Le "8h30 franceinfo" de Zartoshte Bakhtiari et Philippe Brun

  • l’année dernière
Le maire LR de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et le député PS de l'Eure était les invités du "8h30 franceinfo", lundi 24 juillet 2023.
Transcript
00:00 - Bienvenue dans l'8.30 France Info. Deux invités en effet avec nous ce matin.
00:04 Philippe Brun, député socialiste de l'heure et Zartosht Bakhtiari, maire les Républicains de Neuilly-sur-Marne en Seine-Saint-Denis.
00:11 Bonjour messieurs. - Bonjour.
00:12 - Emmanuel Macron va donc donner à 13h tout à l'heure depuis Nouméa en Nouvelle-Calédonie une interview dans les journaux de TF1 et France 2.
00:20 Vous allez nous dire évidemment ce que vous attendez du chef de l'État.
00:23 Quelle réponse vous attendez du président de la République après les émeutes du début du mois que vous avez chacun vécu dans votre territoire ?
00:31 D'abord j'aimerais qu'on aborde avec Jean-François Aquilli la colère partie de Marseille au sein de la police nationale.
00:37 Avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison.
00:40 C'est ce que dit aujourd'hui Frédéric Vaud, le patron de la police nationale dans Le Parisien.
00:44 Il conteste le placement en détention provisoire d'un fonctionnaire de la BAC mis en examen.
00:49 Est-ce que vous êtes d'accord avec lui, Philippe Brun ?
00:53 - Écoutez, ce qui se passe c'est que la haute hiérarchie policière s'est d'abord défaussée sur ses agents de terrain.
01:00 Et là, ce de s'être défaussée sur ses agents de terrain, elle se défausse aujourd'hui sur la justice.
01:06 Ses propos sont inacceptables de la part d'un membre de la haute hiérarchie policière qui est justement chargé de faire respecter les lois.
01:15 - Vous réclamez les sanctions ?
01:16 - Oui, nous demandons très clairement à la fois que le Parlement soit réuni,
01:21 c'est une demande qu'a faite Olivier Faure hier, premier secrétaire du Parti Socialiste.
01:25 Et nous demandons également, je demande, la suspension de ces deux hauts fonctionnaires qui ont commis de notre point de vue une faute.
01:31 - Vous dites "hauts fautes", les deux, c'est parce qu'il y a aussi Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, qui s'est exprimé sur Twitter en soutien.
01:37 - Il est absolument inacceptable, je le rappelle, que des membres de l'autorité publique qui sont chargés de l'exécution des lois
01:43 et de l'exécution des décisions de justice se placent finalement en contradiction même avec ces décisions de justice.
01:50 C'est extrêmement grave ce qui est en train de se produire et ces deux hauts fonctionnaires doivent s'expliquer.
01:54 - Zartof-Bakhtiari, est-ce que là les policiers disent finalement "on est au-dessus des lois" selon vous ?
02:00 - Non et...
02:01 - C'est ce que semble dire Olivier Faure, le patron du Parlement.
02:03 - Non, je pense que les syndicalistes policiers d'ailleurs le disent très justement,
02:07 personne ne demande à ce qu'il y ait une justice d'exception pour les policiers.
02:11 La justice doit être la même pour tous, les lois sont les mêmes pour tous en République
02:14 et personne ne demande à être au-dessus des lois et d'être exempté en réalité des sanctions qui sont le quotidien de tous les justiciables.
02:23 Mais moi plusieurs choses me dérangent profondément et ce que vient de dire le député Brun à côté de moi me dérange aussi.
02:30 C'est le fait d'avoir des députés LFI-NUPES qui prennent pour cible en permanence les policiers.
02:35 On a un député, monsieur Léaument, qui prend pour cible tweet sur tweet la police
02:41 et qui demande en permanence à Gérald Darmanin de remettre de l'ordre dans la police
02:46 en les prenant pour cible de manière générale plutôt que de se concentrer sur les policiers.
02:50 Je pense qu'on aurait été heureux de les entendre avec autant de fermeté sur les délinquants.
02:56 Et la deuxième chose qui me dérange profondément également c'est que c'est le "en même temps" à l'œuvre.
03:01 Je n'ose imaginer ces hauts fonctionnaires de la police nationale faire ces déclarations sans l'aval de Gérald Darmanin.
03:10 – Frédéric Vaud a un ticket de sortie, il peut y aller.
03:13 – Il y a une pense, sauf qu'en réalité de l'autre côté on voit que c'est le procureur de la République
03:18 qui avait requis la mise en détention provisoire des policiers.
03:23 Donc en réalité ça a été fait avec l'aval du ministre de la Justice.
03:27 Donc en fait d'un côté on a Gérald Darmanin qui veut excuser,
03:30 en tout cas qui affiche une excuse des policiers, des hauts fonctionnaires,
03:34 et de l'autre côté Dupond-Moretti, monsieur Dupond-Moretti
03:38 qui veut absolument les placer en détention provisoire.
03:40 Je pense que c'est une ligne qui est totalement illisible et c'est le "en même temps" à l'œuvre
03:44 et qui à mon avis nous pousse dans la crise et qui nous…
03:48 – Philippe Brun pour répondre à ce que dit Zartosch Bakhchari,
03:52 il est vrai que certains élus de la France Insoumise
03:55 qui font partie de la grande famille de la NUPES à laquelle vous appartenez vous-même,
03:59 sont très critiques systématiquement à l'égard de la police nationale et des forces de l'ordre.
04:05 – Oui, nous avons… – Vous tenez le même discours vous-même ?
04:07 – Nous avons valor nos divergences au moment des émeutes,
04:10 nous avons appelé très clairement au cadre et au calme…
04:12 – Vous dites "nous" c'est-à-dire ? – Les socialistes.
04:15 Personne ne peut nous accuser de ne pas être du côté des forces de l'ordre,
04:18 du côté des policiers de terrain.
04:20 Moi je suis du côté des policiers de terrain, ceux qui appliquent les ordres.
04:23 Ce n'est pas les policiers de terrain qui ont décidé de mettre en place des tirs de LBD,
04:28 ce n'est pas les policiers de terrain qui ont décidé le rétablissement des brigades motorisées
04:32 qui avaient été arrêtées depuis Charles Pascois.
04:34 Les policiers de terrain on les envoie au front
04:36 et ensuite c'est eux qui doivent payer les conséquences judiciaires
04:39 des ordres qui sont donnés par leur hiérarchie.
04:41 C'est ce que je disais en introduction de cette interview.
04:45 La hiérarchie policière s'est d'abord défaussée sur les policiers de terrain
04:48 et aujourd'hui elle se défausse sur la justice.
04:51 Il y a à mener en France une grande réforme de la police,
04:53 les policiers de terrain aujourd'hui sont très ténèbres.
04:56 - Ca passe par quoi Philippe Brun, cette réforme de la police nationale ?
04:57 - Par exemple aujourd'hui, il y a un taux de suicide deux fois supérieur
05:00 dans la police nationale que dans le reste des professions.
05:03 Il faut aujourd'hui déburocratiser la police nationale,
05:05 mettre fin à ce système clannique de cogestion dans la police nationale
05:10 qui soumet chacun des policiers à un système
05:14 où il faut être membre d'un syndicat pour pouvoir être promu.
05:17 Il faut également rendre plus indépendante les enquêtes de l'IGPN.
05:22 Nous avons proposé de transformer l'IGPN en autorité administrative indépendante.
05:26 - Elles ne le sont pas aujourd'hui ?
05:27 - Elles ne le sont pas suffisamment à l'évidence.
05:29 Et puis il faut aussi davantage de formation pour nos policiers.
05:33 Il faut aussi revaloriser ce métier.
05:35 On ne dit pas suffisamment à quel point aujourd'hui nos policiers,
05:38 nos gendarmes sont mal payés par rapport aux risques qu'ils prennent pour leur vie.
05:42 Nous tenons finalement un discours extrêmement équilibré,
05:45 un discours pour rétablir dans notre pays une culture du respect.
05:48 Une culture doit se faire de côté.
05:50 - Pour s'inscrire dans ce que dit à l'instant Philippe Brun,
05:52 deux questions, question double.
05:53 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette idée selon laquelle il faudrait
05:56 donner plus de formation, plus de moyens aux policiers ?
05:58 Et est-ce que vous, vous réclamez des sanctions à l'endroit de Philippe Vaud et de Laurent Nunez ?
06:02 - Non, je ne demande pas de sanctions envers qui que ce soit.
06:06 Je déplore simplement ce double discours du gouvernement
06:09 qui d'un côté excuse et de l'autre côté veut être plus ferme.
06:12 Mais je pense qu'effectivement il faut renforcer la formation de nos policiers
06:17 qui le demandent d'ailleurs.
06:18 Bien sûr, et les syndicats policiers le demandent.
06:20 Donc en réalité il n'y a rien de mal à le dire.
06:23 Moi ce que je déplore c'est le discours ambiant qui veut généraliser,
06:28 en tout cas criminaliser en réalité la police nationale.
06:33 C'est ce qu'on entend de la part de certains députés NUPES
06:36 et qui m'est profondément insupportable.
06:38 Quand on a passé des jours entiers avec nos policiers municipaux,
06:41 nos policiers nationaux, nos gendarmes, nos forces de l'ordre,
06:44 les pompiers sur le terrain,
06:45 on ne peut pas accepter une seule seconde ce genre de discours. Vraiment.
06:48 Sartorj Baktiari, Philippe Brun, on reste ensemble.
06:51 Vous allez nous dire ce que vous attendez du chef de l'État
06:53 pour répondre à la crise de début juillet,
06:55 pour répondre aux émeutes dont on a connues un peu partout en France au début du mois.
06:59 C'est juste après le Fil info de 8h40. Diane Ferchit.
07:03 Des milliers d'hectares ravagés par les flammes sur l'île de Rhôde en Grèce.
07:07 Île très touristique où 30 000 personnes ont dû être mises à l'abri ces derniers jours
07:11 face à l'avancée des flammes.
07:12 Des évacuations dans des conditions très difficiles à l'aéroport.
07:15 Les touristes attendent des vols pour rentrer chez eux
07:18 alors que plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leur liaison vers Rhôde
07:21 et sur l'île de Corfou cette fois.
07:23 Là, ce sont 2 500 personnes qui ont dû être évacuées cette nuit.
07:27 C'est la démocratie et le respect de l'État de droit qui se joue.
07:30 Réaction d'Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste,
07:33 au propos du directeur général de la police nationale.
07:36 Dans Le Parisien, aujourd'hui en France, Frédéric Vaud dit souhaiter
07:39 la libération du policier placé en détention provisoire à Marseille
07:42 pour des soupçons de violence.
07:43 Le savoir en prison m'empêche de dormir, affirme Frédéric Vaud.
07:47 Réunion du gouvernement remanié à Matignon ce matin avec un mot d'ordre.
07:51 Anticiper les risques de la rentrée.
07:52 Les ministres vont se pencher sur la rentrée scolaire donc,
07:55 mais aussi sur la préparation du budget 2024
07:58 et l'accélération de la transition écologique.
08:01 Au lendemain du 2e sacre de Jonas Vingegaard sur les Champs-Élysées,
08:05 le Tour de France Femme, lui, se poursuit.
08:07 Parcours très accidenté au menu aujourd'hui des coureuses.
08:10 152 kilomètres entre Clermont-Ferrand et Moriac dans le Cantal.
08:13 *Générique*
08:22 Alors, Zartoche, Baptiari, maire, les Républicains de Neuilly-sur-Marne
08:25 et Philippe Borin, député socialiste de l'heure.
08:29 Vous êtes dans la circonscription, celle de Pierre Mendes France.
08:33 Chacun a vécu dans son territoire les six nuits d'émeutes urbaines.
08:38 Est-ce que, je commence par vous, Zartoche, Baptiari,
08:41 est-ce que vous souhaitez que le président de la République
08:43 y revienne aujourd'hui depuis Nouméa en direct dans le 13h ?
08:47 Ou est-ce que vous estimez également que ce sujet était un peu escamoté,
08:51 ou pas d'ailleurs, lors de sa première intervention ?
08:54 Totalement, je pense qu'il faut y revenir.
08:56 Et je pense également que le président de la République
08:58 n'a pas pris la mesure de la gravité de la situation.
09:00 Vous savez, quand on est maire, on travaille au quotidien avec l'État,
09:03 avec le ou la commissaire de police, avec les services de l'État, avec le préfet.
09:07 Pour nous, le président de la République, le chef de l'État,
09:09 est celui qui doit incarner une vision, qui doit donner le cap,
09:12 qui doit nous dire dans quelle direction on va aller.
09:14 Moi, aujourd'hui, ce que je constate,
09:16 et je suis d'ailleurs député de cette situation,
09:20 c'est de voir le président de la République
09:21 qui ne prend absolument pas la mesure de la gravité de la situation,
09:25 alors que nous, les habitants de chacune de nos villes
09:27 qui ont été gravement touchées,
09:28 on voit les stigmates et les séquelles de toutes ces émeutes tous les jours.
09:32 En réalité, aujourd'hui, moi j'ai l'impression que Emmanuel Macron
09:36 fuit même physiquement ses responsabilités.
09:39 Il y a trois semaines, quand j'ai été reçu avec 200 autres maires à l'Élysée,
09:43 on avait le président de la République face à nous,
09:45 et on n'a strictement rien entendu du président de la République
09:48 en trois heures et demie d'intervention.
09:50 Vous attendiez quoi exactement ?
09:51 Mais j'attendais simplement des choses fortes.
09:53 J'attendais que le président de la République dise qu'on va être plus ferme avec les délinquants,
09:57 qu'on sera plus fort avec ceux qui veulent lutter contre ces délinquants,
10:01 et qu'on donne aussi un cadre, par l'éducation,
10:04 pour transmettre en réalité ce qui permet de créer cette identité nationale
10:10 qui est la nôtre et qui doit être partagée.
10:12 Sauf que je n'ai rien entendu de tout cela.
10:14 Ce que j'ai entendu, c'est le président de la République qui a dit simplement,
10:17 techniquement, on ira plus vite sur les appels d'offres,
10:20 on essaiera de reconstruire plus vite les murs.
10:23 Sauf que ce ne sont pas les murs qu'il faut reconstruire,
10:25 c'est les esprits qu'il faut reconstruire, et de toute urgence.
10:28 Donc moi je n'attends en réalité pas grand-chose du président de la République
10:34 parce que je sais qu'il ne donnera pas les solutions fortes qui sont nécessaires.
10:38 Et vous Philippe Brun, vos attentes de cette interview présidentielle ?
10:41 Des décisions qui peuvent découler au plus haut niveau de l'État,
10:44 après ce qui s'est produit ?
10:45 Aujourd'hui le pays va mal, la société n'a jamais été aussi divisée,
10:49 aussi archipélisée.
10:50 On attend du président de la République un discours qui rassemble
10:53 et pas un discours qui nous divise.
10:55 Oui, il y a aujourd'hui des problèmes dans nos quartiers populaires en France.
10:59 Il y a le blocage de l'ascenseur social.
11:01 Mais il y a aussi, oui, des difficultés d'éducation envers un certain nombre de jeunes.
11:05 Ils sont minoritaires.
11:06 Moi je veux rappeler que les émeutes, c'est 20, 25 personnes
11:09 qui mettent le bazar dans un quartier où il y a 3 500, 4 000 personnes.
11:13 Et il faut le rappeler.
11:14 Moi je suis favorable à ce que l'on crée une école des parents.
11:17 École des parents, c'est-à-dire ?
11:18 C'est-à-dire qu'on mette en place des stages d'accompagnement de la parentalité
11:22 pour les parents qui sont défaillants.
11:24 Aujourd'hui il y a 65% des parents qui disent qu'ils sont en difficulté
11:28 dans leur mission d'éducation de leurs enfants.
11:30 Et je crois qu'un certain nombre de parents aujourd'hui sont perdus.
11:33 Plutôt qu'une punition alors ?
11:34 Plutôt qu'une punition, cela me semble plus efficace.
11:36 Ensuite, je crois qu'il y a d'autres sujets sur lesquels le président de la République est attendu.
11:40 Et notamment la situation sociale du pays.
11:42 Faut-il ici rappeler que les prix d'électricité ont augmenté de 31% en 18 mois.
11:47 Ils vont augmenter encore de 10% au 1er août.
11:50 Que les prises alimentaires augmentent de 15% chaque mois depuis le mois de janvier.
11:55 Et qu'aujourd'hui, 40% des Français ne peuvent pas partir en vacances.
11:59 Le président de la République, il est attendu sur ces sujets sociaux
12:01 et pas seulement sur la sécurité.
12:03 Et moi je vais vous le dire, j'étais ce week-end dans ma circonscription dans l'heure à Louvier
12:07 et les gens n'ont pas arrêté de me parler de cela.
12:09 À quel point il n'avait plus assez aujourd'hui pour vivre avec l'augmentation des prix.
12:13 Et le gouvernement aujourd'hui augmente les prix d'électricité
12:15 au moment où on attend de lui au contraire de l'apaisement et de l'aide
12:18 pour que les Français puissent partir en vacances.
12:20 Justement à ce sujet, vous êtes élu d'un territoire,
12:22 vous venez de le rappeler, qui est à la fois rural et périurbain.
12:25 Vous avez mentionné Louvier.
12:26 Comment expliquez, comment vous, vous analysez le fait qu'il y ait eu là aussi des émeutes, des incidents ?
12:32 Bon alors, il y a des explications sociales,
12:34 mais je crois qu'on ne peut pas tout expliquer socialement.
12:37 Il y a aussi parfois des comportements déviants
12:40 et on ne peut qualifier de mouvement social des comportements qui sont essentiellement nihilistes.
12:46 En tout cas, c'est ce que j'ai vécu chez moi.
12:48 Chez moi, il n'y a pas de problème entre la police et la population.
12:51 Là où il y a eu le plus d'ailleurs des chauffourées, c'était à Gaillon, dans ma circonscription,
12:54 où on est en zone gendarmerie.
12:56 Donc si vous voulez, ce n'est pas les doctrines,
12:59 tout le débat d'ailleurs qu'il y a sur le maintien de l'ordre
13:02 et les manières de faire différentes entre gendarmerie et police,
13:04 là, on n'a pas le problème.
13:05 Donc je crois qu'il y a à la fois un sentiment de déclassement,
13:08 un blocage de l'ascenseur social et je le dis aussi, une faillite d'éducation.
13:13 Et là encore, je crois que la gauche doit porter l'idée
13:16 que l'on doit se soumettre chacun à des règles communes
13:18 et c'est la raison pour laquelle je fais cette proposition d'école des parents.
13:21 – Sartre Tacheté, Bakhtary, vous qui avez vu brûler, on va dire,
13:24 le parc automobile de la police municipale et autre bâtisse de Neuilly-sur-Marne,
13:29 il y a des solutions qui vous paraissent évidentes en tant qu'élu local, en tant que maire ?
13:35 – Alors, encore une fois, je pense qu'il faut agir sur trois piliers.
13:38 Être plus ferme avec les délinquants, ça passe par quoi ?
13:40 Ça passe par des peines fortes et qui sont exécutées pour les personnes
13:46 qui sont en situation de commettre ce genre de faits.
13:48 Envoyer un message fort, clair et net aux personnes qui sont délinquantes
13:54 en disant que la main de la justice ne tremblera pas.
13:56 Il faut responsabiliser les parents.
13:57 Par contre, je ne pense pas qu'il faut une école des parents.
14:01 Pour moi, c'est encore… – Vous n'êtes pas d'accord avec votre voisin ?
14:03 – Pas du tout, je pense que c'est encore dans la culture de l'excuse, de la justification.
14:07 – Mais responsabiliser, ça veut dire quoi ? Ça passe par quoi, très concrètement ?
14:09 – Ça passe par des sanctions.
14:11 Moi, quand j'ai un parent, j'étais…
14:12 – C'est la double peine, peut-être ?
14:13 – Ce n'est pas la double peine.
14:15 Vous savez, quand un parent est dépassé par son enfant, c'est la société qui trinque.
14:21 C'est nous tous qui allons devoir payer pour les faits,
14:25 les actes commis par une poignée de personnes.
14:28 Mais dans ce cas-là, si le parent est dépassé par cet enfant,
14:31 cet enfant doit être placé en centre de redressement,
14:35 qu'il soit redressé et qu'il soit rendu dans sa famille.
14:37 Mais je ne vois pas pourquoi ce serait à toute la société de payer trois fois,
14:42 parce qu'en réalité, le Français qui n'a rien fait,
14:44 il paye une fois avec ses impôts les services publics.
14:47 Il paye une deuxième fois l'arrêt des services publics,
14:49 parce que dans ma ville, pendant 4-5 mois, il ne va plus y avoir de médiathèque,
14:53 les services publics vont être abîmés, et une troisième fois pour les reconstruire.
14:58 – Mais attendez, c'est comme pollueur-payeur, vous voulez faire casseur-payeur ?
15:00 Vous voulez quoi ? C'est retraite, les allocations familiales ?
15:03 Quelle est l'idée ?
15:03 – Pour moi, c'est du bon sens.
15:07 Celui qui commet un acte, il doit simplement le réparer.
15:11 Aujourd'hui, quand on regarde les peines pénales…
15:13 – Mais là, vous parlez de leurs parents.
15:14 – Mais leurs parents doivent être responsabilisés, donc effectivement…
15:17 – En payant des amendes ?
15:18 – Je pense qu'ils doivent payer des amendes également,
15:20 puisqu'ils ont la charge de cet enfant,
15:22 sinon cet enfant doit être placé en centre d'ordonnancement.
15:25 Aujourd'hui, les sanctions pénales, elles vont qu'à un maximum de 75 000 euros d'amende
15:30 pour celui qui commet ce genre d'acte.
15:32 Sauf que dans ma ville, j'en ai pour 2 millions d'euros de dégâts.
15:34 Qui va payer ?
15:35 Ce sont les Français qui n'ont rien demandé à personne,
15:37 qui vont devoir être mis à contribution.
15:39 Et ce ras-le-bol-là, il faut l'entendre.
15:41 Donc je pense qu'il y a cet axe-là qui est très fort et il faut vraiment…
15:46 – Oui, il faut…
15:46 – Pardon, je pense qu'il faut une vraie fermeté pour les délinquants.
15:49 – Fermeté, vous dites en conclusion tous les deux, rapidement,
15:51 je commence par vous Philippe Brun,
15:52 on ne peut pas laisser ce qui s'est passé sans réponse en fait, non ?
15:56 – Absolument, le président de la République a donné l'impression
15:58 de vouloir enjamber la séquence.
16:00 Et le remaniement qu'il nous a présenté n'est pas à la hauteur des enjeux.
16:04 Encore une fois, on a besoin d'un gouvernement,
16:06 d'un président de la République qui rassemble le pays,
16:08 qui traite une perspective et un récit.
16:11 On n'a depuis le début de ce nouveau quinquennat que de la brutalité.
16:14 Brutalité contre la réforme des retraites, gouvernement à coups de 49-3.
16:19 Et là, on le voit un été particulièrement difficile pour les familles françaises.
16:23 Ce qu'on attend du président de la République,
16:25 c'est qu'il soit celui qui unisse la nation
16:28 et qu'il fasse des propositions fortes
16:29 pour permettre aux Françaises et aux Français de passer l'été.
16:32 – Zartan Jbaktari ?
16:33 – Pour moi, ce qu'on a vécu, c'est le symptôme,
16:35 c'est un des symptômes d'un mal profond
16:37 qui ronge la France dans tous ses territoires, qu'ils soient ruraux ou urbains.
16:41 En réalité, je pense qu'il faut arriver à une conclusion très simple,
16:45 c'est qu'on a affaire à des personnes
16:46 qui veulent imposer leur loi dans tous nos territoires.
16:49 Et il faut simplement que force revienne à la loi,
16:52 qu'on puisse assurer l'autorité de l'État,
16:54 qu'on puisse assurer un message fort envers les délinquants
16:57 et qu'on puisse aussi faire nation et apprendre ce que c'est que faire nation
17:01 dans nos écoles à tous les enfants de la République.
17:03 – Et nous verrons bien ce qui sera annoncé dans le journal de 13h, Marie.
17:05 – D'Emmanuel, avec Emmanuel Macron qui répond donc à TF1 et à France 2,
17:09 à suivre évidemment sur France Info également en direct.
17:12 Zartos Baktiari, maire les Républicains de Neuilly-sur-Marne,
17:14 en Seine-Saint-Denis, Philippe Brun, député socialiste de l'heure.
17:17 Merci d'avoir accepté l'invitation du 8.30 France Info.

Recommandée