Les 4 vérités - Agnès Pannier-Runacher

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Chroniqueur : Guillaume Daret


Guillaume Daret reçoit Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, dans Les 4 vérités.

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Transcript
00:00 Bienvenue dans les 4V, Agnès Pénier-Runacher.
00:04 Alors le ministre de l'Intérieur a annoncé ce soir qu'il reste 130 000 policiers et gendarmes
00:08 déployés dans toute la France pour éviter de nouvelles émeutes ce 13 et 14 juillet.
00:13 Est-ce que c'est ça la France apaisée que nous avait promis Emmanuel Macron ?
00:16 Bonjour Guillaume Darré.
00:18 La France apaisée d'Emmanuel Macron, c'est une France qui va mieux.
00:24 Et sur le 14 juillet, vous voyez, nous sommes mobilisés pour faire en sorte
00:29 de rétablir l'ordre, d'être dans une fête nationale dont chacun profite.
00:34 Et vous l'avez vu, ces derniers jours, le gouvernement a été mobilisé
00:38 pour rétablir l'ordre, pour faire en sorte que tous les Françaises et tous les Français
00:42 puissent vivre leur quotidien dans les meilleures conditions.
00:45 Le projet de loi de reconstruction des bâtiments détruits lors de ces émeutes
00:48 va être présenté aujourd'hui en Conseil des ministres.
00:49 Certains disent qu'il faut faire payer les dégâts aux émeutiers et leurs familles,
00:52 certains maires, vous seriez d'accord ?
00:54 Il faut d'abord commencer par reconstruire, reconstruire vite
00:57 et donner aux collectivités locales les moyens de conduire vite ces projets.
01:02 C'est tout l'enjeu de ce projet de loi qui sera proposé au Conseil des ministres.
01:06 Ensuite, la justice fera son travail et effectivement, elle peut appeler
01:10 la responsabilité civile des émeutiers qui ont causé des dégâts,
01:15 appeler la responsabilité civile, c'est en gros leur demander de payer une partie.
01:18 L'ancien président des Républicains, Laurent Wauquiez,
01:20 dit ce matin dans les colonnes du Figaro qu'il appelle à une forme d'union sacrée
01:23 que le président de la République devrait prendre.
01:26 Expulsion des étrangers, choc carcéral, suspension des aides sociales
01:29 autour des mesures qu'il propose.
01:31 Vous dites quoi ? OK ?
01:32 Moi, je dis que l'union sacrée, elle doit être pour la France,
01:34 elle doit être pour les Français, elle doit être pour faire des progrès.
01:37 Je n'ai pas le sentiment que Laurent Wauquiez ait une plateforme de progrès.
01:40 Nous, nous travaillons depuis 100 jours, chaque jour, inlassablement,
01:44 pour améliorer la situation de l'école, améliorer la situation de la santé,
01:48 préparer la planification écologique et énergétique.
01:51 C'est ça qu'attendent les Français, c'est plus d'emplois,
01:54 c'est plus de perspectives pour leurs enfants.
01:56 Alors justement, la planification écologique,
01:57 vous avez confirmé hier avec la Première ministre
01:59 qu'il y aura 7 milliards de plus dès l'an prochain
02:02 pour travailler à cette transition écologique et cette transition énergétique.
02:06 Vous aviez appelé aussi il y a quelques semaines à poursuivre
02:08 les efforts de sobriété, y compris pendant l'été.
02:10 Est-ce que ça a été efficace ?
02:12 Est-ce que les Français ont été efficaces en matière d'économie ?
02:15 Oui, la sobriété, les Français s'en sont emparés.
02:17 Évidemment, les grandes entreprises, les collectivités locales,
02:20 les administrations, mais les Français, par exemple, au mois de juin,
02:23 on continue à baisser la consommation d'énergie.
02:27 C'est -11% de consommation combinée de gaz et d'électricité.
02:32 Et je veux vraiment remercier les Français parce que c'est important
02:35 pour vous donner une idée de l'impact que ça a,
02:38 cette baisse de la consommation d'énergie.
02:40 On a baissé nos émissions de gaz à effet de serre,
02:43 c'est un chiffre encore provisoire, de 4% au premier trimestre de cette année.
02:48 4%, c'est le niveau de baisse des émissions de gaz à effet de serre
02:52 qu'il va falloir tenir dans les années qui viennent
02:54 pour tenir nos objectifs climatiques.
02:57 Est-ce qu'il faut faire davantage, par exemple, en matière d'éclairage public ?
03:00 Oui, alors c'est une consultation que nous allons lancer avec Bérangère Couillard.
03:04 Sur cette question-là ?
03:05 Sur la question de la maîtrise énergétique.
03:07 Comment peut-on économiser de l'énergie,
03:10 puisque vous savez que c'est le premier poste de dépense des communes
03:14 et poste de dépense dit argent des Français ?
03:17 Et puis, c'est aussi une question de pollution lumineuse.
03:19 On le sait un peu moins, mais l'éclairage la nuit
03:22 a un effet dévastateur sur la biodiversité, sur les animaux,
03:26 et en particulier sur les insectes.
03:28 Alors, ce n'est pas forcément des petites bêtes qu'on aime tous,
03:30 mais les insectes, c'est essentiel pour permettre la pollinisation
03:35 et donc baisser l'éclairage.
03:36 Ça permet aussi de favoriser le maintien de la biodiversité.
03:42 Nous allons demander aux Français leur avis sur deux choses.
03:47 L'éclairage public, d'abord, dans la rue,
03:49 est-ce qu'il faut baisser son intensité pendant la nuit ?
03:51 Est-ce que même il faut peut-être l'éteindre sous certaines conditions ?
03:55 Et puis, l'éclairage des vitrines,
03:57 est-ce qu'une heure du matin, c'est la bonne heure pour éteindre les vitrines ?
04:01 Est-ce qu'il faut le faire un peu plus tôt ?
04:02 Et comment mieux faire respecter, à leur avis, ces préconisations ?
04:08 C'est une consultation qui va se dérouler de mi-juillet à mi-septembre,
04:14 et donc on en tirera les conclusions dans les semaines qui suivront, mi-septembre.
04:17 Parmi les autres mesures avancées pour lutter contre le changement climatique,
04:21 il y a un grand plan covoiturage qui avait été lancé au mois de décembre.
04:23 La mesure phare, c'était 100 euros pour les personnes qui s'inscrivaient sur une plateforme
04:27 et qui prenaient des gens dans leur voiture.
04:29 Un peu plus de six mois après, est-ce que ça a réussi ?
04:31 Quel bilan vous en faites ?
04:32 On va faire un bilan avec Clément Beaune, le ministre des Transports,
04:36 et Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
04:41 Mais le bilan est très positif.
04:43 Les chiffres plus précis viendront dans la journée,
04:45 mais je peux d'ores et déjà vous dire que nous avons multiplié par deux
04:49 le nombre de trajets en covoiturage.
04:51 C'est plus de 5 millions de trajets de covoiturage qui ont été réalisés ce premier semestre.
04:57 C'est très encourageant, c'est une nouvelle façon de prendre la voiture,
05:00 c'est surtout une très bonne façon d'économiser du carburant.
05:03 Ça divise la facture pour le conducteur et pour le passager.
05:07 Alors je le disais, 7 milliards de plus pour la transition énergétique dès l'an prochain.
05:11 Est-ce que ça veut dire 7 milliards d'euros d'impôts en plus pour les Français ?
05:14 Non, ça veut dire que ce sont des investissements, vous le savez,
05:18 nous avons une trajectoire de finances publiques qui est très sérieuse.
05:22 Le ministre de l'Économie l'a dit, pas d'augmentation d'impôts pour les Français.
05:26 En revanche, on utilise notre budget au mieux
05:28 et on fait en sorte de financer la rénovation thermique.
05:31 Et ça, c'est une attente des Français.
05:33 Les Français sont prêts à s'engager dans la transition énergétique
05:36 à condition d'avoir des solutions à portée de leur portefeuille.
05:41 Ils sont prêts à changer leur chaudière, ils sont prêts à rénover leur logement.
05:44 Encore faut-il qu'ils puissent avoir l'argent pour le faire.
05:48 Et avec ces milliards additionnels, on finance comme jamais.
05:52 Je veux dire, c'est un financement inédit, j'insiste.
05:54 Jamais on n'a mis autant d'argent sur la transition énergétique,
05:58 sur la rénovation thermique.
06:00 Et nous allons de ce fait-là doubler le nombre de rénovations globales l'année prochaine.
06:05 C'est notre objectif, et renforcer l'accompagnement des Français.
06:08 Une étude récente montrait néanmoins que c'était les plus aisés et les plus urbains,
06:12 en particulier en Ile-de-France, qui étaient les plus favorables à ces mesures
06:15 de transition énergétique et écologique.
06:17 Ça veut dire que les plus ruraux et les plus modestes,
06:19 ils ont parfois le sentiment que c'est une punition cette transition.
06:21 Comment on fait pour éviter ça ?
06:23 C'est précisément ce que je vous dis, c'est-à-dire qu'il faut leur donner les solutions
06:26 pour pouvoir changer de voiture ou pour pouvoir avoir un logement
06:29 qui ne soit pas une passoire thermique.
06:31 Tout le monde est prêt en France à s'engager dans la transition énergétique.
06:34 Mais à un moment, il faut être réaliste.
06:36 Si le prix d'une voiture électrique est beaucoup plus élevé que celui d'une voiture thermique,
06:41 lorsque vous n'avez pas les moyens, lorsque vos banques n'est pas prêtes à faire un prêt,
06:45 vous dites "ce n'est pas pour moi".
06:47 Et notre responsabilité d'hommes et de femmes politiques, c'est d'apporter des solutions.
06:52 Le bonus écologique, la prime à la conversion pour permettre de se payer une voiture électrique,
06:58 même si elle est petite, mais une petite voiture électrique.
07:01 Vous savez que Renault va lancer la R5 l'année prochaine.
07:04 C'est une voiture électrique, elle est fabriquée en France,
07:06 et notre politique consistera à permettre aux Français d'avoir accès à ce type de voiture.
07:12 Justement, pendant sa campagne, Emmanuel Macron avait promis une voiture électrique
07:15 à 100 euros par mois pour les plus modestes.
07:17 Où est-ce qu'on en est de ce projet ? C'est abandonné ?
07:19 Pas du tout. Nous allons lancer la plateforme à l'automne.
07:23 Nous travaillons pour effectivement permettre aux Français d'avoir pour 100 euros accès,
07:30 alors c'est une location, accès à une voiture électrique,
07:33 en particulier les Français qui travaillent et qui ont besoin d'une voiture électrique
07:37 dans les zones rurales et dans les zones périphériques.
07:41 Justement, vous parliez des automobiles électriques.
07:43 La semaine dernière, le ministre de l'Économie a appelé Stellantis
07:46 à construire davantage de véhicules électriques en France.
07:48 Hier, Stellantis a annoncé qu'ils allaient construire davantage de véhicules en Italie.
07:53 Qu'est-ce que vous répondez à Carlos Tavares ?
07:55 Moi, je réponds que la France est un site industriel d'excellence
07:58 et qu'on compte sur lui pour renforcer ses usines
08:02 et construire plus en France.
08:06 Carlos Tavares, il a aussi des usines en Italie puisqu'il détient la marque Fiat aujourd'hui.
08:10 Donc, il est normal que Fiat se développe en Italie.
08:13 Mais avec les mesures que nous prenons de bonus écologiques, de primes à la conversion,
08:18 je crois que Stellantis peut faire aussi bien que Renault.
08:21 Renault, l'année prochaine, lance un nouveau véhicule qui est construit en France,
08:25 qui va donner de l'emploi aux Français.
08:27 Nous, aujourd'hui, nous voulons permettre à la fois aux Français
08:30 de pouvoir choisir des voitures électriques à des coûts compétitifs,
08:34 mais en même temps, que ces voitures soient fabriquées en France
08:37 puisque ça donne de l'emploi aux Français, ça donne des perspectives aux jeunes.
08:40 Lui, il continue de dire que ce n'est pas un modèle industriel qui est tenable en France
08:44 et qu'il perdra de l'argent s'il fabrique des petites voitures électriques en France.
08:47 Peut-être qu'il faut qu'il parle avec son collègue Luca Di Meo de Renault
08:51 parce qu'il semblerait que Renault y arrive.
08:52 Donc, vous l'appelez au patriotisme économique comme Bruno Le Maire la semaine dernière ?
08:56 Tout à fait, j'appelle surtout à continuer à développer ses usines en France.
09:01 Il a des usines absolument excellentes à Sochaux, dans le Nord.
09:05 Maintenant, il faut y aller.
09:06 Est-ce que vous avez des garanties d'être encore la ministre de la transition énergétique
09:09 au-delà de la semaine prochaine ?
09:10 On sait que Plan, toujours la menace ou l'ombre d'un remaniement.
09:13 Vous voulez continuer à ce poste ?
09:14 Moi, je sais surtout que c'est le président de la République et la Première ministre
09:18 qui fixent le cap et l'équipe.
09:21 Si vous voulez connaître la composition de l'équipe de France de football...
09:24 Vous n'êtes pas venue ce matin dans votre fichier le futur remaniement ?
09:28 Non, je ne suis pas Didier Deschamps, je ne suis qu'un des joueurs de l'équipe
09:32 et ce sera au président de la République et à la Première ministre de décider de cette équipe.
09:37 Vous souhaitez qu'Elisabeth Borne poursuive Amatignon ?
09:40 Je crois qu'Elisabeth Borne a montré ces 100 derniers jours
09:44 sa capacité à avoir des résultats sur la planification écologique.
09:49 On l'a vu, elle était hier avec les organisations syndicales
09:53 et les représentants des entreprises.
09:55 Ils sont sortis très positifs sur l'agenda social.
10:00 On a énormément de choses à négocier.
10:02 Elisabeth Borne, c'est une femme qui s'est négociée,
10:05 c'est une femme aussi qui s'est donné à avoir des résultats pour les Français
10:09 sur l'école, sur la santé, sur la planification écologique.
10:13 Nous avons des résultats depuis ces derniers mois et je le vois même à mon niveau.
10:18 Qu'est-ce qui s'est passé ces 100 derniers jours ?
10:20 Moi, j'ai finalisé, fait promulguer la loi sur le nucléaire.
10:28 Nous sommes en train de travailler avec les élus locaux
10:31 sur la planification énergétique des énergies renouvelables
10:34 pour doubler le rythme de déploiement.
10:37 Vous n'avez pas envie effectivement de quitter ce poste-là
10:39 où il y a encore de nombreux de ceux qui vous attendent.
10:41 Merci beaucoup d'être venu ce matin dans les cadres, Stéphane Wadrien et Johanna.