27:17 Avec une forme de liberté de jugement, de sagacité amusée, une distance qui faisait sa valeur de conseiller et son autorité de chef, son humanité.
00:27:30 Oui, sa force était aussi une foi.
00:27:35 Il était un soldat pénétré d'espérance, celui qui croyait au ciel et celui qui marchait au pas.
00:27:46 Là étaient les deux nœuds du même bois.
00:27:53 En avril 2019, au lendemain de l'incendie de Notre-Dame de Paris, de là où je suis, j'ai appelé le général Georges Lain.
00:28:06 Il avait passé la nuit incrédule et meurtri.
00:28:12 Il avait pensé, soulagé, que l'homme qui dirigeait l'intervention des sapeurs-pompiers, le général Gallet, était l'un de ses anciens élèves de Saint-Cyr, dont il connaissait la valeur au feu et au front.
00:28:24 Mais enfin, rien ne pouvait tellement le consoler.
00:28:30 Notre-Dame de Paris était bien l'âme de la France.
00:28:34 C'était même son enfance quand, avec son père, ils avaient accompli un grand tour de nos monuments nationaux.
00:28:41 C'était l'orgue jouant la musique de liturgie qui lui faisait monter les larmes et dont l'idée du silence désormais dans la cathédrale ravagée les lui faisait monter plus encore.
00:28:55 Lorsque ce jour d'avril 2019, je lui ai confié le destin de ce chantier colossal, presque impossible, le général Georges Lain n'exprima qu'une chose, sa volonté de servir.
00:29:14 Il ne broncha pas à l'exposé de sa mission, reconstruire en cinq ans.
00:29:23 Lorsqu'il y a une volonté, il y a un chemin.
00:29:27 Et aussitôt, dans son regard, dans ses mots soigneusement choisis comme toujours, j'ai vu le général convoquer chacune des qualités éprouvées lors de sa carrière.
00:29:39 L'ancien responsable de la planification et des finances à l'état-major mettrait en oeuvre un calendrier que d'aucuns jugeaient déraisonnable.
00:29:48 L'officier d'exception garantirait l'unité d'action entre tous les corps de métier.
00:29:53 L'homme de volonté ne se laisserait pas impressionner par les experts, mais deviendrait lui-même le plus grand expert du sujet et les embarquerait.
00:30:02 L'amateur secret de patrimoine veillerait à ce que le chantier fasse appel à des savoir-faire disséminés partout en France.
00:30:09 Le diplomate paradoxal unirait les bonnes volontés de toutes les autorités temporelles et spirituelles.
00:30:19 Pendant quatre années, le général Georges Lain accomplit tout cela.
00:30:26 Pour nos compatriotes comme pour le monde entier, il devint une figure familière.
00:30:33 Le général de la cathédrale.
00:30:39 Le 8 décembre 2024, nous retrouverons Notre-Dame de Paris, parce que c'est le vœu de la nation entière et ce fut mon serment au peuple français.
00:30:52 Et ce serment fut servi par sa volonté.
00:30:57 Jean-Louis Georges Lain ne vivait pas d'honneur, mais d'espérance.
00:31:03 Il avait un but.
00:31:07 Sa vie a connu son terme avant de l'atteindre.
00:31:12 Mais toutes les grandes œuvres nécessitent cette part d'effort qui n'attend pas forcément de récompense.
00:31:21 Le 8 décembre 2024, les portes de Notre-Dame s'ouvriront.
00:31:27 Les murs de la Nef seront blanchis, les vitraux plus clairs, la splendeur du lieu plus pur encore.
00:31:36 La cathédrale retrouvera le culte.
00:31:40 Seront là les catholiques.
00:31:44 Vous serez là, Monseigneur, et autour de vous, vos évêques, vos prêtres et tant d'autres.
00:31:52 Seront là tous ceux qui travaillaient avec lui et ne perdront plus jamais le goût de son exigence, qui, quand elle était brusque, se rattrapait ensuite par mille attentions.
00:32:03 Seront là les femmes et les hommes du chantier, celles et ceux du général, comme on dit ceux de Saint-Cyr ou de l'infanterie,
00:32:14 ses adjoints, ses architectes, ses compagnons du Grand-Oeuvre.
00:32:21 Seront là les anonymes, charpentiers et maçons, vigiles et hors-fèvres, venant de la France entière,
00:32:29 qui, samedi, à l'annonce de sa mort, ont tous pleuré.
00:32:37 Mon général, le 8 décembre 2024, ces femmes et ces hommes penseront à vous,
00:32:49 à votre silhouette, manquante parmi ces piliers,
00:32:55 à la fierté que vous auriez éprouvée face à ce succès assurant à votre nom sa place dans la longue chaîne des temps.
00:33:04 Nous penserons à vous. Je penserai à vous.
00:33:10 À la manière que vous auriez eu de marcher un peu à part de la foule, dans la nef,
00:33:16 prenant ce moment pour vous, rien qu'à vous, dans le secret et l'ombre de votre foi.
00:33:24 Et vous serez là, mon général.
00:33:28 Dans le carillon, à travers les coups de l'angélus,
00:33:33 perçant le son des cloches de Notre-Dame de Paris,
00:33:37 toute la nation vous entendra encore.
00:33:40 Nous entendrons votre voix rire, gronder, déclamer.
00:33:47 Nous entendrons vos silences aussi, qui disaient la solitude et les blessures pourtant tues.
00:33:58 Nous entendrons votre voix, forte, déterminée, revenue d'outre-tombe, mais toujours là.
00:34:11 Voix patriote, voix de la France, cantique des cantiques.
00:34:21 Alors, nous pourrons vous dire merci.
00:34:28 Adieu, mon général. Vive la République, vive la France.
00:34:36 (Pause)
00:35:04 Voilà pour cette éloge funèbre prononcée par le chef de l'État, Emmanuel Macron.
00:35:09 Un hommage national est rendu aujourd'hui au général Georges Lain,
00:35:13 ancien chef d'état-major des armées Jean-Louis Georges Lain,
00:35:16 décédé brutalement la semaine dernière à l'âge de 74 ans.
00:35:20 On va écouter à présent, on va respecter une minute de silence,
00:35:22 la sonnerie aux morts que vous allez entendre.
00:35:24 (Musique)
00:35:28 Homme.
00:35:29 (Applaudissements)
00:35:30 (...)
00:35:56 Aux morts.
00:35:58 (Musique)
00:36:08 (...)
00:36:37 (Musique)
00:36:41 (...)
00:37:10 (...)
00:37:35 (Musique)
00:37:40 (...)
00:37:54 (...)
00:38:07 (...)
00:38:32 (...)
00:38:56 Reposez arme.
00:38:58 (...)
00:39:04 Repos.
00:39:05 (...)
00:39:17 Garde.
00:39:18 (Fanfare)
00:39:26 (...)
00:39:37 Présentez arme.
00:39:40 (...)
00:40:09 (...)
00:40:21 -Qui vous...
00:40:22 Venez.
00:40:24 Relevez.
00:40:29 (...)
00:40:38 (Musique)
00:40:41 (Fanfare)
00:40:44 (...)
00:41:13 (...)
00:41:23 (...)
00:41:33 (...)
00:41:43 (...)
00:41:53 (...)
00:42:03 (...)
00:42:13 (...)
00:42:23 (...)
00:42:33 (...)
00:42:45 -La France qui rend hommage à un héros national,
00:42:48 Jean-Louis-Georges Lain, chef d'état-major des armées.
00:42:51 Il était un génie militaire, un patriote, un homme de foi.
00:42:55 Depuis 2019, il était en charge de la reconstruction
00:42:58 de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
00:43:00 Vous venez d'entendre l'éloge funèbre rendu par Emmanuel Macron,
00:43:04 le chef de l'état, en direct sur CNews.
00:43:07 Nous sommes également avec le général Bruno Clermont
00:43:10 pour lui rendre hommage.
00:43:12 Vous aviez quelques mots, quelques vers
00:43:14 destinés au général Jean-Louis-Georges Lain.
00:43:17 -Le poème préféré du général Georges Lain,
00:43:20 c'était "La mort du loup" d'Alfred Devigny,
00:43:22 un poème qu'il habitait, d'ailleurs,
00:43:24 dont l'exemplaire des oeuvres originales lui a été remis
00:43:27 quand il a quitté l'état-major des armées,
00:43:29 je vais juste lire la dernière strophe pour lui rendre hommage.
00:43:32 "A voir ce que l'on fût sur terre et ce qu'on laisse,
00:43:35 seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse.
00:43:38 Ah, je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
00:43:41 en ton dernier regard, mais t'allais jusqu'au cœur.
00:43:44 Il disait, si tu peux, fais que ton âme arrive.
00:43:47 A force de rester studieuse et pensive
00:43:49 jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté,
00:43:52 en naissant dans les boiges,
00:43:54 j'ai tout d'abord monté, gémir, pleuré, prié
00:43:58 et également lâche, fait énergiquement,
00:44:01 ta longue et lourde tâche,
00:44:03 dans la voie où le sort a voulu t'appeler,
00:44:05 puis après, comme moi, souffre et meurt sans parler."
00:44:08 Merci à vous, général Bruno Clermont,
00:44:13 pour ces quelques vers.
00:44:15 Je vais faire un tour de table avec mes invités,
00:44:17 Alexis Isard, que vous ont inspiré les mots
00:44:19 du chef de l'État lors de cette éloge funèbre.
00:44:21 C'était un bel hommage à un grand homme
00:44:24 qui nous rappelle finalement deux choses.
00:44:26 D'abord, à quel point toute la France a été meurtrie
00:44:29 de voir cette quête à Notre-Dame brûlée.
00:44:31 Je crois que le plus bel hommage qui sera rendu
00:44:33 au général Georges Lain, c'est quand on aura réussi
00:44:35 à la reconstruire dans les temps.
00:44:37 Et il nous rappelle aussi, dans les temps de crise qu'on vit,
00:44:40 la présence en France de grands hommes
00:44:43 qui ont dédié leur vie à un engagement bien précis,
00:44:46 l'engagement de la France.
00:44:48 C'est important de voir ça dans une cérémonie
00:44:50 telle que celle-ci, que la France sait compter
00:44:52 sur des hommes qui ont donné l'intégralité
00:44:55 de leur vie au service de la France.
00:44:57 - Michael Sadow.
00:44:59 - Non, moi je reviens sur ce que Philippe a dit tout à l'heure.
00:45:02 Avec la réforme de la conscription, nous ne savons plus
00:45:04 ce que nous devons à ces gens-là.
00:45:06 Et je pense qu'il y a un décalage entre leur notoriété médiatique
00:45:09 et la reconnaissance dont ils jouissent réellement
00:45:12 à l'intérieur de l'appareil étatique
00:45:14 et dans le cœur de la France.
00:45:17 Donc, quelque part, je suis content
00:45:20 que cet événement soit médiatisé
00:45:22 pour que les gens puissent enfin savoir
00:45:24 qui était ce personnage et qui sont ces hommes
00:45:27 qui au quotidien agissent pour notre défense et notre vie.
00:45:32 - Ça nous ramène à toutes ces questions
00:45:35 autour du patriotisme, de notre amour de la nation
00:45:38 qu'on ne sait parfois pas exprimer dans ce pays.
00:45:40 - Absolument, parce que malheureusement...
00:45:42 - Qu'on a parfois même honte d'exprimer.
00:45:44 - Depuis des années, quand on dit qu'on aime la France
00:45:46 ou qu'on est patriote, ça vous vaut un classement immédiat
00:45:48 à l'extrême droite, voire même à l'extrême droite de l'extrême droite.
00:45:50 Mais ce qu'il y a de beau dans les mots
00:45:52 du président de la République,
00:45:54 dans l'armée, quand un chef tombe,
00:45:58 c'est son adjoint qui doit prendre la tête des hommes
00:46:01 pour mener à bien la mission qui a été donnée
00:46:04 à la section, à l'escadron, aux commandos,
00:46:06 à l'unité qui est en charge de faire la mission.
00:46:10 Le général Georges Lain est tombé
00:46:14 alors qu'il tentait d'effectuer sa mission.
00:46:16 Je tiens à dire que toutes celles et tous ceux
00:46:18 qui l'entouraient pour reconstruire Notre-Dame
00:46:20 avec objectif le 8 décembre 2024,
00:46:24 on espère et on est certains même
00:46:27 qu'ils vont se montrer à la hauteur de leur chef
00:46:29 et mener à bien la mission qui leur a été donnée.
00:46:32 - Nous penserons à vous, ce sont les mots du chef de l'État
00:46:35 tout à l'heure, le 8 décembre 2024,
00:46:37 lorsque rouvriront les portes de la cathédrale Notre-Dame.
00:46:41 Michel Chevalet, peut-être l'occasion aussi avec vous
00:46:43 de faire le point sur la reconstruction
00:46:45 de cette cathédrale.
00:46:47 On en est où grâce à l'action de Jean-Louis Georges Lain ?
00:46:52 - Absolument.
00:46:54 J'oserais dire qu'il n'y avait pas meilleur choix
00:46:57 que celui du président de la République
00:46:59 parce que cet État, derrière son aspect rugueux,
00:47:02 c'était un homme de cœur, un homme qui aimait le bel ouvrage.
00:47:06 Sa mission, a dit le président, il a bien raison,
00:47:09 c'était, quand on voit le chantier,
00:47:11 je l'ai visité plusieurs fois, mission impossible.
00:47:14 La tâche était énorme, vous vous souvenez de ces images.
00:47:17 Moi, personnellement, j'étais en direct sur CNews
00:47:19 et quand j'ai vu la flèche s'effondrer, j'ai dit,
00:47:21 c'est foutu, elle est morte.
00:47:23 Il est arrivé à mettre de l'ordre dans toutes les équipes.
00:47:26 C'est ça qui est remarquable.
00:47:28 Il y a plus de 500 personnes qui travaillent jour et nuit,
00:47:31 des corps complètement différents.
00:47:34 Il a eu cette mission de tout coordonner
00:47:36 et on se souvient qu'il y a eu des affaires,
00:47:39 pour ne pas dire plus, avec l'architecte en chef
00:47:42 des monuments historiques, ils se sont affrontés.
00:47:45 Ça a été très rugueux.
00:47:47 Il a réussi à mettre de l'ordre, à mettre en ordre les trous
00:47:50 avec un seul but, tout le temps, nous réussirons
00:47:54 et nous serons présents pour l'ouverture.
00:47:56 La cathédrale a été sauvée, je dirais, en partie grâce à lui.
00:48:00 C'est un boulot formidable.
00:48:01 Moi, sur le chantier, je suis fasciné, fasciné,
00:48:04 par la rapidité, c'est-à-dire qu'on a les moyens techniques aujourd'hui,
00:48:08 mais la coordination d'un tel chantier,
00:48:11 c'est vraiment quelque chose de titanesque,
00:48:14 de gigantesque, qui est en train de se faire.
00:48:16 Chapeau, chapeau pour le général.
00:48:18 Merci à vous, Michel Chevalet.
00:48:22 Général Bruno Clermont, vous êtes toujours avec nous.
00:48:24 Qu'avez-vous pensé de cette éloge funèbre
00:48:27 rendue par le chef de l'État, Emmanuel Macron ?
00:48:30 Éloge particulièrement touchant.
00:48:32 Écoutez, moi, je l'ai trouvé magnifique.
00:48:35 Il y a des expressions extraordinaires.
00:48:38 C'est un discours profond, mais il est profond
00:48:41 parce qu'il met en valeur un être qui était profond,
00:48:44 profond dans son engagement en service de la France comme militaire,
00:48:47 profond au n'engagement de la cité comme catholique,
00:48:50 profondément parce qu'il a relevé ce défi
00:48:52 de reconstruire la cathédrale en cinq ans.
00:48:54 Et il y a deux expressions que je retiendrai, même s'il y en a beaucoup.
00:48:57 C'est vraiment un très beau discours.
00:48:58 Moi, j'aime beaucoup les beaux discours, et c'est un beau discours.
00:49:00 Le général Georges Lain était d'abord un serviteur exemplaire.
00:49:03 Les soldats sont d'abord des serviteurs,
00:49:05 exemplaires par la façon dont ils ont rempli ce service.
00:49:08 Et c'était un soldat pénétré d'espérance.
00:49:10 Je pense que ce terme, "soldat pénétré d'espérance",
00:49:12 résume le parcours du général Georges Lain,
00:49:15 qui aujourd'hui, et là, je suis persuadé,
00:49:17 et c'est un catholique, donc je pense qu'il en est persuadé également,
00:49:20 c'est du ciel qu'il verra la flèche de Notre-Dame se reconstruire.
00:49:24 C'est du ciel qu'il entendra le télé-homme des Français
00:49:27 qui va monter dans le ciel le 8 décembre 2024.
00:49:30 Et donc, le général Georges Lain continuera, va continuer,
00:49:33 là où il est, très haut, à superviser,
00:49:36 par son action, par sa présence, par son encouragement
00:49:39 auprès des gens qui sont toujours sur ses chantiers,
00:49:41 la reconstruction de cette cathédrale,
00:49:43 qui est bien plus que la reconstruction du cathédrale,
00:49:45 qui est la reconstruction de la France
00:49:47 qui s'était écroulée avec la cathédrale Notre-Dame.
00:49:50 Merci à vous, général Bruno Clermont.
00:49:52 Voilà ce que l'on pouvait dire sur cet hommage national
00:49:55 rendu au général Jean-Louis Georges Lain,
00:49:58 chef d'état-major des armées,
00:50:00 généralement nommé par le président de la République
00:50:03 pour orchestrer la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
00:50:06 On arrive à la fin de cette cérémonie.
00:50:08 On va marquer une courte pause sur ces news.
00:50:10 On va revenir dans un instant sur l'insupportable recrudescence
00:50:13 des règlements de compte liés au trafic de drogue.
00:50:16 Animes déjà deux morts en l'espace de quatre jours,
00:50:19 dont un enfant de dix ans qui n'avait rien à voir,
00:50:21 ni de près, ni de loin, avec la délinquance.
00:50:23 Le RAID a été envoyé sur place à l'appui de la CRS 8.
00:50:27 Gérald Darmanin sera également là-bas la mi-journée,
00:50:30 dans quelques minutes, pour rassurer les habitants.
00:50:32 Des riverains qui ont aujourd'hui du mal à croire en la parole politique.
00:50:36 On en parle dès notre retour de pub.
00:50:38 A tout de suite.
00:50:39 De retour dans Midi-News.
00:50:45 On est ravis de vous accueillir.
00:50:47 Avant d'évoquer ce déplacement de Gérald Darmanin à Nîmes,
00:50:50 tout de suite le journal signé Clémence Barbier.
00:50:52 Bonjour Clémence.
00:50:53 Bonjour Anthony.
00:50:55 Un hommage national a été rendu ce matin aux Invalides,
00:50:58 au général Georges Lain.
00:51:00 Emmanuel Macron, qui a présidé cette cérémonie,
00:51:02 a salué la mémoire de l'ancien chef d'état-major des armées,
00:51:06 à qui on avait confié la direction du chantier de Notre-Dame.
00:51:09 Jean-Louis Georges Lain est décédé subitement la semaine dernière,
00:51:13 à 74 ans, lors d'une randonnée dans les Pyrénées.
00:51:16 Mathieu Deveze, vous êtes sur place.
00:51:19 Comment s'est déroulée la cérémonie ?
00:51:24 En discutant avec Laurence Ellarier,
00:51:26 nous avons assisté à un hommage solennel et rempli d'émotions.
00:51:29 Une émotion palpable lorsque la Marseillaise a retenti
00:51:32 et que le cercueil de Jean-Louis Georges Lain
00:51:34 est entré ici dans la cour des Invalides.
00:51:37 Il était alors 11 heures passées de quelques minutes
00:51:40 et les regards dans la foule se sont alors embués
00:51:43 de tristesse et de fierté.
00:51:45 Oui, fierté, on l'imagine, car c'est un hommage national
00:51:48 qui a été rendu pour l'une des plus grandes figures
00:51:51 de l'armée française.
00:51:53 Le général Jean-Louis Georges Lain occupa les postes
00:51:56 les plus prestigieux de l'institution militaire,
00:51:59 chef d'état-major des armées, puis grand chancelier
00:52:02 de la Légion d'honneur, le président de la République.
00:52:05 Et lui arrivait aux alentours de 11 heures et 5 minutes.
00:52:08 Il était accompagné de son épouse, Brigitte Macron,
00:52:11 mais également de la Première ministre, Elisabeth Borne.
00:52:14 Il a présidé la cérémonie et tenu un discours,
00:52:17 un discours évidemment devant la famille du général,
00:52:20 des proches, mais également le monde combattant
00:52:23 avec la promotion du général de l'école militaire de Saint-Cyr,
00:52:26 mais aussi des artisans engagés sur le chantier
00:52:29 de reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame de Paris.
00:52:32 Car oui, c'était le grand ouvrage de sa vie,
00:52:35 le point final de 50 ans au service de l'Etat.
00:52:38 Le monument était aux yeux du général, je cite,
00:52:41 "l'âme de la France", et il ne ménageait pas son énergie,
00:52:44 bien sûr, pour mener à bien ce chantier,
00:52:47 mais c'est aussi le moment colossal dans lequel le général,
00:52:50 Jean-Louis Georgelin, s'est totalement engagé dès 2019,
00:52:53 l'année où il fut choisi par Emmanuel Macron
00:52:56 pour superviser, bien sûr, le chantier de reconstruction
00:52:59 de Notre-Dame de Paris. D'ailleurs, lors de son éloge finèbre,
00:53:02 Emmanuel Macron a précisé, je cite, qu'en avril 2019,
00:53:05 au lendemain de l'incendie de Notre-Dame de Paris,
00:53:08 il a appelé le général Georgelin et ce dernier, je cite,
00:53:11 "avait passé la nuit incrédule et meurtri,
00:53:14 mais je l'ai vraiment consolé". Emmanuel Macron a enfin conclu
00:53:17 de son éloge funèbre d'une quinzaine de minutes avec ces mots,
00:53:20 "Adieu, mon général".
00:53:23 - Merci beaucoup, Mathieu, et merci à Laurence Ellarié
00:53:26 qui vous accompagne. Après une première visite reportée
00:53:29 à la dernière minute fin mars, Charles III et la reine Camilla
00:53:32 se rendront à Paris, à Bordeaux, du 20 au 22 septembre.
00:53:35 Leur visite en Gironde est très attendue par les habitants
00:53:38 et par le maire de la ville. On écoute Pierre Urmic.
00:53:41 - C'est une bonne nouvelle. D'abord, c'est un honneur
00:53:44 et une reconnaissance pour une ville comme Bordeaux
00:53:47 d'accueillir le roi d'Angleterre. Cette visite, j'en suis sûr,
00:53:50 traduira aussi l'enthousiasme que nous avions connu
00:53:53 au mois de mars, lorsque les Bordelais s'apprêtaient
00:53:56 déjà une première fois à recevoir cette visite royale
00:53:59 et enthousiâme qu'il n'y ait eu d'égal que la déception
00:54:02 qui fut celle des Bordelais au moment où cette visite
00:54:05 a dû être annulée. Donc je suis persuadé
00:54:08 qu'on va se retrouver dans le même état d'esprit
00:54:11 maintenant, à l'occasion de cette venue.
00:54:14 - Les deux centrales à charbon françaises autorisées
00:54:17 à fonctionner plus longtemps pour éviter les coupures
00:54:20 cet hiver. Un assouplissement temporaire
00:54:23 des normes d'émission de gaz à effet de serre est prévu,
00:54:26 a indiqué le ministère de la Transition éco-énergétique.
00:54:29 Les explications de Michel Chevallet,
00:54:32 notre journaliste scientifique.
00:54:35 - Le décret précédent avait autorisé EDF
00:54:38 à faire fonctionner deux centrales à charbon
00:54:41 pendant 1300 heures.
00:54:44 Et on tient les enseignements du précédent hiver
00:54:47 où ça a tout de même été récrac et du coup on s'est dit
00:54:50 en cas de grand froid, il faudrait un impoint
00:54:53 aux centrales nucléaires et aux barrages
00:54:56 et donc on va donner un coup de pouce
00:54:59 aux centrales à charbon.
00:55:02 Les deux dernières centrales qui nous restent,
00:55:05 au lieu de pouvoir les faire fonctionner 1300 heures,
00:55:08 on va pouvoir les faire fonctionner 1800 heures.
00:55:11 Vous avez bien compris.
00:55:14 On prévoit, vaut mieux d'ailleurs prévenir que guérir
00:55:17 parce qu'en cas de grand coup de froid,
00:55:20 on aurait été trop juste.
00:55:23 - Donald Trump est passé en coup de vent
00:55:26 à la prison d'Atlanta hier où sa photo d'identité judiciaire
00:55:29 a été prise. L'ex-président américain est ressorti libre
00:55:32 après avoir payé une caution de 200 000 dollars.
00:55:35 Le milliardaire candidat est accusé d'avoir tenté
00:55:38 de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020.
00:55:41 Il a dénoncé une ingérence électorale.
00:55:44 C'est la fin de ce journal et c'est à vous, Anthony.
00:55:47 - Et j'ai le plaisir de vous présenter mes invités
00:55:50 sur ce plateau. Lauriane Rossi, bonjour.
00:55:53 - Bonjour.
00:55:56 - Philippe David, animateur Sud Radio.
00:55:59 - Bonjour.
00:56:02 - On va prendre la direction de Nîmes ce midi.
00:56:05 Gérald Darmanin est en déplacement sur place
00:56:08 où la tension est à son comble.
00:56:11 Il y a eu deux morts en l'espace de quatre jours
00:56:14 sur fond de trafic de stupéfiants. Parmi les victimes,
00:56:17 un garçon de seulement 10 ans en début de semaine
00:56:20 et hier encore, malgré la présence de la CRS 8,
00:56:23 a décidé de déployer le raid dans les quartiers sensibles
00:56:26 de la ville. La présence policière sera assurée
00:56:29 24 heures sur 24. Avant d'en parler avec Bruno Bartocchetti,
00:56:32 secrétaire national Unité SGP Police pour la zone sud
00:56:35 et qui est avec nous par Skype, tout d'abord le reportage
00:56:38 de ces dernières heures sur place. Il est signé
00:56:41 Jean-Luc Thomas, Sacha Robin et Sarah Varney.
00:56:44 - La présence policière dans ce quartier a été largement
00:56:47 renforcée, notamment avec le déploiement d'une vingtaine
00:56:50 d'agents de la CRS 8. Un dispositif renforcé 24 heures
00:56:53 sur 24 et 7 jours sur 7 de l'ensemble des forces de l'ordre
00:56:56 dans l'agglomération.
00:56:59 - C'est avant tout et surtout rassurer la population.
00:57:02 Donc lui montrer qu'en ayant plus de la présence
00:57:05 que nous effectuons, nous sommes là renforcés
00:57:08 pour essayer d'assurer une présence rassurante
00:57:11 et peut-être un peu plus massive que celle qui est assurée
00:57:14 habituellement. - Le déploiement de la CRS 8
00:57:17 permet de rétablir un rapport de force et de gérer l'urgence
00:57:20 dans ce quartier touché par les trafics de drogue.
00:57:23 - Fais gaffe, ça balance des étages ici.
00:57:26 - Des renforts qui permettent de réaliser davantage de contrôle.
00:57:29 Ici, une arbalète a été retrouvée dans une poubelle.
00:57:32 - Tous les types d'armes sont utilisées quels qu'ils soient
00:57:35 puisque le but c'est aussi d'avoir des armes pour protéger
00:57:38 les poignées d'île. C'est vrai que par le passé, on avait
00:57:41 plutôt tendance à avoir des armes non létales
00:57:44 ou des armes qui pouvaient être quand même incapacitantes.
00:57:48 Ces armes-là, elles sont toujours là, mais maintenant,
00:57:51 on est passé à un stade où tu... - Le RAID a également été missionné
00:57:54 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin afin d'appuyer
00:57:57 les interpellations des auteurs de ces fusillades.
00:58:00 - Et sans plus tarder, on rejoint sur place
00:58:03 notre journaliste Jean-Luc Thomas. Bonjour.
00:58:06 On attend d'ici quelques minutes, d'une minute à l'autre,
00:58:09 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour un déplacement
00:58:12 compliqué aujourd'hui.
00:58:15 - Oui, un déplacement compliqué. Il est arrivé tout à l'heure
00:58:20 avec une demi-heure, trois quarts d'heure de retard.
00:58:23 Il est actuellement à l'hôtel de police de Nice
00:58:26 où il rencontre les policiers.
00:58:29 Il y a le directeur régional de l'APJ.
00:58:32 Il y a évidemment le directeur départemental
00:58:35 de la Sécurité publique.
00:58:38 Et puis il va rencontrer des policiers
00:58:41 de rang. Et ensuite, il va venir ici
00:58:44 à la préfecture. Et là, il va rencontrer
00:58:47 beaucoup d'élus locaux.
00:58:50 Il y a le maire de Lime, la présidente du conseil
00:58:53 départemental. Et Gérald Darmanin
00:58:56 est très attendu parce que
00:58:59 si l'on voit et si l'on entend ce que les
00:59:02 habitants de Pissevin nous ont dit depuis
00:59:05 que nous sommes arrivés mardi, eh bien, ils veulent
00:59:08 qu'il y ait plus de police. Ils disent
00:59:11 "bon, mais maintenant, les policiers sont là"
00:59:14 mais parce qu'il y a eu les deux morts. Pendant des années,
00:59:17 il n'y a eu personne. Également, les gens,
00:59:20 les habitants du quartier se disent
00:59:23 "tiens, c'est la première fois depuis des années
00:59:26 que l'on nettoie le quartier de façon
00:59:29 aussi fort.
00:59:32 Il n'y a plus de détritus, tout a été
00:59:35 "carchérisé"
00:59:38 entre guillemets. Donc,
00:59:41 voilà, beaucoup attendent de vraies
00:59:44 annonces et pas seulement l'envoi
00:59:47 d'escadrons de CRS
00:59:50 pendant X semaines
00:59:53 et en pré-pluriel. Le maire de Lime
00:59:56 veut qu'il y ait un commissariat commun
00:59:59 entre la police municipale et la police nationale
01:00:02 à Pissevin. Ça a été une demande
01:00:05 qui a été faite depuis longtemps mais qui n'a
01:00:08 jamais abouti. Et encore une fois,
01:00:11 depuis mardi, que nous sommes dans ce
01:00:14 quartier, eh bien, on a vu que
01:00:17 c'était un quartier à l'abandon,
01:00:20 abandonné par l'Etat, abandonné par
01:00:23 la Commune et c'est peut-être là le vrai
01:00:26 problème à Lime, en plus, évidemment,
01:00:29 de la détruite des traffics de drogue.
01:00:32 - Merci à vous Jean-Luc Thomas, merci également à
01:00:35 Sacha Robin qui est derrière la caméra. Cette
01:00:38 situation à Lime, dans le Gard, on en parle avec
01:00:41 Bruno Bartocchetti. Bonjour Bruno Bartocchetti, vous êtes secrétaire
01:00:44 nationale unité SGP Police pour la zone sud.
01:00:47 Effectivement, vous entendez cette demande
01:00:50 des habitants qui réclament plus de police,
01:00:53 plus de police en permanence sur
01:00:56 ces quartiers-là. Est-ce que ça vous
01:00:59 inquiète ? - Oui, bien sûr, on manque
01:01:02 cruellement d'effectifs à Lime et c'est vrai que la
01:01:05 venue d'une compagnie de CRS, que ce soit la CRS 8 ou
01:01:08 d'une autre compagnie, sur quelques mois,
01:01:11 va rassurer mais on doit aller au-delà.
01:01:14 C'est bien de rassurer la population mais il faut aller au-delà,
01:01:17 c'est-à-dire qu'il faut quadriller, bien sûr, ces endroits
01:01:20 sensibles à Lime mais comme ailleurs, on pourrait en parler,
01:01:23 mais c'est bien sûr que dans ces quartiers, une fois qu'on rassure
01:01:26 la population, les trafiquants existent toujours.
01:01:29 Vous éteignez un feu, il n'y a pas de souci,
01:01:32 les pompiers seront là pour faire le travail mais le pyromane, il faudra l'interpeller.
01:01:35 Donc il faudra aussi parallèlement donner quand même beaucoup plus de moyens
01:01:38 aux enquêteurs pour travailler beaucoup plus rapidement
01:01:41 pour faire tomber ces réseaux de stups qui vont de toute façon
01:01:44 continuer à s'exprimer à Anjou ou ailleurs si on
01:01:47 devait quadriller 24h/24 ces quartiers et
01:01:50 la peine d'une procédure, c'est bien sûr la sanction qui doit
01:01:53 tomber. Alors tout ne se limite pas en matière de sécurité
01:01:56 au travail de la police et à la justice mais très sincèrement,
01:01:59 aujourd'hui, lorsque vous avez à la sortie une sanction de 3 ans
01:02:02 pour des trafiquants avec remise de peine
01:02:05 qui peuvent prendre leur téléphone portable
01:02:08 et leur cannabis dans les cellules, c'est quand même moins
01:02:11 dissuasif que lorsqu'on prend entre 10 et 20 ans parce qu'on pourrait
01:02:14 aller jusqu'aux assises en matière de trafic de stupéfiants.
01:02:17 Donc il y a à mon sens, c'est vrai que
01:02:20 l'actualité fait parler de nid mais il va falloir quand même réfléchir
01:02:23 sur aujourd'hui, sur une priorité nationale
01:02:26 en matière de stup. Il va falloir travailler autrement. On ne peut pas
01:02:29 en fonction de l'actualité déplacer une CRS 8 ou une compagnie
01:02:32 de CRS pendant des mois
01:02:35 et puis les voir repartir d'un quartier.
01:02:38 Je crois qu'il y a un travail vraiment en profondeur à faire.
01:02:41 Pour l'instant, là on est d'abord dans l'émotion parce qu'il a fallu
01:02:44 réagir très vite mais on est aussi sur du court terme avec la venue
01:02:47 d'une CRS et du RAID.
01:02:50 Alors je vais me faire l'avocat du diable mais est-ce qu'elle a une véritable
01:02:53 efficacité Bruno Bartocchetti cette CRS 8 sachant qu'il y a eu
01:02:56 un meurtre supplémentaire depuis son arrivée et qu'il a fallu
01:02:59 par conséquent envoyer le RAID sur place ?
01:03:02 Voilà, il y a une efficacité, c'est ce que j'ai voulu dire
01:03:05 mais sur quelque chose de très court. Effectivement quand vous avez
01:03:08 la CRS 8 qui reste sur place, qui part à 2h du matin
01:03:11 parce qu'elle finit son service et avec un règlement de comptes
01:03:14 une heure après, on doit réfléchir autrement. Maintenant on peut
01:03:17 aussi saluer la venue de cette CRS
01:03:20 très rapidement sur les lieux mais bien évidemment
01:03:23 c'est largement insuffisant. C'est nécessaire,
01:03:26 c'est intéressant mais c'est largement
01:03:29 insuffisant et c'est pour ça qu'il va falloir quadriller ces quartiers
01:03:32 d'une manière beaucoup plus sérieuse avec des effectifs
01:03:35 j'insiste bien, affectés en sécurité publique,
01:03:38 en manière plus anime, en manière qui soit beaucoup plus proche
01:03:41 de la population, avec un travail commun avec la police municipale.
01:03:44 C'est important qu'une municipalité aussi se prenne en charge
01:03:47 pour sécuriser un secteur
01:03:50 et ne pas l'abandonner. Lorsque j'entends et lorsque je vois
01:03:53 qu'on nettoie la ZUC parce qu'on a la venue de
01:03:56 Gérald Darmanin, ça démontre bien que la municipalité
01:03:59 n'est pas toujours présente dans ces quartiers. Elle a aussi son rôle
01:04:02 à jouer pour sécuriser la population à son niveau
01:04:05 certes, mais on ne doit pas être les seuls intervenants,
01:04:08 nos policiers nationaux, dans ces quartiers pour sécuriser ces endroits.
01:04:11 Bruno Bartocetti, je vous propose de rester avec nous, je vais faire un tour
01:04:14 de table sur cette question, avec tout d'abord
01:04:17 Philippe David. Philippe, depuis plusieurs années, on a des villes du sud de la France
01:04:20 entre l'Espagne et l'Italie, des villes comme
01:04:23 Marseille, Avignon, Nîmes, qui sont de plus en plus
01:04:26 touchées par ces trafics de stupéfiants et surtout
01:04:29 des règlements de comptes liés à ces trafics de stupéfiants, des villes
01:04:32 en France qui sont elles aussi de plus en plus touchées. Comment on explique
01:04:35 ce phénomène selon vous ? On explique ça par
01:04:38 40 années de laxisme. 40 années !
01:04:41 A l'époque, on parlait de la puissance publique.
01:04:44 Je crois qu'en France, depuis 40 ans, un terme s'impose, c'est
01:04:47 l'impuissance publique, puisque de toute façon, l'autorité
01:04:50 de l'État a totalement disparu dans ces quartiers. Les voyous
01:04:53 n'ont aucune crainte de la police, n'ont aucune crainte de la justice.
01:04:56 Est-ce que vous voulez, pour étayer mes propos, que je vous cite
01:04:59 un tweet de la police nationale de la Seine-Maritime ?
01:05:02 Parce que c'est drôle. "Mardi, il oublie son téléphone
01:05:05 dans le véhicule qu'il vient de rouloter." Alors "rouloter", c'est ce qu'on vous
01:05:08 dit quand on vous vole ce qu'il y a dans la voiture. "Il contacte
01:05:11 le propriétaire de la voiture qui refuse de le lui rendre.
01:05:14 Le voleur vient porter plainte au commissariat de Rouen.
01:05:17 Il est placé en garde à vue." Est-ce que vous vous rendez
01:05:20 compte quand même qu'en France, quelqu'un qui vous vole,
01:05:23 il oublie quelque chose en vous volant, est capable d'aller
01:05:26 porter plainte contre vous parce que vous ne lui rendez pas son téléphone
01:05:29 portable ? Vous soulignez le fait qu'aujourd'hui, on n'a plus peur de la sanction pénale.
01:05:32 Ah mais non, la peur de la sanction pénale, mais excusez-moi,
01:05:35 quand vous voyez qu'un homme cambriolé par trois cambrioleurs
01:05:38 arrive à en immobiliser un, je l'ai dénoncé plusieurs fois
01:05:41 sur le plateau de CNews, arrive à en immobiliser un,
01:05:44 il lui a même pas mis une simple gifle. Il appelle la police
01:05:47 ou la gendarmerie qui vient interpeller la personne
01:05:50 chez le cambriolé. Eh bien, le cambrioleur
01:05:53 a porté plainte pour séquestration. La personne cambriolée
01:05:56 a été plus condamnée que le cambrioleur.
01:05:59 Excusez-moi, tant qu'on aura des lois comme ça
01:06:02 et tant qu'on... Je me répète encore une fois,
01:06:05 François Bayrou, le déconomètre fonctionne à plein tube.
01:06:08 Faudra pas s'étonner de voir tout ce qui se passe en France.
01:06:12 - Lauriane Rossi, c'est la justice qui est mise en question par Philippe David.
01:06:15 Vous êtes d'accord avec ce constat ? - Ça fait partie
01:06:18 du problème, très clairement. Dans cette histoire, et au-delà
01:06:21 de Nîmes, d'ailleurs, ce problème concerne
01:06:24 de nombreuses banlieues en France, notamment dans le Sud, vous l'avez dit,
01:06:27 mais également en Ile-de-France. Moi, je suis allée dans les Hauts-de-Seine,
01:06:30 j'étais députée de Bagneux, notamment, où on a ces problématiques-là.
01:06:33 Il y a plusieurs questions qui se posent. L'urgence, c'est
01:06:36 évidemment de rétablir l'ordre, d'où le déploiement
01:06:39 de ces forces de l'ordre supplémentaires. Je rappelle quand même que
01:06:42 depuis 4 ans, nous avons augmenté de 40% les effectifs sur Nîmes,
01:06:45 que les saisies de drogue ont augmenté...
01:06:48 Elles sont passées d'une tonne à 4 tonnes en 4 ans
01:06:51 sur ce territoire, dans le Gard.
01:06:54 Les efforts ont été déployés. On ne découvre pas la situation,
01:06:57 mais comme vous venez de le dire, on récupère 40 ans, 30 ans
01:07:00 de laxisme et de quartiers à l'abandon où, effectivement,
01:07:03 le trafic de stupéfiants s'est généralisé et a gangréné
01:07:06 ces quartiers dans lesquels la police avait de plus en plus de mal à intervenir.
01:07:09 Donc, on récupère une situation qui est très compliquée,
01:07:12 on ne la découvre pas, mais le renfort de moyens et la lutte contre
01:07:15 les stupéfiants, ça prend du temps. Néanmoins, les résultats sont là depuis
01:07:18 4 ans, depuis l'arrivée, il faut le dire, d'Emmanuel Macron au pouvoir.
01:07:21 Les saisies de drogue n'ont jamais été aussi importantes dans notre pays.
01:07:24 Il ne faut pas s'en réjouir. Ça veut dire qu'il y a une consommation aussi
01:07:27 et c'est là-dessus aussi. - On va en parler, de l'aspect consommation.
01:07:30 - Pour répondre à votre question, évidemment, il y a un problème
01:07:33 de réponse pénale, un problème au niveau de la justice. Il faut que la peur
01:07:36 change de camp et ça, ça passe par une sanction beaucoup plus forte et ferme.
01:07:39 - Une question à Bruno Bartocetti, peut-être qu'il connaît bien le terrain.
01:07:42 Effectivement, il y a une lutte de plus en plus forte contre les trafics
01:07:46 de stupéfiants sur cette zone en particulier. Est-ce que c'est là aussi
01:07:50 la raison pour laquelle les règlements de comptes se multiplient ?
01:07:52 Parce que c'est l'argument qu'on entend souvent, notamment de la part
01:07:54 de Gérald Darmanin. Puisqu'on harcèle les points de deal, les points
01:07:57 de vente de drogue, aujourd'hui, ça crée des tensions sur le terrain
01:08:00 et résultat des règlements de comptes. C'est l'argument qu'on entend
01:08:02 régulièrement. Est-ce que vous êtes d'accord avec cet argument ?
01:08:05 - Alors, en partie, oui, c'est vrai qu'on a des résultats probables,
01:08:08 mais c'est encore une fois sur des points de deal. Donc, un point de deal
01:08:11 qui est éteint, il y en a un autre qui se crée. Mais ce n'est pas que
01:08:14 parce qu'on travaille et qu'on a des résultats intéressants, et même
01:08:18 avec beaucoup d'engagement de la part des policiers, qu'il y a
01:08:21 des règlements de comptes. Il y a aussi, ça a été dit, de plus en plus
01:08:24 de consommateurs. Il y a une éducation à faire là-dessus. Toutes les pistes
01:08:27 sont à explorer. Maintenant, lorsqu'on parle de saisir au corps,
01:08:30 moi, les saisir au corps, vous savez, ça montre surtout qu'il y a
01:08:33 une très grande pénétration en France de drogue. Ça veut dire qu'on est
01:08:37 capable de prendre les risques et de rentrer en France avec des tonnes
01:08:40 de cannabis ou de cocaïne. Donc, ça veut dire qu'il y en a beaucoup
01:08:43 plus qu'avant qui rentrent en France, même si on se réjouit des résultats.
01:08:46 Il y a de plus en plus de consommateurs. Donc, si vous voulez, c'est un cercle
01:08:49 un peu vicieux. Je crois qu'il faut quand même regarder les choses
01:08:53 en face. Si on veut faire mal aux trafiquants, il faut travailler
01:08:56 sur le blanchiment d'argent. Aujourd'hui, rien que dans le quartier
01:08:59 de Pissevins de Nîmes, c'est entre 25 et 40 000 euros par jour.
01:09:06 Vous avez des points de deal qui peuvent monter jusqu'à 80 000 euros
01:09:10 par jour à Marseille et vous avez de très, très nombreux points de deal.
01:09:13 Vous multipliez ça par 365 jours, vous avez cet argent quand même,
01:09:17 il sert bien à quelqu'un. Donc, si on veut faire mal à ces trafiquants,
01:09:20 il faut taper dans le portefeuille. Il y a trop de personnes qui vivent
01:09:23 grâce au trafic de stupéfiants. On a la volonté de faire tomber
01:09:28 des trafiquants, de faire tomber des réseaux, mais on ne va pas sur le travail
01:09:32 à l'international. En tout cas, on ne va pas assez loin dans le travail
01:09:36 sur le blanchiment d'argent. Ça, c'est un sujet. Vous savez, le trafiquant,
01:09:39 je me répète, si vous lui donnez trois ans de prison, ça ne sert à rien.
01:09:45 Il va continuer son trafic de la prison. Si vous lui demandez des comptes
01:09:49 sur la voiture qu'il a en sa possession et qu'il vaut 50 000 euros,
01:09:53 peut-être que ça va lui faire mal.
01:09:56 - Vous parliez de la question de la consommation. Si effectivement,
01:10:00 il y a de la drogue qui rentre sur le territoire français, c'est aussi
01:10:02 parce qu'il y a des consommateurs. Je voudrais qu'on écoute Gérald Darmanin
01:10:05 sur ce sujet, le ministre de l'Intérieur, qui s'exprimait chez nos confrères
01:10:08 d'RTL. Et puis, je vous fais réagir ensuite, Michael Sadoun.
01:10:11 - C'est souvent les gens des beaux quartiers, d'ailleurs, qui le font.
01:10:16 Pas toujours, mais souvent. Mais ça a des conséquences. Le trafic de drogue
01:10:19 a des conséquences. On exploite des gens partout, du Maghreb jusqu'à,
01:10:23 évidemment, les quartiers de Marseille ou de Nîmes. Il y a des gens
01:10:26 qui sont exploités, il y a des assassinats, il y a du proxénétisme,
01:10:30 il y a du financement du terrorisme. La consommation de drogue fait naître
01:10:33 le trafic. Et s'il n'y avait pas de consommation, s'il n'y avait pas
01:10:36 de consommateurs, il n'y aurait pas d'offres. Et donc, il n'y aurait pas
01:10:38 de trafiquants de drogue.
01:10:40 - Michael Sadoun, est-ce qu'on peut dire que les consommateurs sont,
01:10:43 quelque part, complices de la mort du jeune Fayed, 10 ans, en début de semaine ?
01:10:47 - Je ne le formulerai pas comme ça. Les premiers coupables, c'est d'abord
01:10:51 les revendeurs et les têtes de réseau. Moi, je pense que Gérald Darmanin
01:10:55 a raison de faire venir d'abord la police sur le terrain, de déployer
01:10:59 des forces parce que ça rassure la population qui, parfois, ne peut plus
01:11:03 vivre sereinement dans ses quartiers. Franchement, il faut écouter
01:11:06 le témoignage de certaines personnes qui doivent accompagner leurs enfants
01:11:09 à l'école en voiture alors que l'école est à 100 mètres parce qu'ils ont peur
01:11:13 que leur enfant prenne une balle perdue. Donc, je pense que, déjà,
01:11:16 pour remédier à une situation d'urgence, ça peut être pas mal.
01:11:19 Après, Gérald Darmanin n'est pas dépositaire unique de la situation.
01:11:24 C'est une politique coordonnée au niveau du chef de l'État qui doit se mener.
01:11:28 La réponse pénale, Philippe David l'a évoquée, est évidemment essentielle
01:11:32 dans le dispositif de réponse générale. Il y a des lois en France,
01:11:35 et on le dit assez, le trafic et la consommation de drogue sont réprimés
01:11:41 en France et la France est même l'un des pays qui réprime le plus.
01:11:44 Mais après, c'est dans l'application de la justice qu'il y a un problème.
01:11:47 Donc, dans le recrutement des juges, leur formation, leur doctrine,
01:11:52 c'est la circulaire aussi que doit faire passer Éric Dupond-Moretti.
01:11:55 Il faut aller vers plus de peines d'emprisonnement,
01:11:57 il faut aller vers plus de construction de places de prison.
01:11:59 On le dit en permanence, il y a une suroccupation des prisons en France
01:12:02 à hauteur de 120 %. Et puis, après, entendre toutes les voix politiques
01:12:08 pour faire diminuer ce trafic. J'entendais Manuel Bompard,
01:12:11 qui n'est pas vraiment de mon bord politique, dire qu'il fallait mieux
01:12:14 contrôler les containers qui arrivaient en France parce qu'il fallait bien
01:12:17 que la drogue passe par quelque part. On sait que le Maroc est le premier
01:12:21 producteur mondial de cannabis et de résine de cannabis.
01:12:24 Donc, je pense qu'on doit vraiment déployer toute l'inventivité
01:12:28 et les ressources nécessaires pour lutter contre ce trafic de drogue
01:12:32 qui, on le voit à longueur de plateau, est le parent de la délinquance
01:12:35 et de la criminalité en France.
01:12:36 Je voudrais qu'on écoute le témoignage sous couvert d'Anonima
01:12:39 d'un habitant de ces quartiers justement, parce que ce sont eux qui trinquent.
01:12:42 Concrètement, on les écoute.
01:12:44 Il faut continuer tous les jours comme ça.
01:12:47 Il y a des problèmes de partout, ce n'est pas ici. Tous les quartiers.
01:12:50 Là, là-bas, l'autre côté. C'est pour ça qu'on a besoin de sécurité.
01:12:56 Ce n'est pas pour nous, c'est pour tout le monde.
01:12:58 J'ai des enfants, mais j'ai peur de sortir avec mes enfants comme ça.
01:13:02 C'est dangereux.
01:13:04 Et je le disais, ceux qui trinquent, ce sont les habitants de ces quartiers
01:13:08 déjà très modestes, qui vivent dans la peur, qui disent qu'ils ne croient plus
01:13:12 aux effets d'annonce du gouvernement.
01:13:14 Concrètement, comment on lutte contre ce trafic de drogue ?
01:13:18 Excusez-moi, pas très loin de Nîmes, il y a une ville qui s'appelle Tarascon
01:13:22 et il faut en finir avec les rhodomontades et les tartarinades
01:13:25 entre le Karcher, les Racailles, etc.
01:13:28 Il faut arrêter de parler, il faut agir.
01:13:30 Moi, je pense aux habitants de ces quartiers.
01:13:32 Vous vous rappelez, il y a quelques semaines, à Nîmes, on montrait un quartier
01:13:36 où les voyous fouillaient les gens qui rentraient dans les immeubles
01:13:40 et quand vous n'habitiez pas l'immeuble, ils vous amenaient jusqu'au palier
01:13:45 de la personne que vous alliez visiter.
01:13:47 Non mais est-ce que vous imaginez vous vous faire fouiller votre sac par des voyous ?
01:13:51 Quand on voit qu'à Nîmes, dans le quartier de Pissevin, la mairie a dû fermer la médiathèque,
01:13:56 on en rit presque tellement c'est grotesque, parce que les employés municipaux
01:14:02 étaient fouillés par les voyous.
01:14:06 Mais comment peut-on tolérer ça ?
01:14:10 Alors maintenant, on peut parler de Karcher, on peut parler de Racailles,
01:14:13 on peut rouler les mécaniques en disant qu'on va remettre de l'ordre dans les quartiers.
01:14:17 Ça tombe bien, ça fait 30 ans ou 20 ans qu'on roule les mécaniques
01:14:20 et que malgré les roulements de tambours, de trompettes et de mécaniques,
01:14:24 la situation ne fait qu'empirer.
01:14:26 - Lauriane Rossy, dans ces villes, dans ces quartiers, on a deux mondes qui s'opposent.
01:14:29 D'abord celui de la République et puis un monde avec sa hiérarchie parallèle
01:14:33 qui est celle des trafiquants, avec ses propres règles, sa justice, son code de la route,
01:14:38 son économie, son marketing sur les réseaux sociaux,
01:14:40 parce que ça va jusque sur les réseaux sociaux.
01:14:42 Ces filières d'apprentissage aussi avec les guetteurs qu'on recrute dès leur plus jeune âge,
01:14:47 dès l'enfance, c'est une sorte de monde parallèle, comment on gagne cette lutte ?
01:14:51 Est-ce qu'on peut croire aux paroles qui seront prononcées aujourd'hui
01:14:53 par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ?
01:14:55 À quoi peut-on s'attendre concrètement ?
01:14:57 Est-ce qu'on n'est pas aujourd'hui dans un énième exercice de communication ?
01:15:02 - Non, je ne pense pas qu'on soit dans de la communication.
01:15:04 Je pense qu'il y a un véritable effort de fait de déploiement
01:15:06 de forces de l'ordre supplémentaires, et c'est nécessaire.
01:15:08 Un effort de fait sur la lutte contre les stupéfiants.
01:15:11 Il y a plein d'autres réponses, on vient de les évoquer tous ensemble sur ce plateau,
01:15:14 qui devront être apportées, mais là aussi le travail est engagé, mais le travail est immense.
01:15:19 Et il y a un point que nous n'avons pas abordé, c'est finalement l'existence même de ces quartiers.
01:15:23 Moi, lorsque j'étais députée, j'ai plaidé à de nombreuses reprises
01:15:25 pour la limitation du nombre de logements sociaux.
01:15:28 Dans certains villes, vous avez une loi SRU qui impose 30% de logements sociaux.
01:15:31 Très bien, évidemment qu'il en faut du logement social.
01:15:34 Moi, j'étais élue d'un territoire où j'avais sur une commune 70% de logements sociaux.
01:15:39 Comment voulez-vous qu'une municipalité et que les forces de l'ordre puissent agir efficacement
01:15:43 quand vous avez plusieurs quartiers où se concentre la délinquance,
01:15:49 une immigration parfois difficile à intégrer, des personnes en grande précarité
01:15:53 qui ne parlent pas forcément très bien la langue et qui sont en difficulté par rapport à l'emploi
01:15:57 et qui donc vont sombrer dans le trafic de drogue qui est plus lucratif, évidemment, dès le plus jeune âge.
01:16:03 Donc c'est là aussi qu'il faut mener une réflexion de fond.
01:16:06 D'autres pays l'ont fait, je pense au Danemark, aux Pays-Bas, etc.
01:16:09 Avoir une réflexion sur l'aménagement urbain de notre territoire qui facilitera, je pense,
01:16:12 aussi grandement le travail de la police, c'est-à-dire du logement social peut-être plus diffus
01:16:16 et moins concentré et moins nombreux dans certaines villes.
01:16:18 Allez, le dernier mot de Bruno Bartocetti qui est avec nous.
01:16:21 Peut-être ce que vous attendez du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin ?
01:16:25 Ne m'aveuillez pas, je n'ai pas entendu la question.
01:16:28 J'ai une cure, ce que j'attends du ministre de l'Intérieur.
01:16:31 Absolument. Qu'est-ce que vous attendez aujourd'hui du ministre de l'Intérieur en termes d'annonce ?
01:16:36 Une annonce bien précise sur le renfort d'effectifs à Nîmes pour travailler
01:16:40 et surtout le renfort des effectifs chez les enquêteurs.
01:16:44 Et surtout se rendre compte que ce qui se passe à Nîmes,
01:16:47 demain ça va se passer dans une autre ville et ça se passe régulièrement dans de nombreuses villes.
01:16:51 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne doit pas répondre à l'actualité d'un moment, d'un endroit bien précis,
01:16:55 mais vraiment de se pencher sur ce problème national qui doit être une priorité
01:16:59 et partir sur, ça a été dit, sur spécialiser les magistrats dans ce domaine-là.
01:17:04 Faire un état-major de la drogue pour pouvoir mieux la combattre.
01:17:08 Bruno Bartocchetti, porte-parole Unité SGP, Police pour la zone sud.
01:17:13 Merci d'avoir accepté de témoigner aujourd'hui sur notre antenne.
01:17:16 On va marquer une courte pause. On revient dans Midi News, toujours avec Michael Sadoun,
01:17:20 Philippe David, avec Lauriane Rossi.
01:17:22 On va évoquer cette fois l'explosion des atteintes à la laïcité à l'école.
01:17:26 Des chiffres révélés ce matin par le Figaro.
01:17:28 4 710 signalements sur l'année scolaire 2022-2023.
01:17:33 C'est plus du double par rapport à l'année scolaire précédente.
01:17:36 Quelles sont les causes de cette augmentation des signalements ?
01:17:40 Pourquoi ? On évoquera tout ça en détail juste après la pause.
01:17:43 De retour dans Midi News, dernière partie avec mes invités.
01:17:51 Lauriane Rossi, Philippe David et Michael Sadoun pour décrypter et commenter toute cette actualité,
01:17:56 notamment l'explosion des atteintes à la laïcité à l'école.
01:17:59 Ce sont des chiffres révélés ce matin par le journal Le Figaro.
01:18:03 4 710 signalements sur l'année scolaire 2022-2023 contre 2 167 l'année précédente.
01:18:10 Un chiffre qui a plus que doublé, vous le voyez,
01:18:13 selon une note réalisée par les services de l'État que s'est procuré le quotidien.
01:18:17 Ce qui a particulièrement progressé, ce sont justement les ports de tenue et d'insignes distinctifs religieux
01:18:22 qui sont pourtant interdits à l'école depuis 2004.
01:18:25 On a au moins 150 établissements qui font face à ce phénomène dont vous avez probablement entendu parler,
01:18:31 celui du port de l'Abaya.
01:18:33 Il peut être porté par plus d'une trentaine de jeunes filles dans ces établissements,
01:18:37 plus d'une trentaine de jeunes filles par jour dans un même établissement.
01:18:40 Un phénomène massif selon certains acteurs de terrain.
01:18:43 Sur cette question, justement, on écoute le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
01:18:47 Il s'exprimait hier devant les recteurs d'académie à la Sorbonne.
01:18:50 Notre école est testée.
01:18:53 Ces derniers mois, nous le savons, les tenues religieuses comme les Abaya ont fait leur apparition dans certains établissements.
01:19:00 Parfois, ça fait même plusieurs années que c'est le cas.
01:19:03 La fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes,
01:19:07 face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation.
01:19:11 Nous devons faire bloc et nous allons faire bloc.
01:19:14 Alors, comment vous comprenez cette augmentation des signalements ?
01:19:19 Est-ce que c'est parce que la parole s'est libérée du côté des professeurs
01:19:23 ou c'est parce qu'il y a tout simplement beaucoup plus de cas ?
01:19:26 Ou peut-être un peu des deux ?
01:19:28 Non, on ne peut pas tellement dire que la parole se soit libérée dans la mesure où on sait que
01:19:31 la moitié des professeurs se censurent quotidiennement et ils l'ont déclaré dans un sondage qui date de l'année dernière.
01:19:37 Selon les syndicats qui représentent le personnel de l'Éducation nationale,
01:19:40 au contraire, le phénomène serait peut-être encore plus ample que ce qui est…
01:19:43 Évidemment, c'est pour ça qu'il faut encore plus s'en inquiéter.
01:19:46 Ça n'est que la partie émergée de l'iceberg.
01:19:49 Et il faut voir tout ce qu'il y a derrière, notamment depuis le drame de Samuel Paty
01:19:53 où les professeurs redoutent encore plus certains chapitres du programme
01:19:57 et ça concerne globalement toutes les matières.
01:20:00 Après, je suis quand même content que la majorité se soit saisie enfin du problème
01:20:06 puisque Papandia n'était pas vraiment de nature à résoudre ce genre de problème.
01:20:09 Il déclarait qu'il n'allait pas faire une liste de vêtements autorisés ou pas dans les établissements scolaires.
01:20:15 Je pense que c'était un tort et que de cette manière, il laissait les professeurs
01:20:19 et les chefs d'établissement en face d'un communautarisme agressif.
01:20:22 Ça n'est donc pas le cas de Gabriel Attal.
01:20:24 Je me réjouis de sa prise de fonction et de ses premiers discours qui vont totalement dans le bon sens.
01:20:29 Après, il va falloir quand même être un peu, je pense, drastique
01:20:33 puisque la loi de 2004, on l'a bien vu, n'a pas suffi
01:20:36 parce que les symboles religieux évoluent et puis ils évoluent au gré des interprétations.
01:20:40 Alors, c'était ma question suivante.
01:20:42 Sur l'Abaya El Kami, il y a un flou juridique là-dessus.
01:20:44 Il y a un flou juridique parce que...
01:20:46 Les professeurs, les personnels de l'enseignement réclament à ce que ce soit clarifié.
01:20:51 C'est oui, c'est non.
01:20:52 Est-ce qu'on doit aujourd'hui estimer que ce sont des vêtements, des tenues religieuses ?
01:20:56 En tout cas, ils ont un usage religieux.
01:20:58 Personne ne peut douter que l'Abaya El Kami sont portés exclusivement par des musulmans
01:21:03 et pas par les autres communautés religieuses.
01:21:05 Donc, je ne sais pas si dans le Coran, en tout cas, il y a évidemment certaines sourates du Coran
01:21:09 qui peuvent faire penser que ça se rapproche d'un voile ou d'un commandement
01:21:13 qui cherche à rabattre un tissu sur les parties les moins pudiques, entre guillemets, du corps.
01:21:19 Donc, on peut avoir une interprétation théologique, il y a un très long débat dessus,
01:21:22 mais in fine, il faut faire preuve d'un petit peu de pragmatisme.
01:21:25 Il y a un usage religieux, il y a un usage du moins communautaire de ces tenues-là.
01:21:29 Et moi, je pense que la meilleure manière d'en finir avec ces débats
01:21:32 qui n'en finissent plus d'évolution, d'interprétation,
01:21:36 c'est d'imposer l'uniforme à l'école.
01:21:38 C'est un sujet qui a été abordé par Gabriel Attal.
01:21:40 Avant ça, il était proposé par le Rassemblement national
01:21:43 et soutenu, étrangement, on se souvient de la polémique, par Brigitte Macron au même moment.
01:21:47 Je pense qu'il faudra se pencher sur cette question
01:21:50 parce que de plus en plus, on est confronté à une jeunesse
01:21:52 qui a envie de se marquer identitairement,
01:21:54 qui trouve que la France ne lui propose plus ni de communauté, ni d'autorité.
01:21:58 Elle cherche une transcendance.
01:22:00 Il faut que cette jeunesse la trouve dans la France
01:22:02 et pas dans leur communauté d'origine, en tout cas dans leur centre de l'école.
01:22:05 Philippe David, ça vous parle, l'uniforme à l'école ?
01:22:08 Oui, il y a des pays où il y a l'uniforme à l'école
01:22:10 qui ne sont pas franchement des dictatures
01:22:12 comme le Royaume-Uni, l'Irlande, la République d'Irlande, etc.
01:22:17 Ce sont quand même des pays démocratiques.
01:22:19 Aux dernières nouvelles, ce n'est pas parce qu'un enfant met un uniforme
01:22:22 que ça le transforme complètement.
01:22:26 Parce que quand je lis certaines réactions sur les réseaux sociaux,
01:22:29 notamment sur le service national et unifié et sur l'uniforme,
01:22:34 ça fait littéralement scandale.
01:22:36 Je crois que, comme l'a dit à juste titre Mickaël,
01:22:40 c'est du testing.
01:22:44 Les islamistes testent pour voir jusqu'où on est capable d'accepter les tenues religieuses.
01:22:50 Ils lancent des défis aussi sur les réseaux sociaux.
01:22:52 Ils lancent des défis sur les réseaux sociaux, c'est bien orchestré, c'est très bien fait.
01:22:55 Et je dois dire, je vais donner déjà un pré-satisfaisite à Gabriel Attal,
01:23:00 parce qu'il met les pieds dans le plat avant même la rentrée scolaire.
01:23:06 J'ai l'impression que Gabriel Attal, c'est l'anti-Papendiaï,
01:23:10 ce qui est quand même très certainement une immense qualité.
01:23:14 Lauriane Rossi, vous n'allez pas me dire que non, j'imagine.
01:23:18 On a beaucoup de chance d'avoir Gabriel Attal comme ministre de l'Éducation nationale.
01:23:21 Et on a eu beaucoup de malchance d'avoir Papendiaï.
01:23:23 Il est essentiel pour le corps enseignant d'être soutenu,
01:23:28 d'avoir une parole forte au plus haut niveau.
01:23:31 Et que le ministre de l'Éducation nationale tienne ce discours-là,
01:23:34 sur la laïcité, devant les recteurs d'académie,
01:23:36 qui eux-mêmes tiendront ensuite ce discours vis-à-vis des responsables d'établissement,
01:23:40 c'est essentiel pour que la parole puisse se libérer vis-à-vis des professeurs.
01:23:44 Elle se libère peu à peu, mais on est très loin de la réalité, ça a été dit.
01:23:47 Il y a les discours et il y a les fêtes.
01:23:49 Ces signalements augmentent pour plusieurs raisons.
01:23:51 Évidemment, les cas sont de plus en plus nombreux, hélas, les atteintes à la laïcité.
01:23:55 Mais nous avons mis en place aussi des outils de signalement numérique
01:23:58 qui permettent à chaque enseignant de signaler les faits.
01:24:01 Et il faut que les responsables d'établissement, désormais, jouent le jeu
01:24:04 et soutiennent évidemment le corps enseignant vis-à-vis de ses atteintes régulières à la laïcité.
01:24:08 C'est primordial parce que c'est l'essence même de l'école publique,
01:24:12 de l'école de la République qui est en jeu,
01:24:14 et que le ministre rappelle cela aussi, justement et fortement, c'est essentiel.
01:24:18 Au niveau juridique, est-ce qu'on doit considérer les Abaya et les Camille
01:24:21 comme des tenues religieuses ?
01:24:22 Aujourd'hui, c'est très compliqué pour les équipes enseignantes
01:24:24 puisqu'elles doivent apprécier au cas par cas, finalement, de la religiosité,
01:24:28 si je puis dire, de la tenue.
01:24:30 Et c'est très compliqué pour elles.
01:24:32 C'est très compliqué parce que ce sont des tenues qui, effectivement,
01:24:35 ne relèvent pas nécessairement et toujours d'un fait religieux,
01:24:40 en tout cas, c'est ce qu'affirment ceux qui les portent.
01:24:43 Mais ça repose effectivement la question du port de l'uniforme.
01:24:47 J'étais moi-même co-signataire de la proposition de loi de François Jolivet,
01:24:50 député Renaissance, qui est maintenant chez Horizon,
01:24:53 et nous étions plusieurs parlementaires de la majorité à l'avoir co-signée
01:24:56 il y a deux ou trois ans.
01:24:57 Elle n'est pas allée à son terme, mais il serait bon, effectivement,
01:25:00 que la question soit reposée.
01:25:01 Au-delà, d'ailleurs, de l'aspect communautariste,
01:25:03 elle permettrait de gommer des inégalités sociales au sein de l'école
01:25:06 qui n'ont pas lieu d'être sur le port de marques, de vêtements.
01:25:10 Et ça permet, je crois, d'assurer une égalité entre les enfants
01:25:13 et de dépasser ces aspects financiers.
01:25:15 En tout cas, la question est ouverte et n'est pas taboue, d'ailleurs,
01:25:17 pour le gouvernement.
01:25:18 Moi, ce que je voulais dire, surtout, c'est que maintenant,
01:25:21 il faut que le discours infuse au niveau des professeurs.
01:25:24 Et là, on tombe sur un autre sujet, parce qu'il y a une étude
01:25:26 de la Fondation Jean Jaurès qui montre que les jeunes professeurs
01:25:29 sont beaucoup plus laxistes en matière de laïcité que leurs aînés.
01:25:32 C'est-à-dire qu'on est face à une jeune génération...
01:25:34 Parce qu'ils le sont par idéologie ou parce qu'ils ont peur ?
01:25:36 Non, parce qu'ils le sont par idéologie.
01:25:38 Parce que je pense qu'il faut que les gens comprennent
01:25:41 que cette communautarisation de la société se conjugue
01:25:44 avec une américanisation de la société en général,
01:25:47 que nous sommes de plus en plus poreux à une idéologie "libérale",
01:25:52 entre guillemets, libérale, communautaire, qui consiste
01:25:54 que chacun doit exprimer sa différence, même au sein de l'école,
01:25:57 même si ce sont des enfants.
01:25:58 On s'éloigne de plus en plus de la doctrine républicaine
01:26:01 qui consiste à dire que dans l'enceinte de l'école,
01:26:04 l'enfant doit s'émanciper, je dirais, de son terreau d'origine
01:26:07 pour accéder à un savoir que l'on pense universel.
01:26:11 Donc, il faut faire attention à ça.
01:26:13 Ça relève aussi de la formation des professeurs
01:26:15 et évidemment de leur recrutement.
01:26:17 Parce que quand on voit le niveau de salaire des professeurs,
01:26:21 il y a des difficultés de recrutement.
01:26:23 Ils n'ont pas toujours le niveau, ils n'ont pas toujours l'autorité
01:26:25 de faire respecter cette idée-là.
01:26:27 Ça dépend aussi d'une formation qu'on leur donne à la laïcité.
01:26:30 On se souvient de Jean-Paul Aubin ?
01:26:34 - Jean-Pierre Aubin.
01:26:35 - Jean-Paul Briguelli ?
01:26:36 - Non, je ne me souviens plus de son prénom,
01:26:38 mais Monsieur Aubin qui était inspecteur général de l'éducation nationale
01:26:44 et qui disait que seulement 5 % des professeurs
01:26:46 avaient reçu une formation à la laïcité.
01:26:48 Lui, il a observé le phénomène de communautarisation
01:26:51 depuis le début des années 2000.
01:26:53 Et c'est aussi au début des années 2000 que Georges Bensoussan
01:26:55 écrit un livre qui s'appelle "Les territoires perdus de la République"
01:26:58 et qui décrit cette communautarisation au sein de l'école.
01:27:01 On se souvient qu'à l'époque, il y avait eu une levée de bouclier
01:27:04 contre son livre et que tout le monde lui était tombé dessus
01:27:06 en le disant raciste.
01:27:08 Donc, il y a eu des alertes depuis longtemps, depuis des années.
01:27:11 Des lycées se sont vidés de leurs juifs, de certaines communautés.
01:27:15 Et il faut le dire parce que cette communautarisation,
01:27:18 ce n'est pas seulement un refus d'enseigner, ce qui est déjà grave.
01:27:21 Ce ne sont pas seulement des signaux religieux,
01:27:23 mais c'est aussi souvent le développement de l'antisémitisme
01:27:26 dans certains établissements.
01:27:27 Et je pense que trop longtemps, on a ignoré ces signalements
01:27:30 parce qu'on a considéré qu'ils visaient une communauté en particulier,
01:27:33 ce qui n'était absolument pas le cas.
01:27:35 C'était le signalement de gens qui voulaient retrouver
01:27:37 l'école de la République.
01:27:38 - Philippe David ?
01:27:39 - Pour rebondir sur ce qu'a dit à très juste titre Miquel,
01:27:42 il y a deux conceptions.
01:27:43 Il y a la conception anglo-saxonne, ce qui est très intéressant,
01:27:46 où il y a des communautés qui se superposent.
01:27:49 Et il y a la conception républicaine laïque à la française,
01:27:53 où il n'y a que des citoyens, quels que soient leurs religions,
01:27:56 leurs races, leurs conditions sociales, etc.
01:27:59 Et ce qu'il y a d'extrêmement intéressant dans ceux qui défendent
01:28:03 ou qui crient à l'islamophobie dès qu'on parle de ce type de problème,
01:28:07 c'est qu'il y a tant ceux qui ont été formés aux États-Unis
01:28:10 avec l'idée communautaire,
01:28:12 tiens, Pape Ndiaye a fait un séjour aux États-Unis,
01:28:14 c'est quand même intéressant,
01:28:15 peut-être pour ça qu'il était si lâche dans ce domaine,
01:28:17 ou ceux qui font ça par intérêt électoral.
01:28:20 Vous voyez vers qui mon regard se trouve.
01:28:22 Et quelque part, c'est assez amusant de voir que ceux
01:28:26 qui sont allés se former chez l'oncle Sam
01:28:28 se rassemblent avec ceux qui parlent au nom de la lutte des classes.
01:28:32 C'est quand même un peu le mariage de la carpe et du lapin,
01:28:35 parce que en général, quand une carpe épouse un lapin,
01:28:37 ça ne se termine pas très bien.
01:28:38 On va passer à notre dernier sujet,
01:28:40 il nous reste une dizaine de minutes, un petit peu moins.
01:28:42 Dans un entretien accordé à La Voix du Nord,
01:28:44 Gérald Darmanin estime qu'une victoire de Marine Le Pen
01:28:47 à l'élection présidentielle de 2027 est assez probable
01:28:51 si la majorité laisse filer les classes populaires et moyennes
01:28:54 chez la leader du FN.
01:28:55 Face à cela, il nous faudra, dit-il, qu'une ou un candidat
01:29:00 et que nous ne nous fondions pas seulement
01:29:02 sur les gagnants de la mondialisation
01:29:03 et les élus des centres-villes,
01:29:04 car cela ne fait pas 51% des voix.
01:29:07 Je vous propose d'écouter Gérald Darmanin,
01:29:09 ministre de l'Intérieur, ce matin sur RTL.
01:29:12 Le Rassemblement national, je les ai battus aux élections municipales,
01:29:16 j'ai aidé Xavier Bertrand à ma modeste place
01:29:18 à battre Marine Le Pen dans une élection
01:29:20 qu'elle avait manifestement gagnée d'avance.
01:29:22 Et je ne peux pas voir, et vous ne pouvez pas voir,
01:29:25 que Mme Le Pen, les populistes, ont de plus en plus d'auras
01:29:29 dans toutes les classes sociales,
01:29:30 et singulièrement chez les gens d'où je viens,
01:29:32 où je suis élu, dont je suis issu par ma famille,
01:29:35 les gens des classes populaires et moyennes.
01:29:37 Lauriane, si vous êtes d'accord avec Gérald Darmanin,
01:29:41 la majorité a peut-être trop parlé aux gagnants de la mondialisation,
01:29:46 aux élus des centres-villes,
01:29:47 et ne s'est pas encore suffisamment intéressé aux classes populaires ?
01:29:50 Ce qui est sûr, c'est que le populisme et l'extrême droite
01:29:54 gagnent du terrain à chaque fois que vous avez, évidemment,
01:29:56 des faits divers tels qu'on vient de les commenter tout à l'heure.
01:29:59 Ces affrontements entre banques, le trafic de drogue,
01:30:01 les émeutes dans les quartiers, etc.
01:30:03 Donc il faut évidemment les rassurer, mais ça ne suffit pas.
01:30:06 Évidemment, il faut leur parler.
01:30:08 Le constat est lucide, selon vous, Gérald Darmanin ?
01:30:12 Que l'extrême droite gagne du terrain dans notre pays,
01:30:15 c'est indéniable, et c'est tout l'enjeu.
01:30:18 D'ailleurs, quand Emmanuel Macron s'est présenté devant les Français en 2017,
01:30:21 son discours était déjà celui-ci, en disant
01:30:23 "Je suis là pour combattre l'extrême droite
01:30:26 et proposer une alternative aux Français,
01:30:27 et sortir de cet antagonisme gauche-droite
01:30:29 qui nous a enfoncés depuis 30 ans
01:30:32 dans une situation très compliquée,
01:30:34 mais dans tous les domaines,
01:30:35 que ce soit la santé, l'éducation, la sécurité, etc.
01:30:38 Donc l'enjeu, il est majeur, c'est effectivement qu'en 2027,
01:30:41 Marine Le Pen ne remporte pas l'élection présidentielle.
01:30:44 Qui parle encore aux classes populaires aujourd'hui ?
01:30:46 C'est clair que c'est Marine Le Pen qui parle le plus aux classes populaires.
01:30:50 Jean-Luc Mélenchon parle à d'autres classes populaires.
01:30:53 Je pense que, sur le fond, Gérald Darmanin a totalement raison.
01:30:57 Personne n'ignore que La République en Marche a été élue
01:31:00 principalement par les privilégiés, les centres urbains et les retraités.
01:31:04 Donc il a raison.
01:31:07 Après, est-ce que, compte tenu de la politique qui a été menée
01:31:10 pendant des années, parce que ça a précédé même Emmanuel Macron,
01:31:14 politique qui va toujours plus vers l'Europe que vers l'intérêt national,
01:31:18 politique qui va toujours plus dans le sang, je dirais,
01:31:21 du développement économique, et encore,
01:31:24 développement économique prise d'un certain côté.
01:31:27 Parce que, par exemple, sur la question de l'immigration,
01:31:29 certains ont dit pendant des années, faisons rentrer plus d'immigrés,
01:31:32 c'est eux qui font tourner l'économie.
01:31:34 Ça a desservi des tonnes et des tonnes de classes populaires
01:31:36 qui se sont senties délaissées.
01:31:38 On le voit tous les jours dans les politiques sociales,
01:31:40 dans la distribution des politiques sociales,
01:31:42 qu'il y a même une concurrence qui se fait quant à l'attention de l'État.
01:31:45 On l'a vu au moment des Gilets jaunes,
01:31:47 c'était une autre classe populaire qu'on n'avait pas vue depuis des années
01:31:50 qui s'était révélée à l'actualité, qui avait dit,
01:31:53 on ne nous voit plus parce qu'on ne considère plus que
01:31:56 la jeunesse des quartiers, les banlieues,
01:31:59 qui, on l'a vu au moment des émeutes, ont bénéficié
01:32:02 de dizaines et de dizaines de plans de rénovation urbaine
01:32:04 qui ont coûté des dizaines de milliards.
01:32:06 Ceci étant dit, je pense qu'il y a de la part de Gérald Darmanin
01:32:09 une volonté de s'inscrire, une fois de plus,
01:32:12 dans les pas de son illustre prédécesseur Nicolas Sarkozy,
01:32:14 qui défiait lui-même Jacques Chirac.
01:32:16 Ce qu'il nous dit là est évidemment très intéressé.
01:32:18 On va en parler dans quelques instants,
01:32:20 puisqu'il fait aussi sa rentrée politique dimanche.
01:32:22 Gérald Darmanin a eu une première sur la forme.
01:32:25 Juste un propos que je voudrais vous souligner
01:32:27 de Gérald Darmanin, toujours dans La Voix du Nord.
01:32:29 Dimanche, je dirais que la question sociale est essentielle.
01:32:32 C'est ça qui ferait élire Marine Le Pen en 2027,
01:32:35 pas la question migratoire.
01:32:37 En 2007, rappelons-nous, Nicolas Sarkozy n'est pas élu
01:32:39 sur l'identité nationale, mais sur la question du travail.
01:32:42 Est-ce que vous êtes toujours d'accord, là aussi,
01:32:45 avec Gérald Darmanin ?
01:32:47 C'était un peu des deux. Désolé, je vais laisser David répondre.
01:32:50 Mais Sarkozy avait quand même deux pieds.
01:32:53 Il avait le pied Guénaud, qui était plus une gauche républicaine,
01:32:56 un gaullisme social, je dirais.
01:32:58 Et puis il avait aussi Buisson, qui était l'identité nationale
01:33:01 et presque une référence au royalisme
01:33:04 et à une droite assez dure.
01:33:06 Après, il faut bien remarquer que Marine Le Pen
01:33:08 a changé de pied depuis des années.
01:33:10 Son parti n'est plus celui de Jean-Marie Le Pen,
01:33:12 il faut le dire. Nicolas Sarkozy l'a dit sur...
01:33:14 - L'a admis lui-même.
01:33:16 - Sur le JT de TF1, ça a fait un tollé.
01:33:18 Il a simplement révélé quelque chose
01:33:20 que tout le monde sait aujourd'hui,
01:33:22 à savoir que le RN s'inscrit totalement
01:33:24 dans le cadre républicain.
01:33:26 Il présente des candidats aux élections,
01:33:28 il reconnaît le résultat des élections,
01:33:30 il se comporte courtoisement à l'Assemblée nationale,
01:33:32 en tout cas mieux que la France insoumise.
01:33:34 Ils sont plutôt du genre à célébrer la Ve République
01:33:36 qu'à vouloir la renverser.
01:33:38 Maintenant qu'ils sont installés dans ce cadre républicain,
01:33:40 c'est sûr que ça devient un danger plus prégnant.
01:33:42 Je pense que Gérald Darmanin aurait raison
01:33:44 de se réorienter sur cet axe sarkoziste.
01:33:46 - On écoute juste Gérald Darmanin
01:33:48 sur la répartition de la richesse, je vous donne la parole
01:33:50 tout de suite après, c'est promis Philippe.
01:33:52 - Aucun souci.
01:33:54 Après avoir dépensé beaucoup d'argent public,
01:33:56 il appartient désormais au monde du privé,
01:33:58 et encore une fois, ce n'est pas une attaque contre les patrons,
01:34:00 j'ai beaucoup de respect pour eux et je suis contre
01:34:02 évidemment un impôt qui les toucherait,
01:34:04 ce n'est pas la question. Je suis désormais
01:34:06 pour que nous répartissions
01:34:08 la richesse de meilleures moyens.
01:34:10 - Il nous parle du pouvoir d'achat,
01:34:12 de la question du travail,
01:34:14 l'immigration n'est pas le
01:34:16 problème principal.
01:34:18 - Alors, mon cher Anthony Favalli,
01:34:20 dimanche, Gérald Darmanin va s'exprimer.
01:34:22 C'est très intéressant, mais pour parler
01:34:24 des classes populaires, je crois qu'il y a un événement
01:34:26 encore plus important qui aura lieu demain
01:34:28 à Blois pour l'université d'été du Parti
01:34:30 socialiste, c'est une table ronde
01:34:32 qui aura lieu à 18h15 dont la thématique
01:34:34 est "La France périurbaine est-elle la France
01:34:36 des beaufs ?" Donc inutile de dire
01:34:38 qu'avec une table ronde comme ça,
01:34:40 - Un tel mépris a affiché
01:34:42 - On peut dire qu'à mon avis,
01:34:44 c'est mon petit doigt qui me le dit, en général
01:34:46 il est plutôt de beaux conseils, ce n'est
01:34:48 pas avec des tables rondes comme celle-ci que
01:34:50 le Parti socialiste va convaincre
01:34:52 les classes populaires de venir les rejoindre.
01:34:54 Moi je crois qu'il y a une chose qui est fondamentale,
01:34:56 c'est qu'on a traité
01:34:58 par le mépris depuis 20 ans
01:35:00 les perdants de la mondialisation.
01:35:02 Les perdants de la mondialisation, c'est justement
01:35:04 cette France périurbaine,
01:35:06 qui s'est massivement désindustrialisée,
01:35:08 qui s'est massivement paupérisée.
01:35:10 Et comme le disait à juste titre
01:35:12 Mikaël, vous avez des émeutes dans les banlieues,
01:35:14 on dit "on va remettre de l'argent", moi il y a quelques
01:35:16 semaines, j'étais au Pays Basque,
01:35:18 quelques jours après les émeutes, dans le Pays Basque
01:35:20 profond, vous voyez du côté d'Itchassou,
01:35:22 je n'étais pas à Biarritz ou à Bayonne,
01:35:24 et les gens me disaient,
01:35:26 j'étais à l'anniversaire d'un ami, "il faut
01:35:28 rétablir l'ordre". Ils me disaient "nous,
01:35:30 on nous a fermé les gares, on nous a fermé
01:35:32 les écoles, on doit faire tant de kilomètres
01:35:34 pour amener les enfants, etc." Je le dis,
01:35:36 vous voyez, je prends même l'accent parce que je revis
01:35:38 comment ils me le racontaient. Et nous,
01:35:40 on n'a rien brûlé. Et qu'est-ce qu'on nous donne à la place ?
01:35:42 On nous ferme tout, on nous retire tout.
01:35:44 C'est cette France-là qui n'en peut plus,
01:35:46 à qui il faut parler.
01:35:48 Et si vous voulez vous convaincre
01:35:50 de ce fait que
01:35:52 les perdants de la mondialisation n'en peuvent plus
01:35:54 de 40 années d'échecs et de paupérisation,
01:35:56 regardez la carte du vote
01:35:58 aux dernières élections en France,
01:36:00 législative, notamment la Formule nationale,
01:36:02 et regardez la carte des votes du Brexit
01:36:04 il y a 7 ans au Royaume-Uni.
01:36:06 Il n'y a que Londres, le Greater London,
01:36:08 le Grand Londres, où il y a les gagnants de la mondialisation
01:36:10 qui ont voté contre,
01:36:12 toutes les zones industrielles,
01:36:14 les East Midlands, etc., Sheffield, Liverpool,
01:36:16 Leeds, ont voté massivement
01:36:18 "Leave" plutôt que "Remain".
01:36:20 Et tant qu'on n'aura pas compris qu'il faut
01:36:22 parler aux perdants de la mondialisation,
01:36:24 et avec des propos plus amènes que le Parti
01:36:26 socialiste, ou alors même des propos
01:36:28 plus amènes qu'un président de la République,
01:36:30 vous savez, ceux qui ne sont rien,
01:36:32 inutile de dire que ces gens-là, on les jettera dans les bras
01:36:34 du Rassemblement national.
01:36:36 Encore une citation de Gérald Darmanin dans "La Voix du Nord"
01:36:38 qui corrobore quelque part vos propos,
01:36:40 Philippe David. "J'ai quelques idées sur ce qu'attendent
01:36:42 les classes populaires", dit-il. "Un retour
01:36:44 de l'autorité à l'école et dans la rue,
01:36:46 davantage de fermeté et de justice
01:36:48 et des forces de l'ordre. Les gens réclament aussi
01:36:50 de pouvoir vivre du fruit de leur
01:36:52 travail." Bon, Gérald Darmanin,
01:36:54 on ne va pas se mentir, Lauriane Rossi,
01:36:56 pense quand même à 2027.
01:36:58 Il précisera ses intentions
01:37:00 quand il...
01:37:02 - Le secret est positionnel, on se doute bien.
01:37:04 - Ce qui est très clair, moi, ce que je retiens,
01:37:06 d'une part, du sens de l'action
01:37:08 qui est la nôtre, en responsabilité
01:37:10 depuis plus de 5 ans, et des propos de Gérald Darmanin,
01:37:12 c'est finalement
01:37:14 ce besoin, et vous l'avez très bien décrit,
01:37:16 ce besoin de justice, justice sociale,
01:37:18 justice fiscale, justice
01:37:20 tout court aussi, vis-à-vis
01:37:22 des crimes et des délits qui peuvent être commis.
01:37:24 Et c'est ce qui nous guide.
01:37:26 On a adopté et mené de
01:37:28 nombreuses réformes. Il y a encore énormément de travail,
01:37:30 évidemment, mais je crois
01:37:32 que c'est les attentes,
01:37:34 évidemment, des Français, et notamment
01:37:36 des Français qui vivent en milieu rural et périurbain,
01:37:38 très clairement, pouvoir
01:37:40 vivre de son travail dignement,
01:37:42 se sentir respecté,
01:37:44 et avoir le sentiment que payer
01:37:46 des impôts sert à quelque chose.
01:37:48 - Sur les ambitions politiques de Gérald Darmanin.
01:37:50 - Ah oui, non, bon... - Parce que là,
01:37:52 on aura quand même certains ministres
01:37:54 attendus sur place, plusieurs dizaines de parlementaires,
01:37:56 on se doute bien qu'il veut
01:37:58 - Bien sûr. - ...encarner une candidature
01:38:00 qui rassemblerait l'aile droite de la Macronie
01:38:02 et les LR, quelque part.
01:38:04 - Bien sûr. D'abord, je voudrais une toute petite parenthèse,
01:38:06 on les appelle tout le temps "perdants de la mondialisation",
01:38:08 je suis désolé, ce ne sont pas des perdants,
01:38:10 ce ne sont pas des gens qui, forcément, ont joué
01:38:12 et ont perdu, ce sont des gens qui, parfois,
01:38:14 n'adhèrent pas à la démarche de la mondialisation,
01:38:16 ils n'adhèrent pas à ce monde de déraciné.
01:38:18 La parenthèse est maintenant fermée.
01:38:20 Sur la stratégie de Gérald Darmanin... - Et ce sera le mot de la fin
01:38:22 de cette émission. - Ah, ce sera le mot de la fin.
01:38:24 - On arrive au bout. - Alors, sur Gérald Darmanin,
01:38:26 il marche exactement dans les pas de Nicolas Sarkozy,
01:38:28 il a été ministre du budget, ministre de l'Intérieur,
01:38:30 Nicolas Sarkozy avait défié Jacques Chirac
01:38:32 et Dominique de Villepin
01:38:34 pour se lancer pour la présidentielle,
01:38:36 je pense que Gérald Darmanin est aussi en train
01:38:38 de défier Emmanuel Macron, on verra jusqu'où ira ce défi.
01:38:40 - Merci à vous,
01:38:42 Mickaël Sadoun, Philippe David,
01:38:44 Lauriane Rossi, pour avoir participé
01:38:46 à cette émission. Vous restez avec nous dans un instant,
01:38:48 Mickaël Dos Santos vous présentera
01:38:50 la parole aux Français, on va suivre,
01:38:52 évidemment, le déplacement de Gérald Darmanin,
01:38:54 le ministre de l'Intérieur,
01:38:56 à Nîmes, dans le cadre de cette succession
01:38:58 de règlements de comptes sur fonds de trafic de drogue.
01:39:00 À tout de suite sur CNews.
01:39:02 ...