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Les Stars de la Mafia Allen Dorfman DOC FRENCH
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00:36 En 1979, le FBI lance une vaste opération de surveillance électronique.
00:41 Leur cible, Allen Dorfman.
00:44 Dorfman était celui qui rendait les choses possibles, le génie de la compta.
00:52 Pourtant, ce n'est pas un mafieux. Il n'est pas non plus italien.
00:56 Son arme de prédilection n'est pas le pistolet, mais le stylo.
01:01 C'était un criminel en col blanc.
01:04 Il n'avait ni scrupules, ni morale.
01:08 Le FBI le suspecte d'avoir détourné un milliard de dollars de fonds de pension au profit de certains parrains.
01:13 Les fonds de pension étaient une mine d'or.
01:18 En tant que banquier de la mafia, il a financé les casinos de Las Vegas.
01:22 C'était un associé précieux parce qu'il pouvait rapporter gros.
01:26 Il gravite autour des plus grands mafieux, mais il est dans le collimateur du FBI.
01:32 Voici l'histoire incroyable d'une traque sans merci,
01:37 et de la chute d'un homme qui entraînera derrière lui les pertes les plus lourdes de l'histoire de la mafia.
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01:57 Avant de sombrer dans le crime organisé,
01:59 Allen Dorfman sert dans le corps des Marines pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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02:13 Il donne des cours de self-défense adaptés aux femmes,
02:16 et devient entraîneur sportif pour 4000 dollars par an.
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02:23 Mais il cherche à mieux gagner sa vie.
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02:31 Par chance, son beau-père pourrait être en mesure de lui donner un coup de pouce.
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02:40 Paul Dorfman, alias Red, est un mafieux de Chicago à l'ancienne.
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02:49 Il est connu pour ses liens étroits avec le syndicat de camionneurs américains.
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02:57 En 1953, ce syndicat compte près d'un million deux cent mille membres.
03:02 Un ordre de grève peut paralyser le pays tout entier.
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03:08 Il est connu à travers les Etats-Unis sous le nom de Teamsters.
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03:18 L'un de leurs représentants, Jimmy Hoffa, ambitionne de devenir président de ce syndicat puissant.
03:24 Red Dorfman accepte de l'y aider.
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03:30 Un certain nombre d'éléments nous poussent à croire que Hoffa a eu des liens avec le crime organisé,
03:37 afin de gagner un peu plus de pouvoir.
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03:42 En retour, le parrain de Chicago demande à Hoffa d'embaucher son fils
03:46 comme superviseur du système d'assurance sociale des Teamsters.
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03:56 Peu importe qu'Alan Dorfman n'ait aucune qualification dans ce domaine
04:00 et qu'il n'ait même jamais travaillé dans un bureau.
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04:08 Mais l'influence de son beau-père est telle qu'il parvient à se faire embaucher à ce poste.
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04:21 Tout employeur d'un camionneur affilié doit payer une prime d'assurance à l'agence de Dorfman.
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04:30 L'affaire se révèle très lucrative et l'argent commence à couler à flot.
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04:41 Il portait des vêtements de luxe.
04:45 Je me souviens l'avoir vu avec un manteau en laine de chameau hors de prix.
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04:52 Il conduisait de très belles voitures,
04:56 avait une belle villa à Lincolnwood.
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05:02 Et il sortait dans les plus grands restaurants.
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05:08 Il avait toujours beaucoup d'argent à dépenser.
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05:16 L'affaire est bonne pour les deux parties.
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05:22 En une dizaine d'années, Allen Dorfman devient millionnaire.
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05:28 Quant à Jimmy Hoffa, il gravit les échelons du syndicat.
05:33 Mais il y a des nuages à l'horizon.
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05:45 À Washington, les autorités s'inquiètent de l'alliance entre le crime organisé et un syndicat de travailleurs.
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05:55 En 1957, la commission sénatoriale McClellan entame une enquête sur ce phénomène.
06:01 Pour Jimmy Hoffa et Allen Dorfman, cela n'augure rien de bon.
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06:10 La commission établit que Dorfman a touché 3 millions de dollars provenant des polices d'assurance des camionneurs.
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06:18 Une bonne partie provient de l'augmentation drastique des cotisations.
06:23 Mais la tarification est libre. Les sénateurs ne peuvent rien y faire.
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06:31 En revanche, ils finissent par découvrir des pratiques illégales.
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06:38 Dorfman a encaissé plus de 330 000 dollars en cash pour des dépenses non spécifiées.
06:44 Et Hoffa a touché un prêt qu'il n'a jamais remboursé.
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06:53 Un jeune juriste, conseiller juridique de la commission, interroge Hoffa à ce sujet.
06:58 Son nom, Robert Kennedy.
07:00 "Avez-vous emprunté cette somme d'argent en une seule fois ? Vous souvenez-vous dans quel but ?"
07:03 "C'était pour quelque chose dont j'avais besoin à l'époque. Je ne me souviens plus quoi."
07:08 "C'était un prêt en espèces ?"
07:10 "Oui."
07:11 "Sans conditions particulières ?"
07:12 "C'est ça."
07:13 "Et sans pourcentage d'intérêt ?"
07:14 "C'est ça."
07:15 "Vous l'avez remboursé ?"
07:16 "Non."
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07:20 La commission suspecte fortement que l'argent ait été utilisé pour verser des rétrocommissions à certains représentants syndicaux.
07:26 Rien ne le prouve.
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07:33 Hoffa et Dorfman peuvent repartir libres d'exploiter les caisses particulièrement garnies du syndicat.
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07:51 Mais si les contrats d'assurance rapportent beaucoup, ce n'est rien à côté du montant qui peut être tiré de l'épargne-retraite des camionneurs.
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08:03 Les cotisations mensuelles s'élèvent à des millions de dollars.
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08:12 La question était comment les investir.
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08:18 Jusque-là, Allen Dorfman réduisait les risques en réalisant des placements prudents.
08:22 Mais cette fois, Hoffa et lui vont mettre tous leurs oeufs dans le même panier.
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08:28 La mafia.
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08:30 "Le syndicat, l'épargne-retraite surtout, était une manne. C'était même la poule aux oeufs d'or."
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08:37 Le Central States Pension Fund reçoit alors le surnom de Banque de la Mafia.
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08:44 Mais à quoi peuvent servir tous ces millions de dollars ?
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08:52 A construire des casinos au beau milieu du désert, à Las Vegas.
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08:58 "Le premier casino était le Flamingo Hotel. Il a été construit par la mafia.
09:04 C'est également elle qui a fait construire la plupart des autres."
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09:10 Le Stardust, le Fremont et le Desert Inn ont tous vu le jour grâce à l'argent de l'épargne-retraite du syndicat des camionneurs.
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09:19 Dans les années 60, ils sont également contrôlés par la mafia.
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09:27 "Dorfman a eu un rôle clé dans cette affaire.
09:31 C'est grâce à lui que l'influence de la mafia s'est à ce point étendue à Las Vegas.
09:37 Et les casinos rapportaient énormément aux mafieux de la région."
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09:43 Hoffa et Dorfman accordent 60 prêts pour un montant total de 91 millions de dollars.
09:49 Et avec des conditions de remboursement peu contraignantes.
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09:55 "Les emprunteurs n'avaient aucune garantie à délivrer.
09:58 Aucune vérification de solvabilité n'était faite.
10:02 C'est ce qu'une banque aurait commencé par faire avant d'accorder ses prêts."
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10:10 Il y a une raison qui pousse les deux hommes à prêter si facilement de l'argent.
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10:15 Ils reçoivent chacun une commission de 10% à chaque fois.
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10:22 "Alan Dorfman a réalisé beaucoup de prêts et a touché un pourcentage sur chacun d'eux."
10:28 Les sommes donnent le vertige.
10:31 "Imaginez que vous ayez un chantier à 900 000 dollars.
10:35 Je vais augmenter le prêt à 1 million pour que vous me versiez ma commission de 100 000 dollars."
10:41 "Personne n'y trouvait rien à redire.
10:45 Il y avait de l'argent pour tout le monde."
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10:51 La mafia n'aime généralement pas sortir d'argent.
10:55 Mais Hoffa et Dorfman sont des hommes de confiance.
10:58 Et tant pis si les camionneurs syndiqués se font léser au passage.
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11:07 Malheureusement pour les deux acolytes, en 1961, un nouveau président est élu et un vieil ennemi refait surface.
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11:17 Robert Kennedy est nommé procureur général des Etats-Unis.
11:22 En prenant ce poste équivalent à celui de ministre de la justice, il jure de mettre à genoux le crime organisé.
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11:31 Il opère de nombreux changements au sein du ministère de la justice et du FBI.
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11:39 Il crée un service d'investigation directement rattaché au ministère.
11:43 Et s'en prend directement à la corruption interne au syndicat.
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11:49 Il augmente nettement le nombre de juristes travaillant dans les unités anti-crime organisées et anti-raquettes.
11:54 En faisant passer leurs effectifs de 17 à 63.
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12:02 Une section en particulier se montre très active.
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12:07 "C'était l'unité du droit du travail. J'en faisais partie.
12:11 La presse l'appelait l'unité anti-OFA."
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12:16 Faire tomber OFA n'est pas si simple.
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12:20 En octobre 1962, le syndicaliste est entendu.
12:24 On le soupçonne d'avoir reçu des dessous de table d'une société de transport.
12:28 Mais le verdict reste incertain.
12:31 Heureusement, la chance sourit à l'accusation.
12:35 OFA va commettre une erreur qui va faire basculer la situation.
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12:40 S'il n'avait rien fait, je suis sûr que le jury l'aurait reconnu non coupable.
12:44 Il s'en serait sorti très certainement victorieux.
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12:50 En grand manipulateur, OFA ne peut pas se résoudre à courir de risque en laissant le jury libre de choisir.
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12:58 Il s'est senti obligé d'influencer le jury et il a été pris la main dans le sac.
13:02 Il a donc été condamné pour obstruction à la justice.
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13:10 Lui qui ne risquait qu'une peine d'un an de prison pour les faits qui lui étaient reprochés,
13:15 voit la sentence s'alourdir.
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13:24 Nous sommes devant la cour du district,
13:27 où James OFA vient de se mettre à disposition de la justice
13:31 pour purger sa peine de huit ans de prison.
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13:37 OFA est rayé de l'équation.
13:40 Mais cet emprisonnement sera favorable à quelqu'un.
13:44 Avant d'être incarcéré, OFA a déclaré
13:48 "C'est Alain qui va prendre la suite."
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13:56 Ces quelques mots ont suffi à faire de l'ancien entraîneur sportif,
14:00 l'un des financiers les plus influents d'Amérique.
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14:05 Il contrôle désormais une montagne d'argent de 400 millions de dollars.
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14:13 On aurait pu le qualifier de PDG de la société Crimes & Compagnie,
14:17 ou peut-être de directeur financier de la mafia, ce serait plus adéquat.
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14:26 Je ne pense pas que n'importe qui aurait pu le faire.
14:30 Il avait les compétences, le caractère
14:34 et l'absence de morale nécessaire pour travailler au sein de la mafia.
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14:43 Mais Alain Dorfman réalise qu'il n'a pas tout le contrôle qu'il voudrait.
14:47 Les épargnes retraites sont trop importantes pour la mafia.
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14:56 Le parrain de Chicago décide de lui affecter un conseiller.
14:59 Il s'agit de Joey Lombardo, surnommé "Le Clown".
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15:17 Les mafieux ne faisaient pas confiance à Alain Dorfman.
15:22 Ils ont donc envoyé Lombardo en tant qu'observateur.
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15:32 Joey le Clown n'est pas un tendre.
15:35 Il a gagné son surnom du fait de ses plaisanteries incessantes.
15:38 Mais c'est un malfrat patenté et un tueur impitoyable.
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15:45 Je pense que Lombardo ne respectait personne.
15:48 Il avait une certaine estime pour ce que Dorfman faisait.
15:54 Mais la seule personne qui l'appréciait, c'était lui-même.
15:59 Ça n'allait pas chercher plus loin.
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16:04 Lombardo a supervisé les casinos de Las Vegas.
16:08 Désormais, bien que n'ayant aucune fonction officielle,
16:11 il épaule Alain Dorfman dans l'affaire des épargnes retraites.
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16:23 Il se présentait tous les jours au bureau pour voir ce qu'Alain Dorfman faisait.
16:32 Et le cas échéant, lui donnait des conseils
16:36 pour s'assurer qu'il faisait ce que la mafia attendait de lui.
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16:45 C'était bien le seul avec qui Dorfman ne se disputait pas.
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16:53 Les deux hommes finissent par s'entendre.
16:56 Avec le soutien de Lombardo, Dorfman approuve un prêt d'un million de dollars
16:59 servant uniquement à renflouer les caisses de la mafia.
17:03 Tout le monde savait qu'il était dans les petits papiers de la mafia,
17:07 mais il n'était qu'un outil pour l'outfit de Chicago.
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17:12 Peu importe que ce soit grâce à des assurances retraites que traite Alain,
17:16 l'activité rapporte des millions de dollars par an.
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17:21 C'était un criminel en col blanc.
17:25 Il contrôlait l'argent.
17:28 Il ne saurait jamais aller se compromettre dans un braquage
17:32 ou un vol à main armée ou dans de la corruption.
17:35 C'était un criminel d'une autre trompe.
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17:42 Ses prêts frauduleux ont déjà amputé plus de 15 millions de dollars
17:45 sur les fonds de l'assurance retraite.
17:48 Mais Dorfman, lui, touche des milliers de dollars de commission à chaque nouveau prêt.
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17:56 Les affaires marchent si bien qu'il arpente les États-Unis
17:59 pour les prêts privés achetés à Frank Sinatra.
18:04 Bien évidemment, le FBI ne reste pas les bras croisés.
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18:17 En octobre 1972, la cour de Chicago apprend que Léo Horvath,
18:22 homme d'affaires, a demandé un prêt d'un million et demi de dollars.
18:28 Il a reversé personnellement une commission de 55 000 dollars en cash à Dorfman.
18:34 Deux jours plus tard, le prêt était accordé.
18:40 Cette fois, la manigance est démasquée et Dorfman reconnu coupable.
18:46 Le banquier de la mafia est dans de beaux draps.
18:52 Pour une raison inconnue, le magistrat ne condamne Dorfman
18:56 à un an de prison fédérale. Cette peine ne risque pas d'enrayer sa carrière.
19:01 Bien au contraire.
19:05 Cette condamnation pour fraude ne l'a vraiment pas perturbée.
19:11 Ça a même plutôt assis sa réputation.
19:14 Il a fait son temps et il a repris les affaires.
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19:26 Avec l'appui de Lombardo, non seulement le pillage des assurances retraites des camionneurs continue,
19:31 mais a une cadence nettement supérieure.
19:37 Entre 1972 et 1976, il approuve pour 186 millions de dollars de prêts
19:43 afin de financer le développement des casinos de Las Vegas.
19:49 20 millions pour le Césars Palace à lui seul.
19:54 Et 23 millions pour le Circus Circus.
20:00 La commission de Dorfman, 7% du chiffre d'affaires du Circus Circus, soit des millions.
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20:22 Mais le FBI n'a pas abandonné la lutte.
20:29 En 1974, les éléments à charge sont suffisants pour inculper Dorfman et Lombardo
20:34 pour le détournement d'un million quatre cent mille dollars.
20:41 Une fois encore, Dorfman risque une lourde peine de prison.
20:49 L'un des témoins clés de l'affaire est un homme d'affaires, Daniel Seifert.
20:53 C'est lui qui a dénoncé la fraude.
20:58 S'il parle devant le jury, Dorfman et Lombardo vont tomber.
21:03 La mafia n'hésite alors pas une seconde à protéger une telle source de revenus.
21:09 Ils étaient prêts à abattre des témoins pour les empêcher de se rendre à l'audience.
21:19 Un samedi, Daniel Seifert se rend à son bureau pour retrouver sa femme.
21:26 Cette dernière est poussée dans la salle d'eau sous la menace d'une arme.
21:33 Le témoin tente de s'échapper.
21:38 Un premier tir de fusil à pompe le touche, mais il continue.
21:44 Le second le met à terre.
21:48 Afin de ne prendre aucun risque, Daniel Seifert est ensuite abattu à bout portant.
22:06 Sans témoin, l'accusation tombe à l'eau.
22:12 Lombardo et Dorfman s'en sortent à nouveau.
22:20 Pour le ministère de la justice et le FBI, il est clair que Joe Lombardo et la mafia de Chicago sont prêts à tout pour permettre à Dorfman de poursuivre son oeuvre.
22:29 Ils ont effectivement raison.
22:32 Même les vieux amis ne sont pas à l'abri.
22:35 Le 23 décembre 1971, Jimmy Hoffa bénéficie d'un cadeau de Noël inattendu.
22:46 Une grâce du président Nixon.
22:50 Mais sitôt sorti de prison, Hoffa veut plus que la liberté.
22:55 Il veut retrouver son poste.
22:57 Je n'ai jamais trahi un seul travailleur.
23:00 J'ai toujours négocié les meilleurs contrats possibles.
23:03 Personne ne peut le nier et personne n'essaie de le faire.
23:06 J'ai trouvé les meilleures conditions pour les mutuelles de santé et j'en ai fait bénéficier tous nos affiliés.
23:12 Posez-leur la question, demandez-leur si je suis un vrai syndicaliste ou un vulgaire escroc.
23:16 Pour les huiles de la mafia, la machine fonctionne très bien avec Dorfman à ses commandes.
23:25 Ils peuvent très bien se passer du retour de Jimmy Hoffa.
23:32 Ce dernier le prend très mal.
23:35 Il commence à accuser ouvertement dans les médias la mafia d'avoir pris part à des faits de corruption
23:40 et cherche à expulser les mafieux siégeant au syndicat.
23:43 Il va même jusqu'à menacer de les empêcher de puiser dans l'épargne retraite.
23:49 Jimmy Hoffa a vraiment cru qu'il arriverait à tenir la dragée haute à la mafia.
23:56 Jamais il n'aurait pensé que ça allait finir de cette façon et que la mafia l'empêcherait de nuire.
24:03 Le 30 juillet 1975, le leader syndicaliste a disparu.
24:13 Hoffa a été vu pour la dernière fois au restaurant Red Fox dans la banlieue de Détroit.
24:20 Il semblait attendre un rendez-vous.
24:23 Il aurait laissé son véhicule dans le parking du restaurant et aurait disparu.
24:27 Malgré des recherches intensives dans tout le secteur, il est encore introuvable.
24:32 Le FBI affecte deux agents à la recherche de Jimmy Hoffa.
24:40 Il est officiellement déclaré mort en 1982.
24:45 Son corps n'a jamais été retrouvé.
24:49 Le FBI a été encore en recherche.
24:53 Le jour où le FBI a été déclaré mort.
24:57 La disparition de Hoffa ne suffit pas pour convaincre les agents du FBI de lâcher du lest.
25:12 En 1978, le ministère de la justice établit un nouveau plan d'attaque pour se débarrasser une fois pour toutes d'Alan Dorfman.
25:20 Nous nous concentrions sur Dorfman parce qu'il était l'élément central de la fraude concernant l'épargne-retraite des États du centre.
25:31 En l'arrêtant, non seulement la mafia perdra une source d'approvisionnement importante,
25:39 mais les enquêteurs sont persuadés qu'ils pourront faire tomber de nombreux mafieux sur tout le territoire national.
25:45 Nous voulions obtenir les contacts de Dorfman et établir ses liens avec l'ensemble des individus impliqués dans la fraude.
25:55 Que ce soit des mafieux, des représentants du syndicat, ou des représentants officiels du gouvernement.
26:05 Mais les enquêteurs réalisent que la tâche ne sera pas aisée.
26:09 Afin d'avoir une chance de mener leur mission à bien, ils vont utiliser des moyens d'écoute à une échelle encore inédite.
26:20 Leur plan ? Enregistrer toutes les conversations téléphoniques de Dorfman en espérant qu'il évoque un sujet incriminant.
26:31 C'était une opération qui demandait beaucoup de main-d'œuvre.
26:37 Il a fallu batailler pour convaincre la direction de nous donner des effectifs supplémentaires.
26:45 Les dirigeants du FBI craignent que le dispositif soit bien trop coûteux.
26:51 Ils se demandaient combien de temps ça allait durer.
26:56 Ce qui est une question tout à fait légitime puisque nous comptions le faire aussi longtemps que nécessaire.
27:01 Il y a un autre obstacle. Réaliser une écoute téléphonique chez Dorfman n'est pas une mince affaire.
27:08 Chaque appel entrant pouvait être transféré sur l'une des lignes téléphoniques d'Alan Dorfman.
27:17 On ne pouvait pas se contenter d'écouter une seule fois le téléphone.
27:24 On ne pouvait pas se contenter d'écouter une seule ligne.
27:28 Il nous les fallait toutes.
27:32 Le problème, c'est que pour que les enregistrements soient recevables en justice, il faut une commission rogatoire pour chaque ligne.
27:40 Il a fallu qu'on demande au juge de nous signer un mandat pour 15 ou 16 lignes téléphoniques.
27:52 Finalement, la direction donne le feu vert.
27:55 Le 29 janvier 1979, un magistrat autorise la mise sur écoute de plusieurs lignes.
28:02 L'opération "Pendorf" commence.
28:06 Le FBI loue des locaux près des bureaux de Dorfman afin que les lignes téléphoniques puissent être redirigées.
28:19 Les gens écoutent la moindre de ses conversations.
28:23 Tout à coup, son univers s'ouvre à eux.
28:28 Dès le premier jour, ils enregistrent Dorfman en train de parler d'un détournement de 90 millions de dollars destiné à la construction du casino Aladdin à Las Vegas.
28:44 Quand Alan Dorfman ne jouait pas au golf et qu'il ne se trouvait pas dans son bureau, vous étiez sûr de le voir aux côtés de gangsters, de répondre à leurs éventuels besoins et de faire jouer son influence.
28:59 En clair, il se comportait presque comme le ferait un courtier en assurance de nos jours.
29:05 Quelques jours plus tard, les enquêteurs vont en apprendre encore un peu plus.
29:13 Le 2 février, ils sont sidérés de l'entendre tenir des propos évoquant un certain nombre de délits.
29:19 Le détournement de fonds provenant de l'épargne retraite des camionneurs, l'élaboration de faux certificats d'or et même un complot pour tuer le président du syndicat.
29:34 C'était un jour comme un autre pour Alan Dorfman.
29:39 Au cours des 6 derniers mois suivants, le FBI écoute 112 000 appels, en enregistre plus de 3500 et capte près de 1000 conversations.
29:55 Mais les enquêteurs ont besoin d'en entendre plus.
30:07 Ils ne peuvent pas se contenter des appels téléphoniques.
30:10 Ils veulent placer des micros.
30:12 Les éléments recueillis grâce aux écoutes téléphoniques nous ont permis de saisir le juge pour demander la pose de microphone dans le bureau de Dorfman.
30:25 Seulement, ce type de dispositif est une atteinte à la vie privée.
30:35 Obtenir le feu vert de la cour ne sera pas si simple.
30:38 Les magistrats sont toujours un peu frileux quand il s'agit du respect de la vie privée.
30:44 C'est un sujet délicat.
30:46 Ce n'est pas facile d'obtenir une commission regatoire pour placer des micros.
30:52 Parce qu'il faut convaincre pas mal de monde à Washington que c'est nécessaire.
31:00 Le contrôleur se charge lui-même de convaincre le juge fédéral de lui octroyer le précieux sésame.
31:05 Document en main, le FBI n'a plus désormais qu'à s'introduire dans le bureau de Dorfman.
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31:33 Nous nous sommes introduits discrètement pendant la nuit.
31:40 Nous avions un informateur qui travaillait à ses côtés.
31:43 Nous lui avons demandé de louer une place de stationnement dans le parking de l'immeuble.
31:51 C'était notre point d'entrée.
31:54 Ensuite, nous n'avions plus qu'à prendre l'ascenseur.
31:57 Les agents vont effectuer cette visite pour installer deux micros.
32:07 Le FBI peut entendre tout ce qui se dit à l'intérieur des locaux.
32:11 Tout ce que vous aurez, c'est des promesses à deux balles.
32:17 On n'aura rien de plus.
32:19 Où ça va nous mener ?
32:21 Il était très grossier.
32:23 Il n'arrêtait pas de jurer.
32:25 Il était arrogant.
32:28 Et se mettait vite en colère quand quelque chose n'était pas fait.
32:33 Est-ce que tu m'as jamais donné un centime ?
32:37 Est-ce que tu as donné un centime à OFA ?
32:38 Si oui, première nouvelle.
32:40 Et à la limite, je m'en fiche parce que je n'ai rien eu.
32:42 Il ne mâchait pas ses mots.
32:45 Il devait dire au moins une grossièreté par phrase.
32:48 Les enquêteurs enregistrent une conversation entre Allen Dorfman et Joey Lombardo.
33:00 Étonnamment, Dorfman se montre beaucoup moins agressif.
33:05 Il pouvait hurler des ordres comme un sergent des Marines,
33:08 mais quand il était avec quelqu'un de la mafia, comme un parrain de Chicago,
33:12 il changeait totalement de comportement.
33:15 Qu'est-ce qu'il en a tiré ?
33:18 Je dirais entre 3 et 5 millions de dollars.
33:21 Entre 3 et 5 millions ?
33:23 Ça représente nos 25 %.
33:25 Ce pourcentage, on veut le récupérer très vite.
33:30 Vous pouvez en faire la demande ?
33:31 On en fait la demande, il va avoir des ennuis.
33:34 L'écoute de ces conversations ne faisait que confirmer ce que nous pensions de Lombardo.
33:44 Nous les avons enregistrés pendant qu'ils lisaient le Wall Street Journal, le matin.
33:52 Ils discutaient ensuite des questions.
33:58 Ils discutaient ensuite des articles.
34:00 Et je peux vous dire qu'ils avaient tous les deux la même capacité d'analyse.
34:06 Dorfman et Lombardo étaient deux cerveaux.
34:11 Il existe cependant une différence significative entre les deux hommes.
34:20 Une différence que l'on observe facilement dans cet enregistrement où figure un associé, Maurice Schenker.
34:28 Allen est inoffensif.
34:30 Mais les gens qui en ont après lui ne le sont pas.
34:33 Tu vois ce que je veux dire ?
34:35 Bien sûr.
34:37 Laisse-moi te dire une chose.
34:39 Tu as 72 ans.
34:41 S'ils reviennent me voir pour me demander de te transmettre un message et que tu fais le malin, tu n'arriveras jamais à 73.
34:49 Ce que le FBI a toujours suspecté est désormais établi.
34:56 Joey LeClun est bel et bien un mafieux désigné pour soutenir coûte que coûte les actions d'Allen Dorfman.
35:03 Plus de 2000 bandes d'enregistrement des conversations et des communications du banquier sont retranscrites.
35:15 Mais Dorfman se montre le plus souvent assez prudent.
35:24 Comme tous les gangsters, il se croyait plus malin que les autres.
35:27 Il pensait qu'on ne l'attraperait jamais.
35:30 Pourtant, il va commettre une erreur.
35:36 L'un des micros capte une conversation.
35:42 Dorfman discute avec ses associés et fait référence à une rencontre.
35:46 Ce qui va suivre va sidérer le quêteur.
35:50 Ils n'en reviennent pas d'avoir enregistré ça.
35:54 Roy L. Williams, le président du syndicat des camionneurs, voudrait obtenir l'annulation d'un projet de loi concernant le transport routier.
36:01 Le texte est assez mal vu par le syndicat qui estime qu'il risquerait de nuire à leurs affaires.
36:18 De son côté, Howard Cannon, sénateur du Nevada, compte acquérir une parcelle de terrain pour faire construire une magnifique demeure à Las Vegas.
36:25 Or, un projet de construction d'un immeuble de neuf étages lui boucherait la vue.
36:37 La parcelle sur laquelle il doit être construit, à partir de la semaine prochaine, sera construite.
36:46 Le terrain sur lequel il doit être construit appartient au syndicat des camionneurs.
36:50 Le mercredi 10 janvier 1979, Howard Cannon et Roy Williams se rencontrent dans le bureau d'Allen Dorfman.
37:12 Le sénateur demande à Dorfman de régler le problème de vis-à-vis de sa future demeure.
37:16 Williams, de son côté, demande au sénateur de se charger personnellement du projet de loi portant préjudice au syndicat.
37:25 L'affaire est conclue et c'est un cas de corruption de fonctionnaire fédéral. Un délit grave.
37:41 A Washington, le sénateur honore sa part du contrat. Il s'arrange pour que le projet de loi dépende du comité qu'il dirige.
37:48 Il le reporte et l'enfuit tout en bas de la pile.
37:52 Hélas, Dorfman ne peut pas tenir sa promesse, à son plus grand désarroi.
37:56 Une nouvelle législation l'empêche d'intervenir sur la parcelle de terrain en question.
38:08 Sur les enregistrements, sa colère est palpable.
38:11 On entend très bien Allen Dorfman exprimer son mécontentement, dans le style qu'on lui connaît bien.
38:22 Quelque temps auparavant, il n'aurait pas hésité à faire pression pour obtenir ce qu'il voulait.
38:27 Mais il savait qu'il était observé et qu'il devait éviter les faux pas.
38:32 Un micro caché dans son bureau enregistre une conversation le 21 mai 1979, juste après un appel du sénateur Cannon venu aux nouvelles.
38:41 Embarrassé, Dorfman s'excuse pour le retard.
38:48 Lorsqu'il raccroche, il discute avec un associé présent dans le bureau.
38:55 C'était le sénateur Cannon.
38:58 Comment il va ? Quoi ?
39:01 Il s'est fait avoir à un point qui défie l'entendement.
39:04 Est-ce qu'il s'est occupé de la déréglementation ? Il te l'a dit ?
39:09 Bien sûr, mais on n'a pas tenu nos engagements envers lui. Je suis étonné qu'il me parle encore.
39:14 Howard Cannon n'obtiendra jamais ce qu'il voulait.
39:20 Mais le FBI en revanche, oui.
39:24 Les enquêteurs possèdent un enregistrement où l'on entend clairement Dorfman en train de corrompre un sénateur.
39:30 Au début de l'année 1980, après plus d'un an d'écoute, le FBI rend public l'opération Pendorf et s'apprête à passer à l'action.
39:47 Le dispositif de surveillance a parfaitement fonctionné.
39:52 Le sénateur Cannon s'empresse de s'expliquer face à la presse aidant tout mauvais agissement.
39:57 Je n'ai formellement toute implication pouvant être relatée par la presse dans des affaires liées à la législation sur les transports routiers
40:06 et dans une affaire immobilière au Nevada qui ne concerne qu'un groupe de copropriétaires dont je fais partie.
40:13 Si Cannon ne s'en tire bien, Dorfman ne peut pas être le seul à avoir été enregistré.
40:20 Si Cannon ne s'en tire bien, Dorfman est dans de sales draps.
40:23 L'homme qui a détourné des millions de dollars de l'épargne retraite des camionneurs est dans le collimateur de Doug Roller.
40:30 Compte tenu des éléments en notre possession, nous avons estimé que nous avions largement de quoi entamer des poursuites en justice.
40:46 Malgré les charges pesant contre lui, Allen Dorfman ne semble pas prendre la mesure de la gravité de la situation.
40:52 Lors des audiences, Dorfman était assez arrogant.
40:58 Il était présent physiquement, au banc des accusés, mais il ne prêtait aucune attention au débat.
41:13 Sous une apparente décontraction, il sait ce qu'il risque.
41:16 Un jour pendant le procès, Allen m'a présenté à son fils en lui disant "Tiens, regarde, c'est le salopard qui veut me jeter en prison."
41:29 Alors je lui ai répondu "Vous êtes un excellent acteur" et je me suis éloigné.
41:34 Dorfman risque une longue peine de prison, mais il sait qu'il lui reste encore une chance de s'en sortir.
41:41 Il peut compter sur d'autres soutiens que ses avocats.
41:54 La mafia s'est déjà montrée prête à tout pour protéger son banquier et aider les jurés à prendre la bonne décision.
42:03 [Bruit de téléphone]
42:12 Plusieurs d'entre eux ont reçu des appels téléphoniques très tôt le matin.
42:20 D'une personne à la voix grave.
42:23 Elle leur aurait dit qu'ils ne connaissaient pas toute l'histoire.
42:30 Lorsque les jurés signalent ces appels au président de la cour, la décision est prise de mettre le jury au secret.
42:36 Tous ses membres sont réunis dans un hôtel sous surveillance de la police.
42:41 Pour une fois, cette tentative de subordination a échoué.
42:53 Les méthodes traditionnelles de la mafia ne fonctionnent plus.
42:59 Rien ne pourra faire taire les témoins.
43:02 Lorsque les bandes de l'opération Pendorf sont lues pendant l'audience, la situation devient critique.
43:09 L'accusé devient témoin contre lui-même.
43:13 La salle d'audience résonne de ses obscénités, de sa colère et de sa frustration.
43:24 Quand cet arrangement a été passé, tu étais dans la même pièce que nous, Roy.
43:28 Toi aussi tu t'es engagé à suivre cet arrangement.
43:31 Ça n'a pas marché, tant pis, on s'en remettra.
43:35 Mais je vais te dire, je me fiche de savoir si cette dérèglementation te pourrit la vie ou s'il se passe quoi que ce soit d'autre.
43:50 Le meilleur élément à charge que l'on puisse utiliser, ce sont les propres mots du défendeur.
43:55 On ne peut pas revenir dessus.
43:57 On peut essayer de s'expliquer, mais une fois que c'est dit, c'est dit.
44:01 Le 15 décembre 1982, Allen Dorfman est condamné pour l'effet de corruption de fonctionnaire, en la personne d'Howard Cannon.
44:15 Le 15 décembre 1982, Howard Cannon est condamné pour l'effet de corruption de fonctionnaire, en la personne d'Howard Cannon.
44:21 L'opération Penndorf est un succès et elle va porter un coup terrible à la mafia.
44:42 A Chicago, pour Allen Dorfman, c'est un Noël bien sombre.
44:45 Remis en liberté sous caution, il devra bientôt se remettre à la justice pour purger sa peine de 55 ans de prison.
44:54 Il ne lui reste plus que deux mois de liberté, ce qui laisse le temps à la mafia d'agir.
44:59 Tout le monde se doutait bien que Dorfman n'était pas taillé pour la prison.
45:09 C'était évident. Compte tenu de son train de vie, de ses goûts de luxe, il aurait certainement été prêt à tout pour éviter ça.
45:16 Au plus haut niveau de la mafia, on s'inquiète des répercussions que pourrait avoir un éventuel accord entre Dorfman et le ministère de la justice pour réduire sa peine.
45:28 Ils se sont mis à craindre qu'Allen Dorfman se mette à coopérer avec le gouvernement.
45:38 Dans le but d'aménager sa peine de prison et de la rendre la moins pénible possible.
45:43 À 60 ans, une peine aussi lourde équivaut à la prison à vie.
45:50 Les risques que Dorfman se confie, à qui veut bien l'entendre, sont grands.
45:55 Allen Dorfman aurait pu nous révéler un nombre incalculable de secrets.
46:06 Je crois qu'il aurait pu nous aider à nettoyer totalement des villes comme Cleveland, Chicago, Kansas City, Las Vegas et peut-être même Los Angeles.
46:16 Il savait tout.
46:18 Il a entendu des choses qu'il n'aurait pas dû entendre et vu ce qu'il n'aurait pas dû voir.
46:24 Nous pensions qu'il serait enclin à accepter une diminution de peine en échange de sa collaboration.
46:31 Mais la mafia a eu le même raisonnement.
46:35 Nous n'avons même pas eu le temps de lui proposer.
46:37 Du jour au lendemain, l'homme qui a enrichi la mafia pendant des années devient une menace.
46:43 La décision est prise en haut lieu de placer un contrat sur sa tête.
46:59 Le 20 janvier 1983, Allen Dorfman et un vieil ami et associé se rendent dans un hôtel de Lincolnwood dans la banlieue nord-ouest de Chicago.
47:08 Ce rendez-vous va en fait le mettre face à son destin.
47:16 [Musique]
47:45 Allen Dorfman n'aura jamais l'occasion de divulguer ses secrets.
47:48 C'est un fait vérifié dans notre histoire.
47:56 Le fait de s'associer avec la Cosa Nostra se solde souvent par une mort prématurée.
48:02 La mort de Dorfman est un coup dur pour la justice mais aussi pour la mafia.
48:12 Je pense que cette opération a été l'une des plus fructueuses de toutes celles menées contre le crime organisé à cette période.
48:21 Du jour au lendemain, les mafieux perdent leur source principale de revenus.
48:27 C'est un coup terrible porté à leurs finances.
48:30 Personne n'a jamais pu prendre la place d'Allen Dorfman.
48:39 La mafia n'avait plus accès à ses comptes en banque.
48:42 Pour une fois, la mafia a mesuré les conséquences d'une exécution.
48:47 L'opération Pendorf a eu un autre effet, celui de démontrer l'efficacité de la surveillance électronique et de révolutionner les moyens d'écoute.
49:06 L'utilisation de micro a totalement changé la donne en faveur de l'accusation, bien évidemment.
49:12 A partir de cet instant, le FBI aura de plus en plus souvent recours à ces moyens technologiques pour mettre hors d'état de nuire un grand nombre de mafieux en les confrontant à leurs propres dires.
49:25 Il n'y a plus moyen de se cacher.
49:30 Plus de témoins à réduire au silence.
49:34 Le FBI a trouvé l'arme ultime contre la mafia.
49:37 [Générique]
50:06 [Générique]
50:08 [SILENCE]

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