Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00 Bonjour et bienvenue dans l'heure des pros. Nous sommes ensemble pendant deux heures et avec moi pour m'accompagner aujourd'hui.
00:00:05 Jérémy Stobbes, bonjour. Bonjour. Directeur adjoint de Causer, Naïma M. Fadel, bonjour. Bonjour.
00:00:10 Essayiste, Ergun Toparslan, bonjour. Bonjour.
00:00:13 Vice-président de Territoires de Progrès, Adoulaï Kanté, bonjour. Bonjour.
00:00:16 Policier et William, t'es bonjour ? Bonjour.
00:00:18 Politologue, au sommaire de l'émission, aujourd'hui, d'abord un homme de 18 ans a été mis en examen pour le viol accompagné de torture ou actes de barbarie.
00:00:26 Il débute à Cherbourg d'une femme qui avait été hospitalisée dans un état grave. Le suspect est déjà connu défavorablement de la justice.
00:00:32 Il a été placé en détention provisoire vendredi soir. Un acte d'une violence et d'une barbarie incroyable.
00:00:37 On se rendra justement sur place avec notre envoyé spécial.
00:00:41 Autre sujet, Paris, à un an des Jeux olympiques. Est-ce qu'on est prêt en termes de sécurité ?
00:00:45 On ira notamment voir comment les choses se passent au Champs de Mars.
00:00:49 Passage obligé pour les touristes, devenu parfois une zone de non-droit.
00:00:52 Insécurité, vol, viol. Quelle image donne-t-on vraiment de la France ?
00:00:55 Et puis on ira voir aussi les bouquinistes, sommés de partir, mais eux font de la résistance.
00:01:00 Et puis une page politique, le ministre de l'Intérieur avance ses pions pour 2027.
00:01:04 Il vient de la droite, il veut incarner le soutien aux classes populaires.
00:01:07 Il s'est livré à nos confrères du Figaro. On fera le bilan notamment des forces en présence pour 2027.
00:01:12 On commence les débats dans un instant, mais tout de suite l'actualité avec Félicité Kindocky. Bonjour Félicité.
00:01:17 Bonjour Élodie, bonjour à tous.
00:01:18 Ce lundi est une journée dite de galère pour les franciliens.
00:01:22 Si vous êtes à Paris, prenez votre disposition pour pallier la fermeture inédite pour travaux du tronçon nord du RER B en direction notamment de l'aéroport.
00:01:31 Voici Charles de Gaulle.
00:01:32 L'interruption totale de la ligne la plus fréquentée d'Europe dans les deux sens de circulation depuis samedi et jusqu'à ce soir perturbe certains usagers.
00:01:40 Célia Judard recueille leurs ressentis.
00:01:43 C'est pas très bien organisé. Là, maintenant, je me suis réveillé à 5h30. Je suis 5h30 en dehors de chez moi.
00:01:52 On va aller au travail. Mais voilà, les bus à chaque 1h, il y a un bus ou 30 minutes, je sais pas.
00:01:58 Ça nous arrange pas parce que ceux qui vont direct, ceux qui prennent le train vers Roissy, ça nous arrange pas du tout.
00:02:05 Parce que au lieu de prendre le direct, là, tu prends les correspondances.
00:02:09 Tu marches à 100 mètres, 200 mètres. Et puis ça fait la galère totale pour les gens.
00:02:16 Parce qu'il y en a qui sont avec les bagages, les valises, les enfants.
00:02:19 J'ai appelé la direction. On m'a dit qu'ils ont annoncé ça au radio hier.
00:02:24 C'est pas suffisant. C'est pas... C'est pas... C'est pas logique.
00:02:30 Oui. Vous êtes en retard. Regardez, deux bus pour 200, 300 personnes. C'est dingue.
00:02:41 Cinq départements sont placés en vigilance orange canicule.
00:02:45 L'Ain, l'Isère, le Rhône, la Savoie et la Haute-Savoie.
00:02:49 Les autorités recommandent de s'hydrater régulièrement, de fermer vos volets et de maintenir les fenêtres fermées.
00:02:55 Évitez également de sortir entre 11h et 21h.
00:03:00 En un an, le nombre de crédits immobiliers accordés a chuté de 50%.
00:03:05 La hausse des taux d'intérêt ne s'est pas traduite par une réelle baisse des prix.
00:03:09 Un coup dur pour beaucoup de Français dont le pouvoir d'achat continue de chuter.
00:03:14 Avec lui, le rêve de devenir propriétaire.
00:03:17 Dans l'actualité internationale, les incendies qui ont ravagé l'archipel d'Hawaï
00:03:22 laissent un lourd bilan d'au moins 93 morts et des images qui font froid dans le dos.
00:03:27 Une situation très critique pour les habitants.
00:03:30 Il est ressortissant.
00:03:31 Français tombés amoureux de ce petit paradis qui s'entraide dans la difficulté.
00:03:34 Elodie n'aurait jamais cru vivre ça.
00:03:36 Écoutez.
00:03:37 - Énormément d'aide entre les habitants.
00:03:43 Malheureusement, il y a aussi eu des problèmes sur la route hier où il y a eu des vols de biens.
00:03:48 Parce que comme personne n'a accès à l'essence, la nourriture et eau, les gens commencent à être désespérés.
00:03:54 Donc il y a eu des gros problèmes qui ont été apparemment une des raisons pour laquelle la route a été coupée.
00:04:02 Enfin, il n'y a quand même aucune raison à ce moment-là pour qu'on n'ait pas l'autorisation d'aller prendre le nécessaire
00:04:12 pour les familles qui sont déjà, qui ont perdu leur maison.
00:04:17 Alors, il n'y a aucune raison pour qu'on ne puisse pas aller de côté et dire qu'il y a tout.
00:04:25 - Le roi Charles III se rendra en France en septembre.
00:04:29 Pour le moment, aucune date précise n'a été communiquée.
00:04:32 L'agenda de ce déplacement sera détaillé d'ici la fin du mois.
00:04:35 Cette visite d'Etat était initialement prévue du 26 au 29 mars,
00:04:39 mais avait dû être reportée in extremis en raison des mouvements sociaux contre la réforme des retraites.
00:04:46 - C'est la fin de ce JT. Je vous retrouve dans une heure.
00:04:49 Mais tout de suite, Elodie pour l'heure des pros.
00:04:51 - Merci beaucoup, Félicité. On se retrouve dans une heure pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:04:55 On va commencer avec ce drame à Cherbourg.
00:04:57 Je vous le disais, un homme de 18 ans a été mis en examen pour le viol accompagné de torture ou acte de barbarie.
00:05:02 C'était début août à Cherbourg d'une jeune femme qui avait été hospitalisée dans un état grave.
00:05:06 Le suspect est déjà connu défavorablement de la justice.
00:05:09 Il a été placé en détention provisoire vendredi soir en acte d'une violence et d'une barbarie.
00:05:13 Incroyable, les enquêteurs eux-mêmes disent qu'ils ont rarement vu une affaire aussi atroce.
00:05:18 Une cellule psychologique a même dû être mise en place à l'hôpital pour les soignants.
00:05:22 Les médecins ont diagnostiqué chez la victime une perforation du côlon, de l'intestin grêle, du péritone, du diaphragme,
00:05:27 un pneu motorax, des fractures aux côtes et un risque élevé de choc sceptique.
00:05:31 Ça en dit long sur la douleur évidemment de cette victime.
00:05:33 Elle a été opérée pendant plusieurs heures. Elle a été plongée dans un coma artificiel.
00:05:37 Elle était toujours entre la vie et la mort ce dimanche.
00:05:39 Et justement, on va aller sur place rejoindre Thibault Marcheteau.
00:05:42 Thibault, est-ce qu'on en sait un petit peu plus sur le profil de l'agresseur ?
00:05:46 Oui, effectivement, Élodie, on en sait un petit peu plus sur le profil de l'agresseur.
00:05:51 On sait qu'il se nomme Oumar N, qu'il est né en 2004 de nationalité française.
00:05:56 Il a donc 18 ans au moment des faits.
00:05:58 La victime dit l'avoir déjà vu, mais ne pas connaître personnellement ce principal suspect.
00:06:04 Et vous l'avez dit, il est défavorablement connu des services de police pour des faits de violence.
00:06:09 Mais également, selon nos confrères du Figaro, pour des faits d'agression sexuelle sur sa propre petite soeur de 4 ans.
00:06:16 Voilà donc ce que l'on sait sur ce principal suspect.
00:06:19 Depuis ce matin, j'ai pu discuter avec des habitants de Cherbourg.
00:06:23 Évidemment, l'émotion règne encore 10 jours après que les faits aient eu lieu.
00:06:27 Mais également un sentiment de stupeur, mais également d'incompréhension.
00:06:31 Comment est-ce qu'un individu de 18 ans, connu des services de police pour des faits comme ceux-ci,
00:06:37 puisse être en liberté ?
00:06:39 Voilà donc le sentiment qui règne encore à Cherbourg 10 jours après les faits.
00:06:44 Concernant l'enquête, vous l'avez dit, l'individu a été placé vendredi en détention provisoire
00:06:48 et mis en examen pour viol accompagné de torture ou d'acte de barbarie.
00:06:53 Merci beaucoup Thibault. On fera le point tout au long de la journée évidemment avec vous.
00:06:57 Si vous en savez plus, on va regarder maintenant la réaction du maire de la ville, du maire de Cherbourg
00:07:01 qui s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour dire ceci.
00:07:04 "Je souhaite au nom du conseil municipal exprimer ma très vive émotion à la suite du drame
00:07:08 survenu la semaine dernière dans notre ville.
00:07:10 Je veux témoigner de ma solidarité auprès de la victime et lui faire part ainsi qu'à sa famille
00:07:14 et à ses proches de notre complète solidarité.
00:07:16 Les services municipaux et moi-même nous tenons à leur entière disposition pour les aider et les accompagner."
00:07:21 Naïma M. Fadel, on est face à un acte d'une violence, d'une barbarie absolument incroyable.
00:07:27 On le dit, même les soignants ont eu besoin d'une cellule psychologique
00:07:30 alors que malheureusement ils sont habitués aussi, les soignants, à voir ça.
00:07:33 Même nous, quand on a lu, enfin avant j'ai lu sur le Figaro, la description de ce qui s'est passé,
00:07:39 on est saisi par l'effroi.
00:07:41 On n'ose même pas imaginer le calvaire qu'a pu vivre cette jeune femme.
00:07:47 On se dit, est-ce que c'est possible ?
00:07:49 Certains se posent la question de savoir comment elle peut s'en remettre en espérant qu'elle soit rétablie.
00:07:56 Mais c'est impensable, c'est terrible.
00:07:58 C'est terrible.
00:07:59 On se dit, mais comment est-ce possible ?
00:08:01 Et quand on apprend que ce monsieur était connu par la police, ce jeune, parce qu'il n'a que 18 ans,
00:08:09 qu'il avait déjà commis des agressions contre sa petite sœur de 4 ans, on dit, mais voilà.
00:08:14 Mais on paye, vous savez, ces 50 dernières années, on a fermé les yeux,
00:08:19 on a mis la poussière sous le tapis sur la délinquance notamment des mineurs,
00:08:23 de la violence des mineurs qui sont de plus en plus jeunes.
00:08:27 Vous savez que dans les dernières émeutes qu'il y a eu, il y a eu des pillages,
00:08:30 des agressions même contre des policiers d'enfants de 11 ans.
00:08:34 Mais à chaque fois, on a encore ces cris d'offraie.
00:08:37 Donc on paye. Malheureusement cela, vous avez le docteur Maurice Berger,
00:08:41 un pédopsychiatre qui a une expérience en centre d'éducation renforcée,
00:08:48 en centre d'éducation fermée, qui est chef de service,
00:08:51 qui a fait plusieurs livres sur la violence des jeunes,
00:08:54 qui raconte lui-même l'effroi qu'il a saisi quand il entend des gamins
00:08:58 qui commettent des crimes et qui ne ressentent absolument rien.
00:09:04 Il cite l'exemple d'une maman qui était dans la douleur,
00:09:07 il s'adresse au gamin de 13 ans et lui dit, mais tu as vu le mal que tu as fait à cette maman ?
00:09:13 Ce n'est pas grave, le temps passera et l'on viendra.
00:09:15 Oui, les enquêteurs disent aussi qu'il était totalement dénué d'empathie.
00:09:18 Mais voilà, ça veut dire que quand on dit qu'il faut absolument travailler sur la question des mineurs,
00:09:25 il faut absolument travailler sur la responsabilité des parents,
00:09:28 c'est au contraire pour les aider, c'est pour empêcher qu'il y ait des atrocités de cette ampleur.
00:09:35 Donc au contraire, mais quand vous avez, alors je suis désolée de le dire encore une fois,
00:09:39 mais ça fait plus de 30 ans que je travaille sur les quartiers
00:09:42 et j'ai eu beaucoup à faire à des acteurs sociaux plutôt de gauche,
00:09:46 mais toujours relativisés, toujours le laxisme.
00:09:49 On va en parler, on va voir la réaction d'Olivier Faure et on va parler de cette question dans un instant.
00:09:53 Est-ce que vous êtes d'accord, Ergun Torparslan, sur ce que vient de dire notamment Naïmah Imphalel ?
00:09:57 On a trop fermé les yeux et on se retrouve aujourd'hui avec des actes d'une violence absolument inouïe
00:10:02 parce qu'on n'a pas su se dire que des mineurs, des personnes plutôt jeunes,
00:10:06 sont capables de commettre les mêmes crimes avec encore plus de violence qu'un adulte.
00:10:09 Au sein de nos sociétés, effectivement, on voit qu'il y a une dérive en termes de violence
00:10:14 et qu'il y a une limite à peu près dans n'importe quelle expression violente dans notre société.
00:10:19 Ça peut être des expressions des très jeunes, à d'autres lors de différentes manifestations.
00:10:23 Sur ce fait d'hiver qui a eu lieu à Cherbourg, on est encore beaucoup dans l'émotion,
00:10:29 tous face à l'effroi, en apprenant un peu chacun des détails de cette situation-là.
00:10:33 Donc on tirait des conclusions, c'est un peu dur.
00:10:35 Je note que la classe politique globalement était plutôt digne,
00:10:38 n'essayait pas encore de faire de récupération politique à travers cet événement
00:10:42 et surtout faire part, encore une fois, de notre solidarité à la famille de ses proches.
00:10:46 Espérer qu'elle retrouve sa santé physique le plus rapidement possible,
00:10:49 c'est vraiment le seul message qu'on veut faire passer.
00:10:52 Ensuite, sur notre société, je pense que le constat est plutôt limpide,
00:10:55 on doit faire face à des évolutions, à des mutations sociétales
00:10:58 auxquelles on doit s'armer politiquement et chacun doit avancer ses épions.
00:11:01 Sauf qu'on voit qu'il y a une classe politique qui est peut-être en déni là-dessus
00:11:05 et d'autres qui souhaitent attaquer le sujet de façon la plus efficace et la plus raisonnable possible
00:11:10 sans pour autant tomber dans des populismes qui proposeraient des solutions faciles à des problématiques complexes.
00:11:16 Adoulaïe Kanté, vous qui êtes policier, est-ce que vous notez aussi cette violence de plus en plus présente
00:11:21 avec des actes où on le voit, on l'a vu malheureusement avec la petite Lola,
00:11:24 on le voit là avec ce cas, cette barbarie.
00:11:27 Est-ce que vous diriez que c'est malheureusement de plus en plus ou moins,
00:11:30 est-ce que c'est qu'on en parle davantage, votre ressenti, vous qui êtes sur le terrain ?
00:11:33 Alors si on doit parler du côté policier, je peux dire que simplement c'est un peu notre quotidien.
00:11:37 C'est ça que vous faites, c'est notre quotidien.
00:11:39 Moi j'ai été en service d'enquêteur et justement j'ai eu à faire face à ce genre de victimes
00:11:43 où effectivement il y a eu des personnes qui ont eu de telles atrocités.
00:11:46 Donc j'ai une pensée pour à la fois la victime parce que c'est vrai qu'il y aura un grand parcours de reconstruction à faire
00:11:51 mais aussi pour nos enquêteurs qui au quotidien sont face aussi à ce genre de victimes
00:11:55 qui doivent essayer de quand même poser des questions qui des fois ne font peut-être pas plaisir
00:11:59 mais pour essayer d'avoir la manifestation de la vérité.
00:12:01 Quand on voit qu'aujourd'hui qu'il y a un constat qui est bien réel,
00:12:05 c'est que cette délinquance juvénile qui devient de plus en plus violente,
00:12:08 la police doit, j'ai envie de dire malheureusement, s'adapter à l'évolution de cette société
00:12:13 qui dit, c'est-à-dire violences on va dire XXL avec un facteur, les réseaux sociaux.
00:12:20 Parce que quand on voit que si nous avons un gamin quand même de 18 ans qui se donne à ce genre d'atrocité,
00:12:24 il faut aussi se poser la question sur certaines choses, certains comportements.
00:12:28 C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait un travail de fond et c'est vrai qu'évidemment que la police ne peut pas tout faire.
00:12:33 Mais je pense qu'il y a aussi la part éducative qui doit enfin prendre sa responsabilité.
00:12:37 Oui parce que la police arrive quand malheureusement les faits sont déjà commis.
00:12:40 Elle vient en dernier recours et c'est ce qui est malheureusement un constat,
00:12:42 c'est qu'aujourd'hui on met beaucoup de choses sur le dos de la police.
00:12:45 Mais je pense qu'en amont il y a aussi la partie éducative qui, il faut le dire aujourd'hui, a failli.
00:12:50 On va regarder certaines des réactions politiques et notamment celle de Julien Odoul
00:12:54 qui s'interroge sur un tweet de la Première ministre.
00:12:58 Il dit ceci, aucun mot, aucune déclaration, aucune pensée pour notre compatriote de Cherbourg
00:13:01 qui a été violé et torturé par le barbare Houmar.
00:13:04 Aucun ministre pour venir à son chevet ou saluer l'équipe médicale.
00:13:06 Ce deux poids deux mesures était curant puisque Elisabeth Borne tweetait sur un autre sujet.
00:13:10 William Tay, on a entendu notamment par exemple la famille Denso dire "on se sent un peu abandonné".
00:13:14 Là de nouveau effectivement il y a des réactions mais pas au sommet de l'État.
00:13:17 Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que après tout la Première ministre ne peut pas malheureusement intervenir sur tout ?
00:13:21 Ou est-ce que c'est une erreur de la part du gouvernement ?
00:13:23 Je pense que vous avez deux choix dans ce type de réaction.
00:13:25 Soit vous intervenez sur tout, soit vous intervenez sur rien.
00:13:28 En disant que ce n'est pas les affaires du gouvernement de traiter ce qu'on appelle malheureusement des faits divers qui deviennent des faits de société.
00:13:33 Or moi je pense qu'une grande partie des familles de victimes considère qu'il y a deux catégories de victimes.
00:13:38 C'est-à-dire qu'il y a les catégories qui sont ciblées et choyées par le gouvernement ou par les précédents gouvernements.
00:13:43 Ou par une partie de la classe politique comme par exemple pour Naël, l'extrême gauche qui la récupère.
00:13:46 J'allais y arriver. Il y a une partie des victimes qui sont malheureusement choyées par une partie de la classe politique.
00:13:52 Or quand vous avez deux catégories de citoyens, parce que des gens, des familles de victimes, ne se disent pas classiquement
00:13:57 et normalement nous sommes des sous-citoyens, nous ne méritons pas l'attention des médias de la classe politique.
00:14:03 Et donc ce qui nous arrive n'est pas un drame mais c'est un fait divers.
00:14:06 Et pourquoi est-ce que vous avez une partie de la classe politique qui différencie les catégories de victimes ?
00:14:10 Tout simplement parce qu'en fait ils choisissent les victimes malheureusement de la classe politique.
00:14:13 Vous avez des hommes politiques ou des femmes politiques qui se disent
00:14:16 voilà on va défendre ça parce que ça défend un certain idéal, un certain arbre de vie.
00:14:19 Parce qu'on peut le récupérer.
00:14:20 Exactement. L'autre point que je vois sur ce drame malheureusement, il y a à peu près trois points.
00:14:25 Le premier c'est que pour la victime, on va tous essayer de penser qu'elle va essayer de se reconstruire.
00:14:29 Ça va prendre des années, on va lui souhaiter bon courage pour elle et sa famille.
00:14:32 L'autre point que je vois, c'est les conséquences déjà qu'on peut en tirer.
00:14:35 C'est que même si Julien Aoudoul en parle, c'est un Français qui a fait ça.
00:14:39 Et comme sur les émeutes, vous avez un véritable problème qu'on n'a pas voulu voir.
00:14:42 C'est qu'il y a un problème où il y a de plus en plus de tarés et de timbrés dans notre société.
00:14:46 Et ça s'est accentué avec la crise sanitaire.
00:14:48 Donc il y a deux questions qui se posent à partir de ce moment-là.
00:14:50 Quelle est la politique de prévention qu'on mène pour soigner ces personnes ?
00:14:53 Et quelle est la politique de répression et de justice qu'on mène ?
00:14:56 Or, moi je pense que trop souvent on dit, quand il y a des évolutions sociétales,
00:15:00 il faut faire évoluer le droit sur les évolutions des mœurs et les évolutions de société.
00:15:03 Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas évoluer notre droit en termes de répression et en termes pénales,
00:15:07 alors qu'on est une société ultra-violente ou on est une société aussi ultra-barbare ?
00:15:12 C'est-à-dire que ultra-violente avec l'exposition des crimes et des délits en France,
00:15:15 et surtout avec des actes qui sont de plus en plus radicaux.
00:15:18 Quand Abdoulaye Kante dit qu'il voit ça au quotidien, ça fait peur quand même de voir ça au quotidien.
00:15:22 Ça fait extrêmement peur.
00:15:23 Oui, mais on n'en doute pas d'un autre côté.
00:15:24 Ah non, mais je pense que beaucoup de personnes se disent "on ne peut pas vivre ça au quotidien".
00:15:28 Imaginez, vous avez des actes comme ça, qui ne deviennent non pas des faits divers,
00:15:31 mais des faits de société.
00:15:32 Ça se pose une véritable question.
00:15:33 Or, moi je pense, quand vous fréquentez un trémeul correctionnel,
00:15:35 lorsque vous allez dans un trémeul correctionnel, vous voyez exactement le passif des personnes qui sont gagnées.
00:15:40 C'est parfois des personnes qui ont 18-19 ans, qui ont 25 chefs d'inculpation,
00:15:43 qui ont été condamnées à plusieurs reprises et qui n'effectuent pas des jours de prison.
00:15:46 Or, moi je pense que pour protéger la société, il faut reprendre les principes de la justice, selon Beccaria.
00:15:50 On met en prison des personnes, non pas pour penser à leur réinsertion,
00:15:54 mais parce qu'elles sont nuisibles à la société.
00:15:56 Pour protéger la société.
00:15:57 Exactement. Je pense que cette personne n'a rien à faire dehors.
00:16:00 Cette jeune personne, comme vous l'avez rappelé, qui a quatre ans,
00:16:02 était déjà accusée d'agression sexuelle et de viol.
00:16:05 Toujours une personne de quatre ans.
00:16:06 C'est une personne de quatre ans.
00:16:08 Donc, il faut se poser la question, qu'est-ce que cette personne faisait en liberté ?
00:16:11 Une autre réaction, celle du Premier Secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure,
00:16:15 qui a fait ce tweet.
00:16:16 Un criminel doit être condamné pour ses crimes qu'il s'appelle
00:16:18 "Houmar", "Francis", "Michel", "Émile", "Gui" ou "Patrice".
00:16:21 La barbarie, la perversion, le vice, non ni couleur de peau ni nationalité,
00:16:24 se servir d'un acte odieux pour sous-entendre que les immigrés sont des violeurs et racistes.
00:16:28 Jérémy Stab, ce tweet a fait réagir pour deux raisons.
00:16:31 Parce que certains le disent, il n'y a pas un mot pour la victime dans ce tweet.
00:16:34 Et on sent aussi une volonté déjà de récupération.
00:16:37 C'est-à-dire qu'en fait, pour accuser l'extrême droite de récupération,
00:16:40 lui-même fait exactement la même chose dans le sens inverse.
00:16:43 Oui, c'est une technique rhétorique.
00:16:45 Je condamne exactement ce que je suis en train de faire en ce moment.
00:16:48 Mais il y a la question, est-ce que l'exécutif devrait s'exprimer à ce sujet ?
00:16:56 Et il est vrai qu'un gouvernement ne peut pas prendre la parole chaque fois qu'il y a un fait divers.
00:17:01 La question c'est, est-ce que ce fait divers n'est pas exceptionnel ?
00:17:05 Dans le crime, il y a les deux volets.
00:17:10 Il y a la punition, et William a très bien parlé de ce côté-là.
00:17:15 Et puis il y a la prévention.
00:17:17 Il y a beaucoup de gens qui se disent, comment est-ce que c'est possible ?
00:17:21 Un crime aujourd'hui comme ça.
00:17:23 Et nous venons d'apprendre que ce crime arrive plus souvent que d'habitude.
00:17:27 Résultat, c'est que les gens, particulièrement les femmes, ne se sentent pas en sécurité.
00:17:33 Les gens ont besoin d'être rassurés.
00:17:37 Et là, c'est le moment pour l'exécutif d'intervenir, d'exprimer sa compassion,
00:17:43 et peut-être de se pencher sur les suites d'une enquête.
00:17:48 Parce qu'encore une fois, ce qui est important maintenant, c'est la prévention.
00:17:52 Comment prévenir ces crimes ?
00:17:55 Et c'est très bien de parler d'autres crimes et d'autres victimes,
00:18:02 mais ce crime est en partie emblématique.
00:18:05 C'est quelqu'un d'ordinaire, entre guillemets, chez elle, à qui c'est arrivé.
00:18:11 Alors, nous avons besoin d'être rassurés.
00:18:14 Monsieur Macron, Madame Bond, Monsieur Darmanin, rassurez-nous !
00:18:18 On va voir si vous allez être entendus.
00:18:21 On va changer de sujet et on va parler d'une mort suspecte découverte ce vendredi matin.
00:18:25 Le proviseur du collège Pierre-Simon de Laplace à Lisieux, dans le Calvados, a été retrouvé mort.
00:18:29 Dans son établissement, d'abord le rappel des faits avec Mathilde Couvillé-Fleurnoy.
00:18:33 Des fleurs et le portrait de Stéphane Vittel,
00:18:36 hors de l'entrée du collège Pierre-Simon de Laplace à Lisieux.
00:18:39 Ce proviseur, âgé de 48 ans, a été retrouvé mort dans ce collège ce vendredi aux alentours de 6h du matin.
00:18:46 Alors qu'il s'apprêtait à partir en vacances avec sa famille,
00:18:49 l'alarme du collège a retenti, obligeant le proviseur à faire un détour pour aller sur les lieux.
00:18:54 Au bout de quelques minutes, sa fille décide d'aller le rejoindre
00:18:57 lorsqu'elle le retrouve inanimé sur le sol.
00:19:00 Sa femme lui prodiguera les premiers soins avant l'intervention des secours aux alentours de 7h du matin.
00:19:04 Stéphane Vittel décède alors.
00:19:06 Au lendemain de sa mort suspecte, les hommages spontanés se multiplient.
00:19:10 "J'ai échangé avec madame Vittel, qui est évidemment sous le choc.
00:19:14 On a échangé aussi sur la mise en place d'un hommage à son mari.
00:19:20 On prend le temps de le faire ensemble et on respectera le choix et les volontés de la famille
00:19:26 quant à cette manifestation qui devra avoir lieu, ne serait-ce que pour saluer la mémoire de cet homme
00:19:32 qui était un homme attentif, investi, qui aimait son métier."
00:19:37 Le parquet de Lisieux informe qu'une trace d'effraction a été constatée dans l'établissement.
00:19:41 Aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux.
00:19:43 La police judiciaire de Caen a été saisie.
00:19:46 Les causes de la mort de Stéphane Vittel ne sont pas encore connues.
00:19:49 Une autopsie du corps sera pratiquée aujourd'hui.
00:19:52 On attend l'enquête pour savoir ce qui s'est passé.
00:19:56 On voit ce patron d'établissement scolaire qui entend l'alarme, qui se rend sur place.
00:20:02 Il y avait eu une intrusion, sans doute quelqu'un d'autre.
00:20:04 Sa femme se dit persuadée que c'est une agression.
00:20:06 On voit une fois de plus ce qui représente l'autorité de l'État, les institutions livrées à eux-mêmes.
00:20:10 Il entend l'alarme, il va sur place et malheureusement sa propre fille le découvre inanimé.
00:20:14 "Pour l'instant, on ne sait pas ce qui s'est passé.
00:20:17 On pensait que ça a été au départ seulement un arrêt cardiaque.
00:20:19 Après, le parquet a qualifié ça en mort suspecte."
00:20:22 "Notamment s'il y a une plaie sur la tête."
00:20:24 "Ce que je vois et ce qu'on regarde sur l'affaire, c'est que c'était une personne qui était dévouée
00:20:29 au bien commun, dans la mesure où il était enseignant, mais surtout plus que tous les autres.
00:20:32 Je crois que sur l'affaire, il était sur la route des vacances et il entend l'alarme."
00:20:36 "Il fait demi-tour."
00:20:37 "Il fait demi-tour et il rentre pour surveiller son propre établissement
00:20:40 parce qu'il sait que l'établissement est utile pour des milliers de jeunes,
00:20:42 des centaines de jeunes à minimum, et pour toute une génération.
00:20:45 Du coup, c'est une personne qui est dévouée.
00:20:47 Et la question qui est posée ensuite, après au-delà de ça, vu qu'on n'a pas les éléments,
00:20:50 c'est pourquoi est-ce que vous avez éventuellement, si c'est le cas pour ce monsieur,
00:20:54 beaucoup d'actes d'agression contre le personnel d'éducation nationale ?
00:20:57 Vous avez 6 % des personnels d'éducation nationale qui sont visés,
00:21:00 qui ont été attaqués au moins une fois physiquement.
00:21:02 Vous avez 16 % des personnels d'éducation nationale qui ont été ciblés
00:21:05 par des insultes, des menaces et des agressions.
00:21:07 Et cette question que vous posez, vous pouvez la poser la même à Abdullahi Kanté,
00:21:10 qui est policier, vous pouvez la poser la même à ceux qui sont médecins,
00:21:13 vous pouvez la poser la même à toutes les personnes qui travaillent sur les professions
00:21:16 de première ligne ou qui exercent des missions de service public,
00:21:18 dans la mesure où toutes les personnes qui représentent l'État sont désormais une cible,
00:21:21 parce que vous avez une contestation de l'autorité.
00:21:23 Et vous avez un autre point aussi, c'est que toutes les personnes qui sont en profession
00:21:26 de première ligne sont ciblées par l'ultra-violence et le fait qu'avant,
00:21:29 vous aviez des altercations verbales, si par cas vous avez un différent avec quelqu'un,
00:21:33 et maintenant cette altercation verbale se transforme immédiatement en agression physique,
00:21:37 ou comme ce qu'on a vu avec la mort de Philippe de 72 ans,
00:21:39 qui a demandé de faire moins de bruit et qui s'est fait assassiner.
00:21:42 Vous avez Enzo qui a été assassiné pour un mauvais regard aussi.
00:21:45 Donc vous avez des actes qui sont de plus en plus radicaux,
00:21:47 et se posera la question de comment protéger cette société pour le prévenir
00:21:50 et pour prévenir de cette barbarisation.
00:21:52 - A vous de la canter, c'est vrai que le problème c'est que chaque fois qu'on a ces agressions,
00:21:55 on dit comment on fait pour les prévenir, comment on fait pour mieux protéger,
00:21:57 systématiquement le recours aux forces de l'ordre est entre guillemets la réponse facile,
00:22:01 sauf que vous, vous avez déjà beaucoup de missions, on le voit aussi, vous êtes à bout,
00:22:04 et on ne va pas pouvoir se dire devant chaque établissement scolaire,
00:22:07 y compris en vacances, on va mettre des forces de l'ordre au cas où.
00:22:09 - Alors justement dans ce cas précis, donc en attendant les résultats de l'enquête,
00:22:12 je pense qu'effectivement il faudrait peut-être changer le protocole d'intervention,
00:22:16 c'est-à-dire que quand vous avez une alarme intempestive,
00:22:18 notamment dans des établissements scolaires qui se déclenchent,
00:22:20 dans des heures qui sont en dehors des heures scolaires,
00:22:23 donc c'est vrai que peut-être que cette personne aurait dû en même temps aussi
00:22:28 appeler les forces de l'ordre pour être assistée,
00:22:29 parce que c'est vrai qu'on ne sait jamais ce qui peut se passer.
00:22:31 - Oui on ne sait pas pourquoi elle a sonné, si c'est un problème ou une intrusion.
00:22:34 - Mais ceci dit, c'est déjà arrivé qu'il y a certains établissements scolaires locaux
00:22:37 qui sont en partenariat avec les commissariats pour pouvoir les assister
00:22:41 dès qu'il y a un déclenchement intempestif.
00:22:44 Après c'est vrai que comme le disait William, je pense qu'il y a aussi un constat encore,
00:22:48 une fois que l'autorité, toute personne qui est dépositaire de l'autorité publique,
00:22:52 fait face à des difficultés, non seulement ce qu'on va dire le BHA, la base, le respect.
00:22:57 Le respect c'est qu'aujourd'hui, c'est que quand on vous représentait l'État,
00:23:00 vous êtes devenu, je ne sais même pas si c'est une menace, un ennemi,
00:23:04 je ne sais même pas pourquoi, mais juste des cibles,
00:23:07 où simplement vous faites votre travail, mais parce que vous portez un uniforme,
00:23:10 vous représentez l'État, aujourd'hui ça pose problème d'une partie de la population
00:23:14 ou bien peut-être d'une partie de la jeunesse.
00:23:16 Maintenant aujourd'hui, quand on parle en matière de prévention,
00:23:18 comment essayer de faire expliquer à ces personnes-là qui ont, on va dire,
00:23:22 un problème avec ce qui représente l'État, leur expliquer que non,
00:23:25 l'État est pour eux et avec eux.
00:23:27 Et là pour les protéger et les servir.
00:23:28 Et c'est ça exactement.
00:23:29 Et aujourd'hui c'est que quand vous avez cette capacité à pouvoir expliquer vos actions,
00:23:32 vous êtes mieux compris par la suite.
00:23:33 Naïma M. Fadel, sur cette solitude aussi,
00:23:37 on voit des principaux qui vont eux-mêmes intervenir sur place.
00:23:41 Comme le disait effectivement Abdullahi Kanté,
00:23:43 peut-être qu'il faut réenvisager les choses de ne pas laisser ces personnes
00:23:46 seules face à une intrusion ou quelqu'un de dangereux qui est dans leur établissement.
00:23:48 Oui, effectivement.
00:23:49 Alors je rejoins ce qu'a dit Abdullahi,
00:23:51 c'est que souvent c'est en lien aussi avec les commissariats.
00:23:54 Donc en général, il y a une intervention conjointe.
00:23:57 Donc là, on peut s'expliquer.
00:23:58 Peut-être qu'il n'a pas voulu déranger, il s'est dit lui-même qu'il allait...
00:24:01 C'est ça le grand problème, c'est que souvent nous avons aussi des professeurs
00:24:03 qui préfèrent faire les choses seules.
00:24:05 Et donc, de toutes ces problématiques, malheureusement,
00:24:10 d'agressions multiples contre des médecins, des enseignants, des policiers,
00:24:14 des pompiers, des ambulanciers, des infirmières, etc.,
00:24:17 s'oppose toujours, encore une fois, la question de l'autorité
00:24:21 et la question aussi de la place et du rôle des parents.
00:24:23 Tout à l'heure, vous avez dit, Abdullahi,
00:24:25 c'est ce que moi je constate dans le cadre de mes missions,
00:24:29 c'est que souvent c'est des très très jeunes.
00:24:31 Et c'est des très très jeunes qu'on laisse après s'installer
00:24:34 dans cette délinquance et qui, adultes, sont complètement installés
00:24:37 dans la délinquance.
00:24:39 Donc, toute cette violence, nous on la connaît.
00:24:41 Vous savez, quand on travaille sur le cadre de la politique de la ville,
00:24:44 on doit remettre en place un document qui s'appelle le contrat de ville.
00:24:49 Dans le document, on le met.
00:24:51 On met toute cette délinquance, on met toutes ces problématiques
00:24:54 liées à la parentalité, on met tout ça.
00:24:56 Mais en fait, on n'y répond pas en ayant vraiment une volonté
00:25:00 de mettre en place une volonté...
00:25:01 - On fait des constats.
00:25:02 - On fait des constats, mais on n'a pas la volonté en fait
00:25:05 de mettre en place une vraie politique familiale
00:25:08 qui met au centre la place et le rôle du parent
00:25:10 en conditionnant aussi...
00:25:12 Alors moi, je n'ai pas peur de le dire,
00:25:13 puisque même le Danemark le fait, et je le dis depuis longtemps.
00:25:16 La question des allocations familiales, c'est un droit important,
00:25:21 mais il doit s'accompagner de devoirs.
00:25:24 Et en faisant cela, on soutient et on aide les familles.
00:25:27 On leur permet à un moment d'accepter qu'il y a un accompagnement.
00:25:30 Mais quand vous n'avez aucun moyen de pression, comment vous faites ?
00:25:34 Vous savez, je travaille aujourd'hui sur un département,
00:25:36 je suis chargée de mission équité urbaine.
00:25:38 Et bien, dernièrement, on a vu dans le cas d'un accompagnement
00:25:41 lié à une famille qui était vraiment en très grosse difficulté,
00:25:44 où cette famille en fait n'acceptait même pas de recevoir
00:25:47 de travailleurs sociaux.
00:25:49 Et j'ai dit aux travailleurs sociaux,
00:25:50 mais quelle est la pression qu'on peut mettre en place ?
00:25:53 Il n'y a rien. Vous imaginez ?
00:25:55 Donc du coup, on laisse aussi ces enfants en difficulté.
00:25:59 - Par contre, au partant, est-ce que vous êtes d'accord ?
00:26:00 Est-ce que, dit Naïma M. Fadel, il faut frapper au portefeuille
00:26:02 pour que ça marche ? C'est la seule solution ?
00:26:04 - Oui, je n'ai juste pas trop compris les transitions de cette agression.
00:26:08 Je pense surtout à Stéphane, qui est une personne très engagée.
00:26:12 Je voulais faire un petit mot de solidarité à ses colissiers,
00:26:15 puisque dernièrement, il s'est engagé aux élections régionales
00:26:17 avec la majorité présidentielle.
00:26:19 Et je salue la tête de l'histoire en bon intérêt.
00:26:21 Ils sont tous très affectés par cette situation.
00:26:22 Ils ne comprennent pas trop ce qui s'est passé.
00:26:24 À vrai dire, ils étaient évidemment partis comme la famille
00:26:26 sur une piste de malaise au moment où ça arrivait.
00:26:29 Mais il y a une piste d'agression qui semble être au milieu de l'enquête.
00:26:34 À ce stade, c'est difficile de s'exprimer.
00:26:37 Pareil, au moment où il est intervenu, il n'avait pas d'uniforme.
00:26:40 Et c'est sûr que quand on intervient dans une zone,
00:26:42 dans un collège, dans un établissement public,
00:26:45 qui est sujet à une infraction, c'est un peu délicat.
00:26:48 En tirer des conclusions sur la gestion, sur l'autorité,
00:26:52 sur l'augmentation des violences, je pense que c'est un peu délicat.
00:26:55 Par contre, derrière, effectivement, sur l'autorité familiale,
00:26:58 il y a beaucoup de pistes qui sont étudiées.
00:27:00 Je pense que l'exemple danois est intéressant.
00:27:02 Il y a exemple et contre-exemple.
00:27:03 En matière d'immigration, ils sont très bons.
00:27:05 D'ailleurs, ce qui est intéressant, ce qui peut être un guide
00:27:08 pour la gauche de notre pays, c'est que ce sont les sociodémocrates
00:27:10 qui ont mis en place la plus grande partie de ces politiques-là.
00:27:13 C'est pour ça que j'aime les citer.
00:27:14 Oui, c'est très bien.
00:27:15 Mais c'est vrai qu'il y a certains sociodémocrates qui évitent de les citer.
00:27:18 Moi, je trouve que c'est intéressant.
00:27:19 Mais il faut aussi prendre des pincettes dans l'exemple danois
00:27:23 parce que tout d'abord, ils ne sont pas confrontés aux mêmes difficultés que nous
00:27:26 en matière migratoire ou autre.
00:27:28 Il y avait un exercice qui était intéressant.
00:27:30 Ils ont mis, je crois, un test pour l'obtention de la nationalité danoise.
00:27:33 65 % des députés danois eux-mêmes ne l'avaient pas réussi.
00:27:37 Il faut être très vigilant là-dessus aussi.
00:27:39 Mais bon, pour revenir un peu de sérénité,
00:27:42 pour ce qui concerne l'équilibre de notre société,
00:27:44 c'est vrai qu'on a un enjeu sécuritaire qui est très important,
00:27:46 qui est de plus en plus majeur.
00:27:47 Et c'est vrai qu'on sent que parfois, on n'arrive pas à toucher,
00:27:51 y compris nous, majorité présidentielle,
00:27:53 à toucher une grande partie de notre population,
00:27:54 qui est confrontée à cette réalité-là,
00:27:56 qui, je pense, est en train de vivre des mutations un peu trop rapides
00:27:59 pour notre classe politique.
00:28:00 C'est-à-dire qu'on avait des violences auxquelles on n'avait même pas s'habitué
00:28:02 il y a 10-15 ans, qui sont décuplées maintenant,
00:28:05 et qui vont de plus en plus vite.
00:28:06 On l'a vu lors de ces dernières émeutes en fin juin.
00:28:10 Donc, c'est un vrai enjeu de société pour le coup,
00:28:12 l'autorité, la sécurité.
00:28:14 Et je pense que si on ne répond pas à cela,
00:28:15 il commence à y avoir des figures politiques
00:28:17 qui commencent à se questionner là-dessus.
00:28:19 On va en parler, je pense, prochainement.
00:28:20 Ne dévoilez pas tout.
00:28:21 On ne dévoile pas tout,
00:28:22 mais on va avoir des sujets importants pour nos concitoyens.
00:28:24 Jérémy, pour terminer sur ce drame et ce début d'enquête à Lisieux.
00:28:29 Oui, bon, on ne sait pas encore les causes, les tenants et les aboutissants,
00:28:35 mais il faut dire quand même que l'école,
00:28:38 l'espace de l'école devrait être,
00:28:39 je parle d'une manière un peu hyperbolique,
00:28:42 un espace sacré.
00:28:43 D'abord parce que l'éducation, c'est l'avenir de tout le monde,
00:28:47 l'avenir du pays, l'avenir de la communauté.
00:28:49 Et ensuite parce que ça représente des biens communs.
00:28:54 Alors, j'ai compris que le département venait de faire un investissement important
00:29:00 dans la technologie numérique, dans les écoles.
00:29:03 Peut-être qu'il y a des tentations là,
00:29:06 mais l'idée qu'on se sert, en quelque sorte,
00:29:11 de ce qui appartient à tout le monde est insupportable.
00:29:14 Et je pense que non seulement il y a un problème de discipline,
00:29:24 sans doute, encore une fois,
00:29:26 les parents doivent porter les valeurs de l'éducation,
00:29:29 mais il faut le dire, les écoles, à mon avis,
00:29:33 sont souvent perçues par les criminels comme des cibles faciles.
00:29:37 Et donc c'est presque une invitation, malheureusement.
00:29:41 On va marquer une courte pause et on se retrouve avec mes invités.
00:29:44 On parlera notamment du champ de Mars et des bouclinistes.
00:29:47 On va se projeter un peu sur les Jeux olympiques.
00:29:49 A tout de suite.
00:29:50 Chaque jour, des milliers de touristes se rendent au champ de Mars,
00:29:56 au pied de la tour Eiffel.
00:29:57 Mais pour certains, ce voyage de rêve se transforme en cauchemar
00:30:00 face à la délinquance, vol à l'arraché ou encore jeu d'argent.
00:30:03 Fin juillet, une jeune femme de 27 ans a même été violée par cinq hommes
00:30:07 sur cette esplanade.
00:30:08 Des faits qui se sont multipliés, malheureusement, ces derniers mois.
00:30:11 La préfecture de police se mobilise afin de sécuriser au maximum
00:30:14 ce secteur très fréquenté.
00:30:16 Les explications de Jules Bedot et Sarah Varnier.
00:30:18 Au pied de l'un des monuments les plus visités au monde,
00:30:22 les forces de l'ordre s'activent de jour comme de nuit
00:30:25 et patrouillent sur le champ de Mars,
00:30:27 un secteur qui attire les touristes mais aussi les voleurs.
00:30:30 TIS08Alpha, sur place, champ de Mars, tour Eiffel.
00:30:34 Je me rends au poste d'accès mobile à la rencontre de la BTC07 reçue.
00:30:38 Un poste de sécurité mobile a été mis en place au pied de la tour Eiffel.
00:30:42 L'objectif, être visible, informer et faciliter les démarches
00:30:45 en cas de dépôt de plainte.
00:30:47 Une présence qui rassure les touristes.
00:30:49 On se sent plutôt en sécurité ici, il y a la police partout.
00:30:52 Je me sens bien, je suis avec ma compagne.
00:30:54 J'ai entendu que la nuit, cela pouvait être risqué de porter des objets de valeur
00:30:58 mais c'est pareil dans n'importe quelle ville d'Europe.
00:31:00 Donc oui, ne pas porter des montres ou des articles comme ça.
00:31:03 Ce vendeur à la sauvette est contrôlé par les policiers.
00:31:06 Il sera verbalisé, notamment pour la vente illégale d'alcool sur la voie publique.
00:31:10 Un peu plus loin, ce vendeur de souvenirs à l'image du monument
00:31:13 est également verbalisé et sa marchandise saisie.
00:31:16 Ce type de vente, même si encore une fois, ce n'est pas des gens qui vont agresser les touristes.
00:31:21 Ils vont leur vendre des choses.
00:31:23 Mais ça fait partie de ce qui n'est pas autorisé sur le secteur
00:31:27 et ce qui peut attirer aussi une autre forme de délinquance.
00:31:30 En luttant ainsi contre la petite délinquance, qui dégrade déjà l'image de Paris,
00:31:34 la police empêche l'implantation dans le secteur d'une plus grande criminalité.
00:31:38 On va entendre aussi tout au long de cette partie,
00:31:42 l'une des préfètes en charge justement de cette sécurisation.
00:31:45 Adoulaï Kante, on le voit, il y a des tentatives là, par exemple,
00:31:48 de mettre plus de police visible.
00:31:50 On entendra tout à l'heure d'avoir des interprètes pour les touristes.
00:31:52 Est-ce que vous dites que c'est une bonne solution ?
00:31:54 Est-ce que c'est suffisant pour vous ?
00:31:56 Alors quand on parle de police visible, je peux parler aussi du moment où c'est invisible,
00:32:00 c'est-à-dire la nuit, où souvent il y a souvent des cas d'agression,
00:32:03 notamment cette jeune qui s'est fait agresser sexuellement récemment.
00:32:06 Mais il faut aussi souligner l'efficacité de ces effectifs qui sont présents,
00:32:10 c'est-à-dire les BTC, les Brigades Territoriales de Contact,
00:32:13 ou même aussi les Brigades Anticriminalité,
00:32:15 dont certains veulent dissoudre avec des diatribes assez stupides.
00:32:18 Il faut savoir aussi que nous savons que c'est une période où il y a énormément de tourisme à Paris.
00:32:23 Et c'est vrai que souvent les touristes sont assujettis à notamment beaucoup d'infractions,
00:32:28 comme du pickpocket ou même des vols à l'arraché.
00:32:30 Mais il faut aussi mettre en avant ces polices européennes,
00:32:34 parce que l'Apochyre de police de Paris, depuis des années,
00:32:37 s'est organisé une coopération avec des policiers qui,
00:32:41 durant la période estivale, viennent en renfort de nos collègues,
00:32:45 notamment s'il y a par exemple des touristes italiens qui se font agresser.
00:32:50 Donc ça permet une meilleure communication.
00:32:52 Et aussi ces petits commissariats mobiles dont on a vu dans votre reportage l'efficacité,
00:32:56 et aussi tout de suite prendre en charge les victimes de ces infractions.
00:33:00 On va voir justement le bilan jusque là des interventions.
00:33:03 C'est Magali Charbonneau, préfète et directrice du cabinet du préfet de police de Paris, qui nous l'explique.
00:33:08 Aujourd'hui c'est un escadron gendarme mobile qui travaille là aussi pour lutter contre tous les faits de délinquance,
00:33:13 que ce soit les vols à la tire, les vols avec violence,
00:33:16 mais également lutter contre tout type de délinquance, je pense aux ventes à la sauvette,
00:33:20 aux escroqueries de type jeux de bontôts qui malheureusement fleurissent sur ce type de sites,
00:33:27 si on n'est pas là pour les en empêcher.
00:33:29 Il y a plus de 24 000 évictions qui ont eu lieu depuis le début de l'année,
00:33:32 9 tonnes de matériel qui ont été saisies et détruites,
00:33:35 et plus de 3000 verbalisations qui sont intervenues depuis le début de l'année
00:33:38 sur ce seul site de Tour Eiffel, Champs de Mars Trocadéro.
00:33:41 Nanima M. Fadel, on voit effectivement que ce problème de sécurité est pris en charge.
00:33:46 Certains veulent aller plus loin. Rachida Dati par exemple disait
00:33:48 qu'il faut totalement fermer le Champs de Mars le soir et la nuit pour éviter ces problèmes.
00:33:52 Si on en vient à de telles solutions, en fait, on déplacera le problème d'insécurité du Champs de Mars
00:33:57 à une autre esplanade et on ne va pas pouvoir fermer tout Paris à partir de 20h.
00:34:00 Non mais je comprends la demande de Rachida Dati et elle peut effectivement être efficace sur la nuitée,
00:34:07 et pourquoi pas, mais en fait ça ne résout pas le problème, le problème reste entier.
00:34:11 Parce que dans la journée, comment on fait ?
00:34:13 On voit bien qu'il y a une volonté du ministère de l'Intérieur d'intervenir et de sécuriser,
00:34:18 mais que malgré le bilan que vient nous donner Mme la Préfète,
00:34:22 on est loin et on est en deçà de ce qu'on peut attendre.
00:34:27 Le problème reste entier. J'ai vu dernièrement que le ministère de l'Intérieur,
00:34:33 enfin le préfet de police avait mis en place un bus pour que les touristes puissent porter plainte
00:34:39 et avec possibilité aussi d'interprètes.
00:34:41 C'est très bien, mais le problème c'est l'enauvegement de notre société,
00:34:44 c'est tout ce dont on a parlé tout à l'heure.
00:34:46 Ça arrive forcément après, quand les faits ont été commis une fois de plus.
00:34:49 Et puis vous savez très bien qu'on a aussi une grosse problématique,
00:34:53 et je crois que le pire est à venir parce qu'il faut vraiment se réveiller sur cette question des mineurs isolés,
00:34:58 et je le vois aussi dans les départements et notamment dans le département dans lequel j'interviens.
00:35:02 Aujourd'hui à Paris, plus de 55% des violences, des agressions sont commises par des mineurs.
00:35:09 On ne peut pas en même temps intervenir sur ces mineurs,
00:35:12 c'est aussi les sauver de bandes organisées qui les embrigadent, etc.
00:35:19 Le problème c'est qu'il faut qu'on prenne la mesure que ce n'est pas possible
00:35:23 qu'un pays comme la France, avec une Tour Eiffel, 6 millions quand même de visiteurs,
00:35:29 vous voyez l'image qu'on donne ? C'est l'image d'un pays du tiers-monde,
00:35:33 mais même pas parce que même les pays du tiers-monde,
00:35:35 aujourd'hui les pays en voie de développement arrivent à s'écuriser et à travailler.
00:35:40 Au moins les capitales sont sécurisées.
00:35:42 Oui, effectivement, je suis d'accord avec vous,
00:35:44 elles sont même très sécurisées, très propres, et effectivement.
00:35:49 Mais par exemple ces ventes à la sauvette, vous les voyez,
00:35:52 mais vraiment dans les bas-fonds, dans certaines villes de pays en voie de développement.
00:35:58 Donc l'image qu'elle donne, c'est vraiment une image de tiers-monde.
00:36:01 C'est malheureux, et on a mal à notre France de le dire, mais c'est la réalité malheureusement.
00:36:06 Arnaud, tu parles de quoi ?
00:36:07 Non, je me souviens qu'à la veille d'un grand événement au Brésil,
00:36:10 je ne sais pas si c'était la Coupe du Monde ou les Jeux,
00:36:13 on avait donné des précautions aux concitoyens français,
00:36:17 par exemple de ne pas porter de montre, de ne pas tendre le bras à travers la fenêtre, etc.
00:36:21 Donc la réalité de la délinquance dans certains pays émergents de tiers-monde…
00:36:24 C'est vraiment la Coupe du Monde.
00:36:25 C'est particulier.
00:36:26 Oui, on a parlé de tiers-monde, c'est un peu particulier.
00:36:28 On ne va pas se comparer avec…
00:36:29 L'Indonésie, c'est aussi particulier.
00:36:31 La réalité, c'est que là, on va faire face à une densité de population
00:36:35 qui va être encore plus importante que celle qu'on a aujourd'hui.
00:36:37 Bien sûr.
00:36:38 Aujourd'hui, on a déjà atteint certaines limites en termes de maîtrise de la sécurité,
00:36:41 ce qui se passe ces derniers temps.
00:36:42 En plus de ça, on ne parle pas de l'aspect esthétique,
00:36:44 mais le champ de Mars, c'est assez dégueulasse.
00:36:46 Oui, mais ça ne fait pas rêver pour les Instagrammeuses.
00:36:49 C'est pour ça qu'on va plus à l'avenue de Kamowinz,
00:36:51 ou à la rue de Kamowinz, pour faire des photos Instagrammables.
00:36:53 C'est dégueulasse, le champ de Mars.
00:36:54 C'est pas grave, avec un coup de faibart.
00:36:55 C'est pas grave, c'est pas grave.
00:36:56 C'est pas grave, c'est pas grave.
00:36:57 Ce que vous venez de dire, pourquoi c'est dégueulasse ?
00:36:58 On ne peut pas accepter que ça soit dégueulasse.
00:37:00 Je suis d'accord avec vous, parce que c'est vraiment notre image de marque
00:37:02 et c'est la grandeur de notre pays.
00:37:04 C'est un endroit symbolique quand même pour Paris.
00:37:05 C'est un endroit symbolique, mais je suis désolé,
00:37:06 mais la police, elle ne peut pas aller courir derrière les vendeurs, etc.
00:37:09 de petites tours Eiffel, etc.
00:37:11 Il faut que la police municipale joue son rôle.
00:37:13 Il y avait une mairie qui, pendant très longtemps,
00:37:15 refusait même l'idée d'avoir une police municipale.
00:37:17 Aujourd'hui, j'ai appris qu'Anne Hidalgo se vantait d'avoir mis en place la police municipale.
00:37:21 On n'est même pas encore à l'étape de l'armement de la police municipale.
00:37:24 Doucement, doucement.
00:37:25 Il faut venir, parce que, comme je vous ai dit,
00:37:28 la réalité de la population à laquelle on est confronté,
00:37:30 il y a des enjeux économiques, parce que derrière tout ça,
00:37:32 il y a des enjeux économiques.
00:37:33 Les petits vendeurs à la sauvette, ceux qui vendent des boissons, etc.
00:37:36 Ce n'est pas le rôle de la police d'aller ramasser tous les sous
00:37:39 avec des ventes d'alcool.
00:37:41 Il y a pas assez de boulot comme ça.
00:37:43 Il y a pas assez de boulot, il n'y a pas assez de policiers, etc.
00:37:45 On voit l'importance de la formation de nos policiers,
00:37:49 qui doivent avoir aussi quelques notions de langue étrangère
00:37:52 pour pouvoir accueillir ces événements-là.
00:37:53 Et à quelques mois, les inquiétudes sont légitimes.
00:37:56 Après, elles ne sont pas insurmontables non plus,
00:37:58 mais il faut que tout le monde mette la main à la pâte.
00:38:01 On va regarder justement comment les patrouilles que vous avez vues dans ce reportage
00:38:04 s'adaptent à la présence, évidemment, de beaucoup de touristes,
00:38:06 notamment pour recevoir les plaintes.
00:38:08 On écoute de nouveau Magali Charbonneau,
00:38:10 la directrice de cabinet du préfet de police de Paris.
00:38:13 Tout commissariat qui prend une plainte par une personne qui ne parle pas le français
00:38:17 a accès à un interprète qui est en capacité de traduire
00:38:19 dans 17 langues étrangères en temps réel,
00:38:21 pour faciliter l'accueil de plaintes.
00:38:23 Et deuxièmement, on met en place un poste d'accueil mobile
00:38:26 qui est installé au pied de la tour Eiffel,
00:38:28 donc directement là où il y a le plus de touristes.
00:38:30 Et ce poste d'accueil mobile, il est là pour renseigner,
00:38:32 orienter, recueillir des objets trouvés.
00:38:35 Tout simplement, ça permet d'éviter aux touristes
00:38:37 d'avoir à se déplacer au commissariat, qui pourtant n'est pas très loin.
00:38:40 Ça permet d'avoir un point d'accueil de grande proximité
00:38:42 avec des personnes qui sont vraiment formées à l'accueil des touristes.
00:38:46 Jérémy Stobbes, effectivement, c'est quand même une bonne solution aussi,
00:38:48 on est sur un endroit extrêmement touristique,
00:38:50 de faciliter au maximum, de pouvoir écouter les personnes potentiellement victimes,
00:38:54 recueillir leurs plaintes, parce qu'on sait évidemment
00:38:57 que ces touristes ne parlent pas forcément français,
00:38:59 qu'on peut avoir des forces de l'ordre qui ne parlent pas forcément anglais
00:39:01 ou la langue concernée.
00:39:03 On essaye en tout cas de mettre en place les choses
00:39:05 pour que ça se déroule bien.
00:39:06 Alors malheureusement, une fois de plus,
00:39:07 une fois que les incidents ont été commis.
00:39:09 Oui, malheureusement, il est très, très, très difficile
00:39:13 de lutter contre les pickpockets.
00:39:15 Moi-même, j'ai été volé deux fois.
00:39:17 J'ai été pickpocket.
00:39:19 C'est une autre fois.
00:39:21 C'est une autre fois.
00:39:23 Et je compris après le système de plaintes, etc.,
00:39:27 qu'en fait, la police ne peut pas faire grand-chose après coup.
00:39:32 Même si on peut essayer d'identifier la personne.
00:39:36 C'est extrêmement compliqué.
00:39:38 Là aussi, moi, j'ai appris ma leçon,
00:39:41 qui m'a coûté cher, comme pour tout le monde.
00:39:44 Mais encore une fois, les criminels sont attirés
00:39:46 par des cibles plutôt faciles.
00:39:49 Beaucoup de touristes…
00:39:51 Oui, parce que le touriste vers la Tour Eiffel
00:39:53 fait moins attention, il se sent en sécurité apparente,
00:39:55 il fait sa petite photo,
00:39:57 alors que le Parisien a les mains dans les poches.
00:39:59 Si on veut vivre dans une ville moderne,
00:40:01 même en tant que touriste, il faut…
00:40:04 C'est la prévention.
00:40:05 C'est mon mot de la journée.
00:40:07 La prévention qui compte.
00:40:09 Mais je crois que fermer le Champ de Mars,
00:40:11 même la nuit, ce serait admettre une défaite.
00:40:16 Oui, bien sûr.
00:40:17 On ne peut pas tout fermer, de toute façon.
00:40:19 La ville de Paris ne peut pas permettre ça.
00:40:22 Je pense qu'après l'incident du Stade de France l'année dernière,
00:40:27 les autorités françaises…
00:40:28 À cause des supporters anglais.
00:40:30 À cause de vous, quand même.
00:40:31 Bien sûr.
00:40:32 Les autorités françaises ont compris la leçon pour 2024.
00:40:36 Je n'ai pas l'impression que la ville de Paris,
00:40:39 au plus haut niveau, ait compris cette leçon.
00:40:43 Je pense que, très rapidement, il y a un enjeu sécuritaire
00:40:46 qui… Il faut que ça ne soit pas tabou.
00:40:48 Parce que quand on entend qu'on dit le tout sécurité,
00:40:51 ça atteint certaines libertés, etc.,
00:40:53 mais je pense qu'on a un constat qui est là,
00:40:55 c'est qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on veut pour une capitale ?
00:40:58 Dans toute capitale, de toute façon,
00:40:59 on sait très bien que vous avez des pipoquettes,
00:41:02 des escrocs qui essayent de vous arracher
00:41:04 avec des appareils photo, etc.
00:41:06 Mais aujourd'hui, il faut qu'à un moment donné,
00:41:08 qu'on se dise une bonne chose, qu'il y a de la prévention.
00:41:10 C'est que quand vous allez dans un endroit à forte taux,
00:41:13 on va dire touristique, soyez prudent.
00:41:15 Mais aussi pour autant, il faut que nous,
00:41:16 en tant que force de l'ordre, on soit dotés d'outils.
00:41:18 C'est-à-dire que même aussi extérieur,
00:41:20 notamment la vidéo-protection,
00:41:22 qui nous permettrait, après, évidemment,
00:41:24 d'identifier les individus qui ont commis ce genre d'infraction.
00:41:26 Il ne faut pas que le mot sécurité soit un tabou,
00:41:28 notamment en vue des enjeux qui sont en train d'arriver.
00:41:30 On va justement écouter de nouveau
00:41:32 la préfète Magali Charbonneau,
00:41:34 qui envisage et qui se projette sur les Jeux olympiques
00:41:36 et les forces qui vont être déployées. Écoutez-la.
00:41:38 On a un plan dit "Zéro délinquance"
00:41:40 qui a été déployé à la demande du ministre,
00:41:42 qui se déploie depuis novembre de l'année dernière
00:41:44 et qui va monter en puissance progressivement
00:41:46 jusqu'au moment des Jeux olympiques.
00:41:48 Il se traduit par la mise en place d'opérations coup de poing.
00:41:50 Au moment des Jeux olympiques, il faut avoir en tête
00:41:52 qu'on va à peu près multiplier par trois
00:41:54 le nombre de patrouilles anti-délinquance
00:41:56 à la faveur des Jeux olympiques,
00:41:58 avec par exemple, dans les transports en commun,
00:42:00 il y aura 600 patrouilles par jour
00:42:02 qui seront là pour assurer la sécurité de nos concitoyens
00:42:04 et de tous ces visiteurs qui viendront
00:42:06 à l'occasion des Jeux olympiques.
00:42:08 - William, est-ce que vous êtes rassuré
00:42:10 pour les JO après ces précisions ?
00:42:12 - Je ne suis pas rassuré, mais je trouve que c'est une bonne idée.
00:42:14 Mais il ne faudrait pas le faire uniquement pour les JO,
00:42:16 il faudrait le faire tout le temps.
00:42:18 Le point que nous avons sur la capitale,
00:42:20 et en particulier sur le champ de Mars,
00:42:22 c'est que le champ de Mars est transformé en champ de ruines.
00:42:24 C'est dégueulasse, c'est devenu de plus en plus moche,
00:42:26 ça a été rappelé précédemment.
00:42:28 Le champ de ruines, parce qu'en fait,
00:42:30 l'art de vie à la française est menacé,
00:42:32 comme ça a été rappelé quand Jérémy raconte son expérience,
00:42:34 en fait, il est obligé de modifier son comportement
00:42:36 à cause des pickpockets, c'est-à-dire que vous avez
00:42:38 une minorité d'emmerdeurs marquée par l'explosion
00:42:40 de la délinquance et la criminalité
00:42:42 qui oblige les Françaises, les Français
00:42:44 et même les touristes ou les personnes
00:42:46 d'origine étrangère de modifier leur comportement.
00:42:48 Et quand vous êtes obligé de modifier votre comportement
00:42:50 en raison d'une minorité d'emmerdeurs,
00:42:52 vous posez la question si notre art de vie est menacé.
00:42:54 Je pense notamment à des touristes
00:42:56 qui filment notamment leur vie à la capitale.
00:42:58 Lorsque vous venez en pensant que Paris
00:43:00 ressemble à Emeline Paris ou une comédie romantique
00:43:02 et vous arrivez sur une dramaturgie
00:43:04 qui n'est même pas shakespearienne,
00:43:06 qui n'est même pas classe, parce qu'en fait,
00:43:08 ça frile le ridicule et le pathétique avec Anne Hidalgo
00:43:10 et ça ressemble à notre drame de Paris,
00:43:12 ça devient une véritable catastrophe intégrale.
00:43:14 Moi, je pense qu'il faudra se pencher sur son cas.
00:43:16 Et comme l'a rappelé, désolé, je suppose...
00:43:18 - Ergon de Parson. - Ergon de Parson,
00:43:20 il l'a rappelé précédemment, la mairie de Paris
00:43:22 a un rôle à jouer dans la protection de la capitale.
00:43:24 C'est eux qui ont le rôle à jouer.
00:43:26 Il disait notamment, Anne Hidalgo disait en 2016
00:43:28 qu'elle ne voulait pas de police municipale.
00:43:30 Là, maintenant, quand on écoute les explications de son équipe,
00:43:32 ils disent qu'ils ne veulent pas armer la police municipale.
00:43:34 Pourquoi ? Pour éviter les bavures.
00:43:36 Comme si la police faisait en permanence des bavures.
00:43:38 C'est le premier point. Le deuxième point,
00:43:40 c'est la question de la sécurité qui est posée globalement
00:43:42 en termes de prévention, en termes de sécurité,
00:43:44 en termes de caméras vidéosurveillance, en termes d'équipement.
00:43:46 On voit bien qu'idéologiquement, une grande partie
00:43:48 des maires de gauche préfèrent, au lieu de mettre
00:43:50 des caméras vidéosurveillance, des toilettes non genrées.
00:43:52 Donc, il y a un vrai problème de saisie.
00:43:54 Par contre, disent la Gérald Darmanin, quand ça devient urgent,
00:43:56 comme le maire de Lyon, qu'il faut des forces de l'ordre et très rapidement.
00:43:58 Ramener des effectifs de police.
00:44:00 Là, ça pose un véritable sujet.
00:44:02 Je pense que sur ce point, il faut obliger les maires
00:44:04 à se saisir de la question de la sécurité
00:44:06 pour sécuriser la capitale et ses environs.
00:44:08 Je prends un exemple qui est marquant.
00:44:10 Rodolphe Giuliani, quand il était maire de New York,
00:44:12 quand vous allez à New York,
00:44:14 à la fin des années 90, au début des années 2000,
00:44:16 vous savez qu'il y a certains quartiers
00:44:18 où vous ne pouvez pas aller.
00:44:20 Il y avait un quartier au nord de Colombie,
00:44:22 notamment, qui était à cœur de Manhattan.
00:44:24 Vous ne pouvez pas aller le soir,
00:44:26 sinon on vous disait, vous prenez 20 balles ou 50 dollars
00:44:28 et vous les donnez au cas où, pour éviter de vous faire agresser.
00:44:30 Et maintenant, moi je suis allé dernièrement
00:44:32 dans le Queens ou Harlem, c'est parfaitement sécurisé
00:44:34 et beaucoup de gens veulent habiter là-bas.
00:44:36 Donc, des gens choisissent d'habiter dans des endroits
00:44:38 anciennement dits en difficulté.
00:44:40 Donc, pourquoi est-ce que nous, on ne pourrait pas
00:44:42 sécuriser la capitale, sécuriser ses environs
00:44:44 avec un grand plan de sécurité,
00:44:46 pour appliquer ce qu'a fait Giuliani,
00:44:48 avec la tolérance zéro, le moindre acte est sanctionné.
00:44:50 Et vous verrez que les vols à la tire,
00:44:52 les jeux de bingo, etc., cesseront rapidement
00:44:54 une fois que les personnes seront sanctionnées.
00:44:56 On va parler d'un autre sujet, mais qui concerne
00:44:58 toujours Paris et les Jeux Olympiques.
00:45:00 Est-ce que les bouquinistes vont devoir plier bagage
00:45:02 pendant cette période, après l'annonce de la préfecture
00:45:04 et de la mairie de Paris aux bouquinistes ?
00:45:06 Ils devront donc quitter leur emplacement
00:45:08 pendant la compétition. Les critiques s'enchaînent
00:45:10 et les bouquinistes continuent de s'opposer
00:45:12 à cette décision au sujet de Corentin Briau.
00:45:16 Les bouquinistes, les touristes,
00:45:18 toujours aussi curieux de découvrir leur présentoir,
00:45:20 et pas convaincus à l'idée
00:45:22 de leur disparition temporaire.
00:45:24 Je trouve ça triste, parce que c'est l'image
00:45:26 de Paris. Pour eux, j'espère qu'ils seront indemnisés
00:45:28 si jamais ça devait se passer comme ça.
00:45:30 Pour les touristes, c'est une vraie perte
00:45:32 par rapport à cet aspect
00:45:34 qui est l'emblème de Paris.
00:45:36 Les bouquinistes sont toujours
00:45:38 dans l'incompréhension et continuent
00:45:40 de se demander s'ils vont devoir quitter
00:45:42 leur emplacement au moment de la compétition.
00:45:44 On ne comprend pas cette décision
00:45:46 de la mairie de Paris.
00:45:48 Même si ça vient de la préfecture,
00:45:50 c'est quand même elle qui décide pour nous.
00:45:52 C'est hors de question.
00:45:54 On va se bagarrer.
00:45:56 La seule chose qu'on peut faire,
00:45:58 c'est se bagarrer.
00:46:00 On ne déménagera pas nos boîtes,
00:46:02 on restera fidèles au poste.
00:46:04 S'ils ne sont pas opposés à la fermeture
00:46:06 pendant les trois semaines de compétition,
00:46:08 il est hors de question d'enlever leurs boîtes.
00:46:10 Ils vont essayer d'enlever des boîtes
00:46:12 qui n'ont jamais été enlevées.
00:46:14 Ce n'est pas fait pour être bougé.
00:46:16 C'est fait pour être installé.
00:46:18 Ça ne bouge plus.
00:46:20 Ça peut tenir 100 ans,
00:46:22 des boîtes.
00:46:24 Depuis fin juillet,
00:46:26 trois pétitions ont été lancées
00:46:28 pour dénoncer la mesure
00:46:30 et ont récolté presque 82 000 signatures.
00:46:32 Adelaïde Canté, c'est aussi pour des mesures
00:46:34 de sécurité qu'on leur demande.
00:46:36 Est-ce que c'est entendable et pertinent ?
00:46:38 Il faut savoir aussi que l'inauguration
00:46:40 de ces JO va se passer sur la Seine.
00:46:42 Pour des mesures de sécurité
00:46:44 et de fluidité,
00:46:46 les effectifs de la préfecture de police
00:46:48 pourront patrouiller de manière fluide.
00:46:50 Malheureusement, ces bouquinistes
00:46:52 doivent partir.
00:46:54 C'est juste le temps de la compétition.
00:46:56 Événements exceptionnels,
00:46:58 mesures exceptionnelles.
00:47:00 Ça ne veut pas dire qu'on va les supprimer.
00:47:02 Après, il faut qu'ils aient une négociation
00:47:04 avec la mairie pour les indemniser.
00:47:06 Pour autant, la question de sécurité,
00:47:08 on sait très bien qu'il y aura
00:47:10 une difficulté de pouvoir assurer
00:47:12 toutes les surveillances.
00:47:14 Nous avons des services d'élite
00:47:16 qui seront au niveau des voies de Seine
00:47:18 pour essayer de sécuriser.
00:47:20 Il y a aussi la question de terrorisme.
00:47:22 Il faut aussi que nos forces de l'ordre
00:47:24 puissent circuler de manière fluide
00:47:26 pour la sécurité de l'inauguration.
00:47:28 Jérémy, sur cette question des bouquinistes.
00:47:30 On peut fermer les boîtes,
00:47:32 mais pas les enlever.
00:47:34 Un peu d'autres publicités.
00:47:36 Le 3 août, Cosa a publié un appel
00:47:38 en faveur des bouquinistes
00:47:40 lancé par l'écrivain
00:47:42 Daniel Salvatore Schiffer,
00:47:44 qui a récolté une cinquantaine
00:47:46 de personnalités des arts et des lettres.
00:47:48 Pascal Bruckner, Luc Ferry,
00:47:50 Edgar Morin, Eric Nolot,
00:47:52 Mona Ouzouf, Michel Mathesoli
00:47:54 et d'autres.
00:47:56 Le problème, c'est que les autorités
00:47:58 apparemment ne comprennent pas
00:48:00 l'enjeu culturel
00:48:02 de ces boîtes.
00:48:04 Le fait de les enlever,
00:48:06 même si on les remet après,
00:48:08 c'est en quelque sorte casser
00:48:10 une tradition qui est vraiment
00:48:12 au cœur du charme
00:48:14 mais aussi de la culture
00:48:16 de Paris.
00:48:18 Moi-même, j'ai donné une fortune
00:48:20 à ces bouquinistes.
00:48:22 - Vous allez économiser un peu pendant
00:48:24 un mois et demi, c'est bien.
00:48:26 - Oui, mais on n'est pas sûrs
00:48:28 que ça revienne.
00:48:30 On a tellement vu de cas
00:48:32 de personnalité de la mairie.
00:48:34 - Malheureusement, on voit déplacés
00:48:36 et pas sûrs de revenir.
00:48:38 En plus, certains avancent aussi
00:48:40 que ça peut être cassé, abîmé
00:48:42 alors que 450 ans, quand même.
00:48:44 - On va marquer une courte pause
00:48:46 et on parlera politique avec mes invités
00:48:48 en retour depuis. On va parler
00:48:50 notamment de Gérald Darmanin.
00:48:52 Il se lance pour 2027.
00:48:54 A tout de suite.
00:48:56 De retour dans l'heure des pros.
00:48:58 On va parler politique dans un instant
00:49:00 avec mes invités.
00:49:02 Félicité Kindoki,
00:49:04 rebonjour.
00:49:06 - Bonjour à tous.
00:49:08 À la une de l'actualité, les suites
00:49:10 du terrible viol qui a eu lieu
00:49:12 à Cherbourg vendredi.
00:49:14 Le suspect de 18 ans est déjà connu
00:49:16 des services de police pour des faits
00:49:18 d'agression sexuelle sur sa petite sœur
00:49:20 de 4 ans. Il a été mis en examen
00:49:22 et écroué pour viol avec torture
00:49:24 et actes de barbarie.
00:49:26 La victime de 29 ans est actuellement
00:49:28 en prison. Les Cherbourgeois sont toujours
00:49:30 sous le choc. On rejoint Thibault Marcheteau
00:49:32 sur place à Cherbourg.
00:49:34 - Effectivement, la stupeur
00:49:36 et l'incompréhension. Voici les sentiments
00:49:38 qui dominent à travers les rues
00:49:40 de Cherbourg dix jours après
00:49:42 que cette agression ait eu lieu.
00:49:44 La stupeur puisque ces faits se sont déroulés
00:49:46 à quelques mètres du palais de justice
00:49:48 en plein centre-ville de Cherbourg
00:49:50 mais également l'incompréhension.
00:49:52 Comment est-ce que ce principal suspect
00:49:54 de 18 ans, déjà connu des services
00:49:56 de police pour des faits similaires
00:49:58 a pu être en totale liberté ?
00:50:00 Voilà les questions que se posent les Cherbourgeois.
00:50:02 D'ailleurs, je vous propose de les écouter à ce propos.
00:50:04 - Très surpris et très en colère.
00:50:06 Parce qu'apparemment, cette personne
00:50:08 était déjà connue des services
00:50:10 donc c'est toujours la même chose.
00:50:12 Il a déjà violé ou il a déjà fait des trucs comme ça
00:50:14 mais on ne fait rien pour eux.
00:50:16 Et ça, c'est le problème.
00:50:18 - Ce que je ne comprends pas, c'est que ces gens-là
00:50:20 sont connus et devraient
00:50:22 se faire soigner, nous mettre dans des instituts
00:50:24 pour se faire soigner parce que
00:50:26 ils ont ça dans la peau, dans la tête
00:50:28 faire du mal aux gens et tout
00:50:30 et puis on ne les prend pas à temps pour se faire soigner
00:50:32 et puis donc voilà.
00:50:34 Il faut se méfier
00:50:36 maintenant donc
00:50:38 mais bon, on ne fait rien pour non plus
00:50:40 pour s'en sortir.
00:50:42 - Concernant ce principal suspect,
00:50:44 Oumar N, âgé de 18 ans,
00:50:46 il a été placé en détention
00:50:48 vendredi, également mis en examen
00:50:50 pour viol accompagné de torture
00:50:52 et d'actes de barbarie.
00:50:54 - Et puis c'est aujourd'hui que doit avoir lieu
00:50:56 l'autopsie du proviseur Stéphane Vittel,
00:50:58 retrouvé mort dans son collège
00:51:00 à Lisieux, dans le Calvados.
00:51:02 Cette autopsie déterminante pourrait dévoiler
00:51:04 les causes du décès du principal de 48 ans.
00:51:06 Si la piste de l'arrêt cardiaque a pu être étudiée,
00:51:08 l'enquête s'oriente aujourd'hui
00:51:10 vers une piste criminelle.
00:51:12 Chaque jour, des milliers de touristes
00:51:16 se rendent au champ de Mars,
00:51:18 au pied de la tour Eiffel.
00:51:20 Ce voyage de rêve se transforme en cauchemar
00:51:22 face à la délinquance,
00:51:24 vol à l'arraché ou encore jeu d'argent.
00:51:26 Fin juillet, une jeune femme
00:51:28 de 27 ans y aurait même été violée
00:51:30 par cinq hommes, des faits qui se sont
00:51:32 multipliés ces derniers mois.
00:51:34 La préfecture de police de Paris se mobilise
00:51:36 afin de sécuriser au maximum ce secteur
00:51:38 très fréquenté. Ecoutez Magali Charbonne.
00:51:40 - Un plan dit zéro délinquance qui a été déployé
00:51:44 à la demande du ministre, qui se déploie
00:51:46 depuis novembre de l'année dernière et qui va monter
00:51:48 en puissance progressivement jusqu'au moment
00:51:50 des Jeux Olympiques. Il se traduit par la mise en place
00:51:52 d'opérations coup de poing. Au moment des Jeux Olympiques,
00:51:54 il faut avoir en tête qu'on va à peu près
00:51:56 multiplier par trois le nombre de patrouilles
00:51:58 anti-délinquance à la faveur des Jeux Olympiques
00:52:00 avec par exemple dans les transports
00:52:02 en commun, il y aura 600 patrouilles par jour
00:52:04 qui seront là pour assurer la sécurité
00:52:06 de nos concitoyens et de tous ces visiteurs
00:52:08 qui viendront à l'occasion des Jeux Olympiques.
00:52:10 - Un nouveau drame s'est passé dans la Manche.
00:52:14 Au moins six migrants ont perdu la vie
00:52:16 lors de leur traversée pour lutter
00:52:18 contre l'immigration illégale.
00:52:20 Le Royaume-Uni a décidé de durcir le ton
00:52:22 et sort les grands moyens.
00:52:24 Pourtant, les traversées illégales continuent
00:52:26 de se multiplier chaque jour.
00:52:28 Au Niger,
00:52:30 les auteurs du coup d'État ont annoncé
00:52:32 hier leur intention de poursuivre
00:52:34 le président renversé Mohamed Bazoum
00:52:36 pour haute trahison et atteinte
00:52:38 à la sûreté du pays. Dans le même temps,
00:52:40 le régime militaire au Niger s'est dit ouvert
00:52:42 à une résolution de la crise par la voie diplomatique.
00:52:44 C'était l'essentiel de l'information.
00:52:46 Je vous retrouve dans une heure,
00:52:48 mais tout de suite c'est à vous.
00:52:50 - Merci beaucoup Félicité.
00:52:52 On est à trois ans et demi de l'élection présidentielle
00:52:54 et pourtant on voit bien que la course
00:52:56 est déjà lancée. Le dernier en date à avancer
00:52:58 c'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:53:00 Il s'est confié à nos confrères du Figaro.
00:53:02 Il organise une grande rentrée politique
00:53:04 le 27 août. Sont attendus 90 parlementaires
00:53:06 dont une dizaine venant des Républicains.
00:53:08 Ils viennent juste pour participer
00:53:10 à des tables rondes, nous assurons.
00:53:12 Pas question d'y voir là.
00:53:14 Un soutien, on va voir notamment dans le détail
00:53:16 ce que dit le ministre de l'Intérieur
00:53:18 quand on lui pose la question sur
00:53:20 ce que c'est cette initiative. Un coup d'éclat,
00:53:22 cela voudrait dire qu'il n'y aurait pas de suite
00:53:24 à ce rendez-vous alors qu'il y en aura évidemment une.
00:53:26 Ça y est, William Tay, il est candidat Gérald Darmanin ?
00:53:28 - En tout cas, il peut l'essayer de l'être.
00:53:30 Moi je pense que ce serait une erreur stratégique
00:53:32 qu'il le soit, parce que ce serait
00:53:34 la fin de sa carrière politique. Il n'a quasiment
00:53:36 aucune chance de gagner et je vais expliquer pourquoi.
00:53:38 En fait, quand vous arrivez sur l'analyse
00:53:40 de son présidentiel depuis 1958,
00:53:42 vous voyez que vous avez deux types de contextes.
00:53:44 Un contexte où vous êtes en rupture contre le président sortant
00:53:46 et un contexte où tout est remis à zéro
00:53:48 parce que le président ne peut pas se représenter
00:53:50 dans des circonstances quelconques.
00:53:52 Que ce soit la démission du général de Gaulle,
00:53:54 les deux mandats de François Mitterrand
00:53:56 ou les deux mandats de Jacques Chirac. Et quand vous êtes dans ces circonstances
00:53:58 qu'on va rencontrer en 2027
00:54:00 avec Emmanuel Macron,
00:54:02 vous vous retrouvez dans la situation où tout va être remis à zéro.
00:54:04 Le problème de Gérald Darmanin,
00:54:06 c'est que tout va être remis à zéro, mais son passif
00:54:08 va demeurer. Son passif en étant lié au gouvernement
00:54:10 et son passif avec son image
00:54:12 qui est dégradée auprès des femmes, même s'il a été
00:54:14 totalement blanchi
00:54:16 de ces cas-là.
00:54:18 Mais il a un déficit électoral auprès des femmes.
00:54:20 Or, l'électorat de son triste,
00:54:22 l'électorat du président de la République qui est davantage progressiste
00:54:24 sur les questions de société, ne se regroupera pas
00:54:26 derrière Gérald Darmanin dans la mesure
00:54:28 où vous comprenez l'électorat de Macron,
00:54:30 quand il fait 30 points, il y en a à peu près
00:54:32 15 à 20 qui viennent de la droite
00:54:34 et environ 10 qui viennent de la gauche.
00:54:36 Structurellement, si Parkeille veut être candidat,
00:54:38 il ne peut pas récolter plus de 15% des suffrages.
00:54:40 Donc, il n'a aucune chance de gagner structurellement.
00:54:42 Je pense qu'il le sait.
00:54:44 Il peut faire quoi, du coup ?
00:54:46 Je pense qu'il se met en piste pour essayer de négocier,
00:54:48 pour empêcher ses postulants de l'acheter, pour le mettre
00:54:50 à Matignon la fois suivante, quand Bannes sautera,
00:54:52 auquel tout le monde sait qu'elle a un CDD, qu'elle ne passera pas
00:54:54 à la fin du quinquennat.
00:54:56 On espère que la première ministre ne vous écoute pas, sinon elle vient d'apprendre
00:54:58 la date de licenciement.
00:55:00 Une autre phrase prononcée par le ministre de l'Intérieur.
00:55:02 "Il n'y a que quelques commentateurs parisiens pour laisser croire
00:55:04 que l'aile gauche de la majorité ne m'apprécie pas.
00:55:06 Nous avons la même histoire personnelle,
00:55:08 la même terre d'élection."
00:55:10 Ergoune-t'au porçon.
00:55:12 Je confirme.
00:55:14 Vous qui en êtes, justement, de cette aile gauche de la majorité.
00:55:16 Est-ce qu'il a raison, on a trop tendance à voir Gérald Darmanin
00:55:18 très à droite, il ne pourrait pas parler à cette aile gauche ?
00:55:20 Est-ce que c'est si simple que ça ?
00:55:22 Oui, au contraire.
00:55:24 C'est vrai qu'il y a une histoire sensible, similaire.
00:55:26 C'est-à-dire qu'il est lui-même très attaché à son territoire.
00:55:28 Il est lui-même issu de classes sociales
00:55:30 défavorisées de notre pays.
00:55:32 Il a réussi à avoir son parcours
00:55:34 grâce à l'école républicaine,
00:55:36 puis son engagement politique.
00:55:38 Il est certain que sur certains sujets,
00:55:40 on ne partage pas la même analyse,
00:55:42 les mêmes visions, mais pour autant,
00:55:44 on voit très bien que depuis pas mal d'années
00:55:46 dans lesquelles il est au gouvernement,
00:55:48 il s'entend parfaitement bien avec les ministres issus de la gauche.
00:55:50 Et d'ailleurs, y compris nos députés
00:55:52 de la majorité présidentielle qui viennent
00:55:54 du PS, ou qui sont plus de sensibilité de gauche,
00:55:56 il a toujours été très proche,
00:55:58 très à l'écoute, très actif.
00:56:00 Donc on sent que sur tous ces enjeux-là,
00:56:02 sur tous les enjeux sociétaux,
00:56:04 il a une certaine sensibilité.
00:56:06 D'ailleurs, je pense qu'au-delà de la personne,
00:56:08 c'est ce qui est intéressant dans sa rentrée politique.
00:56:10 C'est-à-dire que lui, il veut mettre en avant
00:56:12 les enjeux de société, le sociétal,
00:56:14 et aller reconquérir les classes populaires
00:56:16 qui sont parties pour beaucoup chez Marine Le Pen.
00:56:18 On tournait complètement le dos à la majorité
00:56:20 présidentielle en particulier,
00:56:22 et qui se retrouvent tous en majorité
00:56:24 chez l'extrême droite ou une quelconque partie
00:56:26 à l'extrême gauche. Maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
00:56:28 Soit on leur tourne le dos définitivement,
00:56:30 ce qui serait un vrai aveu de faiblesse
00:56:32 pour une quelconque organisation politique,
00:56:34 soit on essaie de les reconquérir.
00:56:36 Contrairement à ce qu'essaient de faire
00:56:38 EGV dans sa rentrée politique, c'est-à-dire
00:56:40 à se recentrer sur l'urban ou autre,
00:56:42 Gérald Darmanin propose un sujet politique intéressant,
00:56:44 il fait de la politique dans le sens le plus noble du terme,
00:56:46 c'est-à-dire qu'il ouvre des réflexions
00:56:48 pour aller reconquérir ces classes populaires.
00:56:50 Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Comment on a réussi
00:56:52 à leur tourner le dos ? Pourquoi on n'arrive plus
00:56:54 à les réconquérir ? Et c'est ce que je veux dire
00:56:56 avec le sujet de la rentrée politique.
00:56:58 - C'est un sujet qui est très important,
00:57:00 parce que c'est un sujet qui est très important
00:57:02 pour les gens qui sont en train de se réintégrer
00:57:04 dans la société, ou même aux chômeurs
00:57:06 qui essaient de se réintégrer.
00:57:08 Et lui, il est bien concerné, parce qu'il était
00:57:10 maire de Tourcoing, il connaît cette réalité-là.
00:57:12 Olivier Dussopt, qui est ministre du Travail,
00:57:14 lui-même issu de l'Ardèche, il vient
00:57:16 de la ville d'Hannonay, donc il connaît
00:57:18 cette réalité-là aussi. C'est pour ça que l'Île-Gauche,
00:57:20 en particulier Olivier Dussopt, qui prendra
00:57:22 le débat sur l'élection présidentielle.
00:57:24 - Mais c'est plutôt bien pris, cette initiative,
00:57:26 chez vous, dans cette Île-Gauche.
00:57:28 - C'est plutôt très bien pris, parce que c'est un constat
00:57:30 qu'on partage tout autant. J'ai moi-même été candidat
00:57:32 dans une séconscription populaire, où on n'arrivait
00:57:34 plus à parler à ces gens. Je pense que ça s'est dégradé
00:57:36 en plus depuis l'année dernière. Maintenant,
00:57:38 comment on fait pour qu'on arrive à reconquérir
00:57:40 ces gens-là ? C'est facile de dire "on va regagner
00:57:42 les cœurs", mais politiquement, ça veut dire...
00:57:44 - Il faut leur parler, il faut un programme.
00:57:46 - Leur parler, un programme, des idées, et surtout
00:57:48 être en œuvre. Oui, mais est-ce qu'on va attendre
00:57:50 la défaite, à l'année de 2027 ? Nous, on n'est pas résignés
00:57:52 à la défaite, donc on souhaite prendre le courreau
00:57:54 par les temps. - Et justement,
00:57:56 Gérald Darmanin, il parle en 2027,
00:57:58 il dit "ce qui m'intéresse,
00:58:00 ce n'est plus de regarder ce qu'il s'est passé
00:58:02 en 2017 et 2022,
00:58:04 ce qui m'inquiète maintenant, c'est ce qui se passera
00:58:06 en 2027". On voit aussi,
00:58:08 Jérémy Stobbes, que Gérald Darmanin
00:58:10 commence à avoir envie, par son thème,
00:58:12 par cette déclaration, d'être un peu le rempart
00:58:14 contre l'extrême droite, puisque de toute façon,
00:58:16 la Macronie sait qu'il va falloir, à un moment donné,
00:58:18 élargir et aller chercher aussi
00:58:20 cet électorat populaire qu'ils ont perdu, et que la droite
00:58:22 a perdu aussi d'ailleurs. - Oui, tout à fait.
00:58:24 Sa stratégie est intéressante.
00:58:26 Il parle du risque de voir
00:58:28 Marine Le Pen élue
00:58:30 présidente en 2027.
00:58:32 Mais en même temps,
00:58:36 il veut faire appel
00:58:38 à l'électorat de Marine Le Pen.
00:58:40 C'est-à-dire, il veut chasser sur les terres
00:58:42 du Rassemblement national,
00:58:44 c'est du Sarkozy classique.
00:58:46 Vieille méthode sarkozyenne,
00:58:48 on voit ça. - Il y a une différence, c'est que Sarkozy
00:58:50 ne disait pas "je vais empêcher la victoire de Jean-Marie Le Pen",
00:58:52 il disait justement "je vais vous
00:58:54 permettre que votre thème soit prise en compte
00:58:56 par le gouvernement". Il ne veut pas empêcher la victoire.
00:58:58 C'est le seul d'ailleurs
00:59:00 qui a réussi à faire baisser la limite. - Oui, mais si vous voulez,
00:59:02 à l'intérieur de ce qu'on
00:59:04 appelle la Macronie, disons, du gouvernement,
00:59:06 il veut rester
00:59:08 à la fois dans le gouvernement,
00:59:10 mais aussi se mettre un peu à part.
00:59:12 C'est ça le...
00:59:14 Et donc il dit "j'ai été
00:59:16 plutôt minoritaire au sein du
00:59:18 gouvernement sur des questions
00:59:20 sociales". C'est-à-dire que c'est moi le
00:59:22 vrai héros du gouvernement, et je parle
00:59:24 au peuple, même si
00:59:26 mes collègues ne vont pas aimer ça.
00:59:28 Il dit "il faut parler au peuple avec
00:59:30 le cœur et pas avec les statistiques".
00:59:32 Ça, c'est une missile hypersonique
00:59:34 envoyée en direction de Bruno Le Maire.
00:59:36 - On va regarder cette citation dans un instant.
00:59:38 - Mais en fait, ce thème
00:59:40 des classes populaires,
00:59:42 il veut surfer un peu sur ce
00:59:44 qui reste de la grande vague populiste
00:59:46 avec le Brexit,
00:59:48 Donald Trump,
00:59:50 les Gilets jaunes, même
00:59:52 le succès électoral de Marine Le Pen
00:59:54 et du Rassemblement national.
00:59:56 Il veut, en quelque sorte, prendre
00:59:58 sa part
01:00:00 de cette vague-là. Est-ce
01:00:02 que c'est toujours
01:00:04 valable? Je ne sais pas. L'intéressant,
01:00:06 ce sera de voir quelles sont
01:00:08 les solutions
01:00:10 pour les problèmes des classes populaires qu'il propose
01:00:12 lors de sa rentrée politique.
01:00:14 - Adoulaïe Comté, je ne vais pas vous demander
01:00:16 de décrypter la politique, mais Gérald Dedard maintenant,
01:00:18 c'est quand même le ministre en charge
01:00:20 notamment des forces de l'ordre. On voit en tout cas
01:00:22 depuis qu'il est arrivé au gouvernement que la volonté
01:00:24 d'ordre, d'être en permanence aux côtés
01:00:26 des forces de l'ordre, ça a aussi été sa marque de fabrique
01:00:28 jusque-là, ce qui change totalement
01:00:30 avec la vie et la façon
01:00:32 d'être qu'avait Christophe Castaner.
01:00:34 - Il serait mensonger aujourd'hui de ma part de dire que
01:00:36 c'est un ministre qui est proche de ses
01:00:38 effectifs, c'est-à-dire qu'à chaque événement,
01:00:40 on sait qu'il répond
01:00:42 présent, notamment au niveau moyen,
01:00:44 même s'il y a encore beaucoup de choses à faire,
01:00:46 mais on sait qu'il répond présent.
01:00:48 Après, c'est vrai que sur le volet
01:00:50 2027, ça, ce n'est pas du tout
01:00:52 mon volet, mais je pense que
01:00:54 l'avis que j'ai, c'est quelle sera
01:00:56 la personnalité politique qui pourra
01:00:58 être proche des Français ?
01:01:00 Quelle sera cette personnalité qui pourra répondre
01:01:02 aux attentes aussi des Français ?
01:01:04 Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, les Français
01:01:06 ont de l'attente. Ils ont des attentes qui sont, j'ai envie de dire,
01:01:08 logiques. Avoir la sécurité, avoir un logement,
01:01:10 pouvoir finir les fins de mois
01:01:12 le plus simplement possible. Donc aujourd'hui,
01:01:14 c'est qu'ils veulent une image,
01:01:16 quelqu'un qui incarne ces problématiques-là,
01:01:18 quelqu'un qui soit proche, notamment
01:01:20 quand on voit ces élus locaux qui font un travail
01:01:22 monstre quand même, justement pour être proche
01:01:24 de leurs citoyens. Donc du coup, je pense que oui,
01:01:26 on est dans l'attente et je pense qu'après, toute personne,
01:01:28 toute figure qui veut,
01:01:30 on va dire, prendre la magistrature
01:01:32 suprême, devra apporter
01:01:34 les éléments, on va dire, factuels
01:01:36 et aussi importants pour
01:01:38 les Français qui sont dans l'attente.
01:01:40 Vous parliez du missile supersonique envoyé
01:01:42 à Bruno Le Maire et peut-être d'ailleurs à une grande partie
01:01:44 de son camp. Il dit ceci,
01:01:46 Gérald Darmanin, "Je ne veux pas que la technique soit notre
01:01:48 étendard en 2027, sinon on n'accèdera pas au second
01:01:50 tour. On doit parler avec le cœur,
01:01:52 pas avec des statistiques." Naïma M. Fadel, quand on
01:01:54 voit ça, on se dit, "Boum,
01:01:56 Elisabeth Borne, boum Bruno Le Maire, tout le monde,
01:01:58 cette balle perdue, quand même, elle en atteint un paquet
01:02:00 pour Macronie." - Clairement,
01:02:02 et c'est pour ça que cette démarche, elle est plutôt intéressante
01:02:04 parce qu'on a reproché beaucoup à la Macronie
01:02:06 d'être complètement déconnectée
01:02:08 des Français, de la réalité
01:02:10 qu'ils vivaient, les Français, notamment, par exemple,
01:02:12 suite, alors vous avez cité
01:02:14 les différentes périodes,
01:02:16 mais je citerai aussi tout le mouvement des Gilets jaunes,
01:02:18 où c'était les classes
01:02:20 populaires, justement, qui venaient dire,
01:02:22 "Mais nous, on travaille et on n'arrive pas au bout
01:02:24 et à la fin, il nous reste peu."
01:02:26 Et ça a été un mouvement,
01:02:28 quand même, qui a beaucoup, beaucoup impacté
01:02:30 et qui n'a pas été entendu, rappelez-vous,
01:02:32 toute la manière, les insultes
01:02:34 dont ils ont fait l'objet.
01:02:36 Donc aujourd'hui, vouloir s'attaquer
01:02:38 aux petites, aux classes
01:02:40 populaires, parce que c'est,
01:02:42 dans son enquête, dans cette volonté de réflexion,
01:02:44 c'est 800 euros, à peu près,
01:02:46 donc c'est les petites retraites,
01:02:48 notamment, etc., mais il y a aussi les 2000
01:02:50 et les 2500, donc on voit bien qu'il veut aussi
01:02:52 s'approcher des petites classes
01:02:54 moyennes, qui, elles aussi, ont été
01:02:56 extrêmement impactées
01:02:58 et qui sont, clairement, les vaches
01:03:00 allées, puisque aujourd'hui, pour que vous ayez...
01:03:02 - Oui, et qui, électoralement, pourraient beaucoup bouger, justement,
01:03:04 du fait que leur train de vie a beaucoup
01:03:06 changé et beaucoup diminué. - Effectivement.
01:03:08 Et puis, il a été maire, aussi,
01:03:10 donc c'est vrai que cette connexion
01:03:12 et son histoire, aussi,
01:03:14 elle est extrêmement intéressante
01:03:16 dans la démarche qu'il veut faire.
01:03:18 Après, je rebondirais sur ce qu'a dit William.
01:03:20 Moi, je crois que l'histoire qu'il a,
01:03:22 par rapport aux femmes,
01:03:24 la certaine... Donc, il a été blanchi.
01:03:26 Mais, vous savez, c'est ça qui est intéressant,
01:03:28 c'est que vous avez toujours la médiatisation
01:03:30 de faits qui laissent croire
01:03:32 que toutes les femmes ne vont pas voter
01:03:34 pour lui à cause de cela.
01:03:36 Mais, vous savez, je sais, William, que vous ne voulez pas dire ça,
01:03:38 mais ça me donne l'occasion d'en parler.
01:03:40 Mais, souvent, on met le focus,
01:03:42 en fait, d'une minorité d'activistes,
01:03:44 vous voyez, et qui font croire
01:03:46 que l'ensemble... - De celles, notamment,
01:03:48 qui ont troublé tous ces premiers déplacements,
01:03:50 puisqu'à l'hommage
01:03:52 pour le père Hamel,
01:03:54 qui avait changé la donne, parce qu'elles avaient quand même été...
01:03:56 - Donc, clairement, il veut
01:03:58 l'électorat de Marine Le Pen, effectivement,
01:04:00 mais cette reconnexion avec les classes populaires,
01:04:02 avec les classes moyennes, on peut aussi
01:04:04 s'en féliciter, parce qu'aujourd'hui, ça a été
01:04:06 laissé pour coup. - Bien sûr.
01:04:08 - Moi, ce que je vous explique, c'est que quand vous regardez la courbe de popularité
01:04:10 de Gérald Darmanin,
01:04:12 Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont des électorats
01:04:14 qui sont inversés, c'est-à-dire que Marine Le Pen
01:04:16 fait plus de votants chez les hommes que chez les femmes.
01:04:18 Donc, voilà, c'est pour ça qu'elle vise
01:04:20 ce type d'électeur. Emmanuel Macron fait plus
01:04:22 d'électeurs chez les femmes que chez les hommes.
01:04:24 Donc, si vous voulez récupérer l'électorat d'Emmanuel Macron,
01:04:26 l'électorat d'Emmanuel Macron est composé, c'est-à-dire
01:04:28 qu'au départ, il était de centre...
01:04:30 la moitié de Hollande plus Bayrou,
01:04:32 à peu près, pour résumer, en 2017, et maintenant, c'est un électorat de droite,
01:04:34 mais avec une partie de la gauche, c'est comme ça qu'il est fait 30.
01:04:36 Sur ces 30 points,
01:04:38 vous avez beaucoup de femmes,
01:04:40 et est-ce que les femmes peuvent voter sur Gérald Darmanin ?
01:04:42 Les enquêtes de popularité disent que les femmes
01:04:44 n'ont pas pardonné à Gérald Darmanin, donc
01:04:46 on peut dire que c'est des pouvoirs. - Pas pardonné des faits qui, visiblement,
01:04:48 n'ont pas existé, je vous le rappelle. - Ils n'ont pas existé. En tout cas,
01:04:50 cet impact a eu... - Il faut la question.
01:04:52 - C'est quand même dingue,
01:04:54 c'est dingue. - Oui, mais c'est la médiatisation
01:04:56 aujourd'hui où la présomption d'innocence
01:04:58 n'existe pas, et il suffit de dénoncer quelqu'un dans un média...
01:05:00 - C'est une présomption de culpabilité. - Oui, mais justement, c'est pour ça que nous,
01:05:02 on le rappelle, parce qu'on ne fait pas le jeu de scène.
01:05:04 - Il a un déficit chez les femmes. Ensuite, après, sa stratégie
01:05:06 visait les catégories populaires.
01:05:08 Il y a eu deux ruptures de la Macronie avec les catégories populaires
01:05:10 et les catégories intermédiaires. Un, ce sont les gilets jaunes
01:05:12 qui ont marqué durablement une rupture
01:05:14 et les gilets jaunes, les électeurs à gilets jaunes
01:05:16 sont passés chez Mélenchon en toute petite partie
01:05:18 et surtout chez Marine Le Pen. Donc, pour aller les récupérer,
01:05:20 vous, quand même, partez de très loin.
01:05:22 Et en plus, la réforme des retraites qui a causé, je pense,
01:05:24 et vous allez souvent en circonscription,
01:05:26 un traumatisme auprès des travailleurs,
01:05:28 donc des actifs, contre la Macronie.
01:05:30 Donc, si vous prenez une réflexion qui est globale,
01:05:32 c'est comment vous faites pour reconnaître la Macronie
01:05:34 avec la France du travail ? Il y a une véritable rupture
01:05:36 entre les deux et je pense que tactiquement,
01:05:38 électoralement, ce n'est pas la meilleure tactique
01:05:40 pour lui lorsque vous voulez battre le Rassemblement national
01:05:42 et donc faire une tactique plutôt à la Attal,
01:05:44 Le Maire et Edouard Philippe.
01:05:46 On va parler d'une autre personnalité politique
01:05:48 qui, cette fois, pourrait faire son retour,
01:05:50 Ségolène Royal. Alors, est-ce que Ségolène Royal
01:05:52 est la candidate parfaite pour unir
01:05:54 la France insoumise et le Parti socialiste
01:05:56 en vue des Européennes ? Olivier Faure
01:05:58 explique que c'est faux. Dans le JDD,
01:06:00 ils ont quelques indiscrétions qui tendent
01:06:02 à penser l'inverse.
01:06:04 Naïma M. Fadel, Ségolène Royal,
01:06:06 je sens que vous n'étiez pas
01:06:08 moins inspirée sur Ségolène Royal que sur Gérald Darmanin.
01:06:10 Est-ce que c'est un peu le mythe aussi
01:06:12 de cette gauche qui ne trouve pas candidat
01:06:14 et donc qui regarde parmi les anciens, qui pourrait y aller,
01:06:16 donc Ségolène Royal qui revient régulièrement ?
01:06:18 Je pense que la gauche a besoin aussi
01:06:20 de retrouver sa boussole
01:06:22 qu'elle a perdue et qu'aujourd'hui
01:06:24 elle est un peu éclatée entre
01:06:26 la Macronie et les filles.
01:06:30 C'est tout son problème, elle est complètement
01:06:32 perdue. Alors nous, sortir Ségolène Royal,
01:06:34 pourquoi pas, mais moi j'ai souvenir
01:06:36 aussi de Ségolène Royal pendant la campagne
01:06:38 électorale où son camp ne lui a pas
01:06:40 fait de cadeau du tout.
01:06:42 Elle s'est fait pilonner par son propre
01:06:44 camp tout de suite. Exactement, où elle a été
01:06:46 trahie par ceux qui
01:06:48 étaient censés faire sa campagne
01:06:50 et puis qui a été trahie aussi, rappelez-vous,
01:06:52 par son compagnon.
01:06:54 Elle reconnaissait d'ailleurs même que pendant la campagne
01:06:56 de Valérie Pécresse, les barons LR
01:06:58 étaient plus sympathiques avec Valérie Pécresse
01:07:00 qu'elle-même et qu'elle leur aimait être soutenue, c'est dire.
01:07:02 Oui, moi j'ai plutôt une tendresse
01:07:04 pour elle parce qu'elle m'émeut en fait
01:07:06 parce que la pauvre, j'ai le sentiment
01:07:08 vraiment qu'elle veut absolument
01:07:10 revenir
01:07:12 et j'ai l'impression que les autres
01:07:14 lui disent "je t'aime moi non plus".
01:07:16 Enfin, vraiment, il y a
01:07:18 une espèce de, vous savez,
01:07:20 c'est une relation
01:07:22 de l'éternel retour.
01:07:24 Mais elle a une relation quand même avec
01:07:26 le PS qui n'est pas très claire
01:07:28 parce qu'à un moment, d'ailleurs, elle voulait une ouverture
01:07:30 avec Bayrou,
01:07:32 donc plutôt vers le centre droit
01:07:34 et en fait, et puis maintenant,
01:07:36 elle est complètement avec Mélenchon,
01:07:38 puisque là, beaucoup... - Ça dépend un peu des jours.
01:07:40 - Bon, ben voilà, ouais.
01:07:42 "Wait and see", comme dirait l'autre.
01:07:44 - Ergoun, toi, par exemple ? - Non, on est en plein dans la gauche Netflix,
01:07:46 tous les jours une série, un nouvel épisode,
01:07:48 c'est gratuit, on suit ça.
01:07:50 - Ça nous arrange, c'est dit.
01:07:52 - Ça me sidère un peu parce que bon, malgré tout,
01:07:54 elle a quand même aussi une relation avec une certaine génération,
01:07:56 pas mal de personnes, c'était le premier vote.
01:07:58 Moi, c'était mon premier vote présidentiel.
01:08:00 - C'était la femme qui était la plus proche d'être président de la République.
01:08:02 - Oui, exactement. - C'était la femme qui était la plus proche d'être président de la République.
01:08:04 Mais c'est vrai que tout de suite après, d'ailleurs,
01:08:06 c'est mon engagement politique qu'on a suivi,
01:08:08 dès qu'elle a voulu refaire la chose dans le PS, etc.,
01:08:10 elle était dans quelque chose d'assez dramatique
01:08:12 avec le congrès de Reims que personne n'a oublié.
01:08:14 Aujourd'hui, on sent que la NUPES
01:08:16 et Jean-Luc Mélenchon essaient de faire revivre ça.
01:08:18 Les élections européennes, à mon avis,
01:08:20 et je l'espère, être l'acte de mort
01:08:22 de cette alliance contre-nature,
01:08:24 puisqu'au final, il n'y a rien qui relie
01:08:26 toutes ces personnes-là, à part des rappeurs
01:08:28 un peu borderline qui tiennent des propos.
01:08:30 - Et sauver les postes. - Et sauver les postes.
01:08:32 Et d'ailleurs, pour le coup, l'Union, je ne suis pas certain
01:08:34 que ce soit la meilleure des idées s'ils veulent sauver
01:08:36 beaucoup de postes pour les élections européennes.
01:08:38 Le vrai problème, c'est que, contrairement, encore une fois,
01:08:40 à d'autres démarches, comme ce qu'on essaie de faire
01:08:42 au sein de la majorité présidentielle, aujourd'hui,
01:08:44 la gauche est uniquement dans du casting de personnalité
01:08:46 pour essayer de sauver, encore une fois, des postes
01:08:48 et des permanents et certains sièges,
01:08:50 au vu des enjeux de société qui nous attendent.
01:08:52 - En 20 secondes, William Tell, pour terminer.
01:08:54 - Moi, je trouve que la nupèce, c'est un ramassis
01:08:56 de total losers. En fait, ils prennent tous les types nuls...
01:08:58 - Ce sont des propos qu'il n'engage que vous, William Tell.
01:09:00 - Il n'engage que moi. C'est uniquement, en fait,
01:09:02 ils ne prennent que des perdants, aucun gagnant.
01:09:04 Ça, c'est le premier point. Le deuxième point que je vois,
01:09:06 c'est qu'ils font une alliance qui est incohérente
01:09:08 idéologiquement et tactiquement. C'est-à-dire que Ségolène Royal,
01:09:10 comme vous l'avez rappelé, c'est celle qui voulait faire alliance
01:09:12 avec le centre droit. Au Congrès de Reims, en 2008,
01:09:14 c'était Jean-Luc Mélenchon qui quitte le Parti socialiste
01:09:16 au Congrès de Reims parce qu'il trouvait que Ségolène Royal,
01:09:18 qui était pressentie pour devenir secrétaire du Parti socialiste,
01:09:20 était beaucoup trop à droite.
01:09:22 Or, la question qui se pose pour eux, ce n'est pas une question
01:09:24 de casting, c'est une question d'idéologie.
01:09:26 Sur l'universalisme, est-ce qu'ils vont revenir sur des positions
01:09:28 européennes ? Sur la question de la cité, est-ce qu'ils vont rester
01:09:30 communautaires ou est-ce qu'ils vont rester la ICA à l'ancienne ?
01:09:32 Et sur la question du travail, est-ce qu'ils vont renouer
01:09:34 avec le travail, l'emploi et la création de richesses
01:09:36 plutôt que la décroissance ? C'est toutes les questions qui se posent
01:09:38 plutôt que des castings et de trouver des personnes qui ont perdu
01:09:40 tout le temps de leur vie.
01:09:42 Pour terminer cette partie, on va revenir en musique
01:09:44 sur la polémique du week-end. Écoutez.
01:09:46 "Il y a encore autant d'égaels et de cramouels
01:09:50 au rythme des pluies et du soleil
01:09:52 aux pas des chevaux.
01:09:54 On y croit encore
01:09:56 aux monstres des lacs qu'on voit nager
01:09:58 certains soirs l'été
01:10:00 et replongés pour l'éternité."
01:10:02 Tout le monde aura donc reconnu
01:10:04 les lacs du Connemara qui, selon
01:10:06 Juliette Harmanet, sont une sirène
01:10:08 d'alarme, vraiment une chanson qui dégoûte,
01:10:10 un truc très sectaire, la musique est immonde,
01:10:12 c'est de droite, rien ne va. On rappelle
01:10:14 que Juliette Harmanet a 3 ou 4 ans de carrière,
01:10:16 100 000 exemplaires de disques vendus,
01:10:18 100 millions pour Michel Sardou et une carrière
01:10:20 autrement plus longue. On en a
01:10:22 beaucoup parlé ce week-end
01:10:24 mais parce que, Jérémie Stobbes,
01:10:26 honnêtement, aujourd'hui, on ne peut pas écouter
01:10:28 les chansons qu'on veut sans qu'on nous dise que ce soit
01:10:30 sectaire, de droite, de gauche. Quand on fait sa
01:10:32 playlist le matin, il faut bien faire attention à ce qu'on écoute
01:10:34 pour vexer personne.
01:10:36 Oui, oui, je pense que
01:10:38 pour quelqu'un qui se situe
01:10:40 à gauche, comme c'est un
01:10:42 chanteur réputé de droite,
01:10:44 tout ce qu'il fait doit être, par
01:10:46 définition, inacceptable.
01:10:48 Moi-même, je me suis penché
01:10:50 sur les paroles de cette chanson,
01:10:52 je ne vois rien qui
01:10:54 appartient à la droite particulière.
01:10:56 Il y a des chansons de Michel Sardou, comme "Je suis pour"
01:10:58 "Le temps béni des colonies" qui sont sans doute beaucoup plus
01:11:00 discutables que "Lac du Connemara". Mais
01:11:02 visiblement, ça la dégoûte moins. Il y a plutôt une sorte
01:11:04 de kitsch celtique
01:11:06 qui plaît bien aux Français,
01:11:08 je le reconnais.
01:11:10 Il a même été récompensé
01:11:12 par l'ambassadeur
01:11:14 d'Irlande en 2011
01:11:16 avec les clés symboliques de
01:11:18 Connemara. Je ne sais pas si on peut avoir
01:11:20 une clé pour un lac.
01:11:22 D'ailleurs, dans la chanson,
01:11:24 il mélange l'Irlande et l'Écosse
01:11:26 parce qu'il parle de l'eau, c'est pas dans les lacs.
01:11:28 Oui, mais c'est
01:11:30 l'imaginaire.
01:11:32 C'est le kitsch celtique
01:11:34 qui plaît. D'accord, mais ça n'a rien
01:11:36 de particulièrement droite.
01:11:38 Et on va écouter, justement,
01:11:40 Juliette Armanet pour qu'on puisse juger
01:11:42 aussi du talent de cette artiste. Écoutez.
01:11:44 *Musique*
01:12:00 Bon, alors, on a évidemment choisi
01:12:02 une chanson où il n'y a pas beaucoup de paroles.
01:12:04 Mais quand on entend ça, on se dit, est-ce que vraiment on peut juger
01:12:06 Michel Sardou ? - Non, vous êtes un peu durs.
01:12:08 *Rires* - Mais on a fait comme elle.
01:12:10 On est allé à l'extrême. - Exactement.
01:12:12 Ce qui est vraiment dommage là-dessus, c'est qu'elle, derrière sa démarche,
01:12:14 elle essaye d'inférioriser les groupes populaires.
01:12:16 Ce qui est un peu plus inquiétant, il est tout le temps dans le monde
01:12:18 de la culture, il y a un certain mépris
01:12:20 pour certaines pratiques.
01:12:22 Ce qui est beaucoup plus intéressant avec le Connemara, c'est
01:12:24 le roman d'un auteur de l'Est,
01:12:26 Nicolas Mathieu, qui est du nom
01:12:28 de Connemara d'ailleurs, qui montre que c'est quand même un curseur
01:12:30 de notre fracture sociale et malgré tout, dans le
01:12:32 peu d'unités qu'on retrouve, à certains
01:12:34 endroits, dans certains mariages en province,
01:12:36 en fin de soirée HEC, en fin de soirée
01:12:38 des fêtes de village où on va tous. - Il y a Connemara.
01:12:40 On l'aime ou on l'aime pas, mais à 4h du mat,
01:12:42 tout le monde aime. Et c'est vraiment dommage
01:12:44 de s'attaquer à ça. À mon avis, elle a essayé de faire son buzz
01:12:46 et ça a marché, parce que moi, je ne connaissais pas cet artiste.
01:12:48 Et au final, maintenant, je connais. - Et grâce à nous,
01:12:50 vous avez entendu un express. - Et j'ai apprécié un titre.
01:12:52 - Et de l'avoir téléchargé. - Tout ça, c'est vraiment dommage
01:12:54 pour revenir au monde populaire,
01:12:56 c'est que là, on a vraiment, encore une fois, cette approche, cette
01:12:58 infériorisation des groupes populaires. Tout ce qui est populaire
01:13:00 est crasseux, est pas beau, est pas
01:13:02 légitime. Donc, tout ça, c'est vraiment déplorable.
01:13:04 - Adoulaye Canté, fan de Michel Sardou, ou pas ?
01:13:06 - C'est pas une question d'être fan. C'est que je pense qu'on a
01:13:08 tous écouté Michel Sardou. C'est quand même
01:13:10 une icône de la musique française.
01:13:12 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, cette nouvelle génération
01:13:14 qui a cette tendance, on va dire,
01:13:16 à rejeter ce qu'il fait, parce que je pense
01:13:18 qu'il y a même aussi certains musiciens
01:13:20 plutôt jeunes qui s'identifient
01:13:22 à certains, comment dire, grands
01:13:24 chanteurs qui ont fait l'histoire de France. Donc, je pense
01:13:26 que oui, si elle avait un album à vendre,
01:13:28 je pense que oui, elle s'y prend très, très bien.
01:13:30 Parce que ça fait parler. Mais après,
01:13:32 je pense qu'il ne faut pas non plus rejeter, parce que comme
01:13:34 il disait, voilà,
01:13:36 - Ergun, par soin. - Ergun, pardon.
01:13:38 Il explique justement que oui,
01:13:40 je pense que voilà, cette chanson
01:13:42 est quand même populaire. C'est vrai que tout le monde s'y retrouve
01:13:44 quand vous êtes dans les camps de vacances,
01:13:46 etc. Donc, vous faites la fête, à quatre heures du matin,
01:13:48 sans être, je veux dire, bourré.
01:13:50 Mais bon, voilà, c'est quelque chose de...
01:13:52 - Non, mais les balles, les balles, on aime beaucoup les classiques.
01:13:54 - Les balles populaires et tout ça, donc c'est festif.
01:13:56 Et on peut très bien aussi, je pense aussi, cette jeune aussi
01:13:58 peut-être aussi des bonnes chansons, mais pour autant,
01:14:00 il ne faut pas non plus attaquer,
01:14:02 voilà, j'ai envie de dire, une icône. Après,
01:14:04 juste dire un truc, c'est que mon grand-père disait
01:14:06 souvent que le jeune court vite, mais l'ancien
01:14:08 connaît la route. - Bah oui. - Donc, effectivement,
01:14:10 je pense que voilà, il faut peut-être s'imprégner de ces personnes
01:14:12 qui ont une carrière et d'autres qui,
01:14:14 voilà, arrivent, j'ai envie de dire, très récemment
01:14:16 sur le marché de la musique. - C'est vrai, Naïma M. Fadel,
01:14:18 qu'est-ce qu'on va écouter en fin de soirée ?
01:14:20 Les lacs du Connemara, c'est un peu la chanson classique.
01:14:22 Il va falloir qu'on réfléchisse avant, qu'on fasse une petite dissertation philosophique
01:14:24 sur, est-ce que je peux écouter cette chanson ?
01:14:26 Est-ce que je ne suis pas trop sectaire, de droite ?
01:14:28 - C'est terrible, c'est... En fait,
01:14:30 vraiment, on en sourit, mais c'est insupportable.
01:14:32 En fait, c'est ça,
01:14:34 on a toutes ces artistes-là
01:14:36 qui se sentent
01:14:38 autorisées, investies d'un rôle,
01:14:40 qui se sentent au-dessus
01:14:42 de nous tous
01:14:44 pour décréter ce qu'on doit, comment on doit
01:14:46 vivre, ce qu'on doit manger, ce qu'on...
01:14:48 Et comment on doit
01:14:50 aussi se déplacer,
01:14:52 et puis effectivement, ce qu'on doit
01:14:54 écouter, etc., en décrétant
01:14:56 "ça, c'est extrême-droite",
01:14:58 etc.
01:15:00 Vous savez, moi, je suis très populaire dans mes...
01:15:02 - Autistes !
01:15:04 - Voilà, dans ma playlist. - Je crois qu'on a les mêmes
01:15:06 playlists, Naïma, qu'on a parlé pendant la pause.
01:15:08 - Partagez ça, s'il vous plaît.
01:15:10 - On va faire une playlist partagée, ouais. - J'adore
01:15:12 Johnny Haïdé, je vais vous dire, j'ai même fait une tribune
01:15:14 quand il est décédé, toute la famille
01:15:16 en écoute du Johnny Haïdé, et même
01:15:18 maman, qui parlait pas très
01:15:20 bien le français, elle adorait Johnny Haïdé, Sylvie Vartan,
01:15:22 Edi, Michel, enfin...
01:15:24 Mais vraiment, c'est la France.
01:15:26 Et vous savez, ce qui me fait de la peine, c'est que
01:15:28 encore une fois, ces gens-là
01:15:30 veulent tout déboulonner,
01:15:32 tout salir, tout... - Oui, parce qu'on a le droit
01:15:34 de pas aimer sans dire que ça dégoûte, c'est clair.
01:15:36 - C'est son problème. - Oui, on a le droit de pas aimer.
01:15:38 - Elle aime pas, elle aime pas, mais de quel droit elle vient ?
01:15:40 Elle parle de dégoût,
01:15:42 d'immondicité. - La seule chose
01:15:44 qui est la dégoût, c'est Michel Sardou, et au moins, c'est pas trop de problème.
01:15:46 - Donc, voilà, vive Michel Sardou.
01:15:48 - William Taye, pour terminer
01:15:50 sur cette polémique, qui,
01:15:52 une fois de plus, on peut en rigoler, et d'un autre côté,
01:15:54 on a, comme ça, de se dire, une jeune chanteuse qui nous
01:15:56 dit "écoutez telle personne", ça veut dire qu'on est sectaire,
01:15:58 qu'on est... Elle caricature
01:16:00 et elle stigmatise quand même toutes les personnes
01:16:02 qui écoutent, une fois, Michel Sardou, ou qui dansent sur les lacs du Connemara.
01:16:04 - Ah, mais de toute façon, elle voulait être jeune et disruptive,
01:16:06 mais en fait, elle est très conventionnelle. Elle ressemble
01:16:08 parfaitement aux personnes de son milieu,
01:16:10 qui sont très méprisantes, j'irais à l'égard des catégories
01:16:12 populaires, et des personnes... En fait,
01:16:14 elle vise un certain imaginaire. Michel Sardou,
01:16:16 il représente une certaine France, il représenterait ce que le général
01:16:18 de Gaulle appelle "la France éternelle", c'est-à-dire que c'est
01:16:20 la France qui ne veut pas mourir, la France des paysages,
01:16:22 je crois que c'était Ernest Lavis qui disait
01:16:24 "tu dois aimer la France parce que la nature la fait belle et que
01:16:26 l'histoire la fait grande", c'est un peu la chanson
01:16:28 du Lac du Connemara. Et je pense
01:16:30 qu'elle vise ces personnes-là, ce qu'elle ne comprend pas,
01:16:32 et ce qu'elle ne veut pas comprendre, c'est que cette grande
01:16:34 partie de là, c'est des personnes qui achètent beaucoup de disques, et je ne suis pas sûr
01:16:36 qu'en se faisant connaître
01:16:38 comme ça, elle démontre une capacité de tolérance,
01:16:40 de créativité et d'ouverture d'esprit,
01:16:42 qui lui permettent d'imprégner
01:16:44 durablement le monde musical, et je pense
01:16:46 que les Français se souviendront de Michel Sardou,
01:16:48 et moi je ne me souviens plus de l'artiste qui a critiqué Sardou.
01:16:50 - C'est Juliette Armanet, justement.
01:16:52 On va marquer une courte pause, mais pour
01:16:54 terminer, pour se faire plaisir, on écoute encore un tout petit peu
01:16:56 de Michel Sardou, et on se retrouve après la pause. A tout de suite.
01:16:58 (Générique)
01:17:08 - La première partie de l'heure des pros à Roald Heymann,
01:17:10 notre journaliste internationale nous a
01:17:12 rejoint, parce qu'on va parler
01:17:14 notamment de ce qui s'est passé samedi
01:17:16 dernier. Un nouveau drame s'est produit dans la Manche,
01:17:18 au moins six migrants ont perdu la vie lors de leur
01:17:20 traversée, et pour lutter contre l'immigration
01:17:22 illégale, le Royaume-Uni a décidé de
01:17:24 durcir le ton, et sort les grands moyens.
01:17:26 Pourtant, les traversées illégales continuent
01:17:28 de se multiplier chaque jour. Regardez les précisions
01:17:30 de Dunia Tangour.
01:17:32 - Les drames se succèdent dans la Manche.
01:17:34 Samedi dernier, ce sont au moins
01:17:36 six migrants afghans qui ont trouvé
01:17:38 la mort alors qu'ils tentaient de rejoindre
01:17:40 l'Angleterre à bord d'une petite embarcation.
01:17:42 Si les autorités mettent
01:17:44 en cause la responsabilité des passeurs,
01:17:46 les candidats à l'immigration illégale,
01:17:48 eux, restent nombreux malgré
01:17:50 les risques qu'ils encourent.
01:17:52 Nombre d'entre eux continuent de voir l'Angleterre
01:17:54 comme un eldorado.
01:17:56 - Mon rêve, c'est d'étudier.
01:17:58 Je connais l'anglais et j'aimerais étudier
01:18:00 dans leurs universités. C'est la seule
01:18:02 raison pour laquelle on veut aller là-bas.
01:18:04 - Pourtant, côté britannique,
01:18:06 le gouvernement n'hésite pas
01:18:08 à afficher le durcissement de sa politique migratoire.
01:18:10 - Je sais qu'arrêter les bateaux
01:18:14 est la priorité des Britanniques, et je ferai
01:18:16 donc tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire.
01:18:18 Si vous venez au Royaume-Uni illégalement,
01:18:20 vous ne pouvez pas rester,
01:18:22 peu importe les efforts déployés.
01:18:24 - Malgré la fermeté affichée du Royaume-Uni,
01:18:26 les traversées périlleuses
01:18:28 à bord de petites embarcations
01:18:30 se multiplient quotidiennement.
01:18:32 Depuis 2018, plus de 100 000
01:18:34 migrants illégaux ont rejoint l'Angleterre
01:18:36 par voie maritime.
01:18:38 - Un certain nombre de mesures mises en place
01:18:40 par le gouvernement britannique,
01:18:42 partenariats avec les réseaux sociaux pour accentuer
01:18:44 la lutte contre les contenus incitants
01:18:46 à ces traversées. Le Times explique
01:18:48 qu'ils envisagent même d'envoyer des migrants sur l'île
01:18:50 de l'Ascension au plein océan Atlantique.
01:18:52 Harold Diman, on voit un gouvernement
01:18:54 de Richie Sounak, un renfort de communication
01:18:56 vouloir dire l'immigration illégale.
01:18:58 Avec nous, c'est stop.
01:19:00 - Tout à fait, et c'est assez remarquable
01:19:02 parce que le Premier ministre lui-même
01:19:04 a des parents qui ont immigré.
01:19:06 Et sa ministre de l'Intérieur,
01:19:08 également, Suela Braverman,
01:19:10 même histoire,
01:19:12 sont tous les deux des Indiens
01:19:14 de l'Afrique de l'Est,
01:19:16 qui ont été expulsés en leur temps
01:19:18 par les régimes en place,
01:19:20 dont Idi Amin Dada.
01:19:22 Donc ça explique un peu, quelque part,
01:19:24 une espèce
01:19:26 d'hostilité qu'ils peuvent avoir
01:19:28 envers
01:19:30 les immigrants
01:19:34 africains. C'est parfois manifeste.
01:19:36 Mais bon, de toutes les façons,
01:19:38 ce qu'ils veulent faire,
01:19:40 c'est stopper l'arrivée en Angleterre.
01:19:42 Et ils ont très bien compris
01:19:44 qu'en France, on n'a pas les moyens.
01:19:46 Il faudrait qu'on embauche
01:19:48 des centaines et des centaines de policiers
01:19:50 et de gendarmes en plus, et qu'on fasse
01:19:52 une surveillance totale, et qu'on arrête tout le monde,
01:19:54 et qu'on les garde ici, en France.
01:19:56 Donc eux, ils ont ce problème.
01:19:58 Réponse, on les met dans des péniches.
01:20:00 On a vu une image des péniches.
01:20:02 Ils veulent multiplier les péniches.
01:20:04 Ils avaient pensé
01:20:06 à envoyer les requérants
01:20:08 au Rwanda,
01:20:10 mais la Cour suprême britannique
01:20:12 a dit non. C'est pour ça qu'ils veulent les envoyer
01:20:14 à Soussionne, qui est une île
01:20:16 un peu comme Saint-Hélène,
01:20:18 qui est britannique, mais je pense
01:20:20 que ça sera très vite rempli,
01:20:22 parce que c'est excessivement loin, excessivement
01:20:24 cher de les envoyer dans cet endroit
01:20:26 où il y a peut-être un vol tous les cinq jours
01:20:28 qui coûte extraordinairement cher.
01:20:30 Je pense que ça, c'était véritablement
01:20:32 symbolique et rien d'autre.
01:20:34 La coopération avec
01:20:36 l'Albanie, il a parlé de ça, parce que
01:20:38 bizarrement, l'Albanie envoie énormément...
01:20:40 Enfin, il y a beaucoup d'Albanais
01:20:42 qui viennent illégalement, alors que ce pays
01:20:44 a vocation à entrer un jour dans l'Union européenne,
01:20:46 ça stopperait ça assez vite,
01:20:48 sans doute, et
01:20:50 il a décidé d'arrêter
01:20:52 de payer pour les hôtels,
01:20:54 parce que les hôtels, ça coûte très cher pour garder
01:20:56 les requérants, et donc
01:20:58 les mettre sur
01:21:00 les péniches.
01:21:02 Voilà sa ligne générale.
01:21:04 C'est populaire,
01:21:06 c'est nécessaire aussi. Il y a six ans,
01:21:08 il n'y avait pratiquement personne qui traversait la Manche.
01:21:10 Maintenant, c'est des quantités énormes
01:21:12 d'Afghans, d'Iraniens, d'Irakiens
01:21:14 et d'Africains
01:21:16 aussi. Donc, voilà,
01:21:18 on a un problème franco-britannique
01:21:20 et il n'a pas du tout craché sur la France,
01:21:22 la France,
01:21:24 particulièrement.
01:21:26 Jérémie Stubbs, effectivement, des actions, sans doute,
01:21:28 coup de poing de communication, mais est-ce que c'est vraiment
01:21:30 efficace ? Parce que, par exemple, les barges sur lesquelles on va mettre
01:21:32 jusqu'à 500 migrants, les envoyer sur une île,
01:21:34 très bien, mais un, ça ne règle pas le problème, on ne va pas les laisser
01:21:36 à vie, et surtout, les barges, on a
01:21:38 beau les remplir, à un moment donné, on ne va pas pouvoir en mettre partout,
01:21:40 tout le long des côtes.
01:21:42 Oui, mais à cet
01:21:44 égard, la situation dans la Manche,
01:21:46 c'est un peu le reflet
01:21:48 de la situation en Méditerranée.
01:21:50 Il y a
01:21:52 des nombres considérables
01:21:54 de personnes qui veulent traverser
01:21:56 l'eau et qui s'en remettent
01:21:58 à la décence
01:22:00 humaine des pays qui les
01:22:02 accueillent, qui vont les pêcher dans
01:22:04 l'eau si nécessaire. Mais
01:22:06 justement, le
01:22:08 grand problème, c'est le rôle des
01:22:10 trafiquants. Parce que,
01:22:12 comme Harold suggérait tout à l'heure,
01:22:14 la nationalité la plus
01:22:16 représentative des migrants
01:22:18 en 2022, c'était albanais.
01:22:20 Ce n'est pas un pays en guerre,
01:22:22 c'est un pays, même candidat
01:22:24 à l'adhésion
01:22:26 à l'Union européenne. Cette
01:22:28 année, la deuxième nationalité
01:22:30 est indienne.
01:22:32 L'Inde, c'est un
01:22:34 pays qui a de très nombreux
01:22:36 parcours d'immigration
01:22:38 pour le Royaume-Uni.
01:22:40 Donc, toutes ces
01:22:42 personnes qui viennent en plus
01:22:44 des itinéraires
01:22:46 légaux,
01:22:48 ils viennent pourquoi ? Parce
01:22:50 qu'il y a des trafiquants qui
01:22:52 leur disent "la vie est meilleure
01:22:54 à El Dorado", comme vous l'avez si bien dit.
01:22:56 Et donc, vous avez de l'argent, donnez-nous
01:22:58 de l'argent, on va vous envoyer.
01:23:00 Donc,
01:23:02 ce n'est pas qu'une question humanitaire,
01:23:04 il y a aussi une question de criminalité.
01:23:06 Le grand problème,
01:23:08 et je pense qu'à Harold, on a parlé,
01:23:10 on a une nouvelle
01:23:12 loi
01:23:14 impressionnante qui dit que toute personne
01:23:16 qui arrive sur
01:23:18 le territoire britannique pour faire
01:23:20 sa demande d'asile
01:23:22 là, doit être expulsée.
01:23:24 Doit être expulsée. Le problème
01:23:26 c'est où ?
01:23:28 C'est notre problème à nous
01:23:30 tous. Et c'est
01:23:32 l'avantage des migrants.
01:23:34 Une fois arrivés
01:23:36 en France, au Royaume-Uni,
01:23:38 la plupart, ils y restent
01:23:40 à vie. Ils le savent
01:23:42 et donc,
01:23:44 on ne peut que faire de la communication,
01:23:46 mais trouver
01:23:48 une solution, c'est pas
01:23:50 tout de suite. Harold, d'un ajout.
01:23:52 J'allais dire, c'est un peu ironique,
01:23:54 car Joe Biden, lui,
01:23:56 a introduit une législation
01:23:58 qui justement fait ça.
01:24:00 C'est-à-dire, si vous
01:24:02 arrivez sur le sol américain
01:24:04 et vous faites votre demande
01:24:06 à ce moment-là,
01:24:08 sauf à être en urgence absolue,
01:24:10 vous n'êtes
01:24:12 pas admis. Donc, c'est
01:24:14 retour dans le pays d'origine.
01:24:16 Et donc, c'est un décalque, la loi
01:24:18 britannique, si je ne me trompe pas.
01:24:20 William Thay ? Justement, moi, je trouve que c'est
01:24:22 une très bonne mesure, parce que,
01:24:24 Jérémy l'a très bien rappelé, les personnes se disent,
01:24:26 une fois que vous arrivez sur un territoire européen,
01:24:28 vous n'avez aucune chance de repartir.
01:24:30 D'ailleurs, il ne faut pas dire que le taux de QDF
01:24:32 est uniquement de 4 % en France, un peu
01:24:34 plus dans les autres pays. La question essentielle à se poser,
01:24:36 c'est, un, quelle politique d'immigration on veut
01:24:38 et d'intégration, accessoirement.
01:24:40 Et pour les personnes sur qui on est sûr
01:24:42 qu'on n'en veut pas, il faut faire en sorte que ce soit
01:24:44 pas rentable et de faire le déplacement.
01:24:46 Donc, qu'est-ce que vous faites ? Vous faites en sorte que ce soit
01:24:48 pas rentable. Premier point, vous dites
01:24:50 que toutes les personnes, comme l'a fait Joe Biden,
01:24:52 qui veulent venir sur le territoire européen, n'ont aucune
01:24:54 chance d'avoir mis titre de séjour,
01:24:56 naturalisation et aucun droit social.
01:24:58 Donc déjà, c'est beaucoup moins intéressant de faire
01:25:00 la traversée de la Méditerranée et de la Manche,
01:25:02 qu'il faut le rappeler, est un drame pour certaines
01:25:04 personnes parce qu'elles perdent la vie.
01:25:06 Oui, on l'a vu malheureusement ce week-end encore.
01:25:08 Malheureusement, ce week-end dans la Manche. L'autre point que vous
01:25:10 posez, c'est de dire comment vous faites du coup pour organiser
01:25:12 les entrées de séjour sur le territoire.
01:25:14 Moi, je pense qu'il faut changer de politique
01:25:16 pour déconcentrer, pour faire en sorte
01:25:18 qu'on n'ait pas de flux sur les frontières européennes.
01:25:20 Donc, il faut dire aux personnes, lorsqu'elles sont dans des
01:25:22 pays sûrs, de déposer une demande d'asile
01:25:24 ou une demande d'immigration dans ce qu'on
01:25:26 appelle les territoires sûrs et les ambassades.
01:25:28 C'est-à-dire, si votre pays n'est pas en guerre, si votre
01:25:30 pays n'est pas atteint par une urgence
01:25:32 immédiate,
01:25:34 vous pouvez déposer une demande à l'ambassade pour faire
01:25:36 une entrée sur le territoire français ou sur le
01:25:38 territoire européen ou sur le territoire anglais, je pense,
01:25:40 pour les Britanniques. Et autre point, il faut
01:25:42 déconcentrer tout ça. On ne veut plus
01:25:44 avoir de jungle de calais, on ne veut plus avoir de gestion
01:25:46 de flux de migrants. Donc, il faut faire en place
01:25:48 comme l'a fait le Danemark et comme l'a fait
01:25:50 le Royaume-Uni avec le Rwanda, même si
01:25:52 ça a été annulé, c'est-à-dire décentrer
01:25:54 pour permettre aux territoires africains, justement,
01:25:56 d'avoir une contrepartie. Vous vous occupez
01:25:58 des flux migratoires et des gestions
01:26:00 des flux migratoires et des camps de migrants et en échange,
01:26:02 nous, on vous aide pour le développement et on vous
01:26:04 donne de l'argent pour vous développer. C'est un partenariat
01:26:06 gagnant-gagnant qui permettrait aux gens d'éviter
01:26:08 des traversées qui sont difficiles, à la mesure où
01:26:10 quand ils traversent, ils ont des chances très
01:26:12 faibles de s'attaquer dans le modèle économique et social
01:26:14 français, ils ont des chances de perdre la vie
01:26:16 et de se faire anaquer par des marchands de rêve qui leur
01:26:18 vendent n'importe quoi. - Ergun Toparslan puis Jérémy Stabz.
01:26:20 - En réalité, la partie
01:26:22 difficile de cette traversée, c'est que la manche.
01:26:24 Le vrai souci, c'est que pour venir
01:26:26 jusqu'à Calais d'un camp
01:26:28 ou autre, ça devient de plus en plus facile
01:26:30 parce que, il y a
01:26:32 d'ailleurs des premiers passages qui font en avion
01:26:34 entre certains pays et des pays de l'Union
01:26:36 européenne où on peut prendre un billet d'avion
01:26:38 et venir atterrir en Yougoslavie, en Bosnie, en Slovénie,
01:26:40 etc. Ensuite, ça se fait en train
01:26:42 ou même à pied parfois. Donc, la seule
01:26:44 réponse à ça, elle peut être multilatérale.
01:26:46 C'est ce qu'essaient de faire un peu
01:26:48 l'Angleterre ou le Royaume-Uni, avec notamment
01:26:50 cet accord avec l'Albanie. Ils ont fait la tentative,
01:26:52 ils ont fait une proposition à la Turquie qui a été très mal accueillie.
01:26:54 En gros, c'est quoi ? C'est qu'il y a des policiers
01:26:56 anglais aux aéroports
01:26:58 et aux douanes des pays avec lesquels
01:27:00 ils ont un accord, qui voient que la personne, même si
01:27:02 elle a un visa ou pas de visa, elle est susceptible
01:27:04 de rester ou non dans le pays. Donc, ils font un certain
01:27:06 tri. C'est un poste de garde avancé
01:27:08 du pays dans ces
01:27:10 différents pays-là. Ça a un coût.
01:27:12 Je crois que le gouvernement britannique a fait le choix d'en avoir un peu
01:27:14 plusieurs. Mais pour moi, c'est que les drames auxquels
01:27:16 on est confrontés à l'échelle mondiale, y compris
01:27:18 la mutation écologique, fait qu'on est
01:27:20 face à un nouveau
01:27:22 mouvement de population, majeur et massif.
01:27:24 Donc, la seule réponse
01:27:26 qu'on peut avoir à ça, ça doit être continentale
01:27:28 et même intercontinentale.
01:27:30 L'enjeu qui est face à nous est, encore une fois, immense
01:27:32 à l'échelle planétaire. Et les démarches, elles sont
01:27:34 intéressantes entre deux pays, mais je pense qu'elles sont
01:27:36 malheureusement insuffisantes, vu le nombre de personnes
01:27:38 qui sont encore en attente pour passer
01:27:40 actuellement entre la France et l'Angleterre.
01:27:42 Jérémy, vous voulez y réagir ?
01:27:44 Jusqu'à un point, le Rwanda,
01:27:46 ce n'est pas encore fini, mais c'est
01:27:48 en appel. Donc, entre
01:27:50 toutes les instances
01:27:52 qui en jugent,
01:27:54 c'est quand même bloqué. Mais
01:27:56 ce n'est pas encore tout à fait...
01:27:58 Ce qui est vrai, et Erdogan a tout à fait raison,
01:28:00 la seule solution, c'est une solution internationale.
01:28:02 La vaste
01:28:04 majorité,
01:28:06 depuis 2018, des personnes
01:28:08 cherchant à traverser
01:28:10 la Mange sont iraniennes.
01:28:12 Ce n'est pas un pays en guerre.
01:28:14 On peut comprendre que les gens veulent quitter l'Iran,
01:28:16 mais ce n'est pas un pays en guerre.
01:28:18 Donc, il faudrait...
01:28:20 C'est un vœu pur, peut-être,
01:28:22 mais il faudrait un grand
01:28:24 colloque international pour remettre
01:28:26 à plat le statut de réfugié,
01:28:28 les conditions
01:28:30 de transition des gens.
01:28:32 Il faut que...
01:28:34 Et il faut aussi contenir
01:28:36 la Cour européenne des droits de l'homme. Je ne dis pas
01:28:38 qu'il faut l'abolir, mais il faut contenir,
01:28:40 il faut limiter son pouvoir
01:28:42 qui est excessif.
01:28:44 - Abdoulaye Kanté, je vous entendais aussi réagir quand on parlait du rôle
01:28:46 des passeurs et de ce trafic-là.
01:28:48 - Justement, je remondis à ce que disait Jérémy,
01:28:50 qui a très justement dit qu'il y a ce côté criminalisation.
01:28:52 C'est qu'effectivement, c'est que l'enjeu aussi
01:28:54 sécuritaire, c'est aussi de
01:28:56 pouvoir attaquer, mais de manière massif,
01:28:58 ces passeurs, justement,
01:29:00 qui obtiennent des milliers, des centaines
01:29:02 de milliers d'euros pour des
01:29:04 personnes qui pensent, on va dire,
01:29:06 aller le dos d'eau, c'est-à-dire que ce soit
01:29:08 outre-Manche ou même peut-être en essayant de rentrer
01:29:10 en France, pour qu'ils savent très bien qu'ils vont vers
01:29:12 une mort certaine. Aujourd'hui, quand on voit
01:29:14 que la Méditerranée, voire même la Manche, sont devenus
01:29:16 des tombeaux à ciel ouvert,
01:29:18 n'oublions pas aussi la période dans laquelle nous nous sommes.
01:29:20 Actuellement, nous sommes en période estivale,
01:29:22 donc il fait beau. Donc certains pensent effectivement
01:29:24 que la mer sera plus calme et que
01:29:26 ce sera plus facile. Donc il y aura évidemment
01:29:28 des arrivées massives. Je vais aussi
01:29:30 rejoindre ce qu'il disait Ergun, c'est qu'il y a aussi
01:29:32 des postes avancés.
01:29:34 L'Angleterre veut essayer de mettre
01:29:36 des policiers dans d'autres pays
01:29:38 pour essayer peut-être en amont de pouvoir
01:29:40 contrôler les visas de certaines personnes
01:29:42 qui voudraient rentrer sur le territoire, si c'est de manière régulière.
01:29:44 Il faut savoir aussi que la France
01:29:46 l'a déjà fait, parce qu'il y a
01:29:48 déjà une grosse coopération internationale
01:29:50 avec d'autres pays, où nous avons des policiers
01:29:52 qui sont dans les aéroports étrangers
01:29:54 qui, en amont, contrôlent
01:29:56 ces visas des personnes qui tenteraient
01:29:58 de rentrer, on va dire,
01:30:00 de manière irrégulière sur notre territoire.
01:30:02 Mais comme vous l'avez justement dit,
01:30:04 Jérémy, je pense que
01:30:06 effectivement, c'est un problème international.
01:30:08 Qui dit un problème international au vu de la mondialisation,
01:30:10 au vu des crises que nous avons
01:30:12 au sein de notre planète ? Je pense qu'il faut
01:30:14 que tous les États
01:30:16 assujettis à ce genre de crise doivent s'asseoir
01:30:18 et se dire qu'à un moment donné, il faut que la question
01:30:20 de l'immigration ne soit pas plus vue
01:30:22 comme cette problématique, on va dire,
01:30:24 transpartisane des partis politiques.
01:30:26 C'est un gros problème, je pense, de société.
01:30:28 Comment faire aujourd'hui de pouvoir réguler
01:30:30 cette immigration ? Certains pays
01:30:32 ont pris le courage par rapport à cette question-là
01:30:34 et d'autres, justement, tient-il y-en ?
01:30:36 Non, c'est un problème international et il faut s'asseoir autour d'une table.
01:30:38 Naïmah M. Fadel, pour terminer sur cette partie.
01:30:40 Donc, effectivement, un problème international,
01:30:42 ça suppose aussi la place et le rôle des pays
01:30:44 de départ et notamment
01:30:46 de ressortissants. Nous donnons
01:30:48 énormément, enfin c'est un fric
01:30:50 monstre à ce qu'on donne dans le cadre du développement,
01:30:52 de l'aide au développement. Aujourd'hui,
01:30:54 on a un problème aussi, notamment pour l'Afrique,
01:30:56 on a un problème, c'est qu'on n'évalue pas,
01:30:58 on ne contrôle pas où va
01:31:00 cet argent. Normalement, il est pour le développement,
01:31:02 mais aussi pour la formation,
01:31:04 etc. La scolarité
01:31:06 aussi de cette jeunesse, parce que c'est un continent
01:31:08 où il y a une proportion de jeunes,
01:31:10 je crois, de l'ordre de 75 %.
01:31:12 Donc, la question aujourd'hui
01:31:14 internationale,
01:31:16 elle doit aussi, à un
01:31:18 moment, mettre au pied du mur, si je
01:31:20 puis dire, les pays de départ
01:31:22 et les engager et ne pas
01:31:24 arrêter de leur donner de l'argent sans
01:31:26 rien contrôler, sans rien évaluer
01:31:28 et sans conditionner cette aide.
01:31:30 On va continuer à parler d'international
01:31:32 avec cette déclaration du ministre
01:31:34 des Armées Sébastien Lecornu, le ministre qui
01:31:36 était interrogé par Varmatin et qui
01:31:38 dit un certain nombre de choses, dont celle-ci.
01:31:40 "On ne peut pas ne pas voir qu'un foyer terroriste
01:31:42 majeur est à nouveau à un jet de pierre
01:31:44 des rives de la Méditerranée."
01:31:46 Harold, il a raison, le ministre
01:31:48 de s'inquiéter.
01:31:50 Oui, il a dit
01:31:52 que l'Ukraine a un peu
01:31:54 hypsé le problème
01:31:56 du djihadisme et
01:31:58 là où il y a djihadisme, il y a également
01:32:00 disons au moins
01:32:02 une continuité du flux
01:32:04 migratoire. Donc
01:32:06 tout ceci est imbriqué
01:32:08 mais en ce qui concerne
01:32:10 le terrorisme, il faut continuer
01:32:12 à le combattre, a-t-il dit,
01:32:14 en rappelant, à juste titre,
01:32:16 que c'est pour cela qu'il y a 1500
01:32:18 soldats français au Niger,
01:32:20 ils ne sont pas en train de
01:32:22 manipuler
01:32:24 le régime en place
01:32:26 dans des buts néocolonialistes.
01:32:28 Les États-Unis aussi
01:32:30 sont là à raison de
01:32:32 1300 soldats, il y a 350
01:32:34 Italiens et une centaine d'Allemands
01:32:36 et entre parenthèses,
01:32:38 la jeune ne veut pas que les Américains partent
01:32:40 parce qu'ils ont besoin de leurs
01:32:42 moyens de surveillance
01:32:44 et les États-Unis
01:32:46 ont entraîné énormément
01:32:48 de généraux
01:32:50 qui sont actuellement
01:32:52 dans le putsch, dans les académies militaires
01:32:54 américaines, donc
01:32:56 il y a un certain relais, donc les États-Unis
01:32:58 sont en train de fermer les yeux
01:33:00 sur la nature du régime
01:33:02 parce que le choc de la
01:33:04 CDAO n'a pas fonctionné,
01:33:06 ça n'a pas fait peur à la jeune
01:33:08 et la France qui soutient jusqu'au bout
01:33:10 la CDAO, qui veut faire
01:33:12 un bluff sur la force,
01:33:14 ça commence à agacer à Washington
01:33:16 qui dit "bon, on va plier,
01:33:18 on va repartir, c'est malheureux,
01:33:20 mais nous on reste, donc c'est pas si mal".
01:33:22 - Madame Fadel, cette interview est importante
01:33:24 de la part du ministre des Armées, de rappeler aussi
01:33:26 pourquoi la France est présente au Niger
01:33:28 quand on voit cette guerre d'influence qui est menée
01:33:30 avec ce sentiment anti-français
01:33:32 aussi attisé par la Russie, notamment sur les réseaux sociaux.
01:33:34 Il fallait peut-être remettre un peu,
01:33:36 si je puis me permettre l'expression, l'Église au cœur du village.
01:33:38 - Oui, c'est important.
01:33:40 Les déclarations du ministre sont importantes
01:33:42 et effectivement, il en va de notre sécurité.
01:33:44 Mais vous voyez, moi,
01:33:46 j'aborderais ça beaucoup plus largement.
01:33:48 C'est-à-dire, c'est la question aussi
01:33:50 du rapport à l'Afrique aujourd'hui.
01:33:52 On a vraiment raté le coche,
01:33:54 si je puis dire. Aujourd'hui,
01:33:56 on a perdu beaucoup d'influence, depuis
01:33:58 notamment les années François Hollande.
01:34:00 Moi, j'étais
01:34:02 sur la 9e circonscription de l'étranger,
01:34:04 qui comprend le Maghreb
01:34:06 et l'Afrique de l'Ouest,
01:34:08 et j'ai vu les dégâts,
01:34:10 c'est-à-dire sur la francophonie.
01:34:12 On a baissé tous les financements,
01:34:14 notamment des instituts culturels
01:34:16 et les établissements scolaires.
01:34:18 Aujourd'hui, on a aussi
01:34:20 des Français expatriés,
01:34:22 qui aujourd'hui payent 6 000 euros par an
01:34:24 pour scolariser leurs enfants
01:34:26 dans les établissements français de l'étranger.
01:34:28 6 000 euros par an, vous imaginez ?
01:34:30 Et donc, effectivement,
01:34:32 on avait aussi une influence sur les Autochtones,
01:34:34 ces personnes-là qui étaient fières
01:34:36 d'aller dans les établissements français
01:34:38 et qui aujourd'hui, on a beaucoup perdu.
01:34:40 Et on a énormément d'établissements,
01:34:42 belges, anglais,
01:34:44 même espagnols, qui s'installent
01:34:46 et qui sont en train d'influencer,
01:34:48 effectivement, ces populations.
01:34:50 Il faut repenser,
01:34:52 c'était Vladimir,
01:34:54 je ne me souviens plus de son nom de famille,
01:34:56 d'origine ukrainienne et russe,
01:34:58 géopolitique, etc.
01:35:00 Vous devez connaître William,
01:35:02 certainement, qui disait qu'avant,
01:35:04 la France, elle avait
01:35:06 vraiment un savoir-faire en termes de diplomatie.
01:35:08 C'est-à-dire qu'ils avaient vraiment
01:35:10 des grands diplomates et
01:35:12 elle avait une influence, notamment dans le monde arabe.
01:35:14 Et que cette influence
01:35:16 a été complètement perdue.
01:35:18 Je ne me souviens plus de son nom.
01:35:20 C'est Vladimir Fedorovski.
01:35:22 Merci pour terminer, William.
01:35:24 Mais dessus, ce n'est pas uniquement une affaire de diplomate,
01:35:26 c'est une affaire de ligne politique et de stratégie.
01:35:28 Nous, par exemple, le premier tournant qu'on a loupé,
01:35:30 c'est la question de la décolonisation.
01:35:32 C'est-à-dire que les Britanniques ont mieux réussi que nous en créant le Commonwealth.
01:35:34 Je trouve que nous,
01:35:36 en ayant maintenu une France-Afrique,
01:35:38 avec à l'époque Jacques Faucard,
01:35:40 puis finalement, sans le maintenir,
01:35:42 du égard à une ligne politique
01:35:44 qui était très floue sur ces questions.
01:35:46 La question ensuite, après, qu'on doit se poser sur la question africaine,
01:35:48 c'est qu'est-ce qu'on veut pour l'Afrique ?
01:35:50 Est-ce que la CEDAO est en capacité d'intervenir
01:35:52 au Niger sans le Nigeria
01:35:54 et sans le Tchad ? C'est difficile.
01:35:56 Est-ce que si nous, on n'intervient pas,
01:35:58 c'est la question que je pose, est-ce qu'il n'y aura pas une résurgence
01:36:00 des groupes islamiques dans la mesure où,
01:36:02 quand vous regardez la carte, vous avez le Mali qui est tombé,
01:36:04 le Burkina Faso qui est tombé, le Niger qui va tomber
01:36:06 actuellement, c'est-à-dire que vous aurez une instabilité sur la zone.
01:36:08 Cette instabilité va produire trois conséquences néfastes.
01:36:10 Un, c'est-à-dire qu'il y aura une instabilité des États dans la zone,
01:36:14 comme en Libye, comme en Tunisie,
01:36:16 c'est-à-dire que vous avez des flux migratoires
01:36:18 très importants qui pourront venir
01:36:20 alors qu'on en a parlé tout à l'heure,
01:36:22 avec le réchauffement climatique, avec le dérèglement climatique,
01:36:24 des centaines de millions de personnes vont partir
01:36:26 de l'Afrique pour aller en Europe
01:36:28 ou pour aller en Amérique du Nord. Le deuxième point,
01:36:30 c'est que l'instabilité va pouvoir, comme l'a rappelé le ministre,
01:36:32 une résurgence des groupes terroristes.
01:36:34 Or, les groupes terroristes, il y en a trois ou quatre
01:36:36 qui sont importants, il y a ACMI, il y a GA6M
01:36:38 et puis après, il y a une sorte de Daesh un peu local.
01:36:40 Et si par cas, c'est eux qui contrôlent la zone,
01:36:42 non seulement ce sera néfaste pour la France
01:36:44 comme ce qui s'est passé à Daesh, mais ce sera également
01:36:46 néfaste pour les populations locales.
01:36:48 Il faut rappeler que pour ces personnes-là,
01:36:50 ils appliquent un islam qui est le plus radical possible.
01:36:52 Est-ce que ces populations-là, certes,
01:36:54 ont des problèmes avec la France,
01:36:56 mais la France leur permet au moins de vivre librement
01:36:58 et pas forcément d'avoir des traditions
01:37:00 que ces personnes-là ne méritent pas ?
01:37:02 Enfin, le point que je pose, moi, c'est qu'en termes
01:37:04 de stabilité, en termes de développement économique,
01:37:06 certes, on a une relation compliquée,
01:37:08 mais beaucoup d'États qui ont adopté le franc CFA
01:37:10 ont une croissance qui est très importante.
01:37:12 On parle de la Côte d'Ivoire, on parle du Sénégal
01:37:14 qui ont maintenant une croissance et se dirigent
01:37:16 vers une certaine prospérité. Donc, je pense
01:37:18 que le chemin du co-développement à travers
01:37:20 la francophonie et un partenariat gagnant-gagnant
01:37:22 est important pour nous deux,
01:37:24 pour nos deux zones géographiques,
01:37:26 et surtout pour ces personnes-là.
01:37:28 Ils savent ce qu'ils perdent avec nous,
01:37:30 mais ils ne savent pas ce qu'ils vont avoir
01:37:32 avec la Russie et avec les États islamiques.
01:37:34 Pour terminer, Ergun, ton partage sur ce sujet.
01:37:36 Il faut qu'on soit très vigilants.
01:37:38 Si tout ça tombe dans la sphère d'influence russe,
01:37:40 on voit très bien qu'on s'inquiétait de l'immigration.
01:37:42 Ils jouent de l'immigration comme un levier
01:37:44 de manipulation, de rapport de force.
01:37:46 Ils l'ont fait il n'y a pas très longtemps avec la Biélorussie.
01:37:48 Ils voulaient créer un pont aérien direct
01:37:50 entre l'Irak, la Syrie et la Biélorussie
01:37:52 pour parquer les migrants aux frontières de l'Europe.
01:37:54 Donc, ils joueront de ça en soyant très vigilants.
01:37:56 La France a vraiment intérêt à défendre
01:37:58 ses intérêts partout dans le monde.
01:38:00 La situation ukrainienne a fait qu'on a oublié
01:38:02 les différents fronts qui pouvaient s'ouvrir à nous.
01:38:04 On va terminer par un sujet plus léger.
01:38:06 Parce que ça y est, on a peut-être une date
01:38:08 pour la visite du roi Charles III
01:38:10 et de son épouse Camilla.
01:38:12 Il n'y a peut-être que moi qui attends cette visite.
01:38:14 Je vous entends rire autour du plateau.
01:38:16 Il pourrait venir en France aux alentours
01:38:18 du 20 septembre. On le rappelle,
01:38:20 le planning était fait.
01:38:22 Il devait venir à Paris au mois de mars.
01:38:24 Il devait visiter le Sénat, assister à une séance.
01:38:26 Il y avait un grand dîner normalement à Versailles,
01:38:28 une visite à Bordeaux.
01:38:30 Mais patatras, réforme des retraites.
01:38:32 Cette visite avait été empêchée.
01:38:34 On sait évidemment, Jérémy Stobbes,
01:38:36 combien c'est compliqué de recaler une date
01:38:38 parce que le roi Charles III,
01:38:40 nouvellement roi, a un agenda
01:38:42 complètement pris. On espère que cette visite
01:38:44 va finir par avoir lieu quand même.
01:38:46 Oui, bien sûr, parce que la France doit rattraper
01:38:48 son retard. C'est la France qui
01:38:50 devait avoir l'honneur de la première visite.
01:38:52 Comme l'avait fait sa mère.
01:38:54 C'est quand même une humiliation.
01:38:56 Parce que c'est encore, une fois,
01:38:58 l'Allemagne, comme son équipe de foot
01:39:00 dans le temps, qui a raflé la mise,
01:39:02 qui a accueilli le roi Charles.
01:39:04 Le roi, attention, vous allez le vexer.
01:39:06 Ou il a fait un tabac.
01:39:08 Ou ein tabac, peut-être.
01:39:10 Ça, c'est quand même
01:39:14 un dommage aussi,
01:39:16 un peu pour les relations franco-britanniques,
01:39:18 qui commencent quand même
01:39:20 à s'améliorer beaucoup.
01:39:22 Ça, c'est une très bonne nouvelle.
01:39:24 Donc, si enfin le roi Charles arrive,
01:39:26 ce sera même un pas en avant,
01:39:28 je crois, important sur le plan
01:39:30 diplomatique, comme on disait.
01:39:32 Mais il faudra changer les plans, puisque s'il vient en septembre,
01:39:34 il n'y a pas de séance au Sénat. Et donc,
01:39:36 Naïma M. Fadel, qu'est-ce qu'il va faire ? Il peut venir à CNews aussi.
01:39:38 On peut l'accueillir, peut-être ?
01:39:40 Avec un grand plaisir. En plus, avec Jérémie qui sera là.
01:39:42 Harold et Jérémie seront
01:39:44 les interprètes officiels.
01:39:46 Exactement. Non, mais écoutez,
01:39:48 en septembre, j'allais vous dire "Inch'Allah",
01:39:50 parce que ce n'est pas sûr, vous savez.
01:39:52 La rentrée va être un peu...
01:39:54 On a des rendez-vous à la rentrée. On ne va pas pouvoir faire le coup
01:39:56 une deuxième fois d'avoir de nouveau des émeutes, parce qu'il ne va plus
01:39:58 revenir. Oui, c'est possible.
01:40:00 Non, ça devrait bien se passer.
01:40:02 Je pense qu'effectivement, en tout cas, quand on a un homme d'État
01:40:04 qui arrive sur le territoire, justement,
01:40:06 on va dire, si je caricature
01:40:08 un petit peu, on a juste décalé pour que ce soit
01:40:10 mieux accueilli. C'est joliment dit.
01:40:12 Mais William, en un mot, c'est vrai que par contre,
01:40:14 on a donné une image à quelques jours,
01:40:16 c'était deux, trois jours avant, on annule.
01:40:18 Et on a donné une image, une fois de plus, de la France en donne.
01:40:20 C'est-à-dire qu'on n'est pas capable d'accueillir
01:40:22 le roi Charles et son épouse qui veulent une visite importante,
01:40:24 symbolique, pour faire comme sa mère avant le couronnement.
01:40:26 C'est quand même un honneur. Et en fait, on dit "désolé,
01:40:28 on ne va pas pouvoir, tout brûle dans Paris".
01:40:30 Moi, je trouve qu'on aurait dû maintenir.
01:40:32 Je trouve qu'on aurait dû maintenir la visite.
01:40:34 Oui, mais ils ne pouvaient pas aller à Bordeaux, il n'y avait plus de portes à l'Hôtel de Ville, par exemple.
01:40:36 Oui, mais... Non, ce n'était pas pour ça.
01:40:38 C'est dur. Pardon.
01:40:40 On est en pleine réforme des retraites, il y a une rue, il n'y a pas les palais.
01:40:42 Ce n'était pas terrible, terrible.
01:40:44 On aurait pu maintenir parce qu'il y a quelque chose
01:40:46 qui est plus fort que les mobilisations
01:40:48 conjoncturelles, c'est l'histoire
01:40:50 de nos deux pays.
01:40:52 Sa mère était venue dans notre pays et on a un lien
01:40:54 particulier, même si on s'est beaucoup affronté
01:40:56 lors de certaines guerres, qu'on a oublié,
01:40:58 mais on s'est beaucoup affronté et maintenant, on est devenu allié.
01:41:00 Et moi, je trouve que c'est quand même dommageable,
01:41:02 que nos liens se soient renforcés, notamment avec la première et la deuxième
01:41:04 guerre mondiale, que Charles III était obligé
01:41:06 d'aller en Allemagne pour son premier déplacement en Europe.
01:41:08 Moi, je trouve que c'est honteux pour notre pays
01:41:10 et qu'à certains moments, les personnes, certes,
01:41:12 ont le droit de se mobiliser contre le gouvernement.
01:41:14 Moi, je ne suis pas le premier à
01:41:16 pouvoir les critiquer non plus.
01:41:18 Mais par contre, quelque chose qui est plus fort que nous, c'est notre place
01:41:20 à l'international et il vaut mieux
01:41:22 rester chez soi pour que notre pays ne soit pas dégradé.
01:41:24 On vous tiendra au courant, en tout cas,
01:41:26 évidemment, de cette visite ô combien importante
01:41:28 et que vous pourrez suivre, évidemment, sur CNews.
01:41:30 Merci à tous les six d'avoir été
01:41:32 mes invités. Merci aussi à Samuel Vasselin,
01:41:34 Justine Serquera pour la préparation de cette émission
01:41:36 et à toutes les équipes en régie.
01:41:38 Thomas à la réalisation, Eric Boismard au son,
01:41:40 David Tenelier à la vision. Et donc, on termine
01:41:42 avec Michel Sardou encore.
01:41:44 Comme ça, on l'aura bien entendu.
01:41:46 Foutez, on se fait plaisir. C'est l'heure des pro-été.
01:41:48 Il faut en profiter. Tout de suite, c'est
01:41:50 Midi News avec Thomas Bonnet.
01:41:52 *Musique d'outro*