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Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, est l'invité de BFM Politique ce dimanche 10 novembre.

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Transcription
00:00Bonjour Laurent Nunez, merci d'avoir accepté l'invitation de BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du dimanche sur BFM en partenariat avec la Tribune Dimanche.
00:09Rebonjour Ludovic, bonjour Amandine et bonjour à tous ceux qui nous regardent et qui peuvent participer à cette émission en vous envoyant leurs questions.
00:17Laurent Nunez à travers le QR code qui apparaît à la droite de l'écran, vous scannez, vous envoyez votre question et je la relaie à l'antenne à monsieur le préfet.
00:26Laurent Nunez, l'inquiétude monte à l'approche de ce match qui doit avoir lieu jeudi au Stade de France, France-Israël, match sous très haute tension.
00:34Une pétition réclame l'annulation de cette rencontre au nom des massacres commis à Gaza, des spectateurs craignent des débordements et les craintes ont été renforcées
00:42parce que l'on a vu cette semaine à Amsterdam le passage à tabac de supporters israéliens.
00:48Laurent Nunez, c'est vous qui êtes en charge du dispositif de sécurité pour jeudi soir.
00:54Pouvez-vous garantir à tous ceux qui nous écoutent, qui nous regardent que nous ne verrons pas à Paris les images que nous avons vues jeudi à Amsterdam ?
01:02Bien sûr, nous allons sécuriser cette rencontre qui se déroule, vous avez raison de le rappeler, dans un contexte géopolitique très tendu,
01:09dans un contexte où se sont par ailleurs déroulés les faits d'Amsterdam qui sont des faits évidemment très graves d'attaques de supporters israéliens.
01:16Dans un contexte où on a eu un typho très contestable qui a été déployé lors du match Paris-Saint-Germain-Atletico de Madrid, très très contestable.
01:26C'était un message à caractère politique qu'on ne devrait normalement pas voir dans les stades.
01:30C'était mercredi soir.
01:32Donc voilà, il y a un contexte, des tensions qui font que ce sera un match évidemment à haut risque pour nous.
01:38Et conformément aux instructions que j'ai reçues du ministre de l'Intérieur, évidemment on travaille à un dispositif extrêmement renforcé
01:45qui me permet de vous dire que oui, évidemment, les spectateurs pourront se rendre à ce match en toute sécurité.
01:50Donc je veux évidemment rassurer tous ceux qui nous écoutent aujourd'hui.
01:53Je vous expliquerai évidemment quelques-unes des mesures que nous avons prévues pour ce match.
01:58Rassurer puis en même temps afficher un message de fermeté.
02:01On ne tolérera aucun débordement.
02:03On ne tolérera aucun débordement.
02:05Le ministre a mis à ma disposition des moyens de force de sécurité intérieure qui nous permettront d'être extrêmement réactifs
02:11et d'empêcher tout débordement, tout trouble à l'ordre public.
02:14Soit à l'occasion du match, soit évidemment dans les environs immédiats du match,
02:17soit évidemment sur le cheminement des spectateurs qui se rendront au match,
02:20principalement comme d'habitude aux salles de France 1 Transports en commun.
02:23Et vous nous détaillerez dans quelques instants ce dispositif de sécurité.
02:26Avant cela, j'imagine que vos services ont passé les dernières heures à analyser finement ce qui s'est passé à Amsterdam
02:31pour voir ce qui avait péché.
02:34Quelle analyse faites-vous de ce qui s'est passé à Amsterdam ?
02:37C'est quoi le problème ? Il n'y avait pas assez d'hommes ?
02:39Les heures éventuelles n'ont pas été assez anticipées ?
02:42On n'a pas forcément tous les éléments sur Amsterdam. Moi, je reste prudent.
02:45Ce qu'on constate, ce qu'on retient, c'est que des supporters d'un club israélien qui jouait en Ligue Europa à Amsterdam
02:54se sont fait attaquer par des bandes qui, d'ailleurs, tenaient des propos à caractère antisémite, évident,
02:59se sont fait attaquer très loin du stade et sur le chemin du retour à l'hôtel.
03:03Voilà, c'est ce qu'il faut qu'on retienne de ce qui s'est passé.
03:06La sécurisation le soir de France-Israël, elle sera autour du stade, aux abords immédiats, dans les transports en commun.
03:13Et l'enseignement principal d'Amsterdam, c'est qu'il faut être présent dans la profondeur, dans le centre de Paris.
03:18Il peut y avoir des incidents, finalement, partout.
03:20Vous ressentez une forme de pression à l'approche de ce match ?
03:22Non.
03:23À titre personnel ?
03:24Moi, je n'ai jamais de pression. Nous, dans les forces de sécurité intérieure, on travaille avec sérénité.
03:28C'est un match à risque, on s'y prépare avec beaucoup de détermination, mais dans la sérénité.
03:33Il faut raison garder, mais honnêtement, c'est un match à risque.
03:37Je vous mentirais en vous disant le contraire, mais on engage un volume d'effectifs qui est tout à fait conséquent
03:43et qui est très inhabituel pour ce type de rencontre, qui, je le rappelle, c'est une rencontre de la Ligue des Nations.
03:48Amandine ?
03:49Les spectateurs eux-mêmes ont l'air très conscients de ce risque, puisque les places ne se sont pas très bien vendues.
03:54Il y a 80 000 places disponibles au Stade de France, 20 000 billets ont été vendus pour le moment.
04:00Est-ce que vous allez de toute façon instaurer une limite sur la vente possible de nombre de billets et fixer une jauge ?
04:06Ce n'est pas moi qui décide de ça. Nous, la position qui est la nôtre, la position qu'a affirmée le ministre de l'Intérieur dès le départ,
04:14c'est que ce match doit se jouer dans des conditions normales, sans jauge.
04:18On n'a jamais demandé qu'il y ait une jauge limitative.
04:21Après, il y a un organisateur, c'est la Fédération française de football, qui a constaté que l'engouement pour ce match n'était manifestement pas au rendez-vous.
04:28Il n'y avait pas beaucoup de demandes, il y avait moins de demandes que d'habitude.
04:33L'organisateur a gelé un certain nombre de places qui n'ont pas été mises en vente.
04:37Je vous rassure, ça arrive pour d'autres matchs.
04:39Hier soir, pour France-Japon, en match de rugby, il y avait toute une partie du Stade de France qui était gelée,
04:44pour lesquelles les places n'ont pas été ouvertes à la commercialisation.
04:46Nous, nous n'avons jamais demandé de jauge limitative, mais effectivement, il y aura moins de spectateurs que d'habitude.
04:51Comment est-ce que vous allez vérifier les profils de ceux qui viennent à ce match, par exemple ?
04:56Est-ce que vous êtes capable d'identifier des profils à haut risque et est-ce que vous les interdirez d'entrer dans le stade ?
05:02Est-ce que vous les suivrez dans Paris ? Comment est-ce que vous organisez tout ça ?
05:05On travaille dans le cadre de ce que la loi nous permet.
05:07Je rappelle qu'il y a des criblages qui sont rendus possibles pour un certain nombre d'événements,
05:12mais qui ne concernent jamais les spectateurs.
05:14Ce qui concerne tous les prestateurs, tous les intervenants, jamais les spectateurs.
05:17Vous n'avez pas le droit aujourd'hui, la loi vous interdit de savoir qui achète précisément chaque billet ?
05:20Ça, c'est la loi française.
05:21Par contre, ce qu'on peut faire, c'est ce qu'on va faire.
05:24Donc, il y aura un dispositif autour du stade qui sera extrêmement conséquent.
05:27Il y aura un double contrôle.
05:29Il y a un périmètre de sécurité d'abord autour du stade, un périmètre de protection anti-terroriste.
05:33C'est-à-dire qu'il y aura combien de policiers et d'agents autour du stade ?
05:35Tout autour du stade.
05:36Mais combien de...
05:37Autour du stade, on aura en tout 4000 personnes.
05:40Sur le dispositif, pardon.
05:42Qui, par rapport à un match normal, c'est quoi la différence ?
05:44C'est beaucoup plus.
05:45Donc, on aura 4000 personnes.
05:47Il y aura 1600 agents de sécurité également engagés par la Fédération française de football.
05:52En moyenne, c'est 1200-1300 pour les matches de l'équipe de France quand on est à stade à guichet fermé.
05:56Mais triple.
05:57Donc, il y aura énormément de monde.
05:58Pour répondre à votre question sur les spectateurs, il y aura un dispositif de sécurité autour du stade
06:04avec un double contrôle au niveau de l'entrée du périmètre de protection qui est tenu par les policiers.
06:11Et puis, à l'entrée du stade, avec à chaque fois contrôle de concordance, contrôle de l'identité.
06:16S'assurer que la personne qui se présente est bien celle qui a acheté son billet.
06:19Et fouille et palpation systématique.
06:21Donc, il y aura évidemment des contrôles extrêmement renforcés.
06:23Philippe qui nous regarde demande, est-ce que c'est déjà un aveu d'échec qu'il n'y ait que 4 fois moins de spectateurs que prévu ?
06:30C'est un match qui ne suscite pas d'engouement.
06:32L'échec de quoi ?
06:34Le ministre de l'Intérieur a été très clair.
06:36Il souhaite que ce match se déroule au Stade de France.
06:38C'est une décision courageuse.
06:40Je rappelle la décision qu'a prise la Belgique.
06:42Nous, c'est une décision courageuse.
06:44De l'organiser en dehors précisément de la Belgique.
06:46Il n'y a évidemment aucun échec.
06:47Ce match suscite moins d'engouement que d'autres.
06:49C'est un match de la Ligue des Nations.
06:51Ce ne sont pas les phases qualificatives pour le championnat d'Europe ou le championnat du monde.
06:53C'est une compétition nouvelle.
06:55Force est de constater qu'il y a moins de spectateurs qui sont intéressés par ce match.
06:58C'est arrivé à d'autres moments, mais je ne vois pas en quoi c'est un aveu d'échec.
07:01Vous n'avez pas du tout étudié la possibilité de jouer ce match ailleurs que dans cette enceinte du Stade de France ?
07:06Le ministre de l'Intérieur l'a dit clairement.
07:09On a regardé et c'est ce qu'il m'a dit.
07:11Mon premier entretien avec Bruno Rotailleau, quand il a été nommé ministre de l'Intérieur,
07:14à cette occasion, nous a abordé ce sujet-là.
07:17C'est une préoccupation importante pour lui.
07:19Et nous avons évoqué effectivement la possibilité de jouer ce match au Parc des Princes.
07:24Ce qui aurait été évidemment possible.
07:27Mais traditionnellement, les matchs de l'équipe de France se déroulent au Stade de France.
07:31Il n'y avait pas de raison objective de choisir le Parc des Princes.
07:35Nous sommes capables de sécuriser le Stade de France.
07:37Je rappelle que c'est là où ce stade accueille les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques.
07:41Pour nous, il n'y a aucune difficulté.
07:43Simplement, il y a un dispositif qui est vraiment un dispositif XXL.
07:47C'était là aussi où un match avait mal tourné en mai 2022 entre le Manchester et le Real Madrid.
07:53Est-ce qu'on est sûr que des incidents similaires en marge, il y avait eu des attaques de supporters,
07:58des abords d'erreurs notamment ?
08:00On a tiré toutes les conséquences de ce qui s'est passé pour la Ligue des champions de mai 2022.
08:09On en a tiré toutes les conséquences.
08:10Il y a eu deux problèmes.
08:11Il y a eu des problèmes dans l'acheminement des spectateurs.
08:13Tout a été revu et a parfaitement fonctionné depuis.
08:16On n'a pas attendu les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques pour modifier l'acheminement.
08:20Il y a eu un rapport qui a été fait par le préfet Michel Cadot à l'époque,
08:23dont on a tiré tous les enseignements.
08:26Depuis, il n'y a plus de difficultés.
08:27Le deuxième problème qu'on a eu en mai 2022, ça a été des hordes de délinquants
08:35qui ont agressé des supporters, notamment des supporters britanniques.
08:40Même chose, depuis la finale de la Ligue des champions,
08:43on a des dispositifs anti-délinquance très musclés autour du stade,
08:46dans la profondeur, pour éviter que se déroule ce type d'incident.
08:49Et depuis, depuis la Ligue des champions,
08:52depuis cette finale de la Ligue des champions, il n'y en a plus.
08:54Et demain, pardon, jeudi soir, jeudi 14 novembre,
08:58on aura évidemment exactement le même dispositif.
09:014 000 policiers et gendarmes que vous nous annoncez
09:03seront déployés jeudi soir pour sécuriser ce match France-Israël.
09:07Ça, c'est autour du stade, dans Paris et dans les transports y compris.
09:11Parce que pour ceux qui nous regardent peut-être
09:13et qui n'ont pas l'habitude d'y aller par métro ou par RER,
09:18le stade de France, il est accessible avec une ligne de métro
09:21qui est extrêmement utilisée.
09:23Le match a lieu à 20h45, on va être dans les sorties de bureau.
09:25Le RER qui peut amener jusqu'au stade de France est extrêmement utilisé également.
09:30On est sur des rames qui sont très bondées.
09:32Là, comment est-ce que vous allez intervenir dans les transports ?
09:36Est-ce que vous allez dire aux spectateurs, prenez plutôt cette ligne-là ?
09:40Comment ça va s'organiser ?
09:41D'abord, conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur,
09:45moi j'ai prévu un dispositif extrêmement robuste
09:47qui porte sur la sécurité autour du stade, dans le stade aussi.
09:51Dans le stade ? Il y aura des policiers et des gendarmes ?
09:53En accord avec la Fédération française de football,
09:54nous serons présents dans le stade dès le début.
09:56Ce qui n'est pas habituel.
09:57Normalement, c'est l'organisateur qui requiert les forces de l'ordre
09:59pour entrer à l'intérieur du stade.
10:01Là, nous y serons.
10:02C'est une décision que j'ai prise.
10:03J'ai sollicité la Fédération française de football qui l'a acceptée.
10:07Il y aura des policiers à l'intérieur du stade.
10:09Dans le stade ? Autour du stade ?
10:10Ils interviendront évidemment en cas de réquisition, comme d'habitude.
10:13Mais le fait d'être présent, ça permet d'être extrêmement plus réactif,
10:16d'être présent dès l'origine.
10:17Et puis, pour répondre à votre question,
10:18qui est une de nos préoccupations,
10:20la question que vous posez sur les transports,
10:22c'est notre préoccupation principale pour ce match.
10:25On a des spectateurs qui vont se rendre par les transports en commun.
10:28Il y a plusieurs lignes de transports en commun qui mènent au Stade de France.
10:31Il y a l'horaire B, l'horaire D.
10:33Il y a la ligne 12, 13, 14.
10:35Dans chacune de ces lignes, dans chacune des stations concernées,
10:38y compris dans la profondeur,
10:40donc y compris sur les stations de la Petite Couronne
10:43et sur les lignes de métro, nous serons présents.
10:46Il y aura des effectifs de policiers, de forces mobiles et de gendarmes aussi.
10:51Donc, je bénéficierai, j'ai demandé au commandant
10:54de la région gendarmerie d'Île-de-France
10:56de mettre à ma disposition également des gendarmes qui patrouilleront,
10:59comme ils l'ont fait pendant les Jeux Olympiques,
11:01dans les transports en commun.
11:03Est-ce que vous craignez, comme à Amsterdam,
11:05un problème avec certains chauffeurs de taxi ?
11:07Parce que, selon les premières remontées,
11:09il semble qu'à Amsterdam, des chauffeurs de taxi
11:12aient été impliqués dans le déroulé des événements
11:15et, par exemple, déposés certains supporters
11:18à des endroits qui étaient particulièrement dangereux pour eux.
11:20Est-ce que vous portez une attention particulière aussi
11:22à certains chauffeurs de taxi français ?
11:24Non, alors, je ne sais pas ce qui s'est passé à Amsterdam
11:27avec les chauffeurs de taxi.
11:28Ce que je peux vous dire, c'est qu'en France,
11:30il est arrivé, on a deux ou trois cas à Paris,
11:33où des chauffeurs de taxi ont pu, vis-à-vis de clients
11:37dont ils ont décelé la confession,
11:40avoir des attitudes totalement inappropriées,
11:42voire tenir des propos antisémites.
11:44Ce que je peux vous dire, moi j'ai deux ou trois cas en tête.
11:47Ce que je peux vous dire, c'est que le préfet de police
11:49est aussi responsable de la gestion disciplinaire
11:52des chauffeurs de taxi.
11:54Nous avons à la fois saisi la justice dans ces cas-là
11:56et nous lui avons engagé des procédures disciplinaires
11:59qui ont conduit à radier ces personnes.
12:01Donc là-dessus, on sera évidemment intraitables.
12:04Comment ça va se passer avec les services de sécurité israéliens ?
12:07On voit que ce n'est pas toujours simple de travailler avec eux.
12:09On a vu encore cette semaine, en marge d'un déplacement
12:11du ministre des Affaires étrangères,
12:14en Israël, l'interpellation de deux policiers,
12:17deux gendarmes français.
12:18Est-ce que là, vous avez déjà des contacts avec eux ?
12:20Quel va être le rôle de chacun ?
12:22On travaille toujours avec,
12:24quand il y a un match de cette importance,
12:26mais c'est vrai aussi avec d'autres pays.
12:28On travaille toujours avec les services de sécurité
12:30des pays concernés.
12:31Et nous avons évidemment des contacts,
12:33notamment avec l'ambassade d'Israël à Paris,
12:36et puis des contacts avec certains services de police israéliens
12:40qui seront présents en nombre extrêmement limité.
12:44On autorise un certain nombre d'agents
12:46à accompagner l'équipe.
12:47Ils sont en nombre limité.
12:48La sécurité et de l'équipe d'Israël et du match
12:51sont des autorités françaises.
12:52Mais on travaille en étroite coordination
12:54avec les autorités israéliennes
12:56qui sont venues à la préfecture de police,
12:59il y a encore 48 heures,
13:01auxquelles j'ai présenté la façon dont je concevais le dispositif,
13:04que je vais aussi présenter au ministre,
13:06bien évidemment, conformément aux instructions qu'il m'a passées.
13:09Ils ont été rassurés par le dispositif ?
13:10Il m'a semblé que les autorités israéliennes étaient rassurées,
13:13et c'est ce que l'ambassade d'Israël à Paris a déclaré.
13:16Mais les forces israéliennes de sécurité
13:17ne vont pas, par exemple,
13:18accompagner des supporters vers leur hôtel,
13:20escorter certains pour davantage de sécurité ?
13:22Ça, non.
13:23Un, ça n'est pas prévu.
13:25Deux, s'ils me le demandaient, je refuserais.
13:27Ça, c'est la France, on est en France,
13:28c'est nous qui assurerons la sécurisation des personnes.
13:31Que vous ayez certains officiers qui soient présents
13:35autour de l'équipe de football d'Israël,
13:37ça, c'est autre chose.
13:38Mais même dans ce cas-là,
13:39vous imaginez bien que l'équipe d'Israël
13:42va faire l'objet d'une prise en charge H24.
13:45C'était déjà le cas pendant les Jeux olympiques.
13:47Tous les membres de la délégation sportive israélienne
13:50étaient pris en charge.
13:51Et là, pour l'équipe d'Israël,
13:53nous aurons à la fois des effectifs de la préfecture de police
13:56qui escorteront leurs déplacements,
13:57qui les sécuriseront,
13:58et surtout l'engagement du RAID,
14:00du RAID de la police nationale
14:02en protection de l'équipe d'Israël.
14:03Il y a un niveau d'inquiétude
14:04autour de la protection de cette équipe ?
14:07C'est élevé, vous êtes inquiet ?
14:10L'inquiétude, c'est la même que pour un match à haut risque.
14:16Ma réponse, c'est de dire que l'équipe d'Israël
14:18sera prise en charge H24, en permanence,
14:20à l'endroit où elle séjournera,
14:22à l'endroit où elle s'entraînera,
14:23et évidemment, pendant tous les trajets pour aller au match.
14:26Laurent Nouniez,
14:27est-ce qu'il y aura, jeudi prochain,
14:29des manifestations pro-palestiniennes ?
14:32Ma question est très simple,
14:33est-ce qu'elles seront autorisées ou interdites ?
14:35D'abord, je n'autorise pas les manifestations,
14:38je reçois des déclarations,
14:39et puis je peux évidemment les interdire
14:42quand je considère qu'il y a un risque de troubles à l'ordre public.
14:44Est-ce qu'il y a un risque de troubles à l'ordre public, jeudi prochain ?
14:46Pour le jeudi 14, pour l'instant,
14:47je n'ai pas reçu de déclaration pour des manifestations,
14:49nous verrons bien, nous verrons bien,
14:52et généralement, on discute de l'endroit
14:55où la manifestation peut se tenir,
14:57probablement qu'il y aura une déclaration dans Paris,
14:59mais en tout cas, nous n'accepterons pas
15:01qu'il y ait une déclaration aux abords immédiats du Stade de France,
15:03ça n'est pas possible,
15:04et comme d'habitude, quand il y a un grand événement,
15:06nous interdirons toutes les manifestations non déclarées
15:09qui peuvent se tenir aux abords de cet événement,
15:11donc ce sera le cas pour le match de jeudi soir.
15:13Donc à ce stade, par principe, le drapeau palestinien
15:15n'est pas interdit dans les rues de Paris, jeudi prochain ?
15:18Non, dans les rues de Paris, sans doute,
15:20mais au stade, vous savez qu'on l'a vu encore une fois
15:23à l'occasion du déploiement du Tifo
15:25lors du match Paris-Saint-Germain-Atlético de Madrid,
15:28en dépit de la réaction de l'UEFA qui est très surprenante.
15:31Qui dit que ce n'était pas interdit,
15:33mais que ce n'était pas un message à caractère strictement politique.
15:35C'est très surprenant.
15:36Une heure après que le ministre, un ministre français,
15:39le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
15:41les règles de l'UEFA, que l'UEFA le contredise
15:43dans un message, une heure après celui du ministre,
15:46pour expliquer qu'il n'y avait pas de soucis,
15:48alors que le règlement de l'UEFA dit qu'il ne peut pas y avoir
15:50de message politique dans les stades,
15:51ce n'est pas possible, c'est complètement interdit.
15:53Mais pour bien comprendre ce que vous êtes en train de me dire,
15:55je suis en train de vous dire qu'il ne pourra pas y avoir
15:56de drapeau palestinien.
15:57Dans le stade, il n'y aura que des drapeaux israéliens.
15:59Il ne peut pas y avoir de drapeau palestinien.
16:00Il ne peut y avoir que des drapeaux français
16:02ou des drapeaux israéliens.
16:03Et des messages de soutien aux équipes.
16:05Il ne peut pas y avoir de message à caractère politique.
16:07C'est comme ça, c'est une loi d'airain.
16:09Depuis la nuit des temps, on fonctionne comme ça.
16:11Dans les stades, pour les JO,
16:13dans toutes les compétitions sportives,
16:14il ne peut pas y avoir de message à caractère politique.
16:16J'en viens à la politique, mais qu'est-ce qui justifierait
16:18un arrêt du match ?
16:21Je ne me place pas dans cette configuration,
16:23je vous le dis tout de suite.
16:24Après, l'arrêt du match, c'est aussi l'arbitre
16:26qui peut le décider, c'est l'organisateur
16:28ou le préfet de police quand il y a des troubles graves
16:30à l'ordre public, mais il n'y en aura pas.
16:32Il n'y en aura pas.
16:33On sera présent, il y a un nombre de stadiers conséquents,
16:35il y a des forces de l'ordre qui seront présentes,
16:37prêtes à intervenir.
16:38Il n'y en aura pas.
16:39Sur la politique, vous avez vu les déclarations
16:41venant notamment d'une partie de la gauche,
16:44certains à la France insoumise,
16:45qui mettaient à propos d'Amsterdam,
16:47surtout en avant, les provocations israéliennes.
16:50Je peux par exemple vous citer ce tweet
16:52du député Raphaël Arnaud de la France insoumise
16:54qui disait « Les supporters du Maccabit à la Vive
16:57sont réputés pour abriter les plus grosses franges
16:59d'hooligans d'extrême droite racistes et violents.
17:01C'est un peu la version israélienne de la La Diodrome.
17:03Et hier, à Amsterdam, ils ne sont pas venus
17:06cueillir des jonquilles. »
17:08Quand vous avez vu et lu ces tweets
17:12sur les réseaux sociaux, vous vous êtes dit quoi ?
17:14D'abord, moi je suis préfet, je n'ai pas à commenter
17:17les tweets d'un député de la République.
17:19Est-ce que ça tombe pour vous sous le coup
17:20de l'antisémitisme ?
17:21D'un député de la Nation, mais j'ai lu,
17:23une fois que je vous ai dit ça, à titre personnel,
17:25j'ai lu évidemment avec beaucoup de satisfaction
17:27l'ensemble des condamnations de ses propos
17:29qui évidemment ne sont pas acceptables.
17:32Il n'y a rien qui justifie ce qui s'est passé à Amsterdam.
17:35Il n'y a rien qui justifie ce qui s'est passé à Amsterdam.
17:37Et vous y voyez là une façon de justifier ?
17:39Je pense que dans le climat actuel
17:41de tensions, de fractures sur ce sujet
17:44dans notre pays, de la volonté
17:47de certaines formations d'importer aussi
17:48ce conflit sur le territoire national,
17:50je pense que ces déclarations sont très mal venues.
17:53Il y en a eu d'autres.
17:54J'ai noté que le ministre de l'Intérieur
17:56a également saisi la justice
17:58de propos tenus par une députée.
18:00Et voilà, à titre personnel,
18:02je trouve ça évidemment,
18:04je vois ça avec beaucoup de satisfaction, évidemment.
18:06Laurent Nunez, pour être complet sur ce dossier,
18:08je précise que la veille du match
18:10doit se tenir un gala
18:12qui est critiqué par un certain
18:14nombre d'associations.
18:16Un gala organisé par l'association
18:18Israel is forever
18:20où doit participer l'un des ministres
18:22du gouvernement de Benyamin Netanyahou
18:24dans ce contexte de tensions
18:26mercredi, jeudi, lié à des événements
18:28autour d'Israël.
18:30Est-ce qu'il est prévu de renforcer la sécurité
18:32aussi autour des lieux de culte juif
18:34et des écoles juives ?
18:35Oui, alors concernant ce gala d'abord,
18:37c'est un gala qui est organisé par une association.
18:39Michel Barnier, Premier ministre,
18:41a rappelé lors des questions d'actualité
18:43à l'Assemblée, me semble-t-il,
18:45ou au Sénat, à l'Assemblée,
18:47il a rappelé très clairement que le gouvernement français
18:49n'avait rien à voir là-dedans.
18:50C'est une association qui s'appelle
18:51Israel is forever, qui organise ce gala,
18:53qui a invité un ministre qui a pu tenir
18:55des propos extrêmement choquants,
18:57qui a été condamné par la France,
18:59dont je comprends finalement
19:01qu'il ne sera pas là.
19:03Et ce gala,
19:05qui réunit à peine quelques centaines
19:07de personnes, qui se tient chaque année,
19:09fait l'objet d'une demande
19:11d'interdiction. C'est-à-dire qu'il y a une partie
19:13de la mouvance qui soutient la cause palestinienne,
19:15la France insoumise, me demande d'interdire
19:17ce gala. Je ne le ferai pas,
19:19je n'ai pas de raison de le faire.
19:21Nous allons protéger, évidemment,
19:23ce gala, et il y a une déclaration
19:25de manifestation contre ce gala ce soir-là.
19:27Je vais discuter avec les organisateurs
19:29pour qu'elles se tiennent dans un lieu qui ne pose pas
19:31de problème en termes de trouble
19:33à l'ordre public, mais je n'interdirai pas
19:35cette manifestation. – C'est-à-dire un lieu clos ?
19:37Cette manifestation ?
19:39Sans bouger ?
19:41– Non, pas un lieu clos, c'est une manifestation de voie publique.
19:43Elle a lieu dans Paris. Généralement, il s'agit des endroits
19:45où il n'y a pas de risque
19:47de trouble à l'ordre public. Il ne faut pas que ce soit devant
19:49l'endroit où elle se déroule. – Je veux dire, en restant sur une place
19:51sans être mobile, par exemple ? – Absolument, c'est exactement ça.
19:53– Et sur les écoles et les lieux de culte juif,
19:55est-ce qu'ils sont particulièrement
19:57protégés la fin prochaine ? – C'était important pour moi
19:59de parler de ce gala, parce que je suis attaqué,
20:01je reçois énormément de... D'ailleurs, j'ai été
20:03assigné au tribunal administratif,
20:05puisqu'on me demandait,
20:07les requérants souhaitaient
20:09que le juge administratif
20:11me contraigne à interdire, et le juge
20:13administratif a considéré qu'en l'état du dossier,
20:15il n'y avait pas de danger
20:17imminent, d'une particulière
20:19gravité qui justifiait une interdiction,
20:21donc je n'interdirai pas ce gala, je le protégerai
20:23et je laisserai se dérouler
20:25une manifestation de contestation, à condition
20:27qu'elle ne soit pas à proximité immédiate.
20:29Et pour la protection
20:31des lieux de culte,
20:33d'établissements scolaires
20:35israélites, évidemment,
20:37nous continuons à le faire, on le fait tout le temps,
20:39et nous aurons une vigilance toute particulière,
20:41évidemment, le soir du 13 novembre
20:43et le soir du match de football,
20:45c'est-à-dire jeudi 14 novembre.
20:47Laurent Nouniaz, j'en viens à la lutte contre le narcotrafic
20:49et ses ravages, et je voudrais vous montrer
20:51un reportage qui a été diffusé cette semaine
20:53sur BFM TV, un reportage de Magali Chalet,
20:55David Coulomb et Camilla Giudice.
20:59Sur le chemin entre le RER et les entreprises
21:01de ce parc d'activités du nord de Paris,
21:03ils sont postés un peu partout.
21:05Des agents de sécurité,
21:07employés par les sociétés
21:09pour escorter leurs salariés quand ils arrivent
21:11et partent du travail,
21:13pour assurer leur protection si besoin.
21:15Ça me rassure, c'est évident,
21:17surtout maintenant que la nuit tombe
21:19plus vite le soir.
21:21Ils font la sécurité, ils se déplacent
21:23en trottinette électrique, aussi un accident
21:25pour pouvoir arriver plus rapidement sur site.
21:27C'est rassurant, surtout quand on arrive à Rosa Parks
21:29où ça peut être un petit peu tendu.
21:31Ce qui inquiète les entreprises, c'est la présence
21:33de consommateurs de crack sur le parcours.
21:35750 mètres entre le parc du Millénaire
21:37et la station de RER la plus proche,
21:39qui passe par un pont
21:41et longe un jardin,
21:43lieu de consommation notoire.
21:45Alors les sociétés, rassemblées en collectif,
21:47ont mis en place ce dispositif commun
21:49de sécurisation en 2019.
21:51Parmi elles, BNP Paribas.
21:53BNP Paribas est en lien
21:55avec les autorités et prend en parallèle
21:57toutes les mesures nécessaires pour renforcer
21:59la sécurité de ses collaborateurs.
22:01Certains employeurs prennent des mesures supplémentaires
22:03comme le ministère de la Justice
22:05qui a deux sites installés sur les lieux,
22:073000 travailleurs et une escorte motorisée
22:09qui leur est dédiée.
22:11Il y a également pour le ministère de la Justice
22:13des navettes qui sont mises en place
22:15et qui accompagnent les agents jusqu'au transport en commun.
22:17Toutes ces mesures de sécurité sont faites
22:19en lien avec la préfecture de police de Paris
22:21ainsi qu'avec le commissariat local.
22:23Le quartier est également surveillé
22:25par des caméras.
22:27Franchement, ça se passe à Paris,
22:29à quelques kilomètres du ministère de l'Intérieur
22:31et on voit même que des personnes
22:33qui travaillent pour le ministère de la Justice
22:35sont escortées.
22:37Quand on voit ça, on se dit qu'on a déjà perdu
22:39la bataille contre la drogue ?
22:41Ce qu'on voit là, ce n'est pas le narcotrafic.
22:43La problématique qui est exposée
22:45dans ce reportage, que je ne conteste pas,
22:47je vais vous expliquer d'ailleurs ce qui se passe,
22:49c'est celle du krach. Là, on parle du krach à Paris.
22:51Ce n'est pas le narcotrafic, le krach,
22:53c'est des personnes,
22:55essentiellement des guinéens, des sénégalais,
22:57souvent, si je suis régulière d'ailleurs,
22:59qui vendent du krach.
23:01Là, on est sur les consommateurs.
23:03On a complètement démantelé
23:05le campement de Forceval, il y a maintenant
23:07deux ans, il y a pile deux ans, en octobre 2022.
23:09Il subsiste une poche résiduelle
23:11de consommateurs, je parle de consommateurs,
23:13qui sont sur l'espace public, qui se trouvent
23:15effectivement sur cet endroit-là.
23:17Il y a le parc du millénaire, il y a le nord
23:19et il y a le sud, qui sont sur cet endroit-là,
23:21où nous sommes évidemment extrêmement présents,
23:23en lien d'ailleurs avec la BMP,
23:25le ministère de la Justice et les opérateurs
23:27qui sont présents. Nous n'avons eu
23:29de cesse d'interpeller des trafiquants de krach.
23:31Chaque année, on double le nombre d'interpellations.
23:33Le trafic de krach, maintenant, à Paris,
23:35c'est quelque chose de résiduel, mais il reste
23:37effectivement des consommateurs, il reste des consommateurs,
23:39ça, je ne le nie pas.
23:41Moi, je considère que du côté de la Procureur
23:43de la République de Paris, du côté du préfet de police,
23:45on fait notre job, on fait le boulot, on interpelle
23:47des dealers et il y a des consommateurs
23:49qui sont plus en détresse sanitaire,
23:51sociale, mais ce n'est plus
23:53vraiment un problème dans le public, mais on est quand même
23:55présents, je mobilise toujours autant d'effectifs
23:57pour faire en sorte que ces consommateurs causent
23:59le moins de troubles possibles et il se trouve effectivement
24:01qu'en ce moment, ils sont effectivement à cet endroit-là.
24:03Donc, quand on voit, par exemple, les entreprises faire appel
24:05à des vigiles privées pour sécuriser
24:07leurs salariés, il ne faut pas en déduire
24:09que la puissance publique est dépassée ?
24:11Attendez, on travaille avec,
24:13encore une fois, nous, nous sommes présents,
24:15j'ai des effectifs dans le 19e arrondissement qui,
24:17tous les jours, sont présents pour sécuriser
24:19cet itinéraire, effectivement, entre cette zone
24:21d'activité et
24:23les stations de Rosa Parc.
24:25Donc, voilà, on est extrêmement présents,
24:27on continue à travailler et à lutter contre
24:29les trafiquants de krach, mais encore une fois,
24:31la problématique, ce sont des consommateurs,
24:33ce sont des personnes qui ont des problèmes,
24:35qui ont des problèmes sanitaires, des problèmes sociaux,
24:37souvent des problèmes psychiatriques, psychologiques,
24:39et voilà, au bout d'un moment, la police ne peut pas tout.
24:41Ce n'est pas le trafic, le narcotrafic
24:43dont parle le ministre et dont on va
24:45parler maintenant. Et donc, vous dites, si on veut régler
24:47définitivement le problème, c'est la prise en charge
24:49de ces consommateurs qu'il faut opérer
24:51et qui doit le faire ?
24:53C'est la Ville de Paris ? Le ministre de l'Intérieur
24:55l'a dit et réfléchi
24:57à une mesure
24:59qui est la possibilité de placer, de contraindre
25:01ces personnes à se soigner.
25:03Et ça serait une espèce d'hospitalisation d'office
25:05qui existe,
25:07en droit français, mais qui serait
25:09ciblée sur des personnes qui représentent
25:11parce qu'elles sont en situation de manque
25:13un danger pour elles-mêmes
25:15ou pour autrui. Et donc, ça fait partie
25:17des mesures, d'ailleurs,
25:19que le ministre proposera dans le cadre
25:21du plan de lutte
25:23contre les stupéfiants.
25:25Il a fait des annonces avec le ministre
25:27de la Justice, Bruno Retailleau
25:29et Didier Migaud, la semaine passée.
25:31Annonces qui ont été faites à Marseille, qui est un
25:33théâtre régulier de règlement de compte
25:35entre trafiquants de drogue. Les Français ont
25:37vu aussi ces derniers jours, ces dernières
25:39semaines, des fusillades sanglantes à Rennes,
25:41à Poitiers, à Grenoble.
25:43Est-ce que, selon vous,
25:45la situation en termes de criminalité
25:47autour du trafic de drogue
25:49est en train de dégénérer en France ?
25:51Clairement,
25:53oui. Maintenant,
25:55attention, il ne faut pas
25:57oublier tout ce qui a été fait par le
25:59passé. Moi, ça fait,
26:01on va dire maintenant très longtemps que je travaille
26:03sur ces questions, 18 ans pour être précis.
26:0518 ans.
26:07L'activité que font, que mènent
26:09les services de police et de gendarmerie
26:11sur leur zone de compétences,
26:13elle est énorme
26:15et elle produit des résultats.
26:17Nous avons, si je
26:19prends par exemple la plaque
26:21parisienne, nous avons du deal,
26:23ce qu'on appelle le deal de quartier, des points de deal,
26:25on voit se développer les livraisons
26:27à domicile également, donc nous avons aussi
26:29un trafic de stupéfiants important,
26:31mais nous avons des équipes qui travaillent courageusement
26:33avec beaucoup de détermination pour lutter
26:35contre ces trafics. On a mis en place
26:37des actions place nette, comme nous l'avait
26:39demandé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
26:41dont le ministre Bruno Retailleau
26:43souhaite qu'on les poursuive dans un cadre
26:45rénové. Oui, tout en disant
26:47qu'elles ne sont pas extrêmement efficaces
26:49et est-ce qu'elles n'ont pas
26:51contribué même ces opérations
26:53place nette en vidant le problème à un endroit,
26:55à les déplacer ailleurs et un peu partout en France ?
26:57Il faut bien commencer à un moment,
26:59donc il faut bien commencer à un moment.
27:01On a mis en place des opérations place nette,
27:03on démantèle les points de deal,
27:05il y a encore quatre ans,
27:07on avait 513 points de deal
27:09dans ma zone de compétences, c'est-à-dire toute l'agglomération
27:11parisienne, il n'y en a plus que 311.
27:13Là, depuis le début de l'année, vous imaginez
27:15bien que ce sont des chiffres que je regarde avec attention
27:17en termes d'affaires de trafic
27:19de stupéfiants, on en a réalisé
27:21plus de 11 000.
27:23C'est 6 % de plus que l'année dernière.
27:25On a saisi 10 millions
27:27d'avoirs criminels liés au
27:29trafic de stups, on était à 9,6
27:31à la même période l'année dernière.
27:33Donc là aussi, il y a une augmentation. Donc on a
27:35des résultats. Maintenant, force est de constater,
27:37c'est pour ça que je répondais très clairement à votre question
27:39est-ce que la situation nous échappe ? Oui, elle nous échappe.
27:41Pourquoi ? Je ne veux pas qu'on passe
27:43l'action
27:45que l'on jette.
27:49Je veux aussi valoriser l'action qui a été menée
27:51par les services de police et de gendarmes en matière de lutte
27:53contre le trafic des stupéfiants. Moi, pour diriger
27:55des services de police judiciaire, je sais qu'ils sont complètement
27:57engagés sur ce sujet. Maintenant,
27:59est-ce qu'il y a un sentiment de dépassement ?
28:01Oui. Oui, parce que
28:03quels que soient les bons chiffres
28:05que nous avons, on constate d'abord
28:07que les saisies augmentent. On peut le voir comme
28:09étant quelque chose de satisfaisant, mais en même temps,
28:11ça veut dire que le trafic continue.
28:13On constate aussi
28:15également qu'autour du
28:17trafic de stupéfiants,
28:19il y a d'autres formes de délinquance
28:21qui se développent,
28:23des séquestrations, des vols de violence
28:25parce qu'il faut rembourser des dettes, des cambriolages
28:27également parce qu'il faut rembourser des dettes,
28:29des actions d'intimidation,
28:31et puis, bien sûr, les règlements de compte.
28:33On constate que ces règlements de compte sont toujours
28:35au même niveau et qu'en plus, ils impliquent des gens
28:37qui sont de plus en plus jeunes. Donc oui, effectivement,
28:39il faut changer de dimension et c'est ce qu'a annoncé
28:41le ministre. Mais ça, c'est le cas même dans la zone
28:43dont vous avez aujourd'hui la compétence, Paris
28:45et la Petite Couronne, des jeunes, des réseaux mafieux.
28:47Ce qu'on constate en matière
28:49de lutte contre les trafics de stupéfiants,
28:51on le constate également sur la plaque parisienne.
28:53On a des personnes qui sont de plus en plus jeunes
28:55qui sont impliquées. On a un peu moins
28:57de règlements de compte que sur le reste
28:59du territoire national, mais on en a quand même.
29:01Il y a des secteurs comme la zone d'Aulnay-Sevran
29:03qui a été particulièrement impactée,
29:05on en a également. Voilà, donc on a les mêmes,
29:07exactement les mêmes problématiques sur le reste du territoire national.
29:09Mais si canisation, je vais y arriver,
29:11de la France n'est pas exagérée selon vous ?
29:13Bruno Retailleau qui l'utilise s'est vu
29:15se reprocher d'utiliser ce terme.
29:17C'est-à-dire, c'est l'idée que
29:19si à un moment on ne met pas un terme et si on ne change pas
29:21de dimension, il y a le risque effectivement
29:23d'arriver sur
29:25une prégnance tellement forte,
29:27tellement forte des réseaux et de
29:29trafiquants de stup' qu'on
29:31en arriverait à une atteinte aux intérêts fondamentaux
29:33de l'État, aux intérêts fondamentaux
29:35de la nation. En France, on n'en est pas là.
29:37Mais si on ne met pas le holà,
29:39on peut en arriver là. Quand on regarde ce qui s'est passé
29:41dans d'autres pays voisins des nôtres,
29:43il y a de quoi être inquiet. Quand on regarde
29:45que sur certains dossiers très limités,
29:47on a eu aussi des fonctionnaires de police qui ont pu
29:49être impliqués dans des affaires de corruption
29:51parce qu'ils ont fourni contre rémunération
29:53un certain nombre d'informations, dans des cas extrêmement
29:55limités, j'insiste, mais c'est arrivé.
29:57Donc il faut maintenant mettre le holà, changer de dimension
29:59et le ministre a fait un parallèle évidemment
30:01très pertinent avec tout ce qui
30:03a été fait depuis
30:052012
30:07en matière de lutte contre le terrorisme.
30:09Et la plupart des annonces qui ont été faites
30:11à Marseille s'inscrivent dans ce changement
30:13de dimension. Je rappelle que sur le terrorisme,
30:15vous parlez, votre parole est d'or
30:17puisque vous avez été le coordinateur national
30:19du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
30:21Bruno Rotario pointait cette semaine
30:23la responsabilité des gangs marseillais
30:25liés à la drogue dans la mort
30:27de deux jeunes hommes en Ardèche
30:29et dans la Vienne.
30:31Est-ce que vous, vous notez aussi
30:33à Paris, dans la région parisienne,
30:35l'impact des gangs marseillais ?
30:37Alors, il n'y a pas d'impact, que il y ait eu
30:39des velléités d'implantation de gangs marseillais, oui.
30:41Oui, oui, oui.
30:43C'est arrivé, donc ça ne s'est pas
30:45produit au final.
30:47Mais oui, c'est arrivé, c'est-à-dire qu'il y a une diffusion
30:49des réseaux marseillais
30:51qui cherchent à s'étendre sur le territoire national.
30:53Y compris ici ?
30:55Dans leur proximité immédiate.
30:57Dans toute la région PACA, ils se sont déjà étendus.
30:59Voilà, c'est plus ma zone de compétence, j'en parle,
31:01le préfet de police aussi, des Bouches du Rhône.
31:03Mais voilà, je ne veux pas trop développer cela.
31:05Mais ce qu'il faut retenir, c'est que le ministre nous a demandé
31:07et il y aura évidemment des annonces
31:09en ce sens, de passer dans la même logique
31:11qui a été celle
31:13de la lutte contre le terrorisme.
31:15C'est-à-dire d'avoir
31:17un chef de file puissant,
31:19renforcé,
31:21d'imposer au service
31:23une coordination renforcée, évidemment,
31:25de partager au maximum l'information.
31:27C'est ce qui s'est fait en matière de lutte
31:29contre le terrorisme, d'où d'ailleurs en découle
31:31un certain nombre d'annonces qui ont été faites par les deux ministres.
31:33Le ministre de l'Intérieur qui souhaite que
31:35l'OFAST, l'Office français de lutte
31:37contre les trafics de stupéfiants,
31:39est un chef de file à mieux incarner,
31:41qu'il soit plus en position de chef de file.
31:43C'est la proposition qui a été faite, évidemment,
31:45de création d'un parquet national de lutte
31:47contre la criminalité organisée.
31:49Donc de mieux tasquer la lutte contre le trafic
31:51des stupéfiants. Et puis il y a tout un tas de mesures aussi
31:53puisqu'au moment
31:55du plan de lutte contre le terrorisme,
31:57il y a eu évidemment cette coordination renforcée
31:59mais il y a eu aussi des moyens juridiques, des moyens budgétaires,
32:01des moyens humains supplémentaires.
32:03Et au titre des moyens juridiques, les deux ministres
32:05ont fait des annonces qui sont très attendues
32:07par les services de police qui luttent contre
32:09le trafic de stupéfiants. La possibilité d'avoir
32:11des techniques d'enquête renforcées,
32:13la possibilité d'avoir des enquêtes patrimoniales
32:15systématiques et de mieux pouvoir saisir
32:17et les avoir. Je ne détaille
32:19évidemment pas tout ça, mais il y a des annonces
32:21qui correspondent à des mesures qui sont très
32:23attendues par les services. Une mesure qui n'a pas été évoquée
32:25mais qui fait l'objet d'une question
32:27de Joris qui habite à Martigues, de ce que j'en comprends.
32:29En moins de trois semaines, deux règlements de comptes
32:31ont eu lieu dans ma ville, donc à Martigues. Faut-il
32:33réquisitionner l'armée dans les
32:35quartiers gangrénés par le trafic ?
32:37Si je reformule la question de Joris, est-ce que
32:39dans une guerre, il faut faire appel à des militaires ?
32:41Non. Effectivement,
32:43la lutte contre le trafic de stupéfiants
32:45c'est une guerre. On gagne des batailles,
32:47on en perd, et on va
32:49continuer cette guerre, mais on ne peut pas utiliser
32:51les militaires. Je crois que Bruno Rotailleau a répondu
32:53très clairement là-dessus. L'armée
32:55est faite pour protéger la nation
32:57des attaques extérieures
32:59et on ne peut pas utiliser l'armée
33:01contre nos propres concitoyens.
33:03C'est évidemment pas une solution.
33:05Vous parliez tout à l'heure de la
33:07corruption qui, je ne sais pas
33:09si elle se développe, mais en tout cas est un risque,
33:11la corruption de certains fonctionnaires français
33:13ou policiers si le trafic de drogue s'étend.
33:15Dans quelle mesure vous la
33:17constatez aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a des enquêtes
33:19internes qui sont lancées au niveau
33:21de la police et est-ce que ça se développe ?
33:23Oui, bien sûr.
33:25Ce sont toujours des cas isolés.
33:27Mais ça démontre surtout la puissance
33:29des réseaux de narcotrafic
33:31qui sont sans limites
33:33maintenant et qui n'hésitent pas à solliciter des fonctionnaires
33:35de police qui ont accès à un certain nombre
33:37de fichiers et qui peuvent donner un certain
33:39nombre d'informations, soit sur un rival,
33:41soit sur le fait
33:43de savoir si les services de police ont connaissance
33:45de l'utilisation d'un véhicule.
33:47Je vous donne quelques exemples et donc c'est
33:49des informations que détiennent les fonctionnaires de police.
33:51Elles sont évidemment très précieuses
33:53et donc il y a ce risque qu'ils soient sollicités.
33:55Plus on leur proposera des sommes importantes,
33:57plus vous aurez du mal à lutter.
34:01Il y a eu des affaires qui doivent
34:03nous alerter mais ce sont des affaires
34:05extrêmement limitées.
34:07Je ne veux pas qu'on laisse à penser que tous les fonctionnaires
34:09de police sont corrompus, loin s'en font.
34:11Il y a quelques affaires. Le ministre en a cité une
34:13d'ailleurs.
34:15Le fonctionnaire de la DGSI.
34:17Le directeur général de la sécurité intérieure.
34:19Je connais bien cette affaire.
34:21C'était évidemment un cas qui était extrêmement
34:23grave puisque c'était un individu qui, contre remunération,
34:25donnait des informations dont on avait
34:27acquis
34:29plus que la conviction puisque
34:31ça s'est avéré une réalité qu'elles
34:33avaient pu être utilisées par des clans
34:35mafieux. Il faut qu'on soit
34:37extrêmement vigilant et dans les mesures d'ailleurs
34:39qu'ont annoncé les ministres,
34:41il y a cette possibilité aussi d'avoir des moyens
34:43juridiques renforcés pour lutter contre la corruption.
34:45Et on n'a pas parlé des consommateurs.
34:47Est-ce que vous souhaitez que soit
34:49renforcée la pénalisation
34:51de consommation de drogue ? Est-ce que
34:53l'amende forfaitaire délictuelle,
34:55ça suffit ? C'est suffisant ?
34:57Oui, c'est suffisant.
34:59Elle a un champ d'application qui
35:01mériterait sans doute qu'on puisse la revoir.
35:03Elle ne concerne que des infractions
35:05pour lesquelles l'auteur le reconnaît d'avoir commis
35:07cette infraction. Elle ne peut pas concerner
35:09les étrangers. Elle ne s'applique pas aux mineurs.
35:11Mais elle est très utile néanmoins.
35:13Vous savez,
35:15en moyenne, on a environ
35:17150 000 amendes qui ont été
35:19appliquées sur l'ensemble du territoire national.
35:21Et à Paris, vous avez eu l'idée ?
35:23Nous, on réalise 30% de tout ça.
35:25C'est un outil utile pour lutter contre les consommateurs,
35:27leur faire prendre conscience que
35:29sans leur consommation, il n'y aurait pas
35:31de trafic. Le ministre l'a rappelé.
35:33C'est extrêmement important.
35:35Et donc, il nous a demandé d'augmenter
35:37encore la mise en œuvre de ces amendes forfaitaires délictuelles.
35:39Et évidemment, c'est ce que nous allons faire.
35:41Et de courtes peines de prison,
35:43comme le propose le Rassemblement national,
35:45ça aurait du sens ?
35:47Sur les courtes peines de prison
35:49et la sanction systématique, il n'y a pas que le Rassemblement
35:51national, sauf alors de ma part qui en parle.
35:53Je crois que dans la déclaration de politique
35:55générale de Michel Barnier, il y a eu
35:57des annonces qui ont été faites pour mieux lutter contre la délinquance
35:59des mineurs et avoir
36:01des sanctions immédiates. Il a même été évoqué
36:03la possibilité d'avoir des établissements dédiés
36:05pour la sanction immédiate.
36:07C'est-à-dire que dès qu'un mineur commet
36:09une infraction, notamment
36:11dans le cadre du trafic de sub, qu'on puisse avoir une réponse,
36:13une réponse judiciaire qui soit
36:15immédiate.
36:17Il semblerait, Laurent Nouniez, c'est comme si vous aviez
36:19lu dans mes fiches, puisque j'allais évoquer
36:21précisément le discours de politique générale
36:23de Michel Barnier à l'instant.
36:25Il a évoqué la sécurité du quotidien
36:27de manière générale,
36:29en disant notamment que
36:31serait généralisée la méthode
36:33expérimentée pendant les jeux.
36:35Ce que dit Michel Barnier, hommage
36:37à vos équipes, qu'est-ce qui a fonctionné
36:39pendant les jeux et qu'il faudrait, d'après vous,
36:41dupliquer ? Parce que vu
36:43d'un regard, j'allais dire
36:45notre regard
36:47à nous, aux journalistes, on se dit que ce qui a fonctionné, c'est qu'il y avait plus
36:49d'hommes, en fait.
36:51Pas seulement. Vous avez eu un effet
36:53pendant les JO, vous avez eu un effet
36:55masse de présence d'effectifs.
36:57D'abord, c'était qu'à Paris et en région de
36:59France. 35 000 hommes en moyenne
37:01chaque jour, sans compter les 18 000
37:03militaires de l'opération Sentinelle et les agents de sécurité
37:05privés. C'est ça. Sur les 18 000 militaires
37:07sentinelles militaires, il y en avait 10 000
37:09sur voie publique et 8 000 des services spécialisés.
37:11C'est ça la clé ? Il faut plus d'hommes sur le terrain ?
37:13Oui, il faut plus de visibilité sur le terrain
37:15à des endroits stratégiques et à des moments
37:17stratégiques. Pour les jeux, on a eu cet effet masse
37:19mais je rappelle
37:21que les jeux, c'était 85 % à Paris
37:23et en région de France et les jeux paralympiques,
37:2595 %. Nous étions présents à des
37:27endroits évidemment autour des sites, donc c'était
37:29très visible, mais surtout dans les transports en commun,
37:31des horaires à des endroits très précis, au moment
37:33où il y avait des flux de personnes et dans des lieux de grands
37:35rassemblements de personnes. Et c'est ça qui a donné ce
37:37sentiment à nos concitoyens
37:39d'un effort accru des
37:41forces de l'ordre et aussi force à être constatée
37:43aux délinquants puisque la délinquance s'est quand même
37:45complètement effondrée pendant cette période.
37:47On voit les chiffres à l'antenne. Elle s'est complètement effondrée
37:49pendant cette période, nonobstant certains commentateurs
37:51qui ont cru utile de comparer les semaines les unes
37:53après les autres, peu importe. Donc la délinquance
37:55s'est effondrée. Et donc il a
37:57ce que nous demande le
37:59ministre de l'Intérieur évidemment, c'est de retenir
38:01cette même méthode. On n'aura jamais la fait masse
38:03qu'on a eue. Le jour de la cérémonie d'ouverture, j'avais
38:0545 000 personnes à ma disposition.
38:07Ça n'arrivera plus jamais. Par contre,
38:09cette idée de faire des diagnostics précis
38:11département par département,
38:13des zones criminogènes, des endroits
38:15où il est important que les forces de l'ordre soient visibles,
38:17présentes, je pense encore une fois aux transports
38:19en commun, aux gares, aux lieux de grands rassemblements,
38:21c'est une idée qu'il faut retenir.
38:23Mais c'est déjà ce qui avait été fait
38:25par Gérald Darmanin au titre
38:27des plans délinquance zéro, deux ans
38:29avant les Jeux Olympiques. Et donc il faut
38:31la déclaration politique
38:33de Michel Barnier, il demande de refaire
38:35la même chose que pendant les Jeux, ça veut dire
38:37département par département, cibler les secteurs
38:39qui sont les plus criminogènes,
38:41cibler les secteurs où il y a le plus de monde
38:43et être présent, visible à ces moments-là.
38:45Vous avez aussi utilisé pendant les Jeux
38:47la vidéo
38:49algorithmique, c'est-à-dire des
38:51caméras, il y en avait 185,
38:53qui sont couplées à de l'intelligence artificielle
38:55et qui doivent permettre de repérer des mouvements suspects.
38:57Quel bilan vous en tirez ?
38:59Est-ce que malgré le fait que ça n'ait mené
39:01pendant les Jeux Olympiques à aucune
39:03interpellation, vous êtes convaincu
39:05de cette efficacité et vous souhaitez continuer d'en déployer ?
39:07Alors d'abord, le but c'était pas
39:09d'interpeller des gens, c'était pas le but,
39:11c'était pas d'interpeller des gens, ensuite vous dire
39:13ce qu'est
39:15la vidéo. Et pourtant si elle repère un mouvement
39:17suspect, ça doit déclencher ?
39:19La vidéo algorithmique c'est un outil qui
39:21permet aux opérateurs vidéo,
39:23à la préfecture de police on a des dizaines de milliers de caméras,
39:25je sais pas si vous vous rendez compte,
39:27donc ça permet à des opérateurs vidéo d'avoir
39:29des alertes qui attirent leur attention sur
39:31une situation anormale, ça n'est que ça.
39:33Mais c'est quoi une situation anormale ?
39:35Il y a huit cas qui ont été prévus par la loi puisque
39:37la vidéo algorithmique c'est qu'une expérimentation.
39:39En mars 2025 on la reconduira
39:41ou pas. Donc il y a huit cas d'usage,
39:43dont certains que nous avons trouvés
39:45très intéressants,
39:47notamment ceux qui permettent de détecter un individu
39:49dans une zone interdite,
39:51ceux qui permettent de détecter
39:53une densité de foule trop importante,
39:55ceux qui permettent de détecter une foule
39:57qui évolue à contresens de ce qui devrait être
39:59la normalité, et là vous avez l'opérateur
40:01qui a son attention attirée et qui peut regarder
40:03ce qu'il se passe. Donc nous nous considérons
40:05que l'expérimentation elle est probante,
40:07on l'a proposé évidemment au ministre
40:09de l'Intérieur, qui a déjà
40:11annoncé qu'il était évidemment
40:13favorable à sa reconduction.
40:15Les défenseurs des libertés
40:17vous diront jusqu'où va-t-on,
40:19notamment est-ce que ça mène à la reconnaissance faciale ?
40:21Non, il n'y a pas de reconnaissance faciale
40:23dans le dispositif, c'est une alerte, une aide aux opérateurs.
40:25Les défenseurs des libertés, ils oublient
40:27que les premiers défenseurs des libertés, c'est les forces de l'or.
40:29Premier défenseur des libertés,
40:31c'est votre serviteur et l'ensemble de ses
40:33collaborateurs, les 45 000 agents.
40:35En tout cas, reconnaissance faciale, non, c'est pas prévu
40:37à l'heure du jour à Paris.
40:39Absolument pas prévu, et il y aura
40:41je l'espère une reconduction sur ces cas d'usage
40:43qui sont avérés très utiles.
40:45Nous sommes évidemment très satisfaits
40:47de l'utilisation de la vidéo algorithmique.
40:49Oui, alors parlons de Paris,
40:51la zone à trafic limité qui a été mise en place
40:53à partir de cette semaine.
40:55Est-ce que vous avez déjà
40:57des premiers retours ? Est-ce que ça fonctionne ?
40:59Est-ce que vous êtes satisfaits de la manière dont ça se passe ?
41:01Alors, la zone à trafic limité
41:03a été instaurée par une décision conjointe,
41:05je tiens à le rappeler, puisque le préfet de police
41:07a des compétences sur un certain nombre de voies
41:09sur cette zone à trafic limité.
41:11Donc c'est un arrêté conjoint
41:13de la ville de Paris, madame Hidalgo
41:15étant compétente sur certaines voies, moi sur d'autres.
41:17Et donc, elle est le fruit
41:19d'une concertation qui a été menée pendant plusieurs années,
41:21au terme de laquelle
41:23il y a eu énormément de concessions
41:25qui ont été faites par la ville de Paris.
41:27Notamment sur le périmètre,
41:29donc le périmètre ne porte plus
41:31que sur les arrondissements
41:331, 2, 3, 4,
41:35Donc c'est vraiment l'hyper-centre de Paris.
41:37Hyper-centre de Paris, sur Paris-Centre en fait.
41:39Et puis,
41:41ont été exclues les îles,
41:43l'équéau qui était initialement,
41:45qui devait être englobé dans cette zone.
41:47Ont été exclues,
41:49notamment le boulevard Saint-Germain.
41:51Donc il y a eu énormément de concessions qui ont été faites.
41:53Des concessions sur la date d'entrée en vigueur.
41:55On avait demandé que ce soit après les JO
41:57et pas avant. Et puis, il y a des concessions
41:59énormes qui ont été faites par la ville,
42:01sur les usagers, ceux qui peuvent rentrer
42:03dans cette zone à trafic limité.
42:05Et pourquoi ça inquiète ?
42:07On ne comprend pas qui peut rentrer
42:09et avec quel justificatif ?
42:11Je vais vous expliquer.
42:13Au bout d'un moment, il est arrivé à son terme.
42:15Au bout d'un moment, il faut trancher.
42:17J'ai demandé beaucoup de choses à Mme Hidalgo.
42:19Elle a répondu positivement à toutes mes demandes.
42:21Au bout d'un moment, je suis un homme responsable.
42:23Je ne peux pas aller plus loin
42:25que ce que j'ai demandé.
42:27Sauf à dire, on est contre la ZTL, on n'en fait pas.
42:29Je ne crois pas que ce soit une position gouvernementale
42:31que d'être contre les zones à trafic limité.
42:33Ça, c'est le premier sujet.
42:35C'est pas une zone où on interdit
42:37la circulation automobile.
42:39C'est n'importe quoi de voir ça et d'entendre ça.
42:41Le principe d'une zone à trafic limité,
42:43c'est que vous circulez en motorisé
42:45à l'intérieur de cette zone
42:47quand vous avez quelque chose à y faire.
42:49Vous êtes riverain, vous êtes commerçant.
42:51Vous allez dans un restaurant par exemple
42:53qui est prévu dans la zone.
42:55Vous allez faire du shopping.
42:57Vous allez rendre visite à un ami.
42:59Tout ça, c'est autorisé.
43:01Mais bien sûr, il faut que vous ayez quelque chose à y faire.
43:03Il faut que le point de départ ou le point de destination
43:05soit dans la zone.
43:07Ce qu'on vise à interdire, c'est le trafic.
43:09Ils ne font que passer, que traverser cette zone.
43:11C'est tout.
43:13Et encore, même pour le transit,
43:15il y a beaucoup de dérogations.
43:17Notamment pour les véhicules de service public,
43:19les transports en commun, etc.
43:21La zone à trafic limité, ça n'est que ça.
43:23Après, il y a une deuxième branche à votre question.
43:25La première, j'y réponds,
43:27si ce n'est pas une interdiction généralisée
43:29de la circulation automobile.
43:31La seconde, quel contrôle ?
43:33Mais c'est justement une autre concession
43:35qu'a faite Anne Hidalgo qui est très importante.
43:37On va faire en fonction, ensemble,
43:39les conditions qui vont être fixées
43:41pour contrôler les véhicules.
43:43C'est-à-dire, en fait, quel type de contrôle
43:45et quelle modalité de justificatif
43:47on va devoir produire.
43:49Et ça, on va le faire ensemble avec Mme Hidalgo.
43:51D'ailleurs, les opérateurs économiques...
43:53Mais vous vous penchez pour quoi, par exemple,
43:55des QR codes comme on a pu voir
43:57avant, s'inscrire sur une plateforme ?
43:59Les opérateurs économiques que j'ai rencontrés,
44:01personnellement, je les ai rassurés
44:03sur ces sujets-là, et je leur ai dit
44:05qu'on serait là, à vos côtés, comme on l'a été
44:07pendant les Jeux. Pendant les Jeux,
44:09on a énormément concerté avec les professionnels
44:11et finalement, ça s'est très bien passé.
44:13Tout le monde est très satisfait de la façon
44:15dont on a géré tout ça. Mais on va faire
44:17la même chose pour la ZTL.
44:19Moi, alors, pour répondre à votre question
44:21à titre personnel, je ne suis pas favorable
44:23aux QR codes. D'abord, la ZTL, ce n'est pas
44:25un endroit comme pendant les Jeux.
44:27Pendant les Jeux, on avait des périmètres
44:29d'interdiction de circulation.
44:31Là, vous aviez des barrages physiques.
44:33Ce n'est pas la même chose. Il n'y a pas de dispositif physique.
44:35On rentre, on sort. Moi, personnellement, je ne suis pas favorable
44:37aux QR codes. Pendant les Jeux, c'était important
44:39parce que le dispositif était plus strict et c'était
44:41deux fois quinze jours. Là, on est
44:43sur un dispositif permanent, donc je suis plutôt
44:45favorable au justificatif libre, mais on va en parler
44:47avec les professionnels. – Et la limitation
44:49à 50 km heure sur le périphérique
44:51parisien qui est mise en place depuis
44:53quelques semaines, là aussi, ça vous satisfait, la manière
44:55dont ça se passe ? – Le ministre des Transports
44:57a clairement rappelé
44:59la position qui est celle de l'État
45:01et à laquelle, évidemment, je souscris
45:03ce qui était la nôtre, y compris
45:05le précédent gouvernement,
45:07c'était d'être opposé
45:09à cette mesure. On était opposé à cette mesure
45:11pour la bonne et simple raison qu'elle est
45:13pénalisante pour tous ceux qui partent
45:15au travail tôt et qui rentrent du travail
45:17tard, puisque rouler à 50 km
45:19à l'heure, il y a une perte de temps
45:21dont nous n'étions pas
45:23favorables, mais le ministre des Transports
45:25l'a rappelé, c'est évidemment une réalité,
45:27c'est une décision qui appartient
45:29uniquement à la ville de Paris, c'est une compétence
45:31de la ville de Paris, moi je n'aurais pu m'y opposer
45:33si il y avait des aménagements physiques,
45:35ça n'est pas le cas, ce sera évidemment autre chose
45:37pour la voie réservée, mais là,
45:39comme l'a annoncé le ministre des Transports, pour la voie réservée
45:41il y a une concertation qui est en cours.
45:43– Vous savez que cette question de la zone à trafic
45:45limitée et des 50 km heure, c'est
45:47le sujet qui suscite le plus de réactions
45:49de nos téléspectateurs, je reçois
45:51sur mon téléphone beaucoup de questions
45:53adressées par ceux qui nous regardent et qui nous écoutent sur le sujet,
45:55donc c'était bien que vous puissiez expliquer
45:57comment ça fonctionne et où ça va.
45:59J'ai aussi une question de téléspectateurs que je voulais vous poser,
46:01Laurent Nouniez de Marie,
46:03Marie qui a lu
46:05que les agriculteurs voulaient se mobiliser
46:07la semaine prochaine et qui vous demande
46:09qu'avez-vous prévu pour empêcher que les routes soient bloquées
46:11à Paris et en Ile-de-France, et j'imagine que
46:13Marie fait référence
46:15au mouvement des agriculteurs pas contents
46:17parce que le Mercosur,
46:19parce que de mauvaises récoltes,
46:21parce que des inquiétudes,
46:23et qui effectivement lance un appel à action
46:25la semaine prochaine
46:27à partir de mémoire du 15 octobre,
46:29donc ça tomberait vers le week-end prochain,
46:31est-ce que la préfecture de Paris
46:33travaille sur un scénario
46:35de blocage des routes à Paris et en Ile-de-France ?
46:37Oui, on travaille toujours
46:39à ce type de scénario,
46:41il y a effectivement des annonces
46:43qui ont été faites, qui ont retenu toute notre attention,
46:45notamment évidemment en région Ile-de-France,
46:47je vous rappelle qu'il y a eu un mouvement
46:49l'année dernière,
46:51donc moi en tant que préfet de zone,
46:53avec l'ensemble des préfets de la région Ile-de-France,
46:55où je crois que
46:57lors du précédent mouvement les choses s'étaient plutôt
46:59bien passées,
47:01nous avions géré ça en discussion
47:03avec les organisations syndicales,
47:05il y avait eu un certain nombre de blocages, on avait organisé des déviations
47:07et on avait fait en sorte que jamais
47:09ces blocages n'entrent dans l'agglomération
47:11parisienne, comme vous vous en souvenez,
47:13j'avais d'ailleurs fait intervenir les forces de l'ordre
47:15à Rungis, là où nous étions dans le département
47:17du Val-de-Marne, voilà, on vaillera à ce qu'il y ait
47:19le moins de désagréments possibles,
47:21tout en préservant, comme on le fait toujours,
47:23la liberté d'expression et de manifestation.
47:25Voilà, et Marie a sa réponse, merci Laurent Nouniez
47:27d'avoir été l'invité de BFM politique,
47:29merci à Amandine et Ludovic de m'avoir accompagné
47:31et à la régie pour la réalisation de cette émission.

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