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Laurent Nuñez, préfet de police de Paris est l'invité de BFM Politique ce dimanche 11 novembre.

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Transcription
00:00Encore 4 ans, on avait 513 points de deal dans ma zone de compétences,
00:04c'est-à-dire toute l'agglomération parisienne.
00:05Il n'y en a plus que 311.
00:07Là, depuis le début de l'année, vous imaginez bien que ce sont des chiffres
00:10que je regarde avec attention.
00:11En termes d'affaires de trafic de stupéfiants,
00:14on en a réalisé plus de 11 000.
00:17C'est 6 % de plus que l'année dernière.
00:19On a saisi 10 millions d'avoirs criminels liés au trafic de stups.
00:24On était à 9-6 à la même période l'année dernière.
00:27Donc là aussi, il y a une augmentation.
00:28On a des résultats.
00:29Maintenant, force est de constater,
00:31c'est pour ça que je répondais très clairement à votre question,
00:33est-ce que la situation nous échappe ?
00:35Oui, elle nous échappe.
00:36Pourquoi ?
00:36Je ne veux pas qu'on passe l'action que l'on jette.
00:41Je veux aussi valoriser l'action qui a été menée
00:45par les services de police et de gendarmes morts
00:46en matière de lutte contre le trafic des stupéfiants.
00:48Moi, pour diriger des services de police judiciaire,
00:50je sais qu'ils sont complètement engagés sur ce sujet.
00:52Maintenant, est-ce qu'il y a un sentiment de dépassement ?
00:55Oui, parce que quels que soient les bons chiffres que nous avons,
01:00on constate d'abord que les saisies augmentent.
01:02On peut le voir comme étant quelque chose de satisfaisant,
01:04mais en même temps, ça veut dire que le trafic continue.
01:08On constate aussi également qu'autour du trafic de stupéfiants,
01:13il y a d'autres formes de délinquance qui se développent,
01:17des séquestrations, des vols de violence
01:19parce qu'il faut rembourser des dettes,
01:20des cambriolages également parce qu'il faut rembourser des dettes,
01:23des actions d'intimidation et puis, bien sûr, les règlements de comptes.
01:27On constate que ces règlements de comptes sont toujours au même niveau
01:30et qu'en plus, ils impliquent des gens qui sont de plus en plus jeunes.
01:32Donc oui, effectivement, il faut changer de dimension
01:34et c'est ce qu'a annoncé le ministre.
01:36Même dans la zone dont vous avez aujourd'hui la compétence,
01:39Paris est la petite couronne des jeunes, des réseaux mafieux.
01:42Ce qu'on constate en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants,
01:45on le constate également sur la plaque parisienne.
01:47On a des personnes qui sont de plus en plus jeunes qui sont impliquées.
01:50On a un peu moins de règlements de comptes que sur le reste du territoire national,
01:54mais on en a quand même.
01:55Il y a des secteurs comme la zone d'Aulnay-Sevran qui a été particulièrement impactée.
01:59On en a également.
02:00Voilà, donc on a exactement les mêmes problématiques que sur le reste du territoire national.
02:04– Donc le terme mexicanisation, je vais y arriver, de la France n'est pas exagéré selon vous ?
02:07Bruno Retailleau qui l'utilise s'est vu se reprocher d'utiliser ce terme.
02:11– C'est-à-dire, c'est l'idée que si à un moment on ne met pas un terme
02:14et si on ne change pas de dimension, il y a le risque effectivement d'arriver
02:18sur une prégnance tellement forte des réseaux et de trafiquants de stupes
02:25qu'on en arriverait à une atteinte aux intérêts fondamentaux de l'État,
02:27aux intérêts fondamentaux de la nation.
02:30On n'en est pas là, mais si on ne met pas le haut là, on peut en arriver là.

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