Anthony Favalli vous informe et reçoit des invités tous les samedis et dimanches matin dans #LaMatinaleWE
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00:00:00 Bonjour à tous, bon réveil, bienvenue dans notre Matinal Week-end.
00:00:05 On est ensemble jusqu'à 10h, 4h d'infos, d'analyses et de débats.
00:00:09 Bien sûr, on va revenir essentiellement sur cette quatrième nuit
00:00:13 des modes qui agitent le pays désormais.
00:00:16 Mais tout d'abord, l'éphéméride de votre samedi 1er juillet,
00:00:19 c'est avec Alexandra Martinez.
00:00:27 - Chers amis, bonjour. S'il est un proverbe qui est bien démenti
00:00:30 par notre saint du jour, à savoir saint Thierry,
00:00:33 c'est bien le fameux « tel père, tel fils ».
00:00:36 Thierry, en effet, est le fils d'un fameux truand
00:00:39 qui sévissait dans la région de la Marne actuelle.
00:00:42 Nous sommes entre le Vème et le VIème siècle.
00:00:45 Le jour de son mariage, il se rend compte qu'il souhaite, en fait,
00:00:49 entrer dans la vie consacrée.
00:00:50 Son épouse, à qui il propose de vivre dans la chasteté,
00:00:54 s'y oppose fermement.
00:00:55 Il demande alors conseil à saint Remy, l'évêque de Reims,
00:00:59 celui-là même qui a baptisé Clovis.
00:01:02 Il parvient à obtenir l'annulation de son mariage
00:01:04 au prétexte réel qu'il avait été forcé.
00:01:08 Ils fondent alors un monastère au lieu-dit du Mont d'Or,
00:01:11 non loin de Reims.
00:01:12 Et c'est là qu'il voit un jour son père se présenter,
00:01:15 désireux de devenir pénitent et d'expier ses péchés.
00:01:20 Thierry est aussi connu pour avoir guéri son homonyme,
00:01:23 le roi Thierry Ier d'Austrasie.
00:01:25 C'est la raison pour laquelle, au fil des siècles,
00:01:28 les rois de France ont toujours fait une visite
00:01:31 dans l'abbaye de Saint Thierry avant d'être sacrés à Reims.
00:01:35 Et voici maintenant le dicton du jour,
00:01:37 à la Saint-Thierry, au champ, jour et nuit.
00:01:41 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:42 À demain, chers amis.
00:01:44 Ciao !
00:01:45 - Et voici ceux que j'ai le plaisir d'accueillir ce matin
00:01:49 pour décrypter l'actualité avec moi,
00:01:52 malgré sa lourdeur, bien évidemment.
00:01:55 Céline Pina, bonjour.
00:01:56 - Bonjour.
00:01:57 - Et Céiste, merci d'être avec nous ce matin.
00:01:58 Et face à vous, Michel Taubes.
00:01:59 - Bonjour, Anthony.
00:02:00 - Bonjour, fondateur du site Opinion International.
00:02:03 Avant de commencer et de vous dévoiler les titres
00:02:05 de votre tout premier journal,
00:02:07 voici La Météo, signée Carole Zanin.
00:02:09 - Regardez votre météo avec Samsonite Proxys.
00:02:12 Légère, résistante, durable.
00:02:15 Une nouvelle génération de bagages.
00:02:18 - Et Carole, en ce samedi, il faut s'attendre
00:02:20 à un temps instable dans le pays.
00:02:23 - Il faudra encore sortir le parapluie,
00:02:26 notamment de la Nouvelle-Aquitaine.
00:02:28 En remontant vers les Ardennes, à l'arrière,
00:02:31 nous retrouverons notamment du côté de la Bretagne
00:02:33 ou encore de la Normandie, des averses,
00:02:34 mais beaucoup plus faibles en quantité.
00:02:37 Autour du pourtour méditerranéen,
00:02:38 nous aurons temps calme, sec, avec de belles éclaircies.
00:02:41 Oui, mais Mistral et Tramontagne souffleront encore,
00:02:44 60 à 70 km/h.
00:02:47 On va retrouver encore ces rafales de vent
00:02:50 sur la façade ouest de l'Hexagone,
00:02:53 mais également au niveau des côtes de la Manche.
00:02:56 Cet après-midi, nous retrouvons cette perturbation
00:02:59 qui aura tendance à glisser vers l'est du territoire.
00:03:03 Sur le massif central, quelques précipitations
00:03:05 plus faibles en Ile-de-France et toujours des passages
00:03:09 nuageux, mais également des éclaircies.
00:03:11 En Bretagne, en Normandie et du Grand-Botan.
00:03:13 Du côté du Golfe du Lion, à noter ces températures
00:03:18 trop fraîches pour la saison pour ce 1er juillet.
00:03:20 Seulement 12 degrés pour Aurillac, 20 degrés pour Nice.
00:03:23 Et dans le courant de l'après-midi,
00:03:25 eh bien, ça sera encore beaucoup trop frais.
00:03:28 23 degrés pour Paris, 21 degrés ici pour Brest
00:03:32 et 18 degrés pour Aurillac, 29 degrés pour Marseille.
00:03:35 C'était votre météo avec Samsonite Proxys.
00:03:40 Légère, résistante, durable.
00:03:43 Une nouvelle génération de bagages.
00:03:46 La matinale, week-end, une heure plus tôt que d'habitude,
00:03:48 c'est parti, voici les titres de votre journal de 6h.
00:03:51 À la Une Marseille, au cœur des tensions la nuit dernière,
00:03:54 affrontements avec la police, pillages de commerce,
00:03:56 la Canbière a vu déferler des groupes de jeunes individus
00:03:59 masqués pour certains.
00:04:00 Des armes de chasse ont même été dérobées dans une armurerie.
00:04:03 Le ministre de l'Intérieur annonce des renforts de CRS.
00:04:06 On fait le bilan précis de cette 4e nuit d'émeute
00:04:08 dans la cité phocéenne et dans le reste du pays
00:04:11 avec nos journalistes et nos invités en plateau.
00:04:14 Vous verrez également les images impressionnantes
00:04:15 d'une mairie ravagée par les flammes.
00:04:17 La mairie de Persembomont dans le Val d'Oise,
00:04:19 cette nuit, assaillie auparavant par une trentaine de jeunes.
00:04:22 Des jeunes qui s'attaquent aux services publics
00:04:24 dans des quartiers qui en ont le plus besoin.
00:04:27 Nous serons sur place également avec nos envoyés spéciaux.
00:04:31 Et puis cette question, la stratégie du gouvernement,
00:04:33 a-t-elle été la bonne ?
00:04:34 Pas d'état d'urgence, mais la mobilisation exceptionnelle
00:04:37 cette nuit de 45 000 policiers et gendarmes,
00:04:40 auxquels il faut ajouter le déploiement de blindés
00:04:42 de la gendarmerie.
00:04:43 Gérald Darmanin évoque des violences d'une intensité
00:04:46 bien moindre que la veille.
00:04:47 On fera le point sur la réponse politique
00:04:49 qui a été apportée avec Gautier Lebret sur ce plateau.
00:04:52 Jets de projectiles sur la police, pillages, véhicules incendiés.
00:04:58 Marseille, l'une des villes qui a concentré le plus de tensions
00:05:01 la nuit dernière en France,
00:05:02 notamment sur la Canebière, près du Vieux-Port.
00:05:04 Des méfaits commis par des groupes de jeunes,
00:05:06 souvent masqués, très mobiles.
00:05:08 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de renforts,
00:05:10 une compagnie de CRS supplémentaires,
00:05:12 ainsi qu'un hélicoptère de survol.
00:05:14 Retour sur les derniers événements avec Michael Dos Santos.
00:05:17 Une parfumerie pillée pendant une demi-heure,
00:05:23 des voleurs qui s'enfuent en toutes décontractions.
00:05:26 Le sort de ce magasin n'est pas une exception.
00:05:29 Des 18h, plusieurs commerçants de Marseille
00:05:31 ont été attaqués par des émeutiers,
00:05:34 un bureau de tabac,
00:05:36 un magasin de luxe
00:05:39 et même une armurerie.
00:05:41 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés,
00:05:44 une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
00:05:47 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
00:05:50 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes
00:05:52 les ont ciblés avec des projectiles dans le centre-ville.
00:05:55 Certains véhicules de police ont même dû fuir
00:05:58 pour éviter un moindre mal.
00:05:59 À l'image des manifestations sauvages
00:06:04 lors de la contestation contre la réforme des retraites,
00:06:06 les émeutiers ont brûlé des véhicules,
00:06:08 des poubelles et tout autre objet pour former des barricades.
00:06:11 Une manière de ralentir le travail des forces de l'ordre
00:06:14 et de continuer à déambuler.
00:06:16 Avec nous sur ce plateau, Amaury Bucaud
00:06:20 du service Police-Justice de CNews.
00:06:21 Bonjour Amaury, quel bilan peut-on déjà faire
00:06:24 de ces violences qui ont agité cette mulacité fossile ?
00:06:27 Écoutez, Marseille jusqu'ici,
00:06:29 qui avait été plutôt épargnée par les violences,
00:06:31 a été elle aussi contaminée par ces émeutiers urbains.
00:06:35 Alors on a vu de très nombreuses violences,
00:06:37 notamment dans le centre-ville,
00:06:39 des scènes de pillages, comme un peu partout en France,
00:06:41 mais aussi des actes de vandalisme,
00:06:44 des attaques contre les forces de l'ordre,
00:06:46 des caillessages.
00:06:47 Alors heureusement, beaucoup de policiers ont été déployés.
00:06:50 Il y a tout de même eu 95 interpellations,
00:06:52 4 policiers blessés du côté des forces de l'ordre.
00:06:55 Et puis il y avait aussi les unités d'élite
00:06:57 qui étaient présentes sur le Vieux-Port.
00:06:59 Effectivement, le maire de Marseille
00:07:02 a demandé des renforts à Gérald Darmanin,
00:07:04 au ministre de l'Intérieur, qui a promis effectivement
00:07:06 d'envoyer des renforts très rapidement
00:07:08 pour faire face à cette situation.
00:07:09 Alors dans un instant avec vous, Amaury Buco,
00:07:11 on va faire le point sur l'ensemble des violences
00:07:14 qui ont émaillé le pays.
00:07:15 Je voudrais tout d'abord une réaction
00:07:16 sur les images qu'on vient de voir à Marseille, Céline Pina.
00:07:19 Elles ne peuvent qu'effrayer les gens
00:07:21 parce qu'on a le sentiment d'une ville
00:07:24 qui n'est plus exactement sous contrôle.
00:07:26 Et ce dont on s'est rendu compte,
00:07:28 parce qu'il y a ces images-là,
00:07:29 mais il y a les images de centres commerciaux attaqués,
00:07:32 c'est qu'en fait, quand il y a une cinquantaine de jeunes déterminés,
00:07:35 on ne peut rien faire.
00:07:36 C'est-à-dire que le pillage a lieu,
00:07:38 que personne ne peut s'interposer.
00:07:40 Et on peut avoir le sentiment que,
00:07:42 si l'ordre n'est pas rétabli assez vite,
00:07:45 ce mode de fonctionnement avec des hordes de pilleurs
00:07:49 pourrait devenir un petit peu récurrent,
00:07:52 puisqu'ils viennent de faire la démonstration
00:07:54 qu'on ne peut pas les arrêter aujourd'hui
00:07:56 et qu'on se demande s'il y aura des sanctions
00:07:58 suite aux interpellations qui ont eu lieu.
00:08:01 Amaury Buco, quels ont été les plus gros points de tension
00:08:05 cette nuit sur le territoire français ?
00:08:06 Alors moi, de ce que m'ont remonté mes sources policières,
00:08:09 Nanterre, ça a été plutôt calme.
00:08:11 Et je rappelle qu'à Nanterre, vous avez quand même la BRIPP,
00:08:13 donc la Brigade de recherche et d'intervention
00:08:16 rattachée à la préfecture de police de Paris,
00:08:17 qui est sur place, donc l'unité d'élite aussi,
00:08:20 ce qui a permis d'agir très rapidement.
00:08:22 Et puis sur la zone parisienne, écoutez,
00:08:25 on me fait part de beaucoup moins de violence
00:08:27 contre des bâtiments publics.
00:08:29 En revanche, énormément de pillages.
00:08:30 Je vous lis quelques messages reçus,
00:08:31 notamment un policier de la BAC parisienne,
00:08:33 beaucoup moins de violence, beaucoup plus tardif,
00:08:36 mais énormément de pillages de supermarchés et de tabac.
00:08:39 Et puis, j'ai aussi un policier en Seine-Saint-Denis
00:08:42 qui me dit que ça a été effectivement assez violent
00:08:45 contre les commerces.
00:08:46 Des hémiciers ont également tabassé des gens
00:08:49 pour leur voler leur véhicule.
00:08:50 Voilà les remontées un peu du terrain
00:08:52 pour ce qui est de la zone parisienne.
00:08:53 Et puis on reviendra, j'imagine,
00:08:55 sur tout ce qui s'est passé ailleurs.
00:08:57 Merci, Amaury Buco.
00:08:58 Vous restez avec nous sur ce plateau.
00:08:59 Image impressionnante qu'on voulait vous montrer ce matin,
00:09:02 celle d'une mairie en flamme.
00:09:03 La mairie de Persan-Beaumont, dans le Val d'Oise,
00:09:06 cette nuit assaillie auparavant par une trentaine de jeunes
00:09:10 qui, je le disais, s'attaquent ainsi aux bâtiments publics,
00:09:12 aux services publics dont ils ont plus que besoin
00:09:15 dans ces quartiers, plus que jamais.
00:09:18 On va rejoindre sur place nos journalistes.
00:09:21 Bonjour. On garde bien sûr votre anonymat
00:09:23 dans ces quartiers, dans ces lieux difficiles.
00:09:26 Que reste-t-il encore de cette mairie,
00:09:28 désormais au lever du jour ?
00:09:32 Écoutez, Anthony, vous le voyez sur ces images,
00:09:35 il ne reste que des vitres endommagées, des murs noirs.
00:09:41 La mairie de Persan a tout simplement été incendiée
00:09:44 cette nuit. Il ne reste presque plus rien.
00:09:46 Alors le feu, il s'est déclaré cette nuit, après minuit,
00:09:49 et il a été éteint par les pompiers.
00:09:51 Vous le voyez, je le disais, il ne reste plus que des cendres
00:09:54 et des murs noirs.
00:09:55 L'intérieur de la mairie, lui, a été complètement détruit.
00:10:00 Des barrières ont été érégies juste devant
00:10:03 par les services techniques de la ville pour protéger
00:10:05 le bâtiment. Et un peu plus loin, c'est le poste
00:10:08 de police municipale qui a été incendié.
00:10:11 Le conservatoire a également été saccagé,
00:10:14 les vitres endommagées.
00:10:15 L'identification criminelle de la gendarmerie est sur place
00:10:19 pour procéder à des constatations.
00:10:21 Merci à nos deux journalistes qui sont présents sur place
00:10:25 pour nous relater les événements qui se sont produits.
00:10:28 La nuit dernière à la mairie de Persembomont,
00:10:30 dans le Val d'Oise, c'est Michel Thaube,
00:10:34 une sorte de sabordage, j'ai envie de lire,
00:10:36 qui montre là encore qu'il n'y a pas de véritable revendication
00:10:38 dans ce qui se passe depuis quatre nuits désormais,
00:10:40 que finalement, c'est plus une forme d'idéal républicain
00:10:45 qui ne représente plus rien pour ces jeunes.
00:10:47 Tout ce qui incarne cet idéal républicain
00:10:50 est aujourd'hui brûlé, cassé, billé.
00:10:52 Oui, mais à moins que ce soit vraiment intentionnel
00:10:56 et bien orchestré par certains qui ont une stratégie
00:10:58 véritablement insurrectionnelle,
00:11:00 effectivement, s'en prendre à une mairie, agresser des maires,
00:11:03 s'en prendre à des écoles.
00:11:04 Une des vidéos les plus saisissantes,
00:11:06 c'était cette mère de famille qui criait
00:11:08 "Ne touchez pas à l'école, ne touchez pas à l'école"
00:11:10 et les jeunes qui continuaient à dévaster cette école.
00:11:13 Non, on est tous responsables de nos actes.
00:11:16 Et c'est vrai que s'en prendre ainsi à une mairie,
00:11:18 c'est effectivement entrer dans une logique
00:11:21 d'insurrection politique, d'insurrection républicaine
00:11:25 qu'il faut condamner avec la plus grande fermeté.
00:11:27 D'ailleurs, il commence à y avoir enfin des prises de parole,
00:11:30 notamment à gauche, très très claires.
00:11:33 Il faut saluer le tweet extrêmement clair de Fabien Roussel,
00:11:37 patron du Parti communiste, qui a condamné le fait,
00:11:41 en disant "Être de gauche, ça ne l'est pas,
00:11:42 s'en prendre au service public".
00:11:44 Jean-Luc Mélenchon qui, de façon un peu lâche,
00:11:47 au détour d'une vidéo...
00:11:48 On va évoquer ça dans quelques minutes avec Gautier Lebret.
00:11:52 Non, effectivement, les faits sont extrêmement graves.
00:11:52 Ils sont peut-être moins graves en quantité,
00:11:55 mais sur le fond, on reste dans une stratégie insurrectionnelle
00:11:59 qui est extrêmement grave.
00:12:00 Les cibles de ces jeunes sélimpinats,
00:12:02 des mairies, des bibliothèques, des écoles,
00:12:05 qu'est-ce que ça nous dit de leur revendication ?
00:12:08 En fait, ça ne nous dit pas grand-chose de leur revendication,
00:12:11 mais ça nous dit quelque chose de la manière
00:12:13 dont ils se construisent en contre.
00:12:15 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de pour derrière,
00:12:18 il n'y a pas d'histoire, il n'y a pas de narratif raconté.
00:12:20 Normalement, une revendication, c'est une demande.
00:12:23 Donc c'est un projet, il y a derrière un horizon.
00:12:25 Là, il n'y en a aucun.
00:12:27 Le but du jeu, c'est de s'attaquer au symbole de la République.
00:12:30 Pourquoi ? Parce que ce sont des jeunes qui sont travaillés politiquement
00:12:34 et que dans le travail politique qui est fait,
00:12:36 qui est fait notamment par l'extrême gauche,
00:12:38 il y a un rejet de l'État et de la société et de notre société.
00:12:42 Et derrière, c'est de dire la démocratie n'est qu'un leurre.
00:12:46 Vous êtes des victimes et donc vous avez une vraie légitimité
00:12:50 à vous rebeller et à attaquer ceux qui vous oppriment.
00:12:54 Et ceux qui vous oppriment, ce sont tous les représentants de l'État.
00:12:58 Ce qu'on oublie, c'est que la plupart de ces jeunes
00:13:00 qui sont en train de mettre le feu partout,
00:13:02 sont des gens pour qui nous dépensons des fortunes.
00:13:05 C'est-à-dire que dans les quartiers dits de relégation sociale...
00:13:08 La politique de la ville ?
00:13:09 La politique de la ville, ça s'est chiffré en milliards d'euros.
00:13:12 Mais n'oublions pas la base qui est que ce sont des quartiers
00:13:15 dans lesquels le logement est subventionné.
00:13:18 Vous ne payez pas quand vous êtes dans un logement social.
00:13:21 C'est la collectivité qui paye en partie votre logement.
00:13:24 Ils ont énormément d'aides que l'école, la sécurité sociale,
00:13:29 tout ce qu'on donne à nos enfants sont des aides dans la vie.
00:13:33 Et que ces aides sont méprisées,
00:13:34 mais pourtant personne n'oublie de les toucher.
00:13:37 La République va gagner, mais pas les émeutiers.
00:13:40 Voilà ce que répond Gérald Darmanin dans La Nuit.
00:13:43 Le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu dans le courant de la nuit
00:13:46 au commissariat de Mantes-la-Jolie.
00:13:47 Il a voulu rencontrer les policiers et les gendarmes mobilisés.
00:13:50 Les remercier pour leur engagement pris sur le terrain.
00:13:54 Il a annoncé également un certain nombre d'interpellations.
00:13:57 471 interpellations, mais ça c'était les chiffres à 2h30 du matin.
00:14:01 On verra ce qu'il en est un petit peu plus tard.
00:14:03 Mais des violences d'une intensité, je le disais, bien moindre que la veille.
00:14:06 Et des départements extrêmement calmes.
00:14:09 Mobilisation exceptionnelle cette nuit de 45 000 policiers et gendarmes.
00:14:13 Des effectifs en légère hausse dans le pays
00:14:15 auxquels il faut ajouter le déploiement de blindés de la gendarmerie.
00:14:18 Le recours à des unités d'élite comme le GIGN pour faire baisser les tensions.
00:14:23 On l'a vu tout à l'heure avec Amaury Bucco.
00:14:25 Le gouvernement qui pour l'heure n'a pas voulu décréter l'état d'urgence.
00:14:28 C'est là où je voulais en venir avec vous Gauthier Lebret.
00:14:31 La stratégie du gouvernement a-t-elle été la bonne ?
00:14:34 Alors avant de décrypter tout ça avec vous, juste ce sondage.
00:14:37 CSA pour CNews.
00:14:39 On vous a posé la question.
00:14:40 Approuvez-vous ceux qui veulent déclencher l'état d'urgence ?
00:14:43 Et là les Français répondent oui à 70%.
00:14:47 Mais Gauthier ce que je disais,
00:14:48 ce n'est pas pour l'heure l'option qui a été retenue par le gouvernement.
00:14:51 On en parlait hier midi avec vous Anthony.
00:14:53 C'est vrai qu'Emmanuel Macron avait fait une déclaration très martiale
00:14:56 en milieu de journée en disant qu'il voulait adapter le maintien de l'ordre sans tabou.
00:15:00 Et finalement effectivement la cellule de crise interministérielle
00:15:04 a quelque part accouché d'une souris
00:15:06 puisqu'il n'y a pas de grandes mesures qui ont été prises hier.
00:15:09 Je rappelle qu'il y a des concerts qui ont été annulés.
00:15:10 Par exemple celui de Mylène Farmer au Stade de France.
00:15:13 Des fêtes qui ont été annulées.
00:15:14 Des fêtes dans les écoles notamment pour célébrer la fin de l'année scolaire.
00:15:18 Mais c'est vrai que ça s'est limité à ça
00:15:20 alors qu'on avait eu la sensation juste avant
00:15:23 qu'Emmanuel Macron voulait prendre des décisions fortes.
00:15:25 Vous l'avez dit, 70% des Français veulent instaurer l'état d'urgence.
00:15:28 70% des Français veulent également mobiliser l'armée
00:15:32 pour mettre fin aux exactions.
00:15:35 Ça dit quelque chose quand même de l'envie de retour à l'ordre des Français
00:15:40 qui est loin des prises de parole de la France insoumise
00:15:44 et d'un certain traitement médiatique qu'on a pu voir ces dernières heures.
00:15:48 Alors comment est-ce que ça pourrait évoluer dans les prochaines heures ?
00:15:51 On sait effectivement que Gérald Darmanin a déclaré la nuit
00:15:54 qu'on était dans une situation bien moins importante que les jours précédents.
00:15:58 On ne peut quand même pas se féliciter de ce qui se passe actuellement
00:16:02 dans les rues de France.
00:16:02 Donc il va falloir quand même adapter la réponse.
00:16:04 45 000 policiers et gendarmes mobilisés effectivement cette nuit.
00:16:08 Mais il y a quand même, si vous voulez qu'on voyait ces images,
00:16:10 le sentiment d'une impuissance du gouvernement et de l'État
00:16:13 à endiguer ces exactions chez de nombreux Français
00:16:18 puisque effectivement ça fait tache d'huile.
00:16:20 Et il n'y a pas vraiment de revendication.
00:16:21 On est bien loin de la mort du jeune Nel
00:16:23 qui finalement sert de prétexte à ses pilleurs
00:16:26 et ceux qui se rendent coupables de ces exactions.
00:16:29 Donc c'est tout le défi pour le gouvernement de trouver la bonne réponse.
00:16:32 Mais effectivement pour le moment, ni état d'urgence ni couvre-feu.
00:16:35 Et nous sommes en direct avec Mickaël Taverne,
00:16:37 député du Rassemblement National du Nord.
00:16:40 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin sur CNews.
00:16:44 Est-ce que la stratégie a été la bonne finalement ?
00:16:47 Celle de ne pas déclencher trop rapidement l'état d'urgence
00:16:50 mais renforcer encore les moyens de police et de gendarmerie ?
00:16:55 Écoutez, vous savez, pour l'instant, je ne sais pas si on peut parler
00:16:57 de bonne ou de mauvaise stratégie quand on voit
00:17:00 le résultat encore de ces violences cette nuit.
00:17:03 Une horde de racas et de sauvages qui détestent la France,
00:17:06 qui détestent ce que nous sommes.
00:17:08 Brûler des écoles, brûler des mairies, brûler des médiathèques,
00:17:14 brûler des véhicules, ce sont les habitants de ces quartiers
00:17:17 les premières victimes de ces violences.
00:17:19 Donc aujourd'hui, il faut véritablement rétablir l'ordre républicain,
00:17:23 force doit rester à la loi et il faut derrière qu'il y ait une réponse pénale ferme.
00:17:29 Nous sommes à un peu plus de 470 interpellations,
00:17:32 même si on sait très bien que ce nombre peut évoluer,
00:17:35 les chiffres sortiront très certainement dans la matinée.
00:17:37 Mais aujourd'hui, il faut absolument que force reste à la loi
00:17:40 et que ces individus interpellés soient sévèrement punis par la justice.
00:17:44 Vous savez, moi j'ai été policier pendant 22 ans,
00:17:47 ces situations je les connais parfaitement bien.
00:17:50 Aujourd'hui, c'est pire qu'en 2005.
00:17:52 Il y a une intensité absolument incroyable
00:17:55 et des policiers et des pompiers me disaient encore hier soir,
00:18:00 nous n'avons jamais vu ça.
00:18:01 Donc aujourd'hui, il y a une haine de l'État,
00:18:04 il y a une haine de la France et malheureusement,
00:18:07 c'est un mélange de toutes ces haines envers nous
00:18:11 parce que nous avons fait preuve de lâcheté et de laxisme
00:18:14 pendant plus de 30 ans, notamment dans ces cités.
00:18:17 Donc aujourd'hui, rétablissons l'ordre et surtout, force doit rester à la loi.
00:18:21 - Michael Taverne, puisque vous avez été vous-même policier pendant 20 ans,
00:18:25 cette lettre de Gérald Darmanin, envoyée dans la soirée aux forces de l'ordre,
00:18:29 où il explique que ses prochaines heures vont être déterminantes,
00:18:32 les renforts humains et matériels que nous envoyons actuellement
00:18:35 vous donneront les moyens de défendre la République et ses valeurs.
00:18:38 Est-ce que ces mots sont de nature à vous rassurer ?
00:18:41 - Vous le savez très sincèrement,
00:18:46 aujourd'hui, les policiers n'écoutent plus Gérald Darmanin
00:18:48 et d'ailleurs depuis très longtemps.
00:18:51 D'ailleurs, dans certaines situations, dans certaines cités,
00:18:53 on dit aux policiers de ne pas intervenir, mais de contenir,
00:18:57 ce qui n'est pas du tout la même chose.
00:18:59 Il y a eu des problèmes de munitions,
00:19:02 on a dit aux policiers de faire preuve, certes de proportionnalité,
00:19:07 mais faites attention à ce que vous faites.
00:19:09 Donc clairement, aujourd'hui, Gérald Darmanin est en train de se justifier,
00:19:13 mais il a également une responsabilité, parce que je vous rappelle juste que,
00:19:17 malheureusement, quand je rappelle ce drame qui nous a tous, bien évidemment, touchés,
00:19:22 d'ailleurs aujourd'hui, nous ne parlons plus de la mort de ce jeune de 17 ans,
00:19:26 ce sont des excuses, on va piller des magasins,
00:19:29 on brûle des mairies, on brûle des écoles,
00:19:31 donc on a totalement dépassé ce clivage, on va dire, émotionnel,
00:19:37 mais pendant la lock-me,
00:19:39 j'avais interpellé Gérald Darmanin à plusieurs reprises
00:19:42 sur la formation continue des policiers
00:19:44 et il ne m'a jamais répondu et j'avais déposé un amendement,
00:19:47 un amendement pour justement augmenter les heures de formation des policiers.
00:19:52 Le gouvernement avait rejeté cet amendement sans explication,
00:19:56 donc j'ai trouvé quand même cette méthode un petit peu surprenante
00:19:59 de la part d'un ministre de l'Intérieur.
00:20:01 Et d'ailleurs, si on va descendre à cette question-là...
00:20:02 - Rapidement, une dernière question.
00:20:04 Qu'en est-il de l'état d'urgence ? Est-ce qu'il faut le déclencher ?
00:20:08 - Mais écoutez, Marine Le Pen et Jean-Marc Bardelon ont été clairs,
00:20:12 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut mettre bien évidemment
00:20:14 en œuvre des couvre-feux sectoriels,
00:20:17 mais si la situation perdure et s'aggrave,
00:20:20 bien évidemment que l'état d'urgence pourrait être décrété.
00:20:23 - Merci à vous, Michael Taverne, député du Rassemblement national
00:20:27 du département du Nord, d'avoir accepté de répondre
00:20:29 à nos questions ce matin sur CNews.
00:20:31 6h15, c'est l'heure du rappel de l'actualité,
00:20:34 c'est avec vous, Sandra Tchambo.
00:20:36 ...
00:20:50 - Heures et scènes de pillages cette nuit à Lyon,
00:20:53 des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont rythmé la soirée.
00:20:57 Des groupes de jeunes, certains armés de mortiers d'artifices
00:20:59 ou de barres de fer, ont également saccagé les commerces du centre-ville.
00:21:03 Un bureau de poste à Lyon, Mermoza,
00:21:04 a même été la cible d'un engin explosif.
00:21:06 Le Raid et la BRI ont été engagés, 31 personnes ont été interpellées.
00:21:10 En scène, cinq nid d'erreurs ont éclaté dans de nombreuses communes,
00:21:14 avec une activité importante à Bondy notamment.
00:21:16 Des groupes de jeunes ont attaqué et pillé un magasin Conforama.
00:21:19 Ils s'en sont ensuite pris à l'enseigne Darty.
00:21:22 Téléphone, télévision et autres articles ont été dérobés.
00:21:26 Les joueurs de l'équipe de France de football lancent un appel au calme
00:21:29 en référence aux émeutes dans un texte relayé par le capitaine,
00:21:32 Kylian Mbappé, originaire de Bondy.
00:21:34 Il déclare "La violence ne résout rien,
00:21:36 notre conscience citoyenne nous incite à appeler à l'apaisement.
00:21:40 Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil."
00:21:44 Jean-Luc Mélenchon qui s'attaque une fois de plus au syndicat de police.
00:21:49 Deux d'entre eux, Allianz et Unsa Police,
00:21:51 appelaient hier au combat contre les nuisibles et les hordes sauvages.
00:21:55 C'est d'ailleurs ce que vous nous relatiez en plateau dans Mindy News, Gautier Lebret.
00:21:59 Le fondateur de la France Insoumise qui rétorque donc à ces deux syndicats
00:22:03 qu'ils doivent apprendre à se taire.
00:22:05 Il a ensuite poursuivi ses attaques dans une vidéo diffusée sur Youtube hier soir.
00:22:09 Je vous propose de l'écouter.
00:22:11 Les alertes sur le fait que de fil en aiguille,
00:22:15 des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
00:22:21 en vérité des organisations à caractère factieux,
00:22:25 montent le ton et se croient tout permis.
00:22:28 Nous sommes en République et leur devoir est de servir et d'obéir.
00:22:32 C'est cela qu'il faut commencer à faire, c'est appeler au calme ces irresponsables.
00:22:37 Parce que quand ils portent l'uniforme, quand ils ont les trois couleurs de la patrie,
00:22:42 ce n'est pas leur personne et leurs opinions condamnables qu'ils représentent,
00:22:46 c'est nous tous. Et nous ne sommes pas d'accord pour qu'ils se comportent de cette manière
00:22:50 et pour qu'ils parlent de cette manière.
00:22:53 Et malgré les attaques de Jean-Luc Mélenchon contre la police,
00:22:56 la confiance des Français dans la police reste bonne, Michel Taubes.
00:22:59 Regardez le résultat de ce sondage IFOP pour le Figaro.
00:23:02 Que vous inspire spontanément la police ?
00:23:05 Pour 57% des sondés, elle inspire confiance et sympathie.
00:23:09 Pour 32% des Français, elle suscite de l'inquiétude ou de l'hostilité.
00:23:13 Il y a une majorité silencieuse qui est en demande d'ordre et de sécurité.
00:23:18 C'est la police qui incarne ça, c'est ce que nous dit ce matin Frédéric Dhabi,
00:23:21 le directeur général de l'Institut IFOP. Vous êtes d'accord avec ça ?
00:23:24 Écoutez, aujourd'hui le jeune Naël va être enterré.
00:23:27 Mais effectivement, ce qui commence à clairement apparaître à tous les Français,
00:23:31 ou à une grande majorité de Français, c'est que cette étincelle n'est finalement qu'un prétexte.
00:23:36 Parce que la réalité, c'est que la colère, elle est en train de changer de camp.
00:23:39 Colère des jeunes qui mettent le feu à tous les bâtiments de la République,
00:23:43 mais colère des Français qui sont en train de monter.
00:23:45 Et ce que montre ce sondage, et d'autres sondages sont également sortis depuis hier,
00:23:49 c'est qu'effectivement, les Français sont derrière leurs policiers.
00:23:52 Et d'avoir un Jean-Luc Mélenchon qui lui-même prend la mort du jeune Naël
00:23:57 comme un prétexte pour son agenda électoral, vous savez combien il a fait de voix
00:24:02 au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, à Nanterre,
00:24:05 là même où s'est passé le drame l'année dernière ?
00:24:07 Il a fait 47,9% des voix au premier tour à l'élection présidentielle.
00:24:12 Donc il est évidemment qu'il est Jean-Luc Mélenchon, il a un agenda politique,
00:24:15 et il consolide son électorat en prenant des positions totalement inacceptables.
00:24:20 Il a juste, du bout d'élève, dans une vidéo de 15 minutes,
00:24:23 qui a eu beaucoup moins de vues que son tweet presque assassin,
00:24:26 symboliquement d'il y a deux jours, demandé à ce qu'on ne s'en prenne pas aux écoles,
00:24:31 en oubliant évidemment de citer les policiers, c'est totalement irresponsable.
00:24:35 Même les Bleus, même l'équipe de France de football a été...
00:24:38 On va y revenir justement, je vous montrerai cet extrait d'un journal de cette époque.
00:24:41 Donc voilà, la colère je pense qu'elle est en train de changer de camp,
00:24:43 et que les Français se trouvent inadmissibles, absolument inadmissibles des violences
00:24:47 qui ont été bien au-delà de la mort, encore une fois, de ce jeune Nahel.
00:24:51 Gauthier, rapidement, vous vouliez ajouter un point ?
00:24:53 Non mais sur le communiqué d'Allianz et d'UNSA, effectivement qu'il y a eu rétro-pédalage,
00:24:57 puisque les termes étaient beaucoup trop forts, nuisibles, guerre, résistance,
00:25:01 il y a même des syndicats, je pense à SGP Police par exemple,
00:25:04 qui s'est désolidarisé de ce communiqué qui n'était vraiment pas un communiqué approprié,
00:25:08 et dans le bon timing.
00:25:10 Emmanuel Macron qui a par ailleurs mis la pression sur les réseaux sociaux.
00:25:13 Hier, l'exécutif qui pointe du doigt certaines plateformes sur lesquelles évidemment les vidéos circulent en mars,
00:25:19 vous les avez largement vues, et qui alimentent ce climat de violence que connaît le pays depuis 4 jours.
00:25:23 Il demande, le gouvernement aux plateformes, d'organiser le retrait des contenus les plus sensibles.
00:25:28 Les explications, Thomas Bonnet.
00:25:30 Des images, captées par un téléphone, et postées rapidement sur les réseaux sociaux.
00:25:37 Depuis plusieurs jours, les vidéos de violences urbaines se multiplient,
00:25:41 notamment sur Snapchat.
00:25:43 Plateforme dont la spécificité réside dans l'aspect éphémère des images,
00:25:49 ainsi que sur cette fonctionnalité, la Snap Map,
00:25:52 une carte interactive qui recense en temps réel les vidéos postées par les utilisateurs.
00:25:57 Vous cliquez sur un bouton dans l'application Snapchat,
00:26:00 et vous avez tout autour de vous ce qu'il se passe sur Snapchat.
00:26:04 Typiquement, s'il y a une émeute ou un pillage qui a lieu à proximité,
00:26:07 vous allez pouvoir l'identifier très facilement et vous y diriger aussi facilement que si vous utilisez Google Maps.
00:26:12 Emmanuel Macron, lors de la cellule interministérielle de crise,
00:26:15 a lui-même fait référence au rôle de ces plateformes.
00:26:18 Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles, Snapchat, TikTok et plusieurs autres,
00:26:23 à la fois l'organisation de rassemblements violents se faire,
00:26:27 mais une forme de mimétisme de la violence.
00:26:29 Les dirigeants des principales plateformes ont été reçus ce vendredi au ministère de l'Intérieur.
00:26:34 Objectif, lutter plus efficacement contre les contenus violents,
00:26:38 mais le nombre impressionnant de vidéos partagées rend ce travail compliqué.
00:26:42 De leur côté, les plateformes indiquent faire tout le nécessaire pour supprimer au plus vite les contenus jugés inappropriés.
00:26:49 Céline Pinard, sur cette responsabilité des réseaux sociaux dans les violences à travers le pays,
00:26:56 à chaque fois qu'il y a des violences d'ailleurs, ces réseaux sociaux sont souvent évoqués.
00:26:59 On l'évoque notamment pour les rodeos urbains par exemple.
00:27:02 En fait, ils posent problème essentiellement pas en tant que diffuseurs,
00:27:06 mais en fait quand ils permettent d'organiser des boucles qui vont permettre des pillages.
00:27:10 Parce qu'en fait, les gens échangent l'information et se rendent en masse dans l'endroit qui doit être pillé.
00:27:16 Pour le reste, les réseaux sociaux ne montrent que le réel.
00:27:19 Ce qui est gênant pour le gouvernement, ce n'est pas que ces vidéos là existent,
00:27:23 c'est ce qu'elles disent de son incapacité à reprendre le contrôle de la situation.
00:27:27 Et c'est bien ça le problème.
00:27:29 Les réseaux sociaux là ne font qu'un rôle de diffuseurs, ce qu'ils montrent c'est la réalité.
00:27:33 Et cette réalité, elle est crucifiante pour le gouvernement aujourd'hui.
00:27:37 Elle montre son impuissance et pire que ça, elle met sous les yeux des Français
00:27:42 des images de gens qu'ils rejettent et qui leur font peur.
00:27:46 Allez, vous restez avec nous Céline Pinard, Michel Taubes, Gautier Lebret et Amaury Bucaud.
00:27:52 Dans un instant, les images des violences à Lyon cette fois,
00:27:55 l'un des points chauds du territoire la nuit dernière où des groupes de jeunes armés de mortiers,
00:27:59 d'artifices et de barres de fer ont pillé plusieurs magasins du centre-ville,
00:28:03 incendié des poubelles, saccagé un poste de police.
00:28:06 On ira également du côté de Bondy, en région parisienne,
00:28:09 où l'on a pu là aussi assister à des scènes de pillage au sein d'une grande enseigne.
00:28:12 Ce sera juste après la pause dans votre prochain journal.
00:28:16 Toujours ravi de vous accueillir sur le plateau de CNews pour la matinale week-end.
00:28:24 C'est un petit peu plus tôt ce matin, il est 6h29.
00:28:26 Nous sommes ensemble jusqu'à 10h pour de l'info, de l'analyse, des débats.
00:28:30 On évoque évidemment avec mes invités sur ce plateau, Michel Taubes, Céline Pinard,
00:28:35 nos journalistes Gautier Lebret et Amaury Bucaud, cette quatrième nuit d'émeute dans notre pays.
00:28:40 Et à la une, nous sommes ce matin à Lyon, l'une des villes les plus touchées par cette nuit d'émeute.
00:28:46 On a pu assister là-bas à des scènes de pillage incroyables,
00:28:48 une vingtaine de magasins ciblés en plein centre-ville, des incendies également.
00:28:52 Les unités d'élite du RAID et de la BRI ont été dépêchées dans la ville.
00:28:56 Nous reviendrons en image sur la nuit passée.
00:28:59 Nous serons également sur place avec notre correspondant.
00:29:02 Une grande enseigne également pillée a bondi en Seine-Saint-Denis face au regard impuissant des agents de sécurité.
00:29:08 Là aussi, les pillards sont allés faire leur marché parmi les articles IFI et électroménagers.
00:29:13 Bien avant l'arrivée sur place des forces de l'ordre,
00:29:15 on fera le bilan devant cette enseigne dans quelques minutes avec nos reporters.
00:29:19 Triste image que donne à voir la France ces quatre derniers jours.
00:29:23 Alors que la saison touristique bat son plein, les ambassades appellent leurs ressortissants à la plus grande prudence.
00:29:28 Nous ferons le point ce matin sur tous ces regards.
00:29:30 Tournés aujourd'hui vers la France avec nos correspondants à travers l'Europe,
00:29:33 vous allez le voir, les unes des presses étrangères n'ont pas de quoi nous rendre fiers.
00:29:37 Scène de pillage, affrontement avec les forces de l'ordre, feu de poubelle.
00:29:44 Ce qui faisait aussi partie cette nuit de ces villes où la situation était la plus tendue.
00:29:49 Des groupes de jeunes pour certains, cagoulés, armés de mortiers, de barres de fer,
00:29:53 sont allés faire leur marché dans les rues piétonnes du centre-ville.
00:29:56 Ils sont repartis avec sous le bras des jeux vidéo, des bouteilles ou encore des chaussures.
00:30:00 Une vingtaine de commerces notamment ont été ciblés dans ces rues-là.
00:30:03 Retour sur cette soirée chaotique à Lyon avec Thomas Bonnet et Sandra Tchambeau.
00:30:12 Troisième ville de France, théâtre de vive tension ce vendredi soir.
00:30:16 Vers une heure du matin, des émeutiers ont jeté un engin explosif sur un bureau de poste de Lyon-Mermoz.
00:30:22 Des groupes de jeunes, certains armés de barres de fer,
00:30:25 ont également endommagé et pillé plusieurs commerces du centre-ville.
00:30:28 Ici, des feux ont été allumés. Ces individus effectuent des tirs de mortiers.
00:30:33 Sur Twitter, le maire de Lyon appelle au calme.
00:30:40 Les violences survenues cette nuit dans notre ville sont inacceptables.
00:30:43 Je les condamne sans réserve. J'appelle les Lyonnais à la vigilance et à l'apaisement.
00:30:47 La République est indivisible. Ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine.
00:30:51 En réaction aux violences dans les rues lyonnaises, le Raid et la BRI ont été engagés.
00:30:56 Et sans plus tarder, on retrouve sur place notre correspondant CNews. Bonjour à vous.
00:31:01 Quelle trace reste-t-il de ces violences ce matin ?
00:31:08 Les dégâts sont très importants, surtout dans la presqu'île de Lyon où je me trouve.
00:31:13 Vous voyez par exemple à l'image un magasin de chaussures de sport qui a été complètement dévalisé.
00:31:20 Les vigiles nous racontaient que c'est par vagues que des groupes de jeunes sont arrivés.
00:31:26 Dès minuit, un premier groupe a cassé la vitrine, s'est emparé d'une dizaine de boîtes de chaussures de sport.
00:31:33 Plus tard, un deuxième groupe est revenu, qui cette fois s'est attaqué à la réserve de ce magasin.
00:31:40 Un peu plus loin, c'est un supermarché qui a été vandalisé.
00:31:43 A 300 mètres de là où je me trouve, un magasin de jeux vidéo, aussi un magasin de vêtements de sport.
00:31:52 Quoi qu'il en soit, depuis le début de ces mouvements, de ces émeutes, c'est la première fois cette nuit que le cœur de Lyon a été attaqué.
00:32:01 Il y avait sur place, vous l'avez dit, la BRI et le RAID qui ont tenté de ramener le calme.
00:32:07 Mais le calme n'est pas vraiment revenu, en tout cas pas avant 6 heures du matin.
00:32:12 Je voyais encore tout à l'heure des groupes de jeunes qui essayaient de mettre le feu à des abribus et des poubelles.
00:32:20 Pour l'instant, le bilan communiqué par la préfecture à 6 heures du matin fait état de 51 interpellations.
00:32:29 Merci à vous, notre correspondant sur place à Lyon.
00:32:35 Nuit extrêmement longue dans cette troisième ville de France.
00:32:38 Michel Thau, peut-être une réaction après les images qu'on a vues tout à l'heure de Marseille, celle de Lyon,
00:32:43 l'une des villes les plus tendues du territoire français, avec d'autres villes encore, d'ailleurs, comme Saint-Etienne ou Grenoble.
00:32:49 Ces images, ces faits de violence et de délinquance n'ont plus rien à voir avec la mort du jeune Nahel.
00:32:56 Oui, parce que là, ce sont des commerçants qui n'ont absolument rien demandé.
00:32:59 Voilà, et en plus, c'est d'une lâcheté parce qu'il y a des marques qui ont été volées, qui ont été pillées, mais il y a aussi des petits commerces.
00:33:04 Il y a un coiffeur qui était en pleurs parce que son centre coiffure avait été complètement saccagé par des délinquants et des lâches, il faut dire les choses comme elles sont.
00:33:13 Donc, effectivement, là, on est très, très loin de l'étincelle qui a déclenché ces mouvements de violence.
00:33:18 Ils doivent être extrêmement fermement condamnés et par tous les personnels politiques, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui.
00:33:25 Amaury Buco, vous aviez un mot à ajouter.
00:33:27 Oui, non, écoutez, les dernières violences qui a eu lieu à Lyon, en général, c'était l'ultra gauche.
00:33:30 Les commerces étaient ciblés, mais rappelez-vous, c'était beaucoup plus les banques, les signes du capitalisme et c'était davantage des tags.
00:33:37 En revanche, des postes de police avaient déjà été attaqués. Là, c'est assez nouveau.
00:33:40 Lyon, effectivement, pour la première fois, cette quatrième nuit des meutes est le théâtre d'un nombre de violences assez impressionnante.
00:33:47 À la fois le centre-ville, le boulevard de la République, où il y a énormément de commerces et en même temps aussi le quartier de la Duchère,
00:33:54 qui déjà la nuit précédente avait déjà eu des tensions, quelques incendies.
00:33:57 Et là, ça a été beaucoup plus violent.
00:33:59 On a également, enfin, c'est encore à confirmer, mais il y a eu des tirs d'armes à feu, un bureau de poste qui aurait explosé.
00:34:06 À Vaux-en-Velin, il y aurait un commissariat qui aurait été attaqué.
00:34:09 Enfin bref, on a vu qu'à Lyon, comme à Marseille, d'ailleurs, je pense que c'est quand même les deux villes.
00:34:13 Finalement, le bilan de cette nuit, c'est ces deux villes qui, jusqu'ici, ne s'étaient pas marquées par les violences,
00:34:19 qui cette nuit, en revanche, ont été beaucoup plus touchées.
00:34:22 Vous évoquez la ville de Marseille, Grenoble, Saint-Etienne également, mais la cité phocéenne qui a été le théâtre de nombreux heurts,
00:34:30 jettes projectiles sur la police, pillages, véhicules incendiés.
00:34:33 Les événements se sont concentrés sur la Cannebière, près du Vieux-Port.
00:34:36 Et justement, on en parle avec Bruno Bartocetti.
00:34:38 Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:34:41 Vous êtes responsable du syndicat unité SGP Police pour la zone sud.
00:34:45 Bruno Bartocetti, quels sont les méfaits, l'ensemble des méfaits que vous avez pu constater cette nuit ?
00:34:51 Oui, alors bien évidemment, en qualité de responsable de la zone sud, je peux vous dire que vous avez des petites villes qui n'ont pas été épargnées,
00:34:58 comme Alès, dans le Gard, où le commissariat a été attaqué.
00:35:01 Et pour revenir à Marseille, effectivement, cette ville a été sérieusement touchée par les émeutes.
00:35:08 Sur là, il y a les 470 interpellations dans l'Hexagone.
00:35:11 Vous en avez près d'une centaine la nuit dernière, cette nuit pardon, une centaine qui a été interpellée.
00:35:17 Donc c'est vrai que c'est assez troublant.
00:35:20 Pourquoi ? Parce que Marseille n'est pas confrontée aux violences urbaines.
00:35:25 On l'avait vu il y a une vingtaine d'années, lorsque nous avons eu les violences urbaines et la série des voitures brûlées.
00:35:30 Marseille n'avait pas été vraiment concernée.
00:35:33 Il n'y a pas de franchement lieu à Marseille.
00:35:35 En revanche, ce qu'on peut constater cette fois-ci, c'est d'une part la violence de ces jeunes de 14 à 18 ans,
00:35:43 pour la plupart, qui s'en prennent.
00:35:45 Et ça a été souligné sur le plateau au magasin.
00:35:49 Donc on est dans les pillages, on n'est plus dans la vengeance, on n'est pas loin de là.
00:35:53 Vous avez également les forces de l'ordre, bien sûr, qui font l'objet de nombreuses attaques.
00:36:01 On a aussi le commissariat du 14e, là on n'est plus dans le centre de Marseille, c'est un petit peu plus éloigné,
00:36:05 mais qui a été attaqué hier en début de soirée.
00:36:08 Et puis ça va beaucoup plus loin, quand on s'en prend aux pompiers,
00:36:11 on s'en est pris aux marins pompiers de Marseille, et notamment à leurs habitations, dans le 3e arrondissement.
00:36:16 Donc c'est quand même très compliqué, très difficile de gérer un tel mouvement,
00:36:20 une telle haine et violence de la part de jeunes qui ont entre 14 et 18 ans.
00:36:25 Et triste spectacle, ce matin au réveil, quand on voit Marseille dans les théâtres où cette ville se trouve.
00:36:30 Quel est le profil de ces jeunes ? Vous avez plus d'indications ? Entre 14 et 18 ans ?
00:36:36 Entre 14 et 18 ans, alors là c'était plus large au niveau de leur venue.
00:36:44 Je vais essayer de m'expliquer.
00:36:46 À 20h00, on pouvait imaginer que des jeunes des cités venaient au centre de Marseille pour tout casser.
00:36:52 Non, vous aviez des jeunes du centre-ville de Marseille, pas très loin.
00:36:55 Pour ceux qui connaissent Marseille, dans le 5e arrondissement, c'est la plaine,
00:36:58 et on est loin des cités, et bien beaucoup de ces jeunes sont venus dans le centre pour casser, pour piller.
00:37:04 Donc on est vraiment dans une grande surprise sur le profil de ces émeutiers,
00:37:13 parce qu'ils sont très très jeunes.
00:37:15 Je ne dis pas que ce sont des jeunes qui sont bien encadrés par la famille,
00:37:20 car lorsque vous avez des jeunes de 14 ans à 3h du matin en train de casser,
00:37:24 ils sont un peu vrais à eux-mêmes, mais voilà le profil de ces émeutiers très jeunes,
00:37:30 très violents, avec une haine qui va au-delà d'une haine identifique,
00:37:34 et un prétexte pour piller les magasins.
00:37:36 Et je précise que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a annoncé l'envoi de renforts à Marseille,
00:37:41 une compagnie de CRS supplémentaire, ainsi qu'un hélicoptère de survol.
00:37:45 Merci à vous Bruno Bartocetti, je le rappelle, vous êtes responsable du syndicat Unité SGP Police.
00:37:50 Zone Sud, en Ile-de-France, berceau des émeutes depuis 4 nuits désormais.
00:37:56 Il y a encore eu des violences, mais dans une moindre mesure par rapport à la veille,
00:38:00 beaucoup de véhicules incendiés à Nanterre, à Colombes, dans les Hauts-de-Seine,
00:38:03 mais aussi à Champloo-les-Vines, dans le département des Yvelines.
00:38:06 Le récit de la nuit avec Solène Boulan.
00:38:08 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos
00:38:14 où cadavres de voitures et matériel enflammé jonchent le sol.
00:38:18 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en Ile-de-France cette nuit,
00:38:22 les émeutons laissaient des traces.
00:38:24 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse et une épaisse couche de fumée
00:38:29 après l'extinction du feu par les pompiers.
00:38:31 Dans la ville voisine de Colombes, des véhicules policiers municipaux ont été pris pour cibles.
00:38:38 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France tentent d'éteindre un camion embrasé.
00:38:47 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre, visés par des tirs de mortier.
00:38:52 A Champloo-les-Vines, dans les Yvelines cette fois,
00:38:58 un camion a été utilisé pour forcer le bâtiment de la mission locale avant d'être incendié.
00:39:03 Dans la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées,
00:39:10 à l'image du RAID et de la brigade de recherche et d'intervention.
00:39:16 Le décryptage, l'analyse avec Amaury Bucaud du service police-justice de CNews.
00:39:19 Amaury, quels ont été les plus gros points de tension dans le pays cette nuit ?
00:39:23 Est-ce qu'on peut dire effectivement que cette nuit a été plus calme que la précédente ?
00:39:27 Oui, on peut le dire, mais ça dépend des endroits.
00:39:30 Malgré tout, les images sont fortes.
00:39:33 La région parisienne, j'allais dire, a été plus calme, ou du moins cette violence a évolué.
00:39:38 Mais à l'Est, Lyon, Grenoble ou Marseille, c'est là où vraiment la violence s'est déchaînée
00:39:44 et où il y a eu pas seulement des pillages, mais aussi énormément de violence contre les forces de l'ordre,
00:39:48 d'attaques de bâtiments.
00:39:50 Ce qu'on peut dire sur la région parisienne, et ce qu'on avait déjà vu hier dans la journée,
00:39:54 c'est qu'effectivement, maintenant, c'est principalement des pillages qui ont lieu.
00:39:58 Les forces de l'ordre, tant bien que mal, ont toujours des problèmes de munitions,
00:40:04 mais elles sont appuyées avec ces unités d'élite qui, heureusement, permettent de frapper vite et bien.
00:40:11 Et qu'est-ce qu'on peut ajouter ? Il y a un climat très difficile, ça, il faut quand même le dire,
00:40:15 pour les forces de l'ordre, puisqu'il y a plusieurs messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux
00:40:20 et énormément parmi les forces de l'ordre de s'en prendre aux policiers en dehors de leurs ordres de service,
00:40:24 quand ils font le trajet entre chez eux et aux commissariats.
00:40:28 Et ce que me disait un policier tout à l'heure, c'est qu'ils prennent des mesures de sécurité très poussées.
00:40:32 Ils me disent "on change nos itinéraires et on garde nos véhicules pas près des commissariats exprès
00:40:37 pour qu'on y aille à pied et qu'ils ne puissent pas voir nos plaques d'immatriculation".
00:40:41 Céline Pina, est-ce que vous êtes optimiste quant aux heures qui viennent ?
00:40:45 On n'a pas vraiment le choix, c'est-à-dire qu'il va falloir rétablir l'ordre et je pense qu'on en a encore les moyens.
00:40:52 Je le rappelle, 45 000 policiers et gendarmes mobilisés la nuit dernière, c'est encore 5000 de plus que la nuit précédente.
00:40:58 Oui, et le souci, c'est que je pense qu'on arrive au taquet, c'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:41:02 on a un réservoir de forces de l'ordre, il faut aussi que ces forces de l'ordre puissent se reposer.
00:41:07 Et on a en face des gens qui sont extrêmement organisés, qui sont dans un travail de repérage urbain
00:41:14 et comme on le voit, ce n'est pas simple pour ces policiers parce que derrière, il y a aussi toute la question de leur famille.
00:41:19 On sait par exemple que le policier auteur du tir sur le jeune Nahel, sa famille a dû être mise à l'abri.
00:41:25 Donc même les gens qui assurent les forces de l'ordre sont aujourd'hui menacés.
00:41:30 Le gouvernement n'a pas le choix, c'est-à-dire s'il ne reprend pas le contrôle de la situation,
00:41:35 on se demande bien ce qui nous attend derrière.
00:41:38 Donc de toute façon, le contrôle de la situation, à mon avis, sera repris en main.
00:41:42 La question, c'est pendant combien de temps, jusqu'à la prochaine émeute, jusqu'à la prochaine explosion,
00:41:49 tant on vient de montrer aux émeutiers la fragilité de ce pouvoir et l'incapacité qu'il y a à protéger
00:41:56 non seulement les symboles de la République, mais jusqu'au moindre petit magasin en plein cœur de vide.
00:42:01 Amaury Bucaud, vous parliez justement à l'instant de ces scènes de pillage qui sont finalement la révélation
00:42:08 quelque part de l'opportunisme de ces émeutiers.
00:42:11 On va prendre la direction de Bondy, en Seine-Saint-Denis, nos journalistes sont sur place.
00:42:15 Bonjour à tous les deux. On vient vous voir ce matin parce qu'on a pu assister cette nuit à Bondy,
00:42:20 à des scènes de pillage d'une grande enseigne, avant l'arrivée de la police, face à des agents de sécurité
00:42:27 complètement impuissants. Quelle est la situation devant cette grande enseigne ce matin ?
00:42:31 Eh bien écoutez, Anthony, le calme est revenu ce matin, après, vous l'avez dit, des scènes de violence
00:42:40 hier soir pour la quatrième nuit consécutive à Bondy, dans le nord-est de Paris.
00:42:45 Des pillages ont eu lieu cette nuit, plusieurs magasins ont été touchés, dont celui-ci que vous voyez à l'image,
00:42:51 un magasin composé de produits d'aménagement, de produits technologiques.
00:42:55 Vous le voyez, les vitres ont d'abord été brisées, puis des individus sont entrés dans les lieux
00:43:00 avant de voler du matériel. Des lieux totalement saccagés, il ne reste à l'intérieur que des canapés ou des bureaux.
00:43:08 On a également des téléviseurs au sol, avec aussi énormément de bouts de verre.
00:43:14 Il faut savoir qu'un agent de sécurité se trouvait sur place dans la zone commerciale cette nuit,
00:43:18 mais il a vite été débordé à quelques mètres de là. D'autres magasins ont également été pris pour cible.
00:43:25 Une de nos équipes a d'ailleurs filmé cette nuit un certain nombre de personnes avec des cartons dans les mains.
00:43:30 La police s'est évidemment rendue sur place ici à Bondy. Plusieurs interpellations ont eu lieu.
00:43:36 Nous avons pu discuter avec eux ce matin, mais le calme semble être revenu ce matin, Anthony.
00:43:42 Les stigmates de cette nouvelle nuit des meutes sont bien visibles ce matin.
00:43:47 Merci à nos deux reporters sur place. Les images accablantes de cette quatrième nuit des meutes dans certaines villes de région parisienne.
00:43:57 On vient de le voir à Bondy, en Seine-Saint-Denis. À 6h45 sur CNews, le rappel de l'actualité. Sandra Tchambeau.
00:44:07 Les obsèques de Nahel prévus aujourd'hui à Nanterre dans les Hauts-de-Seine. L'illumination aura lieu en début d'après-midi.
00:44:13 Les avocats de la famille invitent les journalistes à ne pas être présents au funérail.
00:44:17 Ils veulent éviter toute ingérence médiatique. La mort du jeune de 17 ans causée par un tir de policier mardi a suscité quatre nuits d'émeute.
00:44:25 Pillage et de projectiles contre des véhicules de police. Marseille a connu une nuit très tendue hier.
00:44:30 Dès 18h, plusieurs commerçants ont été attaqués par des émeutiers. Un magasin de luxe, une parfumerie, un bureau de tabac et même une armurerie ont été visés.
00:44:38 Vers 2h du matin, la police a annoncé 88 interpellations.
00:44:42 Les lieux et le moment des émeutes sont imprévisibles. Le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants contre les émeutes.
00:44:48 En France, dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique des Affaires étrangères évoque des risques de perturbations dans les transports ou la possibilité d'un couvre-feu local.
00:44:57 Il exhorte les Britanniques à suivre les médias.
00:45:00 Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France Insoumise, qui appelle les jeunes à ne pas toucher aux écoles, aux bibliothèques, aux gymnases,
00:45:07 tout ce qui est à nous tous, tout ce qui est notre bien commun. Une demande formulée dans une vidéo sur Youtube hier soir, Gauthier Lebret.
00:45:14 On peut y voir enfin un appel au calme de la part de Jean-Luc Mélenchon ou c'est un appel entre pleuils ?
00:45:20 Vous pouvez voir aussi que Jean-Luc Mélenchon n'appelle qu'à ne pas toucher aux gymnases, aux bibliothèques, aux écoles.
00:45:25 Donc Eric Ciotti répond, pour le reste, pas de problème.
00:45:28 Oui, des commerces, des banques, des supermarchés, des voitures brûlées, des mairies, des policiers bien évidemment.
00:45:33 Il aurait pu faire un appel au calme de manière générale.
00:45:36 Jean-Luc Mélenchon, la France Insoumise, joue un jeu dangereux depuis le début de ces émeutes.
00:45:42 D'abord, Jean-Luc Mélenchon a refusé d'appeler au calme.
00:45:46 Il y a eu une nouvelle déclaration d'une représentante LFI sur Twitter qui dit que la République a été fondée par des émeutes en 1789.
00:45:54 Donc s'il vous plaît, il y a quand même un culte de la Révolution française en plus chez les Insoumis qui est assez particulier.
00:45:58 Même un culte parfois de la guillotine, des coupeurs de tête, de la terreur, de la période de la terreur.
00:46:04 On sait qu'Antoine Le Maumon est par exemple un grand fan de Robespierre.
00:46:07 Donc on a vu dès le départ un jeu dangereux de la part des Insoumis qui sont allés dans les commissariats de Nanterre dès le premier soir des émeutes.
00:46:13 C'est leur droit, mais évidemment qu'il y avait de la récupération politique derrière.
00:46:16 Et les policiers avaient d'autres chats à fouetter que d'accueillir des Insoumis, des députés Insoumis dans le commissariat.
00:46:23 Un exemple, vraiment l'exemple le plus critique, c'est Carlos Martins Bilongo, député LFI,
00:46:27 qui est allé sur place directement à Nanterre pour tenter de récupérer politiquement les émeutiers
00:46:33 et qui s'est fait agresser lui-même par ces mêmes émeutiers.
00:46:35 Et la France Insoumise qui refuse de condamner l'agression de son propre député de peur de se fâcher avec les émeutiers.
00:46:43 Mais on voit bien que les émeutiers n'en ont que faire de la France Insoumise, malgré les très bons scores,
00:46:47 comme le rappelait tout à l'heure Michel, de Jean-Luc Mélenchon à Nanterre au premier tour de l'élection présidentielle où il était largement en tête.
00:46:52 Réaction ce matin sur notre plateau, Dassane Lakehou, le secrétaire général des jeunes communistes.
00:46:57 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:46:59 Une question pour vous ce matin, vous déplorez l'attitude de ceux à gauche qui n'ont pas suffisamment condamné les violences,
00:47:05 voire qui ont soufflé sur les braises depuis ces quatre derniers jours ?
00:47:09 Oui, moi je suis inquiet, la situation m'inquiète beaucoup.
00:47:14 Je pense que c'est une période où on a besoin de clarté.
00:47:17 Donc évidemment que moi j'appelle au calme, je ne peux qu'appeler au calme.
00:47:22 Après j'ai bien peur que ces appels au calme, pas grand monde les écoute.
00:47:26 Je pense que les jeunes qui sont en colère dans les quartiers populaires n'écoutent pas les appels au calme.
00:47:31 Je pense qu'ils s'en fichent des appels au calme qu'on peut prononcer.
00:47:35 Donc oui, moi évidemment j'appelle au calme et j'appelle surtout à agir, j'appelle à des actes.
00:47:41 Et je pense que la réponse ne peut pas être que la répression.
00:47:46 J'allais dire l'état d'urgence pour vous, c'est une bonne solution là pour l'heure,
00:47:50 ce n'est pas l'option privilégiée par le gouvernement.
00:47:53 Est-ce que la réponse, la stratégie qui est menée est suffisante pour le moment ?
00:47:57 Comme je vous dis, moi je pense que la réponse ça ne peut pas être que la répression.
00:48:01 Je ne pense pas que l'état d'urgence viendrait changer quelque chose.
00:48:06 Moi je pense qu'il faut aller au cœur du problème.
00:48:08 Moi j'ai peur que si on ne fasse que régler le problème immédiatement,
00:48:12 dans trois ans, dans quatre ans, je serai encore peut-être sur le même plateau avec vous
00:48:16 et qu'on aura le même débat.
00:48:18 Pour moi il faut aller au cœur du problème.
00:48:20 La première chose pour moi, c'est qu'il faut recréer du lien entre les quartiers et la police.
00:48:24 Pour moi il faut remettre une police de proximité, recréer la confiance.
00:48:28 Et la deuxième chose, c'est que je pense qu'il faut créer du lien de manière générale
00:48:31 entre ces jeunes et la République.
00:48:34 Il faut que l'école puisse être égalitaire, puisse faire une place à tout le monde.
00:48:39 Il faut que les discriminations cessent, que ce soit au travail, pour du logement, je le disais à l'école.
00:48:44 Pour finir, quand il y a des situations un peu de chaos comme ça,
00:48:48 soit on s'enferme dans la crise et on brosse à peine les problèmes et on ne règle rien,
00:48:52 soit au contraire on cherche une sortie par le haut.
00:48:55 Et moi je pense que c'est de ça dont on a besoin, une sortie par le haut,
00:48:58 pour tirer notre République, pour tirer tout le pays vers le haut.
00:49:01 Moi je pense que c'est ça qu'il faut chercher.
00:49:03 Merci pour votre témoignage Hassan Lakehou, le secrétaire général des jeunes communistes ce matin
00:49:08 sur CNews. Des émeutes qui suscitent l'inquiétude du monde entier.
00:49:12 La France connaît une forte activité touristique, on le sait bien, Paris est même la première destination mondiale.
00:49:17 Mais avec des dégradations et des pillages jusqu'au cœur de la capitale,
00:49:20 les ambassades appellent leurs ressortissants à faire preuve de prudence.
00:49:24 Maxime Legay.
00:49:26 Ce n'était sans doute pas ce qu'ils avaient prévu de photographier lors de leur séjour.
00:49:31 Après le pillage de cette enseigne Nike en plein cœur de Paris, à Châtelet,
00:49:35 les touristes constatent avec étonnement et stupéfaction l'ampleur des dégâts.
00:49:40 Je suis surpris ce matin de voir qu'il y a eu des incendies criminels juste en bas de la rue,
00:49:46 ici dans le centre de Paris, et aussi ce magasin qui a été cassé.
00:49:50 C'est bien le centre commercial de Châtelet ?
00:49:53 Oui, donc je suis un peu inquiet que cela arrive en plein centre de Paris.
00:49:56 Une inquiétude partagée par les diplomaties européennes.
00:50:01 L'Allemagne a indiqué observer de près les récents événements.
00:50:05 La Norvège, de son côté, demande à ses ressortissants de prendre toutes les précautions nécessaires.
00:50:10 Même son cloche outre-manche, où le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni s'est fendu d'un communiqué.
00:50:16 Le lieu et le moment des émeutes sont imprévisibles.
00:50:19 Il est conseillé de suivre les médias, d'éviter les zones où des émeutes ont lieu,
00:50:23 de vérifier les derniers conseils auprès des opérateurs lors de vos déplacements
00:50:27 et de suivre les conseils des autorités.
00:50:29 Avec les émeutes et incidents de ces derniers jours,
00:50:32 le tourisme français anticipe de nombreuses annulations de réservations d'hôtels.
00:50:36 Allez, restez avec nous sur CNews. Dans un instant, les images des violences à Marseille, au cœur des tensions la nuit dernière.
00:50:44 La Canbière a été le théâtre d'affrontements avec la police, de pillages de commerce.
00:50:48 Et puis on ira également à Percent Beaumont, dans le Val d'Oise.
00:50:52 Autre image impressionnante, celle d'une mairie ravagée par les flammes.
00:50:56 Ce sera juste après la pause dans votre journal de 7h.
00:51:00 A tout de suite sur CNews.
00:51:01 Bonjour à tous, je vous souhaite un excellent réveil dans votre matinale ou week-end.
00:51:08 Nous, on est déjà dans les starting blocks depuis une heure avec Céline Pina, essayiste,
00:51:13 qui m'accompagne sur ce plateau.
00:51:15 Najwa El Haïté qui nous a rejoint.
00:51:16 Bonjour Anthony.
00:51:17 Bonjour à vous.
00:51:18 Bonjour à tous.
00:51:19 Avocate.
00:51:20 Bien sûr, nos journalistes pour décrypter toute l'actualité, Gauthier Lebrec et Amaury Bucault,
00:51:24 puisqu'on parle évidemment de cette quatrième nuit d'émeute en France.
00:51:28 Mais tout d'abord, la météo de votre samedi 1er juillet avec Carole Zanin.
00:51:32 Et Carole, il faut s'attendre à des précipitations ce samedi.
00:51:45 Et oui, en 1er juillet, qui sera marqué par l'instabilité,
00:51:49 principalement du sud-ouest jusqu'au haut de France.
00:51:53 Et les résultats, des précipitations assez soutenues, assez continues à l'arrière.
00:51:57 Un ciel de traînes, nuages et éclaircies.
00:51:59 Et tout de même, quelques petites éclaircies, mistral et tramontagne rond,
00:52:03 pour bénéfice de chasser les nuages.
00:52:05 Et résultat du Grand-Botan du côté de la région PACA,
00:52:09 avec 70 km/h des précipitations.
00:52:14 Également qu'on va retrouver dans le courant de l'après-midi,
00:52:18 ces précipitations qui auront tendance à glisser vers l'est du territoire.
00:52:23 À l'arrière, toujours ce ciel de traînes et davantage d'éclaircies.
00:52:27 Sur la Bretagne, encore la Normandie.
00:52:29 Le sud-est restera au sec avec de belles et larges éclaircies.
00:52:33 Il faudra mettre le petit pull dans certains départements,
00:52:37 notamment du côté de Paris ce matin.
00:52:39 16 degrés seulement. 15 à Brest, 12 degrés.
00:52:42 Pour Aurillac, 20 degrés.
00:52:43 Pour Nice, c'est dans le courant de l'après-midi.
00:52:45 Les températures en dessous des moyennes de saison.
00:52:48 23 degrés pour Paris, 23 également pour Bordeaux.
00:52:51 29 pour le sud-est.
00:52:53 - Il est 7h sur CNews, la matinale week-end,
00:53:06 c'est parti à la une de votre journal.
00:53:08 Marseille au coeur des tensions la nuit dernière.
00:53:10 Affrontements avec la police, pillages de commerce.
00:53:13 La Candire a vu déferler des groupes de jeunes individus masqués.
00:53:16 Des armes de chasse ont même été dérobées dans une armurerie.
00:53:19 Le ministre de l'Intérieur annonce des renforts de CRS.
00:53:22 On fait le bilan précis de cette quatrième nuit d'émeute
00:53:25 dans la cité phocéenne et dans le reste du pays
00:53:28 avec nos journalistes et nos invités en plateau.
00:53:31 Vous verrez également les images impressionnantes
00:53:33 d'une mairie ravagée par les flammes.
00:53:35 La mairie de Percent-Beaumont dans le Val d'Oise cette nuit,
00:53:38 assaillie auparavant par une trentaine de jeunes.
00:53:40 Qui s'attaquent aux services publics dans des quartiers
00:53:43 qui en ont plus que jamais besoin.
00:53:45 Nous serons sur place avec nos journalistes.
00:53:47 Et puis cette question, la stratégie du gouvernement a-t-elle été la bonne ?
00:53:50 Pas d'état d'urgence mais la mobilisation exceptionnelle
00:53:53 cette nuit de 45 000 policiers et gendarmes
00:53:56 auxquels il faut ajouter le déploiement de blindés de la gendarmerie.
00:54:00 Gérald Darmanin évoque des violences d'une intensité bien moindre que la veille.
00:54:04 On fera le point sur cette réponse politique
00:54:06 apportée par le gouvernement avec Gautier Levray.
00:54:10 On commence tout d'abord avec ces jettes projectiles sur la police,
00:54:14 ces pillages, ces véhicules incendiés.
00:54:16 Marseille est l'une des villes qui a concentré le plus de tensions la nuit dernière.
00:54:20 Notamment sur la Canbière, près du Vieux-Port.
00:54:22 Des méfaits commis par des groupes de jeunes, souvent masqués, très mobiles.
00:54:26 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de renforts,
00:54:28 une compagnie de CRS supplémentaires ainsi qu'un hélicoptère de survol.
00:54:31 Retour sur les derniers événements avec Miquel Dos Santos.
00:54:38 Une parfumerie pillée pendant une demi-heure.
00:54:41 Des voleurs qui s'enfuent en toutes décontractions.
00:54:44 Le sort de ce magasin n'est pas une exception.
00:54:47 Dès 18h, plusieurs commerçants de Marseille ont été attaqués par des émeutiers.
00:54:51 Un bureau de tabac,
00:54:53 un magasin de luxe
00:54:56 et même une armurerie.
00:54:59 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés.
00:55:02 Une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
00:55:05 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
00:55:08 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes les ont ciblés
00:55:11 avec des projectiles dans le centre-ville.
00:55:13 Certains véhicules de police ont même dû fuir pour éviter un moindre mal.
00:55:17 A l'image des manifestations sauvages lors de la contestation contre la réforme des retraites,
00:55:24 les émeutiers ont brûlé des véhicules, des poubelles
00:55:27 et tout autre objet pour former des barricades.
00:55:29 Une manière de ralentir le travail des forces de l'ordre
00:55:32 et de continuer à déambuler.
00:55:35 On poursuit le décryptage avec notre journaliste police-justice Amaury Buco.
00:55:39 Amaury, quel bilan peut-on déjà faire de ces violences qui ont agité la nuit dernière la cité phocéenne ?
00:55:44 Marseille avait déjà connu des violences mais pas avec cette intensité.
00:55:48 Marseille, sur le plan national, a été l'une des villes où la violence était la plus forte cette nuit.
00:55:53 Nos sources policières nous disent qu'il y a eu des violences à la fois dans le centre-ville,
00:55:56 le Vieux-Port mais aussi dans les quartiers nord
00:55:58 qu'on pensait tenues par les dealers.
00:56:02 C'est plutôt calme en période de violences urbaines.
00:56:06 Mais on voit que ces quartiers-là sont touchés par les émeutiers urbains.
00:56:10 Un policier nous disait que c'était très compliqué à gérer
00:56:13 parce que les places en garde à vue sont saturées,
00:56:15 notamment à cause de la nuit précédente.
00:56:17 Les policiers ne pouvaient plus interpeller.
00:56:19 Ils se contentaient de prendre les noms des gens, ce qui n'est pas forcément le mieux.
00:56:24 Par ailleurs, on nous décrit des scènes apocalyptiques, des scènes de guerre.
00:56:29 Tous les policiers marseillais sont mobilisés,
00:56:32 avec bien sûr le renfort promis par Gérald Darmanin tout de suite.
00:56:36 Najwa El Haïté, peut-être une réaction sur ce climat insurrectionnel dans la ville de Marseille,
00:56:41 ces images assez effrayantes qu'on peut observer ce matin ?
00:56:43 Ces images sont en effet effrayantes.
00:56:45 C'est une guérilla urbaine.
00:56:47 C'est parfaitement en décalage avec le déplacement du président de la République,
00:56:54 qui annonce un grand chantier qui fait suite au plan Marseille en grand.
00:56:59 C'est son deuxième chantier où il annonce des aides considérables à l'école,
00:57:05 dans la police, à l'hôpital.
00:57:08 Et puis on assiste à ces scènes terribles où vous voyez, malgré les aides annoncées,
00:57:15 suite à la mort dramatique de Nahel, c'est le chaos.
00:57:20 Est-ce qu'il prouve qu'il n'y a pas de réelles revendications, en tout cas à ces personnes, à ces émeutiers ?
00:57:25 J'ai envie de vous dire, c'est ça le problème.
00:57:27 Parce que ces jeunes ont été jugés en comparution immédiate pour rébellion,
00:57:33 pour violence, pour atteinte au bien public.
00:57:36 Et vous savez qu'à aucun moment, à aucun moment,
00:57:39 ils n'ont parlé du drame concernant Nahel.
00:57:43 À aucun moment.
00:57:44 Ce sont des prétextes.
00:57:45 C'est cassé pour cassé. Ce sont des délinquants.
00:57:48 Amaury Bucaud, on parle de Marseille,
00:57:51 mais d'autres villes ont été des points de tension majeurs la nuit dernière en France.
00:57:55 Oui, Lyon et même Grenoble, ce n'était malheureusement pas que la nuit,
00:57:58 mais aussi à partir de l'après-midi.
00:58:00 Vous avez aussi Alès où il y a eu des violences.
00:58:02 Et puis alors ce qu'on note, c'est qu'en région parisienne, les violences ont évolué.
00:58:06 On est passé des attaques les précédentes nuits des bâtiments publics
00:58:10 à maintenant beaucoup plus de pillages.
00:58:12 Alors un policier m'expliquait que finalement les pillages, c'était moins risqué
00:58:16 parce que finalement ces bâtiments, ces centres commerciaux sont sans défense.
00:58:20 Et surtout, les pillages sont beaucoup plus lucratifs.
00:58:23 Et puis quoi dire d'autre ?
00:58:25 Eh bien, il y a eu un très grand nombre d'interpellations, 471 interpellations au niveau national.
00:58:30 Je priorise, ce chiffre va encore évoluer.
00:58:32 Et effectivement, beaucoup de dégâts.
00:58:35 On a aussi encore eu des incendies cette nuit, notamment à Sénémarque.
00:58:38 Vous avez par exemple un centre commercial de 1500 m2 qui a été incendié.
00:58:42 Les policiers ont bataillé corps à corps, j'allais dire, avec les flammes
00:58:45 pour pouvoir éteindre cet incendie cette nuit.
00:58:47 Vous le disiez, il y a beau avoir eu peut-être moins de violences en termes de chiffres,
00:58:51 on a quand même des images impressionnantes.
00:58:53 Et notamment en région parisienne, vous parliez d'incendies.
00:58:56 On voulait vous montrer ce matin cette mairie en flamme dans la ville de Persan-Beaumont,
00:59:00 c'est dans le Val d'Oise, assaillie auparavant par une trentaine de jeunes,
00:59:05 des jeunes qui s'attaquent ainsi aux bâtiments publics,
00:59:07 ces services dont ils ont plus que jamais besoin, services publics.
00:59:11 Nos journalistes sont sur place ce matin, on va les retrouver.
00:59:14 Bonjour à tous les deux, que reste-t-il encore de cette mairie, là ce matin au lever du jour ?
00:59:19 Écoutez, Anthony, il ne reste plus que des cendres et des murs noirs.
00:59:25 L'intérieur de cette mairie a été complètement détruit.
00:59:29 Des barrières ont été érigées par les services techniques pour protéger le bâtiment.
00:59:34 Et un peu plus loin, c'est le poste de police municipale qui a été lui aussi détruit.
00:59:39 Le toit est parti en fumée cette nuit.
00:59:42 Et juste en face, trois voitures ont été incendiées.
00:59:46 Il ne reste plus que des carcasses, vous le voyez.
00:59:50 Les habitants que nous avons croisés, eux, sont stupéfaits. Écoutez-les.
00:59:54 Je suis dégoûté parce que c'était relativement beau, refait à neuf, c'était magnifique.
00:59:59 C'est complètement imbécile de faire ça, je trouve.
01:00:01 C'est mon fils qui m'a dit "Persan, ça a brûlé".
01:00:05 Et puis voilà, comme ça, mon petit footing tous les matins, j'ai rien entendu, rien du tout.
01:00:11 Les habitants nous confient aussi que ce commissariat avait été refait à neuf il y a seulement quelques mois.
01:00:19 Tous sont très émus et choqués par les événements qui se sont produits cette nuit.
01:00:23 À nos deux journalistes, nos envoyés spéciaux sur place, Céline Pinard, on vient d'entendre des habitants littéralement dégoûtés.
01:00:30 On peut les comprendre. D'abord, il y a un symbole très fort.
01:00:33 C'est-à-dire que si on peut attaquer et brûler un commissariat,
01:00:37 le lieu qui est normalement censé assurer votre sécurité,
01:00:41 ça veut dire que vous, vous êtes particulièrement à nu et à découvert.
01:00:45 Donc le fait de s'en prendre à la police, le but du jeu, c'est de montrer à tous les citoyens
01:00:50 qu'en fait personne ne peut les protéger.
01:00:52 Donc il y a quand même quelque chose qui symboliquement est très fort.
01:00:55 Ensuite, Persan-Beaumont, quand on connaît un peu le Val d'Oise,
01:00:58 c'est le même profil que la Seine-Saint-Denis.
01:01:01 Ce sont des zones qui sont assez pauvres et qui sociologiquement rassemblent à peu près le même type de population.
01:01:07 Et la question qu'on peut se poser face à toutes ces violences, c'est finalement, il y a deux explications.
01:01:13 La première, c'est celle qui est fournie par la gauche, qui est de dire
01:01:16 "Ces jeunes se révoltent parce qu'ils subissent une oppression,
01:01:19 parce que notre société ne sait pas les accueillir, parce que la République ne tient pas ses promesses."
01:01:24 Et de l'autre côté, on peut se demander aussi s'il n'y a pas un rapport culturel à la violence,
01:01:30 à la logique tribale, qui fait que nous, nous avons intégré la civilisation,
01:01:35 c'est l'intégration d'un certain nombre de normes,
01:01:38 l'apprentissage du contrôle au nom de tout ce que nous avons en commun.
01:01:42 Et nous accueillons peut-être beaucoup de populations que nous n'éduquons pas
01:01:46 et qui n'ont pas du tout intériorisé un certain nombre de normes,
01:01:49 et dont le rapport à l'État est un rapport de violence et de brutalité,
01:01:54 parce que l'État d'où ils viennent est violent et brutal,
01:01:57 et qui ne connaissent que le rapport de force pour demander ou imposer quoi que ce soit.
01:02:02 Donc on peut aussi poser légitimement cette question-là.
01:02:05 Et la dernière des choses, c'est qu'il y a un rôle très néfaste de l'extrême gauche
01:02:10 qui cultive le chaos, et en fait, cultiver le chaos, ça ne veut pas dire que vous incitez au pillage,
01:02:15 mais vous installez une situation politique telle que les pillages arrivent,
01:02:20 et ces pillages vous servent parce qu'ils entraînent encore plus de chaos et encore plus de peur.
01:02:25 Donc là, on est dans un jeu extrêmement malsain,
01:02:28 même si on ne peut pas dire que l'extrême gauche appelle au pillage.
01:02:31 En revanche, elle appelle à la violence qui favorise ce type de débordement.
01:02:35 Et on en reparlera dans notre journal de 7h30.
01:02:37 Amaury Bucaud, cette ville justement de Percembaumont dans le Val d'Oise,
01:02:41 elle a une valeur symbolique forte. Il y a d'autres événements qui se sont produits là aussi.
01:02:44 Oui, on comprend l'exaspération des habitants parce qu'effectivement en 2016,
01:02:49 vous avez vu en juillet 2016, là on est en juillet aussi,
01:02:53 vous aviez eu la mort d'Adama Traoré.
01:02:56 Alors, on ne sait pas encore si cette mort était accidentelle ou si elle avait été causée par l'action des gendarmes.
01:03:00 Il y a toujours une procédure judiciaire en cours.
01:03:02 Mais cette mort avait entené plusieurs nuits de violences d'émutes urbaines,
01:03:07 avec notamment des tirs sur les gendarmes.
01:03:10 Il y a d'ailleurs eu un procès qui s'est tenu en juin 2021 pour tentative d'assassinat
01:03:15 sur personne dépositaire de l'autorité publique avec le frère d'Adama Traoré.
01:03:19 Adama Traoré qui aujourd'hui, si vous voulez, est devenu vraiment une égérie
01:03:24 dans l'univers des banlieues pour être rendu comme une victime absolue des violences policières.
01:03:31 Et un support du discours "police assassine" que l'on retrouve aujourd'hui
01:03:35 dans le cas de la mort du jeune Naël, puisque tous les visuels,
01:03:39 on voit bien qu'il a été pris en main par les mêmes forces politiques et religieuses
01:03:43 qui sont autour d'Adama Traoré.
01:03:45 Et ça se voit parce que les visuels des t-shirts...
01:03:47 Sa soeur, Assa Traoré, était présente lors de la marche blanche.
01:03:51 Les visuels des t-shirts sont les mêmes.
01:03:53 Et ceux qui entourent la mère sont les mêmes personnages.
01:03:56 On reconnaît des visages de ceux qui entouraient la soeur d'Adama Traoré.
01:04:01 En fait, c'est le tout système de la police qui est un problème,
01:04:05 avec une espèce de racisme systémique, c'est ce qu'ils disent,
01:04:08 dans la police qui engendrerait ces morts.
01:04:11 "La République va gagner, mais pas les émeutiers",
01:04:13 ce sont les mots de Gérald Darmanin.
01:04:15 Dans la nuit, le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu au commissariat de Mantes-la-Jolie,
01:04:19 il a voulu rencontrer les policiers, les gendarmes mobilisés,
01:04:21 les remercier pour leur engagement pris sur le terrain.
01:04:24 Et il parle également de violences, d'une intensité bien moindre que la veille,
01:04:28 des départements extrêmement calmes.
01:04:31 On le rappelle, mobilisation exceptionnelle,
01:04:34 cette nuit de 45 000 policiers et gendarmes,
01:04:36 des effectifs en légère hausse, auxquels il faut ajouter le déploiement
01:04:39 de blindés de la gendarmerie,
01:04:41 et le recours à des unités d'élite comme le GIGN pour faire baisser les tensions.
01:04:46 Le gouvernement qui, pour l'heure, n'a pas voulu décréter l'état d'urgence,
01:04:49 Gauthier Lebray, la stratégie du gouvernement a-t-elle été la bonne ?
01:04:52 Avant de vous poser cette question,
01:04:54 on voit ce sondage CSA pour Cnews,
01:04:58 on vous a posé la question "Approuvez-vous ceux qui veulent déclencher l'état d'urgence ?"
01:05:02 Les Français répondent "Oui" à 70%.
01:05:04 Mais Gauthier, ce n'est pas la stratégie qui a été privilégiée pour l'heure par le gouvernement.
01:05:08 On se rappelle qu'il y a eu une cellule de crise interministérielle hier,
01:05:11 et que juste avant, il y a eu plusieurs déclarations assez fortes
01:05:15 d'Emmanuel Macron et de la Première ministre.
01:05:17 Elisabeth Borne qui a dit que tout était envisagé et envisageable,
01:05:20 et Emmanuel Macron qui avait dit qu'il était prêt à revoir le maintien de l'ordre sans tabou.
01:05:24 Finalement, cette cellule de crise a quelque part accouché d'une souris.
01:05:28 Il n'y a pas eu de mesures très fortes qui ont été prises.
01:05:31 Il y a eu des concerts annulés, le concert de Mylène Farmer au Stade de France par exemple,
01:05:35 des fêtes de fin d'année dans les écoles parisiennes notamment qui ont été également annulées.
01:05:40 Emmanuel Macron qui a surpris un peu tout le monde en parlant de la problématique des jeux vidéo.
01:05:45 Et puis effectivement, les forces de l'ordre qui ont été rejointes par plus d'effectifs,
01:05:50 puisqu'on était à 45 000 cette nuit.
01:05:52 Mais s'il voulait, il y a comme ce sentiment d'impuissance quand vous voyez ces images,
01:05:56 car certes Gérald Darmanin dit que ça s'est mieux passé que les nuits précédentes,
01:05:59 mais on ne peut quand même pas se satisfaire de la situation.
01:06:01 Et on a l'impression que l'État, même s'il met énormément de bleu sur le terrain,
01:06:05 n'arrive pas à endiguer ce phénomène des meutes.
01:06:09 Quand on voit les sondages et la réponse des Français,
01:06:12 très clairement il y a une demande de retour à l'ordre en décalage avec le discours de la France Insoumise
01:06:17 et un certain discours médiatique.
01:06:18 Effectivement, 70% des Français veulent l'instauration de l'état d'urgence,
01:06:22 mais 70% des Français également veulent que l'armée intervienne
01:06:26 pour mettre fin au pillage et aux exactions.
01:06:29 Donc une forte demande de retour à l'ordre.
01:06:32 Pour le moment, l'exécutif cherche encore la bonne réponse pour endiguer ce phénomène.
01:06:36 Et nous sommes en direct avec Zartos Baktiari.
01:06:39 Bonjour, vous êtes le maire de Neuilly-sur-Marne.
01:06:42 Vous avez connu ces derniers jours des émeutes, également des problèmes dans votre ville.
01:06:48 Déjà, je voulais savoir comment s'est déroulée la nuit dernière pour vous.
01:06:52 Alors, elle a été moins difficile que les deux premières nuits,
01:06:55 puisque la première nuit, nous avons quand même vu l'incendie des sept véhicules
01:06:59 de notre police municipale, de la médiathèque, des locaux de la ville.
01:07:02 La nuit précédente, enfin la nuit suivante, pardon,
01:07:05 nous avons eu le pillage d'un centre commercial de Super-E,
01:07:08 d'un bar tabac qui a été pillé puis incendié,
01:07:10 de différents commerces qui ont été pillés puis incendiés.
01:07:13 Et hier soir, globalement, ça a été plus calme.
01:07:16 Il y a eu quelques regroupements, mais qui ont très vite été dispersés.
01:07:20 On a quand même eu plusieurs cocktails Molotov qui ont été envoyés sur le commissariat,
01:07:24 mais les personnes ont été interpellées.
01:07:26 Simplement, nous, on a mis en place un couvre-feu.
01:07:29 J'ai décidé cela la deuxième nuit.
01:07:32 On a été parmi les premières villes de France à le faire.
01:07:35 La deuxième ville, si je ne me trompe pas, est de 23h à 6h du matin.
01:07:40 Ce qui a eu une vertu, ce qui a permis aux policiers d'interpeller
01:07:44 beaucoup plus facilement les personnes qui sont encore à l'extérieur,
01:07:47 leur demander leur pièce d'identité, de faire des contrôles nécessaires,
01:07:51 de permettre de disperser les personnes.
01:07:53 Et les énotes gens qui n'avaient rien à faire dehors étaient, eux, pour le coup, chez eux.
01:07:57 Donc c'était une mesure quand même efficace.
01:07:59 Les artèges bactéries, vous faites partie de ceux qui, à droite,
01:08:02 réclament la mise en place dans l'état d'urgence ?
01:08:04 Oui, je pense que, en fait, pas de manière nationale,
01:08:07 parce que ça n'aurait pas de sens partout,
01:08:09 mais dans les territoires où il y a des difficultés, oui, je pense que cela est nécessaire.
01:08:14 Dans mon département, celui de la Seine-Saint-Denis,
01:08:16 vous savez, la ville de Neuilly-sur-Marne, c'est clairement pas la plus difficile de cet appartement.
01:08:21 C'est plutôt une commune relativement calme, mais on a été proie à des faits très graves.
01:08:26 Je pense que, sur l'ensemble du département, on a eu plusieurs couvre-feu qui ont été mis en place.
01:08:31 La première nuit, on a été la seule commune de Seine-Saint-Denis.
01:08:34 Hier, on avait plusieurs autres villes qui nous avaient emboîtés le pas.
01:08:38 Je pense qu'effectivement, mettre en place cet état d'urgence sur certains secteurs,
01:08:42 ça nous permettrait de mieux contrôler la situation.
01:08:45 Il faut quand même se dire qu'à partir de 21h, il n'y a plus de transport en commun.
01:08:49 La circulation se fait beaucoup plus difficilement.
01:08:52 Je pense qu'effectivement, pendant un certain temps, il est nécessaire de faire baisser la tension,
01:08:58 de montrer que l'autorité de l'État l'emporte sur la volonté de casser de certains.
01:09:04 Et effectivement, je pense que c'est nécessaire sur certains secteurs.
01:09:08 Zartos Baktiari, le maire de Neuilly-sur-Marne, ville touchée par les émeutes ces quatre dernières nuits.
01:09:13 Merci à vous d'avoir témoigné sur notre antenne ce matin.
01:09:16 7h16 sur CNews, c'est l'heure du rappel de l'actualité.
01:09:19 Et c'est avec vous ce matin, Sandra Tchambot.
01:09:21 Heures et scènes de pillage cette nuit à Lyon.
01:09:27 Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont rythmé la soirée.
01:09:31 Des groupes de jeunes, certains armés de mortiers d'artifices ou de barres de fer,
01:09:34 ont également saccagé des commerces du centre-ville.
01:09:37 Un bureau de poste à Lyon-Mermoze a même été la cible d'un engin explosif.
01:09:40 Le RAID et la BRI ont été engagés.
01:09:42 31 personnes ont été interpellées.
01:09:45 En Seine-Saint-Denis, des heurts ont éclaté dans de nombreuses communes.
01:09:48 Avec une activité importante à Bondy, notamment, des groupes de jeunes ont attaqué et pillé un magasin Conforama.
01:09:53 Ils s'en sont ensuit pris à l'enseigne Darty.
01:09:56 Télévision, téléphone et autres articles ont été dérobés.
01:09:59 Les joueurs de l'équipe de France de football lancent un appel au calme en référence aux émeutes.
01:10:03 Dans un texte relayé par le capitaine, Kylian Mbappé, originaire de Bondy,
01:10:07 il déclare "La violence ne résout rien.
01:10:10 Notre conscience citoyenne nous incite à appeler à l'apaisement.
01:10:13 Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil."
01:10:16 Jean-Luc Mélenchon qui s'attaque aux syndicats de police.
01:10:21 Deux d'entre eux, Alliance et une sapolis, s'appelaient hier au combat contre les nuisibles et les hordes sauvages.
01:10:26 Le fondateur de la France Insoumise rétorque donc à ces deux syndicats qu'ils doivent apprendre à se taire.
01:10:32 Il a ensuite poursuivi ses attaques dans une vidéo diffusée sur Youtube hier soir.
01:10:35 Je vous propose de l'écouter.
01:10:37 Les alertes sur le fait que de fil en aiguille, des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
01:10:47 en vérité des organisations à caractère factieux, montent le ton et se croient tout permis.
01:10:54 Nous sommes en République et leur devoir est de servir et d'obéir.
01:10:58 C'est cela qu'il faut commencer à faire, c'est appeler au calme ces irresponsables.
01:11:03 Parce que quand ils portent l'uniforme, quand ils ont les trois couleurs de la patrie,
01:11:08 ce n'est pas leur personne et leurs opinions condamnables qu'ils représentent, c'est nous tous.
01:11:13 Et nous ne sommes pas d'accord pour qu'ils se comportent de cette manière et pour qu'ils parlent de cette manière.
01:11:19 Alors ce matin c'est Jean-Luc Mélenchon qui appelle les policiers au calme.
01:11:23 Mais ce n'est pas étonnant, rien ne me surprend de Jean-Luc Mélenchon, il a vraiment évolué mais dans le mauvais sens.
01:11:30 Il a toujours eu en ligne de mire la police, je vous rappelle que la République c'est lui,
01:11:37 je vous rappelle également qu'il a toujours considéré les policiers comme des barbares.
01:11:41 Mais ça c'est un discours complètement électoraliste.
01:11:44 Il sait très bien que ces bons scores sont faits dans ces quartiers-là,
01:11:50 et bien il s'adresse en réalité à cet électorat-là en disant "voilà, on a le même adversaire, c'est la police,
01:11:57 même l'État n'arrive plus à maîtriser ses policiers".
01:12:01 Donc je ne suis pas étonnée qu'il appelle au calme la police plutôt que les émeutiers.
01:12:06 Il n'est même plus d'ailleurs député, j'allais dire, il n'est plus élu, c'est un chef entre guillemets.
01:12:14 Non, je le désigne comme le fondateur de la France insoumise.
01:12:16 Oui, c'est le fondateur de la France insoumise qui est un fondateur pyromane.
01:12:19 La confiance des Français qui néanmoins dans leur police reste plutôt bonne, Céline Pinard,
01:12:24 c'est le résultat d'un sondage IFOP pour le Figaro, regardez.
01:12:28 Que vous inspire spontanément la police ?
01:12:30 Vos réponses, pour 57% des sondés, elle inspire confiance et sympathie,
01:12:35 pour 32% des Français, elle suscite l'inquiétude ou l'hostilité, 11% n'exprime aucune opinion.
01:12:42 C'est quand même le signe qu'on a une majorité silencieuse en France qui a besoin de sécurité,
01:12:48 qui a besoin de sa police.
01:12:49 La majorité silencieuse en France n'est pas du tout sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon.
01:12:54 Oui, elle soutient l'action de la police, tout simplement parce que même quand vous êtes de gauche,
01:12:59 vous savez que ce genre de violence, avant tout, ça affaiblit votre position,
01:13:05 ça rend votre avenir encore plus incertain.
01:13:08 Et les premiers qui payent le prix de la violence sont les plus précaires et les plus modestes d'entre nous.
01:13:13 Donc, heureusement quand même que la France a conscience de tout ça.
01:13:17 Après, ce qu'on aimerait quand on entend Jean-Luc Mélenchon, c'est que finalement,
01:13:21 les reproches qu'il adresse à la police, il peut se les adresser à lui-même.
01:13:25 Il y a un effet miroir qui est absolument terrible.
01:13:28 D'abord, cet homme est incapable de condamner la violence et les émeutes,
01:13:33 mais en revanche, dès qu'il s'agit de taper sur un policier, il retrouve une verve absolument excellente.
01:13:38 Et quand il leur demande de se taire et de servir, on aimerait bien qu'il s'adresse la même admonestation,
01:13:44 parce que sincèrement, le voir agir comme ça est extrêmement honteux.
01:13:49 Cet homme-là a été candidat à la présidence de la République.
01:13:53 Aujourd'hui, il manifeste une irresponsabilité qui n'est pas de mise, vu les tensions qu'on est en train de vivre.
01:13:59 C'est en tout cas une triste image que donne à voir la France ces quatre derniers jours,
01:14:02 alors que la saison touristique bat son plein.
01:14:04 Les ambassades appellent leurs ressortissants à la plus grande prudence.
01:14:07 On fait le point ce matin sur tous ces regards qui sont tournés vers notre pays,
01:14:11 avec nos correspondants à travers l'Europe, et notamment Olivier Weber qu'on va rejoindre à Londres, en Grande-Bretagne.
01:14:17 Bonjour Olivier Weber.
01:14:19 Le gouvernement britannique donne d'ailleurs des recommandations aujourd'hui à ces ressortissants.
01:14:25 Oui, des recommandations. C'est la une du Times, un avertissement aux voyageurs britanniques qui se rendent en France.
01:14:33 Soyez prudents et surtout restez à l'écart de tout signe de perturbation.
01:14:39 Autre une ce matin dans la presse britannique, beaucoup plus polémique, celle du Daily Télégraph,
01:14:45 qui titre "La police française en guerre contre la vermine".
01:14:50 Le Daily Télégraph, quotidien conservateur, cite des syndicats de police qui se disent à bout de force
01:14:58 et qui expliquent qu'ils sont en guerre contre des hordes sauvages de vermine.
01:15:02 Fin de citation. Un peu plus trash, le "sun" revient sur l'angle "people".
01:15:08 D'Emmanuel Macron aperçu à un concert d'Elton John cette semaine pendant que Paris brûle.
01:15:13 Fin de citation. Et puis la presse de gauche, le Guardian, lui critique la police française,
01:15:20 sa manière chaotique et brutale d'opérer, un avis que ne partage pas le Daily Télégraph,
01:15:26 qui souligne au contraire que la police française garde la confiance d'une majorité de la population.
01:15:31 Olivier Weber, notre correspondant à Londres, en Grande-Bretagne, merci à vous pour toutes ces précisions autour de la table.
01:15:38 Ça vous fait réagir, ça vous a triste, les réactions à l'international, toute l'image que renvoie la France
01:15:43 à quelques mois du mondial de rugby, à un an des Jeux Olympiques.
01:15:48 Surtout le Royaume-Uni. On a annulé une visite d'État de Charles III pendant la réforme des retraites.
01:15:52 Donc ils vont vraiment être vaccinés contre la France. Effectivement, l'image que donne la France.
01:15:56 Avec la finale de la Ligue des Champions aussi.
01:15:58 Également avec le Stade de France. Hier, le concert de Milan Farmer a été annulé au Stade de France
01:16:03 pour ne pas qu'on revive le même phénomène. Mais oui, l'image à l'international de la France
01:16:07 depuis plusieurs mois, sur les violences urbaines qui durent depuis plusieurs mois,
01:16:10 avec toujours la France insoumise qui essaie de récupérer et qui a une responsabilité dans le climat de violence,
01:16:16 même pendant la réforme des retraites, c'était exactement pareil. Et délétère cette image-là.
01:16:20 Gardez vos munitions, on va poursuivre le débat.
01:16:22 - Eh bien, voilà, ITC Limpina, j'ai encore plein de questions à vous poser, plein de réactions à susciter sur ce plateau.
01:16:28 Vous restez avec nous dans un instant, les images des violences à Lyon.
01:16:31 C'est également l'un des points chauds du territoire français.
01:16:34 La nuit dernière, où des groupes de jeunes armés de mortiers, d'artifices et de barres de fer
01:16:37 ont pillé plusieurs magasins du centre-ville, incendié des poubelles, saccagé un poste de police.
01:16:42 On ira également du côté de Bondy, en région parisienne, où là aussi, on a pu assister à des scènes de pillage
01:16:48 au sein d'une grande enseigne. Ce sera juste après la pause, dans votre prochain journal.
01:16:52 Vous restez avec nous sur C News, on fait le point complet sur cette quatrième nuit d'émeute.
01:16:57 La matinale-week-end se poursuit avec mes invités sur ce plateau.
01:17:04 Céline Pinan, à jouer à la IT pour décrypter toute l'actualité.
01:17:07 Également nos journalistes C News, Gautier Lebray et Amaury Bucaud.
01:17:10 Voici les titres de votre journal de 7h à la une.
01:17:13 Nous sommes à Lyon, ce matin, l'une des villes les plus touchées par cette quatrième nuit d'émeute.
01:17:17 On a pu assister là-bas à des scènes de pillage incroyables.
01:17:20 Une vingtaine de magasins ciblés en plein centre-ville, des incendies également.
01:17:24 Les unités d'élite du RAID et de la BRI ont été dépêchées dans la ville.
01:17:29 Nous reviendrons en image sur la nuit passée.
01:17:32 Une grande enseigne, également pillée à Bondy, en Seine-Saint-Denis, face au regard impuissant des agents de sécurité.
01:17:38 Là aussi, les pillards sont allés faire leur marché parmi les articles IFI et électroménager,
01:17:43 bien avant l'arrivée sur place des forces de l'ordre.
01:17:46 On fera le bilan devant cette enseigne dans quelques minutes avec nos reporters.
01:17:50 Triste image que donne à voir la France ces quatre derniers jours,
01:17:53 alors que la saison touristique bat son plein.
01:17:55 Les ambassades appellent leurs ressortissants à la plus grande prudence.
01:17:58 Nous ferons le point ce matin sur tous ces regards qui sont tournés aujourd'hui vers notre pays,
01:18:02 avec nos correspondants à travers l'Europe.
01:18:04 Vous allez le voir, les unes des presses étrangères n'ont pas de quoi nous rendre fiers.
01:18:09 On commence tout d'abord avec ces scènes de pillage, affrontements avec les forces de l'ordre,
01:18:15 feux de poubelle, ça s'est passé à Lyon la nuit dernière.
01:18:17 Lyon qui faisait partie cette nuit des villes les plus touchées, les plus tendues,
01:18:21 dans le cadre de ces émeutes depuis désormais quatre jours.
01:18:24 Des groupes de jeunes, pour certains, cagoulés, armés de mortiers, de barres de fer,
01:18:28 sont allés faire leur marché dans les rues piétonnes du centre-ville.
01:18:31 Ils sont repartis avec sous le bras des jeux vidéo, des bouteilles, des chaussures.
01:18:35 Une vingtaine de commerces ont été ciblés.
01:18:37 Retour sur cette soirée chaotique à Lyon avec Sandra Tchambot.
01:18:42 La troisième ville de France, théâtre de vive tension ce vendredi soir.
01:18:48 Vers une heure du matin, des émeutiers ont jeté un engin explosif sur un bureau de poste de Lyon-Mermoz.
01:18:55 Des groupes de jeunes, certains armés de barres de fer, ont également endommagé et pillé plusieurs commerces du centre-ville.
01:19:01 Ici, des feux ont été allumés. Ces individus effectuent des tirs de mortiers.
01:19:10 Sur Twitter, le maire de Lyon appelle au calme.
01:19:13 Les violences survenues cette nuit dans notre ville sont inacceptables. Je les condamne sans réserve.
01:19:18 J'appelle les Lyonnais à la vigilance et à l'apaisement. La République est indivisible. Ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine.
01:19:24 En réaction aux violences dans les rues lyonnaises, le Raid et la BRI ont été engagés.
01:19:29 Ces images, ces limpinas, ces pillages montrent finalement que cela n'a rien à voir avec la mort de Naël,
01:19:37 ça n'a rien à voir avec de quelconques revendications. On est là dans du pur opportunisme des émeutiers
01:19:42 qui en profitent pour faire leur méfait, piller, voler, détruire, casser, brûler.
01:19:48 Oui, en fait, il y a eu deux modes de récupération de la mort de Naël.
01:19:52 Il y a eu une mode de récupération politique parce qu'il y avait un désir de trouver un martyr à une cause
01:19:58 et de pouvoir illustrer la haine contre la police et un discours sur la violence raciale
01:20:05 en mettant en avant une figure. Celle-là n'a pas fonctionné, mais cette attractive d'instrumentalisation a eu lieu.
01:20:12 Et l'autre fait est d'utiliser un prétexte qui soulève une émotion pour déclencher la haine, déclencher le chaos.
01:20:20 Et derrière ce chaos, il y a du pillage opportuniste. Mais après, ce qu'on voit aussi, c'est que par exemple,
01:20:26 Lyon, c'est quand même une région et une ville qui a toujours été marquée par les émeutes urbaines,
01:20:32 y compris par une certaine forme de terrorisme. Rappelez-vous, à l'aide Kelkal en 1995,
01:20:39 rappelez-vous les émeutes de veaux en velin qui ont déclenché d'ailleurs tout ce qui était une sorte de pratique d'émeute urbaine en France.
01:20:46 Donc on est quand même dans une ville qui a une histoire chargée de ce point de vue-là.
01:20:51 Et la deuxième chose, c'est qu'on est aussi dans une ville dans laquelle les impératifs de sécurité ont été oubliés.
01:20:58 C'est-à-dire que l'élection d'un maire EELV a été vue comme une prime au laxisme et comme un refus aussi de gérer la sécurité dans cette ville.
01:21:07 On a eu énormément de débats autour de violences au cœur même de Lyon.
01:21:13 Donc il n'est pas étonnant que les pillages d'opportunités se multiplient dans des villes qui ne sont pas tenues
01:21:20 et qui sont dans un certain contexte qui les favorise.
01:21:23 Alors des violences à Lyon, on vient de le voir également à Saint-Etienne, Grenoble ou encore Marseille,
01:21:29 mais aussi en Ile-de-France, berceau des émeutes depuis quatre nuits désormais.
01:21:33 Il y a eu des violences mais dans une moindre mesure par rapport à la veille.
01:21:37 Beaucoup de véhicules incendiés à Nanterre, bien sûr, à Colombes dans les Hauts-de-Seine,
01:21:41 mais aussi à Chantoulevin dans le département des Yvelines.
01:21:44 Le récit de la nuit passée, c'est avec Solène Boulan.
01:21:49 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos
01:21:53 où cadavres de voitures et matériel enflammés jonchent le sol.
01:21:57 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en Ile-de-France cette nuit, les émeutons laissaient des traces.
01:22:03 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse et une épaisse couche de fumée
01:22:08 après l'extinction du feu par les pompiers.
01:22:10 Dans la ville voisine de Colombes, des véhicules policiers municipaux ont été pris pour cibles.
01:22:17 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France tentent d'éteindre un camion embrasé.
01:22:22 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre, visés par des tirs de mortier.
01:22:30 À Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines cette fois,
01:22:36 un camion a été utilisé pour forcer le bâtiment de la mission locale avant d'être incendié.
01:22:45 Pendant la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées,
01:22:48 à l'image du RAID et de la brigade de recherche et d'intervention.
01:22:52 Alors Amaury Buco, je voudrais qu'on fasse le point avec vous sur les points de tension dans le pays la nuit dernière.
01:22:59 Est-ce qu'effectivement cette nuit a été plus calme que la veille ?
01:23:02 Disons que je pense que, en tous les cas, les remontées qu'on a, c'est que la violence évolue un petit peu.
01:23:08 On a moins, même si on en a toujours, des attaques de commissariats, des attaques de bâtiments publics,
01:23:13 des incendies impressionnants, mais on a plus de pillages.
01:23:17 Vraiment, les émeutiers sont dans une logique de rentrer dans des centres commerciaux, des tabacs,
01:23:23 et de se servir tout simplement.
01:23:26 Et ce que me disait une source policière, c'est que finalement, les pillages, c'est à la fois moins risqué,
01:23:30 mais c'est surtout beaucoup plus lucratif.
01:23:33 Donc là, c'est vraiment la tendance.
01:23:34 Alors on voit aussi que finalement, la plaque parisienne a été moins touchée que les nuits précédentes,
01:23:40 et que finalement, certaines villes comme Marseille, Lyon, vous l'avez dit aussi, Grenoble, Saint-Etienne,
01:23:47 qui ont été davantage touchées cette nuit.
01:23:50 Donc ce qui est embêtant, c'est que finalement, ces émeutes se répandent partout en France,
01:23:53 ça s'est confirmé, et que différents points s'allument en fonction des nuits.
01:23:58 Najwa El Haïti, vous êtes optimiste sur les heures, les jours qui viennent ?
01:24:03 Je ne peux pas le dire, mais en tous les cas...
01:24:06 Je sais que je vous demande un peu de sortir votre boule de cristal.
01:24:09 Est-ce que jusque-là, la réaction du gouvernement a été la bonne ?
01:24:14 Est-ce qu'il fallait décréter l'état d'urgence ?
01:24:16 Est-ce que la mobilisation exceptionnelle, 45 000 policiers et gendarmes, je le rappelle,
01:24:21 a porté ses fruits finalement la nuit dernière ?
01:24:24 Alors concrètement, moi je suis élue locale, et je l'ai vue à Ivry-Courcouronne avec d'autres élus,
01:24:30 puisque le maire et sa majorité municipale, on est tous sur le pont,
01:24:35 on a pu constater "une accalmie", c'est-à-dire, comme vous le disiez très justement,
01:24:41 pas d'attaque de bâtiments publics, par contre des pillages.
01:24:46 Mais aussi, je souhaiterais répondre rapidement sur ce qu'a dit Céline Pina,
01:24:51 quand elle dit que ceux qui payent le prix de l'insécurité, c'est les plus modestes d'entre nous.
01:24:57 C'est terrible, parce que c'est ceux qui ont besoin de services publics aujourd'hui qui paient tout ce qui se passe.
01:25:01 Exactement, et c'est tellement juste qu'hier on a appris notamment qu'il y avait des habitants
01:25:06 qui ont fait le choix de dormir dans leur véhicule pour éviter que leur véhicule soit brûlé.
01:25:11 Vous vous imaginez jusqu'où on va ? Donc c'est terrible.
01:25:15 Je l'espère, je l'espère que ça ira mieux.
01:25:19 Certains appellent à l'état d'urgence, pour le moment le gouvernement estime qu'il ne faut pas aller jusque-là.
01:25:25 Vous avez un ministre de la Justice qui appelle à la responsabilité des parents
01:25:30 en rappelant que leur responsabilité civile et pénale peut être engagée en cas de défaillance de leur autorité parentale.
01:25:38 Donc on verra si ces appels à la responsabilité des parents, parce qu'il n'y a pas que l'état, il y a aussi les parents.
01:25:46 On a vu des parents qui allaient chercher leurs enfants dans les émeutes,
01:25:54 mais j'ai envie de dire qu'il faut aller plus loin, éviter qu'ils sortent à des heures pas possibles déjà.
01:26:00 Partir en amont des choses.
01:26:02 Amaury Buco, vous aviez une précision à porter.
01:26:04 Écoutez le bilan qu'on vient de recevoir par une source intérieure de la nuit,
01:26:08 ça va être des chiffres que je vais vous présenter.
01:26:10 Il y a eu 914 interpellations cette nuit dans toute la France, c'est donc un peu plus que la veille.
01:26:16 Oui c'est ça.
01:26:17 A 875, 79 forces de l'ordre blessées, policiers, gendarmes.
01:26:23 Alors bien sûr, ce genre de bilan, les blessés, ça peut augmenter encore dans la journée.
01:26:27 Pour les incendies de voie publique, on est à 2560 durant la nuit.
01:26:32 On avait eu 3880 la nuit d'avant.
01:26:35 Donc je pense que le but des ministères intérieurs, c'est aussi de montrer que finalement, certaines violences ont été contenues.
01:26:41 Incendie de véhicules cette nuit, 1350.
01:26:44 Je continue, incendie ou dégradation de bâtiments, 234,
01:26:48 alors qu'on était plutôt aux alentours de 500 bâtiments incendiés la nuit d'avant.
01:26:52 Et bilan des attaques, je parle, 31 attaques de commissariat cette nuit,
01:26:58 16 attaques de postes de police municipaux, 11 casernes de gendarmerie attaquées.
01:27:04 Et donc là encore, c'est un petit peu inférieur.
01:27:08 Mais c'est quand même une acalmie qu'on peut relativiser.
01:27:11 Bien sûr, ça reste extrêmement violent.
01:27:14 On va prendre la direction de Bondy, je vous donnerai la parole juste après Céline Pina.
01:27:18 En Seine-Saint-Denis, nos journalistes sont sur place.
01:27:21 Bonjour à tous les deux. Pourquoi on vient vous rejoindre ce matin ?
01:27:23 C'est parce qu'on a pu assister dans la nuit à des scènes de pillage d'une grande enseigne
01:27:27 avant l'arrivée de la police.
01:27:28 Et malheureusement, les responsables, les agents de sécurité qui étaient sur place
01:27:32 ont assisté à tout cela de manière complètement impuissante avant l'arrivée des forces de l'ordre.
01:27:37 Quelle est la situation ce matin ?
01:27:39 Écoutez, Anthony, le calme revient progressivement ce matin à Bondy.
01:27:46 Après, vous l'avez dit, des scènes de violence hier soir pour la quatrième nuit consécutive.
01:27:51 Alors ici, nous nous trouvons dans le nord de Paris, à Bondy.
01:27:54 Des pillages ont eu lieu cette nuit.
01:27:56 Plusieurs magasins ont été touchés dans cette grande enseigne.
01:28:00 Un magasin composé de produits d'aménagement, de produits technologiques.
01:28:04 Vous le voyez à l'image, les vitres ont d'abord été brisées.
01:28:07 Puis des individus sont entrés dans les lieux avant de voler du matériel.
01:28:12 Des lieux totalement saccagés aujourd'hui.
01:28:15 Il ne reste à l'intérieur que des canapés, des bureaux, des téléviseurs au sol ou encore des bouts de verre présents.
01:28:22 Un agent de sécurité, vous l'avez dit, a été présent dans cette zone commerciale.
01:28:26 Il a vite été débordé.
01:28:28 Heureusement pour lui, la police s'est rendue sur place.
01:28:31 Elle continue d'ailleurs d'effectuer ce matin des patrouilles.
01:28:35 Les policiers nous ont confié que plusieurs interpellations avaient eu lieu sur place.
01:28:39 Au moins sept personnes ont été interpellées.
01:28:42 Des affrontements très violents ont eu lieu ici.
01:28:45 Mais le calme semble être revenu ce matin.
01:28:47 Anthony a bondi dans cette ville dont est originaire Kylian Mbappé.
01:28:51 La star de l'équipe de France a d'ailleurs appelé au calme sur ses réseaux sociaux hier.
01:28:55 Une ville également hautement symbolique.
01:28:58 Merci à nos deux reporters présents sur place.
01:29:00 Céline Pina, je le disais tout à l'heure, une accalmie très relative puisque les chiffres sont quand même importants.
01:29:06 Ce qui nous a été communiqué par Amaury Bucaud, notre journaliste police-justice.
01:29:11 Également, je voulais vous faire rebondir aussi sur ce qu'évoquait Najwa El Haïti, c'est la responsabilité des parents dans tout ça.
01:29:17 Moi ce que j'aimerais c'est qu'on arrête d'expliquer qu'on va un jour peut-être éventuellement la mettre en cause si vraiment ça continue.
01:29:25 Et on a envie de dire mais qu'il vous faut quoi de plus ?
01:29:28 Aujourd'hui on vient d'avoir un bilan, 34 commissariats attaqués, des pillages partout.
01:29:34 Une police qui n'est pas loin d'être débordée parce que la réaction qu'on a vu d'Unsa et d'Allianz n'est pas acceptable.
01:29:44 Mais elle montre aussi que les policiers sont complètement à bout, qu'ils n'en peuvent plus.
01:29:48 Donc quand on voit tout ça, on a envie de dire mais vous attendez quoi pour mettre en cause la responsabilité civile et pénale des parents ?
01:29:56 La vraie question qu'on peut se poser c'est pourquoi ce type d'attitude, qui est une attitude asociale, n'est jamais sanctionnée ?
01:30:05 Aujourd'hui ce qu'on voit c'est des Français qui ne sentent plus aucune solidarité avec les quartiers.
01:30:11 Sauf que les quartiers ce ne sont pas que des émeutiers.
01:30:14 Vous avez plein de gens aujourd'hui qui sont pris en otage par ces émeutiers.
01:30:17 Vous avez ces gens qui dorment dans la voiture.
01:30:19 Vous avez ces mères de famille qui se disent mais quel avenir aura mon enfant s'il est marqué par une telle image du quartier ?
01:30:26 Et pourtant cette image du quartier ce n'est pas un cliché.
01:30:29 Ce que nous montrent ces jeunes c'est qu'une partie des accusations qui pèsent sur eux sont réelles.
01:30:34 C'est qu'une partie d'entre eux est extrêmement frustre et violente.
01:30:39 Et que malheureusement c'est cette image là qu'ils renvoient à l'extérieur.
01:30:44 Donc tant qu'on n'osera pas sanctionner sévèrement les parents, tant que des familles qui se comportent comme cela
01:30:51 ne perdront pas leur logement social, ne perdront pas les aides,
01:30:55 il est temps de montrer que la solidarité nationale elle se fait parce qu'on a des droits et des devoirs communs.
01:31:02 Et je pense qu'aujourd'hui il y a des gens qui sont en train de casser les logiques qui nous unissent
01:31:08 parce que sincèrement qui a aujourd'hui envie de porter à bout de bras et d'aider ces personnes là ?
01:31:15 Qui peut entendre qu'ils sont légitimes à agir parce que la République les aurait trahis ?
01:31:21 C'est se moquer du monde.
01:31:23 La République bien sûr qu'elle a des défauts mais elle ne trahit pas.
01:31:27 Ces gens sont aidés comme ils ne seraient jamais aidés nulle part ailleurs.
01:31:32 Donc quand est-ce qu'on arrête de s'auto-flageller et qu'on met tout le monde en face de ses responsabilités ?
01:31:37 Quand est-ce que se comporter comme ça deviendra coûteux
01:31:41 plutôt que de voir arriver des vierges éplorées qui disent "mais donnez-leur encore plus d'argent, ils en ont besoin".
01:31:47 Non, c'est pas comme ça qu'on gérera le problème.
01:31:50 Allez, il est quasiment 7h45 sur CNews, c'est l'heure du rappel de l'actualité signée Sandra Tchambour.
01:31:56 Les obsèques de Nahel prévus aujourd'hui à Nanterre dans les Hauts-de-Seine.
01:32:02 L'inhumation aura lieu en début d'après-midi.
01:32:04 Les avocats de la famille invitent les journalistes à ne pas être présents au funérail.
01:32:08 Ils veulent éviter toute ingérence médiatique.
01:32:11 La mort du jeune de 17 ans causée par le tir d'un policier mardi a suscité quatre nuits d'émeute.
01:32:16 Pillage et de projectiles contre des véhicules de police.
01:32:19 Marseille a connu une nuit très tendue hier.
01:32:21 Dès 18h, plusieurs commerçants ont été attaqués par des émeutiers.
01:32:25 Un magasin de luxe, une parfumerie, un bureau de tabac et même une armurerie ont été visés.
01:32:29 Vers 2h du matin, la police a annoncé 88 interpellations.
01:32:33 Les lieux et le moment des émeutes sont imprévisibles.
01:32:36 Le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants contre les émeutes en France.
01:32:40 Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique des Affaires étrangères évoque des risques de perturbations dans les transports
01:32:45 ou la possibilité d'un couvre-feu local.
01:32:48 Il exhorte les Britanniques à suivre les médias.
01:32:51 Alors tout à l'heure, Céline Pignard, vous me disiez "quoi de plus" ?
01:32:55 Et la question c'est "et si c'était l'armée ?"
01:32:58 Je vais poser la question à Maury Bucot.
01:32:59 Le gouvernement envisage, alors c'est pas décidé, mais envisage de solliciter les militaires de la force sentinelle.
01:33:05 Oui c'est intéressant parce qu'on avait contacté la communication de l'armée il y a quelques jours
01:33:11 qui nous disait qu'il n'était pas question que l'armée intervienne d'une quelque façon,
01:33:15 ni d'un point de vue, j'allais dire militaire, ni d'un point de vue logistique.
01:33:18 Et finalement, les choses sont en train de légèrement changer.
01:33:22 Alors ce ne serait évidemment pas l'armée qui serait présente pour rétablir l'ordre,
01:33:27 les soldats des forces sentinelles, vous savez ces policiers qu'on voit souvent patrouiller près des gares,
01:33:33 notamment, près des lieux un peu sensibles,
01:33:35 et bien pourraient prendre le relais des policiers qui gardent notamment des CRS,
01:33:39 qui sont postés devant les lieux sensibles, comme des bâtiments officiels ou comme des ambassades,
01:33:44 afin de libérer ces effectifs, pour que ces effectifs-là puissent aller sur le terrain au contact des émissiers
01:33:50 et faire du maintien d'ordre.
01:33:51 Alors à noter aussi que l'armée c'est un peu particulier, parce que l'armée, il y a le 14 juillet qui va arriver,
01:33:55 et donc les militaires sont en pleine préparation, il y a donc des convois en mouvement dans toute la France,
01:34:00 mais ce qui ne veut pas dire que ces convois vont aller au contact des émeutiers.
01:34:04 Merci pour ces précisions.
01:34:06 Amaury Buco, notre sondage CSA pour CNews justement.
01:34:09 Faut-il envoyer l'armée pour rétablir l'ordre dans les quartiers touchés par les émeutes ?
01:34:14 Les Français que nous avons interrogés répondent oui à 70%,
01:34:18 c'est qu'il y a un désir d'ordre et de sécurité qui est en tout cas très fort, très clair,
01:34:23 chez les Français que nous avons interrogés.
01:34:25 Gauthier Lebret, je voudrais parler avec vous de Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France Insoumise,
01:34:30 qui appelle les jeunes à ne pas toucher aux écoles, aux bibliothèques, aux gymnases,
01:34:34 tout ce qui est à nous, tout ce qui est notre bien commun, dit-il.
01:34:37 Une demande qu'il formule dans sa vidéo YouTube hier soir.
01:34:40 Est-ce qu'on peut y voir un réel appel au calme ou c'est une formulation un petit peu en trompe l'œil ?
01:34:45 Oui, c'est en trompe l'œil, c'est ce que dit Éric Ciotti.
01:34:47 Donc pour le reste, pas de problème, vous ne touchez pas aux écoles, vous ne touchez pas aux gymnases,
01:34:50 vous ne touchez pas aux bibliothèques, mais allez-y pour les commissariats et les forces de l'ordre.
01:34:54 Jean-Luc Mélenchon n'appelle pas un appel au calme de manière générale.
01:34:58 Et c'est très intéressant, il y a un sondage qui vient d'être publié de l'IFOP pour le Figaro.
01:35:03 Et les Français jugent très sévèrement la réaction et l'attitude de Jean-Luc Mélenchon après ces émeutes.
01:35:09 20% seulement des Français sont satisfaits par l'attitude du leader insoumis
01:35:14 contre 39% pour Marine Le Pen qui est la gagnante politique,
01:35:20 malheureusement, parce qu'il n'y a pas de perdant de gagnant,
01:35:23 mais si vous voulez, il y a de la gagnante politique pour cette séquence,
01:35:26 puisqu'elle est à 39% de Français satisfaits par l'attitude et ses prises de position.
01:35:32 Gérald Darmanin à 34%, Emmanuel Macron à 33%.
01:35:35 Et donc tout en bas du classement, vous avez le leader insoumis.
01:35:38 Il faut dire qu'il a joué un jeu dangereux, Jean-Luc Mélenchon, depuis le début de ces émeutes,
01:35:43 comme d'ailleurs beaucoup de députés insoumis qui sont allés dans des commissariats à Nanterre
01:35:48 dès le premier soir de ces émeutes.
01:35:50 Alors c'est le droit des députés, mais évidemment, s'ils allaient à Nanterre ce soir-là,
01:35:53 ce soir-là pour aller rencontrer, du moins ils l'espéraient, les garder à vue,
01:35:56 c'était pour faire de la récupération politique.
01:35:58 Et puis enfin, dernier exemple, Carlos Martins Bilongo, député insoumis,
01:36:02 est allé à la rencontre des émeutiers et il s'est fait agresser par ces émeutiers.
01:36:07 Et la France insoumise minimise cette agression et refuse de la condamner
01:36:12 parce qu'ils ne veulent pas se fâcher avec les émeutiers.
01:36:14 Mais les émeutiers n'ont que faire de la France insoumise,
01:36:16 même si Jean-Luc Mélenchon avait fait un très bon score à Nanterre,
01:36:18 il est arrivé largement en tête.
01:36:20 Et nous sommes ce matin avec François-Xavier Bellamy, député européen, Les Républicains.
01:36:24 Bonjour, merci d'être avec nous pour commenter cette actualité.
01:36:28 Est-ce que vous déplorez l'attitude de ceux à gauche qui n'ont pas condamné les violences,
01:36:31 voire, on peut le dire, qui ont soufflé sur les braises ?
01:36:34 Je ne sais plus ce que la déplorer. Ce qu'on vit est absolument inédit.
01:36:39 Vous avez des élus de la République qui aujourd'hui, dans les quartiers où ces émeutes ont lieu,
01:36:43 les élus de la France insoumise, viennent rencontrer et en effet presque haranguer les émeutiers.
01:36:49 Ça s'est passé par exemple dans mon département, les Yvelines,
01:36:52 soufflant sur les braises d'une révolte qu'ils devraient au contraire, évidemment,
01:36:57 condamner de toutes leurs forces.
01:36:59 Et quand j'entends la réaction de Jean-Luc Mélenchon qui dit "ne brûlez pas les bâtiments publics",
01:37:03 j'ai envie de dire à Jean-Luc Mélenchon,
01:37:05 est-ce que la détresse infinie de tous ceux qui aujourd'hui ont perdu leur commerce,
01:37:10 leurs boutiques, leurs ateliers, de ceux qui ont perdu l'investissement de toute leur vie,
01:37:15 des salariés qui avaient entretenu les lieux et les outils sur lesquels ils travaillaient
01:37:19 et qui ont vu détruire en une seule nuit ce qui était l'objet de leur travail quotidien,
01:37:23 est-ce que tout ça ne compte pas pour lui ? Est-ce que ça lui est indifférent ?
01:37:27 En réalité, ces pillages sont d'ailleurs le signe que ces gens ne sont pas aujourd'hui
01:37:33 en train de protester contre quelque injustice que ce soit.
01:37:36 Il ne s'agit plus du tout de la mort de Nahel.
01:37:39 Quand on porte le deuil, on ne commence pas par détruire à la disqueuse des distributeurs de banques,
01:37:44 par rentrer dans des magasins en cherchant des chaussures de luxe et des lunettes de luxe.
01:37:50 C'est du délire total.
01:37:52 Et quand j'entends Sandrine Rousseau qui nous explique que c'est à cause de la misère,
01:37:56 je dis que c'est une insulte à tous ceux qui, dans notre pays, vivent difficilement,
01:38:00 qui ont du mal à joindre les deux bouts, mais qui travaillent pour s'en sortir.
01:38:03 La misère, ça ne conduit personne à aller piller des magasins.
01:38:06 Et ce n'est pas parce qu'un jeune est mort à Nanterre…
01:38:08 On peut même vous entendre sur la réponse du gouvernement.
01:38:10 On en arrive à cette extrémité.
01:38:12 Est-ce que vous êtes favorable à l'état d'urgence comme de nombreuses élues à droite dans notre pays ?
01:38:19 Ou vous estimez que la réponse graduée qui est fournie pour le moment par le gouvernement,
01:38:24 avec des moyens de plus en plus importants, est la bonne stratégie pour le moment ?
01:38:28 Je vais dire à quel point je partage ce que Céline Pina disait tout à l'heure.
01:38:32 Elle posait la question, mais combien de temps encore faudra-t-il ?
01:38:35 Il va falloir attendre combien de temps pour que le gouvernement réalise que la situation est hors de contrôle ?
01:38:39 Il va falloir combien de temps pour que le gouvernement se décide enfin à donner aux policiers, aux gendarmes, aux pompiers,
01:38:47 les moyens d'intervenir normalement dans ces quartiers ?
01:38:50 Et l'état d'urgence, évidemment, fait partie des réponses qui sont adaptées,
01:38:54 parce qu'elle permet bien sûr de garantir, à travers notamment la pratique de couvre-feu,
01:38:59 elle permet de garantir que tous ceux qui vont sortir soient considérés effectivement comme étant en infraction.
01:39:04 Je suis un libéral, j'aime la liberté, mais aujourd'hui nous voyons bien que ce n'est pas la liberté qui règne,
01:39:09 c'est l'anarchie, c'est le désordre, c'est la violence.
01:39:11 Et donc il faut utiliser l'état d'urgence.
01:39:13 Et encore une fois, on voudrait dire au gouvernement, mais il va falloir encore combien de blessés parmi les forces de l'ordre ?
01:39:19 Et on entend votre point de vue François-Xavier, bel ami député européen, LR,
01:39:25 merci d'avoir accepté de témoigner ce matin sur notre antenne, sur CNews.
01:39:28 Vous restez avec nous, on marque une courte pause.
01:39:30 Dans quelques instants, on continuera à poursuivre ce bilan, cette quatrième nuit des meutes en France,
01:39:37 avec les images des violences à Marseille.
01:39:39 On ira également à Percembeaumont, dans le Val d'Oise,
01:39:41 où vous verrez les images d'une mairie ravagée par les flammes.
01:39:44 Ce sera juste après la pause, dans votre prochain journal.
01:39:47 A tout de suite.
01:39:49 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews.
01:39:54 Je suis ravi de vous accueillir pour la matinale week-end.
01:39:56 On est encore ensemble jusqu'à 10h, avec mes invités, mes journalistes,
01:39:59 pour de l'info, de l'analyse des débats.
01:40:01 On évoque essentiellement cette quatrième nuit des meutes sur le territoire français,
01:40:05 principalement Marseille et Lyon, pour les villes les plus touchées par ce qui s'est passé ces dernières 24 heures.
01:40:14 Mais tout d'abord, avant de vous développer les titres de votre matinale, la météo de Carole Zann.
01:40:19 Regardez votre météo avec Samsonite Proxys.
01:40:23 Légère, résistante, durable.
01:40:25 Une nouvelle génération de bagages.
01:40:28 Et Carole, il faut donc s'attendre à un temps plus vieux aujourd'hui sur la France.
01:40:32 Et oui, Anthony, pas mal de précipitations sur pas mal de départements français ce matin, notamment.
01:40:38 Vous voyez ce bandeau qui est matérialisé, qui s'étire du sud-ouest jusqu'au nord-est du territoire.
01:40:44 À l'arrière, nous aurons un ciel de traîne, nuages éclairciés, quelques averses au programme.
01:40:49 Pas de problème, notamment sur la côte d'Azur.
01:40:52 Un temps calme, mais Mistral, Tramontagne souffleront 60 à 70 km/h.
01:40:57 Et il y aura également un flux d'ouest du côté de la façade ouest de l'Hexagone,
01:41:02 mais également près des côtes de la Manche.
01:41:04 Dans le courant de l'après-midi, cette perturbation va glisser vers l'est.
01:41:09 On va retrouver à l'arrière également un temps beaucoup plus instable,
01:41:13 mais plus sec également du côté de la Bretagne.
01:41:16 Pas de problème pour la région PACA.
01:41:19 Et côté température, c'est un peu frais pour la saison.
01:41:21 Pour ce 1er juillet, 16 degrés à Paris, 15 pour Brest.
01:41:25 Nous aurons 17 pour Bordeaux ou encore 12 degrés pour Rijek.
01:41:29 Et dans le courant de l'après-midi, ça va légèrement grimper,
01:41:31 mais c'est encore tout juste pour la saison.
01:41:34 29 degrés pour Marseille, encore 27 degrés pour l'Ile-de-Beauté.
01:41:38 - Samedi 1er juillet, voici les titres de votre matinale.
01:41:51 À la une, Marseille au coeur des tensions la nuit dernière.
01:41:54 Affrontements avec la police, pillages de commerce.
01:41:57 La Canbière a vu déferler des groupes de jeunes individus masqués.
01:42:00 Des armes de chasse ont même été dérobées dans une armurerie.
01:42:03 Le ministre de l'Intérieur annonce des renforts de CRS.
01:42:06 On fait le bilan précis de cette 4e nuit d'émeute dans la cité fosséenne,
01:42:09 mais aussi dans le reste du pays avec nos journalistes et nos invités en plateau.
01:42:14 Vous verrez également les images impressionnantes d'une mairie ravagée par les flammes.
01:42:18 La mairie de Persembomont dans le Val d'Oise, cette nuit.
01:42:21 Assaillie auparavant par une trentaine de jeunes.
01:42:23 Des jeunes qui s'attaquent au service public dans des quartiers qui en ont le plus besoin.
01:42:28 Nous serons sur place avec nos journalistes.
01:42:31 Et puis cette question, la stratégie du gouvernement a-t-elle été la bonne ?
01:42:34 Pas d'état d'urgence, mais la mobilisation exceptionnelle,
01:42:36 cette nuit de 45 000 policiers et gendarmes,
01:42:39 auxquels il faut ajouter le déploiement de blindés de la gendarmerie.
01:42:42 Gérald Darmanin évoque des violences d'une intensité bien moindre que la veille.
01:42:46 On fera le point sur la réponse politique qui a été apportée jusque-là
01:42:49 avec notre journaliste Gauthier Laudret.
01:42:55 Alors, l'île de France berceaut des émeutes depuis déjà quatre nuits.
01:42:58 Il y a encore eu des violences, dans une moindre mesure, je le disais,
01:43:01 par rapport à la veille.
01:43:03 Beaucoup de véhicules incendiés à Nanterre, à Colombes,
01:43:05 dans le département des Hauts-de-Seine,
01:43:07 mais également à Champloo-les-Vignes, dans le département des Yvelines.
01:43:09 Le récit de la nuit en image avec Solène Boulan.
01:43:12 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos
01:43:18 où cadavres de voitures et matériel enflammé jonchent le sol.
01:43:22 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en île de France cette nuit,
01:43:26 les émeutons laissaient des traces.
01:43:28 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse
01:43:31 et une épaisse couche de fumée après l'extinction du feu par les pompiers.
01:43:35 Dans la ville voisine de Colombes,
01:43:39 des véhicules policiers municipaux ont été pris pour cibles.
01:43:42 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France
01:43:45 tentent d'éteindre un camion embrasé.
01:43:51 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre,
01:43:54 visés par des tirs de mortier.
01:43:56 À Champloo-les-Vignes, dans les Yvelines cette fois,
01:44:02 un camion a été utilisé pour forcer le bâtiment de la mission locale
01:44:06 avant d'être incendié.
01:44:08 Dans la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées
01:44:14 à l'image du RAID et de la brigade de recherche et d'intervention.
01:44:20 Triste image que donne à voir la France ces 4 derniers jours
01:44:23 alors que la saison touristique bat son plein.
01:44:25 Les ambassades appellent leurs ressortissants à la plus grande prudence.
01:44:28 Avec nos correspondants à travers l'Europe,
01:44:31 on fait le point ce matin sur tous ces regards
01:44:33 qui sont tournés aujourd'hui vers notre pays.
01:44:35 Vous allez le voir, les unes des presses étrangères
01:44:37 n'ont pas de quoi nous rendre fiers.
01:44:39 On va tout de suite rejoindre Natalia Mendoza.
01:44:41 Bonjour Natalia, vous êtes à Rome,
01:44:43 notre correspondante en Italie.
01:44:45 Que dit la presse ce matin sur cette situation en France ?
01:44:49 Les émeutes en France sont à la une des principaux journaux italiens
01:44:55 avec des images très fortes comme celle du quotidien "Il Messaggero"
01:44:59 avec une photo de voiture renversée en flamme
01:45:03 et le titre "La France en révolte".
01:45:05 D'autre part, le quotidien "Il Riformista"
01:45:08 qui consacre une bonne partie de sa une
01:45:11 avec une image d'un casseur dans une rue totalement dévastée.
01:45:16 Le titre "La France blindée".
01:45:19 Le journal "La République" pour sa part,
01:45:21 titre "La France en état de siège".
01:45:24 Le journal dédie trois pages à la situation en France
01:45:28 et décrit les violences inacceptables
01:45:30 mais aussi il évoque la situation préoccupante dans les banlieues françaises.
01:45:36 Il parle d'une montée en puissance du communautarisme
01:45:40 qui se développe selon "La République"
01:45:42 à cause de la pauvreté et de l'exclusion sociale dans ses quartiers.
01:45:46 Le journal "Il Manifesto" pour sa part,
01:45:49 joue sur le contraste avec le titre "Douce France"
01:45:52 accompagné d'une image d'agent de force de l'ordre
01:45:56 en tenue anti-émeute visiblement sur le qui-vive.
01:45:59 Enfin, le journal "La Stampa" titre "La France à feu et à sang".
01:46:03 Il parle d'une rage contagieuse, celle des jeunes de ce quartier
01:46:08 qui ont semé hier la violence et le chaos dans de nombreuses villes françaises.
01:46:14 Tout cela à un an du début des Jeux Olympiques
01:46:17 qui doivent se tenir en France en 2024.
01:46:20 Nathalia Mendoza, notre correspondante à Rome,
01:46:23 merci à vous pour toutes ces précisions.
01:46:25 C'est une de la presse étrangère à travers l'Europe
01:46:27 qu'on vous fait découvrir tout au long de cette matinale.
01:46:29 Vous restez avec nous dans un instant à 8h10 sur CNews et sur Europe 1
01:46:34 face à Bigo avec l'excellent Guillaume Bigo qui m'accompagne
01:46:37 qui est déjà sur ce plateau à mes côtés.
01:46:40 On marque une courte pause.
01:46:42 Guillaume, merci à vous.
01:46:43 On marque une courte pause.
01:46:44 On revient dans un instant.
01:46:45 On évoquera évidemment très largement
01:46:47 cette quatrième nuit d'émeute à travers la France.
01:46:49 Bonjour, bon réveil à tous.
01:46:55 Si vous nous rejoignez sur CNews et sur Europe 1,
01:46:57 il est 8h10, c'est l'heure de Face à Bigo avec Guillaume Bigo.
01:47:00 Bonjour.
01:47:01 Bonjour Anthony Favéli, bonjour à tous.
01:47:03 45 minutes d'infos, d'analyses, de décryptage de l'actualité.
01:47:07 Et quelle actualité ? Bien sûr, quatrième nuit d'émeute en France.
01:47:10 On va tout d'abord prendre la direction de Marseille.
01:47:13 Jette projectiles sur la police, pillages, véhicules incendiés.
01:47:17 Marseille est l'une des villes qui a concentré la nuit dernière
01:47:20 le plus de tensions, notamment sur la Canbière, près du Vieux-Port.
01:47:24 Des méfaits commis par des groupes de jeunes, souvent masqués, très mobiles.
01:47:27 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de renforts sur place,
01:47:30 une compagnie de CRS supplémentaire ainsi qu'un hélicoptère de survol.
01:47:34 Retour sur les derniers événements avec Tony Pitaro.
01:47:37 Une parfumerie pillée pendant une demi-heure,
01:47:44 des voleurs qui s'enfuient en toutes décontractions.
01:47:47 Le sort de ce magasin n'est pas une exception.
01:47:50 Dès 18h, plusieurs commerçants de Marseille ont été attaqués par des émeutiers.
01:47:54 Un bureau de tabac,
01:47:56 un magasin de luxe
01:47:59 et même une armurerie.
01:48:01 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés.
01:48:04 Une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
01:48:07 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
01:48:10 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes les ont ciblés
01:48:13 avec des projectiles dans le centre-ville.
01:48:16 Certains véhicules de police ont même dû fuir pour éviter un moindre mal.
01:48:19 A l'image des manifestations sauvages lors de la contestation
01:48:25 contre la réforme des retraites,
01:48:27 les émeutiers ont brûlé des véhicules, des poubelles
01:48:30 et tout autre objet pour former des barricades.
01:48:33 Une manière de ralentir le travail des forces de l'ordre
01:48:36 et de continuer à déambuler.
01:48:38 Nous sommes avec Amaury Bucaud du service police-justice de CNews.
01:48:41 Bonjour Amaury Bucaud.
01:48:43 Quel bilan peut-on déjà faire de ces violences qui ont agité la nuit dernière la cité fosséenne ?
01:48:47 Marseille n'avait jamais connu une telle violence les précédentes nuits.
01:48:50 Ces violences ont touché à la fois le centre-ville, le Vieux-Port
01:48:53 et les quartiers nord qu'on pensait justement préserver
01:48:56 parce que là-bas, justement, l'ordre est établi par les dealers.
01:49:00 Mais donc les émeutes se sont propagées dans toute la ville.
01:49:04 Ce que nous dit nos sources policières, c'est que finalement
01:49:08 les cellules de garde à vue étaient tellement pleines
01:49:11 que les policiers avaient du mal à ne plus interpeller
01:49:14 ou ne pouvaient interpeller que les personnes susceptibles
01:49:17 d'avoir commis des événements extrêmement graves.
01:49:20 On nous parle de scènes apocalyptiques, de scènes de guerre.
01:49:24 Une armurie a été pillée, on l'a dit.
01:49:27 Et puis il y a eu 95 interpellations, 4 policiers blessés.
01:49:31 L'intervention de forces d'élite comme le RAID
01:49:34 et les renforts qui sont promis par Gérald Darmanin
01:49:37 et qui sont nécessaires puisque tous les policiers marseillais
01:49:40 hier étaient sur le terrain pour lutter contre les émeutiers.
01:49:43 Amaury Bucaud de notre service Police-Justice.
01:49:46 Guillaume Bigot, quelle ironie quand on sait qu'Emmanuel Macron
01:49:48 a passé trois jours à Marseille en début de semaine.
01:49:50 Oui mais de toute façon ces déplacements en répétition à Marseille
01:49:53 c'était quasiment des déplacements dans une ville étrangère
01:49:56 avec quasiment tout le gouvernement qui l'accompagnait
01:49:59 avec des fixeurs qui lui disaient d'aller là, pas là, etc.
01:50:02 Enfin ça ressemblait déjà à ça.
01:50:05 Ce qu'on peut dire sur Marseille c'est que d'abord il y a une géographie.
01:50:08 Les cités sensibles sont dans la ville.
01:50:11 La ville est très étendue et donc il y a une communication facile entre les deux.
01:50:15 Le deuxième point c'est que le contrôle social exercé
01:50:18 par les trafiquants dans les cités font que les gamins
01:50:22 ont plus de mal à mettre le feu dans les cités
01:50:27 et donc ils vont dans les centres-villes.
01:50:29 Ça c'est la deuxième différence.
01:50:32 Et puis bon, si vous voulez, il faut maintenant que les œillères tombent.
01:50:36 Le vivre ensemble c'est pas que ça ne marche pas,
01:50:39 c'est qu'il y a d'une certaine façon que nous qui voulons le vivre ensemble.
01:50:42 Une partie de ces gamins, et j'insiste c'est une partie seulement
01:50:45 ce ne sont pas tous ces quartiers, une partie des gens de ces quartiers
01:50:48 ne veulent pas du vivre ensemble et donc ils vont piller
01:50:51 évidemment ce n'est pas la pauvreté, c'est aussi et surtout une détestation
01:50:56 et un moyen de saccager ce qu'ils considèrent comme étant l'ennemi
01:51:00 le mécréant, le français, la face de craie, le baptouste, ce que vous voulez.
01:51:05 Il faut arrêter ce discours d'auto-culpabilisation en disant
01:51:08 attention, pas d'amalgame, c'est eux qui font l'amalgame,
01:51:10 c'est eux qui veulent la sécession et c'est eux qui détestent le reste de la France.
01:51:14 Moi je pense un, aux forces de l'ordre, et je pense deux,
01:51:17 à tous les habitants de ces quartiers qui sont pris en otage par ces sauvages.
01:51:20 Oui, qui ont justement besoin de services publics, qui voient leur mairie brûler,
01:51:23 leur bibliothèque, leur médiathèque, leurs écoles.
01:51:25 Scène de pillage, affrontement avec les forces de l'ordre, feu de poubelle,
01:51:28 on en a vu aussi beaucoup à Lyon la nuit dernière,
01:51:31 cette ville faisait partie des communes où la situation
01:51:35 était la plus tendue dans notre pays.
01:51:37 On va trouver sur place notre correspondant CNews, dont on ne dévoile pas
01:51:41 l'identité ce matin pour des raisons de sécurité évidentes.
01:51:44 Bonjour à vous, expliquez-nous quelle est la situation au réveil ce matin
01:51:48 et ce à quoi on a pu aussi assister la nuit dernière sur place.
01:51:51 Écoutez, je me trouve rue de la République, en plein cœur de Lyon,
01:51:57 et on peut parler de scène d'apocalypse.
01:52:01 Beaucoup de commerces ont été littéralement pillés.
01:52:05 Alors il est 8h30, les commerçants sont arrivés il y a environ une demi-heure
01:52:10 et constatent les dégâts.
01:52:12 Beaucoup ont été prévenus par leur société de surveillance pendant la nuit.
01:52:17 Je me trouve devant une grande surface consacrée aux articles de sport
01:52:21 qui a littéralement été pillée.
01:52:24 Les pillards ont réussi à tordre littéralement le rideau de fer
01:52:28 pour pouvoir rentrer dans la boutique.
01:52:30 À côté, c'est une boutique de parfums qui a aussi été totalement saccagée.
01:52:36 Il y a même les boîtes de parfums vides qui sont posées
01:52:40 à même le trottoir.
01:52:41 Un peu plus loin, c'est une boutique de photos qui a été également
01:52:45 totalement pillée.
01:52:47 Le commerçant évalue à plusieurs centaines de milliers d'euros le préjudice.
01:52:53 C'est comme ça dans tout le cœur de la presqu'île de Lyon.
01:52:57 Il faut dire que jusqu'à présent, les deux précédentes nuits d'émeute,
01:53:02 le cœur de Lyon avait été épargné.
01:53:04 Ça n'a pas été le cas la nuit dernière.
01:53:06 Il y a eu aussi de nombreux feux de poubelles.
01:53:09 Des voitures ont été renversées un peu partout autour de la place Bellecour.
01:53:13 La préfecture nous indiquait ce matin qu'une soixantaine de personnes
01:53:16 avaient été interpellées.
01:53:18 - Merci à vous et à notre correspondant sur place.
01:53:21 Des groupes de jeunes, pour certains, cagoulés, armés de mortiers,
01:53:25 de barres de fer, qui sont allés littéralement faire leur marché
01:53:29 dans les rues piétonnes du centre-ville.
01:53:31 On l'a entendu, ils sont repartis avec des parfums,
01:53:33 des jeux vidéo, des chaussures, des bouteilles, des articles de sport.
01:53:37 De nombreux commerces ont été ciblés.
01:53:39 Ça démontre l'opportunisme pur et dur de ces émeutiers.
01:53:44 Toute revendication n'est qu'un prétexte
01:53:47 dans ce qui est en train de se passer depuis quatre nuits désormais.
01:53:50 - C'est sûr que si M. Mélenchon pense qu'il a affaire à Jean Valjean
01:53:54 et qu'il va rejouer la Révolution française ou le Grand Soir,
01:53:56 et si Mme Tondelier pense qu'elle a affaire à des émules de Greta Thunberg,
01:54:01 il faut peut-être ramener ces gens dans la réalité.
01:54:04 Oui, la mentalité là-bas, c'est Scarface.
01:54:07 C'est "baisse la tête", c'est "je suis un prédateur",
01:54:09 "je suis un hyper-capitaliste qui vend d'ailleurs des produits stupéfiants sans payer d'impôts"
01:54:13 et "je suis un dominant et je me sers parce que finalement j'ai une créance sur la France".
01:54:19 C'est tout ce discours que nous avons, quand je dis "nous", c'est nous la France.
01:54:23 Le gouvernement français, je n'appartiens pas au gouvernement français,
01:54:25 mais la France officielle a généré un discours d'auto-mépris,
01:54:30 un discours un peu sadomasochiste,
01:54:33 en accusant la France de tous les maux, de la colonisation,
01:54:37 à la relégation dans les quartiers, etc., qui ne correspondait pas à la réalité,
01:54:42 et elle a entretenu, si vous voulez, une espèce de braise, de détestation,
01:54:47 tout en ayant aussi, d'une certaine façon, et on continue à le voir avec ces pillages,
01:54:53 un discours et un comportement de peur, de peur de lâcher, on abandonne le terrain.
01:54:59 À ce stade, je comprends bien la difficulté du gouvernement, il n'y a plus de bonne solution.
01:55:03 On ne peut pas laisser faire le pillage, mais attention aussi,
01:55:06 parce que stopper le pillage, c'est le martyr, c'est l'engrenage.
01:55:10 Vous voyez, la situation est extrêmement délicate.
01:55:12 Ce qu'on peut dire au terme de cette nuit, d'ores et déjà,
01:55:14 c'est que, et croisons les doigts, il n'y a pas eu d'ouverture du feu,
01:55:18 à ma connaissance, sur les policiers, déclenchant des morts et obligeant à une riposte du feu.
01:55:23 C'est ça la question la plus importante.
01:55:25 Car évidemment, les policiers restent encore et toujours parmi les premières cibles de ces émeutiers.
01:55:30 Mais attention, parce que cette retenue aboutit aussi à des scènes de pillage.
01:55:35 Face à Bigo, sur CNews et sur Europe 1, il est 8h19.
01:55:38 Avec vous, Amaury Bucaud du service Police-Justice,
01:55:40 je souhaiterais faire un point peut-être sur les plus gros points de tension de notre pays ces dernières heures,
01:55:47 et puis les chiffres exacts, ceux que vous avez pu réunir sur les tensions qui ont éclaté.
01:55:53 Ce sont les derniers chiffres que nous ont communiqués une source au ministère de l'Intérieur.
01:55:58 Les chiffres de cette nuit.
01:56:00 994 interpellations ont eu lieu cette nuit, 79 policiers et gendarmes blessés,
01:56:05 2 560 incendies de voies publiques, 1 350 incendies de véhicules,
01:56:11 234 incendies ou dégradations de bâtiments publics.
01:56:14 Maintenant, on va passer sur les attaques.
01:56:16 31 attaques de commissariats, 16 postes de police municipale attaqués,
01:56:20 11 casernes de gendarmerie.
01:56:22 On n'a pas le chiffre des pillages, puisque les émeutiers ont évolué dans leurs actions.
01:56:29 Ce sont maintenant énormément de pillages qui ont eu lieu cette nuit.
01:56:32 On n'a pas le chiffre des pillages, tout simplement parce qu'il va falloir attendre
01:56:36 notamment les plaintes de ces commerçants pour savoir le nombre de ces pillages.
01:56:40 Cette nuit, on a parlé de Lyon, on a parlé de Marseille.
01:56:43 Ce sont effectivement deux villes qui se sont distinguées par le niveau de violence,
01:56:46 avec des choses étonnantes, ou disons plutôt différentes des nuits précédentes.
01:56:51 Ce sont les violences dans les centres-villes avec de nombreux pillages.
01:56:55 Comme je le disais, les violences en région parisienne ont évolué.
01:57:00 Moins d'incendies de bois publics et d'attaques de commissariats,
01:57:03 mais énormément de pillages.
01:57:05 Et ce que me disait une source policière, c'est que finalement,
01:57:08 les pillages sont moins risqués et puis ils ont l'avantage d'être beaucoup plus lucratifs
01:57:12 pour ces émeutiers.
01:57:14 Du côté des forces de l'ordre, j'allais dire, le moral est toujours difficile,
01:57:17 ou du moins pas forcément à la hauteur.
01:57:19 Il y a parfois des munitions qui manquent,
01:57:22 et puis les policiers ont peur aussi pour leur sécurité,
01:57:25 puisqu'il y a eu des appels à s'en prendre à eux en dehors de leurs ordres de service
01:57:29 durant leur trajet entre le commissariat et leur domicile.
01:57:33 La calmie évoquée par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
01:57:37 est en tout cas toute relative.
01:57:39 On aura l'occasion d'en reparler justement tout à l'heure avec vous, Guillaume Bigaud,
01:57:42 mais je voudrais poursuivre avec cette mairie du Val d'Oise, à Percent-Beaumont,
01:57:47 qui a été en flamme cette nuit, entièrement prise par le feu,
01:57:52 assaillie auparavant par une trentaine de jeunes, des jeunes qui s'attaquent ainsi,
01:57:56 et vous le disiez là aussi, Guillaume, aux bâtiments publics,
01:57:59 leurs biens publics, ceux dont ils ont le plus besoin.
01:58:02 Les nôtres.
01:58:03 Leurs biens publics et les nôtres.
01:58:04 Il est temps d'arrêter de faire la distinction entre ce qui leur appartiendrait.
01:58:07 Alors on dit "ils cassent leurs écoles, ils brûlent leurs écoles",
01:58:09 non, ce sont nos écoles, les leurs comme les nôtres,
01:58:11 parce que nous faisons partie du même pays et du même peuple.
01:58:14 C'est vrai.
01:58:15 Mais ironie du sort, ce sont les habitants de ces territoires qui en ont souvent le plus besoin.
01:58:19 Bien sûr.
01:58:20 Et me tient comme habitant qui subissent tout ça.
01:58:22 D'ailleurs vous savez qu'ils n'ont pas d'argent public.
01:58:23 Bien sûr, bien sûr, vous avez raison Guillaume Bigot.
01:58:25 On va rejoindre à Percent-Beaumont, dans le Val d'Oise, nos journalistes sur place ce matin.
01:58:29 Que reste-t-il encore de cette mairie au lever du jour ?
01:58:33 Bien écoutez, il ne reste plus que des cendres et des murs complètement noircis par les flammes.
01:58:41 L'intérieur de cette mairie a été complètement détruit.
01:58:44 Des barrières ont été érégées par les services techniques pour protéger le bâtiment.
01:58:49 Et un petit peu plus loin, c'est le poste de police municipale qui a lui aussi été détruit par les flammes.
01:58:55 Le toit est tout simplement parti en fumée.
01:58:58 Juste en face, ce sont trois voitures qui ont été incendiées et dont il ne reste plus que des carcasses.
01:59:05 Les habitants que nous avons croisés sont stupéfaits.
01:59:08 Je vous propose de les écouter.
01:59:13 Je suis dégoûté parce que c'était relativement beau, refait à neuf, c'était magnifique.
01:59:17 C'est complètement imbécile de faire ça, je trouve.
01:59:19 C'est mon fils qui m'a dit "à Percent, ça a brûlé" et puis voilà.
01:59:24 Je me fais un petit footing tous les matins et j'ai rien entendu, rien du tout.
01:59:29 Les habitants que nous avons croisés nous ont aussi confié que ce commissariat avait été refait à neuf il y a quelques mois seulement.
01:59:38 Tous sont très émus et évidemment choqués par les événements qui se sont produits cette nuit.
01:59:43 Merci à nos deux journalistes présents sur place.
01:59:47 Alors évidemment on passe sur l'argent jeté en l'air, des réparations de cette mairie qui avait déjà été mise à neuf il y a quelques mois.
01:59:56 Guillaume Bigot, on entend les habitants de cette commune s'exprimer avec notre envoyé spécial.
02:00:03 Ils sont littéralement dégoûtés, vous comprenez ?
02:00:07 Oui, comment ne pas les comprendre ?
02:00:10 Il faut rappeler, c'est le travail de Jean-Christophe Guilluit, avec ses analyses sur la France périphérique, le deux poids deux mesures.
02:00:19 Cette France dite des quartiers, des banlieues, d'ailleurs quelle ironie, parce que banlieue ça fait référence à un terme qui nous vient du Moyen-Âge.
02:00:29 La banlieue c'est le lieu du banc et le banc c'est là où le seigneur rendait la justice.
02:00:35 Donc vous voyez, ça a vraiment bien changé la banlieue.
02:00:39 Donc la banlieue, les quartiers, les cités, etc. ont bénéficié évidemment de transferts très importants.
02:00:44 Alors peut-être, probablement d'ailleurs sur le bâti et pas sur le reste.
02:00:49 Les racines, les causes du problème n'ont pas été traitées.
02:00:53 Mais par contre la France périphérique, elle, effectivement, elle est dans une situation sociale et économique beaucoup plus difficile.
02:01:00 Elle ne brûle rien, elle ne casse rien, elle n'incendie pas et elle ne pille pas.
02:01:06 C'est la grande différence.
02:01:08 Donc je pense que, si vous voulez, par rapport à 2005, tout s'est aggravé.
02:01:12 On l'a dit, les réseaux sociaux, le président de la République en a parlé, on en parlera tout à l'heure.
02:01:16 Depuis 2005, il faut bien comprendre aussi que c'était probablement le dernier avertissement sans frais.
02:01:20 En 2005, il eût été, à mon avis, raisonnable de fermer les frontières à cette émigration de peuplement assez massive.
02:01:27 4 millions de personnes sont venues depuis 2005 jusqu'à aujourd'hui, dont 1,7 million depuis le début, le premier quinquennat de M. Macron.
02:01:36 Donc il eût fallu fermer.
02:01:38 Il eût fallu également, surtout, surtout, raser ces barres, mélanger la population,
02:01:44 avoir une politique extrêmement volontariste d'assimilation, ce qui passait par l'école, avec un mélange de population à l'école,
02:01:50 mais aussi avec arrêter de faire en sorte que nos manuels scolaires présentent la France comme une marâtre,
02:01:57 comme une tortionnaire, comme vraiment un modèle à rejeter.
02:02:01 Et le communautarisme s'est aggravé, le laxisme judiciaire s'est aggravé, les places de prison n'ont pas été construites.
02:02:07 Donc, non seulement les choses n'ont pas été réglées, mais tout s'est aggravé.
02:02:11 Et l'islamisme s'est répandu, le trafic des stupéfiants s'est répandu.
02:02:14 Donc on arrive à un stade où je crains qu'il n'y ait plus vraiment de bonne solution.
02:02:18 Voilà ce qu'on peut dire.
02:02:21 Je vous rassure tout de suite Guillaume Bigaud, je vais vous rassurer.
02:02:24 Je vous en prie, j'espère.
02:02:25 La République va gagner, mais pas les émeutiers.
02:02:27 C'est ce qu'a dit Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur.
02:02:29 Donc s'il l'a dit, peut-être faut-il le croire, je ne sais pas, vous allez me donner votre avis.
02:02:32 Ministre de l'Intérieur, on va en discuter plus longuement, le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu au commissariat de Mantes-la-Jolie.
02:02:39 Il a voulu rencontrer les policiers, les gendarmes mobilisés, les remercier pour leur engagement pris sur le terrain.
02:02:44 C'était la nuit dernière. Il nous dit que les violences ont été d'une intensité bien moindre que la veille.
02:02:50 Des départements extrêmement calmes.
02:02:53 Effectivement, il y a eu une mobilisation exceptionnelle de 45 000 policiers et gendarmes.
02:02:58 Des effectifs en légère hausse par rapport à la nuit précédente, auxquels il faut ajouter le déploiement de blindés de la gendarmerie
02:03:04 et le recours à des unités d'élite comme le GIGN pour faire baisser les tensions.
02:03:09 Le gouvernement, qui est Gauthier Lebrecht, pour l'heure, n'a pas voulu faire décréter l'état d'urgence.
02:03:15 Non, et ça fait peut-être deux fois que Gérald Darmanin s'avance un peu vite,
02:03:18 puisqu'effectivement, il n'avait pas tous les chiffres au moment où il a fait cette déclaration,
02:03:23 notamment des attaques de commissariat, 31 attaques de commissariat.
02:03:26 Quand même, on ne peut pas se satisfaire de cette situation, quasiment 1 000 interpellations.
02:03:31 Et il avait dit le soir des deuxièmes émeutes,
02:03:35 ne vous inquiétez pas, l'ordre républicain va revenir ce soir avec la mobilisation de 40 000 policiers et gendarmes.
02:03:41 Il s'était avancé de manière beaucoup trop rapide.
02:03:44 C'était en marge d'une visite à Tourcoing où il était allé dans sa ville constater les dégâts.
02:03:47 Donc ça fait deux fois qu'il parle un peu vite le ministre de l'Intérieur.
02:03:50 Effectivement, cellule de crise interministérielle hier et on nous avait vendu des réponses fortes.
02:03:57 Elisabeth Borne avait dit tout est sur la table, même l'état d'urgence.
02:04:00 Vous le disiez, l'état d'urgence n'a pas été retenu pour l'heure par l'exécutif,
02:04:04 alors que 70 % des Français le demandent.
02:04:07 Résultat d'un sondage précis, c'est ça pour CNews.
02:04:10 Et il y en a un autre où les mêmes 70 % de Français demandent le recours à l'armée.
02:04:15 Donc on voit qu'il y a une vraie requête d'ordre, bien loin du discours de la France insoumise
02:04:20 et même d'un discours médiatique ces dernières heures.
02:04:23 Donc pas d'état d'urgence, pas de couvre-feu non plus pour l'heure.
02:04:27 Et c'est vrai que cette cellule interministérielle de crise,
02:04:30 alors qu'Emmanuel Macron avait dit qu'il était prêt à adapter le maintien de l'ordre sans tabou,
02:04:34 a quelque part accouché d'une souris.
02:04:36 On a annulé le concert de Mylène Farmer au Stade de France,
02:04:39 on a annulé les kermesses de fin d'année scolaire dans les écoles parisiennes.
02:04:43 Mais c'est tout avec évidemment une augmentation du nombre de bleus de policiers sur le terrain, 45 000.
02:04:50 Mais pour le moment, on garde cette impression d'impuissance du gouvernement,
02:04:55 de l'exécutif à mettre fin à ces exactions et à ces émeutes.
02:04:59 Donc on part sur de la communication en disant ne vous inquiétez pas
02:05:02 puisque ça va mieux que la veille, on voit que la réalité est plus contrastée.
02:05:06 Guillaume Bigot, la stratégie du gouvernement est-elle la bonne ?
02:05:09 On n'est pas à leur place, la situation est très compliquée.
02:05:13 On peut simplement dire qu'on comprend ce qu'ils essayent de faire.
02:05:16 Ce qu'ils essayent de faire, c'est de tenir à distance,
02:05:22 d'une certaine façon de laisser faire un peu pour éviter l'engrenage.
02:05:26 C'est quoi l'engrenage ?
02:05:28 Il faut bien comprendre ce à quoi on a affaire.
02:05:30 Il y a des armes dans les banlieues.
02:05:32 On les voit puisqu'elles sont utilisées par exemple pour les règlements de comptes à Marseille.
02:05:35 On a parlé de 63 morts l'année dernière et là ça commence aussi à flamber
02:05:39 avec une quinzaine, une vingtaine de jeunes qui ont été exécutés à coup d'AK-47.
02:05:42 Donc ces armes existent, elles ne sont pas aux mains des émeutiers, que vous voyez.
02:05:47 Elles sont aux mains de trafiquants qui sont très gênés d'ailleurs, il faut le dire, par ces émeutes.
02:05:53 Je ne les défends pas, mais simplement c'est un fait objectif.
02:05:56 Et le risque le plus important, c'est qu'à un moment ou un autre,
02:06:00 les émeutiers utilisent ces armes, parviennent à mettre la main sur ces armes
02:06:04 et ouvrent le feu sur la police.
02:06:06 Alors, est-ce qu'il y a un contrôle de la part des émeutiers ?
02:06:09 Vous voyez, ils utilisent des mortiers d'artifice.
02:06:11 Utilisent-ils des mortiers d'artifice parce qu'ils ne veulent pas tuer et pas franchir un certain seuil ?
02:06:15 Ou utilisent-ils des mortiers d'artifice, faute de mieux,
02:06:18 parce qu'entre guillemets, des adultes malfaisants, des caïds,
02:06:21 contrôlent sévèrement les armes et ont un contrôle là-dessus ?
02:06:24 C'est toute la question.
02:06:25 Mais moi, je pense que le gouvernement, son obsession, à l'heure qu'il est,
02:06:28 c'est qu'à un moment ou un autre, ces jeunes mettent la main sur ces armes,
02:06:32 tirent qu'il y ait des policiers tués et qu'il y ait automatiquement riposte.
02:06:35 Maintenant, quant à l'idée que les émeutiers ne vont pas gagner,
02:06:37 la République ne va pas gagner, ça fait 40 ans que la République perd,
02:06:39 ça fait 40 ans que les émeutiers gagnent.
02:06:42 Et là, en l'occurrence, on voit que les pillages ont lieu,
02:06:45 les bâtiments publics brûlent.
02:06:47 Je ne vois pas très bien en quoi les émeutiers ont perdu.
02:06:49 Faut-il avoir recours à l'état d'urgence ?
02:06:52 C'est ce que dit le journaliste de l'Unbigo, vous allez me répondre dans un tout petit instant.
02:06:55 Juste après, le rappel de l'actualité, c'est signé ce matin, Sandra Tchombo.
02:06:58 Les obsèques de Naël prévus aujourd'hui à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.
02:07:04 L'illumination aura lieu en début d'après-midi.
02:07:06 Les avocats de la famille invitent les journalistes à ne pas être présents aux funérailles.
02:07:10 Ils veulent éviter toute ingérence médiatique.
02:07:12 La mort du jeune de 17 ans causée par le tir d'un policier mardi a suscité 4 nuits d'émeute.
02:07:18 Des images et de projectiles contre des véhicules de police.
02:07:21 Marseille a connu une nuit très tendue hier, dès 18h.
02:07:24 Plusieurs commerçants ont été attaqués par des émeutiers.
02:07:27 Un magasin de luxe, une parfumerie, un bureau de tabac et même une armurerie ont été visés.
02:07:32 Vers 2h du matin, la police a annoncé 88 interpellations.
02:07:35 Les lieux et le moment des émeutes sont imprévisibles.
02:07:38 Le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants contre les émeutes en France.
02:07:42 Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique des Affaires étrangères évoque
02:07:46 des risques de perturbations dans les transports ou la possibilité d'un couvre-feu local.
02:07:50 Il exhorte les Britanniques à suivre les médias.
02:07:53 Faut-il aller plus loin, Guillaume Bigot, au vu de tout ce qui se passe aujourd'hui ?
02:07:59 Dans les heures qui viennent, est-ce qu'il faut mettre en place un état d'urgence ?
02:08:03 Est-ce que le gouvernement aurait dû déjà le faire, selon vous ?
02:08:06 Je pense qu'il faut le faire sans tarder, oui.
02:08:08 Maintenant, la question est moins celle de...
02:08:11 On comprend d'abord l'élément de réflexion.
02:08:14 On comprend pourquoi le gouvernement ne le fait pas.
02:08:16 Le gouvernement n'a pas encore activé l'état d'urgence,
02:08:20 parce qu'il veut garder, disons, une possibilité de répondre à une escalade.
02:08:25 S'il déclenche, il utilise tous les moyens tout de suite,
02:08:30 il n'aura pas un moyen de répondre de manière progressive,
02:08:33 si d'aventure et par malheur, ça devait empirer.
02:08:36 Ça, c'est le premier point.
02:08:37 Le deuxième point, l'état d'urgence, c'est bien,
02:08:39 mais encore faut-il pouvoir le tenir, l'exécuter.
02:08:42 Le pire serait de décréter l'état d'urgence...
02:08:45 Et de ne pas pouvoir l'appliquer véritablement.
02:08:48 Mais on en revient à ça.
02:08:50 On a aujourd'hui cette stratégie consistant à faire en sorte
02:08:53 qu'il n'y ait pas d'escalade, en fait.
02:08:56 L'état d'urgence, c'est plus ça.
02:08:58 L'état d'urgence, c'est vous ne mettez pas le nez dehors,
02:09:01 sinon ça va mal se passer.
02:09:03 Donc là, je pense qu'il faut vraiment aussi bien avoir une idée du rapport de force.
02:09:08 Il y a 150 000 policiers en France, ils ne sont pas tous actifs,
02:09:11 mais il y a déjà 150 000 policiers, 100 000 gendarmes,
02:09:15 23 000 policiers municipaux.
02:09:17 Là, on a l'utilisation déjà de 45 000 forces de l'ordre.
02:09:21 45 000 sur 150 000 policiers, vous voyez,
02:09:23 on est déjà dans quelque chose de très, très, très important.
02:09:26 Très important.
02:09:27 Donc, quelle est la possibilité de monter crescendo ?
02:09:30 Est-ce qu'il y a suffisamment de LBD ?
02:09:33 Est-ce qu'il y a suffisamment de gaz acrymogène ?
02:09:36 Je ne parle même pas d'autres munitions,
02:09:38 qu'il faudrait évidemment tout faire pour ne pas utiliser.
02:09:40 Est-ce qu'il y a suffisamment de place pour garder les gens à vue ?
02:09:43 Est-ce qu'il y a suffisamment de place de prison ?
02:09:45 En fait, poser ces questions, c'est répondre.
02:09:47 Nous, en fait, non.
02:09:48 8h33 sur CNews et sur Europe 1,
02:09:50 je vous propose encore une illustration de ce qui s'est passé en région parisienne,
02:09:55 notamment lors de cette quatrième nuit des meutes.
02:09:57 On va rejoindre Bondy en Seine-Saint-Denis.
02:09:59 Nos journalistes sont sur place.
02:10:01 Bonjour à tous les deux.
02:10:02 On a pu assister cette nuit sur place à des scènes de pillage d'une grande enseigne
02:10:06 avant l'arrivée de la police.
02:10:08 C'est forcément face à des agents de sécurité complètement impuissants.
02:10:12 Quelle est la situation ce matin au lever du jour ?
02:10:15 Écoutez, Anthony, le calme revient progressivement
02:10:21 après de nouvelles scènes de violence hier soir pour la quatrième nuit consécutive.
02:10:26 A Bondy, dans le nord-est de Paris, des pillages ont eu lieu cette nuit.
02:10:30 Plusieurs magasins ont été touchés.
02:10:33 C'est le cas de cette grande enseigne devant laquelle nous nous trouvons.
02:10:36 Un magasin composé de produits d'aménagement, de produits technologiques.
02:10:40 Le personnel constate actuellement les dégâts.
02:10:43 Les vitres ont d'abord été brisées.
02:10:45 Puis des individus sont entrés dans les lieux avant de voler du matériel.
02:10:49 Les lieux sont totalement saccagés.
02:10:51 Il ne reste à l'intérieur que des canapés et des bureaux.
02:10:54 On voit également des téléviseurs au sol avec des bouts de verre.
02:10:58 Alors un agent de sécurité, vous l'avez dit, a été présent hier soir.
02:11:02 Il a très vite été débordé.
02:11:04 La police s'est rendue sur place ici à Bondy.
02:11:07 Elle continue d'ailleurs d'effectuer des rondes dans le secteur.
02:11:11 Plusieurs interpellations ont eu lieu.
02:11:13 Au moins sept personnes.
02:11:15 Des affrontements très violents ont eu lieu sur place.
02:11:18 Mais le calme semble être revenu ce matin.
02:11:21 Anthony, mais les stigmates de cette nouvelle nuit des meuts sont bien visibles à Bondy ce matin.
02:11:26 Et merci à nos deux reporters sur le terrain à Bondy.
02:11:30 On va parler de Jean-Luc Mélenchon qui s'attaque une fois de plus au syndicat de police.
02:11:34 Deux d'entre eux ont publié un communiqué hier.
02:11:37 Alliance et une sa police.
02:11:39 Ils appelaient au combat contre les nuisibles et les hordes sauvages.
02:11:43 Le fondateur de la France insoumise rétorque donc à ces deux syndicats qu'ils doivent apprendre à se taire.
02:11:48 Il a ensuite poursuivi ses attaques dans une vidéo diffusée sur Youtube.
02:11:52 Hier soir, je vous propose d'en écouter un extrait.
02:11:54 Les alertes sur le fait que de fil en aiguille, des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
02:12:05 en vérité des organisations à caractère factieux, montent le ton et se croient tout permis.
02:12:12 Nous sommes en République et leur devoir est de servir et d'obéir.
02:12:16 C'est cela qu'il faut commencer à faire.
02:12:18 C'est appeler au calme ces irresponsables.
02:12:21 Parce que quand ils portent l'uniforme, quand ils ont les trois couleurs de la patrie,
02:12:26 ce n'est pas leur personne et leurs opinions condamnables qu'ils représentent.
02:12:30 C'est nous tous.
02:12:31 Et nous ne sommes pas d'accord pour qu'ils se comportent de cette manière et pour qu'ils parlent de cette manière.
02:12:37 Il a beau attaquer la police, mais la confiance des Français dans les forces de l'ordre reste bonne.
02:12:42 Regardez ce résultat de sondage IFOP pour le Figaro.
02:12:47 Que vous inspire spontanément la police ? C'est la question qui a été posée.
02:12:51 Pour 57% des sondés, elle inspire confiance et sympathie.
02:12:55 Pour 32% des Français, elle suscite de l'inquiétude ou de l'hostilité.
02:12:59 11% de Français ne se prononcent pas.
02:13:02 Guillaume Bigot, il y a quand même une attente de sécurité, une volonté de police dans notre pays
02:13:08 qui est indéniable malgré les propos de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui.
02:13:12 Non seulement c'est tout à fait avéré,
02:13:15 mais en plus, ce que fait Jean-Luc Mélenchon là,
02:13:19 qui peut croire qu'après les scènes qu'on a vues depuis trois jours,
02:13:24 quatre jours et trois nuits,
02:13:27 que c'est la police, les factieux, les syndicats de police, l'extrême droite, les miliciens, etc.
02:13:33 qui mettent la France à feu et à sang.
02:13:36 Ça relève du fantasme absolu.
02:13:39 Donc il y a non seulement une inversion totale des valeurs,
02:13:42 mais quand on entend Louis Boyard dire qu'il faut abolir la peine de mort pour les Noirs et les Arabes en France,
02:13:48 quand on entend Sandrine Rousseau dire que peut-être le pillage a un rapport avec la pauvreté,
02:13:53 ce n'est plus de l'huile sur le feu, ce n'est plus de l'électoralisme pour récupérer la clientèle,
02:13:58 on n'en est plus là.
02:13:59 C'est vraiment, quasiment, symboliquement, jeter des cocktails molotov.
02:14:03 C'est armer le bras de ceux qui mettent la France à feu et à sang.
02:14:09 Et surtout, il y a ce qu'on pourrait appeler, ce n'est pas la politique de la terre brûlée,
02:14:15 c'est la politique de la République brûlée.
02:14:17 Donc ils se sont mis totalement hors jeu, hors jeu du système électoral, hors jeu du système républicain.
02:14:22 Ce qu'ils ont fait est extrêmement grave.
02:14:24 À mon avis, ils se sont suicidés électoralement, ils se sont suicidés politiquement.
02:14:28 Si vous voulez, le masque est tombé.
02:14:30 Ils veulent faire tomber le système, on a bien compris.
02:14:32 Alors, il ne faut pas oublier EELV.
02:14:34 Le masque est tombé, mais est-ce qu'ils ne tentent pas aussi de remettre le masque ?
02:14:37 Je me tourne un instant vers Gautier Lebrecht, notre journaliste politique.
02:14:40 Mais Jean-Luc Mélenchon a appelé, en tout cas, à préserver, il me semble, les bibliothèques, les écoles.
02:14:47 Oui, le reste, il faut y aller.
02:14:48 Exactement. Comme dit Guillaume, c'est pire que tout, cette espèce de rétropédalage de dernière minute.
02:14:52 Éric Ciotti dit effectivement, donc pour le reste, pas de problème.
02:14:55 Vous sauvez les bibliothèques, mais vous pouvez attaquer les commissariats et les mairies sans souci.
02:15:01 C'est vrai que cet appel au calme, qui ne concerne qu'une partie des bâtiments qui ont été visés, est quand même très curieux.
02:15:06 Et comme le disait Guillaume, il s'est sans doute suicidé politiquement.
02:15:09 Il y a un premier sondage qui vient de paraître pour l'IFOP du Figaro.
02:15:13 Et ça montre que les Français jugent très sévèrement la position de Jean-Luc Mélenchon.
02:15:17 Il est tout en bas du classement. Seuls 20 % des Français se disent satisfaits par son attitude.
02:15:22 Loin, loin derrière Marine Le Pen, qui est tout en haut du classement, avec 39 % de Français satisfaits.
02:15:28 Et derrière, vous avez Gérald Darmanin à 34 % et Emmanuel Macron à 33 %.
02:15:32 En plus, il fait le marche-pied de Marine Le Pen.
02:15:36 Jean-Luc Mélenchon, effectivement, cultive le chaos. Il veut tout conflictualiser.
02:15:39 On l'avait déjà vu sur la réforme des retraites. C'était exactement pareil il y a à peine quelques mois.
02:15:43 Il refuse d'appeler au calme. Et les provocations durent depuis le début de la semaine.
02:15:49 Quand vous avez une brochette de députés insoumis, Louis Boyard, Thomas Porte, Antoine Léaument,
02:15:53 qui, dès le premier soir des premières émeutes, vont faire la tournée des commissariats de Nanterre.
02:15:57 Certes, c'est leur droit, les députés ont le droit d'aller dans n'importe quel commissariat, n'importe quelle prison,
02:16:01 sans prévenir, pour voir comment sont incarcérés les gens.
02:16:04 Mais évidemment qu'il y avait une récupération politique derrière.
02:16:07 Et on a su de sources policières à Nanterre, quand vous êtes député, vous pouvez aller voir comment ça se passe,
02:16:11 mais en aucun cas, vous ne pouvez interagir avec les gardés à vue.
02:16:14 On a su de ces sources policières qu'ils ont tout fait pour pousser les policiers à les laisser interagir avec les gardés à vue.
02:16:20 Et le meilleur exemple, c'était ce même soir, le soir des premières émeutes,
02:16:24 où Carlos Martins Bilongo va voir les émeutiers à Nanterre,
02:16:28 tente de récupérer leur soutien, il se fait agresser par ces émeutiers qui n'ont que faire en plus de la France Insoumise.
02:16:33 Et ensuite, la France Insoumise refuse de condamner cette agression.
02:16:37 Il y a des vidéos sur Twitter, il suffit d'aller voir, il se prend un coup sur la tête, leur député.
02:16:41 Et bien, il refuse de le condamner parce qu'il ne faut pas se fâcher avec les émeutiers,
02:16:45 les émeutiers qui, encore une fois, n'ont que faire de Jean-Luc Mélenchon,
02:16:48 contrairement aux habitants de Nanterre où il avait, il faut le dire, été largement en tête au premier tour de l'élection présidentielle.
02:16:54 Donc ce petit calcul électoraliste, pas sûr qu'il soit très payant très longtemps.
02:16:57 Une réaction Guillaume Bigot ?
02:16:59 Oui, mais c'est le fantasme du grand soir, le fantasme de la révolution, etc.
02:17:04 En fait, ce bruit et la fureur à laquelle appelait Jean-Luc Mélenchon,
02:17:09 mais n'oublions pas, c'est important, les EELV, il ne faut pas les oublier aussi,
02:17:13 parce qu'ils ne sont pas en reste.
02:17:15 En fait, ces gens-là, ils sont dans un fantasme et dans le monde virtuel.
02:17:19 Donc ils font le bruit et la fureur de manière virtuelle ou de manière spectaculaire,
02:17:24 et si vous voulez, ce sont des acteurs.
02:17:27 Le problème, c'est que les émeutiers, le feu et le pillage sont bien réels.
02:17:32 C'est ça le problème.
02:17:33 Évidemment qu'ils seront débordés.
02:17:36 De toute façon, cette extrême gauche a toujours été débordée par l'islamisme.
02:17:40 Et de toute façon, à chaque fois que la gauche en France a joué la politique du pire,
02:17:44 ça lui est revenu, enfin elle a été la première victime.
02:17:46 Si les émeutiers, un jour d'aventure, pouvaient s'occuper directement des gens
02:17:51 comme les élus de EELV et de LFI, ce ne seraient pas les derniers à passer la casserole.
02:17:58 Faut-il envoyer l'armée pour rétablir l'ordre dans les quartiers touchés par les émeutes ?
02:18:02 C'est la question qui a été posée dans notre sondage CSA.
02:18:05 La réponse des Français que nous avons interrogé, 70% disent que oui,
02:18:10 il faut envoyer l'armée dans ces quartiers.
02:18:13 30% répondent que non.
02:18:15 Il y a manifestement un désir d'ordre et de sécurité qui est très fort, très clair chez les Français.
02:18:20 Mais à Maurie Bucaud, selon nos informations,
02:18:23 le gouvernement envisage de solliciter les militaires de la force sentinelle.
02:18:28 Ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est quand même dans les plans.
02:18:32 Effectivement. Il y a quelques jours, on a contacté la communication de l'armée
02:18:35 qui nous a dit qu'il n'en était pas question, que l'armée allait rester en dehors de tout ça.
02:18:38 Il faut bien comprendre que l'armée est normalement sollicitée pour aller sur des théâtres extérieurs
02:18:42 et elle n'a pas de matériel de maintien de l'ordre.
02:18:45 Soit si vous voulez, elle tire, mais elle n'est pas là pour contenir des émeutiers.
02:18:49 Donc ce n'était pas du tout à l'ordre du jour,
02:18:52 mais l'armée pourrait effectivement aider la police à avoir plus d'effectifs
02:18:57 en remplaçant les CRS habituellement postés par exemple devant les ambassades et autres lieux sensibles,
02:19:03 en mettant des militaires de l'opération sentinelle pour libérer des effectifs
02:19:08 qui eux pourront aller sur le terrain.
02:19:11 Donc on est bien d'accord, l'armée n'irait pas directement sur ces zones d'émeute ?
02:19:15 L'armée n'irait pas du tout sur ces zones d'émeute,
02:19:18 ce serait seulement un moyen de libérer des effectifs de police.
02:19:21 Protéger des bâtiments publics et permettre à des effectifs spécialisés de...
02:19:24 Exactement, de pouvoir faire du maintien de l'ordre.
02:19:26 Alors il faut bien comprendre aussi qu'il y a le 14 juillet que l'armée est en train de se préparer pour ce défilé
02:19:31 et qu'il y a des déplacements de véhicules militaires pour le 14 juillet,
02:19:35 mais que ça n'a rien à voir donc a priori avec les émeutes.
02:19:39 Et puis ce qu'il faut dire aussi c'est quand même que la gendarmerie et les gendarmes font partie de l'armée
02:19:43 et que de gros moyens de gendarmerie ont été mobilisés pour ces émeutes.
02:19:48 Vous avez par exemple des hélicoptères, des blindés,
02:19:50 et c'est aussi vrai pour tout ce qui est le RAID,
02:19:53 toutes ces unités d'élite qui ont eux aussi du matériel presque militaire
02:19:57 puisque leur mission habituelle c'est d'intervenir notamment pour des missions d'antiterrorisme en France.
02:20:02 Vous êtes favorable, Guillaume Bigot, à un soutien de l'armée ?
02:20:05 Je pense que ce qui a été dit est très juste.
02:20:08 L'armée ça serait vraiment écraser un moustique avec un missile.
02:20:12 C'est-à-dire que si l'armée intervient ça va être une boucherie.
02:20:14 Il faut aussi expliquer aux gens que la puissance de feu de la République française
02:20:17 face à quelques gamins qui tirent des mortiers même si ils prenaient les kalachnikovs,
02:20:21 l'affaire serait très rapidement pliée.
02:20:23 Le problème n'est pas là. Le problème est plutôt quel est le coût politique de tout ça.
02:20:27 L'armée n'est pas faite pour ça. Il ne s'agit pas de créer un génocide si vous voulez.
02:20:30 Ce n'est pas l'enjeu.
02:20:31 Ce que veulent faire ces émeutiers c'est précisément montrer qu'ils sont en terrain à la fois conquis et en terre étrangère.
02:20:40 Et donc ils veulent se séparer.
02:20:42 Si on envoie l'armée, d'une certaine façon ils vont gagner.
02:20:45 Parce qu'on envoie l'armée contre une population étrangère.
02:20:47 Or ils ne sont pas une population étrangère.
02:20:49 Maintenant qu'à un moment ou un autre, il faille sortir, à mon avis,
02:20:52 c'est mon simple avis de citoyen, du cadre de l'état de droit classique.
02:20:56 Qu'il faille sortir toutes les armes des cités.
02:20:58 Qu'il faille vraiment, une bonne fois pour toutes, régler ce problème au fond.
02:21:03 Bien sûr que oui, mais il ne faut pas le faire, à mon avis, à chaud.
02:21:07 Et une réponse pénale rapide, ferme et systématique.
02:21:11 C'est ce que souhaite en tout cas Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
02:21:14 contre les auteurs de ces violences urbaines, dans une circulaire qu'il a détaillée hier.
02:21:19 Le garde des Sceaux qui en a profité pour rappeler à l'ordre aussi
02:21:22 les parents qui n'exercent pas leur autorité parentale.
02:21:25 Écoutez-le.
02:21:27 Les parents qui ont des droits, mais qui ont aussi des devoirs,
02:21:31 n'exercent pas leur autorité parentale.
02:21:35 Et que cela mette en cause la sécurité, la moralité, l'éducation des enfants,
02:21:42 ils peuvent en courir une peine dont le maximum est fixé à deux années d'emprisonnement
02:21:48 et 30 000 euros d'amende.
02:21:51 Je le dis bien, il ne s'agit pas de criminaliser des mamans seules
02:21:55 qui ne sont pas en capacité d'exercer l'autorité parentale,
02:21:58 mais tous les parents qui parfois, parfois, peuvent le faire et ne le font pas,
02:22:04 oui, ils méritent de rendre des comptes.
02:22:07 Alors ça c'est une musique qu'on entend effectivement depuis hier
02:22:11 avec les propos aussi du chef de l'État qui appelle à la responsabilité des parents, Guillaume Bigot.
02:22:15 Oui, bah écoutez, qu'ils commencent déjà par s'occuper de ceux qui ont plus de 16 ans
02:22:20 et qui sont pénalement responsables et qui ne sont pas mis en prison
02:22:23 et qui peuvent piller en toute impunité, c'est ça la question.
02:22:27 Je pense que c'est évidemment une défausse, comme la question des réseaux sociaux,
02:22:30 on en parlera sans doute tout à l'heure, jeux vidéo, etc.
02:22:34 Enfin, on trouve toutes sortes de prétextes pour diluer la responsabilité
02:22:38 et surtout pour cacher l'impuissance des pouvoirs publics, c'est ça le fond de l'affaire.
02:22:42 C'est très important de comprendre qu'on est dans quelque chose qui peut basculer
02:22:46 avec une frontière très très très très fine
02:22:49 entre un phénomène qui est à la fois lié à de la criminalité,
02:22:53 il y a quelque chose du ghetto américain qui se soulève,
02:22:57 il y a quelque chose de la mentalité gangstar, de la mentalité scarface,
02:23:01 de la mentalité des trafiquants qui sont là et qui haïssent la police,
02:23:04 c'est un truc assez classique, ou des émeutes même très pauvres
02:23:07 dans des favelas au Brésil, etc. Il y a ce phénomène-là.
02:23:10 Mais il y a un autre phénomène qui est remixé et mélangé,
02:23:14 qui rend le tout très dangereux, c'est d'abord la ré-islamisation,
02:23:17 même si il faut bien comprendre que les frères musulmans,
02:23:20 leur but ce n'est pas de brûler les voitures.
02:23:22 Les frères musulmans c'est d'avoir des gens qui avancent masqués,
02:23:25 qui deviennent médecins, qui deviennent dentistes, qui deviennent députés,
02:23:29 et d'arriver comme ça à faire de l'entrisme dans la société.
02:23:32 Le but par contre, on sent bien quand même que ces quartiers
02:23:36 sont travaillés par une mentalité, par une espèce de détestation,
02:23:40 et ce qui est en train de se passer, c'est une potentialisation
02:23:43 de cette mentalité racaille avec une mentalité de détestation de la France,
02:23:46 avec une mentalité islamiste.
02:23:48 Tout ça est en train de faire une très mauvaise mayonnaise.
02:23:51 Le but je pense de la République française...
02:23:53 Je ne suis pas sûr que tout ce qui pille est une quelconque croyance
02:23:55 au demeurant qui soit forte.
02:23:57 Non, ce n'est pas ce que j'ai dit.
02:23:58 Je ne dis pas que l'islam est en tant que tel responsable de ça,
02:24:01 en aucun cas.
02:24:02 Je dis simplement que ceux qui pillent considèrent qu'ils pillent des mécréants,
02:24:05 ou qu'ils pillent des Français ou qu'ils pillent des étrangers.
02:24:08 Et nous, notre travail me semble-t-il, la République française,
02:24:10 ce serait d'arriver à libérer ces territoires de ces personnes malfaisantes.
02:24:15 Donc on est dans quelque chose qui ressemble à de l'ordre public,
02:24:17 de rétablir l'ordre public,
02:24:19 mais on est aussi dans quelque chose de libérer ces populations
02:24:22 qui sont sous l'emprise de ces gens.
02:24:23 C'est infernal, on ne peut pas les abandonner.
02:24:25 Le temps des violences doit cesser.
02:24:27 Les Bleus qui appellent au calme.
02:24:29 L'équipe de France a publié hier soir un communiqué.
02:24:32 La violence ne résout rien, encore moins lorsqu'elle se retourne inéluctablement
02:24:37 et inlassablement contre ceux qui l'expriment, leurs familles, leurs proches.
02:24:40 Notre conscience citoyenne nous incite à appeler à l'apaisement.
02:24:44 Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil.
02:24:47 Les Bleus qui dénoncent également un décès aux circonstances inacceptables.
02:24:51 D'abord, notre France, le premier tweet de Mbappé était absolument inacceptable.
02:24:56 Parce que ce n'est pas sa France, ce n'est pas la mienne,
02:25:00 ce n'est pas celle du policier qui a tiré,
02:25:02 et ce n'est pas celle de Naël qui est passée de vie à trépas.
02:25:04 C'est notre France, elle nous appartient à tous.
02:25:07 Et là, on a l'impression qu'il y a l'idée qui est introduite,
02:25:10 plus ou moins consciemment d'ailleurs, qu'il y aurait plusieurs France.
02:25:12 Non, c'est bien ça le piège.
02:25:14 D'ailleurs, il n'y a qu'une seule France, il y a une unité de la nation,
02:25:18 et l'objectif c'est de la maintenir.
02:25:20 Deuxième chose, c'est que je veux bien que...
02:25:23 Naël, c'était une disparition...
02:25:26 Il a probablement réagi un peu vite,
02:25:28 mais vous lui prêtez telles intentions à Kylian Mbappé,
02:25:30 est-ce que la réflexion allait aussi loin de sa part ?
02:25:32 Je veux bien que Naël...
02:25:34 Je ne suis pas sûr, il a été quand même représentant des Bleus,
02:25:36 c'est un joueur exceptionnel, il représente la France.
02:25:38 C'est un extraordinaire joueur, ce n'est pas le sujet.
02:25:40 Mais je ne suis pas sûr que là, Naël, peut-être, était-il un ange.
02:25:44 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup d'anges
02:25:46 qui ont passé et trépassé en France,
02:25:49 et je n'ai pas vraiment entendu M. Mbappé réagir ou partager son émotion.
02:25:55 Donc il y a une émotion sélective.
02:25:56 Est-ce qu'il était temps que l'équipe de France s'exprime là-dessus ?
02:25:58 Et enfin, dernier point, je vous rappelle quand même qu'au moment de l'assassinat de Samuel Paty,
02:26:01 on l'a oublié parce qu'on veut oublier, parce qu'on veut refouler,
02:26:04 parce qu'encore une fois, on se prête à nous-mêmes des intentions
02:26:07 qui ne sont pas les nôtres et des idées qui ne sont pas les nôtres,
02:26:09 qui sont précisément celles de, non pas du tout d'Mbappé d'ailleurs,
02:26:12 mais des émeutiers, c'est-à-dire l'idée d'amalgame, l'idée d'intolérance,
02:26:15 l'idée de xénophobie, etc.
02:26:17 Mais au moment de la décapitation de Samuel Paty,
02:26:20 ça a été très compliqué de réunir tous les joueurs de l'équipe de France,
02:26:23 je vous le rappelle, pour participer à une vidéo.
02:26:25 Aucun joueur de confession musulmane n'a participé à cette vidéo d'une part,
02:26:29 et d'autre part, je vous rappelle aussi qu'il y a trois joueurs de l'équipe de France...
02:26:32 - Mbappé a défendu l'école et les professeurs au moment de l'assassinat de Samuel Paty.
02:26:36 - Oui, après, mais il y a eu trois joueurs de l'équipe de France,
02:26:38 encore une fois, on peut faire l'autruche si on veut,
02:26:40 il y a trois joueurs de l'équipe de France qui ont liké un tweet
02:26:43 d'un Dagestanais spécialiste du MMA
02:26:46 qui avait dit finalement "bravo à celui qui a tué Samuel Paty".
02:26:50 Voilà, c'est ça la réalité, maintenant on peut la nier.
02:26:53 - La situation qui inquiète tout notre pays, mais aussi le monde entier.
02:26:58 La France connaît une forte activité touristique, Paris est même la première destination mondiale,
02:27:02 mais avec les dégradations, les pillages jusqu'au cœur de la capitale,
02:27:05 les ambassades appellent leurs ressortissants à faire preuve de prudence.
02:27:09 Les explications, Maxime Legay.
02:27:11 - Ce n'était sans doute pas ce qu'ils avaient prévu de photographier lors de leur séjour.
02:27:17 Après le pillage de cette enseigne Nike en plein cœur de Paris, à Châtelet,
02:27:21 les touristes constatent avec étonnement et stupéfaction l'ampleur des dégâts.
02:27:26 - Je suis surpris ce matin de voir qu'il y a eu des incendies criminels
02:27:31 juste en bas de la rue, ici dans le centre de Paris,
02:27:34 et aussi ce magasin qui a été cassé.
02:27:36 C'est bien le centre commercial de Châtelet ?
02:27:39 Oui, donc je suis un peu inquiet que cela arrive en plein centre de Paris.
02:27:43 Une inquiétude partagée par les diplomaties européennes,
02:27:47 l'Allemagne a indiqué observer de près les récents événements,
02:27:50 la Norvège, de son côté, demande à ses ressortissants de prendre toutes les précautions nécessaires,
02:27:56 même son cloche outre-manche,
02:27:58 où le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni s'est fendu d'un communiqué.
02:28:02 - Le lieu et le moment des émeutes sont imprévisibles.
02:28:05 Il est conseillé de suivre les médias, d'éviter les zones où des émeutes ont lieu,
02:28:09 de vérifier les derniers conseils auprès des opérateurs lors de vos déplacements
02:28:13 et de suivre les conseils des autorités.
02:28:15 Avec les émeutes et incidents de ces derniers jours,
02:28:18 le tourisme français anticipe de nombreuses annulations de réservation d'hôtels.
02:28:22 - Et je le rappelle, nous sommes également à quelques mois de la Coupe du monde de rugby
02:28:28 qui se tient en France, nous sommes à un an des JO.
02:28:31 Guillaume Bigot, c'est terrible l'image que renvoie la France aujourd'hui
02:28:35 après la contestation contre la réforme des retraites,
02:28:38 après ce qui s'était passé aussi au Stade de France,
02:28:40 pour les Britanniques qui étaient présents et les Espagnols également.
02:28:44 C'est une image déplorable qui est renvoyée par notre pays.
02:28:48 - Là, il n'y a plus de faux billets, il n'y a plus de hooligans anglais incriminés, c'est sûr.
02:28:53 Trêve d'ironie, parce que ce n'est vraiment pas drôle,
02:28:56 il faudra effectivement faire les comptes des dégâts économiques
02:28:59 engendrés par ce qui est en train de se passer, qui n'est malheureusement pas terminé.
02:29:03 Et vous avez raison, le tourisme pèse considérablement dans le PIB.
02:29:09 Je comprends parfaitement que ces pays étrangers mettent en garde leur ressortissance
02:29:14 tout de suite et maintenant, parce que la situation peut être assez compliquée.
02:29:18 Maintenant, des leçons de l'étranger, je veux bien,
02:29:21 la suite de George Floyd, les émeutes qui ont suivi George Floyd
02:29:25 ont fait plus de 30 morts je crois aux Etats-Unis.
02:29:28 Un pays comme l'Inde, il y a constamment des émeutes interconfessionnelles,
02:29:32 on peut parler aussi de ce qui se passe au Tibet en Chine,
02:29:34 on peut parler de ce qui se passe en Russie,
02:29:36 on peut parler aussi des émeutes en Grande-Bretagne.
02:29:38 Franchement, il n'y a pas beaucoup de pays qui ont de leçons à nous donner.
02:29:41 Merci à vous Guillaume Bigot, on arrive à la fin de notre échange.
02:29:43 Merci également à nos journalistes Amaury Bucaud et Gautier Lebret
02:29:47 pour les précisions qui ont été apportées sur ce plateau.
02:29:49 Évidemment, à nos journalistes qui sont sur le terrain
02:29:52 dont on a gardé volontairement l'anonymat pour des raisons de sécurité.
02:29:56 Vous restez avec nous sur C News.
02:29:57 La matinale week-end se poursuit jusqu'à 10h et sur Europe 1,
02:30:00 c'est l'heure de retrouver Lena Higmoni et Frédéric Taddeï.
02:30:02 C'est arrivé cette semaine.
02:30:03 Excellent week-end à tous sur C News et sur Europe 1 bien sûr.
02:30:08 Et tout de suite, la météo avec Carole Zannin.
02:30:16 Regardez votre météo avec Samsonite Proxys.
02:30:21 Légère, résistante, durable.
02:30:24 Une nouvelle génération de bagages.
02:30:26 Et ce samedi matin, nous allons retrouver de l'instabilité
02:30:31 qui va se matérialiser par des précipitations
02:30:34 qu'on va retrouver du sud-ouest jusqu'au nord-est du territoire.
02:30:39 À l'arrière, nous allons retrouver un ciel de traîne,
02:30:42 nuages éclaircis et quelques averses,
02:30:44 notamment du côté de la Bretagne ou encore en Normandie.
02:30:47 Pas de problème pour la côte d'Azur, du Grand-Breton,
02:30:49 de belles éclaircies, oui, mais Mistral et Tramontagne
02:30:52 souffleront de 60 à 70 km/h.
02:30:55 Ce sera pareil notamment du côté de la façade ouest
02:30:58 avec l'enflux de 50 km/h avec des précipitations
02:31:03 du côté de Bordeaux.
02:31:06 Dans le courant de l'après-midi, nous retrouverons
02:31:09 ces précipitations à l'est du territoire,
02:31:12 comme au sud-ouest.
02:31:14 Des températures trop fraîches pour la saison.
02:31:16 En matinée, regardons des précipitations
02:31:19 dans le courant de l'après-midi de 23 degrés à Paris
02:31:22 jusqu'à 29 degrés dans le sud-est, 27 pour l'île de Beaudet.
02:31:28 C'était votre météo avec Samsonite Proxys.
02:31:31 Légère, résistante, durable.
02:31:34 Une nouvelle génération de bagages.
02:31:37 Bonjour à tous, bon réveil, bienvenue dans La Matinale Week-end.
02:31:40 On est encore ensemble jusqu'à 10h pour de l'info,
02:31:42 de l'analyse, des débats, décrypter toute cette actualité.
02:31:45 Quatrième nuit des meutes en France avec mes invités
02:31:48 et nos journalistes en plateau.
02:31:49 Guillaume Bigot, bien évidemment, politologue.
02:31:51 Face à vous, c'est Frédéric Durand qui nous a rejoints.
02:31:54 Bonjour à vous Frédéric, je le rappelle,
02:31:57 vous êtes directeur de la revue L'Inspiration Politique.
02:32:00 À vos côtés, Gauthier Lebret du service politique de CNews
02:32:03 et en face de Gauthier, Amaury Bucaud de notre service police-justice.
02:32:08 La team de cette matinale qui a commencé très tôt ce matin,
02:32:10 exceptionnellement à 5h55 pour cette actualité éminemment difficile.
02:32:16 Marseille au cœur des tensions la nuit dernière.
02:32:19 Affrontements avec la police, pillages de commerce.
02:32:21 Le Canbière a vu déferler des groupes de jeunes individus masqués.
02:32:24 Des armes de chasse ont même été dérobées dans une armurerie.
02:32:27 Le ministre de l'Intérieur annonce des renforts de CRS sur place.
02:32:30 On fait le bilan précis de cette quatrième nuit des meutes
02:32:33 dans la cité phocéenne mais également dans le reste du pays
02:32:36 avec nos journalistes et nos invités en plateau.
02:32:39 Vous verrez également les images impressionnantes
02:32:42 d'une mairie ravagée par les flammes.
02:32:44 La mairie de Percent-Beaumont dans le Val d'Oise cette nuit,
02:32:46 assaillie auparavant par une trentaine de jeunes.
02:32:48 Des jeunes qui s'attaquent aux services publics
02:32:51 dans des quartiers où on en a plus que jamais besoin.
02:32:54 Nous serons sur place également avec nos journalistes.
02:32:56 Et puis cette question, la stratégie du gouvernement a-t-elle été la bonne ?
02:32:59 Pas d'état d'urgence mais la mobilisation exceptionnelle cette nuit
02:33:02 de 45 000 policiers et gendarmes auxquels il faut ajouter
02:33:05 le déploiement de blindés de la gendarmerie.
02:33:07 Général Darmanin évoque des violences d'une intensité bien moindre que la veille.
02:33:12 On fera le point sur cette réponse politique.
02:33:14 Est-elle suffisante ?
02:33:16 On en parle avec Gauthier Lebret, notre journaliste politique.
02:33:19 J'ai de projectiles sur la police, pillages, véhicules incendiés.
02:33:26 Marseille est l'une des villes qui a concentré le plus de tensions la nuit dernière.
02:33:29 Notamment sur la Cannebière, près du Vieux-Port.
02:33:31 Des méfaits commis par des groupes de jeunes.
02:33:34 Gérald Darmanin a annoncé l'envoi de renforts,
02:33:37 une compagnie de CRS supplémentaire ainsi qu'un hélicoptère de survol.
02:33:40 Retour sur les derniers événements avec Miquel Dos Santos et Tony Pitaro.
02:33:46 Des vitrines brisées, des magasins pillés.
02:33:51 Plusieurs commerçants de Marseille ont été attaqués par des émeutiers.
02:33:55 Un bureau de tabac, un magasin de luxe et même une armurerie.
02:34:02 Ici, sept fusils sans munitions ont été dérobés.
02:34:06 Une personne a été interpellée par les forces de l'ordre.
02:34:09 Les policiers, deuxième cible privilégiée des émeutiers.
02:34:12 Tout au long de la soirée, des centaines de jeunes les ont ciblés
02:34:15 avec des projectiles et des tirs de mortier dans le centre-ville.
02:34:18 Ce qu'on peut constater cette fois-ci, c'est d'une part la violence de ces jeunes,
02:34:24 de 14 à 18 ans pour la plupart, qui s'en prennent au magasin.
02:34:28 Donc on est dans les pillages, on n'est plus dans la vengeance, on n'est pas loin de là.
02:34:32 Lorsque vous avez des jeunes de 14 ans à 3 heures du matin en train de casser,
02:34:36 eh bien ils sont un peu à eux-mêmes.
02:34:38 Mais voilà le profil de ces émeutiers très jeunes, très violents.
02:34:42 Certains véhicules de police ont même dû fuir pour éviter un moindre mal.
02:34:48 Les émeutiers ont brûlé des véhicules, des poubelles et tout autre objet pour former des barricades.
02:34:53 Une manière pour eux de ralentir le travail des forces de l'ordre et de continuer à déambuler.
02:34:58 Amaury Bucaud, quel bilan chiffré peut-on faire d'ores et déjà de ce qui s'est passé dans la cité fosséenne ?
02:35:07 Alors écoutez, à Marseille, c'était clairement la nuit la plus violente de ces dernières nuits d'émeute.
02:35:15 Ces violences ont eu lieu à la fois dans le centre-ville et aussi dans les quartiers nord.
02:35:20 Quartiers nord que l'on sait en principe, enfin habituellement en tous les cas, énormément gérés par le trafic de drogue.
02:35:26 Et donc en principe plutôt calme face à ce genre d'émeute.
02:35:29 Mais il y a eu de très nombreux pillages et forcément, ces pillages ont amené les émeutiers à se rendre dans les centres-villes.
02:35:36 Là où se trouvent de très nombreux magasins.
02:35:39 Alors ce que nous disent nos sources policières, c'est que ça a été très difficile à gérer par les policiers.
02:35:45 Malgré une très grosse mobilisation policière, puisque les places pour les gardes à vue étaient déjà presque saturées.
02:35:53 Un policier nous parle d'une situation apocalyptique, de scènes de guerre.
02:35:58 Il y a eu 95 interpellations hier soir et 4 policiers blessés.
02:36:03 Merci à Maury Buco. Frédéric Durand, comment vous réagissez face à ces images ?
02:36:07 D'abord on est tous surpris bien entendu.
02:36:10 Et à la fois on se dit, parce que c'est un petit peu ça le chemin, comment un drame peut susciter un sentiment d'injustice
02:36:15 qui se transforme en un permis de saccager et un permis de piller.
02:36:19 Derrière lesquels on ne voit guère de revendications politiques au final.
02:36:24 C'est pour ça que les choses pourraient durer finalement moins longtemps que ce qu'on peut l'imaginer.
02:36:29 Parce que ça n'est porté par rien d'autre qu'une forme de délinquance débridée.
02:36:35 Et une délinquance libérée tout à coup à la faveur d'un événement.
02:36:40 D'un coup on considère comme justifié de se comporter de la sorte au prétexte qu'il y aurait eu quelque chose qui s'apparente à une injustice.
02:36:48 Et notamment le drame qui a été vécu à l'interne.
02:36:51 Moi ce que je vois aussi là-dedans, c'est que lorsqu'on s'attaque à des bâtiments publics,
02:36:55 alors c'est moins le cas et c'est pour ça qu'il y a une bascule malgré tout,
02:36:58 c'est attaquer beaucoup les premiers jours aux bâtiments publics, aux écoles, aux mairies.
02:37:01 Mais déjà lorsqu'on fait ça et qu'on est capable de casser les outils de l'éducation, de l'émancipation,
02:37:06 y compris dont doivent profiter les quartiers qui eux-mêmes sont à l'origine de cela,
02:37:11 on voit bien qu'il y a quelque chose de très réactionnaire et de très obscurantiste.
02:37:15 Et c'est pour ça que les politiques qui essaient de mettre un contenu politique là-dessus,
02:37:21 sont à côté de la plaque sans parler des paroles impardonnables de Jean-Luc Mélenchon.
02:37:26 Parce que certains se sont dit en 2005, on n'a pas su prendre le train en marche
02:37:33 et finalement on n'a pas soutenu ce qui s'était passé, on a eu tort.
02:37:37 Cette partie-là de la gauche qui aujourd'hui est son centre de gravité a ces paroles-là
02:37:41 parce qu'il pense avoir loupé le train en 2005.
02:37:43 – On va aussi commenter ces images de violence avec Guillaume Bigot.
02:37:46 D'autres images de violence impressionnantes, celles qu'on a pu observer à Percembeaumont,
02:37:51 dans le Val-d'Oise, cette nuit, assaillie, la mairie a été assaillie par une trentaine de jeunes
02:37:57 qui ont ensuite brûlé le bâtiment.
02:37:58 Des jeunes qui s'attaquent donc au bâtiment public,
02:38:00 là où effectivement on a le plus besoin de services publics.
02:38:03 On rejoint nos envoyés spéciaux sur place.
02:38:05 Solène Boulan, que reste-t-il encore de cette mairie au petit matin ?
02:38:10 – Il ne reste plus que des cendres et des murs complètement noircis par les flammes.
02:38:17 L'intérieur de la mairie a été complètement détruit.
02:38:21 Des barrières ont été érigées autour par les services techniques pour protéger le bâtiment.
02:38:26 Et un peu plus loin, c'est le poste de police municipale qui a été détruit.
02:38:31 Le toit est parti en fumée et juste en face, trois voitures ont été incendiées.
02:38:37 Il ne reste plus que des carcasses autour.
02:38:40 Il y a des habitants, des curieux venus prendre aussi des photos.
02:38:43 Et les habitants que nous avons croisés sont eux stupéfaits.
02:38:46 Je vous propose de les écouter.
02:38:48 – Je suis dégoûté parce que c'était relativement beau, refait à neuf, c'était magnifique.
02:38:53 C'est complètement imbécile de faire ça, je trouve.
02:38:55 – C'est mon fils qui m'a dit "la personne ça a brûlé"
02:38:59 et puis voilà, je me fais mon petit footing tous les matins.
02:39:03 Et j'ai rien entendu, rien du tout.
02:39:06 – Les habitants nous confiaient aussi que ce commissariat avait été refait à neuf.
02:39:10 Il y a quelques mois seulement, tous sont très émus,
02:39:13 choqués par les événements qui se sont produits cette nuit.
02:39:17 Et nous venons tout juste de croiser le maire de Persan-Beaumont.
02:39:20 Il vient d'arriver à la mairie et il ne souhaite pour l'instant pas répondre à nos sollicitations.
02:39:25 – Merci à nos deux envoyés spéciaux sur le terrain.
02:39:29 Guillaume Bigot, c'est une forme de sabordage quelque part de la part de ces jeunes.
02:39:33 On voit qu'il n'y a pas de véritable revendication en s'attaquant à une mairie.
02:39:38 Et on a plutôt le sentiment que c'est cet idéal républicain
02:39:41 qui ne représente absolument rien pour eux.
02:39:43 Tout ce qui incarne cette république, il le brûle finalement.
02:39:47 – C'est-à-dire qu'il faut bien comprendre qu'il ne représente pas
02:39:53 toute la population de ces quartiers, mais ces gamins ne veulent pas de la France.
02:39:59 Ils la détestent, ils la rejettent, ils veulent d'une certaine façon la brûler.
02:40:04 Imaginez en plus un instant que ce genre d'attitude se soit déroulée
02:40:10 dans un autre environnement, dans un autre territoire,
02:40:14 dans un autre habitat avec une autre sociologie.
02:40:17 Imaginez qu'un jeune, je ne sais pas, dans une zone rurale
02:40:20 ait été abattu, suivi d'une bavure par un gendarme.
02:40:24 Vous imaginez les jeunes du coin brûler une gendarmerie, brûler une mairie ?
02:40:28 Vous pensez que le président de la République aurait appelé à l'apaisement ?
02:40:31 Donc en fait c'est un phénomène assez compliqué.
02:40:33 C'est qu'on dit sans arrêt, le discours stéréotypé,
02:40:36 c'est qu'on n'en fait pas assez, on ne s'est pas assez occupé d'eux.
02:40:38 Moi je ne crois pas, je crois en revanche que ça fait quand même 40 ans
02:40:41 qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans le discours,
02:40:44 c'est précisément qu'on refuse d'appliquer la loi commune à une partie de la population.
02:40:49 Parce qu'on parle de ces gens-là.
02:40:51 On parle, quand il y a eu les affaires de Dijon,
02:40:54 le procureur de Dijon parlait des Arabes de Dijon.
02:40:56 Mais c'est complètement fou de parler comme ça.
02:40:58 C'est-à-dire qu'en fait, la gêne qu'on éprouve, les pincettes qu'on prend,
02:41:03 la manière dont on traite de manière différenciée ces populations,
02:41:06 y compris d'ailleurs de manière assez bienveillante, gentillette, bisounours,
02:41:10 eux ils sentent parfaitement que ça cache un malaise et en réalité un racisme,
02:41:16 et une gêne si vous voulez.
02:41:17 C'est ça le problème, c'est qu'ils ne sont pas traités à part entière.
02:41:20 Deuxièmement, je viens de ces quartiers, je les connais par cœur,
02:41:22 la seule chose qu'ils respectent, c'est la force.
02:41:25 C'est la force non seulement parce que comme tout le monde,
02:41:27 quand ils ont la force, il y a le recul, mais en plus parce qu'ils admirent la force,
02:41:30 parce qu'ils sont dans un tel état de déréliction sociale,
02:41:33 on dit que c'est de l'islam, mais ce n'est pas vraiment l'islam,
02:41:35 on dit que c'est le trafic de drogue, la plupart d'entre eux ne sont pas vraiment
02:41:37 dans les réseaux de trafic, ce n'est pas tout à fait ça.
02:41:39 Il y a des espèces de bandes de gamins qui se forment,
02:41:42 qui sont dans une culture, wesh wesh, un peu ré-islamisé,
02:41:46 mais ce n'est pas vraiment l'islam, un peu de trafic dessus,
02:41:48 puis il y a cette mentalité, même s'ils n'en font pas partie,
02:41:50 et ils sont, si vous voulez, quelque part dans un entre-deux.
02:41:54 C'est ça qui se produit, c'est un entre-deux.
02:41:56 Et c'est une espèce d'armée de cet entre-deux,
02:41:58 quand ils retournent au bled, on leur dit "vous êtes français".
02:42:00 Ici, ils ne se sentent pas français, et on leur a appris d'ailleurs à détester la France.
02:42:04 Donc, non seulement on ne les traite pas comme les autres,
02:42:06 et ça ils le ressentent, mais en plus, d'une certaine façon,
02:42:10 on ne les stoppe pas, on les encourage.
02:42:12 - Frédéric Durand, vous partagez le diagnostic de l'épidémie de drogue ?
02:42:16 - En tout cas, je ne le place pas tout à fait sur la même thématique,
02:42:19 c'est-à-dire que moi, ce que je remarque, c'est qu'effectivement,
02:42:21 cette partie de la jeunesse là, se révolte contre l'autorité publique,
02:42:25 mais en totale soumission face à l'ordre néolibéral.
02:42:28 Voilà ce que moi je vois, c'est-à-dire face au système établi.
02:42:30 - Je ne veux pas dire le contraire.
02:42:31 - Non, mais c'est pour ça que moi, c'est plutôt là que je vois,
02:42:34 c'est-à-dire que ce sont les mêmes qui peuvent caillasser les pompiers brûlés,
02:42:38 mais qui vont sagement ranger leur plateau au McDo quand ils ont fini de manger.
02:42:42 Ce sont les mêmes qui n'ont pas attaqué Nike ou Apple
02:42:46 parce qu'ils feraient de l'obsolescence programmée,
02:42:49 parce que Nike emploierait des enfants partout dans le monde.
02:42:52 Non, c'est pour piquer le dernier iPhone.
02:42:54 C'est-à-dire qu'ils sont totalement soumis à cet ordre-là,
02:42:57 à cet ordre consumériste, et c'est pour ça qu'à mon avis,
02:43:00 il n'y a pas de vrai contenu politique,
02:43:03 parce qu'il n'y a pas de vraie révolte d'un point de vue social,
02:43:06 contrairement à ce que veulent dire.
02:43:08 Au contraire, il y a une soumission à cet ordre-là,
02:43:10 et il y a une vraie percussion.
02:43:11 - Il n'y a pas de chef, il n'y a pas d'état-major, il n'y a pas de but.
02:43:13 - Non, il n'y a pas de but.
02:43:14 Ce qui se passe dans ces banlieues-là,
02:43:16 et notamment par le biais du trafic de drogue,
02:43:18 c'est, en beaucoup plus violent,
02:43:20 une société ultra-libérale et autoritaire qui se met en place,
02:43:23 avec des codes, etc.
02:43:24 Donc il n'y a pas, pour moi, de contestation de l'ordre établi.
02:43:28 Il y a une contestation de l'autorité publique.
02:43:30 Ça, c'est exact, ça, c'est vrai, mais pas de l'ordre établi,
02:43:33 certainement pas.
02:43:34 - La République va gagner, mais pas les émeutiers,
02:43:36 ce sont les mots de Gérald Darmanin,
02:43:38 le ministre de l'Intérieur, dans la nuit,
02:43:40 qui s'est rendu au commissariat de Mantes-la-Jolie.
02:43:42 Il a rencontré les policiers et gendarmes mobilisés,
02:43:45 les remerciés pour leur engagement pris sur le terrain.
02:43:47 Peut-être avec vous, Amaury Bucaud, je voulais faire le point
02:43:50 sur les chiffres de la nuit passée.
02:43:53 Effectivement, est-ce que, comme le dit Gérald Darmanin,
02:43:56 les violences ont été d'une intensité bien moindre que la veille ?
02:43:59 Il nous dit certains départements extrêmement calmes.
02:44:02 Qu'en est-il dans les chiffres ?
02:44:04 - Vous allez voir, ça se ressent, effectivement.
02:44:06 Il y a effectivement moins de violences
02:44:08 contre des bâtiments publics, contre des commissariats.
02:44:11 J'allais dire même contre les policiers eux-mêmes,
02:44:13 même s'il y en a encore énormément.
02:44:15 Il faut quand même bien comprendre ça.
02:44:17 Et en fait, il y a eu beaucoup plus,
02:44:19 c'est les remontées policières que j'ai,
02:44:20 beaucoup plus de pillages,
02:44:21 mais nous n'avons pas les chiffres de ces pillages,
02:44:23 puisqu'on m'indiquait du côté du ministère de l'Intérieur
02:44:25 qu'il faut forcément attendre que les commerçants portent plainte
02:44:28 pour avoir ces chiffres.
02:44:29 Alors, les chiffres, les voici.
02:44:31 Nous les avons eus ce matin.
02:44:32 D'abord, les interpellations, 994 interpellations.
02:44:36 C'est plus qu'hier, à la même heure.
02:44:38 79 policiers et gendarmes blessés.
02:44:41 Et alors maintenant, du côté des dégâts,
02:44:43 2 560 incendies de voies publiques,
02:44:46 1 350 incendies de véhicules,
02:44:49 2 34 incendies ou dégradations de bâtiments publics.
02:44:54 Et alors, concernant les attaques
02:44:56 envers les forces de l'ordre et les bâtiments,
02:44:58 31 attaques de commissariats,
02:45:00 16 postes de police municipale attaqués,
02:45:03 11 casernes de gendarmerie ciblées.
02:45:06 Et puis, comme je vous le disais,
02:45:07 on n'a malheureusement pas le chiffre de pillages.
02:45:09 Mais en tous les cas, pour la région parisienne,
02:45:11 les pillages ont été extrêmement violents cette nuit.
02:45:14 D'ailleurs, ils ont débuté dans l'après-midi
02:45:15 et non pas seulement dans la soirée.
02:45:17 Et puis, dans certaines villes comme Lyon et Marseille,
02:45:20 on l'a dit, ça a été très violent,
02:45:22 même la nuit la plus violente,
02:45:24 avec pour la première fois les centres-villes
02:45:26 qui ont été concernés par ces émeutes et par ces pillages.
02:45:28 Parce que forcément, il faut comprendre
02:45:30 que ces centres-villes abritent un grand nombre de commerces
02:45:33 et donc que les émeutiers n'ont pas hésité à aller
02:45:36 en plein centre-ville pour pouvoir piller ces commerces.
02:45:39 Alors, il y a eu la mobilisation exceptionnelle
02:45:41 de 45 000 policiers et gendarmes,
02:45:43 des effectifs en hausse auxquels il faut ajouter
02:45:45 le déploiement de blindés de la gendarmerie
02:45:47 et le recours à des unités d'élite comme le GIGN.
02:45:49 Le gouvernement qui, pour l'heure, Gautier Lebret,
02:45:52 n'a pas voulu décréter l'état d'urgence.
02:45:55 Oui, contrairement à la volonté des Français,
02:45:57 et ce sondage c'est ça pour Seigneux,
02:45:58 70% des Français sont favorables à l'état d'urgence.
02:46:02 C'est une vraie demande d'ordre de la part des Français,
02:46:05 contrairement au discours de la France Insoumise par exemple.
02:46:08 70% des Français, sans doute les mêmes,
02:46:10 veulent également l'armer, on en parlait tout à l'heure,
02:46:12 pour lutter contre les émeutiers.
02:46:14 Sur Gérald Darmanin, il s'est sans doute avancé un peu vite,
02:46:16 le ministre de l'Intérieur, cette nuit,
02:46:18 en disant que la situation s'améliorait
02:46:20 par rapport aux nuits précédentes.
02:46:21 Ça fait deux fois qu'il a un peu vite en besogne.
02:46:23 Après la première nuit d'émeute,
02:46:25 quand il s'est rendu à Tourcoing,
02:46:27 il avait dit ce soir "l'ordre républicain
02:46:30 gagnera à nouveau". L'ordre républicain
02:46:32 n'est pas du tout de retour.
02:46:34 Hier, il y avait une cellule de crise interministérielle
02:46:36 pour statuer, faut-il un état d'urgence,
02:46:38 faut-il des couvre-feu ?
02:46:39 On s'attendait à une réponse, il faut le dire,
02:46:41 plus ferme de la part de l'exécutif,
02:46:42 puisque Emmanuel Macron, quand il a quitté
02:46:44 précipitamment le Conseil européen à Bruxelles,
02:46:46 a dit entre Bruxelles et Paris
02:46:49 qu'il était prêt à revoir le maintien de l'ordre
02:46:52 sans tabou.
02:46:53 Elisabeth Borne, quelques heures avant,
02:46:55 cette cellule de crise interministérielle,
02:46:57 avait dit que tout était sur la table.
02:46:59 Donc le choix a été fait de ne pas déclencher
02:47:01 immédiatement l'état d'urgence,
02:47:03 de ne pas recourir à un couvre-feu généralisé.
02:47:05 Il faut le dire, cette réunion d'hier
02:47:07 au ministère de l'Intérieur a quelque part
02:47:09 accouché d'une souris.
02:47:10 On a annulé des concerts,
02:47:11 celui de Myenne-Farmer au stade de France,
02:47:13 on a interdit des fêtes scolaires
02:47:15 dans les écoles, notamment dans la région parisienne,
02:47:18 dans les écoles, pour célébrer la fin
02:47:20 de l'année scolaire.
02:47:22 Ce qui a été fait, c'est renforcer
02:47:24 la présence de forces de l'ordre sur le terrain,
02:47:26 5 000 policiers et gendarmes supplémentaires,
02:47:28 45 000, mais il y a quand même cette image
02:47:30 d'impuissance, il faut bien le dire,
02:47:32 de la part du gouvernement qui n'arrive pas
02:47:34 à endiguer ce phénomène.
02:47:35 Le gouvernement a-t-il déployé la bonne stratégie ?
02:47:37 C'est la question que j'ai posée à mes deux invités,
02:47:39 Guillaume Bigot et Frédéric Durand,
02:47:40 mais tout d'abord à 9h15, 9h16 même,
02:47:42 sur CNews, le rappel de l'actualité,
02:47:44 signé Sandra Tchiombo.
02:47:45 Heures et scènes de pillage cette nuit à Lyon,
02:47:50 des affrontements entre manifestants
02:47:52 et forces de l'ordre ont rythmé la soirée.
02:47:54 Des groupes de jeunes, certains armés,
02:47:56 de mortiers d'artifices ou de barres de fer,
02:47:58 ont également saccagé des commerces du centre-ville.
02:48:01 Un bureau de poste à Lyon-Mermoz a même été
02:48:03 la cible d'un engin explosif.
02:48:05 Le Raid et la BRI ont été engagés,
02:48:07 31 personnes ont été interpellées.
02:48:09 En scènes, cinq nid d'heure ont éclaté
02:48:11 dans de nombreuses communes, avec une activité
02:48:13 importante à Bondy notamment.
02:48:15 Des groupes de jeunes ont attaqué et pillé
02:48:17 un magasin Conforama, ils s'en sont ensuite pris
02:48:19 à l'enseigne d'Arty. Télévision, téléphone
02:48:21 et autres articles ont été dérobés.
02:48:23 Les joueurs de l'équipe de France de football
02:48:25 lancent un appel au calme en référence aux émeutes.
02:48:27 Dans un texte relayé par le capitaine
02:48:29 Kylian Mbappé, originaire de Bondy,
02:48:31 il déclare "La violence ne résout rien,
02:48:33 notre conscience citoyenne nous incite
02:48:35 à appeler à l'apaisement. Le temps de la violence
02:48:37 doit cesser pour laisser place à celui du deuil."
02:48:39 Et face à ces émeutes, le gouvernement
02:48:43 qui n'a donc pas décrété l'état d'urgence,
02:48:45 est-ce la bonne stratégie que cette réponse
02:48:47 graduée face aux violences Guillaume Bigot ?
02:48:49 En tout cas, si l'idée était
02:48:53 de décréter l'état d'urgence,
02:48:55 encore faut-il le tenir.
02:48:57 C'est la première chose.
02:48:59 Ce n'est pas idiot de garder
02:49:01 une possibilité d'escalader.
02:49:03 Mais en tout cas, la formule de Gérald Darmanin
02:49:05 "La République va gagner et pas les émeutiers",
02:49:07 ça ne va pas.
02:49:09 Parce qu'en réalité, il faut bien comprendre
02:49:11 que ce sont des gamins
02:49:13 qui, d'une certaine façon, jouent.
02:49:15 Les conséquences sont tragiques.
02:49:17 Et là, on parle de pillage,
02:49:19 de pillage d'armurerie,
02:49:21 d'incendie, etc.
02:49:23 C'est tragique, mais eux,
02:49:25 sont totalement hors de la réalité.
02:49:27 Ils sont totalement inconscients.
02:49:29 Quand vous êtes une bande de gamins
02:49:31 entre 10 et 20 ans,
02:49:33 vous avez un cerveau pour 30.
02:49:35 C'est comme ça que ça fonctionne.
02:49:37 Donc là, en l'occurrence, M. Darmanin,
02:49:39 l'importance qu'il leur donne,
02:49:41 c'est-à-dire qu'il leur dit "Vous mettez en danger la République".
02:49:43 Quand bien même, ce serait vrai, en politique,
02:49:45 toute vérité n'est pas bonne à dire, c'est le premier point.
02:49:47 Le deuxième point, je le répète,
02:49:49 c'est la réalité extrême de la situation.
02:49:51 Il faut bien la comprendre.
02:49:53 Les armes existent.
02:49:55 Elles ne sont pas utilisées pour l'instant
02:49:57 contre les forces de l'ordre,
02:49:59 contre des gens hors de ces quartiers.
02:50:01 Alors même qu'il y a déjà quelque chose de très grave,
02:50:03 c'est qu'ils sortent des quartiers.
02:50:05 Ils vont piller des biens privés au public
02:50:07 à l'extérieur.
02:50:09 Ils peuvent évidemment s'en prendre aussi
02:50:11 à des gens qui n'habitent pas dans ces quartiers.
02:50:13 Et là, il y a deux dangers.
02:50:15 C'est un moment.
02:50:17 Il y a des "adultes malfaisants".
02:50:19 Est-ce que ces armes, un moment ou un autre,
02:50:21 ces gamins peuvent s'en emparer ?
02:50:23 S'ils s'en emparent, qu'ils ouvrent le feu sur les forces de l'ordre,
02:50:25 c'est terminé. Il y aura riposte.
02:50:27 Deuxièmement, donc martyrs, etc.
02:50:29 Et on part dans une violence qui va escalader.
02:50:31 Le deuxième point, c'est qu'à un moment ou un autre,
02:50:33 les citoyens peuvent aussi...
02:50:35 Vous comprenez, il n'y a pas de bonne solution,
02:50:37 parce que l'État ne peut pas riposter, c'est très dangereux,
02:50:39 mais l'État ne peut pas non plus laisser faire les pillages.
02:50:41 Parce qu'à un moment ou un autre, les citoyens
02:50:43 peuvent se faire piller, vous comprenez ?
02:50:45 Donc là, l'État sait très bien qu'à un moment,
02:50:47 les gens peuvent aussi se défendre.
02:50:49 Ça ne vous rappelle pas quelque chose quand l'État a demandé
02:50:51 à la population de rendre ses armes ?
02:50:53 - Effectivement. Frédéric Durand ?
02:50:55 - D'abord, je crois que c'est extrêmement difficile
02:50:57 lorsque autant d'événements se produisent
02:50:59 en même temps sur tout le territoire,
02:51:01 de juguler facilement.
02:51:03 - Très dur.
02:51:05 - Et je pense que c'est un amont
02:51:07 que beaucoup de choses n'ont pas été faites.
02:51:09 Quand on parle de, par exemple,
02:51:11 puisque c'est à l'origine du drame,
02:51:13 70 refus d'obtempérer par jour,
02:51:15 et une augmentation de 50% de ce type de délit
02:51:17 en 10 ans, on aurait pu se poser
02:51:19 les bonnes questions.
02:51:21 Quand on regarde s'il y a aujourd'hui
02:51:23 620 000 conducteurs en France
02:51:25 qui conduisent sans permis de conduire,
02:51:27 on pourrait se poser les bonnes questions.
02:51:29 Comment ? Et c'est pour ça que je dis,
02:51:31 ce n'est pas pour botter un tout,
02:51:33 c'est parce que je pense réellement
02:51:35 qu'il y a beaucoup de choses qu'on n'a pas faites,
02:51:37 qu'on n'a pas suffisamment surveillées
02:51:39 ou qu'on a niées pour certains
02:51:41 pendant très longtemps, et aujourd'hui,
02:51:43 comment réagir ? Alors effectivement,
02:51:45 Guillaume Bigot a raison, c'est-à-dire que l'état d'urgence,
02:51:47 quand on le décrète, il faut être capable de le tenir,
02:51:49 parce qu'il n'y aurait rien de pire que décréter un état d'urgence
02:51:51 et que derrière, les choses ne s'améliorent pas.
02:51:53 Donc effectivement, à mon avis,
02:51:55 la raison pour laquelle on le garde
02:51:57 au chaud pour l'instant, cet état d'urgence,
02:51:59 c'est de se dire vraiment, on le sortira
02:52:01 quand on n'aura pas d'autre solution.
02:52:03 Après, on sait très bien que de la part de Darmanin
02:52:05 ou d'autres, le discours est aussi performatif.
02:52:07 Lorsqu'on dit "c'est la République qui va gagner,
02:52:09 non les émeutiers",
02:52:11 c'est un message,
02:52:13 c'est de la communication.
02:52:15 Mais finalement, oui, je pense que
02:52:17 la République va gagner, parce que
02:52:19 la situation telle qu'elle est aujourd'hui ne peut pas
02:52:21 durer. Elle ne peut pas durer éternellement,
02:52:23 surtout si on s'en prend au bien
02:52:25 et lorsqu'il y a des piliers.
02:52:27 - Un dernier mot, Frédéric disait juste quelque chose de très bref tout à l'heure,
02:52:29 il disait qu'il n'y a pas d'état-major, il n'y a pas de chef, il n'y a pas de leader,
02:52:31 etc., donc personne n'allait qu'y négocier,
02:52:33 ce qui fait que ça peut s'arrêter très vite, je suis d'accord,
02:52:35 mais ça peut aussi durer très longtemps, parce qu'il n'y a personne
02:52:37 avec qui arrêter la...
02:52:39 - Pas avec cette antacité, je ne sais pas...
02:52:41 - On va finir avec Jean-Luc Mélenchon et les syndicats de police.
02:52:43 Deux d'entre eux, deux syndicats,
02:52:45 Allianz et une Saint-Police, appelaient
02:52:47 hier au combat contre les nuisibles
02:52:49 et les hordes sauvages, dans un communique
02:52:51 qui est le fondateur de la France Insoumise, leur rétorque
02:52:53 à ces deux syndicats,
02:52:55 qu'ils doivent apprendre à se taire.
02:52:57 Il a ensuite poursuivi ses attaques dans une vidéo diffusée
02:52:59 sur Youtube hier soir, je vous propose de l'écouter.
02:53:03 Les alertes sur le fait que, de fil en aiguille,
02:53:07 des obéissances en cesse montant le ton des syndicats de police,
02:53:13 en vérité des organisations à caractère factieux,
02:53:17 montent le ton et se croient tout permis.
02:53:19 Nous sommes en République,
02:53:21 et leur devoir est de servir et d'obéir.
02:53:23 C'est cela qu'il faut commencer à faire,
02:53:25 c'est appeler au calme ces irresponsables,
02:53:29 parce que quand ils portent l'uniforme,
02:53:31 quand ils ont les trois couleurs de la patrie,
02:53:33 ce n'est pas leur personne et leurs opinions condamnables
02:53:37 qu'ils représentent, c'est nous tous.
02:53:39 Et nous ne sommes pas d'accord
02:53:41 pour qu'ils se comportent de cette manière
02:53:43 et pour qu'ils parlent de cette manière.
02:53:45 Une réaction rapide Frédéric Dour.
02:53:47 C'est exactement la même chose pour Mélenchon,
02:53:49 c'est-à-dire lorsqu'il a appelé maintenant Mélécharpe Tricolore,
02:53:51 ça n'est pas que ses opinions qu'il représente,
02:53:53 et il aurait dû l'appeler au calme,
02:53:55 c'est-à-dire que ce qu'il est en train de reprocher,
02:53:57 alors moi je ne suis pas d'accord avec le communiqué
02:53:59 de la réaction.
02:54:01 Et je pense que d'une première chose,
02:54:03 c'est qu'ils menacent leur patron,
02:54:05 de certaine manière, c'est-à-dire qu'ils menacent
02:54:07 quasiment l'État et le gouvernement,
02:54:09 à qui viendrait-il à l'esprit de faire de la sorte.
02:54:11 Donc ce communiqué scandaleux,
02:54:13 je crois qu'entre-temps ils ont rétro-pédalé.
02:54:15 Mais n'est pas moins scandaleux
02:54:17 la position qu'a voulu tenir Jean-Luc Mélenchon
02:54:19 lorsqu'il dit "nous n'appelons pas à l'apaisement,
02:54:21 nous appelons à la justice",
02:54:23 ce qui est d'un autre sens absolu.
02:54:25 Donc je pense que des deux côtés du spectre,
02:54:27 il y a une grande responsabilité
02:54:29 et qu'ils ne sont pas ces gens-là à la hauteur
02:54:31 de la responsabilité qu'ils sont censés assumer.
02:54:33 - Guillaume Bigot en quelques secondes.
02:54:35 - Ça a été dit à juste titre,
02:54:37 quand il a un peu rétro-pédalé Jean-Luc Mélenchon
02:54:39 en disant "il ne faut pas s'en prendre aux bibliothèques,
02:54:41 il ne faut pas s'en prendre aux mairies",
02:54:43 avec l'histoire hugolienne,
02:54:45 "ouvrir une école, c'est fermer une prison",
02:54:47 etc. Moi je pense qu'incendier une mairie,
02:54:49 ce n'est pas du tout ouvrir des écoles
02:54:51 ou ouvrir des bibliothèques demain.
02:54:53 Il est rétro-pédale, mais dans son rétro-pédalage,
02:54:55 ça veut dire que si on ne s'en prend pas
02:54:57 aux bibliothèques et aux écoles,
02:54:59 là par contre le feu est autorisé, y compris pour les commissariats.
02:55:01 Donc je crois que là, ce n'est plus le bruit
02:55:03 et la fureur, c'est un incendiaire.
02:55:05 Ce n'est pas la politique de la Terre brûlée,
02:55:07 c'est la politique de la République brûlée.
02:55:09 Il s'est absolument suicidé.
02:55:11 - On évoquera ce pseudo appel au calme
02:55:13 dans le prochain journal. Vous restez avec nous dans un instant.
02:55:15 Les images des violences à Lyon,
02:55:17 l'un des points chauds du territoire la nuit dernière.
02:55:19 On ira également du côté de Bondy,
02:55:21 en région parisienne, où on a pu là aussi
02:55:23 assister à des scènes de pillages au sein d'une grande enseigne.
02:55:25 Ce sera juste après la pause dans votre prochain journal.
02:55:27 De retour sur le plateau
02:55:33 de la matinale week-end, on est encore ensemble
02:55:35 jusqu'à 10h avec tous mes invités
02:55:37 pour décrypter l'actualité. Guillaume Bigot,
02:55:39 Frédéric Durand, nos journalistes.
02:55:41 Cegnos Gauthier-Lebret et Amaury Buco.
02:55:43 Voici les titres de votre journal
02:55:45 de 9h30 à la une.
02:55:47 Nous sommes à Lyon, ce matin, l'une des villes les plus touchées
02:55:49 par cette quatrième nuit des meutes.
02:55:51 On a assisté là-bas à des scènes de pillages incroyables,
02:55:53 une vingtaine de magasins ciblés en plein centre-ville,
02:55:55 des incendies également.
02:55:57 Les unités d'élite du RAID et de la BRI
02:55:59 ont été dépêchées sur place.
02:56:01 Nous reviendrons en image sur la nuit passée.
02:56:03 Une grande enseigne,
02:56:05 également pillée à Bondy, en Seine-Saint-Denis,
02:56:07 face au regard impuissant des agents de sécurité.
02:56:09 Là aussi,
02:56:11 les pillards sont allés faire leur marché
02:56:13 parmi les articles "hifi" et "électroménager"
02:56:15 bien avant l'arrivée sur place des forces de l'ordre.
02:56:17 On fera le bilan devant cette enseigne
02:56:19 dans quelques minutes avec nos reporters.
02:56:21 Triste image que donne
02:56:23 avoir la France ces quatre derniers jours,
02:56:25 alors que la saison touristique bat son plein.
02:56:27 Les ambassades appellent leurs ressortissants
02:56:29 à la plus grande prudence.
02:56:31 Nous ferons le point ce matin sur tous ces regards
02:56:33 tournés aujourd'hui vers notre pays,
02:56:35 avec nos correspondants à travers l'Europe.
02:56:37 Vous allez le voir, les unes des presses
02:56:39 étrangères n'ont pas de quoi nous rendre fiers.
02:56:41 Scène de pillage,
02:56:45 affrontement avec les forces de l'ordre,
02:56:47 des armes de poubelle.
02:56:49 Lyon faisait aussi partie, cette nuit,
02:56:51 des villes où la situation était plus que tendue.
02:56:53 Des groupes de jeunes, pour certains,
02:56:55 cagoulés, armés de mortiers et de barres de fer,
02:56:57 sont allés faire leur marché, littéralement,
02:56:59 dans les rues piétonnes du centre-ville.
02:57:01 Ils sont repartis avec sous le bras des jeux vidéo,
02:57:03 des bouteilles, des chaussures.
02:57:05 Une vingtaine de commerces ont été ciblés,
02:57:07 notamment. Retour sur cette soirée chaotique
02:57:09 à Lyon avec Thomas Bonnet et Sandra Tchambeau.
02:57:11 La troisième ville de France,
02:57:13 théâtre de vive tension ce vendredi soir.
02:57:15 Vers une heure du matin,
02:57:17 des émeutiers ont jeté un engin explosif
02:57:19 sur un bureau de poste de Lyon-Mermoz.
02:57:21 Des groupes de jeunes,
02:57:23 certains armés de barres de fer,
02:57:25 ont également endommagé et pillé
02:57:27 plusieurs commerces du centre-ville.
02:57:29 Ici, des feux ont été allumés.
02:57:31 Ces individus effectuent des tirs de mortiers.
02:57:33 Sur Twitter,
02:57:39 le maire de Lyon appelle au calme.
02:57:41 En réaction aux violences dans les rues lyonnaises,
02:57:55 le Raid et la BRI ont été engagés.
02:57:57 Et on retrouve tout de suite notre correspondant
02:58:01 Ségnou sur place. Bonjour à vous.
02:58:03 Quelles traces restent-il
02:58:05 de ces violences observées la nuit dernière,
02:58:07 ce matin enlevée du jour ?
02:58:09 - Les traces, vous les voyez sur cette image
02:58:15 de la rue de la République,
02:58:17 à Lyon, en plein cœur de Lyon.
02:58:19 Vous voyez cette vitrine
02:58:21 explosée d'une grande surface
02:58:23 d'articles de sport.
02:58:25 Vous voyez ce volet roulant
02:58:27 qui a littéralement été explosé
02:58:29 et qui a permis à des groupes de jeunes
02:58:31 de passer et de dépouiller,
02:58:33 de vider complètement
02:58:35 ce magasin.
02:58:37 Il y avait ce matin encore des boîtes de chaussures
02:58:39 vides sur le trottoir.
02:58:41 Et puis à côté, cette boutique de parfums
02:58:43 qui a été exactement de la même façon
02:58:45 dépouillée.
02:58:47 Écoutez le responsable de cette boutique
02:58:49 ce matin quand il a découvert les dégâts.
02:58:51 - Ils ont retourné la boutique.
02:58:55 Après, c'est de la perte produit.
02:58:57 Tout est retourné.
02:59:03 Il y a pas mal de travail.
02:59:05 C'est de la colère, de la tristesse.
02:59:07 C'est notre boutique.
02:59:09 On est attachés.
02:59:11 On a l'impression qu'ils sont rentrés chez nous.
02:59:13 C'est comme ça.
02:59:15 On fait avec.
02:59:17 Pour l'instant, on est plus focus
02:59:19 sur essayer de remettre le magasin sur pied
02:59:21 pour le plus vite possible.
02:59:23 - De nombreuses boutiques
02:59:25 de cette artère commerçante
02:59:27 ont été littéralement vidées.
02:59:29 Il y a des boutiques de jus vidéo,
02:59:31 des bouteilles de vin,
02:59:33 une boutique d'appareils photo.
02:59:35 Place Bellecourt, le propriétaire me disait
02:59:37 ce matin qu'il évaluait les dégâts
02:59:39 à près de plusieurs centaines
02:59:41 de milliers d'euros.
02:59:43 En tout cas, les exactions
02:59:45 et ces émeutes urbaines ont pris fin
02:59:47 très tard dans la nuit,
02:59:49 voire très tôt ce matin.
02:59:51 On voit beaucoup de poubelles
02:59:53 qui ont été brûlées, des abribus cassés,
02:59:55 des voitures renversées
02:59:57 à même la chaussée.
02:59:59 Cette facture faisait état
03:00:01 d'un bilan de 58 interpellations
03:00:03 à 6h du matin.
03:00:05 - Merci à vous
03:00:09 de nous avoir rendu compte
03:00:11 de la situation sur place
03:00:13 au cours de la nuit passée
03:00:15 et ce matin au lever de rideau
03:00:17 des commerces.
03:00:19 Vous aviez des précisions
03:00:21 à apporter sur ce qui s'est passé
03:00:23 à Lyon ces dernières heures ?
03:00:25 - C'est très difficile.
03:00:27 Cela demande encore du temps
03:00:29 pour que l'on ait des informations
03:00:31 parfaitement fiables.
03:00:33 Des sources policières m'avaient parlé
03:00:35 de tirs de Kalachnikov à la Duchère
03:00:37 et de fusées à pompe à Vau-en-Velin
03:00:39 cette nuit.
03:00:41 Vau-en-Velin, c'est juste à la bordure de Lyon.
03:00:43 Et puis, quoi dire d'autre ?
03:00:45 - Si ces informations sont vérifiées,
03:00:47 elles sont extrêmement graves.
03:00:49 - Exactement.
03:00:51 Il faut voir aussi si ces coups de feu
03:00:53 ont été visés par les policiers
03:00:55 ou si ce sont des tirs en l'air
03:00:57 ou si ce sont des caméras de surveillance.
03:00:59 Voilà ce que je voulais préciser.
03:01:01 - On a vu ces commerces
03:01:03 Frédéric Durand touchés.
03:01:05 Ce sont des gens qui n'ont absolument
03:01:07 rien demandé, qui vont travailler ce matin,
03:01:09 qui sont empêchés dans leur métier,
03:01:11 dans l'exercice de leur profession.
03:01:13 C'est une économie qui est touchée.
03:01:15 Ce sont des centres-villes également.
03:01:17 C'est un peu nouveau dans les violences
03:01:19 qu'on a observées la nuit dernière.
03:01:21 Que ce soit à Marseille ou à Lyon,
03:01:23 il y a des fermets qui sont touchés
03:01:25 là où on avait des zones plutôt périurbaines
03:01:27 qui étaient concernées.
03:01:29 - Oui, en effet. C'est là qu'on voit bien
03:01:31 que cette révolte n'a pas de fondement
03:01:33 politique et social au sens fort du terme.
03:01:35 Parce que qu'est-ce qui est touché ?
03:01:37 On parlait tout à l'heure des bâtiments
03:01:39 publics, des mairies, des écoles,
03:01:41 tout ce dont les gens ont besoin,
03:01:43 mais aussi des petits commerçants,
03:01:45 je dirais, qui font partie des classes
03:01:47 populaires françaises, de ces gens
03:01:49 qui se lèvent le matin pour aller travailler
03:01:51 et c'est là que certains à gauche
03:01:53 font une analyse totalement erronée.
03:01:55 C'est que cette délinquance est une délinquance
03:01:57 contre les classes populaires
03:01:59 et contre les travailleurs, il faut le dire
03:02:01 et le répéter. Il n'y a aucun lien là.
03:02:03 Et cette gauche-là,
03:02:05 et je pense à LFI notamment,
03:02:07 qui tente de faire un lien ou qui
03:02:09 imagine une convergence des luttes
03:02:11 totalement infondée,
03:02:13 ne se rend même pas compte que
03:02:15 cette délinquance est contre le monde
03:02:17 du travail et contre les classes populaires.
03:02:19 Guillaume Bigot, avec vous, on va commenter plutôt ce qui s'est passé
03:02:21 en Ile-de-France, Berceau-des-Aimeux, depuis
03:02:23 quatre nuits désormais, il y a encore eu des violences,
03:02:25 mais on nous dit, dans une moindre mesure
03:02:27 par rapport à la veille, mais pourtant
03:02:29 quand même, dans les images, dans les faits, dans ce qu'on
03:02:31 peut observer, beaucoup de véhicules incendiés
03:02:33 à Nanterre, à Colombes,
03:02:35 donc ça c'est dans le département des Hauts-de-Seine, mais également
03:02:37 à Chanteloup-Lévine, dans le département des Yvelines,
03:02:39 le récit de la nuit passée avec Solène Boulan,
03:02:41 et je vous fais commenter tout ça juste après.
03:02:43 Les rues de Nanterre ne ressemblent désormais plus qu'à des scènes de chaos,
03:02:50 où cadavres de voitures et matériels enflammés jonchent le sol.
03:02:54 Malgré un dispositif sécuritaire renforcé en Ile-de-France cette nuit,
03:02:58 les émeutons laissé des traces.
03:03:00 De ce bus incendié, il ne reste qu'une carcasse
03:03:03 et une épaisse couche de fumée,
03:03:05 après l'extinction du feu par les pompiers.
03:03:07 Dans la ville voisine de Colombes,
03:03:11 véhicules policiers municipaux ont été pris pour cible.
03:03:14 Ici, des pompiers venus en renfort du nord de la France
03:03:17 tentent d'éteindre un camion embrasé.
03:03:19 Des heurts éclatent entre les émeutiers et les forces de l'ordre,
03:03:26 visés par des tirs de mortier.
03:03:28 À Chanteloup-Lévine, dans les Yvelines cette fois,
03:03:33 un camion a été utilisé pour forcer le bâtiment de la mission locale,
03:03:37 avant d'être incendié.
03:03:40 Dans la nuit, plusieurs unités spécialisées ont été déployées,
03:03:44 à l'image du RAID et de la brigade de recherche et d'intervention.
03:03:48 - Guillaume Bigot, une accalmie, certes, mais c'est loin d'être satisfaisant.
03:03:53 - Bien sûr.
03:03:55 C'est très difficile de savoir pourquoi ça s'est un peu calmé ici,
03:03:58 ça s'est rallumé là.
03:04:00 On peut tenter quelques hypothèses à chaud.
03:04:03 D'abord, il y a eu des pillages dans la journée, en Ile-de-France.
03:04:06 Ils ont été extrêmement actifs.
03:04:09 Ce n'est pas non plus une armée de réserves illimitée.
03:04:13 La population de ces quartiers, c'est un peu plus de 10% en Ile-de-France.
03:04:16 Et il faut dire que ce n'est pas tous ces quartiers, c'est une partie.
03:04:19 Ce sont vraiment des gamins sans foi ni loi à l'intérieur de ces quartiers.
03:04:23 Ils ont passé toute la nuit dehors, la veille.
03:04:28 Ils ont recommencé à piller la journée.
03:04:31 Je pense qu'ils ne sont pas nécessairement disponibles.
03:04:34 C'est par ailleurs très imprévisible.
03:04:37 Il y a un effet de contraste.
03:04:40 Si vous prenez ces gamins individuellement,
03:04:43 certains d'entre eux pourraient vous paraître extrêmement sympathiques.
03:04:46 D'abord surprenant par leur âge.
03:04:49 Et puis individuellement, ils vont jouer aux anges ou se comporter comme des anges.
03:04:52 Le problème, c'est que quand vous les prenez à 20, à 30,
03:04:55 leur immaturité, le fait qu'ils vivent dans des réseaux sociaux,
03:04:58 dans des jeux vidéo, avec une insensibilité totale
03:05:01 à la douleur de l'autre, au bien de l'autre, etc.
03:05:04 Travailler quand même, il faut le dire aussi,
03:05:07 par une ré-islamisation radicale, prenant pour modèle des cahiers de cruel.
03:05:10 En bande, là, ça devient malheureusement des gamins.
03:05:13 Individuellement, à 30, ils deviennent des barbares.
03:05:16 C'est tout le problème.
03:05:19 Je voudrais peut-être faire le point sur le profil de ces individus.
03:05:22 Avec Amaury Buco, tous ces jeunes qui sont interpellés pour le moment,
03:05:25 quel profil peut-on établir ?
03:05:28 - Les informations qu'on a eues du côté du ministère de l'Intérieur,
03:05:31 c'est que c'était essentiellement, pas pour cette nuit,
03:05:34 mais pour la nuit précédente, la 3e nuit des meutes,
03:05:37 c'est que c'était des jeunes gens âgés pour la majorité de 14 à 18 ans,
03:05:40 donc principalement des mineurs.
03:05:43 Et puis, vous avez une information intéressante,
03:05:46 c'est le Parisien qui a sorti ça, qui a eu accès à une note
03:05:49 des renseignements territoriaux sur le profil de ces personnes.
03:05:52 Alors, ils disent que l'âge médian, c'est 17 ans,
03:05:55 qu'ils sont bien souvent inconnus des renseignements territoriaux,
03:05:58 mais connus déjà de la police, qu'il s'agit de jeunes de cité,
03:06:01 et puis qu'il y a parmi les émeutiers un petit nombre
03:06:04 de personnes d'ultra-gauche qui se greffent à cela.
03:06:07 - Allez, on va prendre la direction de Bondy, en Seine-Saint-Denis.
03:06:10 Nos journalistes sont sur place. Bonjour à tous les deux.
03:06:13 On vient vous voir ce matin parce qu'on a pu assister sur place
03:06:16 cette nuit à des scènes de pillage d'une grande enseigne
03:06:19 avant l'arrivée de la police, et bien sûr avec des agents de sécurité,
03:06:22 des responsables qui étaient totalement démunis face à ces pillards.
03:06:25 Quelle est la situation désormais ce matin ?
03:06:28 - Écoutez, Anthony, le calme revient ce matin,
03:06:34 après des scènes de violence, vous l'avez dit hier soir,
03:06:37 pour la quatrième nuit consécutive à Bondy.
03:06:40 Des pillages ont eu lieu cette nuit, plusieurs magasins ont été touchés,
03:06:43 c'est le cas de cette grande enseigne. Vous voyez sur ces images
03:06:46 ce qu'il en reste. Le personnel commence évidemment le nettoyage.
03:06:49 Un magasin composé de produits d'aménagement,
03:06:52 de produits technologiques. Les lieux sont totalement saccagés.
03:06:55 Il ne reste à l'intérieur que des canapés, des bureaux,
03:06:58 des télévisions au sol également. Le personnel constate les dégâts,
03:07:01 tout comme les riverains qui dénoncent ces violences
03:07:04 et appellent au calme. Écoutez leur réaction
03:07:07 à notre micro ce matin.
03:07:10 - Moi je suis un papa, j'ai deux enfants.
03:07:13 J'ai toujours essayé d'apprendre à mes enfants
03:07:16 d'être calme et de ne pas être violent
03:07:19 parce que ce n'est pas quelque chose de bien.
03:07:22 - La réaction qu'on a c'est un peu du dégoût.
03:07:25 C'est triste de voir tout ça et il faudrait que ça s'arrête.
03:07:28 - La violence je suis tout à fait contre.
03:07:31 Il y a des manières de manifester, de protester
03:07:34 et de faire passer son message.
03:07:37 - Vous l'avez entendu, un des riverains qui appelle au calme
03:07:40 alors qu'au moins sept personnes ont été interpellées ici.
03:07:43 - Merci à nos deux reporters sur le terrain
03:07:46 pour nous rendre compte de cette situation.
03:07:49 Notre sondage, c'est ça pour ces news à présent.
03:07:52 Faut-il envoyer l'armée pour rétablir l'ordre
03:07:55 dans les quartiers touchés par les émeutes ?
03:07:58 70% des personnes interrogées répondent oui,
03:08:01 non pour 30% d'entre elles.
03:08:04 C'est le signe qu'il y a un désir d'ordre et de sécurité
03:08:07 qui est très fort, très clair chez les Français interrogés.
03:08:10 Selon nos informations, le gouvernement envisage
03:08:13 de solliciter les militaires de la force sentinelle.
03:08:16 - Effectivement. Il y a quelques jours,
03:08:19 quand on avait contacté l'armée, elle nous expliquait
03:08:22 que l'armée allait rester au Douaun.
03:08:25 Ce n'était pas du tout prévu que l'armée fasse un effort
03:08:28 pour lutter contre ces émeutes.
03:08:31 Finalement, l'armée ne va pas agir directement
03:08:34 contre les émeutiers, mais en relais pour libérer
03:08:37 les forces de police. Qu'est-ce qui va se passer concrètement ?
03:08:40 Les policiers, notamment les CRS qui gardent les sites sensibles
03:08:43 comme les ambassades, vont être remplacés
03:08:46 par des policiers de la mission sentinelle.
03:08:49 Tout cela n'est pas encore en place.
03:08:52 Des militaires d'opération sentinelle remplaceraient
03:08:55 ces CRS pour garder les sites sensibles
03:08:58 et pour pouvoir libérer ces policiers qui, eux,
03:09:01 pourraient agir contre les émeutiers.
03:09:04 Il y a le 14 juillet bientôt et par conséquent,
03:09:07 l'armée est mobilisée pour préparer ce défilé.
03:09:10 Il y a des mouvements de véhicules militaires en France,
03:09:13 mais ces mouvements ne concernent pas les émeutes.
03:09:16 Dernière chose, on peut dire qu'il y a des moyens militaires
03:09:19 qui sont déjà mis en place contre les émeutiers
03:09:22 puisqu'on a énormément de véhicules blindés,
03:09:25 des hélicoptères de la gendarmerie,
03:09:28 et puis les véhicules du RAID, du GIGN
03:09:31 ou même de la BRI qui sont actuellement mobilisés,
03:09:34 qui sont des véhicules blindés pour faire face à ces émeutes.
03:09:37 Ce serait pertinent le recours à l'armée, Frédéric Durand ?
03:09:40 Si c'est dans les conditions qui sont évoquées par Amaury,
03:09:43 c'est-à-dire garder des sites qui sont aujourd'hui gardés
03:09:46 par des CRS, bien sûr.
03:09:49 Aller au-delà, c'est difficilement envisageable
03:09:52 parce que ce n'est pas du tout le rôle de l'armée
03:09:55 d'intervenir sur des scènes à l'intérieur du pays,
03:09:58 les mêmes moyens, et notamment les moyens intermédiaires
03:10:01 de dissuasion que peut avoir la police ou la gendarmerie.
03:10:04 Donc ça n'est évidemment pas son rôle,
03:10:07 et à la fois on peut tout à fait comprendre
03:10:10 le souhait extrêmement fort de la population
03:10:13 de voir un retour à l'ordre, et c'est plutôt comme ça
03:10:16 sans doute qu'il faut interpréter le sondage.
03:10:19 C'est avant tout le retour à l'ordre.
03:10:22 Si on demande "oui, faut-il l'armée pour cela ?"
03:10:25 C'est trop rapide, Guillaume Bigot.
03:10:28 Un, elle n'est pas faite pour ça, deux, il n'est pas certain
03:10:31 qu'elle accepte d'ailleurs de le faire, et trois, par contre,
03:10:34 la priorité absolue me semble être de récupérer les armes
03:10:37 dans toutes ces cités de France, c'est le dernier avertissement
03:10:40 sans frais.
03:10:43 9h45 sur CNews, c'est l'heure du rappel de l'actualité,
03:10:46 c'est signé Sandra Tchambot.
03:10:49 Les obsèques de Naël prévus aujourd'hui à Nanterre
03:10:52 et de l'inhumation aura lieu en début d'après-midi.
03:10:55 Les avocats de la famille invitent les journalistes à ne pas être présents
03:10:58 aux funérailles, ils veulent éviter toute ingérence médiatique.
03:11:01 La mort du jeune de 17 ans causée par le tir d'un policier
03:11:04 mardi a suscité quatre nuits d'émeute.
03:11:07 Pillage et de projectiles contre des véhicules de police,
03:11:10 Marseille a connu une nuit très tendue hier.
03:11:13 Dès 18h, plusieurs commerçants ont été attaqués par des émeutiers.
03:11:16 Un magasin de luxe, une parfumerie, un bureau de tabac
03:11:19 et une armurerie ont été visés. La police a annoncé 88 interpellations.
03:11:24 Les lieux et le moment des émeutes sont imprévisibles.
03:11:27 Le Royaume-Uni met en garde ses ressortissants contre les émeutes en France.
03:11:30 Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique
03:11:33 des affaires étrangères évoque des risques de perturbations
03:11:36 dans les transports ou la possibilité d'un couvre-feu local.
03:11:39 Il exhorte les Britanniques à suivre les médias.
03:11:42 Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France insoumise,
03:11:46 appelle les jeunes à ne pas toucher aux écoles, aux bibliothèques,
03:11:49 aux gymnases, tout ce qui est à nous tous, tout ce qui est notre bien commun,
03:11:53 dit-il. Une demande formulée dans une vidéo sur Youtube hier soir.
03:11:57 Gauthier Levret, on en parle avec vous.
03:11:59 Est-ce qu'on peut y voir enfin un appel au calme
03:12:02 de la part du fondateur de la France insoumise
03:12:04 ou alors c'est un appel en trompe-l'œil ?
03:12:06 C'est un très léger rétro-pédalage, effectivement,
03:12:09 parce qu'il est même critiqué au sein de la NUPES,
03:12:11 Jean-Luc Mélenchon, par ses alliés, qui ne comprennent pas
03:12:13 cette stratégie opérée depuis le début des émeutes.
03:12:16 Et effectivement, Éric Ciotti des Républicains
03:12:18 dit par exemple, donc pour le reste, pas de problème.
03:12:20 Certes, vous ne touchez pas aux gymnases, aux bibliothèques, aux écoles,
03:12:22 mais pour les mairies, les commissariats, les policiers, allez-y.
03:12:25 Les commerces, les banques, les voitures brûlées, les supermarchés, voilà.
03:12:27 C'est un très, très léger appel au calme.
03:12:29 Il n'a pas su faire un appel au calme général.
03:12:31 Pour les policiers, il fait des appels au calme,
03:12:33 mais pas pour les émeutiers.
03:12:35 Et ça se paye directement dans les sondages.
03:12:37 Il y a un premier sondage de l'IFOP qui vient de paraître pour le Figaro
03:12:40 et qui montre qu'il est tout en bas du classement.
03:12:43 Les Français jugent très sévèrement son attitude.
03:12:45 Seuls 20% sont satisfaits de l'attitude du leader insoumis,
03:12:49 contre 39% pour Marine Le Pen, qui est première dans ce classement, si vous voulez.
03:12:54 Entre l'irresponsabilité de la France insoumise
03:12:56 et l'incapacité du gouvernement, l'impuissance de l'exécutif à en diguer,
03:13:00 eh bien ces émeutes, elles tirent son épingle du jeu.
03:13:03 La leader du groupe RN à l'Assemblée nationale.
03:13:05 Alors, il faut dire que la stratégie de la France insoumise
03:13:07 depuis le début de la semaine a de quoi surprendre.
03:13:10 Ça a commencé par une visite des commissariats de Nanterre
03:13:14 dès le premier soir des émeutes par une brochette de députés de la France insoumise.
03:13:17 Antoine Léaument, Louis Boyard, Thomas Porte.
03:13:20 Alors c'est le droit des députés d'aller visiter sans prévenir des prisons,
03:13:23 des commissariats pour voir comment sont incarcérés les gardés à vue.
03:13:27 Ils n'ont pas le droit d'entrer en contact avec les gardés à vue.
03:13:29 Selon des sources policières, ils ont en plus tenté de le faire.
03:13:32 Mais bien sûr, ça participait à un agenda politique,
03:13:34 à une tentative de récupération politique.
03:13:37 Et ça ne marche même pas auprès des émeutiers.
03:13:39 On a vu l'un de leurs députés, Carlos Martins Bilogo, se faire agresser.
03:13:42 Et ça a embêté la France insoumise qui a été incapable de condamner
03:13:45 l'agression de son propre député pour ne pas se fâcher avec des émeutiers
03:13:50 qui n'ont que faire des les filles.
03:13:52 C'est cynique comme situation.
03:13:53 Avec nous ce matin, Franck Giletti, député Rassemblement national du Var.
03:13:56 Bonjour, merci d'être avec nous sur CNews.
03:13:58 Est-ce que vous déplorez l'attitude de certains à gauche,
03:14:02 qui ne condamnent pas aujourd'hui suffisamment fermement
03:14:05 les violences qui ont soufflé sur les braises à certains moments ?
03:14:08 Effectivement, ce sont tout à fait des irresponsables.
03:14:11 Irresponsables aujourd'hui sur cette crise suite aux dramatiques morts de Nahel,
03:14:16 mais irresponsables depuis bien longtemps à l'Assemblée nationale.
03:14:20 On leur doit l'échec sur la réforme des retraites.
03:14:24 Leur attitude, leur comportement ont favorisé le fait que cette loi
03:14:30 soit vérale le jour en septembre.
03:14:33 Irresponsables aussi les communications, les tweets de Mme Autain, de M. Mélenchon,
03:14:38 qui sont des véritables appels à l'insurrection.
03:14:41 En faisant cela, ils sortent de l'arc républicain totalement.
03:14:45 Ils ne sont plus crédibles.
03:14:46 Les Français d'ailleurs les jugent comme ils doivent les juger,
03:14:49 c'est-à-dire très sévèrement.
03:14:51 On l'a vu, vous l'avez évoqué dans le sondage,
03:14:53 où ils passent Marine Le Pen en tête comme étant la plus à même
03:14:58 à pouvoir répondre à la crise que trabe la France actuellement,
03:15:01 au chaos que nous rencontrons.
03:15:03 Et relègue Jean-Luc Mélenchon, qui se voyait déjà, je vous rappelle,
03:15:07 il y a quelque temps Premier ministre, tout à fait à l'accueil de ce classement.
03:15:11 Oui, totale irresponsabilité, en entravant le travail des forces de l'ordre,
03:15:15 ils ne viendraient pas à l'idée d'aller contrôler, d'exercer mon pouvoir
03:15:19 de contrôle des lieux de privation le jour même
03:15:22 où la France a subi des radiats, des émeutes.
03:15:26 Au contraire, moi, si je vais voir les forces de l'ordre,
03:15:28 ce serait peut-être ce matin pour leur apporter des croissants
03:15:31 et des pains au chocolat pour les remercier du travail
03:15:34 qu'ils ont effectué durant toute cette nuit
03:15:37 et pour surtout pas entraver leur travail.
03:15:43 Une question rapide sur le gouvernement,
03:15:44 est-ce qu'il a mené jusque-là la bonne stratégie,
03:15:46 c'est-à-dire le renforcement de la présence des policiers et gendarmes
03:15:49 sans pour autant décréter l'état d'urgence
03:15:51 ou alors est-ce qu'il faut aller encore plus loin ?
03:15:54 Je pense qu'il faut décréter la mobilisation générale
03:15:56 de toutes les forces de l'ordre, de toutes les forces de police.
03:15:59 Mais mobilisation générale ou état d'urgence,
03:16:01 ce n'est pas la même chose là, c'est plus vague.
03:16:03 Je ne suis pas le mieux placé, je pense qu'à Beauvau,
03:16:07 ils ont plus d'éléments que moi pour juger.
03:16:09 Nous, on a une attitude responsable,
03:16:10 on ne va pas décréter comme certains opposants qui veulent exister.
03:16:14 Je pensais notamment à M. Chioti en décrétant,
03:16:17 en faisant faire du buzz, M. Zemmour, sur l'état d'urgence.
03:16:21 Le ministre de l'Intérieur a sûrement tous les éléments qu'il faut.
03:16:25 En tout cas, qu'on mette les moyens,
03:16:27 qu'on rappelle toutes les forces de l'ordre, les réservistes aussi.
03:16:30 Je veux revenir simplement sur ce que vous disiez sur les forces militaires.
03:16:34 C'est le mot de la fin.
03:16:36 Pardon ?
03:16:38 Je vous laisse finir, votre phrase c'est le mot de la fin.
03:16:40 Oui, je disais que les militaires ne sont pas faits pour maintenir l'ordre,
03:16:45 ils ont bien d'autres missions,
03:16:46 leurs effectifs sont déjà très contraints.
03:16:48 Donc c'est aux forces de l'ordre de faire ce travail.
03:16:50 Mais je comprends surtout qu'il y a un véritable besoin du retour à l'ordre en France.
03:16:54 Merci à vous, F.Gilletti, député du RN du département du Var,
03:16:59 d'avoir accepté de répondre à nos questions sur ce plateau.
03:17:03 Vous restez avec nous sur CNews.
03:17:05 Le temps pour moi de remercier mes invités sur ce plateau,
03:17:07 bien sûr, Guillaume Bigot, politologue, Frédéric Durand,
03:17:10 directeur de la revue "L'Inspiration Politique",
03:17:13 nos journalistes Maison, G.Lobret et Amaury Bucaud,
03:17:16 que vous allez pouvoir encore apercevoir.
03:17:18 Vous allez pouvoir profiter des analyses tout au long de cette fin de matinée,
03:17:22 puisque, évidemment, notre antenne se poursuit avec 120 minutes d'infos,
03:17:26 dans un instant juste après la pause, c'est avec Lionel Rousseau.
03:17:29 A tout de suite sur CNews.
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