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Laurent Nuñez, préfet de Police de Paris, est l’invité du Face à Face avec Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC.

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Transcription
00:00 Est-ce que quand Gérald Darmanin dit "il y a des Matteo et des Kevin"
00:03 et quand Éric Zemmour répond "oui mais enfin la majorité c'était quand même sans doute des Mohamed"
00:07 même si vous avez trouvé un Kevin ou un Matteo,
00:12 quels sont les faits, Laurent Nunez ?
00:14 - Les faits c'est qu'on interpelle des délinquants d'abord.
00:16 Vous savez, moi je dirige les forces de police et de gendarmerie,
00:19 nous on s'intéresse aux délinquants.
00:21 Donc il n'y a aucune approche qui serait d'ailleurs discriminatoire, interdite par la loi.
00:26 Donc on s'intéresse à des délinquants.
00:27 On voit des gens qui cassent des vitrines, qui brûlent des bâtiments publics,
00:30 qui brûlent les voitures, on intervient, on les interpelle.
00:33 Ensuite, il y a toujours ce débat, oui c'est l'immigration,
00:36 on a constaté, c'est ce qu'a dit le ministre.
00:38 Le ministre a rappelé qu'il y avait 10% d'étrangers parmi les interpellés étrangers.
00:43 Le débat s'est ensuite déplacé, je le constate, sur le fait qu'on est remonté aux origines.
00:48 C'est pour ça que le ministre a communiqué un certain nombre de prénoms
00:51 pour dire "non attention, il n'y a pas que des gens d'origine étrangère".
00:55 Moi, écoutez, je ne veux pas rentrer dans ce débat.
00:56 - Oui, mais le problème c'est que justement, pour ne pas rentrer dans ce débat,
00:58 je vous demande pardon Laurent Nunez,
00:59 mais la seule manière de sortir de ce débat, c'est de donner des faits.
01:02 Et c'est la seule chose qui permettra justement qu'il y ait une forme de juge de paix
01:06 dans ce qui a été installé à distance entre un Gérald Levin-Malin et un Éric Zemmour.
01:10 - Je n'ai pas à être un juge de paix,
01:11 je peux vous dire qu'il y a une grande diversité dans les personnes qui interviennent,
01:14 mais diversité au sens premier du terme.
01:16 C'est-à-dire qu'il y a des gens de toutes les origines.
01:18 Il faut arrêter de stigmatiser une catégorie de population.
01:21 Nous, nous sommes les forces de sécurité intérieure,
01:23 nous ce qui nous intéresse ce sont les délinquants.
01:25 D'ailleurs, c'est vrai aussi pour les contrôles d'identité,
01:28 c'est vrai pour plein de choses, on ne fait pas de contrôle discriminatoire,
01:30 on contrôle des délinquants.
01:32 - Mais qu'est-ce que vous répondez à quelqu'un comme l'ancien patron de la DGSE
01:35 qui dit "le problème, ces émeutes, nous n'y serions pas arrivés
01:38 s'il n'y avait pas eu un problème d'immigration".
01:40 Vous avez vous-même dirigé la DGSI.
01:42 - Je pense qu'on ne peut pas résumer tout ça à des problèmes d'immigration, de sécurité.
01:46 On est confronté dans notre pays à une crise d'autorité, on ne peut pas le nier.
01:50 On ne peut pas ramener tous sous ces sujets à des problèmes
01:53 d'explication sécuritaire, voire migratoire.
01:55 Et on a un problème de crise d'autorité qui ne concerne pas que la police nationale d'ailleurs.
02:00 Et donc voilà, pour moi, le sujet il est là,
02:03 je constate que de plus en plus de gens ne respectent pas ou bafouent l'autorité,
02:06 quelle qu'elle soit, mais pas seulement celle de la police et de la gendarmerie.
02:10 Celle-ci, elle est plus visible évidemment puisque nous nous sommes au contact direct.
02:13 Mais vous savez, les enseignants ont énormément de difficultés,
02:16 il y a plein de domaines, certaines associations sont beaucoup moins implantées
02:19 auprès de certains jeunes qu'elles ne l'étaient il y a encore 20 ou 25 ans.
02:22 Il suffit de discuter avec les associations de quartier pour s'en rendre compte.
02:25 Donc on a un problème de crise d'autorité, de respect de l'autorité.
02:28 C'est ça qu'il nous faut résoudre.

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