Punchline (Émission du 26/06/2023)

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline, donc sur CNews.
00:00:03 Marseille en grand acte 2, le président Macron est de retour dans sa ville de cœur pour la 11e fois consécutive.
00:00:09 À quoi sert cette nouvelle visite ? À annoncer des renforts de police, de personnel de justice dans cette ville gangrénée par le trafic de drogue.
00:00:16 Mais il y a eu d'autres annonces plus surprenantes.
00:00:19 Par exemple le fait qu'il sera désormais possible de payer les amendes pour consommation de cannabis par carte bancaire.
00:00:25 Les policiers sont très sceptiques à l'idée de se transformer en percepteur.
00:00:30 On va les entendre dans un instant.
00:00:32 On verra aussi que le président Macron a refait le coup de "il suffit de traverser la rue pour trouver du travail".
00:00:38 Il a promis à la maman d'un jeune de faire le tour du jeu-port ce soir pour l'aider à trouver un petit job.
00:00:44 Voilà, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité sur Punchline avec Sommeil à l'amitié, il est 17h.
00:00:54 Le Conseil d'Etat examine le cas du port du hijab sur le terrain.
00:00:58 L'audience sur la requête des hijabeuses, collectif de jeunes footballeuses qui militent pour le droit de jouer voilier en compétition a lieu aujourd'hui.
00:01:05 La décision qui doit être rendue dans deux semaines devrait faire date.
00:01:09 Une ancienne infirmière grièvement blessée à Lavore dans le Tarn.
00:01:13 Vers 9h ce matin, la victime a reçu deux tirs de petit calibre dans l'abdomen.
00:01:17 Hospitalisée à Toulouse, son pronostic vital est engagé.
00:01:21 Le suspect, un homme de 77 ans, a été désarmé par des policiers municipaux et placé en garde à vue pour tentative d'assassinat.
00:01:29 Et puis, première apparition publique de Vladimir Poutine depuis la fin de la révolte de la milice Wagner.
00:01:36 Le chef du Kremlin a été aperçu dans une vidéo diffusée samedi soir dans laquelle il s'adresse à un forum consacré à la jeunesse et l'industrie.
00:01:44 En revanche, pas un mot sur la mutinerie avortée et impossible de déterminer où et quand les images ont été enregistrées.
00:01:53 Voilà pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:55 On se retrouve sur le plateau de punchline avec Louis de Ragnel.
00:01:57 Ça va Joueloui ?
00:01:58 Très bien, merci Charlotte.
00:01:59 Je ne sais plus les titres.
00:02:00 Après le week-end, on essaie de savoir comment vont les uns et les autres.
00:02:04 On ne se rend plus boni, vous étiez en Corse évidemment.
00:02:06 Il a fait beau, c'était bien.
00:02:07 Bah oui, il fait toujours beau en Corse.
00:02:09 Eric Revelle, journaliste. Bonsoir Eric.
00:02:10 Tout va bien aussi ?
00:02:11 Oui, oui, moi j'étais à Paris.
00:02:13 Oui, il faisait très très chaud aussi.
00:02:14 Il s'est consamé.
00:02:15 Vague de chaleur écrasante.
00:02:16 Et il fait chaud aussi à Marseille, où le chef de l'État se trouve en ce moment.
00:02:20 Il a entamé une visite de trois jours dans la cité phocéenne.
00:02:23 L'occasion de faire bien sûr le point sur ce plan Marseillais en grand qu'il avait lancé il y a deux ans.
00:02:28 Rencontre avec les habitants.
00:02:29 On va y revenir parce qu'il y a eu le retour de la petite phrase "il suffit de traverser la rue mais avec un peu d'humour"
00:02:34 et je vous trouve du travail.
00:02:35 L'heure part à vous étendre du plexe avec Olivier Gangloff.
00:02:37 Bonsoir à tous les deux.
00:02:39 On en est où du programme avec le président en ce moment ?
00:02:42 Et bien il est toujours dans la cité des Campanules.
00:02:47 Une cité qui se situe dans le 11e arrondissement de Marseille.
00:02:50 Une cité qu'il a choisie parce qu'il voulait rencontrer ses habitants
00:02:53 qui se sont mobilisés pour dire stop au trafic de stupéfiants.
00:02:56 Ils ont réussi, ces habitants, à déloger un plan SUP dans le bâtiment H.
00:03:01 Alors certes le plan SUP s'est installé ailleurs,
00:03:03 mais ces habitants sont là dans une salle avec le président et ils échangent.
00:03:08 Ils expliquent que les moyens sont souvent mis ailleurs que dans les quartiers nord.
00:03:12 Le maire de la ville est également présent.
00:03:16 Et on l'attend ici dans la cité de la Buisserine.
00:03:19 Alors cette fois on est en plein au cœur des quartiers nord.
00:03:21 Laurent Saint c'est une cité de 2500 habitants.
00:03:24 Le dernier blessé à cause du trafic de stupéfiants c'était le 18 juin dernier.
00:03:29 Un homme ici, une figure locale, et pas une figure du trafic de stup,
00:03:33 pas une figure locale, un homme très apprécié de 63 ans est mort.
00:03:36 Il était au mauvais endroit au mauvais moment.
00:03:38 Il a pris un tir de Kalachnikov.
00:03:40 Ce qui a traumatisé ce quartier.
00:03:42 Ce quartier qui attend beaucoup du président de la République.
00:03:44 Mais pourtant certains vont être déçus.
00:03:46 Puisque là nous sommes dans le gymnase où le président va prendre la parole.
00:03:50 Et il va échanger avec les gens que vous voyez derrière moi.
00:03:53 Des gens sélectionnés par la préfecture et à l'extérieur,
00:03:56 derrière les barrières des habitants du quartier.
00:03:59 Ils disaient "mais pourquoi nous, nous n'y avons pas accès, nous sommes du quartier,
00:04:02 il vient dans notre quartier et il ne veut pas nous entendre".
00:04:05 Alors probablement qu'il a eu un accueil très chaleureux à la cité des Campagnoles.
00:04:09 Peut-être qu'ici ce ne sera pas aussi satisfaisant pour lui.
00:04:13 Merci beaucoup.
00:04:15 L'heure part à Olivier Grangloff sur place.
00:04:17 C'est intéressant de voir que là, sur l'image qu'on voyait,
00:04:19 c'est vraiment la formule "grand débat".
00:04:21 On a l'impression, Louis Drognel, qu'on est revenu en arrière
00:04:23 et que là c'est post-Gilets jaunes.
00:04:25 Et le président refait le grand débat,
00:04:27 retourne à portée de baffe des Français
00:04:29 pour tenter de retisser le lien, c'est bien cela.
00:04:31 C'est exactement ça, Laurence, je crois que vous avez bien résumé la situation.
00:04:34 Et puis avec Emmanuel Macron qui essaye de sortir de l'impasse politique dans laquelle il est.
00:04:38 Et Marseille et aussi son laboratoire pour essayer de faire bouger les plaques politiques
00:04:43 qui pour l'instant ne bougent pas.
00:04:45 Et donc quoi de mieux que d'annoncer et de venir sur le terrain pendant trois jours
00:04:49 pour à la fois saturer l'espace médiatique,
00:04:51 pour à la fois faire de la politique locale,
00:04:53 essayer de vérifier, de montrer un certain nombre de réalisations.
00:04:56 Certaines ont fonctionné, il y a des écoles qui ont été rénovées.
00:04:59 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron avait donné une impulsion.
00:05:02 Alors les résultats sont un peu en dessous quand même de ce qui avait été espéré.
00:05:06 Donc on voit, voilà, Emmanuel Macron essaye d'être vraiment à l'offensive là-dessus.
00:05:11 Ensuite, on verra si ça apprend, en tout cas dans l'opinion publique.
00:05:15 Ça c'est encore un autre débat.
00:05:16 François Puponi, donc là c'est un voyage, le 11e, je disais, 11e visite dans cette ville.
00:05:22 Il y en a qui ne doivent peut-être jamais reçu la visite du Président, mais bon, soit.
00:05:26 Et là, il fait une espèce de grand débat.
00:05:30 Il va écouter les doléances des habitants.
00:05:32 En fait, il enlève son costume plutôt de maire de Marseille.
00:05:35 Vous croyez qu'il veut être maire de Marseille ?
00:05:38 Après l'Elysée, c'est peut-être une option en fait.
00:05:41 De fait, il l'est. C'est lui qui gère la ville, il refait les écoles, il s'occupe de sécurité.
00:05:45 Le maire de Marseille, moi je suis sidéré qu'il puisse, entre guillemets, accepter.
00:05:49 Il n'a pas trop le choix.
00:05:50 Vous croyez qu'il a le choix ?
00:05:51 Non, il n'a pas le choix.
00:05:52 Mais c'est tellement un champ de ruines en termes de sécurité, en termes de rénovation urbaine,
00:05:57 au niveau des écoles de cette ville.
00:05:59 Elle est tellement abandonnée par ses élus de tous bords que le Président a trouvé la bonne méthode.
00:06:03 Il vient, il constate et ça ne marche pas trop mal.
00:06:05 C'est-à-dire qu'en fait, il démontre qu'il est capable de faire.
00:06:08 Mais j'allais dire heureusement que le Président de la République est capable d'être un bon maire de Marseille.
00:06:12 Mais ce qui est terrible, c'est qu'il montre au fait aussi que des élus socialistes verts sont incapables de gérer leur ville.
00:06:18 C'est aussi ça le message qui est passé.
00:06:20 Puisque vous n'êtes pas capable, moi je vais le faire.
00:06:22 C'est pas faux. Un tout petit mot, Héré Credel, avant qu'on rejoigne Rodi Manat, qui est policier.
00:06:25 Je voudrais dire que le rentant marseillais qui a remporté les municipales à Marseille
00:06:28 a trouvé aussi, mon cher François, une situation financière totalement dégradée.
00:06:32 Vous vous souvenez qu'ils ont fait un audit et qu'ils se sont dit "on a des priorités, l'éducation, le logement,
00:06:36 mais on n'a pas les moyens de les faire puisqu'il y a des milliards d'euros d'endettement".
00:06:39 Maintenant, ce qui est vrai aussi, c'est qu'il y a un contexte politique incroyable.
00:06:43 Enfin, en lisant, j'étais sidéré.
00:06:45 C'est-à-dire que Benoît Payan, lors de la préparation du voyage du Président de la République,
00:06:49 ses équipes se sont heurtées frontalement au desiderata des équipes de l'Élysée.
00:06:54 "Non, je ne veux pas être dans ces gymnases, je veux un entretien de 20 minutes avec lui".
00:06:57 Bon, on voit que le courant ne passe pas.
00:06:59 Alors, je ne sais pas s'il ambitionne d'être maire de Marseille...
00:07:02 Ah, mais c'est une idée, hein !
00:07:03 Mais il y a une raison.
00:07:04 Alors, tu as été terminé parce qu'il faut qu'on parte après ton...
00:07:06 Ce qu'on se disait quand même, c'est que, je ne sais pas si ça a eu lieu, ça valait le coup de vérifier sur place,
00:07:09 mais il y avait toute une campagne d'affichage qui était prévue par les militants Renaissance
00:07:13 avant l'arrivée du chef de l'État, qui était le président de tous les Marseillais,
00:07:17 avec la tête d'Emmanuel Macron, vous voyez ?
00:07:19 C'est quand même du jamais vu.
00:07:21 Juste, on va écouter le président Macron sur le trafic de grog,
00:07:24 parce qu'on est en ligne avec Rodi Mana, qui va nous dire ce qu'il pense des annonces qui ont été faites.
00:07:28 On l'écoute, Emmanuel Macron d'abord.
00:07:30 La nouvelle stratégie de lutte contre les trafiquants de drogue.
00:07:35 Avec un pilonnage des réseaux par le bas, les point de deal,
00:07:39 et par le haut, les commanditaires, pour démanteler l'intégralité des réseaux.
00:07:42 En parallèle, davantage de magistrats et de moyens pour la justice.
00:07:47 Et au 1er septembre 2023, par rapport à 2021,
00:07:50 nous aurons 22 magistrats du siège supplémentaire recrutés,
00:07:54 10 magistrats du parquet supplémentaire recrutés,
00:07:57 4 greffiers et 25 contractuels supplémentaires recrutés.
00:08:01 Et un projet ambitieux de cité judiciaire moderne.
00:08:05 Je sais les échanges qu'il y a entre le garde des Sceaux et M. le maire
00:08:09 sur ce sujet pour le finaliser dans les prochaines semaines,
00:08:12 mais qui nous permettra d'avoir enfin une cité judiciaire
00:08:15 qui correspond à tous les besoins.
00:08:17 Je sais parfois les inquiétudes que ça peut susciter,
00:08:20 parce que ce ne sera pas forcément à coup sûr au même endroit,
00:08:24 mais je pense que notre justice et nos justiciables le méritent.
00:08:29 Voilà pour Emmanuel Macron.
00:08:30 Rody Manin, vous êtes avec nous, porte-parole du syndicat de police Allianz.
00:08:33 De ce que vous venez d'entendre, c'est suffisant ou pas,
00:08:36 ce qu'a annoncé le président Macron ?
00:08:38 Là, pour l'instant, j'ai juste entendu des mesures pour la justice
00:08:42 et je ne suis pas encore syndicaliste pour les magistrats.
00:08:46 On a des formes à y apporter avec eux,
00:08:48 mais je pense que c'est nécessaire effectivement pour eux
00:08:50 d'avoir des magistrats en plus, afin que ça fonctionne beaucoup mieux,
00:08:54 parce qu'effectivement aujourd'hui, on peut se rendre compte
00:08:57 que la justice vient de temps fou parfois à traiter les affaires
00:09:00 et ça devient extrêmement compliqué.
00:09:02 Il y a eu une guerre des clans en ce moment à Marseille.
00:09:05 On disait 23 morts depuis le début de l'année.
00:09:07 Ça n'a jamais été à ce point-là entre les trafiquants de drogue.
00:09:10 C'est à la Kalachnikov que les comptes se règlent ?
00:09:14 Complètement, on peut voir que depuis le début de l'année,
00:09:17 on est particulièrement touché par cette guerre des gangs,
00:09:20 on est particulièrement touché par cette vendetta,
00:09:23 comme ça a été défini par la préfète de police
00:09:25 et la procureure de la République.
00:09:27 On n'a pas l'impression, nous policiers,
00:09:29 que la situation s'est améliorée depuis la venue d'Emmanuel Macron il y a deux ans
00:09:33 et pourtant on a davantage de policiers.
00:09:35 Gérald Darmanin a tenu ses promesses,
00:09:37 parce qu'effectivement on a eu 300 policiers en plus sur Marseille.
00:09:40 Je ne vous cache pas qu'on partait de très bas,
00:09:42 mais au moins Gérald Darmanin nous a amené des policiers supplémentaires.
00:09:45 Mais j'ai l'occasion de le dire très régulièrement,
00:09:48 si on pense que la police toute seule va réussir
00:09:51 à endiguer la totalité du trafic de stup,
00:09:54 on se plante complètement,
00:09:56 parce qu'on a besoin de toutes les autres institutions de l'État
00:09:58 pour travailler main dans la main
00:10:00 et rassembler nos forces pour essayer justement d'endiguer ce phénomène-là.
00:10:04 Emmanuel Macron dit qu'il ne faut rien céder au trafic de stup.
00:10:08 Vos collègues y sont en première ligne, vous aussi,
00:10:11 c'est-à-dire que c'est tout le temps, tous les jours,
00:10:13 matin, midi et soir qu'il faut lutter en vérité ?
00:10:16 Bien sûr, Emmanuel Macron a dit ça, il a raison de le dire.
00:10:21 Le souci c'est que nous on y est depuis deux ans,
00:10:23 on y est tous les jours, on y est trois fois par jour,
00:10:26 on interpelle des centaines voire des milliers de trafiquants de stup,
00:10:30 on a saisi des tonnes de produits,
00:10:32 on a saisi beaucoup plus d'armes, on a saisi beaucoup plus d'argent,
00:10:35 et pourtant il y a toujours autant de trafic de stup sur Marseille,
00:10:39 il y a toujours autant de consommateurs,
00:10:41 et il y a encore plus de règlements de comptes,
00:10:43 et il y a encore plus de violence liée à ce trafic de stup.
00:10:46 Donc ça corrobore ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:10:49 le travail de la police ne peut pas suffire,
00:10:51 je crois que la majorité des Français reconnaissent
00:10:54 que la police fait un travail formidable pour s'attaquer à ce trafic de stup,
00:10:57 mais malheureusement j'ai l'impression qu'on est bien seul face à cette vague,
00:11:00 et si on ne comprend pas, je pensais vraiment que le président de la République
00:11:04 allait impulser un enjeu national,
00:11:08 aller dire que c'est un enjeu national maintenant,
00:11:10 on a besoin de toutes les corporations d'État,
00:11:12 et on va tous tenir la main pour essayer de lutter contre ça.
00:11:15 Là, à part quelques renforts de Magistrat,
00:11:18 il y a encore une CRS qui va se créer pour Marseille,
00:11:21 qui va être comme la CRS 8, qui va être dédiée à Marseille.
00:11:24 Très bien, ce sont des annonces qu'on entend,
00:11:26 qui sont très bonnes pour les policiers de terrain que nous sommes,
00:11:29 mais je crois que ça sera encore largement insuffisant,
00:11:32 et j'ai bien peur que dans deux ans, s'il revient,
00:11:34 on ait encore le même constat.
00:11:36 – Allez, merci Rody, maintenant peut-être un tout petit mot
00:11:38 sur le fait que vous allez vous transformer sur le terrain en percepteur,
00:11:40 puisque vous allez devoir avoir des terminaux bancaires
00:11:42 pour donner des amendes aux consommateurs de cannabis,
00:11:44 ça vous réjouit j'imagine ?
00:11:46 – Oui, vous imaginez bien,
00:11:49 non mais c'est vraiment une mesure gadget qui a été sortie hier soir,
00:11:53 moi je vous avoue que je n'y ai pas cru moi-même quand j'ai entendu ça,
00:11:57 aujourd'hui parce qu'on n'arrive à recouvrir que 35% des amendes,
00:12:03 il y en a donc 65% qui ne paient pas,
00:12:05 on demande en fait aux policiers de parer aux carences du trésor public,
00:12:10 bon alors là je ne comprends plus,
00:12:12 c'est-à-dire qu'on va sortir avec notre arme, notre tonfa, notre gilet pare-balles,
00:12:15 et en plus on va prendre un TEP avec nous,
00:12:18 au cas où un consommateur va bien payer l'amende
00:12:21 qu'on va lui dresser parce qu'il a du cannabis,
00:12:23 bon là je crois que cette mesure gadget
00:12:25 ne fait pas tellement l'unanimité dans nos rangs,
00:12:28 et je pense que ce n'est certainement pas ça
00:12:30 qui va résoudre le problème de consommateurs de trafic de culture sur la France.
00:12:33 Vous avez raison Woudiman,
00:12:34 merci beaucoup d'avoir pris un peu de temps pour nous parler,
00:12:36 ça fait même l'unanimité contre elle cette mesure, ça c'est évident.
00:12:39 François Puponi, est-ce qu'on imagine les policiers
00:12:42 sortir leur petit terminal bancaire et dire "oh monsieur le consommateur"
00:12:46 ou "oh monsieur le dealer, veuillez bien mettre votre carte bancaire ici dans le terminal"
00:12:50 parce que je vous mets une amende forfaitaire.
00:12:52 Ou même des espèces, c'est-à-dire que les policiers repartiront avec des gaz de billets,
00:12:55 avec des gaz de billets, d'argent sale.
00:12:57 On peut même avoir des dealers qui disent aux consommateurs
00:13:00 "ne vous inquiétez pas on payera l'amende".
00:13:02 Moi je suis un peu étonné de l'annonce,
00:13:04 parce qu'on ne peut pas dire à la fois on va s'attaquer au spectre des trafics en drogue,
00:13:08 on va s'attaquer aux points de deal.
00:13:10 Mais les consommateurs qui alimentent ces points de deal,
00:13:12 on va juste les prendre, leur faire payer une amende,
00:13:14 et donc quelque part, ils ne risquent plus rien,
00:13:16 parce qu'ils vont les consommer,
00:13:17 ils payeront 30 ou 40 ou 50 euros de plus leurs drogues,
00:13:20 et pour certains c'est pas ça qui va leur faire peur.
00:13:23 Moi je suis un peu étonné,
00:13:24 parce qu'il faut aussi s'occuper des gens qui consomment,
00:13:27 parce que c'est eux qui font fructifier le trafic.
00:13:29 Et si ceux-là on leur dit "bah écoutez c'est pas si grave que ça,
00:13:31 et en plus les policiers vont vous accueillir gentiment,
00:13:33 vous offrir un verre de thé,
00:13:34 et vous pourrez payer en repartant tranquillement chez vous",
00:13:36 il y a un double message qui n'est pas forcément positif.
00:13:39 Oui, on est bien d'accord.
00:13:40 Louis Dragnel, ça vous inspire quoi cette mesure ?
00:13:42 En fait c'est la caricature de la fausse bonne idée.
00:13:45 Non mais sur le papier c'est pas une mauvaise idée,
00:13:47 non mais objectivement, c'est pas une mauvaise idée en soi.
00:13:49 Ensuite la question c'est la faisabilité.
00:13:51 Premièrement effectivement, de toute façon je pense qu'il n'y a aucun dealer
00:13:54 qui va donner sa carte bleue à un policier,
00:13:56 il va l'acheter ou il va la donner à quelqu'un d'autre
00:13:58 avant de pouvoir croiser un policier.
00:14:00 Et puis le deuxième sujet, moi ce que me disaient plusieurs policiers,
00:14:03 eh bien s'ils collectent de l'argent ils vont devoir tout consigner,
00:14:06 il y aura évidemment des problèmes de procédure avec des malfrats
00:14:10 qui diront "mais on m'a volé un euro, mais on m'a volé deux euros".
00:14:12 Donc ensuite l'IGPN va être saturé d'affaires
00:14:15 pour des histoires d'argent qui a peut-être été...
00:14:18 C'est vos amis policiers qui vous ont dit ça oui.
00:14:19 Exactement.
00:14:20 Voilà, et le deuxième élément, comme disaient aussi mes amis policiers,
00:14:24 eh bien des dealers peuvent tout à fait, pour se moquer un peu des policiers,
00:14:28 arriver avec des sacs de pièces, avec des kilos de pièces.
00:14:31 Et moi, c'était des amis CRS qui ont l'habitude de venir à Marseille,
00:14:35 et ils me disent "nous on préfère garder vos pièces chez un monsieur
00:14:39 parce que eux ils ont besoin d'être manœuvrables, d'être dynamiques,
00:14:42 et s'ils se retrouvent avec des sommes d'argent à protéger
00:14:45 et en plus qui sont volumineuses, qui pèsent un peu lourd,
00:14:48 eh bien ça va plus les gêner qu'autre chose".
00:14:50 Eric Ravel ?
00:14:51 On marche sur la tête.
00:14:52 Oui, oui.
00:14:53 On marche sur la tête parce que, imaginez un dealer
00:14:55 qui a toutes ces liasses de billets de 100 ou 200 euros dans la poche,
00:15:00 c'est-à-dire qu'il va payer une amende avec de l'argent du trafic de drogue
00:15:03 sans que le policier puisse lui demander par exemple l'origine.
00:15:06 Parce que c'est un vrai sujet là si vous voulez.
00:15:08 C'est-à-dire qu'il va payer une amende avec de l'argent illicite.
00:15:11 Oui, il y a l'agence.
00:15:12 On marche totalement sur la tête.
00:15:13 L'amende c'est pour les consommateurs.
00:15:14 Oui, oui, oui.
00:15:15 Effectivement, les dealers peuvent donner de l'argent aux consommateurs.
00:15:18 Bien sûr.
00:15:19 Donc en fait, la provenance de l'argent, on s'en fout.
00:15:21 Et puis alors l'histoire des terminaux bancaires, excusez-moi.
00:15:24 Alors il n'y en aura que 5 000 là.
00:15:25 On va se calmer de toute façon.
00:15:26 Non, mais vous voyez la scène.
00:15:27 5 000 terminaux bancaires.
00:15:28 Vous voyez la scène.
00:15:29 Mais non, je pense que...
00:15:30 Ou pour le symbole, pour l'été, les reportages de journalistes.
00:15:33 Mais ce qui me confond quand même,
00:15:34 parce qu'Emmanuel Macron est plutôt très bon en communication,
00:15:36 et là il est à mi-chemin entre l'aide à Marseille financière
00:15:39 et la communication pour rétablir, le croit-il, un lien avec les Français.
00:15:42 Mais comment est-ce qu'on a pu annoncer, au moment où il sera à Marseille,
00:15:47 une mesure...
00:15:48 Alors c'est peut-être sorti du cerveau d'un énarque en mal de copie,
00:15:51 mais pardonnez-moi,
00:15:52 mais le jour où le président de la République va à Marseille,
00:15:54 dont l'un des sujets est le trafic de drogue,
00:15:56 on le laisse arriver avec cette mesure qui est sans qu'une idée.
00:16:02 Voilà, c'est l'image en direct du président Macron à Marseille,
00:16:04 et tout se rire évidemment.
00:16:06 C'est sa ville de cœur, François Buponnier.
00:16:08 Oui.
00:16:09 Il est marseillais au fond.
00:16:10 D'abord, il aime cette ville.
00:16:11 Il connaît la situation catastrophique.
00:16:14 Tout à l'heure, Éric disait,
00:16:16 les élus précédents ont laissé la ville avec un groupe financier.
00:16:19 Oui, sauf qu'il refusait, il n'utilisait pas l'argent qui était à leur donner.
00:16:23 On leur donnait de l'argent, ils nous le renvoyaient.
00:16:25 Moi, j'étais président de leur rue et je l'ai vécu.
00:16:27 Donc effectivement, il constate,
00:16:28 à la fois il a un attachement pour cette ville qui s'écroule,
00:16:31 qui est en grande difficulté,
00:16:33 et il a envie de se faire plaisir.
00:16:35 Il dit, c'est mon territoire, je suis chez moi,
00:16:37 je vais montrer aux Français que je suis capable aussi
00:16:40 d'aller m'occuper de sujets de vie quotidienne
00:16:43 et de le faire pas trop mal.
00:16:45 Donc c'est tout bénéfice pour lui,
00:16:47 et je pense qu'il y prend un vrai plaisir.
00:16:49 On va juste regarder ce sujet de L'Orpara,
00:16:51 qu'on avait en ligne il y a quelques instants,
00:16:53 mais qui montre que dans les quartiers pauvres et sensibles de la ville,
00:16:56 au fond, rien n'a changé depuis 2021,
00:16:58 depuis les promesses présidentielles.
00:17:00 Exemple dans la cité de Maison-Blanche,
00:17:02 où s'est rendu notre envoyé spécial.
00:17:05 Cité Maison-Blanche, 5e copropriété la plus dégradée de France.
00:17:10 Sur les murs sont inscrits les prénoms de Médie et Pierre,
00:17:13 tués à 19 ans.
00:17:15 Ici, le lien entre pauvreté et insécurité
00:17:17 et trafic de stup est une réalité.
00:17:19 Avec son collectif, Naher se bat pour aider les jeunes,
00:17:22 mais quand ils ne trouvent pas de travail.
00:17:24 Ces jeunes de 16 ans, rien qu'un exemple,
00:17:26 cet été, ils vont être ici dans le quartier,
00:17:28 à fondre sous 37 degrés.
00:17:30 Soit ils vont rentrer ici au local et rester là,
00:17:32 à regarder la télé ou à jouer à la PlayStation,
00:17:34 ou soit ils vont vriller comme tous les autres jeunes
00:17:36 et ils vont chercher à se faire un peu de l'argent,
00:17:38 qui vous recrute à partir de 16 ans,
00:17:40 ou à partir de 15 ans, ou à 14 ans, ou à 13 ans,
00:17:42 comme j'ai vu dans certains quartiers,
00:17:44 et surtout avec des jeunes filles, les réseaux.
00:17:46 Il dénonce le manque de soutien de certains élus locaux
00:17:49 et les effets de l'acteur du plan Marseille en grand
00:17:52 se font attendre.
00:17:53 C'est bien beau d'injecter des millions de milliards,
00:17:55 mais les habitants de Marseille, je reprends leur mot, disent
00:17:58 "on entend des milliards, on entend des millions,
00:18:01 mais on ne voit rien".
00:18:03 Donc il faudrait en fait un meilleur suivi.
00:18:05 Où va l'argent ?
00:18:06 Ces habitants doutent.
00:18:08 Le président, en 2021, dont son discours
00:18:11 ne garantissait pas non plus un franc succès.
00:18:13 Voilà, alors c'est pourquoi la visite ici,
00:18:16 ça ne change rien pour l'instant,
00:18:18 dans le quotidien des marseillais,
00:18:20 et donc de tous les français par extension.
00:18:22 La difficulté que le président va avoir,
00:18:24 et que le gouvernement va avoir,
00:18:25 et que le fameux préfet qui a été nommé va découvrir,
00:18:27 c'est que pour faire les chantiers dont Marseille a besoin,
00:18:29 il faut lancer des appels d'offres,
00:18:31 il faut que la mairie accepte de lancer des procédures,
00:18:33 et la plupart du temps, elle ne le fait pas.
00:18:35 Mais pourquoi ?
00:18:36 Pourquoi Benoît Paillant ne le fait pas ?
00:18:38 J'ai jamais eu l'explication.
00:18:39 Pourquoi Marseille, moi je ne le ferais pas,
00:18:41 j'étais président de l'ANRU,
00:18:42 c'est la seule ville de France où on a failli récupérer l'argent
00:18:45 parce qu'ils ne le dépensaient pas.
00:18:46 Et quand j'essaie de comprendre...
00:18:48 C'est une ville aussi qui est quand même surendettée,
00:18:50 et qui a failli être mise sous tutelle.
00:18:52 Et globalement, le plan Marseille en grand
00:18:54 apportait justement une solution à la mairie,
00:18:56 pour éviter la mise sous tutelle,
00:18:58 et donc le gel des dépenses politiques.
00:19:00 Il faut lancer des procédures, il faut lancer des appels d'offres,
00:19:02 il ne faut pas se faire n'importe quoi, c'est long.
00:19:04 C'est long, mais il faut une volonté politique.
00:19:06 Et c'est le seul endroit en France, moi, pour avoir bien connu la Gap de France,
00:19:09 où les élus, entre guillemets, je vais dire, se tirent dessus,
00:19:11 ce n'est pas le bon terme, parce que quand tu dis...
00:19:13 Mais se tapent dessus systématiquement.
00:19:15 Je prends l'exemple de la Seine-Saint-Denis,
00:19:17 qui est un département en grande souffrance.
00:19:18 Tous les élus de Seine-Saint-Denis, moi, se sont mis d'accord,
00:19:20 droite-gauche, pour dire on avance ensemble,
00:19:22 parce que ce n'est plus possible.
00:19:23 Ils sont tout le temps en train de se faire des croche-pieds pour que ça ne marche pas,
00:19:27 pour que le type n'y arrive pas, pour que la droite se fasse entendre
00:19:29 que la gauche n'y arrive pas, que la gauche fasse tomber l'ordre.
00:19:31 Et c'est ingérable.
00:19:33 Donc, malgré la volonté, malgré l'argent,
00:19:35 avant que ça arrive concrètement sur le terrain,
00:19:37 ça va prendre beaucoup plus de temps qu'ailleurs,
00:19:39 parce qu'il y a une situation politique locale qui est très particulière.
00:19:42 - Voilà, bain de foule pour le président Macron,
00:19:44 qui renoue donc avec le terrain.
00:19:46 Il y a Sabrina Agresti-Hourbach à côté de lui, députée de la circonscription,
00:19:50 qui évidemment a préparé avec lui cette visite.
00:19:53 Louis Dragnel, vous lui rajoutez quelque chose ?
00:19:55 - Je pense que pendant toute la séquence, l'objectif d'Emmanuel Macron,
00:19:59 c'est de montrer quand je m'implique, quand j'y vais, ça marche.
00:20:02 Et ça, c'est quand même une petite musique qu'on entend depuis plusieurs semaines.
00:20:06 - Dans le reportage précédent, ça ne marchait pas vraiment.
00:20:08 - Oui, mais après, si on est honnête,
00:20:10 je pense que le sujet est tellement compliqué,
00:20:13 c'est pas un claquement de doigts qui va permettre de régler le problème.
00:20:17 Et puis, quand bien même il y aurait des sommes d'argent conséquentes,
00:20:20 ça prend énormément de temps.
00:20:22 Vous citiez la question des appels d'offres, des marchés publics,
00:20:25 tout ça est quand même...
00:20:26 S'il faut vraiment refonder Marseille, du sol au plafond,
00:20:30 et régler tous les problèmes en même temps, ça prendra au moins 10-15 ans.
00:20:33 Là, pour le coup, je pense que le sujet est très compliqué,
00:20:36 et demande énormément d'énergie, mais aussi de temps.
00:20:39 Mais voilà, simplement, c'est qu'on a quand même l'impression
00:20:42 que derrière le message subliminal, c'est qu'il y a beaucoup de ministres,
00:20:46 aussi, qui se sont rendus à Marseille, ils ont essayé des choses,
00:20:49 et puis globalement... - Combien il y en a ?
00:20:50 - Globalement, on fait plein d'annonces, mais rappelez-vous,
00:20:53 Jean-Marc Ayrault, Emmanuel Macron, Emmanuel Valls,
00:20:56 tout le monde est venu. - Et que ça n'a pas fonctionné,
00:20:58 et il n'y a que lui, Emmanuel Macron, qui va s'impliquer,
00:21:01 et donc là, pour le coup, cette fois, en tout cas, c'est le pari qu'il fait,
00:21:03 il veut montrer que quand il s'implique, ça fonctionne.
00:21:06 - Encore une fois, Éric Revelle, il n'y a que quand lui s'implique,
00:21:09 c'est ce qu'il veut nous dire, que ça fonctionne.
00:21:12 - Tout l'inertie qu'il y a dans la machine administrative, lui, il peut la surmonter.
00:21:15 - Oui, c'est ça. - Il est plus fort que tout le monde.
00:21:17 - Il y a le côté "je", alors il nous a expliqué qu'il n'était plus Jupiter,
00:21:20 qu'il était Vulcain, vous vous souvenez, il avait changé de dieu,
00:21:22 mais là, en fait, oui, c'est Jupiter incarné qui marche à Marseille
00:21:26 et qui dit, en gros, "je vais résoudre tous les problèmes".
00:21:29 Mais ce que je remarque aussi, c'est qu'en fait, Marseille, à mon avis,
00:21:32 incarne tout ce qu'Emmanuel Macron n'est pas, aussi.
00:21:35 C'est-à-dire, Emmanuel Macron est quelqu'un de surdiplômé,
00:21:40 qui arrive plutôt du nord de la France, qui parle à une élite en général.
00:21:46 Hollande avait dit "c'est le président des riches",
00:21:48 d'autres avaient dit "c'est un banquier d'affaires".
00:21:50 Et en fait, en allant à Marseille, qui est une ville en souffrance,
00:21:53 multiculturelle, populaire, en fait, il essaie aussi, à mon avis,
00:21:58 à bon compte, finalement, même s'il va y passer trois jours,
00:22:02 mais il essaie à bon compte de donner une autre image de lui-même
00:22:06 que celle que la plupart des Français ont en tête,
00:22:08 coupée du peuple, incarnant la réussite absolue, le succès, etc.
00:22:14 Et il va dans une ville en grande souffrance.
00:22:16 Oui, exactement, c'est l'establishment contre une ville ultra-populaire.
00:22:20 Oui, mais une ville ultra-populaire, on règle ses comptes à la Kalachnikov aussi.
00:22:23 C'est ça, ce choc absolu des cultures.
00:22:27 L'élection sécuritaire du déplacement, je trouvais assez faible.
00:22:29 Il a commencé par la PJ, les moumettes, Louis...
00:22:32 Oui, mais en fait, il rappelle des annonces qui ont déjà été faites.
00:22:34 Les 300 policiers en plus et les 32 magistrats en plus,
00:22:42 c'était quelque chose qu'on connaissait déjà.
00:22:44 Et donc, on a l'impression que la seule stratégie,
00:22:47 c'est qu'on va un peu saupoudrer des effectifs, alors c'est toujours mieux que rien,
00:22:50 et on va ajouter des moyens supplémentaires au niveau de la justice.
00:22:54 Mais il manque quand même, il n'y a pas cette espèce de souffle
00:22:57 où il essaie de réinventer complètement la méthode.
00:23:00 Parce que ce dont a besoin Marseille, mais comme énormément de villes en France,
00:23:03 c'est une rupture totale par rapport aux méthodes passées.
00:23:06 Il faut créer quelque chose de nouveau.
00:23:08 Et aujourd'hui, en tout cas, il n'y a pas une stratégie nouvelle qui se dessine.
00:23:11 Mais ça, c'est le problème aussi des services de police
00:23:14 qui sont effectués toujours dans la même logique.
00:23:16 Et quand ils font tomber un point de deal, le point de deal se reconstitue
00:23:19 au même endroit ou à côté dès le lendemain.
00:23:21 Parce que les jeunes sont là pour reprendre la suite.
00:23:24 Aujourd'hui, il y a eu deux gamins de 14 ans qui ont été blessés par un roi-feu.
00:23:28 À Marseille.
00:23:29 À Marseille.
00:23:30 Rappelez-vous quand Manuel Valls était venu, il y avait eu un règlement de compte
00:23:33 à quelques dizaines de mètres de l'hôpital, à la Kalachnikov.
00:23:36 Le trafic ne va pas s'arrêter et ça va être très long.
00:23:39 Donc c'est juste là-dessus où le président aura aussi des comptes à rendre,
00:23:42 même s'il n'est pas responsable du fait que la situation va s'aggraver.
00:23:46 - Ils se mettent tellement en avant.
00:23:48 Il faudra qu'ils rendent des comptes sur le fait que la situation a changé ou pas.
00:23:52 - Les écoles, ça avance. Le logement, ça n'avance pas.
00:23:55 - 40 000 logements indignes.
00:23:57 - Ça n'avance pas tant que ça.
00:23:58 Les constructions neuves sont au ralenti.
00:24:00 La ville est quasiment en état de carence parce que les permis ne sortent pas.
00:24:04 La ville ne sort pas les permis de construire qu'il faudrait sortir.
00:24:07 Je suis sûr que le président au moment où on dira stop,
00:24:09 c'est l'État qui reprend les permis de construire.
00:24:11 Parce que ce qu'il fait aussi, c'est qu'il dit,
00:24:13 mais des fois il y a des élus qui sont défaillants.
00:24:15 Quand les élus sont défaillants, nous l'État on va reprendre le pouvoir.
00:24:17 C'est ça aussi le message qu'il fait passer.
00:24:19 - Bon allez, on va faire une petite pause dans un instant dans Punchline.
00:24:22 On reviendra sur un tout petit échange qu'a eu Emmanuel Macron
00:24:25 avec des mamans et des jeunes.
00:24:28 Et il nous a refait le coup du "il suffit de traverser la rue pour trouver du travail".
00:24:31 Mais avec une pointe d'humour et ça ne fait pas de mal.
00:24:34 A tout de suite dans Punchline sur CNews.
00:24:36 17h30, on est en direct dans Punchline sur CNews.
00:24:41 Le rappel des titres de l'actualité avec Somaya Labidi.
00:24:43 - Evgeny Prigozhin sort de son silence avec un message audio de 11 minutes.
00:24:51 Le chef de la milice Wagner y affirme que son but n'était pas de renverser le Kremlin
00:24:56 mais de sauver son groupe paramilitaire menacé d'être absorbé par l'armée russe.
00:25:00 Il ajoute que les civils rencontrés lors de la rébellion soutenaient le groupe
00:25:04 et que la marche vers Moscou a mis en lumière de graves problèmes de sécurité dans le pays.
00:25:09 Une nouvelle source de pollution, la fumée due aux incendies qui ravagent le Canada,
00:25:14 arrive en France selon la chaîne Météo.
00:25:17 Plusieurs autres pays européens devraient être touchés
00:25:20 comme le Royaume-Uni ou encore l'Irlande.
00:25:22 Depuis le début du mois de juin, les forêts canadiennes sont en proie de gigantesques incendies.
00:25:27 6 millions d'hectares sont déjà partis en fumée depuis le début de l'année.
00:25:32 Et puis le footballeur Benjamin Mendy rejugé pour viol et tentative de viol.
00:25:37 Même s'il a été acquitté en janvier dernier de la plupart des charges qui pesaient contre lui,
00:25:42 restent deux affaires sur lesquelles le jury n'était pas parvenu à un verdict.
00:25:46 Le viol d'une femme de 24 ans en octobre 2020 et une tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
00:25:52 Deux dossiers qui vont être réexaminés pendant trois semaines à partir d'aujourd'hui.
00:25:57 17h31, on se retrouve sur le plateau de Pönchlein.
00:26:00 Encore un tout petit aller-retour à Marseille où le président Macron est toujours en visite.
00:26:03 Vous le savez, pour son plan Marseille en grand.
00:26:05 Écoutez ce qu'il a dit. Il a discuté avec des habitants, il est allé faire un bain de foule,
00:26:09 il a échangé avec des mamans, notamment dans le quartier des Campanules.
00:26:12 Une maman qui lui a dit qu'elle regrettait que son fils ne trouve pas de travail.
00:26:15 Écoute ce que lui a répondu le président Macron.
00:26:18 Mais il veut travailler dans quoi votre fils ?
00:26:20 Il est prêt à travailler serveur ?
00:26:24 Tout, tout, tout.
00:26:25 Mais alors, il dit... Là, franchement...
00:26:28 Quand j'étais plus jeune, vous venez me traverser la rue.
00:26:32 Non, mais...
00:26:34 Non, mais c'est vrai, c'est encore plus nouveau aujourd'hui.
00:26:39 On descend ensemble, on fait le tour du port.
00:26:42 Je serais surpris qu'il n'y ait pas un restaurant ou un café qui cherchent pas.
00:26:45 Il n'a pas d'argent pour aller prendre des transports. Il n'a plus d'argent.
00:26:48 Alors, deuxième sujet.
00:26:49 Ça, on est prêt. Il y a des dispositifs d'aide.
00:26:51 C'est moi qui lui laisse son linge, c'est moi qui lui donne à manger.
00:26:53 Ça, il y a des dispositifs d'aide pour permettre le transport pour aller au boulot.
00:26:56 Mais vous n'allez pas me faire croire qu'il ne va pas trouver...
00:26:58 S'il cherche vraiment un boulot à Marseille, il est prêt à trouver un boulot de serveur.
00:27:01 Il n'y a pas de boulot de serveur. Ce n'est pas vrai.
00:27:03 Mais je n'ai pas dit ça. Je n'ai pas dit ça.
00:27:05 Vous me l'attrapez. Il est où le fiston ?
00:27:07 Il est chez lui...
00:27:09 Il est où chez lui ?
00:27:10 Il habite à côté de la préfecture, en haut, dans une chambre de bonne.
00:27:14 Que vous lui payez ?
00:27:16 Son père lui avait trouvé, mais qu'il ne peut plus payer. Il doit 11 mois.
00:27:20 Tu vas voir un de mes collaborateurs ?
00:27:23 Ce soir, il a un rendez-vous de non-job.
00:27:26 Voilà, c'est à nouveau le "je vais vous trouver du travail", François Buponi.
00:27:30 Et ce soir, il est sur le port. Moi, je vous le signe.
00:27:32 Il va chercher, il va faire des restos.
00:27:34 Et il va trouver un restaurateur qui dit "j'embauche demain".
00:27:36 Parce que c'est vrai que tous les restaurateurs de France,
00:27:39 ou les propriétaires de café que je connais, me disent tous "on manque de personnel".
00:27:43 Ils disent tous "on veut du monde, on veut du monde, on ne le trouve pas".
00:27:45 Là, il va prendre le jeûne au mot, en disant "je t'embauche".
00:27:48 Alors après, il faut voir si le jeûne accepte, et s'il tient le boulot.
00:27:50 C'est un autre sujet.
00:27:52 C'est assez symbolique cette séquence.
00:27:54 Il y a un président qui continue ce qu'il disait en 2018.
00:27:57 Il dit "du travail, il y en a. Allez-y".
00:28:00 Et cette maman qui dit "il n'a pas de sous pour prendre les transports en commun,
00:28:04 mais il y a des aides pour les transports en commun".
00:28:06 Oui, mais voilà. C'est assez symbolique quand même.
00:28:09 Oui, c'est symbolique. Mais ce que François Poubonni dit est vrai.
00:28:12 C'est-à-dire qu'il y a plein de secteurs dans lesquels les gens n'arrivent pas à recruter.
00:28:16 Et notamment avec les vacances estivales, la restauration, l'hôtellerie, les cafés,
00:28:22 tout le monde cherche du personnel.
00:28:24 Alors, je ne sais pas si Emmanuel Macron va vraiment prendre ce jeûne par la main pour l'emmener...
00:28:29 Mais vous savez...
00:28:30 Il y a des chances.
00:28:31 Ce qui est génial, c'est tous les coups de com' qu'on peut faire autour de ça.
00:28:36 Le président va peut-être faire un coup de com' en trouvant un job ce soir à un jeune Marseillais.
00:28:40 Mais je pense que là déjà, on en parle sur ce plateau,
00:28:43 je pense que beaucoup de restaurateurs se mobilisent en disant "non, non, non, non,
00:28:47 venez, venez, moi je l'embauche à condition que les caméras soient là et qu'on voit bien mon enseigne".
00:28:51 Donc c'est coup de com', coup de com'.
00:28:53 Mais en réalité, ce qui est vrai sur le fond quand même, Laurence,
00:28:56 c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup de jobs vacants quand même.
00:28:59 Enfin, il faut le dire.
00:29:01 - Il y en a combien ? Allez-y, dans l'hôtel et la restauration, on parle de...
00:29:03 - Plusieurs centaines de milliers.
00:29:05 - Plusieurs centaines de milliers.
00:29:06 - Plusieurs centaines de milliers.
00:29:07 - J'allais dire 300 000, mais je sais plus si...
00:29:08 - La vraie question qu'a pu poser le président à la maire, mais il n'a pas osé le faire et je peux comprendre,
00:29:11 c'est "mais est-ce qu'il est à Pôle emploi, est-ce qu'il est à la mission locale ?"
00:29:15 Parce qu'en fait, le président, il fait le job du service public de l'emploi.
00:29:18 - Mais c'est son travail de faire ça, sérieusement.
00:29:20 - Non, non, non, c'est pas son travail.
00:29:22 Et comme le service qui le fait ne le fait pas si bien que ça, lui, ça l'énerve, on le connaît un peu,
00:29:27 et donc il veut montrer que quand on veut, on peut, et que lui, il est capable,
00:29:31 alors que normalement, le service devrait le faire.
00:29:33 Parce que c'est ça, le vrai sujet, c'est pourquoi dans une ville comme Marseille,
00:29:35 où des gens cherchent des employés, pourquoi on n'arrive pas à mettre en relation l'offre et la demande ?
00:29:40 - Alors, Louis Dragnel, vous n'êtes pas surpris par cette séquence, quand même ?
00:29:44 - Autant, on peut reprocher plein de choses à Emmanuel Macron par rapport à ce déplacement à Marseille,
00:29:49 mais sur cette séquence en particulier...
00:29:51 - Ah non, mais je ne la câble pas, en plus.
00:29:53 - Non, moi, honnêtement...
00:29:54 - Est-ce que les gens cherchent vraiment, quoi ?
00:29:56 - Oui, moi, je suis d'accord avec ce que dit Éric Reveille,
00:29:58 avec ce que vous disiez à l'instant, François Puponi.
00:30:01 Évidemment, il y a énormément d'emplois, ce qu'on appelle les emplois non pourvus,
00:30:05 les restaurateurs, à l'approche de l'été et des vacances,
00:30:08 expliquent qu'ils n'arrivent pas à recruter,
00:30:10 il y en a certains, d'ailleurs, qui doivent fermer leur brasserie, leur bar,
00:30:13 un certain nombre de jours de la semaine, tout simplement parce qu'ils n'ont pas les personnels.
00:30:16 Et c'est vrai qu'Emmanuel Macron, il est conscient de cette situation,
00:30:20 et savoir qu'il y a un jeune qui cherche un travail n'importe quoi, dit la maman,
00:30:24 serveur dans la restauration, l'hôtellerie,
00:30:27 a priori, ça doit pouvoir se trouver à Marseille,
00:30:30 et je pense qu'il a intérêt, même politiquement,
00:30:32 à montrer qu'il peut débloquer la situation.
00:30:34 - Mais vous savez, même si on est dans une société qui est en grande souffrance,
00:30:37 qui est fracturée, beaucoup de gens ne prennent plus le pouvoir d'achat, etc.,
00:30:41 la petite phrase que rappelait François tout à l'heure,
00:30:43 alors ça va faire un peu "boomer", comme disent les jeunes,
00:30:46 et un peu "conservateur", comme disent les gens de gauche,
00:30:48 mais moi c'est une phrase que m'a toujours dit mon père, par exemple.
00:30:51 "Quand on veut, on peut."
00:30:52 Alors, je ne dis pas, évidemment, que la société a changé,
00:30:55 que c'est peut-être plus compliqué aujourd'hui,
00:30:56 mais dans les réponses de cette maman au président de la République
00:30:59 sur la situation de son fils, je ne l'ai pas trouvé extrêmement percutante.
00:31:02 Je ne vous dis pas que c'est facile de trouver un job, je ne dis pas ça,
00:31:04 mais vous pouvez être dans une chambre de bonne en attendant que ça tombe,
00:31:07 ce qu'a l'air d'être le cas de ce jeune homme, j'en sais rien.
00:31:09 - On n'en sait rien. - Bah si, il a dit qu'il est dans sa chambre de bonne.
00:31:11 Mais si vous voulez trouver un job, vous ne le trouverez pas en étant dans votre chambre de bonne.
00:31:14 Donc "quand on veut, on peut", oui, encore, je pense.
00:31:16 - Alors, ça fait un peu rire, la différence avec Nicolas Sarkozy,
00:31:18 qui faisait un peu ça à Sarkozy, mais lui, au lieu de dire "je vais vous trouver du boulot",
00:31:22 il appelait le patron de Pôle emploi, il le...
00:31:24 - Il le faisait venir. - Il le faisait venir,
00:31:26 il lui disait sa manière de penser devant tout le monde en disant
00:31:29 "vous avez intérêt à régler le problème demain et je vais m'occuper de vous".
00:31:31 Et je peux vous dire que le lendemain, le patron de Pôle emploi, il reçoit le coup de pied.
00:31:33 - Il a trouvé quelque chose. - Ah oui, il avait intérêt.
00:31:35 - Alors, Floor Parra, qui est notre correspondante à Marseille,
00:31:37 nous dit que dans la cité de la Busserine, le taux de chômage est supérieur à 50%,
00:31:41 ce qui est le cas de nombreuses cités marseillaises.
00:31:43 Donc voilà, il y a une réalité quand même, c'est qu'on ne trouve pas de boulot
00:31:45 quand sur le CV, on dit "j'habite à tel endroit à Marseille".
00:31:48 C'est aussi une réalité.
00:31:49 - Oui, mais c'est possible, mais par principe, ça ne doit pas exclure
00:31:52 Ad Vitam et Ternam du marché de l'emploi.
00:31:54 Et moi, je connais des gens qui ont grandi dans des cités vraiment pas terribles
00:31:58 où on pourrait se dire "c'est crainos" et qui ont trouvé du boulot, qui s'en sont sortis.
00:32:02 Il y a plein d'exemples qui montrent aussi que c'est faisable et que c'est possible.
00:32:05 Emmanuel Macron employait souvent cette phrase, cette formulation.
00:32:09 C'est l'assignation à résidence. Il n'y a pas de fatalité.
00:32:12 Moi, j'entends le fait que c'est plus difficile quand on vient de ces quartiers-là.
00:32:16 Et de l'autre côté, il ne faut pas non plus se complaire.
00:32:19 Alors, je sais que c'est un discours qui passe difficilement,
00:32:21 mais ça peut aussi être une forme de facilité de se dire
00:32:24 "de toute façon, je n'y arriverai jamais puisque j'habite à cet endroit-là,
00:32:27 donc je ne tente pas".
00:32:28 Et c'est une espèce de cercle vicieux duquel on ne sort jamais.
00:32:32 - Oui, c'est pour ça qu'on avait essayé de mettre en place le CV anonyme.
00:32:34 Vous vous rappelez, François, que pour Pécony, ça n'a pas marché.
00:32:36 - Pour bien connaître Marseille, sur le port, la quasi-totalité des gens
00:32:40 qui sont embauchés sur le port de Marseille,
00:32:42 qui est un des plus grands convoyeurs d'emploi,
00:32:44 ce sont des gens des quartiers Nord.
00:32:46 Ça fonctionne. Après, il y a des difficultés.
00:32:49 Et puis après, il y a certains jeunes qui préfèrent aller dealer
00:32:51 parce que c'est plus rentable que d'aller se lever le matin
00:32:54 pour aller docker dans le port de Marseille.
00:32:56 Parce que les emplois qu'on leur propose, la restauration, l'hôtellerie,
00:32:59 le port, docker, c'est un endroit difficile, qui sont pénibles.
00:33:02 Quand vous gagnez quatre fois plus en étant devant chez vous et en dealant,
00:33:06 le choix est vite fait.
00:33:08 - Oui, comme disent les jeunes.
00:33:09 En même temps, Éric Revelle, on est face à une situation,
00:33:12 là on parle de Marseille, mais on parle de toutes les autres villes,
00:33:15 taux d'emploi, recherche des jeunes.
00:33:18 Ça fait partie des gros chantiers qu'a lancé le gouvernement,
00:33:21 la lutte contre le chômage.
00:33:22 - Oui, la lutte contre le chômage, c'est un énorme chantier, vous avez raison.
00:33:25 Même si quand même, il faut décortiquer les chiffres de pôle emploi
00:33:29 et voir dans le détail qu'il y a beaucoup de gens qui sont radiés,
00:33:33 des statistiques, en fin de droits, etc.
00:33:35 Tout ça est vrai.
00:33:36 Il y a une réforme aussi de l'assurance chômage
00:33:38 qui a l'air de pousser un peu plus les gens quand même,
00:33:40 quand ils le peuvent, à retrouver un job.
00:33:42 Et puis, il y a le taux de chômage quand même qui recule dans ce pays.
00:33:44 C'est vrai.
00:33:45 Mais au-delà de la question du chômage qui est importante,
00:33:48 notamment pour les jeunes,
00:33:49 il y a à mon avis une vraie crise sociale qui est en train de monter,
00:33:52 et je m'adresse évidemment à l'ancien patron de Lanru,
00:33:55 c'est la crise sociale due au logement.
00:33:56 Quand vous voyez qu'il y a 2,4 millions de ménages en France
00:33:59 qui cherchent un logement social, on ne construit plus...
00:34:02 - Et on n'a jamais aussi peu construit.
00:34:03 - On ne construit plus dans ce pays.
00:34:04 On est devant, à mon avis, une bombe à retardement sociale
00:34:07 absolument incroyable, notamment sur le logement social.
00:34:09 - Bien sûr.
00:34:10 Un tout petit mot, on est avec Sabrina Agresti-Robach,
00:34:12 qui est députée Renaissance des Bouches du Rhône.
00:34:14 Bonsoir, madame la députée.
00:34:16 Vous êtes sur ce déplacement avec le président Macron.
00:34:20 On a entendu cet échange avec une maman
00:34:22 qui disait que son fils ne trouvait pas de travail.
00:34:23 Il lui a dit qu'en gros, il suffit d'aller sur le port
00:34:25 pour trouver du boulot.
00:34:26 Vous allez être avec lui ce soir pour vérifier s'il le fait bien ?
00:34:29 - Ah oui, oui, oui, vous inquiétez pas, j'y serai.
00:34:33 Non, ce qu'il lui a répondu, c'est que...
00:34:36 Est-ce qu'il a une vraie difficulté, il voulait dire,
00:34:39 type frappée d'un handicap ?
00:34:42 Et elle lui a dit, ah non, non, pas du tout,
00:34:44 c'est juste qu'il ne sait pas trop comment faire.
00:34:46 Donc il lui disait, écoutez, il vient avec moi ce soir,
00:34:48 je vous promets que ce soir, on fait un tour ensemble,
00:34:51 et je lui donne rendez-vous.
00:34:52 Et il lui a donné rendez-vous, de toute façon,
00:34:54 les équipes sont occupées, à la préfecture,
00:34:56 justement pour montrer qu'il y a tellement d'offres d'emploi.
00:35:00 Vous savez, Laurence, je reçois tous les jours
00:35:02 des chefs d'entreprise qui cherchent du monde,
00:35:04 et je fais remonter.
00:35:05 Donc la réalité, c'est que moi, j'ai beaucoup,
00:35:07 beaucoup plus d'offres d'emploi que de demandes.
00:35:10 C'est une réalité.
00:35:11 Mais la question, c'est l'information.
00:35:14 On en parlait avec le président de la République.
00:35:16 La réalité, c'est que tout le monde n'a pas accès à l'information.
00:35:18 Et je crois que c'est là où le problème se situe.
00:35:21 Parce que dans ces cités, et notamment, je pense à la Busserine,
00:35:23 c'est 50% de taux de chômage,
00:35:25 nous disait notre correspondante, Laure Parra.
00:35:26 C'est énorme.
00:35:27 Parce qu'on est très bien, oui, oui, absolument.
00:35:29 Mais ce qu'il manque, c'est pareil, la formation,
00:35:31 il manque les connexions, vous savez, les ruptures numériques,
00:35:36 les problèmes de transport.
00:35:38 Je ne vous rappelle pas tous les problèmes des quartiers.
00:35:40 Non, mais là, vous voyez, on vient de sortir d'une séquence Campanul,
00:35:43 donc dans ma circonscription, avec des mamans.
00:35:45 Donc le thème, c'était les mamans courageuses de Marseille,
00:35:47 donc des mamans qui ont perdu leurs enfants
00:35:49 et d'autres qui ne veulent pas les perdre.
00:35:51 Donc des femmes engagées pour leurs petits.
00:35:54 Et elles disaient quoi, vous savez, monsieur le président ?
00:35:57 Elles l'ont tout dit.
00:35:58 Et je vous garantis que ce ne sont pas des macronistes.
00:36:00 On n'a jamais vu un président de la République faire autant pour Marseille.
00:36:03 Continuez et surtout, ne nous abandonnez pas.
00:36:05 C'était ça, le message tout à l'heure.
00:36:07 Et après, il y a la bituserine.
00:36:08 Vous savez, il va accueillir 300 à 400 personnes.
00:36:11 Et croyez-moi, très, très loin d'être des soutiens.
00:36:14 Au contraire, pour que les gens puissent venir le challenger, pointer des sujets.
00:36:18 Et là, par exemple, la soeur de l'une des victimes,
00:36:21 quelqu'un qui a été victime d'un assassinat il y a quelques années,
00:36:25 Karima, qui est avocate, a proposé une idée pleine de bon sens.
00:36:28 Monsieur le président, quand on vient nous annoncer la mort
00:36:31 de l'un de nos proches, de notre frère, de notre fils,
00:36:34 de notre oncle, de notre cousin, on nous dit juste,
00:36:37 prenez, allez à la vade et merci, au revoir.
00:36:40 Elle dit, vous savez, donnez un simple fascicule avec les bonnes informations,
00:36:44 avec les bons numéros, juste pour qu'on sache où se retourner.
00:36:50 C'est tout ce que demande.
00:36:52 Moi, je ne suis pas pour les grandes réformes.
00:36:54 Je suis quand même pour les améliorations du quotidien.
00:36:58 Mais ça ne demande pas finalement grand-chose.
00:37:00 Quand la maman parlait de son fils qui ne trouvait pas du travail,
00:37:02 elle ne disait pas qu'il n'avait pas envie de travailler.
00:37:04 En fait, il ne sait pas comment s'y prendre.
00:37:06 Mais ce n'est pas grave, ce n'est pas une fatalité.
00:37:08 Vous savez, on est dans une période, et vous le voyez mieux que moi,
00:37:11 on n'est pas très loin du plein emploi.
00:37:13 Ça fait très longtemps qu'on n'a pas eu un taux de chômage aussi bas.
00:37:16 Et des recruteurs qui veulent autant et qui ont besoin autant de recruter.
00:37:20 Donc je pense que c'est le moment de connecter tout le monde.
00:37:23 Vous savez, on est dans un moment, il l'a dit ce matin,
00:37:25 il faut retenir ça de son interview, chez vos confrères de la Provence.
00:37:29 Je suis dans l'époque des bâtisseurs.
00:37:32 Et j'ai écouté, si vous permettez, Laurent Seyri-Crevel,
00:37:34 qui disait quelque chose de très juste, parce que lui sait que c'est l'un de mes combats.
00:37:38 Effectivement, le logement est probablement la bombe sociale,
00:37:41 la prochaine bombe sociale, si on n'oblige pas les maires.
00:37:45 Parce que ce sont les maires qui donnent les permis de construire,
00:37:48 et non pas l'État, parce que c'est facile de toujours en appeler à l'État.
00:37:51 J'ai déposé moi-même une PPL assez dure,
00:37:54 qui permettrait en réalité à l'État de reprendre la main
00:37:57 quand les communes, par exemple comme Marseille, sont encore rancées.
00:38:01 En logement.
00:38:02 Éric Crevel, c'est exactement ça que vous disiez.
00:38:05 Oui, bien sûr, bien sûr.
00:38:07 Et on sait votre appétence pour le logement, madame la députée,
00:38:10 mais c'est vrai qu'au-delà de la question de l'emploi, du pouvoir d'achat,
00:38:13 cette crise sociale-là menace à bas bruit.
00:38:15 On ne construit plus.
00:38:16 Et c'est vrai qu'on en parlait avec François Pomponi,
00:38:18 il y a quand même un grand mystère.
00:38:20 Pourquoi est-ce qu'à Marseille, c'est aussi difficile de délivrer un permis de construire,
00:38:25 alors qu'on sait que le président marseillais s'est fait élire,
00:38:28 notamment sur la question du logement ?
00:38:30 Alors là, Éric, vous posez la bonne question.
00:38:33 Comment vous expliquez qu'une mairie de gauche,
00:38:36 et on ne peut pas là reprocher à Benoît Pallante d'être autre chose que très à gauche,
00:38:41 comment vous expliquez que la ville se rende coupable de 38% de logements sociaux ?
00:38:46 38%, ce n'est pas moi qui le dit, c'est le préfet.
00:38:49 Ce qui a permis au préfet d'envoyer une lettre de carence,
00:38:53 vous savez un carencement c'est assez grave pour une municipalité.
00:38:56 Donc c'est juste que, comme on considère par exemple,
00:39:01 et je vous parle vraiment de ce que je connais par cœur, à Marseille,
00:39:03 à Marseille, si vous ne délivrez pas suffisamment de permis de construire,
00:39:07 je vous dis un chiffre, et vous verrez comment c'est frappant.
00:39:09 On est passé de 5000 permis de construire nécessaires par an,
00:39:13 que nous avions, à 500.
00:39:15 Donc une fois que je vous ai dit ça, qu'est-ce que vous voulez ?
00:39:17 Mais pour une raison très simple.
00:39:19 Les maires maintenant disent "on a un PLU, on ne l'applique pas".
00:39:22 On ne l'applique pas.
00:39:23 On ne veut plus délivrer de permis de construire.
00:39:25 Mais pourquoi ?
00:39:26 Mais parce qu'ils ne veulent pas.
00:39:27 Comme il y a les écolos au milieu, il faut plus d'étalements urbains,
00:39:30 il ne faut pas trop construire, il faut verdir,
00:39:33 les promoteurs sont là pour faire de la rente, c'est tout ça.
00:39:36 Et donc des maires refusent des permis de construire conforme au PLU.
00:39:40 Conforme au PLU.
00:39:41 Et effectivement, ça brille à raison, le plan de l'économie du Marnis,
00:39:45 qui est le document d'urbanisme d'une mairie, qui dit "voilà ce que vous avez le droit de faire dans la ville".
00:39:48 Même quand le document le dit, vous avez le droit de le faire, ils disent "nous on ne le fait pas".
00:39:51 D'où l'idée que...
00:39:52 Alors là, parce que la loi actuellement...
00:39:54 Que l'État reprenne la main.
00:39:55 L'État gère le permis.
00:39:57 Mais là, l'idée c'est carrément d'enlever le pouvoir au maire,
00:40:01 et que l'État devienne celui qui accorde le permis dans des villes comme celles-là,
00:40:04 où les maires refusent d'appliquer leur propre texte.
00:40:06 C'est surréaliste, parce que le logement social pour quelqu'un de gauche,
00:40:10 ça devrait tomber sous le sang, Sabrina Gressy-Hourbach.
00:40:13 Écoutez, non, la réalité c'est que je pense...
00:40:16 Regardez, l'adjointe à l'urbanisme a été forcée visiblement de démissionner face à son échec.
00:40:23 La réalité c'est ça.
00:40:25 Et le maire de Marseille a bien fait de reprendre le sujet.
00:40:28 Parce que lui a compris la gravité du moment.
00:40:31 Ce que vient de dire François Pipponi, qui a été maire lui aussi,
00:40:35 évidemment que les PLUI, c'est un document municipal.
00:40:39 C'est eux qui le dessinent.
00:40:40 Et puis moi, le sens de ma PPL, je ne me suis pas bien embêtée.
00:40:44 Pardon, proposition de loi, excusez-moi.
00:40:47 Mais proposition de loi c'est quoi ?
00:40:49 C'est de dire justement à tous ces maires qui n'assument pas leur responsabilité de loger...
00:40:55 Parce que de quoi on lui a parlé ?
00:40:56 De quoi les gens ont parlé au président de la République ?
00:40:59 "Monsieur le président de la République, on ne sait plus où habiter.
00:41:01 On nous refuse des logements, mais en fait on ne les refuse même plus, on nous dit qu'il n'y en a plus."
00:41:05 Donc là, on en est là.
00:41:06 Et le maire a très bien entendu le message, là il était avec nous.
00:41:10 Mais le président de la République avait anticipé, puisque moi ça fait un petit moment que j'alerte.
00:41:15 On peut me reprocher beaucoup de choses, mais moi ça fait bien deux ans et demi que je dis
00:41:18 "Voilà vers quelle catastrophe nous allons courir, et si on ne fait rien,
00:41:22 vous savez ils pourront dire qu'ils veulent sauver la faune et la flore,
00:41:25 qu'ils ne veulent pas pour, vous savez, c'est mon grand combat,
00:41:29 des gens qui ont des moyens, qui viennent habiter là où c'est un petit peu moins cher,
00:41:33 on appelle ça la gentrification.
00:41:34 La gentrification qui ne dit pas son nom, elle se déroule à Marseille et là maintenant sous nos yeux.
00:41:39 C'est une autre raison pour laquelle on refuse les permis,
00:41:43 c'est que si le maire de Marseille veut accorder des permis de construire de logements sociaux,
00:41:47 il a envie de les mettre dans les quartiers nord, là où il y en a déjà beaucoup.
00:41:50 Or on lui dit "Non, il faut les mettre aussi dans d'autres quartiers."
00:41:53 Et là ils disent "Ah non, non, parce qu'on ne va pas aller perturber ces quartiers qui ont envie d'être tranquilles."
00:41:57 Et comme personne ne veut accepter les logements sociaux, les maires nous les confondent.
00:42:00 C'est dans toutes les villes, c'est évidemment pas qu'à Marseille.
00:42:02 Mais Marseille c'est encore plus qu'il y a.
00:42:03 Mais François, François, François, Laurence a raison.
00:42:06 Un dernier mot Sabrina.
00:42:07 Juste un dernier mot. Et justement c'est pour ça que même dans ma circonscription qui est dans les quartiers Est
00:42:12 et qui fait partie des circonscriptions les plus aisées,
00:42:15 justement je suis pour qu'on mette...
00:42:18 Et on appelle ça la mixité sociale.
00:42:21 Merci beaucoup Sabrina Gressir-Robach d'avoir pris un petit peu de temps au milieu de cette visite d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:42:28 Il y a aussi cette idée quand même, j'aimerais qu'on y revienne,
00:42:30 sur ces amendes qu'on va pouvoir payer en liquide ou en carte bancaire quand on est consommateur de cannabis.
00:42:35 On fait le point avec ce sujet et puis on en débat ensuite.
00:42:38 S'attaquer plus efficacement au portefeuille des consommateurs de drogue.
00:42:44 Une mesure qui devrait être mise en place à la rentrée.
00:42:48 Une réforme va être prise par décret, pas simplement pour Marseille.
00:42:51 Cette fois-ci je vous rassure c'est France entière,
00:42:53 qui va nous permettre le paiement par carte bancaire ou en espèces immédiat.
00:42:56 Ce décret sera publié, je le disais, début septembre.
00:43:00 Les policiers et les gendarmes seront équipés de terminaux de paiement électronique
00:43:04 pour procéder à ce paiement immédiat.
00:43:06 Dorénavant, les consommateurs détenteurs de stupéfiants sur eux
00:43:09 devront s'acquitter immédiatement d'une amende de 200 euros pour une première consommation.
00:43:14 L'infraction sera également inscrite au casier judiciaire, comme c'était déjà le cas aujourd'hui.
00:43:19 Un moyen de lutter plus efficacement contre les consommateurs, les Français sont peu convaincus.
00:43:25 Efficace, j'en sais rien, on ne s'abaissera pas.
00:43:28 Oui, je pense que déjà, j'espère que ça réduira,
00:43:31 ou ils ne se mettront pas aussi sur le domaine public pour le faire,
00:43:35 parce que c'est ça qui nous dérange.
00:43:37 C'est pas sûr, la répression, je ne suis pas sûre que ça marche toujours.
00:43:41 Depuis septembre 2020, 350 000 procès vers bout ont été dressés en France,
00:43:46 mais seulement 35% d'entre eux sont réglés.
00:43:50 François Péponi, c'est vrai que ça laisse songeur, cette idée-là de faire payer en liquide ou en carte bleue.
00:43:56 Les amendes, alors c'est quoi les amendes profétaires ?
00:43:58 C'est 100, 150 euros ?
00:44:00 250 euros, c'est des sommes conséquentes.
00:44:03 Mais c'est vrai que c'est un message qui est contre-intuitif
00:44:07 par rapport au message que le président de la République veut porter à Marseille
00:44:10 de lutte contre les trafics, parce que ce qu'il y a à dire à ceux qui consomment,
00:44:13 et donc qui font vivre les trafics,
00:44:15 "on va vous prendre, vous allez payer tout de suite,
00:44:17 et puis il y aura le casier judiciaire, très bien, vous pouvez partir."
00:44:20 Ceux qui viennent consommer, ils paieront, et puis voilà, ils s'en iront.
00:44:24 Et les policiers, imaginez la scène dans la rue,
00:44:26 des policiers qui interpellent un consommateur,
00:44:29 voire éventuellement un dealer qui dit "j'ai la drogue sur moi,
00:44:32 mais je suis consommateur, donc faites-moi payer mon amende",
00:44:34 et qui paye en espèces avec l'argent du deal.
00:44:37 Je ne suis pas sûr que tout ça aille très loin à la fin,
00:44:40 parce que ça va être très compliqué, et pour les policiers,
00:44:42 vous le voyez dans la rue, taper sur la machine,
00:44:46 vendre le ticket, faire un reçu,
00:44:48 c'est juste en termes de procédure aussi très compliqué.
00:44:51 - Et puis je rajoute quand même, si un policier a beaucoup de liquide sur lui,
00:44:55 est-ce qu'il ne devient pas une cible ?
00:44:57 - Il est déjà une cible, le policier.
00:44:59 - Non, mais bien sûr, vous savez, à une époque où les allocations familiales
00:45:02 étaient distribuées par un facteur, il y a eu plein de...
00:45:08 parce qu'on savait qu'il y avait du liquide dans sa sacoche,
00:45:10 il y a eu plein d'histoires autour de ça.
00:45:11 Les policiers qui vont se retrouver au bout d'une journée bien remplie...
00:45:15 - Je suis pas sûre que ça va se faire, mais bon...
00:45:16 - Non, mais ça... - Sur le liquide...
00:45:18 - On marche sur la tête, moi je pense qu'on peut...
00:45:21 - Non, mais ça ne verra pas vraiment le jour où on sait,
00:45:23 on le sait tous, autour de la tête.
00:45:25 - Oui, mais alors pourquoi faire une grande annonce,
00:45:26 une grande éloquence ?
00:45:27 - On sait bien que c'est objectivement plutôt de la communication.
00:45:29 Moi, ce qui me gêne dans l'histoire aussi, c'est plus aussi sur un plan moral,
00:45:34 c'est-à-dire que combien même ce système fonctionnerait ?
00:45:37 Globalement, les dealers, ça les arrange, alors qu'on vient tout à fait
00:45:40 payer 200 euros, qu'est-ce que c'est ?
00:45:42 - Mais c'est le dealer qu'on va...
00:45:43 - Non, ou même un... - Un consommateur, quoi.
00:45:45 - Le dealer est souvent un consommateur aussi.
00:45:47 - Le dealer est souvent un consommateur, il peut dire "moi je suis consommateur".
00:45:49 - C'est ça.
00:45:50 - Bon, voilà, c'est 200 euros, déjà c'est une personne qui est prête à prendre des risques.
00:45:55 Moi, je pense qu'il faut davantage pénaliser, parce qu'en fait, c'est ça le fond du sujet.
00:45:59 On a voulu "dépénaliser", ça ne veut pas dire légaliser la consommation de drogue,
00:46:05 mais si vous renforcez les peines de prison et que vous les appliquez réellement,
00:46:10 là pour le coup, je pense que ce sera beaucoup plus dissuasif que les sanctions.
00:46:14 Et puis, on parlait aussi, vous savez, beaucoup depuis notamment l'affaire Palmade
00:46:18 avec la généralisation de la consommation des trafics de stupéfiants,
00:46:23 le fait que maintenant tous les milieux sociaux, toutes les catégories sociales
00:46:27 sont concernées par la question de la consommation de stupéfiants.
00:46:31 Et en fait, je trouve que c'est trop facile de "pouvoir simplement régler son amende"
00:46:37 et puis tout est réglé.
00:46:39 Moi, je pense vraiment que, normalement, il y a une peine de prison qui est d'un an d'emprisonnement
00:46:43 et de 3 750 euros d'amende qui sont prévus quand même dans le code pénal.
00:46:48 Je trouve que c'est sans doute plus dissuasif que de simplement payer l'amende de 200 euros.
00:46:53 Et c'est encore un peu comme pour l'emploi.
00:46:55 Trouver des places de prison, peut-être.
00:46:57 Et ensuite, l'application des peines, mais on en revient toujours au même sujet.
00:46:59 Mais c'est parce qu'il n'y a pas assez de places de prison qu'on doit arrêter.
00:47:02 Mais c'est encore un constat d'échec.
00:47:04 On constate que l'administration fiscale ne peut pas recouvrir plus de 35% des amendes.
00:47:10 Ça ne marche pas. Et plutôt que de dire "ils vont faire en sorte que ça marche",
00:47:13 on dit "puisqu'ils n'y arrivent pas, demandez aux policiers de le faire".
00:47:16 Donc, plutôt que de dire "au fisc, ou à la justice, ces amendes, il faut aller les chercher".
00:47:21 Débrouillez-vous, mais il faut qu'il y ait 100% de gens qui paient.
00:47:24 - Vous envoyez les agents du fisc dans les cités ?
00:47:26 - Non mais il y a des prévénements sur compte bancaire, on doit être capable de trouver.
00:47:30 Quand vous avez une amende au niveau du code de la route,
00:47:33 ils savent vous retrouver, prélever, vous avez interdétenteur.
00:47:36 On sait faire ça.
00:47:38 Et là on dit "ceux qui consomment, on n'en fait que 35%, maintenant on va charger les policiers".
00:47:42 C'est un peu comme pour Pôle emploi, qui n'arrive pas à faire en sorte qu'il y ait une adéquation entre l'offre et la demande,
00:47:46 et c'est le président qui va chercher l'emploi.
00:47:48 - Plus ou plus pour la police.
00:47:49 - Exactement. Il y a déjà toutes les missions de la terre sur le dos.
00:47:51 Allez, une petite pause.
00:47:52 On se retourne dans un instant dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:47:54 A tout de suite.
00:47:55 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:48:00 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:48:02 Emmanuel Macron à Marseille pour montrer qu'il tient ses engagements.
00:48:05 5 milliards d'euros annoncés il y a deux ans.
00:48:08 Et qu'est-ce qui a changé dans la vie quotidienne des habitants ?
00:48:10 Pas grand-chose pour ceux qui vivent au rythme des Kalachnikovs et des morts dans les règlements de comptes.
00:48:14 Parmi les annonces présidentielles, on revanche la possibilité de payer en carte bancaire les amendes en cas de consommation de cannabis.
00:48:21 On va donc transformer les policiers en percepteurs.
00:48:23 C'est sûr que cela va bouleverser le paysage du trafic de drogue dans notre pays.
00:48:26 On va en débattre, ce soir, dans Punchline.
00:48:29 On parlera aussi de Marion Cotillard, qui estime vivre dans un État en pleine dérive sécuritaire.
00:48:34 Elle apporte son soutien absolu au mouvement dissous les soulèvements de la terre.
00:48:38 On parlera aussi de la milice Wagner, qui va continuer ses opérations au Mali et en Centrafrique,
00:48:43 après la tentative de coup d'État raté contre Poutine.
00:48:47 Et enfin de la Wemby Mania, ce joueur de basket français prodige de plus de 2,20 mètres qui vient d'intégrer la NBA.
00:48:54 Voilà pour le menu ce soir. Tout de suite le rappel des titres de l'actualité des 18h.
00:48:58 [Musique]
00:49:10 Il est pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
00:49:13 Emmanuel Macron lance donc l'acte 2 de son plan Marseille en grand.
00:49:17 Une visite de trois jours qui a commencé par l'hôtel de ville de Marseille, puis par la prison des Beaumettes.
00:49:22 Le président en a profité pour annoncer de nouveaux moyens contre le trafic de drogue.
00:49:26 La lutte contre le trafic de drogue, une lutte prioritaire et collective pour le président de la République,
00:49:31 qui s'est ensuite rendue dans la cité des Campanules pour échanger avec les habitants.
00:49:35 Une audience concernant le port du hijab sur les terrains de sport a eu lieu aujourd'hui au Conseil d'État.
00:49:40 Le collectif des hijabeuses réclame le droit de jouer voilé lors des compétitions sportives.
00:49:46 Une audience décisive qui intervient à 13 mois du début des JO. La décision sera rendue dans deux semaines.
00:49:51 Une infirmière blessée par un tir de carabine. Les faits se sont produits ce matin vers 9h dans la commune de Lavore,
00:49:57 située dans le département du Tarn. Agée de 58 ans, la victime a été transférée au CHU de Toulouse avec un pronostic vital engagé.
00:50:04 Le suspect est un septuagénaire posté à l'entrée du domicile de l'infirmière.
00:50:08 Il est soupçonné de lui avoir tiré dans l'abdomen à deux reprises.
00:50:13 Et puis Yevgeny Prigojin sort de son silence. Dans un message audio de 11 minutes,
00:50:18 le chef de la milice Wagner affirme que le but de cette mutinerie n'était pas de renverser le Kremlin,
00:50:22 mais de sauver son groupe paramilitaire menacé d'être absorbé par l'armée russe.
00:50:27 De son côté, Vladimir Poutine est réapparu pour la première fois dans une vidéo diffusée aussi par le Kremlin,
00:50:32 et dans laquelle il ne fait pas mention, même pas un mot, sur ce soulèvement armé qui a ébranlé l'espace de quelques heures la Russie.
00:50:39 Voilà pour les grands titres de l'actualité. Il est 18h01, pardon.
00:50:43 On est avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1. Bonsoir Louis.
00:50:46 - Bonsoir Laurence. - François Puponi, ancien député, bonsoir.
00:50:49 Nous avons été rejoints par le commissaire David Lebars, bonsoir.
00:50:51 - Bonsoir. - Merci d'être avec nous, Eric Hrovec, journaliste et écrivain.
00:50:54 On commence par Marseille, si vous le voulez bien, commissaire, puisque le chef de l'État y est pour trois jours, on l'a compris.
00:50:59 Laure Parra se trouve sur place avec Olivier Gangloff. Bonsoir Laure.
00:51:02 Où est-ce que le président en est de son périple à Marseille ?
00:51:09 Alors il est actuellement en train de visiter le chantier de rénovation urbain, un chantier qui concerne la cité de la Busserine.
00:51:17 Ici précisément, nous sommes dans le gymnase de la Busserine. Il y a beaucoup d'invités présents.
00:51:24 400 personnes ont été sélectionnées et elles attendent. Au moment où on se parle, le président de la République, il va venir échanger avec elles.
00:51:32 Alors il y a des chefs d'entreprise, il y a des responsables d'associations, il y a des familles également de différents quartiers marseillais.
00:51:39 A noter tout de même qu'il y avait de nombreuses personnes présentes dehors, derrière les barrières,
00:51:44 et qui voulaient rentrer dans ce gymnase pour assister au débat qui va avoir lieu.
00:51:49 Et ces personnes, parce qu'elles n'ont pas été accréditées et choisies par la préfecture, ne peuvent pas avoir accès.
00:51:54 Donc elles étaient un petit peu contrariées. Elles disaient "comment ça, il vient dans notre quartier et on ne peut pas y avoir accès ?"
00:51:59 Ce sera sûrement question, puisque c'est la thématique du jour de sécurité.
00:52:02 Laurence, ici dans le gymnase, lors du débat, mais probablement aussi de logement ou encore de transport.
00:52:07 Absolument, et aussi de caméras de vidéosurveillance. Vous me rappeliez, Laura Parra, à quel point c'était important.
00:52:12 Et la ville en manque, c'est ça, Laura ?
00:52:14 Alors les caméras de surveillance, on a été accueillis au centre de vidéosurveillance en Grande-Pompe, par le maire et la préfète de police,
00:52:23 lorsqu'ils ont déployé les 50 premières caméras financées par l'État.
00:52:27 Le maire de la ville nous avait expliqué qu'il y avait 1600 caméras en place dans la ville,
00:52:31 mais que parmi les 1600, certaines étaient dans prépiteux états, donc il fallait absolument les retaper.
00:52:37 D'autres, des dizaines d'autres doivent être installées, et visiblement, Emmanuel Macron a souligné qu'il trouvait que c'était un petit peu trop long,
00:52:44 qu'il fallait accélérer pour l'installation de ces nouvelles caméras, parce que ces caméras soutiennent le travail de la police au quotidien.
00:52:51 Eh bien, merci beaucoup pour ces précisions.
00:52:53 Alors, par Louis Dragnel, la sécurité, il y a le logement bien sûr, mais la sécurité c'est le cœur du déplacement présidentiel,
00:52:58 parce qu'on parle quand même de 23 morts depuis le début de l'année dans les règlements de comptes à Marseille, c'est un record historique pour l'instant.
00:53:04 Ah, c'est un record historique, et puis on le sait bien, tout est lié.
00:53:07 C'est-à-dire qu'une ville dans laquelle la sécurité est assurée, le développement économique se fait beaucoup plus facilement,
00:53:12 le désenclavement de certains quartiers également, donc c'est vraiment le nerf de la guerre, c'est le cœur du sujet,
00:53:17 et ce qui est vrai, c'est que les annonces d'Emmanuel Macron, moi je les trouve pas, je trouve pas qu'elles soient en rupture par rapport...
00:53:22 Alors on parle de 330 policiers...
00:53:24 Voilà, plus 300 policiers...
00:53:25 32 greffiers, magistrats...
00:53:27 Absolument, alors sachant qu'on n'a pas le solde, c'est-à-dire qu'il y a des policiers qui arrivent, mais il y en a aussi qui partent.
00:53:33 Mais en tout cas, voilà, non mais globalement c'est quand même des annonces plutôt positives, plus 300 policiers et 32 magistrats,
00:53:39 mais en fait la difficulté c'est qu'on a l'impression quand même à Marseille, comme dans beaucoup de villes de France, il faut une rupture en matière de sécurité,
00:53:45 et pour l'instant on n'a pas un discours de rupture, on n'a pas de volonté de casser complètement ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui,
00:53:51 et de tenter une nouvelle idée, un nouveau projet.
00:53:54 Et donc c'est vrai que ça ressemble un peu, moi je vois les policiers que j'ai pu appeler aujourd'hui,
00:53:59 ils me disaient "bon bah voilà, c'est une énième visite présidentielle",
00:54:03 et ils ont pas l'impression que ça va changer grand chose à leur vie.
00:54:05 Alors on en a un de policier, et pas n'importe lequel, le commissaire de Marse, ça suffit, 300 policiers en plus, ou il en faudrait 3000 ?
00:54:12 Non, pour Marseille ça suffira jamais, pour le coup j'aime pas toujours agiter ce levier du nombre de policiers,
00:54:19 on en parlait un peu avant d'être en direct, je crois qu'il faudrait que l'État un jour soit en mesure,
00:54:25 alors il y a des freins aussi internes, mais en mesure de déplacer, peut-être provisoirement, des forces,
00:54:31 comme on le fait en ordre public par exemple sur un grand événement, ce qu'on va faire pour les JO,
00:54:34 de considérer que Marseille c'est une priorité sur le plan judiciaire et criminel,
00:54:38 et il faudrait être capable de déplacer des forces d'investigation, des magistrats, des greffiers,
00:54:43 sur des périodes de 6 mois, et pas forcément que d'affecter, parce qu'affecter c'est un temps long,
00:54:46 effectivement ce qu'a dit Louis Dragnel, une fois qu'on a affecté les gens, il y a aussi ceux qui partent,
00:54:50 qui soit partent en retraite, soit partent ailleurs, quand on veut faire la priorité des priorités,
00:54:55 c'est pas avec un cheminement normal de l'administration qu'on va y arriver,
00:54:58 après tout ce qui est dit aujourd'hui c'est toujours mieux, d'avoir des renforts, d'avoir des nouvelles mesures,
00:55:04 j'imagine qu'on va parler de l'amende forfaitaire délictuelle, etc,
00:55:06 mais le sujet de la drogue à Marseille, de l'économie souterraine, il est tellement gigantesque,
00:55:10 moi ce que j'aime c'est la phrase "responsabilité collective",
00:55:12 parce que derrière responsabilité collective, j'ouvre tout de suite le champ de la responsabilité au-delà de la police.
00:55:17 C'est-à-dire des consommateurs ?
00:55:19 Non, déjà des partenaires avant de s'attaquer aux bonnes cibles, la mairie, quand on entend le nombre de caméras à Marseille,
00:55:25 le retard pris sur une ville comme Marseille, alors la caméra c'est pas l'identification assurée d'un voyou,
00:55:29 mais ça permet de piloter des patrouilles, quand vous voyez qu'il y a des points de rassemblement,
00:55:32 des points de deal, des cités qui sont entravées par des voyous,
00:55:36 les caméras, quand elles sont bien positionnées, permettent d'orienter les patrouilles et de régler les problématiques d'ordre public.
00:55:40 Mais il les casse les caméras, vous le savez parfaitement.
00:55:42 J'ai travaillé dans des villes où c'est soi-disant cassé, et une fois qu'on les installe bien et qu'on fait les choses bien,
00:55:47 on arrive à travailler, y compris dans des quartiers très difficiles.
00:55:50 C'est les feuilles qui poussent l'été.
00:55:52 Oui, mais ça aussi c'est une question...
00:55:54 Les feuilles des arbres !
00:55:55 Ça peut paraître un détail, mais c'est pas un détail.
00:55:57 Je me souviens, au président de la police de Paris, ils me disaient "mais quel enfer avec l'été,
00:56:01 parce qu'il y a les feuilles des arbres qui poussent, et souvent qui gênent la visibilité des caméras positionnées".
00:56:06 Non mais ce qui est très révélateur sur les caméras, le président dit "ça va pas assez vite".
00:56:10 Mais pourquoi ça va pas assez vite ?
00:56:11 L'État finance 80%, donc il dit à la collectivité locale "je vous donne 80% pour le faire".
00:56:16 Mais si la collectivité locale ne lance pas l'appel d'offres pour mettre les caméras, il se passe rien.
00:56:21 Et c'est ça la difficulté à Marseille.
00:56:23 Voilà, 50 caméras de plus...
00:56:25 Mais ça valent pas, on va pas se dire...
00:56:27 Mais oui, parce qu'ils ont avancé à marcher sur 800 caméras, rénovées toutes les...
00:56:32 Voilà, mais comme ils ne le font pas vraiment, ben ça traîne.
00:56:35 Éric Revel.
00:56:36 Sur les caméras, il y a peut-être aussi une question historique d'idéologie,
00:56:39 parce qu'on sait que les mairies de gauche, par exemple, M. Pomponi, au début en tout cas,
00:56:44 montrait du doigt, je me souviens, Balcanie à Levallois en disant "mais quelle horreur, il atteint la liberté de circuler", etc.
00:56:51 Donc il y a aussi ce biais idéologique, et Printemps-Marseillais, qui est quand même un conglomérat de gauche,
00:56:57 gauche, si vous voulez, Sidmer a dit "je vais lancer un appel d'offres pour vous mettre 100 caméras de plus",
00:57:02 à mon avis, la majorité de la ville va s'en tirer.
00:57:05 Et une arte de nourrir politique.
00:57:06 Ah mais d'accord, ben oui.
00:57:07 Mais c'est sûr.
00:57:08 Mais c'était ça aussi, François Pomponi, la situation politique de Marseille est telle que c'est ingouvernable.
00:57:14 N'oubliez pas que Mélenchon était député de Marseille, que Bonpar est député de Marseille,
00:57:17 donc que la présence de la NUPES sur Marseille est très forte.
00:57:20 Et que eux, ils n'ont pas envie de rentrer dans cette logique-là.
00:57:22 Et ben voilà.
00:57:23 Commissaire Lebar.
00:57:24 Et c'est pour ça que certaines villes ont intelligemment repris l'appellation "vidéoprotection" et non pas "vidéosurveillance",
00:57:28 ça faisait moins peur pour ceux qui étaient soi-disant surveillés par Big Brother.
00:57:31 Moi j'ai fait des réunions de quartier par centaines dans les endroits où j'ai travaillé,
00:57:34 j'ai jamais vu des habitants se plaindre de la vidéoprotection.
00:57:37 Au contraire, tout ce qu'ils peuvent faire en sorte d'améliorer leur quotidien, ils sont demandeurs.
00:57:40 Donc il faut arrêter ces conflits politiques.
00:57:42 Il y a plein de villes qui ont basculé dans ce plan de vidéoprotection.
00:57:44 C'est garanti, il y a des leviers juridiques, c'est protégé par la loi,
00:57:47 il y a des conditions de conservation des images.
00:57:49 Bon voilà, les choses sont maintenant, je crois, rentrées dans les mœurs.
00:57:51 Les villes ont retard, doivent rattraper leur retard.
00:57:53 Et en plus, quand on se balade avec son téléphone portable, on se fait tracer absolument partout.
00:57:57 Évidemment, quand on achète quelque chose sur Internet, pareil, toutes les données vont dans la data.
00:58:02 On aimerait pouvoir tracer aussi bien du côté des forces de l'ordre nos délinquants.
00:58:04 Oui, pas faux. Allez, on fait une toute petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:58:07 On va parler de... Ah, je sens que ça va vous plaire.
00:58:09 L'amende que vous allez pouvoir percevoir en liquide ou en carte bancaire, messieurs les policiers,
00:58:14 ça va être facile, je sens, ça va vous faciliter la tâche.
00:58:17 Ça me plaît déjà.
00:58:18 En cas de consommation... Oui, je sens que ça vous plaît.
00:58:20 En cas de consommation de cannabis, à tout de suite dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
00:58:23 8h14, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1,
00:58:28 toujours avec le commissaire Lebar, c'est Eric Revelle, François Puponi et Louis de Ragnel.
00:58:32 Alors, l'idée du jour, commissaire Lebar, c'est donc...
00:58:35 Alors, c'est vraiment... Déjà, Eric Revelle, il est calme.
00:58:37 Non, non, non, non, je ne vais pas écouter un professionnel, mais...
00:58:39 Gentiment, évidemment.
00:58:40 Vous allez donc, les policiers, c'est ce qu'a annoncé le président Macron,
00:58:42 je pense qu'on va juste écouter le sonore d'Emmanuel Macron, ce qu'il a dit ce matin,
00:58:45 parce que ce sera aussi simple.
00:58:47 Il dit, en gros, que vous allez pouvoir, vous, les policiers,
00:58:50 désormais, percevoir directement les amendes pour les consommateurs de cannabis.
00:58:54 Écoutez exactement comment il a formulé les choses, et puis je vous passe la parole ensuite.
00:58:57 À compter de la fin de l'été, une réforme va être prise par décret,
00:59:02 pas simplement pour Marseille, là, cette fois-ci, je vous rassure, c'est France entière,
00:59:05 qui va nous permettre le paiement par carte bancaire ou en espèces immédiat,
00:59:09 et qui sera... Donc, ce décret sera publié, je le disais, début septembre.
00:59:13 Les policiers et les gendarmes seront équipés de terminaux de paiement électronique,
00:59:16 pour procéder à ce paiement immédiat.
00:59:19 Alors, ce n'est pas une blague, c'est la réalité, ça vient donc d'être annoncé par le président Macron.
00:59:24 Vous en pensez quoi, commissaire Lebars ?
00:59:27 Bon, je vais essayer de rester sérieux, parce que je sais que ça sourit sur le plateau.
00:59:31 Ça ne fait pas sourire les policiers. Voilà, premier point.
00:59:34 Parce que ce n'est pas des percepteurs, c'est un terme, je crois, que vous avez déjà employé,
00:59:38 et c'est, au-delà du terme percepteur, ça crée des difficultés.
00:59:41 C'est-à-dire qu'encaisser de l'argent, c'est un autre métier.
00:59:43 Soit c'est par carte bancaire, comme le dit le président,
00:59:46 et il faut le terminal, puis il faut donner un récipicier,
00:59:49 et c'est pareil d'ailleurs pour les espèces, il faut de toute façon, à un moment, laisser une trace.
00:59:52 Donc ça fait du policier un percepteur, et ça lui met une lourde responsabilité sur les épaules.
00:59:56 Après, il y a l'efficacité.
00:59:58 L'efficacité, je vais rappeler quand même ce que c'est que l'amende forfaitaire délictuelle.
01:00:01 D'abord, il faut que la personne visée par l'amende forfaitaire délictuelle, y consente.
01:00:05 Si elle refuse, c'est le droit commun qui s'applique, c'est garde à vue, on ramène au commissariat.
01:00:09 Il faut y consentir.
01:00:11 Il faut, pour pouvoir y consentir, avoir une pièce d'identité et signer.
01:00:15 J'aime autant vous dire qu'on a un paquet de voyous.
01:00:17 Je prends "voyous" en termes un peu excessifs et extrêmes,
01:00:19 parce que je finirais sur les gens qui respectent la loi,
01:00:21 c'est-à-dire ceux qui vont aller se faire piquer la main dans le sac,
01:00:23 acheter un peu de shit, et qui vont se dire que finalement, il faut payer l'amende.
01:00:25 Ça va s'appliquer à une très faible partie de la population.
01:00:28 Ceux qui savent comment ça se passe, ils préfèrent aller au commissariat,
01:00:31 ils savent que ça dure une heure ou deux, c'est une heure ou deux de perdu,
01:00:33 mais c'est pas 250 euros.
01:00:34 - Et c'est terminé après, on vous laisse repartir.
01:00:36 - C'est-à-dire que quand l'OPJ appelle le magistrat pour dire
01:00:38 "On a attrapé monsieur X, Y avec 5 grammes de shit,
01:00:41 il veut pas payer l'amende, qu'est-ce que j'en fais ?"
01:00:43 Le magistrat va dire "Vous mettez ça dehors".
01:00:45 Donc ils préfèrent cette option-là, plutôt que de payer l'amende,
01:00:48 ils préfèrent perdre du temps que de payer 250 euros.
01:00:50 C'est pas applicable non plus aux mineurs, ce qui est regrettable d'ailleurs,
01:00:52 on pourra aussi parler des mineurs.
01:00:53 - Ils peuvent pas payer d'amende aux mineurs.
01:00:54 - Non, c'est illégal, ils sont pas prévus dans ce champ d'application.
01:00:56 Donc vous voyez, une fois qu'on a balayé tout ça, l'AFD, d'accord,
01:01:01 il faut maintenir les amendes forfaitaires délictuelles
01:01:03 dans un processus global de lutte contre les stupéfiants,
01:01:06 mais ça va s'adresser à des gens qui vont se faire attraper une fois,
01:01:09 ils sont allés acheter du cannabis, ils tombent sur le policier,
01:01:11 ils se disent que c'est plus rapide comme ça, ils vont payer l'amende,
01:01:13 mais c'est une toute petite partie de la population,
01:01:15 avec toutes les contraintes que je vous ai décrites.
01:01:17 Donc moi ce que je regrette, c'est que ça aille pas plus loin,
01:01:20 une fois de plus, c'est-à-dire simplification de procédures pénales,
01:01:22 comme on le recommande et on le revendique à chaque fois,
01:01:25 un terminal, non pas pour faire payer,
01:01:27 mais un terminal où vous connectez une identité,
01:01:30 et puis vous allez ensuite enclencher une amende
01:01:33 qui va elle tomber directement soit sur le salaire,
01:01:35 soit sur le compte en banque de l'auteur,
01:01:37 mais sans, voilà, un avis à tiers détenteur,
01:01:39 ça existe dans d'autres procédures,
01:01:40 mais ne pas imposer au policier le fait d'avoir des échanges d'argent
01:01:43 qui vont être uniquement des sources d'ennui.
01:01:45 Je vous passe toutes les plaintes qu'il va y avoir,
01:01:47 des gens de malhonnêtes qui vont dire qu'on leur a piqué de l'argent,
01:01:49 qu'il manque ceci, qu'il manque cela, on va jamais en sortir.
01:01:52 D'autant que Louis Dreynel a eu l'idée de suggérer
01:01:55 le fait que les délinquants viennent avec des pièces jaunes, c'est ça Louis ?
01:01:58 Non, non, non, c'est pas moi qui fais…
01:02:00 Moi je ne fais pas de tuto pour les dealers, rassurez-vous.
01:02:02 En revanche, c'est ce que m'expliquaient plusieurs policiers
01:02:06 que j'ai appelés cet après-midi, et qui me disent,
01:02:08 mais s'ils veulent vraiment nous embêter,
01:02:09 ils peuvent tout à fait fumer un joint devant nous,
01:02:11 arriver avec des sacs e-spac remplis de pièces jaunes,
01:02:14 et nous demander de compter, à la fin évidemment,
01:02:16 tout ce qui est grotesque et ridicule,
01:02:18 simplement pour dire qu'à priori ça ne verra en fait…
01:02:21 jamais le jour, à part…
01:02:23 Attendez, c'est annoncé solennellement par le président de la République, Louis !
01:02:25 Alors vous allez voir, dans les prochains jours,
01:02:27 il y aura des reportages pour expliquer comment ça fonctionne.
01:02:29 Effectivement, il y aura des policiers qui expliqueront comment ça fonctionne.
01:02:32 Rendez-vous dans un an, et on verra combien de policiers utilisent…
01:02:35 Rendez-vous même dans 10 ans !
01:02:36 … les terminaux de paiement, combien d'amendes ont été recouvrées en plus…
01:02:39 Moi ma question, elle est simple, pour en trouver le bon lien.
01:02:41 En réalité, conceptuellement, l'idée n'est pas idiote !
01:02:43 Mais non, mais après le…
01:02:45 Non mais la mise en œuvre…
01:02:46 Mais la mise en œuvre est impossible !
01:02:47 Les légions de petits hommes gris qui ont mis en place cette idée-là !
01:02:50 Qui a eu cette idée-là ?
01:02:52 Ceux qui ont imaginé ça disent "35% des amendes sont payées,
01:02:55 donc on n'est pas assez efficace".
01:02:57 Or, si on les fait payer tout de suite, on retrouvera les 35%,
01:03:00 c'est les mêmes qui vont payer.
01:03:02 Aujourd'hui, il n'y a que 35% de gens qui payent l'amende.
01:03:04 Mais pourquoi ? Il suffit donc de simplifier les procédures de recouvrement,
01:03:07 parce qu'elles sont effectivement un peu trop lourdes,
01:03:09 pour faire comme pour le délit routier,
01:03:12 et on va, quand vous avez une amende, un PV,
01:03:14 on va vous prendre sur votre compte bancaire si vous payez pas,
01:03:16 il y a des relances, etc.
01:03:17 Et si le président aurait pu annoncer,
01:03:19 on va simplifier les procédures de recouvrement,
01:03:21 pour que les amendes soient effectivement payées.
01:03:23 Parce que c'est vrai que ce n'est pas normal que 35% des amendes soient payées.
01:03:26 On lui a inventé, mais le policier n'a qu'à inclaisser tout de suite.
01:03:29 Imaginez la scène, moi je regarde des fois les policiers qui interviennent dans la rue,
01:03:33 ils ont leur arme, ils ont une matraque, ils menottent éventuellement,
01:03:36 ils ont le gilet pare-balles,
01:03:38 et là on va rajouter un terminal, éventuellement une sacoche,
01:03:41 parce qu'après il faudra mettre les billets, ou les pièces.
01:03:43 Non mais c'est ridicule !
01:03:44 Et puis s'il y a une intervention, vous courez, vous avez les poches pleines de pièces,
01:03:47 comment vous faites ?
01:03:48 On vous entend venir de loin après en plus.
01:03:50 Non, puis je voulais ajouter à tout ce qui est très juste,
01:03:54 et je ne rigole pas, commissaire, je rigolais intérieurement,
01:03:57 mais il y a deux autres sujets.
01:03:59 Il y a le sujet qu'on met en danger aussi les policiers,
01:04:02 parce que vous allez avoir du liquide dans les poches.
01:04:04 Donc vous devenez potentiellement quelqu'un qu'il faut essayer de rançonner.
01:04:07 Et puis, dernière idée, pardon,
01:04:09 mais si les dealers augmentent un peu le prix de leur cam au consommateur pour payer l'amende,
01:04:13 c'est-à-dire que vous, vous allez réceptionner, vous allez blanchir de l'argent en fait.
01:04:16 C'est-à-dire que l'argent de la drogue va servir à payer l'amende des consommateurs,
01:04:20 et c'est vous qui allez permettre de blanchir...
01:04:22 Répondez, commissaire !
01:04:24 J'exagère mais à peine !
01:04:27 Non mais bon, tous ces arguments-là, vous les connaissez.
01:04:31 C'est soit la fausse bonne idée, soit effectivement il faut le pas de la simplification,
01:04:35 il faut couper ce lien où on encaisse le policier.
01:04:37 Il faut que ce soit l'État qui encaisse, et que l'État encaisse facilement.
01:04:41 Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est la difficulté.
01:04:43 C'est un peu comme le débat éternel sur le contrôle d'identité,
01:04:45 où certains ont mis sur la table le fait qu'il fallait donner un récépissé.
01:04:48 Ça vient nous alourdir un travail qui est déjà hyper compliqué.
01:04:51 On vient sur un sujet hyper compliqué qui est le trafic de drogue.
01:04:53 Moi, je suis parfaitement favorable à ce qu'on tape sur le consommateur.
01:04:56 S'il y a autant de trafic en France, c'est qu'il y a autant de consommateurs.
01:04:58 Il faut taper sur le consommateur, mais il ne faut pas se tromper de levier,
01:05:01 parce qu'il y a plusieurs types de consommateurs.
01:05:03 Je vous dis, ça va faire payer ce que dit François Pupeni.
01:05:05 Il y a des gens qui payent déjà. Ils paieront tout de suite au lieu de payer avec la procédure simplifiée.
01:05:09 Il faut enlever cet aspect financier.
01:05:12 Je me demande si ce n'est pas une idée qui vient des douanes.
01:05:14 Mais l'idée des douanes, elle est bien.
01:05:16 Quand les douanes tapent un type qui passe, ou une femme, c'est plus rare, de l'argent, du blanchiment,
01:05:21 les douanes ont une procédure de saisie sur la somme qui est interceptée.
01:05:25 Ça, c'est très intéressant et c'est très sexy, parce que c'est tout de suite pris,
01:05:28 mais c'est pris sur un magot et sur des sommes considérables.
01:05:31 Là, sur un acheteur de cannabis, imaginez qu'on va trouver de l'argent,
01:05:35 qu'on va augmenter le taux de recouvrement des amendes.
01:05:37 Moi, je suis très sceptique.
01:05:39 Je vous dis encore une fois, je ne suis pas sûr que ça passe bien dans les rangs de se retrouver avec cette charge-là.
01:05:43 Est-ce que les syndicats de police en avaient déjà entendu parler de cette idée ?
01:05:45 Oui, parce que quand l'amende forfaitaire délictuelle a été mise en place sur les stups,
01:05:49 je crois que déjà cette idée-là avait fait un petit peu son chemin et elle avait été écartée.
01:05:52 Je ne sais pas pourquoi elle est revenue.
01:05:54 On verra ce qu'il en est et si dans quelques mois, elle est toujours d'actualité.
01:05:57 Ou alors peut-être qu'on aura le cran supplémentaire qui fera que le terminal fera une saisie directe sur le compte bancaire.
01:06:02 Moi, c'est ce que je souhaite.
01:06:03 Du coup, pourquoi pas la maintenir, mais mettre en place une procédure simplifiée qui va chercher.
01:06:08 Et là, excusez-moi, mais pour le coup, il faut y mettre les mineurs pour responsabilité peut-être les parents.
01:06:12 Parce que le mineur qui va aller acheter, c'est toujours pareil sur les plans de deal.
01:06:16 On se sert de mineur parce qu'il y a une forme d'irresponsabilité pénale, même si elle n'est pas toujours automatique.
01:06:20 Si le mineur n'est pas éligible à l'amende forfaitaire et que c'est lui qui va acheter pour les autres, c'est un peu facile.
01:06:25 À un moment, il faut aussi pouvoir aller saisir l'argent là où il est.
01:06:27 Parce qu'il y aurait une scène aussi, c'est que toutes les brigades qui ont collecté l'argent vont rentrer au commissariat.
01:06:34 Donnez ça à un agent du commissariat qui va devoir compter.
01:06:37 On n'a pas de régie de recette.
01:06:39 Il faudra un régie de recette, il faudra un coffre-fort.
01:06:42 Et ensuite, il faudra décaisser.
01:06:45 C'est-à-dire qu'à un moment, il faudra bien l'amener à la banque ou à la perception qui aimerait compter au traiteur public.
01:06:52 - Usine à gaz !
01:06:54 - Vous savez que vous avez déjà fait comme moi, Jess ?
01:06:56 - Non. - Ah, ça c'est l'enfer !
01:06:58 - C'est vraiment avec ce type de mesures qu'on va lutter contre l'Afrique de drogue ?
01:07:02 Qui fait des morts tous les jours ? Sérieusement ?
01:07:04 - Non mais très sincèrement, lutter contre les consommateurs et pénaliser le consommateur, oui.
01:07:09 Après, la méthode, je crois qu'on vient d'en parler suffisamment, elle fait un peu sourire.
01:07:13 Elle est presque fantaisiste parce qu'elle va être tellement compliquée à mettre en œuvre que moi j'ai du mal à y croire.
01:07:18 Mais taper sur le consommateur, même plus d'ailleurs, sans doute plus.
01:07:22 Moi je me souviens quand j'étais en Seine-Saint-Denis, je ne veux pas faire de publicité à une ville qui en souffre déjà,
01:07:27 mais une ville, Limitrof-Paris, qui est un supermarché du cannabis parce que c'est Limitrof-Paris,
01:07:31 et que justement c'est simple d'accès.
01:07:33 Le nombre de clients par jour qui passe, c'était évident qu'il fallait taper sur le consommateur.
01:07:37 Le problème c'est que ça nécessite une énergie considérable parce que lutter contre le consommateur,
01:07:41 quand vous en avez des milliers chaque jour, vous imaginez le nombre de policiers qu'il faut pour soit dissuader, soit les intercepter.
01:07:45 Donc il faut trouver des méthodes plus simples et il ne faut pas éloigner la lutte contre les stupéfiants, le sujet consommateur.
01:07:52 Il est étroitement lié. Il faut les dégoûter de venir sur les points de vente.
01:07:56 S'il y en a autant, c'est parce qu'ils sont trop accessibles et que c'est trop facile.
01:07:58 Et la task force dont a parlé le Président, pour lutter contre les caïds, ça consiste en quoi ?
01:08:03 On a une idée de ce que ça va être ?
01:08:05 Si j'étais encore taquin, je dirais au Président que ça existe déjà.
01:08:07 C'est le GR, c'est le groupement interrégional.
01:08:09 Voilà, ça existe simplement.
01:08:11 C'est ce que je vous disais moi dans une échelle plus importante.
01:08:13 La task force, il faut un moment, je crois que l'État se donne les moyens de déplacer des montagnes,
01:08:18 c'est-à-dire des centaines d'enquêteurs sur un point donné avec magistrats greffiers.
01:08:22 Vous me direz, c'est de l'interministériel, c'est compliqué de déplacer les gens de leur lieu de travail habituel.
01:08:26 Je vous dis, Marseille aujourd'hui, les enquêteurs à la brigade criminelle sont noyés de dossiers.
01:08:31 Je prends rarement des termes excessifs Anne Marseille.
01:08:34 Quand vous travaillez à la brigade criminelle, vous êtes tellement noyés de dossiers
01:08:37 que vous dissuadez même les nouvelles candidatures.
01:08:39 Parce qu'à un moment, les gens regardent aussi le rapport intérêt-travail-vie privée, c'est normal.
01:08:43 Et quand on se rend compte que le travail vous bouffe tout le reste de votre temps, vous ne trouvez plus de candidats.
01:08:47 Donc si on en est là, c'est qu'il y a trop de dossiers par enquêteur.
01:08:50 Ça veut dire que la charge de travail est mal répartie en France.
01:08:53 Il y a d'autres endroits où il y a des collègues qui ont plus de disponibilité.
01:08:56 Il faudrait être, je pense, en mesure de faire des task force, mais ponctuel, pas sur un mouvement d'affectation.
01:09:00 C'est trop long ces mouvements-là.
01:09:01 Quand il y a un pic de tension, il faut le régler avec des mouvements plus rapides.
01:09:05 On va écouter un autre extrait d'Emmanuel Macron quand il s'est mis à dialoguer avec des habitants dans un des quartiers,
01:09:09 avec des mamans notamment, une maman en Campanule qui disait que son fils ne trouvait pas de travail.
01:09:13 Écoutez la réponse du président.
01:09:16 Mais il veut travailler dans quoi, votre fils ?
01:09:18 Tout.
01:09:19 Il est prêt à travailler serveur ?
01:09:22 Tout, tout, tout.
01:09:23 Mais alors, il dit...
01:09:25 Là, franchement...
01:09:27 Quand j'étais plus jeune, j'ai dit de traverser la rue.
01:09:30 Non, mais...
01:09:32 Non, mais...
01:09:33 Je le sais qui dit la piste.
01:09:35 Non, mais c'est vrai, c'est encore plus nouveau aujourd'hui.
01:09:37 Attendez, ils sont trop prêts.
01:09:38 On descend ensemble, on fait le tour du port.
01:09:40 Je serais surpris qu'il n'y ait pas un restaurant ou un café qui cherchent pas.
01:09:43 Il n'a pas d'argent pour aller prendre des transports.
01:09:45 Il n'a plus d'argent.
01:09:46 Alors, deuxième sujet.
01:09:47 Ça, on est prêt.
01:09:48 C'est moi qui lui laisse son lait, c'est moi qui lui donne à manger.
01:09:51 Ça, il y a des dispositifs d'aide pour permettre le transport pour aller au boulot.
01:09:54 Mais vous n'allez pas me faire croire qu'il ne va pas trouver...
01:09:56 S'il cherche vraiment un boulot à Marseille, et qu'il est prêt à trouver un boulot de serveur, il n'y a pas de boulot de serveur.
01:10:00 Ce n'est pas vrai.
01:10:01 Mais je n'ai pas dit ça.
01:10:02 Ah bon ?
01:10:03 Je n'ai pas dit ça.
01:10:04 Vous me l'attrapez, il est où le fiston ?
01:10:05 Il est chez lui...
01:10:07 Il est où chez lui ?
01:10:08 Il habite à côté de la préfecture, en haut, dans une chambre de bonne.
01:10:12 Vous lui payez ?
01:10:14 Son père lui avait trouvé, mais qu'il ne peut plus payer.
01:10:17 Il doit 11 mois.
01:10:18 Il va trouver un de mes collaborateurs ?
01:10:21 Oui.
01:10:22 Ce soir, il a un rendez-vous de notre job.
01:10:24 Voilà Emmanuel Macron qui va faire le tour du port ce soir pour voir les restaurateurs.
01:10:28 François Pipponi pour trouver un job à ce jeune homme.
01:10:30 Il a de la chance, le jeune homme, tant mieux pour lui.
01:10:32 Oui, j'espère qu'il aura envie de travailler.
01:10:34 Dans la région du pays, il y a des centaines de milliers d'emplois à pourvoir.
01:10:37 Donc ça va faire du boulot pour le président.
01:10:39 Ce que démontre le président, c'est qu'il va démontrer ce soir, si ce jeune vient,
01:10:42 il va rentrer dans le premier restaurant ou le bar-restaurant du Vieux-Port,
01:10:45 il va trouver un patron qui va dire "moi je le prends tout de suite".
01:10:48 Parce que c'est vrai que la demande est forte chez un certain nombre d'employeurs.
01:10:51 La vraie question, c'est est-ce que c'est le rôle du président de la République ?
01:10:54 Et la réponse, c'est non.
01:10:55 D'où l'idée aussi de faire la réforme de Pôle emploi et des missions locales
01:10:58 pour qu'il y ait un service public d'emploi qui soit plus efficace.
01:11:01 La vraie question, c'est qu'on a des offres, des demandeurs,
01:11:03 et on n'a pas à mettre en adéquation les deux.
01:11:05 Bon, voilà, il faut que le président s'en le fasse.
01:11:07 Mais il va démontrer juste que le système ne fonctionne pas normalement.
01:11:10 Éric Rebelle, sérieusement, on a un président qui va faire la tournée
01:11:14 des restaurants du Vieux-Port à Marseille pour trouver un travail.
01:11:17 C'est pas comme ça qu'on va résoudre, évidemment, la crise de recrutement
01:11:20 dans certains secteurs, l'hôtellerie, la restauration.
01:11:23 Une formule très connue, je dirais "un président ne devrait pas faire ça".
01:11:27 Oui, un président ne devrait pas faire ça.
01:11:29 En réalité, d'abord, il prend un risque énorme.
01:11:32 C'est d'avoir beaucoup de gens qui vont lui dire
01:11:34 "écoutez, vous avez trouvé un job hier pour quelqu'un qui en cherchait,
01:11:37 il faut m'en trouver un ou plusieurs".
01:11:39 Mais le sujet, quand même, pardon,
01:11:42 on s'occupe, on y le disait un peu, c'est qu'il y a plein de secteurs
01:11:45 quand même en France qui n'arrivent pas à recruter.
01:11:47 Et avec les vacances estivales qui se profilent,
01:11:51 interrogez autour de vous dans les endroits où vous allez
01:11:54 traditionnellement en vacances, vous allez voir le nombre de cafetiers,
01:11:57 de restaurateurs, d'hôteliers qui cherchent du personnel.
01:12:01 Et puis, pardon, moi je ne connais pas du tout la situation,
01:12:04 et le président a été bon prince, si j'ose dire,
01:12:06 parce que quand on cherche un travail et qu'on a besoin d'un travail pour vivre,
01:12:11 on n'est pas forcément cantonné dans sa chambre de bonne à temps.
01:12:15 Parce qu'en fait, un travail, ça ne tombe jamais du ciel.
01:12:17 Si vous ne donnez pas des CV,
01:12:20 si vous n'allez pas au contact de vos futurs employeurs,
01:12:23 ce ne sont pas les futurs employeurs qui vont venir vous chercher chez vous.
01:12:26 - Ils ne vont pas toc-toc-toc ? - Non, non, non.
01:12:28 C'est vrai qu'on est quand même un peu...
01:12:30 C'est amusant quand même d'avoir...
01:12:33 Mais est-ce que le président de la République devrait faire ça ?
01:12:35 Non, il ne devrait pas le faire.
01:12:37 - Et le Dragnel, alors ? Est-ce que c'est trop sévère ?
01:12:40 - On peut reprocher ce qu'on veut au président, mais globalement...
01:12:42 - Il parle le vrai, là, sur cette séquence ?
01:12:44 - Oui, évidemment, mais globalement, il a raison.
01:12:46 Et d'autres présidents auraient pu faire la même chose,
01:12:47 et ça ne m'aurait pas choqué.
01:12:48 Aujourd'hui, il y a plus de 300 000 emplois non pourvus.
01:12:50 Je ne dis pas que c'est facile de trouver un travail,
01:12:52 mais globalement, un jeune qui est chez lui,
01:12:54 qui fait rien... Enfin, je reprends les propos de sa maman,
01:12:56 qui, globalement, elle dit "je lui fais son linge,
01:12:59 je lui prépare ses déjeuners et ses dîners",
01:13:02 on sent qu'elle en a un peu gros sur la patate, comme on dit.
01:13:05 - Et après, l'argument, c'est qu'il n'a pas de sous pour les transports en commun.
01:13:09 - Oui, écoutez, je pense qu'il y a des solutions...
01:13:12 - C'est aussi vrai, c'est une réalité.
01:13:13 - C'est aussi vrai. Après, il y a des solutions pour les transports en commun,
01:13:16 il y a des aides qui existent.
01:13:17 Je ne dis pas que tout est simple.
01:13:19 Simplement, je suis convaincu que cette personne-là,
01:13:22 je ne la connais pas, mais peut trouver et va sans doute trouver un travail.
01:13:25 Et je trouve qu'Emmanuel Macron, bien sûr que ce n'est pas sa mission
01:13:29 de trouver du travail aux gens, mais à travers cette séquence-là,
01:13:32 c'est de la symbolique, c'est de la politique.
01:13:35 Et il a raison, parce que ça met en lumière le fait qu'il y a plein de sociétés,
01:13:38 il y a plein de brasseries, de restaurants qui cherchent à recruter,
01:13:41 et ils n'y parviennent pas.
01:13:43 Globalement, on ne va pas lui reprocher ça.
01:13:45 - Il faut que vous appelez Emmanuel Macron, on va leur donner le standard d'AIME.
01:13:47 - Malheureusement, parce que beaucoup d'employeurs qui trouvent parfois
01:13:50 des gens qui ont envie de travailler, au bout de 48 heures,
01:13:53 les gens partent en disant "c'est trop fatigant, j'ai pas envie".
01:13:55 - Aussi, c'est vrai.
01:13:57 - En fait, c'était moins un travail qui n'était pas pénible.
01:13:59 - Le vote, Louis Dragnel, le vote, il n'est pas pénible de tout.
01:14:03 - Il y a aussi une génération qui n'a pas le droit de se faire mal.
01:14:06 - Oui, c'est vrai.
01:14:08 - C'est au cœur du sujet.
01:14:11 Globalement, être serveur, comment est-ce que soudainement,
01:14:14 après le Covid, on est passé d'un moment où on n'avait pas trop de problèmes
01:14:17 à trouver des serveurs, à "il manque 400 000 personnes pour être serveur".
01:14:21 - C'est les générations qui disent "il faut donner un sens".
01:14:25 - Vous faites un peu mieux que JNOC tous, c'était mieux quand vous étiez nous.
01:14:29 - Non, mais c'est fatigant de travailler.
01:14:32 - Mais moi j'ai fait beaucoup.
01:14:34 - Merci Louis.
01:14:36 - Bien sûr, on a fait plein de choses avant, mais ce que je veux dire,
01:14:38 c'est qu'il y a aussi toute une génération qui met en avant le sens du travail,
01:14:41 et ils ont raison, mais c'est le paravent commode pour s'exonérer de l'effort aussi.
01:14:45 - C'est un très beau débat ça.
01:14:47 - Oui, oui, oui.
01:14:49 - 18h30, le rappel des titres de l'actualité sur CNews et Europe 1 avec Somaya Labiti.
01:14:54 - Une femme toujours portée disparue après l'effondrement d'un immeuble
01:15:01 mercredi dernier à Paris.
01:15:03 Il s'agirait d'une professeure de la Paris American Academy
01:15:06 dont le mari n'a plus eu de nouvelles depuis l'explosion.
01:15:09 Les recherches ont pu reprendre après avoir été temporairement interrompues
01:15:12 dans le week-end, le temps de renforcer la solidité d'un immeuble mitoyen.
01:15:17 On connaît désormais le coup du séisme qui a frappé l'ouest de la France le 16 juin.
01:15:23 La facture est estimée entre 200 et 350 millions d'euros.
01:15:27 Une annonce de la caisse centrale de réassurance qui précise
01:15:30 qu'elle prendra en charge au moins la moitié de la facture.
01:15:33 La secousse qui s'est produite le 16 juin dernier est le plus important séisme
01:15:37 dans cette région depuis une cinquantaine d'années.
01:15:40 Et puis le footballeur Benjamin Mendy rejugé pour viol et tentative de viol.
01:15:45 Même s'il a été acquitté en janvier dernier de la plupart des charges
01:15:49 qui pesaient contre lui, restent deux affaires sur lesquelles
01:15:52 le jury n'était pas parvenu à un verdict.
01:15:55 Le viol d'une jeune femme de 24 ans en octobre 2020
01:15:58 et une tentative de viol sur une femme de 29 ans en 2018.
01:16:02 Deux dossiers qui vont être réexaminés pendant trois semaines à partir d'aujourd'hui.
01:16:07 Voilà 18h32, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline.
01:16:10 On parlera de Marion Cotillard qui apporte son soutien absolu
01:16:14 au mouvement écologiste "les soulèvements de la terre"
01:16:16 qui a pourtant été dissout par le gouvernement.
01:16:18 Elle estime que ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave.
01:16:21 Un pays quasiment autoritaire.
01:16:23 On verra ce qu'en dit le commissaire Le Marne.
01:16:25 A tout de suite dans Punchline.
01:16:29 18h37, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
01:16:32 avec le commissaire Le Bars, Éric Revelle, Louis Deragnelle et François Pipponi.
01:16:36 On va parler de Marion Cotillard quand les révolutionnaires s'habitent en Chanel.
01:16:39 Elle a apporté son soutien absolu au mouvement écologiste "les soulèvements de la terre"
01:16:43 dissout par le gouvernement.
01:16:45 Parce qu'elle estime que ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave.
01:16:48 Ce qu'elle a dit sur son compte Instagram.
01:16:50 Explication Sarah Varney, je vous passe la parole ensuite.
01:16:52 C'est dans un post Instagram que Marion Cotillard apporte son soutien
01:16:57 au mouvement des soulèvements de la terre.
01:16:59 Publié ce dimanche, l'actrice française Oscarisée reprend le slogan du collectif écologiste
01:17:04 et se montre très critique vis-à-vis du gouvernement.
01:17:07 La liste des violences policières et de ce fait gouvernementales
01:17:11 contre les mouvements écologistes donne le vertige et la nausée.
01:17:15 Ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave.
01:17:18 La dérive sécuritaire de ce gouvernement,
01:17:21 couplée à son incapacité à nous protéger des conséquences du changement climatique,
01:17:25 est effrayante.
01:17:26 Mais ces intimidations n'arriveront pas à nous faire taire.
01:17:29 Un message qui a reçu l'adhésion de nombreux internautes.
01:17:33 Pour rappel, ce mouvement écologiste a été dissout mercredi en Conseil des ministres.
01:17:38 Une décision contestée par les soulèvements de la terre.
01:17:41 D'autres personnalités ont également apporté leur soutien au collectif ces derniers mois,
01:17:46 parfois de manière radicale, comme la comédienne Adèle Haenel.
01:17:52 Voilà, commissaire Lebar, quand vous entendez parler de la liste des violences policières
01:17:56 contre les mouvements écologistes donne la nausée et de dérive sécuritaire du pays.
01:17:59 Qu'est-ce que ça vous inspire, tout simplement ?
01:18:01 J'inviterais bien Marion Cotillard à jeter un œil sur les images
01:18:07 qui ont été filmées et diffusées en boucle à Sainte-Soline, par exemple.
01:18:11 Mais je pense qu'elle n'en a strictement rien à faire,
01:18:13 parce qu'elle a pris une position politique et elle a sans doute soulagé sa conscience
01:18:16 d'artiste confortablement installé.
01:18:18 Donc moi j'en profite pour donner mon soutien absolu aux gendarmes et aux policiers
01:18:22 qui se sont fait agresser par des criminels, parce qu'il n'y a pas d'autre mot,
01:18:26 qui sont arrivés en unité constituée, comme des guerriers venus mener un combat,
01:18:31 alors que les gendarmes étaient là pour sécuriser un lieu.
01:18:33 Les gendarmes, c'est eux, les républicains, c'est eux qui ont défendu un terrain
01:18:37 qui appartient d'ailleurs à des gens qui eux-mêmes ont été attaqués
01:18:40 parce qu'ils ont des bassines et moi je ne rentre pas dans ces sujets-là.
01:18:43 Et je vais vous dire ce qui est triste, c'est que des artistes qu'on pourrait aimer au cinéma
01:18:47 dérivent dans des positions politiques qui finalement ne sont pas honorables
01:18:51 quand on voit le confort dans lequel ils peuvent être.
01:18:53 L'inconfort, c'est les gendarmes quand ils sont en train de brûler dans leur camion,
01:18:56 c'est les policiers qui reçoivent des pavés et ils savent à quoi s'en tenir
01:19:00 sur les déclarations de ces artistes qui soulagent leur conscience à bas prix.
01:19:03 Absolument. Louis de Raguenel ?
01:19:05 On ne peut que souscrire aux propos de David Lebarth.
01:19:08 Simplement, moi ce qui m'étonne à chaque fois, c'est que systématiquement
01:19:13 le monde des artistes, on entend pour bien se faire voir,
01:19:16 c'est vraiment la caricature de la bien-pensance,
01:19:18 le monde des artistes se sent obligé d'accabler la police et la gendarmerie,
01:19:23 d'accabler tout ce qui représente une forme d'ordre, d'État.
01:19:27 Et je regrette, je déplore, je sais qu'il y a des artistes qui soutiennent la police,
01:19:31 qui soutiennent la gendarmerie, mais je trouve qu'on les entend beaucoup moins
01:19:34 et à chaque fois, je trouve que du coup, ça fait beaucoup de mal.
01:19:37 Vous en avez déjà entendu qui soutiennent la police et la gendarmerie ?
01:19:40 Allez-y, donnez-moi un nom.
01:19:42 Je ne sais pas, je pense Christian Clavier, des gens comme ça.
01:19:44 Ah oui, d'accord, ok, ça marche.
01:19:46 Je pense, je ne veux pas parler à sa place, mais il y a des artistes qui, globalement,
01:19:50 soutiennent la police et la gendarmerie, mais souvent, ils sont un petit peu gênés.
01:19:54 Dès qu'il s'agit de se rentrer dans une...
01:19:56 En fait, les artistes n'acceptent de se politiser que quand ils ont des postures de gauche.
01:20:00 Ils ne supportent pas...
01:20:01 C'est consubstantiel.
01:20:02 Vous avez tout dit.
01:20:03 Voilà, Éric Revel.
01:20:04 Alors, je vais vous dire, moi, ça ne me choque pas qu'elles soutiennent
01:20:07 en disant que c'est une erreur d'avoir...
01:20:08 Le mouvement sous les demandes d'attaque.
01:20:09 Alors, qu'elles soient contre la décision...
01:20:12 Mais non, ce n'est pas ça qui est choquant.
01:20:13 Voilà, bon, ça, ça ne me choque pas, elle a une position.
01:20:15 On est d'accord.
01:20:16 Mais franchement, les mots qu'elle emploie...
01:20:17 Les violences policières contre les mouvements écologistes me donnent la nausée.
01:20:19 Et surtout, on voit bien qu'elle ne vit pas en France, voyez, Marion Cotillard.
01:20:22 Je crois qu'elle vit à Los Angeles, parce que, franchement, comparer la France
01:20:25 à un pays qui aurait basculé dans une dictature, mais il faut, peut-être,
01:20:30 si elle va tourner un film un jour, voyez, sur...
01:20:33 Peut-être qu'on lui proposera un script, voyez, où elle incarnera une personne
01:20:37 qui lutte contre la liberté dans un pays où il y a une dictature,
01:20:40 où on ne peut pas s'exprimer, où on est mis en prison
01:20:43 si on est à côté de l'idéologie dominante.
01:20:47 Alors là, elle pourra parler de dictature.
01:20:48 Mais c'est ça qui est absolument ultra choquant.
01:20:50 On a l'impression qu'elle est totalement déconnectée.
01:20:53 Mais où je ne partage pas tout à fait le point de vue de Louis Dragnel,
01:20:56 c'est que j'ai l'impression que les choses sont en train de bouger.
01:20:59 C'est-à-dire que là où les artistes prenaient des positions toujours très à gauche,
01:21:03 parce que quand on est artiste, il faut être rebelle,
01:21:04 il faut être contre le système, même si on en vit.
01:21:06 Même si on en vit gratifiquement.
01:21:08 Mais j'ai l'impression que les choses sont en train de bouger.
01:21:11 C'est-à-dire qu'il y a une partie des artistes, il y a une partie de l'intelligentsia
01:21:15 qui n'épouse plus ces idées-là.
01:21:17 Et je pense que les choses sont en train d'évoluer.
01:21:20 Et à vous, Éric ?
01:21:21 Moi, j'ai évolué.
01:21:22 En tant qu'artiste et...
01:21:23 Un rebelle.
01:21:24 François Pipponi, Marion Cotillard, qui parle des violences policières.
01:21:28 Deux sujets.
01:21:29 Elle voulait parler des violences policières, ça choque,
01:21:32 mais elle pouvait parler de toutes les violences.
01:21:34 En disant "on ne défend pas ces idées", en agressant des policiers.
01:21:36 Elle pouvait le dire aussi, parce qu'elle pouvait soutenir, effectivement,
01:21:39 les victimes de ces violences.
01:21:40 Deuxièmement, elle critique le gouvernement sur son inaction climatique.
01:21:43 Sauf que sincèrement, il y a quand même...
01:21:45 Il ne faut pas défendre tout le temps le gouvernement,
01:21:47 mais il y a des lois qui ont été votées, on va plutôt dans le bon sens,
01:21:50 c'est plutôt marqué du ménage à l'intérieur.
01:21:51 Donc elle veut faire de la politique de la pire des manières.
01:21:54 Parce que, effectivement, quand on est une artiste française,
01:21:57 on est écouté par les gens.
01:21:58 Et que elle, elle soit capable de dire ça, il y a beaucoup de gens qui vont le croire,
01:22:01 qui vont écouter ce qu'elle dit, et qui vont prendre ça pour un grand comptant.
01:22:04 Donc elle ne se rend pas compte de ce qu'elle dit,
01:22:06 ce qu'elle dit est extrêmement grave.
01:22:07 Elle ne dénonce pas les violences contre les policiers, ce qui est grave aussi.
01:22:10 Et puis elle veut faire de la petite politique.
01:22:12 Je ne suis pas sûr de ce que ça rend.
01:22:14 Et ça heurte vous, les policiers, commissaire Lebrun, évidemment.
01:22:16 Oui, parce que c'est tellement décalé de la réalité, que ça en devient outrageant.
01:22:21 Je ne sais pas s'il y a de vie à Los Angeles, ou s'il y a un virus à Los Angeles,
01:22:24 ça me fait penser à Omar Sy.
01:22:26 Il y a toujours, chez certains de ses artistes, pas tous, c'est vrai qu'il ne faut pas...
01:22:29 Mais des espèces de sorties où on a l'impression que, politiquement,
01:22:32 ça les met dans la bonne case d'aller taper sur les policiers et les gendarmes.
01:22:35 Mais ça commence à bien faire.
01:22:36 Et si on doit parler d'écologie, on peut comparer l'empreinte carbone,
01:22:39 si on va dans ce sujet-là, de Marion Cotillard par rapport à celle des policiers et des gendarmes.
01:22:43 Ça se trouve, son empreinte carbone est même supérieure à l'intégralité de l'institution police
01:22:47 plus gendarmerie, vu le train de vie qu'elle a.
01:22:49 Donc c'est vraiment de la politique à bas prix, et sans prendre aux policiers et aux gendarmes.
01:22:54 Encore une fois, je le dis souvent sur ce plateau,
01:22:56 on ne fait pas ce métier pour être aimé, mais un minimum de respect.
01:22:59 Ça aurait pu être un discours équilibré, or c'est un discours outrancier.
01:23:02 À la limite, on en fait trop à le commenter, mais si elle l'a fait, c'est aussi pour faire parler.
01:23:06 Et je trouve que faire parler sur le dos des policiers et des gendarmes, ça commence à bien faire.
01:23:09 Donc moi, je renouvelle mon soutien absolu.
01:23:12 En plus, ce n'est pas compliqué de voir ce qui s'est passé à Sainte-Soline,
01:23:15 et de comprendre que l'ennemi, la criminalité, c'était ceux qui sont venus cagouler en unité constituée
01:23:20 pour faire brûler les véhicules des gendarmes, et les gendarmes eux-mêmes d'ailleurs.
01:23:23 Et des coquennais molotovs lancés contre les gendarmes.
01:23:26 Ça ne choque même plus personne maintenant. On va en manifestation avec des armes.
01:23:29 Ça deviendrait presque un standard.
01:23:30 Manifestation interdite par ailleurs.
01:23:32 En plus.
01:23:33 Un autre sujet qui a été dans l'actualité et qui l'est toujours avec vous, Louis de Ragnel,
01:23:38 Yevgeny Prégojin, le patron de Wagner, qui avait disparu après sa tentative de putsch contre Moscou,
01:23:44 ça y est, il a réapparu aujourd'hui en donnant de ses nouvelles,
01:23:48 et en disant que certains civils rencontrés lors de la révolution, la rébellion, soutenaient Wagner,
01:23:55 et aussi il y a ce prisme africain sur lequel Wagner va continuer à travailler, c'est bien cela ?
01:24:01 Oui, exactement. Alors, le fond du sujet, ce que dit Yevgeny Prégojin,
01:24:05 c'est qu'en fait, s'il a voulu faire cette marche vers Moscou,
01:24:09 c'est parce que l'armée russe était en train de mettre fin au contrat de Wagner,
01:24:14 et il évoque, alors on n'est pas obligé de le croire,
01:24:16 il explique qu'au 1er juillet prochain, eh bien Wagner allait disparaître.
01:24:20 Mais en réalité, on n'est vraiment pas obligé de le croire,
01:24:23 pourquoi ? Parce que l'état russe a besoin de Wagner en Afrique.
01:24:27 Pourquoi ? Pour deux raisons. Je vais vous donner deux exemples.
01:24:30 Premièrement, au Mali, vous savez, c'est Wagner qui a pris de plus en plus de place,
01:24:34 et c'est une des raisons pour lesquelles la France a quitté le pays.
01:24:37 Au Mali, Wagner se finance en fait en menant des exactions au service de l'agente malienne,
01:24:45 mais de l'autre côté, il se fait payer par l'agente,
01:24:47 et en plus de ça, exploite des minerais, des matières premières,
01:24:51 et c'est comme ça qu'il se paye tout seul.
01:24:53 Sauf qu'en fait, il n'obtient pas l'argent qu'il veut,
01:24:55 donc il essaie de mettre un peu la pression sur les autorités maliennes,
01:24:58 c'est à peu près la même situation en Centrafrique,
01:25:00 et donc en fait, comme il n'obtient pas l'argent qu'il veut,
01:25:04 ça leur permet de négocier des places au sein de l'appareil d'état malien,
01:25:07 donc il s'infiltre de plus en plus, à tel point que la Russie est en train de céder,
01:25:13 de vendre des avions de chasse au Mali,
01:25:16 et donc ce sont des pilotes de chasse Wagner qui vont piloter ces avions.
01:25:21 La Russie a tout intérêt à ce que Wagner reste en place.
01:25:24 Et la deuxième raison, c'est parce que si Wagner disparaît,
01:25:29 c'est l'influence russe en Afrique qui disparaît complètement,
01:25:32 et ça pour le coup, hors de question.
01:25:34 La Russie ne peut pas dire qu'elle se fait de l'ingérence dans les pays africains.
01:25:37 Exactement, et c'est une des raisons pour lesquelles tout Wagner
01:25:41 ne va pas être absorbé dans l'armée russe,
01:25:43 puisque si Wagner était absorbé dans l'armée russe,
01:25:45 ça signerait le fait que, officiellement, l'armée russe est présente en Centrafrique,
01:25:50 en Libye, au Mali, et ça pour le coup, pas question d'assumer cela
01:25:54 de la part des autorités russes.
01:25:56 Et dernière petite chose, Wagner n'obéit pas aux lois de la guerre,
01:26:00 et donc ça permet à ses combattants de faire un peu ce qu'ils veulent,
01:26:04 de commettre des exactions, sans gêner moralement la Russie.
01:26:09 François Piffoni, cette tentative de putsch ratée...
01:26:13 De mutinerie, oui, voilà.
01:26:15 Au sein de l'appareil d'État, ça sous-entend qu'il y a des gens qui sont tombés.
01:26:20 C'est un fin tacticien militaire, mais c'est un fin tacticien politique.
01:26:23 Parce qu'en fait, il a mis la pression à Poutine, qui a eu peur,
01:26:27 pour avoir immédiatement dit "on arrête là, il n'y aura pas de poursuite,
01:26:31 retournez, ne vous inquiétez pas, ça se passera bien".
01:26:33 Parce que quelqu'un qui dit "moi je monte à Moscou,
01:26:35 je prends telle ville, j'en prends une deuxième et j'attaque Moscou",
01:26:38 s'il n'est pas arrêté immédiatement pour sédition en disant "c'est pas possible",
01:26:42 ben non, Poutine a cédé.
01:26:44 Donc il a montré la fragilité de Poutine, il a sauvé, je pense, son groupe Wagner,
01:26:48 puisque la Russie va être obligée, pour les raisons que vous avez expliquées, de continuer.
01:26:51 Il aggrave le ministre des Affaires étrangères, donc vient de dire "bien sûr, Wagner va continuer son activité en Afrique".
01:26:55 Donc il a tout gagné, et il a montré aussi à l'Occident que Poutine était fragile,
01:27:00 et que Poutine ne pouvait pas se passer de lui.
01:27:02 D'accord. C'est plutôt aussi, Éric Reuvel, peut-être un règlement de compte
01:27:05 de mafieux, quasiment, on a le sentiment que ça se règle comme ça.
01:27:08 Il ne faut jamais oublier que le patron de Wagner, c'est Poutine qui l'a mis en selle.
01:27:13 On l'appelait le chef cuisinier, vous savez, c'était le type qui avait quasiment
01:27:17 le monopole de la restauration scolaire en Russie.
01:27:19 Donc il a fait fortune, il était très proche de Poutine, c'est un type absolument abject,
01:27:24 Brégogine. Il l'a dit, qui tuait à coup de masse certains de ses opposants,
01:27:30 je ne sais pas si vous voyez le personnage.
01:27:32 Mais attention, là j'ai vu que les sanctions pénales ne sont pas levées contre Brégogine.
01:27:38 Ce qui est incroyable, c'est la rapidité avec laquelle tout ça s'est fait,
01:27:41 la façon dont il a obtenu apparemment l'exil en Bélarussie,
01:27:45 alors que Loukachenko, c'est quand même l'inféodé total à Poutine,
01:27:50 moi je ne serais pas super à l'aise d'être sous la patte du tigre Loukachenko,
01:27:54 avec Poutine qui peut lui dire quoi faire de moi du jour au lendemain.
01:27:57 Donc tout ça est quand même extravagant, incroyable,
01:28:00 et peut-être qu'en réalité il faut céder sur une chose,
01:28:02 c'est de dire qu'on ne sait pas ce qui s'est réellement passé.
01:28:05 Qu'est-ce qu'il a obtenu réellement, Eugénie Brégogine ?
01:28:09 On ne sait pas.
01:28:10 On s'arrête du chef d'état-major russe, en tout cas pas pour le moment,
01:28:13 Chogout et Gerasimov, qui l'un et l'autre ont fait des sorties respectives aujourd'hui,
01:28:17 pour montrer qu'il n'avait pas été sanctionné,
01:28:19 et que Poutine n'avait pas cédé aux demandes de Brégogine.
01:28:22 Ce qui est intéressant aussi, ce à quoi on a assisté ce week-end,
01:28:24 c'est l'emballement médiatique sur le thème "Poutine va tomber".
01:28:27 Ils sont à quelques kilomètres de Moscou, les chars de Wagner.
01:28:30 Ça révèle un certain nombre de failles quand même.
01:28:32 Au moins ça va s'y est, je pense qu'effectivement, il avançait sur Moscou.
01:28:36 Et ce n'est pas l'armée qui l'a arrêté, c'est des négociations qui l'ont arrêtée.
01:28:40 Mais personne ne s'est posé la question de savoir comment ce convoi
01:28:43 qui remontait de Rostov-sur-Don à 1000 kilomètres de Moscou,
01:28:46 vous avez déjà vu un char s'arrêter dans une station-service
01:28:48 pour faire le plein sur une autoroute ?
01:28:50 Il y a quand même plein d'inconnus.
01:28:52 Il y a des choses qui m'ont très étonné et surprise,
01:28:56 c'est de voir par exemple dans les colonnes de camions de Wagner
01:29:00 qui montaient vers Moscou.
01:29:02 On ne sentait pas des gens qui s'apprêtaient à combattre.
01:29:05 Ils étaient un peu la fleur au fusil, il y en avait qui étaient debout sur des tourelles,
01:29:08 certains sans casque, juste avec une casquette.
01:29:11 C'est assez étrange.
01:29:13 C'était peut-être une opération de corne tout ça, non ?
01:29:15 Je pense qu'il y a beaucoup de flou, on n'aura sans doute pas toute la vérité,
01:29:18 mais il y a beaucoup de choses qui interpellent.
01:29:20 Évidemment.
01:29:21 Dernier mot là-dessus, Eric LeMesle ?
01:29:23 Il y avait un très joli livre il y a très longtemps,
01:29:25 qui a fait un parallèle avec 1917.
01:29:27 C'est incroyable, ça veut dire qu'il se pose,
01:29:29 il se met dans la position du tsar.
01:29:31 Je ne sais pas si vous vous souvenez, c'est un journaliste américain qui s'appelait John Reed,
01:29:33 qui a suivi la révolution russe en 1917,
01:29:35 qui a suivi le train plombé de Lénine.
01:29:38 Il a écrit un livre qui s'appelait "Les dix jours qui ébranlèrent le monde".
01:29:41 Il a d'ailleurs enterré au Kremlin, lui et John Reed.
01:29:43 Là on a envie presque, mais quand on en saura plus,
01:29:46 d'écrire "Les dix heures qui ébranlèrent le Kremlin".
01:29:48 Parce que ce qui s'est passé quand même...
01:29:50 Si tant est que le Kremlin ait été ébranlé.
01:29:53 Vous voulez me parler de toute autre chose.
01:29:55 D'un joueur de basket français que vous adorez,
01:29:58 Victor Wembanyama.
01:30:00 Wembanyama, c'est son nom.
01:30:02 Son surnom c'est Wemby, son prénom c'est Victor.
01:30:05 Il est né à Nanterre, il n'a pas 20 ans encore.
01:30:07 C'est devenu en quelques jours une star absolue du basket.
01:30:11 Lebrock Jens, qui est une des légendes de la NBA,
01:30:14 a dit "je n'ai jamais vu un joueur comme ça".
01:30:16 Voyez, il est grand, il fait 2,21 m.
01:30:18 Si vous rajoutez les chaussures, il est plutôt autour de 1,26 m.
01:30:21 Sa taille ne l'empêche pas d'être ultra rapide.
01:30:23 Il est ultra technique.
01:30:25 Et surtout pour la première fois,
01:30:27 un Français a été drafté "number one" par la NBA.
01:30:30 C'est-à-dire que chaque année...
01:30:31 On est dans "Punchline", mais quand même, vous pouvez dire "numéro un".
01:30:34 "Numéro un", c'est-à-dire que chaque année,
01:30:36 tous les grands clubs américains qui participent à la conférence S,
01:30:38 conférence Ouest à la NBA, font leur choix de joueurs.
01:30:41 Et lui, il a été choisi en numéro un par les Spurs de San Antonio,
01:30:45 qui est ce club mythique où Tony Parker a joué.
01:30:48 Et tout le monde dit que c'est un phénomène absolument hallucinant.
01:30:51 Alors, vous voyez qu'il est quand même un peu filiforme.
01:30:53 Alors, des gens disent qu'il va falloir qu'il gagne du muscle pour jouer en NBA
01:30:56 parce que les gens sont extrêmement costauds.
01:30:58 J'ai eu la chance de le voir pour son dernier match en France.
01:31:01 Ça se jouait à Roland-Garros.
01:31:03 Ils avaient mis un parquet.
01:31:04 Et c'était la finale des playoffs entre Monaco et Boulogne,
01:31:08 Le Valois, les Mets, équipe dans laquelle jouait Wembi.
01:31:12 Bon, il n'a pas fait un grand match.
01:31:13 Je pense qu'il ne voulait pas se blesser, etc.
01:31:15 Et pourtant, Laurence, ça a été le meilleur marqueur ce soir-là.
01:31:19 Même si Boulogne, Le Valois, il a une technique absolument hallucinante.
01:31:24 Alors, seul petit sujet de contrariété, c'était un scoop de l'équipe.
01:31:27 Il ne jouera pas la Coupe du Monde.
01:31:29 Il l'a annoncé avec l'équipe de France.
01:31:30 Pourquoi ?
01:31:31 Sans doute par peur de se blesser, sans doute parce qu'il veut davantage jouer en NBA.
01:31:35 Peut-être aussi pour des contrats.
01:31:37 Alors, il dit qu'il veut absolument gagner tout avec l'équipe de France.
01:31:40 Mais là, pour la Coupe du Monde, fin août, il ne jouera pas.
01:31:43 C'est un peu décevant, ça.
01:31:44 C'est un peu décevant.
01:31:45 Et vous nous avez parlé parce qu'il a été accueilli samedi dans son nouveau club.
01:31:48 Alors, il a été accueilli à San Antonio.
01:31:49 On aurait dit que c'était le président américain.
01:31:51 Mais oui, vous avez des tas de motos, de police fédérale qui l'accompagnent.
01:31:56 Et moi, la première fois que j'ai vu ces images, on a l'impression que c'est Joe Biden qui arrive à San Antonio.
01:32:00 Pas du tout.
01:32:01 C'est notre non-terrien qui a joué à Boulogne, Le Valois, qui arrive comme une star mondiale à San Antonio pour jouer avec les Spurs.
01:32:07 Commissaire, vous, vous êtes plutôt rugby, mais là, quand même, c'est un phénomène, ce Wembley.
01:32:12 Oui, comme vous venez de le dire, je suis plutôt rugby, mais c'est fantastique pour le sport français de voir un français comme ça qui réussit aux Etats-Unis.
01:32:19 Eric Revelle a tout résumé.
01:32:20 Je le regarde aussi.
01:32:21 Je rejoins le petit commentaire.
01:32:23 Il faudra peut-être qu'il prenne un peu du muscle parce que la NBA, je ne veux pas dire que c'est costaud, mais il est peut-être un peu filiforme, mais il va prendre de l'épaisseur.
01:32:32 Ce qui me fascine, c'est comment on vit là-haut.
01:32:34 Quand on fait 2 mètres 23 au quotidien, là-haut, quand on est aussi haut, ça doit être compliqué pour la vie quotidienne.
01:32:41 Il y a d'autres difficultés dans les transports, trouver des lits à sa taille, etc.
01:32:44 C'est tout un sujet.
01:32:45 Il parle en anglais, je l'ai entendu quand il est accueilli, mais c'est absolument incroyable.
01:32:49 Je l'ai reçu, ce type a absolument tout pour lui.
01:32:51 Maintenant, il faut qu'il confirme parce qu'attention, être drafté numéro 1 par la NBA, ce n'est pas l'assurance que vous allez réussir en NBA.
01:32:58 Je suis fasciné par votre fascination, chère.
01:33:00 Ça ne vous fascine pas ?
01:33:01 Ah si, ça me fascine.
01:33:02 J'aime beaucoup le basket en plus.
01:33:03 Mais attendez.
01:33:04 Je méconnaissais votre expertise en matière de basket.
01:33:08 Je ne connais pas vos autres baskets.
01:33:11 Le panneau, il n'a même pas besoin de se sauter.
01:33:15 Il fait 2 mètres 26 avec les chaussures.
01:33:18 Il suffit qu'il tente le bras.
01:33:20 Il suffit qu'il tente le bras.
01:33:22 Je crois qu'il est à 3 mètres 25 avec le bras levé.
01:33:24 Et s'il dunk, je pense qu'il est au-dessus de l'épanouise.
01:33:28 Mais franchement, quand vous le voyez jouer, il a une technique, il a une façon de faire des passes.
01:33:32 Et surtout pour un gabarit comme celui-ci, il est ultra rapide.
01:33:35 Il joue Elie Fort pour les spécialistes, mais il a une rapidité pour remonter le terrain qui est hallucinante.
01:33:40 Eric Revelle, pourquoi est-ce qu'il ne joue pas la Coupe du Monde ?
01:33:44 Il dit que c'est un sacrifice nécessaire.
01:33:46 Oui, parce qu'il veut d'abord se roder en NBA.
01:33:50 Je pense aussi que les Spurs ne vont pas le laisser jouer.
01:33:53 Ils ont payé assez cher, à mon avis.
01:33:55 Vous savez quand vous arrivez, vous êtes drafté en NBA, sur votre compte en banque, il y a 1 million de dollars qui arrivent.
01:34:00 Dès que vous…
01:34:01 Direct.
01:34:02 Alors je pense que les Spurs, ça doit être plus.
01:34:04 Mais surtout là, il est entouré de contrats publicitaires.
01:34:06 Il y en a un qui m'a marqué, parce que Libram Gens a dit "c'est un alien, c'est un ovni".
01:34:10 Et en fait, apparemment à New York, il y avait déjà des panneaux avec "I am a human", "je suis un humain".
01:34:15 Et donc ça renvoyait à l'idée que je ne suis pas un ovni ou un alien.
01:34:18 Non mais c'est absolument hallucinant ce qui est en train de se passer autour de ce joueur prodigieux.
01:34:23 Il y a deux autres Français qui ont été draftés, mais numéro 10.
01:34:26 Coulibaly qui joue également à Le Valois-Moulognes.
01:34:29 Ah mais je découvre…
01:34:31 Numéro 7.
01:34:33 7, c'est le 7.
01:34:34 Je découvre votre passion pour le basketball.
01:34:36 Ils sont bluffés, Eric.
01:34:37 C'est la première fois que deux Français sont dans les 7 premiers.
01:34:41 Ça, bravo en tout cas à lui.
01:34:43 Regrette qu'il parte participale.
01:34:45 C'est plus drôle que le budget.
01:34:46 Ah oui, vous vouliez me parler du budget et Louis Dragnet a Elisabeth Born, j'ai dit "on va parler d'autre chose les garçons si ça ne vous embête pas".
01:34:52 Prigogyne.
01:34:53 Prigogyne, je trouvais que c'était beaucoup plus dans l'actualité.
01:34:56 Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir participé à Punchline.
01:34:58 Merci commissaire Lebarre d'être revenu ce soir avec Revelle.
01:35:01 François Pivoni, Louis de Ragnel dans un instant sur CNews.
01:35:04 Vous avez rendez-vous bien sûr avec Christine Kelly et ses invités pour Face à l'info.
01:35:07 Et sur Europe 1, c'est Europe 1 soir, avec Raphaël Devolvé et Hélène Zellani.
01:35:11 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
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